Je n'arrive pas à comprendre (et je ne fais pas exception à la "règle", avec nep en aneuvien) pourquoi la négation (du supin NEGATVM de NEGO) utilise, y compris dans la plupart* des langues (y compris non, latines), la lettre N, comme dans ne, non, no, ne, нe, y compris donc, en elko, dont on aurait pu croire que, au loin dans le Losda, la langue des dieux aurait pu en être à l'abri. À ma connaissance, deux idéolangues s'en échappent : le kotava, avec me (on est pas loin quand même, mais ça diffère) et le nespatais, avec rs.
Pourtant l'elko ne tire pas cette particule d'une quelconque autre langue puisque l'elko est a priori.
Le ne elko provient de la simplification du mot sune formé au moyen de la clé SUN (négation) et du suffixe adverbial -e.
Aujourd'hui on répartit ainsi les valeurs sémantiques : ne ("non", "ne ... pas") sune ("négativement")
Par ailleurs, la position de de cette particule fait varier son interprétation.
soit la phrase de base : go remi tomo ("il achète un gâteau")
ne go remi tomo ("Ce n'est pas lui qui achète un gâteau.") go ne remi tomo ("Il n'achète pas un/de gâteau.") go remi ne tomo ("Ce n'est pas un gâteau qu'il achète.") go remi tomo ne ("Il n'achète plus de gâteau.") go remi tomo , ne ?("il achète un gâteau, n'est-ce pas ?")
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Le politif nommé aussi « déférence » se marque au moyen du suffixe « –ė » que l’on peut aussi trouver sous forme digrammique « -ej ». Il a 4 fonctions :
Le respect
La fonction première du politif est l’expression du respect et de la politesse comme son nom l’indique. Il s’applique sur n’importe quel nom commun. Pour cela, il suffit de remplacer le suffixe « -o » par le suffixe « –ė ».
Ex. : niso (« ami ») → nisė (« cher ami ») Ex. : nato (« femme, madame ») → natė (« chère madame »)
Le politif peut également s’utiliser sur les noms propres. Dans ce cas, le suffixe du politif se fixe sur l’auxiliaire onomastique.
Ex. : Almala ariho (« la reine Almala ») → Almala arihė (« ma sublissime reine Almala »)
Enfin, le politif peut également se placer sur les pronoms. Il équivaut à notre pronom de politesse « vous » lorsqu’il se place sur le pronom lo (« tu »).
Ex. : lo (« tu ») → lė (« vous » de politesse)
Le vocatif
Le politif joue aussi une fonction nommée « vocatif ». Elle sert à l’interpellation. Le vocatif est exprimé en elko au moyen de la particule « hej » ou « hė ».
Ex. : hė !! (« hé oh ! », « Ô ! », « salut » et « allô ».)
La prière
Le politif est aussi utilisé pour exprimer la prière, la supplication, la demande polie ou l’injonction modérée. Le politif est alors accompagné du point d'injonction est crée alors la « phrase déférentielle ».
Ex. : . ne kelė !! (« prière de ne pas fumer, merci. »)
Ex. : . ilo rumė !! (« Veuillez-vous asseoir. »)
Ex. : . rabe lo tinė !! (« Merci de fermer la porte derrière vous. »)
4.2.5.4 Le souhait
Le politif est aussi et surtout utilisé pour exprimer le souhait. En français, on utilise principalement « bon, bonne, bien » suivit d’un nom commun.
Ex. : « bon appétit », « bonne nuit », …
Les constructions françaises sont si usuelles que l’adjectif a parfois fusionné avec le nom.
Ex. : « bonjour » , « bienvenue», …
En elko, toutes les formes ont fusionné et donc en un seul mot sous la forme : nom commun + -ė ou -ej. Ces formes sont généralement suivies d’un pronom au datif comme li (« à toi »).
Il est possible d’omettre cet affixe pour traduire un respect plus atténué, voire la familiarité. Cette omission ne doit donc se faire que dans le cadre familial ou amical.
Un truc qu'y faudra bien expliquer aussi, c'est quand la voyelle de la deuxième clé fusionne avec celle du suffixe du mot (O pour un nom, A pour un adjectif, etc.) : le tréma est-il encore de mise en abde. Comment les Losdans s'en tirent-ils avec le rundar ?
