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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Ven 1 Sep 2023 - 13:25
Velonzio Noeudefée a écrit:
163 neige : en ancien nis, /nis/, d'origine thialim, en moderne bühis /by.his/, mélange de thialim et d'ewitse.
En ∂atyit, si j'ai cru comprendre, le thialim a une influence durable sur le ∂atyit, influence toutefois complétée (ou conccurencée ?) par l'ewitse avec le temps.
Un peu comme la portance du latin sur le français, à peu près complétée par l'anglais (entre autres) depuis fin XIXe~début XXe. Bon... je schématise. Le jeu d'influences est peut-être un peu différent en ∂atyit, non ?
Sujet: Re: Le mot du jour 3 Sam 2 Sep 2023 - 10:09
mot 164 : glace
En elko, wiso /wisɔ/
De la clé WIS (glace) et du suffixe nominal -o.
Ex. : . lo sau inta wiso e ? ("Est-ce que tu veux un peu de glace ? ")
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Sam 2 Sep 2023 - 10:23
Mot 165 : glace
Dopa a écrit:
Uropi: jas < pers yakh = glace, tadj ях ‘yakh’, osset. yex, ix = glace, afgh. asai = gel, al Eis, ang ice, neer ijs, sué is, indo es = glace < PIE *h1eihx(s)- = glace + PIE *yeg- = glace > gaul iag (o)-, virl aig > gael oighear = glace, gal iâ = glace, + fin, est jää, hong jég = glace infl. i-e *gel- = gel, froid > lat gelum = gel, glace, glacies = glace > it ghiaccio, fr glace, cat glaç, roum gheață, suisse romand yasse, dauphinois lyassi… breko de jas = briser la glace, garo ekwa in jas = conserver qqch dans de la glace, pisten jas = glace pilée, de jas tojì u poj be midià = la glace fondait un peu à midi > jasar = glacière > jasen = glacé : jasen cokolad, kafa, krem, tej = chocolat, café, crème, thé glacé(e), > jasi = de glace, glacial, glaciaire, glacé fig : jasi liuv = pluie glacée, de jasi eve = la période glaciaire, u jasi procepad = un accueil glacial, ne, ce dezì in u jasi tun = non, dit-elle d’un ton glacial, jasi vint = vent glacé > jasibanc = banquise > jasiberg = iceberg > jasibrekèl = brise-glace > jasigel = aiguille de glace, stalactite > jasikap = calotte glaciaire > jasikrèm = glace, crème glacée > jasikub = glaçon > jasikubel = seau à glace > jasim = sur un ton, d’un air glacial.
En aneuvien, l'à-priori xhiyl, tranchant comme un pic à glace, sert aussi bien pour l'eau passée en dessous de 0°C que pour la glace carbonique.
La glace a d'jà été plus ou moins évoquée, là, et p'is là.
Mais j'ai dû en oublier, y compris dans le Slovkneg, ô ! consternation ! Par exemple "glacial", je l'ai pas, alors que j'avais pourtant "glaciation" (xhiltyn ; jasivad dans le Vordar). J'pourrais m'en sortir avec xhiylon au sens propre, et xhilis au sens figuré, à supposer que j'utilise le même radical au sens figuré. Pour "glaçon", j'en ai d'jà deux, selon qu'il soit cubique... ou non. Le glaçon non cubique devrait bientôt changer, je pense à xhilòb, pour le rapprocher de xhilùb. Y a bien xhilóg pour "banquise", mais je pense bien lui adjoindre xhimár. J'hésite. En tout cas, y a bien xhilxhíp pour "brise-glace" : j'ai juste changé l'accent de place.
J'ai bien vu la liste swadesh anglophone, qui donne purement et simplement ice. Je me limiterai par conséquent à xhiyl. Je n'évoquerai ni la glace à déguster, ni la vitre, ni le miroir : c'est pas dans l'sujet.
Ziecken a écrit:
. lo sau inta wiso e ? Est-ce que tu veux un peu de glace ?
Ep o vel ùt olygs xhiylen ber kusèrvun ted piskene? = Est-ce que tu veux un peu de glace pour conserver tes poissons ?
Ici, pisk est au pluriel, certes, mais aussi au génitif (partitif).
