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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 30 Mai 2023 - 23:10
Agathtarin a écrit:
Je pensais utiliser l'accent circonflexe pour distinguer le son \e:\ du son \ε:\, qui quant à lui prendrait l'accent aigu ; c'est comme ça que ça marche en portugais, et c'est un parallèle que je trouve fort séduisant. Mais cette question se pose : comment distinguer ces fichus sons quand ils ne sont pas accentués ? Est-ce même pertinent ?
Et il est d'autant plus nécessaire de répondre à ces questions que j'ai commencé à employer mon système, dans sa version actuelle – qui reste ouverte à la modification –, pour transcrire des formes verbales conjuguées. Or je suis tombée sur le verbe être et son optatif présent... Comment dire ? Pour l'instant, ça ressemble à ça : eéee. En plus d'être moche, c'est illisible.
C'est justement la question que j'me suis posée pour certains sons ou phonèmes en aneuvien : la question des lettres à aperture glissante, ou aperture variable, c'est justement chez moi le cas du E et du O. C'est aussi ce qui m'a fait renoncer à la théorie "une lettre un son".
Quant il y a un accent (diacritique), l'aperture de ces lettres est justement figée par ledit accent, un peu à la matière du catalan : ouvert pour le `, fermé pour le ˊ , quelque soit la position de la lettre dans la syllabe, ainsi, dans pòten (pouvoir), le Ò est toujours ouvert ([ɔ]), et ce Ò étant dans le radical, le reste au parfait dans pòtna, l'accent étant ainsi redondant. Même remarque avec óv (œuf), toujours prononcé ['of], et dans óven, le diacritique pourrait être considéré comme redondant, du moins si on découpait ainsi /'o.vən/. Mais là, le Ó a un rôle, éviter une confusion avec oven (de mouton).
Main'nant, voyons voir le verbe open (ouvrir : j'me suis pas foulé, hein ! mais attends voir un peu). La prononciation du O est assez vague, en somme : c'est (si on n'est pas trop difficile) soit /'ɔp.ən/ soit /'o.pən/. Mais en fait, le parfait (opna) ou le prétérit (opnă) révèle la césure entre les syllabes : op-n, du coup, on pourra préférer, ici du moins le [ɔ], même si c'est pas obligatoire dans open et opun.
Le E sans diacritique, a, lui aussi ses vissicitudes ([e] ou [ɛ]), auquel on peut ajouter le [ə] (schwa, uniquement en cas de E sans accent tonique).
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 31 Mai 2023 - 21:15
Celle-ci est un peu moins évidente, toutefois, tu devrais y arriver, je te mets la soluce sous spoilère :
Tiyn nepœṅge ep àt kunev pradhemene Iwon.
Soluce:
Y a deux moignons au bout des bras d'Yvon.
Expliqûre :
tiyn = 2 (penser à l'anglais twin) nepœṅg = moignon (penser nep + pœṅg = pas de poing) ; ep : comme à l'exemple précédent kun = bout (fin), une contraction de kœnad (fin), qui est une déformation du polonais koniec pradhem, là, j'reconnais, c'était pas évident, puisque c'est un à-priori... mais bon, des moignons, à la place des mains, on les trouve au bout... des bras, par raisonnement, on retrouve ; Iwon est certes un génitif (celui de Iwoṅ), mais c'est aussi un nom propre, puisqu'il y a une majuscule. Et qu'est-ce qui rime avec "moignon" ? Yvon ! té ! Bon, ça rime en français, beeen sûûr, parce qu'en aneuvien, là...
Nor tern digte ep skerden hhirev Elojen.
Traduque:
Ya que trois doigts à la main gauche d'Éloi.
Allez ! un'tit'dernière, pour s'amuser :
Quàt makle ep én àt pùbev Agàthen.
Celle-là est un peu... euh...:
Y a quatre taches sur le pubis d'Agathe.
Encore plus scabreuse, celle-ci : pent hhire ep inte àr bàlmeve àt nexav Damjenev : y a cinq mains entre les cuisses du p'tit Damien.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 19 Juin 2023 - 11:32
Quelques p'tites mises au point sur la déclinaison du mot d'aujourd'hui, et... ses dérivés les plus proches :
Kàrd se décline les plus normalement du monde :
S
P
N
kàrd
kàrde
A
kàrdes
kàrdese
G
kàrden
kàrdene
C
kàrdev
kàrdeve
Comme le -D est précédé d'une consonne, on met un -E- entre le D et le S à l'accusatif, par conséquent. Le génitif et le circonstanciel n'appellent pas de commentaire particulier.