T'as oublié de barrer les W dans le résultat des lignes #7, #8 et #9.
Merci pour ta vigilance, j'ai modifié la grammaire et copié le tableau dans ma précédente publication que j'ai mis à jour.
Anoev a écrit:
Un truc qu'y faudra bien expliquer aussi, c'est quand la voyelle de la deuxième clé fusionne avec celle du suffixe du mot (O pour un nom, A pour un adjectif, etc.) : le tréma est-il encore de mise en abde. Comment les Losdans s'en tirent-ils avec le rundar ?
Oui, toujours, il est bien utile pour éviter les ambiguïtés. Le tréma est omis dans les registres familier et argotique mais pas dans les registres courant et littéraire.
Les runes sont sont soit doublés, soit accompagnés de points.
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Pour le deuxième sens, j'opterais bien pour nugi, mais j'ai besoin de ta confirmation ou ton démenti.
Pour le troisième, je m'tâte, j'ai pensé à què'qu'chose.
J'ai particulièrement aimé ton exemple : la paronymie entre wapelo et apelo.
C'est des finesses comme ça que j'aime bien dans une langue construite (une languecons, comme dirait quelqu'un ; mais là, je ne charcute pas, pour éviter les confusions étranges).
Pour le deuxième sens, j'opterais bien pour nugi, mais j'ai besoin de ta confirmation ou ton démenti.
Nugi a le sens de "submerger", "noyer sous les flots"
Toutefois si l'action se fait d'elle-même, sans volonté du sujet on favorisera la voix décausative -ai
Ainsi entre nugi et nugai il y a une subtilité. Dans le premier cas, il y a la volonté de quelqu'un pas dans le second.
Exemples :
. Helo bau nugi telo su lisi ireloa . ("Dieu a noyéle monde sous les eaux pour le laver de ses péchés.") . lalo nugai inteho . ("La pluie noie le village sous les eaux.")
Anoev a écrit:
Pour le troisième, je m'tâte, j'ai pensé à què'qu'chose.
Le 3ème ?
Je vais partir du fait qu'il s'agit d'idéolexique : "boire pour oublier"
mimsomi pourrait convenir puisque somi c'est "boire de l'acool".
Anoev a écrit:
J'ai particulièrement aimé ton exemple : la paronymie entre wapelo et apelo.
Cet exemple illustre le phénomène de "mécoupure" qui peut survenir en elko lorsqu'une personne n'applique correctement pas les règles d'agglutination des clés glidées. La confusion clés/affixes est alors possible.
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Sujet: Re: Elko 3 Mer 23 Fév 2022 - 14:46
Ziecken a écrit:
Ainsi entre nugi et nugai il y a une subtilité. Dans le premier cas, il y a la volonté de quelqu'un pas dans le second.
Exemples :
. Helo bau nugi telo su lisi ireloa . ("Dieu a noyéle monde sous les eaux pour le laver de ses péchés.") . lalo nugai inteho . ("La pluie noie le village sous les eaux.")
Ainsi, contrairement à d'autres verbes où -i est simplement la voix active et -ai la vois moyenne (ou ergative), celui-ci ajoute donc une idée d'action consciente.
Y en a-t-il d'autres (brûler*, déchirer, arroser, griller etc.) ? Ou bien c'est la règle de dualité -i/-ai qui a changé ?
*Tiens, pour "brûler", dans Idéolexique, j'ai trouvé kani pour le sens actif (la lave a brûlé les arbres en contrebas, on a brûlé des vieux papiers) et kanai (ce bois brûle bien).
Ziecken a écrit:
mimsomi pourrait convenir puisque somi c'est "boire de l'acool".
Oui les choses ont un peu changé concernant la diathèse puisque la voix décausative a fait son apparition depuis la précédente version.
Mais, dans l'essentiel, il est important de bien se détacher du français pour analyser le fonctionnement de l'elko car bien des verbes réfléchis français ne le sont pas en elko. Le fonctionnement de l'elko répond à une logique sans exception, parfois déroutante à notre logique française.
La diathèse
L'elko compte 4 voix, toutes exprimées au moyen d'un suffixe cumulé voyelle + i :
La voix active : (-ii = -i) L'action est faite par le sujet
C'est la voix par défaut, de ce fait le suffixe cumulé est simplifié en -i en respect de la règle de simplification des suffixes composés de 2 voyelles identiques.