Par contre :
Ep o vel ù klabóx ber midun ted piskese? = Est-ce que tu veux un cageot pour y mettre tes poissons ?
Mais là, j'suis en plein hors-sujet !
Sinon, pour l'inter de Ziecken, j'verrais bien sumiso... Mai bon, y a ce sacré contexte, auquel je ne pense jamais. Peut-être que si les deux personnes sont attablées à la terrasse d'un café et non pas dans la zone de déchargement d'un port de pêche, peut-être que wiso pourrait suffire en elko. En aneuvien, ça marche pas.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Dim 3 Sep 2023 - 8:35
Mot 166 : fumée
Dopa a écrit:
Uropi: fum < roum, cat fum, it fumo, esp humo (fumar = fumer), por fumo = fr fumée, ang fumes (vapeurs) < lat fumus < PIE *dʰuh₂mós = fumée, vapeur > skr dhūma = fumée, vapeur > hin dhuān, beng dhūm, panj dhū'āṁ = fumée, lit dūmai, let dumi, rus дым “dym”, tch dým, ser, cro dim, pol dym = fumée, ane fum, anfumi = sans fumée, dufo od fum = sentir la fumée, de fum u kireli = la fumée d’une bougie, u nolb fumi = un nuage de fumée, sigareti fum = fumée de cigarette Prov. Je ste ne fum ane foj = il n’y a pas de fumée sans feu > fumad = action de fumer : fumad moz damo sunad = le tabac peut nuire à la santé > fuman = fumant, qui fume : u fuman kamin = une cheminée qui fume, u fuman sup = une soupe fumante, fig fuman od rabij = fumant de rage, > fumen = fumé (verre, etc …) : fumen glas = verre fumé > fumi adj. = de fumée : fumi kortin = rideau de fumée, fumi nolb = nuage de fumée > fumibomb = bombe fumigène > fumic = fumeux : fumic voke = paroles fumeuses > fumigeni = fumigène adj. > fumipolen = rempli de fumée, enfumé (pièce) > fumiskrèn = écran de fumée > fumitub = conduit de cheminée > fumizo = fumiger > fumo = fumer : he fum wim u kamin = il fume comme un pompier, perviten fumo = défense de fumer, he fum sigarete, pipa, sigàr = il fume des cigarettes, la pipe, le cigare > fumor = fumeur : ne-fumore = non-fumeurs, u kus fumori = une toux de fumeur.
L'aneuvien, pour "fumée", dispose de deux termes.
Le terme général, qui est un à-priori : poaf concernant toute forme de fumée, mais plus principalement celle d'une maison (un domicile ou une usine), une locomotive thermique (vapeur ou combustion interne), un barbecue etc. Il me manque quelques dérivés, comme "fumiger", alors que j'ai "fumigène" (pofàktor), du coup, "fumiger" devrait donner pofàk (-ta, -téa) ; "enfumer", je l'ai pas non plus, poláke devrait pouvoir aller (cf. illáke = remplir). Pour l'écran de fumée, j'pensais plutôt au rideau de fumée : pokòrtyn.J'ai bien poafon pour "fumeux". Par contre, pour le verre fumé, c'est pas comme pour le lard fumé (poafan liptal), ce serait plutôt ertýndan vydr. Quant à la cheminée (conduit), ça y est, c'coup-ci, le Slovkneg a tranché ! plus d'ambigüité ! povĕg a été (enfin) remplacé par pòveg.
Maintenant, il reste la fumée produite par la cigarette*, le cigare, le joint, la pipe, le calumet ou le narguilé. Là, il s'agit d'un à-postériori, pris du suédois rök. Différence notable, la voyelle est encore plus fermée, allongée et postériorisée, ça donne rœk /ʁu:k/. Le verbe qui s'en déduit est rœken (-na, -éna). Y a deux noms pour "fumoir", soit rœk-aréa, si un simple espace où il est autorisé de fumer, soit rœxal, si c'est une pièce spécialement aménagée (avec un extracteur de fumée, notamment). Un fumeur se dit rœkdu.
*Classique ou... électronique.
