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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 28 Mar 2023 - 22:21
Velonzio Noeudefée a écrit:
Le plus typique de ce fait est une histoire existant en livre et en film. Bien souvent même le meilleur film du monde ne rend jamais aussi bien une histoire lue, car à la lecture on se l'est imaginé avec ses propres images mentales, certes plus floues, rêvées, vaporeuses, esquissées qu'hyperréaliste, façon photo ou film.
C'est vrai. J'ai bien apprécié la saga d'Harry Potter, en particulier le Prisonnier d'Azkaban et l'Ordre du Phénix, mais j'ai largement préféré les livres. Au contraire, j'ai bien aimé les deux films de Lolita (S. Kubrik & A Lyne), mais j'ai lu deux traductions du livre de V. Nabokov (j'ai pas pu lire dans le texte, mon anglais ne me le permettant pas) et je les trouvées ennnnnuyeuuuuses à un point*! Pour 1984, j'ai certes bien apprécié le film de Michael Radford (sorti en... 1984), mais j'ai préféré le livre (traduit en français). Comme quoi, c'est vrai, comme tu as dit, que souvent, on préfère le livre, même si ce n'est pas systématique.
Velonzio Nœudefée a écrit:
Mais surtout j'irai plus loin, sans implicite pas de langue.
Là, par contre, j'suis pas sûr de bien comprendre...
*C'est peut-être ce qui m'a pousser à en écrire une nouvelle se déroulant en Aneuf, mais je traîîîne ! je traîîîne...
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 28 Mar 2023 - 23:02
Parce que sans implicite le mot sera mort et n'evoquera aucune image mentale donc impossible de se faire son film de l'histoire, personnel, qui permet la compréhension. Quelque part il y a une magie dans le mot la phrase et chaque langue, la magie interne et personnelle de l'évocation qui permet la compréhension.
Une autre manière de le dire est ma position anticipé bergsonienne du langage oj pour lui il y a la barrière du langage à la compréhension, mais sans cette barrière aucune individualité. Dans ce cas de non barrière, ce serait la télépathie et la domination complète de l'altérité, on serait téléguidé et aucune personne n'aurait plyw aucune individualité un peu comme Dew cellules, des fourmis ou des robots. Du coup l'implication, la barrière et l'incompréhension personnelle implicite sont strictement nécessaire au langage à sa compréhension, mais aussi un langage qui ménage notre individualité.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 28 Mar 2023 - 23:38
Velonzio Noeudefée a écrit:
Une autre manière de le dire est ma position anticipé bergsonienne du langage oj pour lui il y a la barrière du langage à la compréhension, mais sans cette barrière aucune individualité. Dans ce cas de non barrière, ce serait la télépathie et la domination complète de l'altérité, on serait téléguidé et aucune personne n'aurait plyw aucune individualité un peu comme Dew cellules, des fourmis ou des robots. Du coup l'implication, la barrière et l'incompréhension personnelle implicite sont strictement nécessaire au langage à sa compréhension, mais aussi un langage qui ménage notre individualité.
Là, tu m'excus'ras, mais j'ai RIEN compris.
Velonzio Noeudefée a écrit:
Parce que sans implicite le mot sera mort et n'evoquera aucune image mentale donc impossible de se faire son film de l'histoire, personnel, qui permet la compréhension. Quelque part il y a une magie dans le mot la phrase et chaque langue, la magie interne et personnelle de l'évocation qui permet la compréhension.
Là, j'vois un peu mieux.
Soient deux phrases, voulant dire à peu près la même chose à l'issue d'un entretien d'embauche :
Laissez votre adresse, on vous écrira. Pour quelqu'un qui comprend l'implicite, ça veut dire une chose : il n'est pas reçu, c'est même pas la peine qu'y laisse son adresse : on ne lui ÉCRIRA PAS. Quelqu'un qui marche à domphes à l'explicite, il laisse son adresse et il attend... longtemps... longtemps...