Ex. : TEB (leçon) > tebi ("donner une leçon", "enseigner")
La voix passive : (-ei) L'action est subie par le sujet
La voix passive peut être : -statique : -ea -dynamique : -ei
La voix moyenne : (-oi) L'action est faite et subie par le sujet
Utilise le même suffixe que le datif mais peut utiliser les particules se (adverbe) ou si (pronom).
Ex. : TEB (leçon) > teboi ("se donner une leçon", "s'enseigner", "apprendre par soi-même")
On peut aussi dire :
ro teboi = ro se tebi = ro tebi si = ro tebi ri
La voix décausative : (-ai) L'action se fait seule ou involontairement, le sujet subit l'action
Ex. : TEB (leçon) > tebai ("apprendre sans le vouloir")
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Sujet: Re: Elko 3 Mer 23 Fév 2022 - 17:32
C'est bien la voix décausative qui me donne le plus de fil à retordre.
Je suppose que tu mets ensemble la vox moyenne et la voix réflexive :
. go lisoi . = il se lave . tano kanoi . = l'arbre brûle.
À moins que, pour ce dernier exemple, tu utilises la voix décausative, puisque l'arbre ne prend pas l'initiative de se brûler tout seul : . tano kanai .
Comment s'y prend-on
pour la voix réciproque (ils s'aiment) ? pour la voix concaténée (les camions se suivent) ?
En fait, certaines voix dépendent du contexte (aaah ! le contexte !), notamment de l'entourage du verbe, mais aussi du verbe lui-même. Je m'en suis rendu compte quand j'ai essayé de créer quelque chose de spécifique pour la voix concaténée*.
*Et que j'ai pas réussi, d'ailleurs : cette voix est bien spécifique à des verbes comme "suivre, précéder" etc. Oh, bien sûr, on pourrait bien en trouver d'autres, qui auraient un sens différent au singulier ou au pluriel. Faut faire des essais, en fait, avec des phrases, des tas de phrases; en français, en elko, en aneuvien, dans des langues étrangères, dans des LAI. Bref : mis à part le français et l'aneuvien, ça dépasse mes compétences. Mettons quatre personnages A, B, C et D et le verbe "observer".
Avec la voix réflexive on a A s'observe lui-même (comme Narcisse), B, C et D en font autant.
Avec la voix réciproque par paire, on a, par exemple : A observe B, B observe A, C observe D, D observe C.
Avec la voix réciproque totale, on a A observe B, C et D, B en fait autant avec A, C et D, C... etc.
Avec la voix concaténée fermée, on a A observe B, qui observe C qui observe D qui observe A.
Seul différence pour la voix concaténée ouverte, D n'observe pas A. C'est la voix idéale pour "les camions se suivent sur une route" et non pas sur un curcuit en boucle.
Je suppose que tu mets ensemble la vox moyenne et la voix réflexive :
. go lisoi . = il se lave . tano kanoi . = l'arbre brûle.
À moins que, pour ce dernier exemple, tu utilises la voix décausative, puisque l'arbre ne prend pas l'initiative de se brûler tout seul : . tano kanai .
La voix réfléchie est une sous partie de la voix moyenne selon la grammaire générale. L'elko confond les deux. Pour moi, "l'arbre brûle" n'est pas réfléchi mais décausatif puisque le sujet n'est pas à l'origine de l'action.
Donc oui "l'arbre brûle" se traduit bien tano kanai en elko.
Anoav a écrit:
Comment s'y prend-on
pour la voix réciproque (ils s'aiment) ? pour la voix concaténée (les camions se suivent) ?
La réciprocité se traduit au moyen de la particule ze forme réduite de kize.
igo ze lami ("ils se regardent")
Pour traduit "la voix concaténée" que je ne connaissais pas. L'elko a recours à la particule te que l'on peut traduire par "ensemble".
iberako te mori ("les camions se suivent")
Anoev a écrit:
En fait, certaines voix dépendent du contexte (aaah ! le contexte !), notamment de l'entourage du verbe, mais aussi du verbe lui-même. Je m'en suis rendu compte quand j'ai essayé de créer quelque chose de spécifique pour la voix concaténée*.