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Dernière édition par Anoev le Dim 3 Sep 2023 - 23:49, édité 5 fois
De la clé KEL (nuage, fumée) et du suffixe nominal -o. En réalité KEL signifie plutôt "fumée", pour dire nuage on utiliserait plutôt l'agglutination rankelo, de RAN (ciel)
Ex. : . itepkano kiti bera irankelo . ("Les feux de forêts créent de gros nuages noirs.")
Anoev a écrit:
Sinon, pour l'inter de Ziecken, j'verrais bien sumiso... Mai bon, y a ce sacré contexte, auquel je ne pense jamais. Peut-être que si les deux personnes sont attablées à la terrasse d'un café et non pas dans la zone de déchargement d'un port de pêche, peut-être que wiso pourrait suffire en elko. En aneuvien, ça marche pas.
Et encore, ... A la terrasse d'un café, il peut s'agir de la glace de leur boissons. S'il présente leur verre et qu'ils demandent de la glace ou s'ils sont devant un marchand de glaces et il demande de la glace, wiso suffira.
Dans le cas contraire, si une ambiguïté subsiste. Alors on aura recours à d'autres stratégies, comme l'agglutination.
LEM (cube) + WIS (glace) = lemiso ("glaçon") DUB (pilon) + WIS (glace) = dubiso ("glace pilée") DUP (crème) + WIS (glace) = dupiso ("crème glacée") WON (fruit) + WIS (glace) = dupiso ("sorbet")
sumiso va aussi
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Dim 3 Sep 2023 - 9:11
Ziecken a écrit:
Et encore, ... A la terrasse d'un café, il peut s'agir de la glace de leur boissons. S'il présente leur verre et qu'ils demandent de la glace ou s'ils sont devant un marchand de glaces et il demande de la glace, wiso suffira.
C'est en gros, ce que j'avais dit dans le fil elko-aneuvien. Manqdebol, j'avais mis un lien là-bas, mais pas ici. J'ai dû encore être tête de linotte (et non "tête de linotype" : on ne confondra pas !).
Ziecken a écrit:
sumiso va aussi.
Sumiso va bien aussi, car il rassemble les deux types de glaces (à déguster). C'est, comme j'ai dit là-bas, l'exacte traduction de àjs.
Un dialogue que je n'ai pas pu traduire en elko : - Eg velyn ùt àjs blœṅgen - ù kralàjs od ùt wàjs? - Je désire une glace à la fraise. - Une crème glacée ou un sorbet ?
J'ai choisi la fraise, car c'est le seul parfum qui offre le choix (théorique) entre les deux types de glace.
Pour en revenir à la fumée, un non-fumeur se dit elirœkdu en aneuvien, l'origine scandinave est bien présente, sauf au suffixe, 'videmment (à-priori) ; du coup :
Dopa a écrit:
U kus fumori = une toux de fumeur.
Ùt qaug elirœkdun = u kus ne-fumori = une toux de non-fumeur.
Dans une raffinerie, dans le midi de la France : Ne fumez pas à proximité d'hydrogarbures.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Lun 4 Sep 2023 - 8:04
Mot 167 : feu
Dopa a écrit:
Uropi: foj < al Feuer, ang fire, nl vuur, da, nor fyr = feu < PIE *péh2ur = feu > gr πυρ, πυρός “pyr, pyros”, hit pah-hur = feu + fr feu, cat, roum foc, it fuoco, esp fuego, por fogo < lat focus = foyer < PIE *bhok- = brûler > arm boc = flamme + grm φωτιά “fôtia” = feu < gr φως “fôs” = lumière < PIE *bhā-, *bho-, *bhō- = briller Foj! = feu! (mil.), foj! foj! = au feu! au feu! jego ki foj = jouer avec le feu, lijo ol su foj = jeter de l’huile sur le feu, mako u foj = faire du feu, seto foj a = mettre le feu à, stico de foj = éteindre le feu, vene sedo ner de foj = venez vous installer près du feu, Prov. U brenen kid ve frajo foj (D) = chat échaudé craint l’eau froide (lit. un enfant brûlé craindra le feu) > artifoj = feu d’artifice > drovifoj = feu de bois > fostifoj = incendie de forêt > hadifoj = feu d’enfer > kampifoj = feu de camp > valgifoj = feu follet > foja = foyer (cheminée) > fojalàrm = alerte au feu, alarme incendie > fojàrm = arme à feu > fojasikurad = assurance-incendie > fojèl = briquet > foji adj = de feu, du feu : foji brigad = corps des sapeurs pompiers, foji kortin = rideau de feu, foji perij = danger d’incendie, foji protegad = protection contre l’incendie, foji tortad = supplice du feu, de foji uspròb = l’épreuve du feu > fojibomb = bombe incendiaire > fojidrov = bois de chauffage > fojiroj = rouge feu > fojiskàl = échelle à incendie > fojiskrèn = pare-feu > fojispijan = qui crache du feu, qui lance des flammes > fojìst, -a = pompier > fojisticèl = extincteur d’ incendie > fojo su = faire feu sur > fojstìk = allumette > afojo = allumer le feu > infojad = allumage (moteur) > infojo = prendre feu, s’enflammer.