Laissez votre adresse, on pourrait vous écrire.* Là, la deuxième partie de la phrase n'est énoncée qu'avec une probabilité... incertaine. Mais la phrase est pourtant plus explicite : il n'y a plus de promesse ferme.
Et pourtant, les deux phrases veulent dire la même chose : bon vent ! on n'a pas b'soin de vous.
*Y en a même une troisième, équivalente à la deuxième, mais qui conviendrait mieux à qui est plus à l'aise avec le subjonctif qu'avec le conditionnel : laissez votre adresse pour qu'on puisse vous écrire. La deuxième partie n'est qu'une proposition subordonnée de but, mais qui, comme dans la deuxième phrase, n'a aucune valeur formelle. Toutefois, cette phrase est un peu plus pégeante, mais elle n'a pas cette connotation carrément mensongère de la première.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Jeu 30 Mar 2023 - 10:54
Ziecken a écrit:
Si tu parles avec un ami qu'il fait froid et que tu te diriges vers la fenêtre tu peux te contenter d'un tini ("je ferme") on comprendra que c'est de la fenêtre dont il s'agit. Dans le cas où aucun contexte ni cotexte ne peut apporter de précision, il faudra ajouter le nom adéquat.
Aha ! ces sacrés contexte/cotexte (je sais jamais lequel est l'bon, c'est dire !). Déjà que, pour moi, y a deux mots pour "porte" : tœr (porte d'un édifice ou d'un véhicule suffisamment conséquent°) et kaln (porte d'une ville ou d'un parc), et que le deuxième signifie aussi "col" (une porte entre deux vallées*).
°Viktœr, c'est la portière (d'une voiture, d'un camion). Grosse différence : elle s'ouvre TOUJOURS à l'extérieur, et elle est TOUJOURS vitrée. J'prévois d'bazarder le K, pour avoir une prononciation plus fluide, et d'éviter une confusion avec viktor (vainqueur, adj). Pas question que ce mot (contenant le radical vik-, venant de vihkùl) serve pour un portillon : un portillon, c'est tœrin. *Comme quoi qu'des fois, ça m'arrive aussi d'utiliser un contexte, toutefois, j'fais vach'ment gaffe où j'mets les pieds, d'où des fois, des paronymes inattendus.
Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Jeu 30 Mar 2023 - 13:30
Anoev a écrit:
Aha ! ces sacrés contexte/cotexte (je sais jamais lequel est l'bon, c'est dire !).
Le cotexte (co-texte) c'est à l'écrit, et le contexte c'est à l'oral. Par abus de langage on dit souvent "contexte" dans les deux cas.
Anoev a écrit:
Déjà que, pour moi, y a deux mots pour "porte" : tœr (porte d'un édifice ou d'un véhicule suffisamment conséquent°) et kaln (porte d'une ville ou d'un parc), et que le deuxième signifie aussi "col" (une porte entre deux vallées*).
Je pense que dès que le sémème désigne une autre réalité, un autre lexème s'impose. Après, c'est surtout vrai pour les langues a posteriori.
en elko : porte (édifice, véhicule, meuble) : tino de la clé TIN (porte) porte (= accès) : waso de la clé WAS (bouche, accès)
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 10:29
Ben tu vois, j'me suis encore mis à côté d'la plaque ! parce que pour "paupière", j'aurais presque supposé lamtino ou lamtimo (porte d'œil, fenêtre d'œil), mais bon, une clé unique pour un mot (lumo), c'est pas plus mal. timlumo pouvant également traduire un store à enrouleur*.
*Chez moi, j'avais ojtœr pour "paupière", plus facile à prononcer que ojblàj (en plus de ça, oblàj, c'est un œil-de-bœuf). Pour le store, j'ai roblap, à rapprocher de iblàpal pour "rideau", on retrouve blàj (fenêtre).
Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 11:47
Anoev a écrit:
Ben tu vois, j'me suis encore mis à côté d'la plaque ! parce que pour "paupière", j'aurais presque supposé lamtino ou lamtimo (porte d'œil, fenêtre d'œil), mais bon, une clé unique pour un mot (lumo), c'est pas plus mal. timlumo pouvant également traduire un store à enrouleur*.