Oui, tout à fait. C'est pourquoi j'ai introduit cette discussion par "il est important de bien se détacher du français car l'elko suit une logique qui lui est propre".
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Sujet: Re: Elko 3 Jeu 24 Fév 2022 - 10:58
Chaque langue a une logique qui lui est propre, même si des fois on peut trouver des convergences et des points communs çà et là.
Par exemple, la voix dite concaténée, je ne l'ai trouvée nulle part, c'est, sauf indication contraire dans une langue que j'ignore (y a plus de 6000 langues dans le monde : y a l'choix !) une invention de ma part que m'a dictée cette phrase "les camions se suivent".
Ce n'est pas une voix réflexive, puisqu'un véhicule ne peut pas se suivre lui-même Ce n'est pas une voix réciproque, parce qu'un camion derrière suivant celui de devant, celui de devant ne peut pas suivre celui de derrière. "Suivre" n'est pas un verbe essentiellement pronominal (comme "s"évanouir") puisqu'un camion en suit bien un autre.
Comme j'ai dit dans une autre inter, la voix pronominale française est un florilège d'imprécisions. Chez moi, j'ai pu faire une différence entre dem et aṁb, mais je n'ai (pour l'instant) pas pu aller plus loin. C'est pourquoi j'ai été intéressé (même si je l'ai pas appliquée, comme tu dis : chaque langue a son identité) par ta réflexion sur les voix verbales en elko.
Tiens, un truc complètement différent : de quelle clé vient du (ou) ?
En elko, les pronoms se présentent sous la forme de particules en -o.
o : on - pronom indéfini bo : autrui, quelqu'un d'autre do : certains go : il, elle - pronom personnel (3ème personne) ko : ceci, cela, ça, c'est - pronom démonstratif lo : tu - pronom personnel (2ème personne) mo : quelqu'un /quelque chose no : personne / rien po : le/la même ro : je - pronom personnel (1ère personne) so : soi, se - pronom réfléchi to : tout, tous zo : l'un l'autre - pronom réciproque
Les pronoms substantivés
Les pronoms substantivés sont des pronoms un peu particuliers car ils n’utilisent pas des particules mais des clés entières. Les pronoms substantivés permettent de créer un mot qui désignent l’individu lié au mot qui prend le préfixe.
Ex. tabo (« livre ») → otabo (« lecteur »)
Le préfixe peut être décliné au féminin (a-), au masculin (e-), au pluriel (i-), …
Les pronoms ligativés sont des pronoms construits avec le suffixe -u. Ils traduisent la construction française « moi je », « toi tu », …
Ex. : . ru tasa . (« Moi, je suis heureux. ») Ex. : . lu tasa . (« Toi, tu es heureux. ») Ex. : . igu tasa . (« Eux, ils sont heureux. »)
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Sujet: Re: Elko 3 Jeu 24 Fév 2022 - 11:43
Va falloir que je mette à jour, du moins pour le pronom. Y avait wopa dans idéolexique, icelui tiré d'Elkodico, du moins pour l'adjectif, celui-ci restant, je suppose pour les autres sens (identique, p. ex.).
po, c'est donc "le même", epo, le même homme (ou tout autre animal masculin), apo, la même femme (...). Mais comment dit-on l'adjectif lea même avec un nom derrière ? pa tewo (la même commune) ?
Comment utilise-t-on so, puisque tu nous avais parlé des voix verbale dans le chapitres précédent ?
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: Elko 3 Jeu 24 Fév 2022 - 11:45
Anoev a écrit:
Ce n'est pas une voix réciproque, parce qu'un camion derrière suivant celui de devant, celui de devant ne peut pas suivre celui de derrière. "Suivre" n'est pas un verbe essentiellement pronominal (comme "s"évanouir") puisqu'un camion en suit bien un autre.
Quelque part si, si on considère que c'est un camion différent et qu'il y en a plusieurs qui se suivent les uns les autres à la queue leu leu de sorte qu' aux exceptions du premier en tête et du premier en queue chaque camion se suit et chaque camion en suit un et est suivi par un autre. Du coup ce serait une forme de multi mutualité à plusieurs.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Elko 3 Jeu 24 Fév 2022 - 11:53
Velonzio Noeudefée a écrit:
Du coup ce serait une forme de multi mutualité à plusieurs.