Là, les dérivés en uropi ne manquent pas. Encore un coup, je suis loin d'en avoir autant, et pour les mêmes raisons. Soit je ne les ai pas dans le Slovkneg, soit les mots en question utilisent des radicaux différents.
En aneuvien, le feu (qui brûle), c'est igin, pris directement du latin IGNIS.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Lun 4 Sep 2023 - 9:42
En effet à peu près Anoev, dans la mesure où le thialim est plus ancien que l'ewitse et pour le vocabulaire seulement. Mais faudrait vérifier, car pas mal de mot viennent aussi de l'ewitse.
Pour le fonctionnement, c'est sans doute différent, faudrait que je recherche, je ne saurais plus dire. Mais déjà le thialim fonctionnait avec 3 classes de mots, chacune avec un fonctionnement différent.
En ∂atyit ancien et moderne :
165 glace : rulv, mioltc, /rulv/, /mjɔltʃ/, qui viennent tous deux du thialim. La seule dfférence en moderne est mioltc qui est devenu miolt. Le premier étant le gel, la glace, le givre, etc., le second la glace ou crème glacée à manger.
166 fumée : en ancien et moderne yape, /ʒä.pe/, emprunt à l'ewitse.
167 feu : en ancien et moderne ishiq, /is.hiɣ/, qui vient de l'ewitse.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Sujet: Re: Le mot du jour 3 Lun 4 Sep 2023 - 15:06
mot 167 : feu
En elko, kano /kanɔ/
De la clé KAN (feu) et du suffixe nominal -o. De Vulcain, dieu romain du feu et Chantico, dieu aztèque du feu.
Ex. : . kelo na de kano . ("Il n'y a pas de fumée sans feu.")
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Lun 4 Sep 2023 - 18:14
J'ai toujours eu du mal avec cette citation.
J'hésite entre deux interprétations qui, à mon avis, se valent, mais bon... est-ce bien sûr ?
Nep poaf ep sin igins : s'y a de la fumée, c'est qu'y a du feu avec (comitatif)
Nep poaf ep sin iginev : s'y a de la fumée, c'est qu'y a eu du feu (causal).
Comment voyez-vous les chôôzes ? La phrase elkanne me ferait penser à la première version.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mar 5 Sep 2023 - 8:18
Mot 168 : cendre
Dopa a écrit:
Uropi: ac < ang ash, al Asche, nl as, da, nor aske, sué aska = cendre < PIE *as-, *azd-, *azg- = brûler, *azdyô = déssécher > skr āsa = cendre, poussière, gr άζω “azô” = dessécher, brûler, άσβολος “asbolos” = suie, lat ardeo = brûler, aridus = sec > fr aride, arm azazim = je déssèche, ačiuyn = les cendres, tch ozditi = torréfier le malt ace = cendres, ace sigareti = cendres de cigarette, koko in ace = cuire sous la cendre, liuv acis = pluie de cendres, regeno od ace = renaître de ses cendres, vulkani ace = cendres volcaniques > acar = cendrier > aci = de cendre, couleur de cendre : Aci Mididia = Mercredi des Cendres > aciblondi = blond cendré > acigrìs = gris cendré > aciklori = couleur de cendre, gris cendré > Acirela = Cendrillon.
En aneuvien, un à-priori uniquement pluriel :
N
isède
A
isèże
G
isèdene
C
isèdeve
En conséquence de quoi, le partitif "de la cendre" se traduit par le génitif pluriel isèdene.