Oui lamtino juste aussi. Chacun est libre de construire ses mots comme il l'entend.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 12:02
Sans doute que lumo serait asique. J'verrais sans doute lamtino comme thorique, ou bien nalique... va savoir... Pour l'instant, sans Elkodico, j'ai du mal à bien cerner toutes ces notions. Je me rappelle que l'asique est la version conforme à l'Elkadémie et le thorique en est la version la plus éloignée. Me restent à cerner le vanique et le nalique. Là...
Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 15:47
Ce qui distingue les différents registres c'est le respect de la grammaire plus que du lexique.
J'avais décrit dans le détail les différences entre les différents registres mais ayant tout perdu, il faudra que je reprenne ma réflexion depuis le début.
Mais d'une manière générale :
Dans le registre littéraire, il n'y a pas d'ambiguïté.
Dans le registre soutenu, les phrases sont longues et les clés variées. Les affixes sont très utilisés.
Dans le registre courants, les combinaisons premières sont les plus répandues, on utilise l'apostrophe et le tiret.
Dans le registre familier, il n'y a pas de règle. Les affixes sont très peu utilisés.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 16:10
Moi, je croyais que les registres dépendaient d'un type de population particulier, comme les dieux, les nains, les géants etc. Ainsi, y aurait pu y avoir, par exemple, un registre familier divin, un registre soutenu divin, un registre courant divin ; plusieurs registres également chez les géants, les nains etc. ce qui laisserait à penser que chaque dialecte (asique, vanique... ) aurait ses propres variantes. Pour mieux m'expliquer, y faudrait que j'te compose un tableau ; pour lequel y me manque des données (quel dialecte parlent les géants, etc). Pour les dieux, je suppose que c'est l'asique, mais j'peux m'tromper.
Pour "portillon", j'ai tœrin, mais j'me suis rendu compte aussi qu'y pouvait y avoir korusqòb*.
*De korœset (contrôle, à-priori non motivé) et qob (tourniquet, à-priori motivé par la forme de ses lettres, pour un vrai tourniquet), mais y en a plein d'autres, et je ne t'assomerai pas à les citer.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 17:55
Anoev a écrit:
Moi, je croyais que les registres dépendaient d'un type de population particulier, comme les dieux, les nains, les géants etc.
L'elko est, comme son nom l'indique, la langue des dieux. Les dieux du Losda, qui au passage n'ont rien de divin, ce sont juste des transhumains, se subdivisent en 4 familles physiquement proches mais aux fonctions différentes :
- les Ases (Asel) : dieux qui s'occupent de la souveraineté, de l'administration, de la politique, de l'organisation, du pouvoir et de la gestion. - Les Vanes (Wanel ou Banel) : dieux qui s'occupent de la nature, de l'agriculture, de l'élevage, de la cuisine. - Les elfes (sortes d'elfes) : dieux qui s'occupent des arts, des langues, de la culture, de la recherche, de la science et de la spiritualité. - Les Thorels : qui s'occupent de la défense, des armes, de la protection, des outils, de la forge, de la création de matériel, de l'artisanat, de la technologie ....
Ces différentes familles parlent le même elko mais de par leur spécificités et leur fonction ont certains traits de langage qui leur sont propres.
Ainsi quand on parle d'elko thorique, tous les Thorels ne parlent pas le même registre de langue, selon leur position ou leur personnalité mais la tendance générale les rapprochent du basilecte et par extension le basilecte de l'elko est appelé "thorique".
Anoev a écrit:
Ainsi, y aurait pu y avoir, par exemple, un registre familier divin, un registre soutenu divin, un registre courant divin ; plusieurs registres également chez les géants, les nains etc. ce qui laisserait à penser que chaque dialecte (asique, vanique... ) aurait ses propres variantes. Pour mieux m'expliquer, y faudrait que j'te compose un tableau ; pour lequel y me manque des données (quel dialecte parlent les géants, etc. Pour les dieux, je suppose que c'est l'asique, mais j'peux m'tromper.
