En elko, le gérondif est une version adverbiale du verbe, puisque le verbe à ce mode répond à la question . bege . (comment)
. ago kowi norae o . = elle parle en dormant.
Le suffixe du gérondif est -ie pour les verbes dynamiques comme pour les verbes statique. Donc "en dormant" se dit norie. Il se place, comme tout gérondif, avant le verbe.
. ago norie kowi o . ("Elle parle en dormant.")[/quote]
il est aussi possible de traduire le gérondif au moyen de la particule "te"
. ago norau te kowi . ("Elle dort en parlant.")[/quote]
Anoev a écrit:
Du fait de cette utilisations adverbiale, on peut supposer que le gérondif elko peut être utilisé de manière inverse (contrairement au français, par exemple) :
. ago nora de kowie o . = elle dort sans parler.
Qui dit utilisation adverbiale dit préposition au verbe. C'est ce qui s'appelle, dans la grammaire elkanne, la règle d'EAIO.
. ago norau de kowi . ("Elle dort sans parler.")
Anoev a écrit:
Comment traduirait-on ces deux phrases en elko ? J'dirais, respectiv'ment . ro wadu lama ego tabai tibo . . ro wadu lama ego tabie tibo .
. ro wadu lama ego tabai tibo . → Il est probable que je le vois lire un journal. . ro wadu lama ego tabie tibo . → Il est probable que je le vois en lisant un journal.
Anoev a écrit:
Cependant, je ne suis pas certain de la deuxième, parce que ego, complément de lama est juste devant un verbe (même au gérondif), alors que ce n'en est pas le sujet. Qu'est-ce que t'en dis Ziecken ?
Mets les phrases en français, et je te les traduirais alors en elko.
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J'ai eu faux, parce que "dormir" est un verbe en -A et non en -I. J'en déduis que pour les verbes en -A, on remplace le -A par un -I- devant le -E.
Ziecken a écrit:
Mets les phrases en français, et je te les traduirais alors en elko.
Je les avais mis une poignée de ligne plus haut, avec la traduction aneuvienne :
Citation :
eg vedja das lektun àt gazeċ = je le vis lire/lisant le journal eg vedja das las lektun àt gazeċ = je le vis en lisant le journal.
Un p'tit laïus dans Idéopédia sur le sujet. En voici la version de Wikipédia. Comme on peut y voir, les gérondifs portugais et anglais rejoingnent le gérondif castillan : en somme, un participe présent. Je ne connais pas assez le russe pour pouvoir analyser son gérondif, mais je crois que je pourrais en calquer un gérondif parfait : las inzhuna (en ayant mangé) pour exprimer une cause : da eră graṅg las inzhuna eliziyn pisken = Il fut malade en ayant mangé du poisson pas frais (exprimant une cause*). Par contre, pas de gérondif futur chez moi (alors qu'il y a deux participes futurs chez moi : un avec mir et un avec ăk) : on ne peut pas combiner las avec une autre particule verbale.
*Qu'on peut toujours remplacer par ber inzhuna eliziyn pisken = pour avoir mangé du poisson pas frais. Au parfait, c'est synonyme, pas au présent :
Da inzh las lektun = il mange en lisant Da inzh ber livun = il mange pour vivre.
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Dernière édition par Anoev le Mer 26 Juil 2023 - 22:49, édité 2 fois
J'ai eu faux, parce que D ormir est un verbe en -A et non en -I. J'en déduis que pour les verbes en -A, on remplace le -A poar un -I- devant le -E.
Le suffixe -ie du gérondif s'applique aux verbes en -i et aux verbes en -a c'est pourquoi l'utilisation de la particule "te" ou "de" est moins ambigüe.
Ziecken a écrit:
Mets les phrases en français, et je te les traduirais alors en elko.
Je les avais mis une poignée de ligne plus haut, avec la traduction aneuvienne :
Citation :
eg vedja das lektun àt gazeċ = je le vis lire/lisant le journal eg vedja das las lektun àt gazeċ = je le vis en lisant le journal.