Pompei cem kówă per isèdeve = Pompéi fut recouvert par des cendres. fàrg isèdene = couleur de cendres Eensdav isèdene = Mercredi des cendres (en Alfazie uniquement) igède° = braise isedkòp = cendrier* isedræj = héron cendré Isèdyn = Cendrillon kœgen sub isèdevne = cuire sous la cendre.
°Même remarque quant au nombre et à la déclinaison qui s'ensuit. *Quelle qu'en soit la dimension, y compris là.
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mar 5 Sep 2023 - 11:13
Anoev a écrit:
J'ai toujours eu du mal avec cette citation.
J'hésite entre deux interprétations qui, à mon avis, se valent, mais bon... est-ce bien sûr ?
Nep poaf ep sin igins : s'y a de la fumée, c'est qu'y a du feu avec (comitatif)
Nep poaf ep sin iginev : s'y a de la fumée, c'est qu'y a eu du feu (causal).
Comment voyez-vous les chôôzes ? La phrase elkanne me ferait penser à la première version.
C'est cause conséquence continues, qui se suivent sans cesse. Pourquoi n'emploierais-tu pas ta fameuse voie concaténée ?
***
En ∂atyit ancien et moderne :
168 cendre : en ancien et moderne tcuq ou tſuq (en moderne), /tſuɣ/, /tʃuɣ/, qui vient de l'ewitse.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mer 6 Sep 2023 - 9:46
Velonzio Noeudefée a écrit:
C'est cause conséquence continues, qui se suivent sans cesse. Pourquoi n'emploierais-tu pas ta fameuse voix concaténée ?
Parce que je ne peux pas : il n'y a pas (du moins, j'ose le croire) de concaténation d'un procès de A sur B et du même procès de B sur C (au minimum ; ça peut continuer vach'ment loin). Ici, y a le feu qui crée la fumée, mais même si on dit que la fumée bouche la vue du paysage, ce n'est plus le même procès. Pour qu'il y ait concaténation il faudrait :
Àr kùve iníxun dem = Les cuves s'enflamment (une cuve prend feu, le feu se propageant à ses voisines, et ainsi de suite). À différencier de àr kùve dem iníxun (là, on ne sait pas trop comment l'incendie a pris aux cuves : peut-être toutes à la fois (ce qui laisserait présager un incendie criminel) ?).
Mot 169 : brûler
Dopa a écrit:
Uropi: breno < al brennen, nor brenne, sué bränna, nl branden, da brænde, ang burn, afr burgnier, brugnier = brûler < PIE *bher-, *bh(e)reu-, *bh(e)ru- = bouillonner, être en effervescence, *bhre-n-u- = être en flammes > afr brande = flamme, brander = embraser, occ brandar = brûler, gael breo = tison, torche, breoigh = bouillir, chauffer, breosla = combustible + it bruciare, cors brusgià, occ brutlar, cat abrusar, fr brûler) breno siu dige se brûler les doigts, u foj sì brenan in de kamin = un feu brûlait dans la cheminée, hi kuʒ sì brenen pa sol = sa peau était brûlée par le soleil, breno siu nave = brûler ses vaisseaux, tog ne ja ! je bren = ne touche pas, ça brûle, vido brenen ʒivi = être brûlé vif > bren = brûlure > solibrèn = coup de soleil > brenad = incendie > brenan = brûlant, ardent : de brenan buc = le buisson ardent, sedo su brenan kalbe = être sur des charbons ardents, u brenan pasiòn = une passion ardente > brenèl = brûleur > breni adj = relatif aux brulures, aux incendies > brenic = plutôt brûlant, incendiaire fig > brenli = combustible, qui peut brûler adj. > brenivod = eau de vie > brenor = incendiaire, pyromane, celui qui brûle.
En aneuvien, deux verbes.
Le premier va me donner l'occasion de mettre des dérivés que j'ai oublié de placer l'aut'jour (feu). Comme il s'agit du verbe intransitif, il s'agit, pour ce qui est de brûler par le feu, de igen (-na, -éna). igdar = combustible ignys = brûlure, trace de combustion igor = comburant igtyn = combustion igun = brûlant (sens propre) ixat = brûleur.