Très particulière alors ! Parce que, si par exemple, tu prends le camion B, il suit le A et est suivi par le C. Ce sont des entités complètement disjointes.
Dans "les chauffeurs routiers A, B et Γ s'entraident", c'est tout différent : les "flèches" représentant le procès "aider" vont vraiment dans tous les sens : A aide B et Γ, B aide A et Γ, et enfin, Γ aide A et B : ça, c'est vraiment la multi-mutualité à plusieurs.
Va falloir que je mette à jour, du moins pour le pronom. Y avait wopa dans idéolexique, icelui tiré d'Elkodico, du moins pour l'adjectif, celui-ci restant, je suppose pour les autres sens (identique, p. ex.).
Il n'y a pas de changement :
wopa ("même") wopo ("le même") a donné po ("le même", "la même chose", "la même personne")
Anoev a écrit:
po, c'est donc "le même", epo, le même homme (ou tout autre animal masculin), apo, la même femme (...). Mais comment dit-on l'adjectif lea même avec un nom derrière ? pa tewo (la même commune) ?
oui, tout à fait.
po est la forme réduite de wopo pa est la forme réduite de wopa
Anoev a écrit:
Comment utilise-t-on so, puisque tu nous avais parlé des voix verbale dans le chapitres précédent ?
Comme je l'ai dit précédemment so est synonyme de -oi.
go lamoi = go lami so ("il se regarde")
Le suffixe -oi est plus pratique car il s'oppose à se/so qui selon le contexte varie.
go se lami (adverbe) = go lami so (pronom)
De plus, il évite la succession de particules
go ne se lami = go ne lamoi ("il ne se regarde pas")
Mais la particule "so" n'est parfois pas dénué d'intérêt. Elle est souvent utilisée pour traduire le pronom "soi". Elle s'inscrit dans la construction logique des pronoms (consonne + o) tandis que le suffixe -oi s'inscrit dans la construction logique des voix (voyelle + i). Et, le cas de la réflexivité se trouve au croisement de ces deux construction. Donc le choix revient au locuteur.
Velonzio a écrit:
Quelque part si, si on considère que c'est un camion différent et qu'il y en a plusieurs qui se suivent les uns les autres à la queue leu leu de sorte qu' aux exceptions du premier en tête et du premier en queue chaque camion se suite et chaque camion en suit un et est suivi par un autre. Du coup ce serait une forme de multi mutualité à plusieurs.
J'ai eu cette réflexion. Mais en elko :
iberako se mori ("les camions se suivent") = ici les camions se suivent en cercle
iberako te mori ("les camions se suivent") = ici les camions se suivent les uns les autres en ligne
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Dernière édition par Ziecken le Jeu 24 Fév 2022 - 12:23, édité 1 fois
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Sujet: Re: Elko 3 Jeu 24 Fév 2022 - 12:17
Ziecken a écrit:
wopa ("même") wopo ("le même") a donné po ("le même", "la même chose", "la même personne")
(...) po est la forme réduite de wapo pa est la forme réduite de wapa.
Du coup, j'préfère utiliser po, parce que sinon, je ne sais plus si c'est wopo ou wapo. Pour pa, pareil.
Velonzio a écrit:
Quelque part si, si on considère que c'est un camion différent et qu'il y en a plusieurs qui se suivent les uns les autres à la queue leu leu de sorte qu' aux exceptions du premier en tête et du premier en queue chaque camion se suite et chaque camion en suit un et est suivi par un autre. Du coup ce serait une forme de multi mutualité à plusieurs.
Ziecken a écrit:
J'ai eu cette réflexion. Mais en elko :
iberako se mori ("les camions se suivent") = ici les camions se suivent en cercle
iberako te mori ("les camions se suivent") = ici les camions se suivent les uns les autres en ligne
Alors là, bravo ! T'a réussi à exprimer la différence en, elko. Ça ve m'inciter à trouver une solution en aneuvien. Et comme je ne veux pas multiplier à l'envi les particules, y va bien falloir que je m'en sorte autrement. Seule la syntaxe pourrait m'aider. Comment ? C'est c'que j'vais découvrir.