[quote]eg vedja das lektun àt gazeċ . ro bau lamau go tabie tibo . Je le vis lire/lisant le journal.
eg vedja das las lektun àt gazeċ . ro bau lamau go tabai tibo . Je le vis en lisant le journal.
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Concernant klim et BAS, j'peux toujours, sans pondre un autre verbe, m'en sortir avec le participe à idée progressive, en principe guère utilisé pour des verbes de sentiment, comme klim, justement :
da ere klim ase = il les aimait (il était fondu d'amour pour eux) da ere klimun ase = il les aimait (il leur prodiguait tout l'amour qu'il ressentait pour eux).
Inconv' : ça marche pas avec des temps comme le prétérit (pas de participe prétérit : klimună), pas davantage au parfait, même si klimuna (ayant aimé) existe*. On fera donc attention : cette tournure, pour intéressante qu'elle soit, est pleine de défections : elle souhaitait qu'il l'aimât davantage, reste : ka ere esàp tep da ere klim mulser.
*Ou bien n'alors, on se perdrait en conjecture avec ce syntagme qui ferait la une de la presse dite "populaire" : cem chymona ber klimuna ed fadnèrdax (condamné pour avoir aimé son filleul). J'vous l'dis tout d'suite, ça marcherait pas ; à vous de d'viner pourquoi.
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En publiant ce message, j'étais certain que tu t'essayerais une petite expérience pour l'elko !
Je te connais bien.
Oui, il s'agit bien de cela.
Mais c'était juste une supposition de ma part, mais pour ça, j'm'étais inspiré du volapük° (pour l'elko ; pour l'aneuivien, j'avais mis l'accusatif pour la deuxième personne et le circonstanciel pour la troisième, mais j'étais pas satisfait de moi).
Ziecken a écrit:
Mais il existe d'autre pronoms plus rares comme zo ("nous nous", "l'un lautre")*
basaz = nous nous aimons.
... (l'un l'autre) et ibasaz pour "nous nous aimons" (les uns les autres), un peu comme er klime aṁbe*. Mais comment tu aurais fait pour les autres personnes (ils s'aiment les uns es autres) ? D'autres pronoms, je suppose ? Moi, je combine er, or et ar avec aṁbe.
Ep or aṁb epèster sàjp? = Vous vous écrivez souvent ?
En elko, je suppose (à corriger éventuellement#) :
. ilo biknabiz ilde .
°Lofob, lolol, lofon, lofobs etc. avec ob pour "je", ol pour "tu"... je trouve ça plus instinctif que le kotava. Je m'en suis inspiré pour tous mes pronoms personnels (avec une écorchure pour er, pluriel de eg : j'ai pris e, comme devant les verbes à deux consonnes : e klim). *Y en a un, plus rare : er klime aṁb pour "nous nous aimons" (deux par deux). #Surtout pour biknabi, une agglutination des clés BIK (distance) et NAB (crayon) pour "écrire à qqn", que j'ai pas vu dans elkodico. Si ça marche, j'pourrai éventuellement déduire : . aigo biknabiz tage o . pour "elles s'écrivent rarement".
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Dernière édition par Anoev le Jeu 5 Jan 2023 - 21:20, édité 1 fois
ro ("je") lo ("tu") go ("il, elle") ko ("ceci, cela, ça, c'est)
Auquel s'ajoute le pronom indéfini o ("on"), sans consonne devant.
Toutes les particules construites sous la formes consonne + o peuvent servir à faire des pronoms personnels. Mais ils sont moins répandus :
bo ("autre, autrui") do ("certains, quelques uns, d'aucuns") mo ("quelqu'un") no (""personne, nul) po ("le même") so ("soi-même") to ("tout le monde, tous") zo ("l'un l'autre")
Anoev a écrit:
En elko, je suppose (à corriger éventuellement#) :
. ilo biknabiz ilde .
Oui c'est l'idée, mais je n'ai jamais encore proposé cette règle à l'académie.
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Oui c'est l'idée, mais je n'ai jamais encore proposé cette règle à l'académie.