Le deuxième est pris de l'anglais to burn, mais contrairement à sa source, là, c'est brûler autrement que par le feu (corrosion, froid, liquide bouillant, frottement et j'en passe : bref : partout où il n'y a pas de flamme°) ; c'est bùrne (-a, -éa). Ça se prononce comme... en français ( ). Du coup, on retrouve bùrnys pour "brûlure" et solùrnys pour "coup de soleil".
°Et, justement, la flamme est absente de la liste, contrairement au feu. En aneuvien comme en uropi, les radicaux sont différents puisqu'on a affaire, respectiv'ment à flam et à fœch. Dans le fil commun aux deux langues, on jettera un œil sur les dérivés, ainsi que sur "brûler" (transitif).
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mer 6 Sep 2023 - 13:38
mot 169 : brûler
En elko, kani /kani/
De la clé KAN (feu) et du suffixe verbal -i.
Ex. : . go kani dana ilapo . ("Il brûle des feuilles mortes.")
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mer 6 Sep 2023 - 13:49
Histoire de nous rafraîchir un peu la mémoire sur les différentes voix des verbes elkans, est-ce que tu pourrais nous traduire "ce bois brûle mal" ? Chez moi, ça donne æt drev igen doot.
Pour la phrase citée dans ton inter, j'ai, chez moi : a ignes tœne luffese si c'est un présent itératif ; a ignesun ùr tœne luffese si c'est un présent progressif (là, main'nant).
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mer 6 Sep 2023 - 13:51
En ∂atyit :
169 brûler :
- en ancien : sexeq, /se.xɛɣ/, qui vient de l'ewitse et, - en moderne : sxeq, /sxɛɣ/, contraction du précédent.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Mer 6 Sep 2023 - 14:02
V'là un dérivé que j'avais oublié : "brûlis". J'ai essayé de trifouiller dans le Slovkneg : rien. J'suis pas certain de l'avoir mis dans Idéolexique ; trop tard pour vérifier. J'verrais bien pỳrede, plurale tantum, comme isède (cendre de végétaux).
Ex. : . wego ma tapoen . ("Il y a une route dans la forêt.")
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Jeu 7 Sep 2023 - 9:04
Mot 170 : route
Dopa a écrit:
Uropi: rad < ang road < v.ang rád = expédition (à cheval), normand rade = sentier dans un champ < PIE *reidʰ- = aller en véhicule, (V/ raito = aller à cheval) > skr rátha = char, gaul reda chariot + hin rāh = chemin, rāstā, beng rāstā, guj rastō, mar rastā, kan raste, pers rāh, kur rê, tadj roh = route + est rada, fin rata = sentier, piste, ruelle de rad a Milàn = la route de Milan, su de rad = sur la route, campi rad = route de campagne, tri hore radi = 3 h de route, de rad se kluzen = la route est barrée, de Silki Rad = la route de la soie, stati rad = route nationale, teno de rad = tenir la route > radi = routier, de la route : radinetia = réseau routier, radi obfàl = accident de la route, radi sigèl = panneau indicateur, radi sikurid = sécurité routière, radi trafik = circulation routière, radi transpòrt = transport routier > radikàm = borne kilométrique > radimap = carte routière > radistruad = construction de routes > radipont = pont routier > radivarke = travaux routiers > radivarkor = cantonnier > radizat = bord de la route, accotement.
Y a aussi autoràd, pour... autoroute (vu dans le Vordar).
Chez moi, il y a deux mots, selon qu'on traite le sens physique (chaussée : faarveg) ou non (itinéraire (ăkvĕg), qui peut être routier... ou non°).
Tout d'abord, pris de l'italien strada, y a strad*. autostrad = autoroute (même origine, un à-postériori direct) stradis = routier ; Y a pas autant d'agglutination qu'en uropi. gektortyn ù straż = construction d'une route (compl. à l'acc.) staṅte lidùlev à straden = restez au bord de la route. stradis maap = carte routière stradis moct = pont routier stradis sekùret = sécurité routière.