Pour rappel, l'elko exprime le lien et la relation au moyen d'un phénomène nommé "le ligatif" marqué au moyen du suffixe -u.
Les familles de ligatif
Le ligatif se sous-divise en 4 familles, se distinguant selon le suffixe en voyelle + -u utilisé :
suffixe -au : Les Asauras (grade 2.7) : les auxiliaires (statiques, modaux) suffixe -eu : Les Ekauras (grade 3.7) : les connecteurs logiques suffixe -iu : Les Isauras (grade 4.7) : les auxiliaires (dynamiques) suffixe -ou (=-u) : Les Othauras (grade 1.7) : les conjonctions (coordination, subordination)
Les auxiliaires verbaux
Les Asauras sont souvent utilisés pour les verbes avant d'autres verbes dans le groupe nominal. La présence du ligatif traduit la préposition généralement présente en français.
REG (pensée) = regau ("penser")
Ex. : go regau dowi ("Il pense à travailler")
Les auxiliaires modaux
Les auxiliaires de modalité prennent aussi le suffixe -au. Ils sont placés au même endroits que les auxiliaires.
Ex. : ROS (volonté) = rosau ("vouloir")
Ex. : go rosau dowi ("Il veut travailler")
Comme ils sont peu nombreux et très utilisés, ils sont réduits à leur consonne de queue :
sau ("vouloir"), kau ("pouvoir") dau ("avoir besoin de"), gau ("devoir"),...
Les verbes statiques
Sont appelés verbes statiques, les verbes ne traduisant pas une action mais un état : "être, sembler, attendre, dormir, flotter, espérer, voir, rester, ..."
Ils prennent le suffixe Asaura -au : NOR (lit) = norau("dormir")
La plupart des verbes statiques correspondent aux verbes d'état mais pas tous. Par exemple "devenir" est un verbe d'état en français mais un verbe dynamique en elko, car il y a un changement d'état, une action.
Cette opposition statique (-au)/dynamique (-i) permet de construire des verbes différents ou complémentaires sur la base de mêmes racines.
... où j'ai appris que la clé pour soin était en fait GĖS*.
La dernière mise à jour de la page d'Elkodico date d'avril 2018.
La dernière mise à jour de celle d'Idéolexique, elle, date de mars 2016, c'est à dire un peu plus de deux ans auparavant.
J'en déduis par conséquent que celle de gėto est à transformer complètement, mais que dans le pavé de "soin" (application), la traduc elkanne est également à remplacer. Là, j'dois avouer que je ne sais plus trop où aller. Là, ce n'est plus guère une question de contenant (mis en page) qui est en cause, mais un problème de contenu (données à priori erronées), et c'est nettement plus profond. J'espère que, quand tu auras fini la grammaire elkanne, tu t'attaqueras au lexique, car j't'avoue qu'y a pas mal de choses à faire.
*Par contre, le pavé de "soigner" (s'appliquer à) est à jour, puisque le terme elkan est bien gėsi. Ce qui veut dire que j'vais pouvoir faire des transformations en profondeur en toute tranquillité d'âme. Mais je préférais t'en aviser avant.
Le fait que tu aies mis à en gras doit certainement une importance.
Oui, comme je l'ai expliqué dans ma présentation. Le ligatif traduit aussi les prépositions présentes en français lorsqu'il y en a.
Anoev a écrit:
Ainsi, ces deux phrases, au niveau verbal (conjugaison) devraient avoir une différence :
Pense à venir demain. Il pense venir après treize heures quinze.
Le ligatif est utilisé lorsqu'un verbe suit un autre dans le constituant verbal.
Ex. : regau dodi = penser venir/ penser à venir
Si une préposition sépare les deux verbes, elle ne sera pas traduit par un mot supplémentaire. C'est juste que sa valeur sémantique est contenue dans le ligatif.
Anoev a écrit:
Chez moi, y a pas de différence, je l'avoue, puisque, dans ce type de phrase, "à" ne se traduit pas, mais chez toi ?
Du coup, en elko non plus.
Anoev a écrit:
J'ai ça aussi qui a retenu mon attention :
Citation :
Comme ils sont peu nombreux et très utilisés, ils sont réduits à leur consonne de queue :
sau ("vouloir"), kau ("pouvoir") dau ("avoir besoin de"), gau ("devoir"),...