Les autres races du Losda du Multivers parlent l'elko, maisle rendu dépend de leurs capacités vocales, de leur langues d'origine et du type de dieux à qui ils s'expriment. Ainsi les nains parlent plutôt l'elko thorique.
Anoev a écrit:
Pour "portillon", j'ai tœrin, mais j'me suis rendu compte aussi qu'y pouvait y avoir korusqòb*.
Je suis familier avec le suffixe -in pour le diminutif. Du coup, tœrin me paraît assez transparent. C'est cool.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Ven 31 Mar 2023 - 23:16
Ziecken a écrit:
Je suis familier avec le suffixe -in pour le diminutif. Du coup, tœrin me paraît assez transparent. C'est cool.
Un des (rares) aspect que j'ai pompé à l'italien, mais c'est vrai que, côté Elko, ça se rapproche de la clé WIN. Sert pas mal, d'ailleurs, puisque j'ai kùvin pour "cuvette", toarin pour "tourelle, poivrière (petite tour d'angle d'un château), grœpin pour "groupuscule", hoosin pour "maisonnette", et j'en passe ; on peut même dire aussi (mais c'est pas officiel, seul'ment familier : Akirons ea ed neràpkadin (Akirons et sa petite fille°).
On retrouve en aneuvien, quelques côtés elkans et quelques côtés uropis, même si ces trois langues sont vraiment dissemblables (y a qu'à lire les règles grammaticales pour s'en rend'compte*).
*Y a un autre côté elko dans l'aneuvien, c'est la volonté de rendre faciles des règles grammaticales qui ont été réputées rebutantes pour des élèves dont nous fûmes. °Officiellement (administration, rapports de police etc.), on dira plutôt Akirons ea ed neràpkad (Akirons et sa fille), même s'il s'agit d'une ifànkad (< 6 ans).
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abtino peut effectivement traduire "portail", comme martino, de MAR (réseau, grillage) ou uttino de WUT (extérieur) pour décrire une porte qui se trouve à l'exterieur. C'est cette traduction qui est la plus utilisée pour désigner le portail.
J'ai une préférence naturelle (analogie avec l'aneuvien) pour martino, dans la mesure où, chez moi, un portail (du moins, dans ce sens) se dit lărtœr°.
Uttino peut désigner aussi bien un portail qu'un portillon (ici petite porte de cour ou de jardin). Là par contre, mis à part tœrin (déjà évoqué)... peut-être ustœr... et encore, parce qu'il pourrait aussi désigner une porte de sortie...
°Je pense que tu vas pas détester lărtœr parce que la première partie du mot est onomastique : elle vient de lărent pour "gril", et est la source de tout un tas de mots, comme lărenter pour "grille", par exemple.
J'ai une préférence naturelle (analogie avec l'aneuvien) pour martino, dans la mesure où, chez moi, un portail (du moins, dans ce sens) se dit lărtœr°.
Le terme de martino ne convient que pour désigner, une porte ou un portail grillagé ou ressemblant. Une porte pleine ne sera pas traduite par se terme.
A quoi correspond la racine "lăr" en aneuvien ? A quelque chose traduisant la notion de grille ou de grillage ?
Anoev a écrit:
Uttino peut désigner aussi bien un portail qu'un portillon (ici petite porte de cour ou de jardin). Là par contre, mis à part tœrin (déjà évoqué)... peut-être ustœr...
Oui effectivement, pour les distinguer on utilisera la clé WIN (nain, petitesse) soit en spécificateur soit en adjectif indépendant.
Anoev a écrit:
et encore, parce qu'il pourrait aussi désigner une porte de sortie...
Bien vu !