Manq'de bol pour moi, donc. Tu m'diras par conséquent la traduction exacte, avec explication.
Concernant les établissements de santé (et autres mots), l'aneuvien ne marche pas comme l'elko, n'ayant pas une structure clavique, donc les mots peuvent avoir des radicaux très différents les uns des autres. Une maison de santé, en aneuvien (saltoos) comporte plusieurs cabinets médicaux (medikàbinete). Ce n'est sonc pas spécifiquement la maison de santé comme on la considère dans la langue française (quand j'te disais que l'aneuvien n'est pas un calque du français, même si des fois les définitions se rejoignent). La différence entre saltoos et hròbria (dispensaire, qui a la même fonction et la même apparence), c'est que hròbria est ouvert à tous, alors que saltoos peut être privé, réservé à des employés d'une entreprise ou bien sociétaires d'une mutuelle. Dans hrobria, y a hrop, comme "merci, grâce (2)". Pour les établissements hospitaliers, y a notamment hosbar et hosbria. La différence n'est pas tant le statut social (public ou privé), ni la taille, mais plutôt le nombre de types de soins qu'on y dispense. Du reste, dans un très grand hôpital (Mebrezas, Sarimat, par exemple), il peut y avoir plusieurs cliniques (hosbriar : la paronymie avec hosbar saute aux yeux). Les termes comme "antenne médicale, chirurgicale" ont un aspect plus provisoire (à proximité d'un sinistre important, par exemple, pour rendre des blessés transportables vers les hôpitaux & cliniques alentours), en aneuvien, ce serait, par exemple medixátil (satellite médical).
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Suite à cette inter, voici ce que ça donne chez moi :
Or dorit særv nir nexàvduse (faites que les enfants soient servis comme convives) Or dorit àr nexàvduse særvun (faites que les enfants fassent le service) Or dorit særv àr nexàvduse (j'ose pas trop y penser)
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Je comprends ta position qui s'aligne d'ailleurs sur ta volonté de n'avoir que des caractères uniques et ton refus du "c'h".
Et pourtant, c'est pas c'qui manque, les digrammes en aneuvien. Les plus originaux étant ψh et qb, digrammes qu'on trouve nulle part ailleurs que chez moi et p'is éventuellement hh. À côté d'ça, on trouve les sempiternels ch, sh, th, assez courants, même si la prononciation est un peu différente qu'ailleurs (sauf pour th). Sans oublier les indispensables digrammes vocaliques, représentant les phonèmes vocaliques longs : aa, ea, ee, iy, oe*, oo, uu...
*Mais on f'ra attention, même si elle représente le ['u:] (long), œ est UNE lettre, il en est de même pour le æ pour ['ɛ:] ! Ben tiens ! fallait ben que j'me singularise ! Œ (qui représentait le [u] au départ) est arrivé trop tôt ! y aurait eu l'arrivée simultanée du oe et du œ, j'aurais fait dans la logique linguistique : oe = [u:] comme dans le néerlandais boek et œ = [œ:] comme dans le français "sœur". Y a des années d'ça ! main'nnt, c'est trop tard !
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Sujet: L'ammoniac, et c'qui tourne autour Sam 3 Oct 2020 - 23:59
En remettant à jour le nom psolat amonıak (remplacement du J par un I, sans point, même en bas de casse), je m'suis rendu compte d'un oubli : y manquait l'elko dans le pavé. Alors j'ai été fur'ter dans Elko, et j'ai trouvé pas moins de cinq traductions pour ce mot (en général, c'est l'inverse qui se passe). Je m'suis d'mandé alors à quoi correspond chacun d'eux. J'en ai eu qu'un seul qui m'a un peu évoqué quelque chose, c'est baknėo, à cause des cristaux d'ammoniac. Le problème, c'est qu'y a pas que l'ammoniac qui est susceptible de se présenter en cristaux, d'autres corps également, comme le sel, la potasse, la soude et j'en passe, et ceux-là ont forcément la clé NĖW (chimie). J'aimerais que tu m'expliques tout ça... et comment tu en déduirais l'ammoniaque.