Comment regau pour la pensée (en asaura) est-il devenu gau pour "devoir" ?
J't'avoue que j'commence à m'y perdre un peu.
Ce n'est pas regau qui a donné gau mais rėgau provenant de la clé RĖG (ordre).
Il existe 78 clés qui se terminent par G ou plutôt 74 car 4 ne sont pas encore attribuées. Toutes ces clés peuvent potentiellement porter le suffixe Asaura "-au" mais toutes ne se simplifient pas en "gau".
Il y a 13 particules Asauras (consonne+au) comme il existe 13 particules Ekauras (consonne+eu), 13 particules Isauras (consonne+iu) et 13 particules Othauras (=Uras) (consonne+ou simplifiés en -u)
A chaque fois, ces 13 particules résultent de la réduction des mots les plus fréquents.
Les particules ne représentent que des mots fréquents.
Anoev a écrit:
J'en déduis par conséquent que celle de gėto est à transformer complètement, mais que dans le pavé de "soin" (application), la traduc elkanne est également à remplacer. Là, j'dois avouer que je ne sais plus trop où aller. Là, ce n'est plus guère une question de contenant (mis en page) qui est en cause, mais un problème de contenu (données à priori erronées), et c'est nettement plus profond. J'espère que, quand tu auras fini la grammaire elkanne, tu t'attaqueras au lexique, car j't'avoue qu'y a pas mal de choses à faire.
En cas de doute Elkodico fait foi. Concernant Idéolexique, il s'agit d'une erreur. GĖT (lasso) et GĖS (soinà sont les bonnes clés !
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Elko 3 Lun 28 Fév 2022 - 10:02
Ziecken a écrit:
En cas de doute Elkodico fait foi.
Donc, je peux corriger, y compris les pages elkannes d'Idéolexique, en toute tranquillité d'âme. Ça m'soulage vach'ment. J'avais toujours des vach'd'hésitations. Meeeuuuuh !
J'ai traité gėso. Pour gėto (lasso), j'm'accorde un délai, parce que j'ai trouvé des étrangetés au sein même d'Elkodico, où y a, par exemple "Lasso" comme référent à la clé GĖT, mais quand on clique sur "lasso", on obtient pesgoto et gėrgoto, bref : des clés complètement différentes mais logiques cependant, car j'ai reconnu GOT pour "corde".
Pour "soin", j'ai vu aussi (toujours dans Elkodico) gaso, pris de la clé GAS pour "attention", j'peux éventuellement le mettre comme synonymes, non ?
Ziecken a écrit:
Au sens figuré : "s'embarrasser dans un raisonnement ou un discours", je propose bekkoi, de BEK (jungle, ce qui est non maîtrisé et qui part dans tous les sens) et KOW (communication, discours). Je viens de l'ajouter à Elkodico.
J'ai traité les deux. Cependant, y a pas de pavé à bekkoi parce que je n'ai trouvé aucune traduction dans les autres idéolangues. Si j'ai l'temps, je chercherai davantage, si j'en trouve au moins deux, je mettrai un pavé local.
Pendant qu'on y est, je n'ai trouvé que sabo pour "patte" dans Elkodico, lequel correspondant aussi à "jambe" (au fait, t'as mis deux fois "jambe" dans Elkodico). C'est pas forcément les sabots d'un ch'val !
Comment dit-on alors
Bas les pattes ! La patte du maître Les pattes du microprocesseur J'vous coupe les pattes ? (chez l'coiffeur ou l'barbier) ?
J'l'avoue, j'ai des lacunes aussi d'mon côté. Qu'on s'console : on n'est pas les seuls. Même des LAI (destinées à une étendue autre que des persolangues comme les nôtres) ont aussi des trous.
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Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
odd
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Sujet: Re: Elko 3 Lun 28 Fév 2022 - 18:09
autant en langue a priori les composés peuvent être corrigés par la logique des sens des composants (les dictionnaires y sont même dispensables), autant les primitifs sémantiques ne sont ni déductibles ni même définissables par le reste de la langue... il est impératif qu'ils soient définis le plus précisément possible...
(et moi j'ajouterais qu'ils n'aient qu'un seul sens définitif plutôt qu'un amalgame de significations...)