S
P
N
kàrdo
kàrdor
A
kàrdos
kàrdose
G
kàrdon
kàrdone
C
kàrdov
kàrdove
Comme le nom se termine par une voyelle, une consonne au plus suffit pour déterminer le cas. Noter -l'aperture flottante du -O (fermé à la fin ou devant le -S ; ouvert ailleurs) -l'homophonie au génitif entre le singulier et le pluriel.
S
P
N
kàrda
kàrdar
A
kàrdas
kàrdase
G
kàrdan
kàrdane
C
kàrdav
kàrdave
Même chose ici : seule différence : le dernier A ne bouge pas (toujours central*).
S
P
N
kàred
kàrede
A
kàreż
kàreże
G
kàreden
kàredene
C
kàredev
kàredeve
Là, le -D final est précédé d'une voyelle, il se transforme donc en Ż à l'accusatif, comme pour kad, gated et j'en passe. Au génitif et au circonstanciel, le -E- ne disparaît pas, comme par exemple dans septàmber, septàmbren.
S
P
N
kàret
kàrete
A
kàreċ
kàreċe
G
kàreten
kàretene
C
kàretev
kàreteve
Même chose ici : le -D (-Ż) voisé est simplement remplacé par un -T (-Ċ). Même remarque concernant le -E-. On ne confondra pas avec le paronyme karten (de correspondance).
*Le A est une lettre toujours ouverte, seule son antériorité change.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 19 Juin 2023 - 14:44
Velonzio Noeudefée a écrit:
En mesurant pour l'instant sur 170 1ères lignes faites, j'oscille entre 69 et 75% de vocabulaire constant, donc tout ne change pas, loin s'en faut.
Sans aller jusque là, j'ai quand même quelques fluctuations dans le Slovkneg. Les plus évidentes sont des compressions ou des changements d'orthographe, quelques voyelles dénasalisées aussi. Y a aussi quelques "cascades" : pour un sens donné, dans la même famille, un mot B remplace un mot A, mais est remplacé par un mot C pour un autre sens : y en a eu y a pas bien longtemps. Y a eu aussi les ajouts. Tiens, justement, pour le mot d'aujourd'hui. Pendant longtemps, il n'y eut que kàrd et kàred. Kàrdo s'est ajouté à kàrd ; kàrda et kàret se sont ajoutés à kàred (cf ci d'ssus pour les déclinaisons). Et c'est pas fini ! Mais y a eu aussi quelques pertes, dues au naufrage d'Idéolexique.
Une petite piqûre de rappel (comme on fait d'temps à autres) : l'influence (très partielle, mais existante) du volapük sur la déclinaison aneuvienne.
En volapük, la déclinaison, en quatre cas (influence allemande), est très régulière et est toujours la même pour tous les mots déclinables, à savoir les noms et les pronoms.
Au singulier : le nominatif, toujours en consonne, quel que soit le mot ; au génitif : on y ajoute un -A au datif : on ajoute un -E au nominatif à l'accusatif : on y ajoute un -I Au pluriel, on ajoute un -S en fin, de mot.
Ainsi, on a oli = te, ofa = d'elle, omblodes = aux frères, et j'en passe.
J'sais pas si vous avez remarqué, mais les déclinaisons des langues naturelles, c'est un peu le cauchemar des apprenants. Non pas le principe même de la déclinaison (une flexion pour un rôle dans la phrase), mais pour la multitude de déclinaisons (6 en latin ! sans oublier les déclinaisons des corrélatifs, un peu hors-liste ; trois en russe, sans oublier les animés et les inanimés dans les noms masculins de la première déclinaison). Si les cas aneuviens n'ont pas l'extrême régularité du volapük, ils sont nettement plus rassurants que dans les langues que je viens de citer. Points commun avec le volapük : -quatre cas. Petite différence, comme les compléments d'objets indirects ont des fois quelques nuances de sens (faites attention au chien ; il acheta une voiture à sa femme/au concessionnaire, et j'en passe), il n'y a pas UN cas pour ceux-ci, mais ils sont répartis entre trois cas : l'accusatif, sert également pour les... COD, mais aussi, entre autres, les compléments circonstanciels de destination les compléments de comparatif d'adjectifs et d'adverbes, les compléments d'accompagnement... le génitif, comme complément de noms, de superlatifs, de certains verbes (comme dysert pour "parler de")... mais aussi le partitif. le circonstanciel, pour les compléments, té ! circonstanciels, mais aussi, les compléments d'agent. et, évidemment, le nominatif, qui sert au sujet, mais aussi à son attribut, si c'est un nom.