Comme ce fil est également aneuvien, j'peux t'expliquer comment je m'y suis pris.
D'abord, pour le gaz ou les cristaux, j'me suis pas foulé : c'est de l'à-postériori pur et simple, et c'est comme ça que j'me suis rendu compte que ce mot était thétymologique, et, cerise sur le gâteau, ce mot fait référence à Amon, une divinité à laquelle est dûe la clé elkanne MON. Du coup, j'en ai été à m'demander pourquoi t'as pas sauté sur l'occase pour sortir un mot unique : monnėo, en plus, ce nom n'est pas pris ailleurs. Le seul problème, ce serait comment faire un tour de passe-passe pour "approcher" l'ammoniac de l'éclipse. Mais bon, comme je t'ai dit, j'me suis pas foulé, et pour l'ammoniac, j'ai sorti, en toute simplicité, amonak, que j'ai combiné à àq (eau) pour faire l'ammoniaque, qui est une solution aqueuse d'ammoniac : amonàq. Je sais bien que le pavé de ce dernier nom n'est pas épais. Mais par simple curiosité*, j'aimerais savoir comment tu t'y prendrais avec la structure clavique de l'elko. Moi, j'verrais bien baknėa lano, en attendant de savoir pourquoi tu a choisi chacune de ces cinq clés.
Ah au fait, une devinette à deux balles : tu sais pourquoi les noms aneuviens en -vQ# donnaient -vQS et non -vX, comme les noms en -vK ?
Soluce:
un nom comme amonak donne à l'accusatif amonax Si on traitait pareil les noms en -vQ, on aurait amonàx, un homographe, à l'accent près. Alors imagine qu'on trouve deux noms, en -K et en -Q, avec l'accent tonique au même endroit, j'préfère pas y penser. Déjà que, rien que là, la paronymie est proche. Elle s'éloigne aux autres cas : Or dorit das bænun amonaken = faites lui respirer de l'ammoniac. ùt bœtej amonàqun = une bouteille d'ammoniaque.
*Poussant ma curiosité un peu plus loin, j'ai été chercher la définition d'un mot que j'ignorais : l'ammonium, et j'ai vu là, qu'il s'agissait, en fait, d'ammoniac ionisé. Du coup la combinaison avec pól (pôle, qu'on retrouve dans polàw° = ion) pourrait donner polònak (rien à voir avec la Pologne, évidemment : le domaine de Marie, c'était plutôt le radium). °... avec zàw, un nom d'origine elkanne. #v étant une voyelle, comme t'auras d'viné.
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"Elfe" se traduit par nalelo, car dans la culture du Losda, les elfes ne sont pas des créatures mais des dieux.
En aneuvien, j'suis resté un peu le c... entre deux chaises. Il y a, évidemment ælv, mais également ælvdu, qui, vu leur forme anthropoïde, les rend plus proches de nous. Et, du coup, ils sont sexualisables en ælvdak ou ælvkad.
Le V, non voisé ([f]) en fin de mot ou à proximité d'une autre consonne non voisée (comme ici un K), retrouve sa prononciation devant une voyelle (déclinaison : ælven, ælvese...) ou devant une consonne voisée, comme ici un D. Ælv se décline comme dorv*.
*http://bergheim.no-ip.biz/ideolexique/index.php/Dorv#Nom_commun. Attention au faux-ami avec le français : "élèves" se dit lerdur chez moi, lerduve au circonstanciel.
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Sujet: Différences en elko Mer 17 Mar 2021 - 9:49
... pour le gel et le givre, qui donne respectiv'ment wiso d'une part et waniso et lapiso d'autre part, alors que je n'ai que xhyl. Je me suis abondamment servi d'un gabarit : XHL et de phonèmes antérieurs fermés ou quasi-fermés pour exprimer un froid vif, limite coupant : [i:] (IY), [і] (I) ou [ɪ] (Y) en, guise de voyelles. Ce qui donne ça comme premiers dérivés, mais y en a d'autres.