En effet la clé WUT (extérieur), peut également traduire la notion de sortie, notamment dans la construction verbale : wuti ("sortir" = "aller à l'extérieur")
Du coup, uttino peut à la fois se traduire par "porte extérieure" et par "porte de sortie". C'est pour ce genre de situation que j'ai créé Elkodico, n'en déplaise à Odd. Un dictionnaire permet non pas seulement d'ancrer des mots dans le marbre mais surtout pour un idéolinguiste, de tester la cohérence d'un lexique.
Pour contrer cette ambiguïté, je dirais que l'on pourrait utiliser la clé MEG (ceinture, périmètre) pour ainsi obtenir megtino traduisant la porte d'accès du périmètre de la propriété. Ainsi on aurait :
megtino ("portail") inmegtino ("portillon") uttino ("porte de sortie")
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megtino ("portail") inmegtino ("portillon") uttino ("porte de sortie")
J'préfère cette option, moins sujette à ambigüité.
Ziecken a écrit:
A quoi correspond la racine lăr en aneuvien ? A quelque chose traduisant la notion de grille ou de grillage ?
Elle fait référence à Saint Laurent, martyr, grillé. C'est pour ça que je t'avais parlé d'onomastie. Du reste, lărent* (gril) est un poil plus explicite.
*Le U, au lieu d'être à côté du A est en plus petit, au dessus. Une poignée d'expliqûres par là.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 2 Mai 2023 - 12:02
Ziecken a écrit:
Le démonstratif se place désormais après le nom. Placé avant, ka signifie "voici ou voilà".
Bien trouvé, faudra que j'm'en souvienne°. Chez moi, ka, c'est "elle" (♀).
. neto ka . = æt vaxèndak = cet homme. . ka neto . = àt dak màk = ECCE HOMO = voici l'homme.
°J'ai aussi quelques mots dont le sens dépend de la syntaxe, comme ad : antéposé = vers postposé = chez ;
ob = contre antéposé : idée de position postposé : idée d'attaque, de conflit ;
pavàr antéposé = pendant postposé = en.
Y a aussi pour départager le sens propre du sens figuré : ù srov in àt pradhemev = une vis dans le bras (à l'intérieur du bras, suite à une opération chirurgicale) ùt mypàk àr pradhemeve in = un colis dans les bras.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Dim 21 Mai 2023 - 21:31
L'équivalent en aneuvien de la clé WUZ, c'est l'agglutination nadrà, laquelle vient de nep, particule négative qui ne t'est pas inconnue adràten = importer (avoir de l'importance).
On a tous les deux affaire à une imbrication, mais ce n'est pas la même :
en elko, c'est le ᚹ (W) qui est escamoté, en aneuvien, c'est un peu plus versatile, ça dépend des besoins.
En elko, il ne s'agit pas pour cet exemple d'imbrication mais bien d'agglutination.
L'imbrication suggère la suppression d'une partie pour permettre la partie suivante, en somme une sorte d'emboîtement. Même si l'imbrication est plutôt une sorte de chevauchement. En elko, les éléments sont accolés, apposés, les uns aux autres et le W est omis pour des raisons euphoniques (= exérèse) plus que morphologiques (= retranchement) ou syntaxiques (= sandhi).
wuzdewe ("nimporte quand") équivaut à uzde mais le second est bien plus répandu que le premier.
Anoev a écrit:
En elko, c'est le ᚹ (W) qui est escamoté, en aneuvien, c'est un peu plus versatile, ça dépend des besoins.
Uzde = nadràtev.
Concernant le terme "escamoté", je ne pense pas qu'il soit le plus adéquat non plus puisqu'il désigne un tour de passe passe qui consiste à faire disparaître quelque chose sans que personne ne le remarque.
Les termes d'"aphérèse" et d'"apocope" sont plus adaptés mais trop ciblés. Le terme "retranchement" est plus générique et celui de "sandhi" plus spécifique et inadapté dans le contexte de l'elko.
Le terme d'"élision" ne concerne que la disparition de la dernière voyelle d'un mot en réaction à la première du mot suivant, ce qui n'est pas le cas ici.