L'autre nom est un cas de ricochet étymologique assez spécial : c'est rood, pris de l'anglais road, mais qui spécifie plutôt un itinéraire (routier, mais pas que), un chemin a prendre, et que l'anglais, lui, traduit en... route (sic). én rooż! = en route ! én roodev dyn Pen'zac-s# = sur la route de Pen'zac.
Entre les deux, y a veg, pour "voie", lequel englobe, certes les routes ou bandes de routes (ù strad quàt vegene = une route à quatre voies), mais aussi les voies ferrées (glyse, pompées à l'allemand Gleis).
°Comme la route du Rhum. *À ne pas confondre avec le paronyme stad, d'origine néerlandaise et traduisant "ville". #Le nom n'est pas aneuvisé et se prononce à la française : /-ak/, ce qui justifie le -S derrière (accusatif). Par contre àt rood dyn Memphis (non aneuvisé non plus), n'a pas besoin de flexion particulière à l'accusatif, le nom originel finissant déjà par un S.
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Jeu 7 Sep 2023 - 10:11
En ∂atyit ancien et moderne
169 route : nala, /nä.lä/, qui vient de l'ewitse.
Mais en moderne à distinguer du générique chemin, route, voie : svoj créé au moment de la réforme, sans doute mélange de thialim (veik) et d'ewitse (nala).
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Ven 8 Sep 2023 - 8:58
Mot 171 : montagne
Dopa a écrit:
Uropi: bore Mot métissé 1) al Berg, nl berg, da bjerg, sué berg = montagne, ang barrow = colline, bret bre = colline, montagne < PIE *bherǵh- = haut, *bherghos = montagne, 2) rus гора “gora”, pol góra, sr, cr gora, tch hora = montagne < PIE *gwer-*, *gwris- = montagne > skr giri- = montagne, alb gur = rocher + alb borë = neige < *bhar-, *bhor-, *bhr- = qui est saillant, pointe 3) gr όρος “oros” = montagne borbes = myrtille (bes = baie) > bori adj = de (la) montagne, montagneux, montagnard : bori plante = plantes des montagnes > boria = chaîne de montagnes > boriklimad = alpinisme > boriklimor = alpiniste > borin, -a = montagnard N, habitant de la montagne.
Il y a donc, comme en français (et dans d'autres langues issues de l'IE) une racine commune entre "mont" et "montagne".
C'est pas le cas en aneuvien, où le nom proposé donne zerreg, nom à-priori, mais qui par coïncidence, pourrait être rapproché de sierra ou de "reg". zerregdu = montagnard (nom) zerregis = montagnard (adj.) zerregon = montagneux. La chaine de montagne donne ryne, présente dans le nom propre diégétique Aloryne.
Le mot "mont", c'est kag, une apocope de kagæle (-a, -eléa : monter). Malheureusement, je croyais avoir "alpinisme", mais comme le reste... Du coup, je pense à kaglesad = alpinisme kaglesdu = alpiniste. Le mot kag est en apposition avec le nom propre qui suit : àt vedjet hoogev kagen Aloren = la vue en haut du mont Alor. obkáge (-a, -éa) = grimper ; vaut aussi pour "escalader". A fàl nep obkáge Ulurus, sàgran klœċ Aborizhendune. = Il ne faut pas grimper le mont Uluru, lieu sacré des Aborigènes.
Il y a une interprétation équivalente à "par monts et par vaux" et signifiant "à peu près partout", qui donne zerregeve, plaaṅgeve ea maareve (en montagnes, en plaines et en mers).
Y a quelques modifs sur lesquelles je réfléchis, comme zegpardéar à la place de alpardéar, pour "alpages". D'autres sont plus délicats comme "alpin".
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Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Le mot du jour 3 Ven 8 Sep 2023 - 17:07
Demain, le mot est rouge. C'est aussi le dernier paragraphe du document que Dopa m'a envoyé. À partir du 173, s'il n'est pas revenu d'ici-là, le paragraphe uropi sera nettement moins fourni qu'actuellement (pas ou peu d'IE (c'que j'trouv'rai dans le Vordar étymologique)), quant aux locutions, là, ce s'ra le silence assourdissant (façon d'causer, beeen sûûr, sur un écran). Si Bab pouvait intervenir un peu, ce s'rait ben. Si Dopa n'est pas r'venu après d'main, ça devrait donner des inters dans ce genre.