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ex. :. go me remi tabo o . ("Il achète bien un livre)." me + o = mo
ex. :. go me remi tabo o . = . go remi tabo mo .
Ç'a un peu éveillé ma curiosité, parce qu'en français (plus à la lecture qu'à la diction) cette phrase est un peu ambigüe.
Est-ce que c'est : "il achète bien un livre" (après tout, pourquoi j'en ferais pas autant) ou bien : "il achète bien un livre" (pas croyable ! je savais pas qu'y savait lire !).
En aneuvien, respectiv'ment, ça donne :
Da kovun ep ù knegs. Da ep kovun ù knegs.
Main'nant, j'aimerais savoir si les deux formulations :
. go me remi tabo . . go remi tabo mo .*
pourraient, le cas échéant, distinguer ces deux nuances. Ce serait une bonne occasion de le faire si des fois tu y avais pas pensé.
Main'nant, passons à no (négation)
. go ne remi tabo . . go remi tabo no .
Là, y aurait (mais laquelle serait-ce ?) une phrase négative emphatique (da nep kovun ù knegs) et une autre non emphatique (da kovun nep ù knegs).
Voilà un peu comment je vois les choses.
. tu lo e .
*Celle-là est nettement plus facile à exprimer en version exclamative (. go remi tabo ma .) que l'autre (. go me remi tabo a .), aussi, c'est elle que je verrais plutôt en phrase emphatique.
ex. :. go me remi tabo o . ("Il achète bien un livre)." me + o = mo
ex. :. go me remi tabo o . = . go remi tabo mo .
Ç'a un peu éveillé ma curiosité, parce qu'en français (plus à la lecture qu'à la diction) cette phrase est un peu ambigüe.
Est-ce que c'est : "il achète bien un livre" (après tout, pourquoi j'en ferais pas autant) ou bien : "il achète bien un livre" (pas croyable ! je savais pas qu'y savait lire !).
L'elko différencie ces deux phrases au moyen des particules "ma" et "mo"
ex. :. go remi tabo mo . ("il achète bien un livre")." → (après tout, pourquoi j'en ferais pas autant) ex. :. go remi tabo ma ! ("il achète bien un livre")." → (pas croyable ! je savais pas qu'y savait lire !)
Anoev a écrit:
Main'nant, j'aimerais savoir si les deux formulations :
. go me remi tabo . . go remi tabo mo .*
pourraient, le cas échéant, distinguer ces deux nuances. Ce serait une bonne occasion de le faire si des fois tu y avais pas pensé.
En fait la deuxième phrase est une exclamation alors que la première est une déclaration c'est pourquoi je ne peux pas procéder ainsi.
Anoev a écrit:
Main'nant, passons à no (négation)
. go ne remi tabo . . go remi tabo no .
Là, y aurait (mais laquelle serait-ce ?) une phrase négative emphatique (da nep kovun ù knegs) et une autre non emphatique (da kovun nep ù knegs).
Comment traduirais-tu ces différences en français ?
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Comment traduirais-tu ces différences en français ?
En français, j'vois pas, mais je sais qu'il y a, en kotava*, deux particules négatives assez différentes : me = pas ; vol = pas du tout, certainement pas.
me estur = il ne mange pas vol estur = il jeûne. ou à peu de choses près, beeen sûûr...
Y a aussi aut'chose : quel est l'antonyme de "rien" ?
"tout" ? "au moins un" ?
*Va directement en page 5. me est présenté comme particule négative, vol comme particule contrariative.
En elko, l'insistance se marque avec le pluriel sur les adjectifs et les adverbes
ne = non ine = non, pas du tout
me = oui ime = oui absolument
kala = beau ikala = très beau, vraiment beau, vraiment très beau
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Dim 6 Juin 2021 - 13:11
Ziecken a écrit:
Merci Anoev pour tes contributions.
Pas d'problème ! en faisant ça, je justifie ma nomination d'elkadémicien.
Ziecken a écrit:
Je me coupe les ongles → je coupe mes ongles (ro diri inago ra) Je me regarde dans la miroir → je regarde moi dans le miroir (ro lami ro kisoe) etc.