J'ai déjà vu utilisé dans un contexte linguistique le terme "exérèse" pour désigner la suppression d'une lettre superflue. Ce mot est surtout utilisé en chirurgie pour supprimer un organe ou élément superflu.
Est-ce que toi ou quelqu'un d'autre sur ce forum connaît des termes linguistiques plus adaptés pour désigner le fait de supprimer des lettres d'un mot pour des raisons euphoniques ?
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Aha ! les questions de termes ! Je fais avec c'que j'sais, et aussi avec c'que j'ressens. Alors évidemment, c'est pas forcément académique. Je suis un idéolinguiste amateur. Je pense comprendre, pour les agglutinations, les termes d'articulation : on ajoute une lettre entre les éléments, souvent le génitif du spécificateur, comme en volapük ou en uropi, moins couramment en aneuvien. de juxtaposition : on accole, sans transformation aucune, les éléments bout-à-bout, pratique très utilisée en elko et en espéranto, un peu aussi en aneuvien, quand le premier élément qualifie le deuxième, notamment, comme dans qobtœr (porte à tambour). l'imbrication. Pas mal utilisée en aneuvien, ne serait-ce que pour éviter des chapelets de consonnes disgracieux. Je persiste à croire (pour ma compréhension de phénomènes linguistique) que la suppression du W de clés elkannes relève de l'imbrication, sinon, je ne comprendrais pas pourquoi on carotte le W. y aurait bien un quatrième phénomène, c'est la transformation, c'est, en fait, un type spécial d'imbrication. En elko, c'est le fait de remplacer le W par un U, comme dans kouta (KOW + TAW) ; en aneuvien, c'est la création d'une charnière d'adaptation.
Pour ce qui est des aphérèses et des apocopes, je crois, en mon intime conviction, qu'il s'agit de retraits pour créer des mots "entiers", comme, respectiv'ment, les bus et les télés.
Pour "exerèse", c'est la première fois que je lis ce mot. Et pourtant, elle participe dans mes imbrications, comme infàntdu, lobhœnd, etc.
Chaque linguiste et chaque idéolinguiste utilise les termes qui lui conviennent et avec lesquels ils se sent le plus à l'aise.
Les termes académiques sont issus de longues réflexions de linguistes pour s'accorder sur la dénomination de phénomènes linguistiques précis. Ce qui est vrai dans n'importe quel domaine.
Toi, par exemple, tu travaillais dans les chemins de fer, et, dans le glossaire ferroviaire on utilise le terme "aiguille" pour désigner l'appareil de voie qui permet le passage des trains d'une voie vers une autre. Mais dans mon jargon je peux très bien utiliser "orienteur" si ça n'engage que moi. En revanche, si je parle à un cheminot, il est préférable que j'utilise sa terminologie et alors "aiguille" sera plus à propos.
En linguistique, je pense que c'est pareil.
Là, où les choses diffèrent c'est le langage technique et linguistique propre à une langue donnée. L'aneuvien, comme l'elko a recours à des règles et des constructions endémiques que l'on retrouve dans aucune d'autres langues, c'est le cas de la plupart des langues.
Dès lors, il est compréhensible qu'ici il faille inventer des termes pour désigner ces phénomènes linguistiques endémiques. Pour ma part, j'essaie d'employer des termes proches des formes académiques (profixes, endofixe, exofixe,...) de la terminologie linguistique (caryon, péricaryon, ...), des racines gréco-latines, de termes linguistiques existant sous des formes quelques peut différentes dans les autres langues (clés, catégorisateur, spécificateur, ...) ou en détournant le sens de mots existants n'ayant pas de rapport avec la linguistique (exérèse, ...).
Pour ta part, tu affectionnes des tournures moins académiques ponctuées d'une certaine touche d'humour (mot-tartines, ...), Même si, par ailleurs, tu as recours également à des mots détournés dans un sens linguistique (charnière)
S'il s'avère que la linguistique ou la terminologie spécifique connaît ses phénomènes sous des termes académique, toi comme moi, nous utiliserons probablement ces termes en place de nos néologismes.