Pour la première phrase, l'aneuvien fait exactement pareil :
E ckùt med nekelse.
Pour la deuxième, c'est un peu différent.
D'une part, on ne réutilise pas le pronom dans la voix réflexive (tout comme dans la voix réciproque, d'ailleurs) :
Eg dem ckope àt loψanev in.
Comme tu peux voir, in (dans) est en postposition, car il s'agit d'une forme particulière : c'est pas moi, qui suis dans le miroir, mais mon image ; alors que, par exemple, on peut avoir eg dem ckope in àt badhalev = je me regarde dans la salle de bains. Dans la phrase précédente, dans la salle de bain, j'y suis bel et bien ! pas comme pour la phrase du miroir.
Je pourrais encore parler du rôle particulier des postpositions, mais c'est pas le sujet ici. Nos deux persolangues ne marchent pas de la même manière, et c'est bien normal, car en tant que personnes, nous n'avons pas la même sensibilité.
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Dernière édition par Anoev le Jeu 5 Jan 2023 - 21:32, édité 1 fois (Raison : Pas de Ṅ devant une flexion de déclinaison !)
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Ben tu vois, j'ai bien fait de te poser la question, parce que je vais pouvoir remplacer gabnedo par kikako, plus adapté.
Sinon, c'est bien vrai qu'on ne marche pas de la même manière pour nos lexiques respectifs, raison pour laquelle, dans certains cas, pour traiter des mots elkans, je suis bien obligé de te demander des renseignements complémentaires, car nos raisonnements ne correspondent pas. Y a quand même un point commun entre nos deux langues, c'est qu'on peut choisir entre la précision et l'imprécision dans nos propos (contrairement, par exemple, au kotava, où y a trois verbes chacun pour tous les verbes de déplacement : à pied, en chevauchant un animal ou à bord, et il n'y a aucun verbe si on n'a pas envie de mentionner le mode de déplacement : aller, venir, entrer, etc).
Prend par exemple la phrase :
"Mylène s'est fait suivre dans le parc". C'est une phrase très vague, on peut tout supposer.
Si c'est un parc animalier, ça peut être un lion, un éléphant, un buffle ou que sais-je encore ! Si c'est un parc paysager, ça peut être un individu avec un imperméable long.
Mais là, j'extrapole.
Là, j'ai donc choisi l'imprécision.
Chez moi, y a plusieurs manières de s'en sortir :
Myleen cem dora obgæn in àt parkev englobe facilement les deux solutions. On peut toujours enfoncer l'clou avec natupárk (p. naturel) ou laṅcapárk (p. paysager). Mais ça reste quand même de l'implicite.
Si on met le complément d'agent, là, c'est tout de suite plus explicite : Myleen cem dora obgæn per ùt gorilev in àt parkev. Myleen cem dora obgæn per ùt hyrqúdakev in àt parkev.
Maintenant, supposons qu'on mette : Myleen cem dora posgæn ob in àt parkev. posgæn ob + cmpl signifie "suivre" dans le sens de "filer, prendre en filature", et là, y a peu de chance que ce soit par un animal (encore qu'avec les singes, on puisse tout supposer, par exemple que Mylène portât un régime de bananes bien en vue dans son filet).
En elko, ça donne quoi ?
Y a aut'chose. Je sais pertinemment qu'une clé peut englober une multitude de sens, et pas seulement son référent. Par contre, le nombre de sens d'un nom (clé + -o) est nettement plus précis (d'après c'que j'ai compris, du moins). Ainsi, tiwo signifie-t-il "subordination" et "agent" (ce dernier si ce n'est pas une personne). Mais pour l'agent (personne), j'ajouterai systématiquement e- si c'est un homme, a- si c'est une femme, o- si je ne sais pas ou si je considère que la question de son sexe n'est pas déterminante dans le propos, mais c'est sûr que j'ajouterai quelque chose.
"Mylène s'est fait suivre dans le parc". C'est une phrase très vague, on peut tout supposer.
Si c'est un parc animalier, ça peut être un lion, un éléphant, un buffle ou que sais-je encore ! Si c'est un parc paysager, ça peut être un individu avec un imperméable long.
En elko cette phrase se traduira ainsi :
Mylène s'est fait suivre dans le parc. . Milen metea benoe .
meti = suivre metea = être suivi(e)
Je ne pense pas que la tournure factitive réfléchie apporte une nuance sémantique pertinente, du coup je ne l'ai pas traduite.
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Je ne pense pas que la tournure factitive réfléchie apporte une nuance sémantique pertinente, du coup je ne l'ai pas traduite.
En fait, tu as raison, et j'aurais tout aussi bien pu mettre Myleen cem obgæna in àt parkev. Par contre, dans certains cas :
Æt asjúntyn cem dora lekobráte per àt ᴘemerintev = Cette association s'est fait poursuivre par le Gouvernement.
Dans ce cas, le Gouvernement n'est que la partie civile, et l'agent qui poursuit n'est pas lui, mais le Juge. Donc le factitif est ici nécessaire pour cette phrase.
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Tu peux te dire que pour celui-ci, j'me suis pas foulé, puisque je lui ai donné erzàċ. Le problème, c'est que je l'ai bien mis dans les dérivés de "vanille" (vanilline) et de suède (erzasúd = suédine*), j'ai oublié d'le mettre dans la liste des mots à partir de Eq. C'que j'peux êt'distrait, des fois !
*Dans l'même ordre d'idée, y a erzamàrm pour "stuc". Y pourrait y avoir gonziko (ersatz de pierre) comme traduction elkanne.
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Anoev Modérateur
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J'ai trouvé un synonyme à hœṅt (chasser), et là, j'ai utilisé une méthode pas mal utilisée par toi : la thétymologie, puisque j'ai trouvé comme verbe : artem (-a, -ía)*, pompé à Ἄρτεμις. Reste plus qu'à trouver les dérivés, mais y a des chances qu'y en ait moins que pour hœṅt, parce que c'est quand même un verbe à deux syllabes. Mais bon, y pourrait y avoir artemid pour la chasse.
Ce dernier radical aneuvien est pas loin de la clé TEM, ce s'rait dommage de l'laisser sous l'coude.
*Preuve que les verbes aneuviens en -ía ne constituent pas un groupe mort.
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Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Jeu 5 Jan 2023 - 21:37, édité 1 fois
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Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
J'ai eu une drôl'de surprise quand j'ai rédigé le pavé de (s')accouder. Je vois, dans Elkodico : gubi. Jusque là, rien d'anormal, puisque gubo signifie (entre autres) "coude". Là où ça va plus, c'est quand je clique gubi : certes, je trouve bien "articuler", ce qui est normal, puisque gubo signifie aussi "articulation", mais "s'accouder" a disparu.`À bien y réfléchir, on peut effectiv'ment garder gubi pour "articuler", mais pour "(s')accouder", j'verrais plutôt les clés GUB, bon là, rien d'changé. SIB (cou) pour l'appui ce qui donnerait gubsibi pour le verbe d'aujourd'hui.
Bon, moi j'ai à peu près fait la même erreur, j'avoue. j'avais kuden pour "couder", le problème, c'est qu'y a une vache de différence entre "créer un coude" (une pliure, ou une articulation) et "s'appuyer sur les coudes", non ? Kuden convenait mieux pour cette définition, certes, il y avait pas dans le mot, la notion d'appui, mais y avait la finale en -en, qui exprime bien un procès pour lequel on n'agit pas sur un élément extérieur en guise de complément d'objet. Me reste à trouver un verbe qui convienne pour "couder". J'crois avoir trouvé ! avec kufòldes, ça devrait pouvoir faire l'affaire ! En plus, c'est une valise ! et le D sert de charnière : kud = coude (ben tiens !) foldes = plier quelque chose. Et v'là l'travail !
Pour "articuler", j'ai deux verbes complètement différents : klœme (mécanique) eròdale (diction).