Quant à l'agglutination, elle se définit comme "la fusion en une seule unité de deux ou plusieurs morphèmes originairement distincts" Cette fusion peut se faire avec la suppression de lettres comme cela a été le cas pour "lierre" qui vient de "l'hierre".
Dans l'agglutination, les constituants sont généralement invariables à quelques exceptions près, dans la flexion, les constituants sont souvent méconnaissables.
Si on imagine un axe agglutinante/flexionnelle, l'elko serait plus près du pôle "agglutinante" sans y être à l'extrémité. L'aneuvien, quant à lui serait plus près de l'autre extrémité.
Si tu souhaites continuer à utiliser le terme "d'imbrication", tu es libre de le faire, mais je trouve qu'il est très adapté pour la morphologie aneuvienne, en revanche, je ne le trouve pas opportun pour la morphologie elkanne.
L'elko est une langue agglutinante avec la particularité d'omettre le W dans certains cas, et ce pour faciliter la prononciation. Cette construction est régulière et systématique. Les clés sont identifiables facilement pour qui connaît les principes morphologique de cette langue.
L'imbrication concernerait, pour moi, une agglutination particulière cumulant des racines les unes aux autres auxquelles on enlèverai des éléments (syllabes, lettres, à l'avant, à l'arrière, etc.) pour les emboiter et faire un mot unique. Ce n'est pas tout à fait ça non plus en elko.
Disons en résumé que la construction des mots contenant des clés glidées (avec un W) est entre l'agglutination et l'imbrication. Alors que la grande majorité des mots sont construits par agglutination.
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Si tu souhaites continuer à utiliser le terme "d'imbrication", tu es libre de le faire, mais je trouve qu'il est très adapté pour la morphologie aneuvienne, en revanche, je ne le trouve pas opportun pour la morphologie elkanne.
Au temps pour moi. Je tâcherai d'y faire attention. Et pourtant, pour moi, l'imbrication* était un terme noble qui permet d'adapter un radical, aussi bien, de longueur variable comme un radical français, anglais ou aneuvien, qu'une clé ou un gabarit à longueur en principe fixe, comme en elko ou en kelep. C'est cette adaptation, patiemment et savamment travaillée, qui permet de créer un résultat pas trop éloigné des éléments de départ, pour qu'on se rende compte que le mot final "a quelque chose" de ses origines, sans que pour autant on se dise que ce qu'il désigne corresponde EXACTEMENT à un des éléments (le catégorisateur, surtout).
Les termes comme "mot-tartine, mot-saucisson, mot-paravent" ou "mot-étoile", sont des termes purement descriptifs qui évoque la structure des mots en question. J'ai voulu ces termes les plus concrets possibles, raison pour laquelle, pour les "mots-valises", j'ai bien enfoncé l'clou, en spécifiant bien qu'il n'y a pas de valise sans charnière : l'explicite, encore et toujours.
J'ai abondamment manipulé des agglutinations chez moi, et j'ai aussi observé celles de mes confrères idéolinguistes. Avec les agglutinations, on apprend tout un tas de choses. C'est comme ça que j'ai pu créer, par exemple, la différence entre boovendak (vacher, cow-boy), boovdak (homme à l'allure bovine) et booden dak (homme à l'allure taurine, homme énergique et puissant comme un taureau).
*Voilà c'que j'ai trouvé pour "imbriquer". En fait, le mot-valise (et ses variantes : mots-paravents, mots-étoiles) est la plus parfaite des imbrications, puisque la charnière fait à la fois partie d'une racine et d'une autre. Dans d'autres imbrications, certaines lettres sont simplement supprimées, ou "couvertes" pour que le mot soit prononçable ou ne soit pas trop long. Dans ce cas, un radical "rentre partiellement sous l'autre" afin que le mot. C'est pas toujours évident. J'ai fait des essais, beaucoup d'essais. Pour un mot comme ifàndu, l'imbrication marchait très bien ; par contre pour kaṅtdu, j'ai dû garder le T, au prix d'un amuïssement de celui-ci, kaṅdu aurait fait bizarre.
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Dim 11 Juin 2023 - 9:48
Ziecken a écrit:
Cette prononciation alternative était déjà présente dans les précédentes version de la grammaire, dans le tableau phonologique, comme d'autres lettres (E, L, K, O, R ).
Pourquoi le R ? Les quatre lettres précédentes auraient fait un ensemble parfait : elko.
Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Dim 11 Juin 2023 - 17:24
Oui, j'y ai pensé, mais disons que le R roulé peut être accepté pour ceux qui ne parviennent pas à faire le R battu.
Mais dans la grammaire, la règle se limite aux lettres E, L, K et O. Donc tout va bien !
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Dim 11 Juin 2023 - 18:24
Ziecken a écrit:
Oui, j'y ai pensé, mais disons que le R roulé peut être accepté pour ceux qui ne parviennent pas à faire le R battu.
Chez moi, pour le R, j'ai dû ratisser large. J'ai un mal fou avec le R battu et le R alvéolaire roulé, raison pour laquelle, pour le R "académique" aneuvien, je me suis rrrabattu (!) sur le R uvulaire : fricatif ou roulé, aureement dit [ʁ] (R) ou [ʀ] (RR). Malgré tout, j'ai pas voulu laisser les autres de côté.
Ziecken a écrit:
. sabgubo ra gosa . pour "J'ai mal au genou." (litt. mon genou est douloureux).
Je m'demande si j'en ai pas d'jà causé ; en tout cas, c'est pas dans ce fil.
Douloureux : cause de la douleur : dolobor ; ùt dolobor stængys = une blessure douloureuse* siège de la douleur : dolobon ; ùt dolobon hnjœ = un genou douloureux.
Dolobas pour gose (douloureusement).
*J'aurais pu mettre ùt dolobor kopr pour "des selles douloureuse"... mais bon ! c'est pas la peine de l'mettre grand comme ça !
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Sam 24 Juin 2023 - 9:16
Ziecken a écrit:
BOP (saut) + KUM (dent) = bopkumo ("gerboise").
Là, j'dois avouer que j'ai un manque ! Par contre, pour la souris et le rat, j'suis allé par là et j'ai appris bien des choses. Mais bon... bien avant, j'avais deux mots distincts. Il ne semble pas que la souris soit omnivore, contrairement au rat (qui a AUSSI de la viande dans son régime alimentaire). Jusque là, j'ai, respectiv'ment, mooz et ràdh. Pour le mulot, j'ai (j'y suis allé...) mòlo. Pour le campagnole, j'ai, pour l'instant, laṅdràdh, mais je m'demande si j'vais pas éclipser le -R-.
Ziecken a écrit:
tora ("fort") > itora ("très fort").
... et toira pour "plus fort", si je m'rappelle bien. On utilise à peu près les mêmes recettes. Seule différence, ce que tu mets en infixe (comparatif), je le mets en suffixe.
erplut = richissime pluter = plus riche (que ...).
Mais là s'arrête la similitude.
Pour "moins fort" (j'ai pas trouvé "moins riche", faute d'Elkodico, rappelle-moi l'adresse de ton nuage elkan), si je crois me rappeler, ce serait toera. Chez moi, c'est minus stàroner, autrement dit, la désinence de comparatif subsiste malgré l'adverbe. On a, par conséquent :
minus stàroner = moins fort alsy stàroner = aussi fort stàroner = (un peu) plus fort plus stàroner = (nettement) plus fort.
On se méfiera par conséquent :
plus stàron est un barbarisme alsy stàron signifie "fort, aussi" minus stàron signifie "pas très fort, pas vraiment fort" ou "un peu fort, mais sans plus".
Bon, j'ai plus qu'à cogiter pour la gerboise. Me manque aussi le ragondin, mais là, j'ai peur de m'échapper un peu, j'vais pas aller comme ça, en continu, jusqu'au... castor.