Pour les flexions, c'est PRESQUE aussi simple que le volapük. Y a qu'à lire mon inter précédente pour s'en rendre compte. L'accusatif est certes sujet à certaines fluctuations, mais vraiment rien de méchant ! Pareil pour le circonstanciel.
En gros, c'est -_, -S, -N et -V.
Comme en volapük, et à l'inverse de l'espéranto, la lettre du pluriel suit le cas de déclinaison, s'il y en a un. -R derrière une voyelle, -E derrière une consonne, quelle qu'elle soit (même un H). Et c'est la même chose partout !
Kan = d'elle, roozene = de roses, hortev = au jardin, ni ed neràpkaż = à ma fille, tern hoψeve pavàr = en trois heures. Bon... j'marrête là, la suite par là*...
Certaines adpositions, comme "à" (lieu), "en, de" ne sont tout simplement pas traduites et sont remplacées par des cas de déclinaison.
*Par là aussi, d'ailleurs.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 28 Juin 2023 - 23:58
SATIGNAC a écrit:
Enspiraϑ vt: s'inspirer de
Là, pour "inspirer" et même "s'inspirer de", je n'ai pas du tout pris la même racine : foin de ibæn. Y a akráte*. Et cette inspiration-là, c'est akrátyn*. Tout ça pris de kraate (-a, -éa) et... kraatyn, bien sûr, pour "créer" et "création", té !
*Ad- + ... mais le radical a été raccourci.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 3 Juil 2023 - 14:47
D'après Chesterton Le fou a tout perdu, sauf la raison.
À tljutidu slutna omens zhœzh raṅtyns.
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Sujet: Des variantes par pleines poignées ! Sam 22 Juil 2023 - 11:35
J'vais pas toutes les citer ici, ce s'rait d'un fatidieuuuux ! Elles sont d'ailleurs là bas, pour ceux que ça intéresse. Citons sqeulement un nom :
neràpkad = fille (parenté).
La version "académique", c'est /ne'ʁapkɐd/ Grosso modo, au Roenyls, au Kanolthe ; même si l'ouest du Roenyls a quelques influences d'Æstmor et l'est du Kanolthe a des influences malyroises.
Autrement dit, un E fermé, un R uvulaire fricatif, un A antérieur (accentué), un autre central et un D voisé.
Main'nant, les variantes :
Celle de l'Æstmor (centre et sud) : [ne'ɾapkad] au centre, [ne'ɹapkad] au sud : les deux A son antérieurs ; le R est battu ou spirant, selon la zone géographique. Celle de la côte nord de l'Æstmor : [ne'ɾæpkad] : le A accentué est encore plus tiré en avant, comme le Ä suédois, ou le A anglais de pan, man ou cat.
En Alfazie, le A non accentué retrouve sa position centrale, mais le R est spirant ; du moins, à l'ouest de la ligne de train Martinstad-Sorne. Il est plutôt vélaire fricatif à l'est. Le À garde sa prononciation (['a]) : [ne'ɣapkɐd].
Aux Santes, Le E, qui était mi-fermé ailleurs, a tendance à s'effacer en un schwa. Quant au A de la dernière syllabe, il s'ouvre un peu, mais devient postérieur et un peu étouffé ([ʌ]) ; quant au D, il n'est plus voisé ; ça donne [nə'ʁapkʌt].
Au sud du Malyr, entre Wynex et Kalœr, le D final reste dévoisé, par contre, le A final, déjà postérieur, s'ouvre davantage, et ça donne [nə'ʁapkɑt].
En remontant plus au nord et à l'Est, dans le Malyr, mais aussi jusqu'à atteindre Lakùr (qui en fut une région, avant de devenir province fédérée), le E et le D "reprennent des couleurs", le À reste antérieur (verrouillé par son diacritique), le A final reste postérieur, ça donne [ne'ʁapkɑd].
À noter : la Pande n'est pas mentionnée (la langue officielle étant le thub). On y apprend et on y parle l'aneuvien avec la version académique de Nakol. Toutefois, à l'est, on pourrait remarquer des influences malyroises (A final postérieur ouvert) et à l'ouest, des influences santoises (A final postérieur mi-ouvert et D dévoisé).
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Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 26 Juil 2023 - 11:53
Oui, quand il n'y a aucune ambigüité possible. Ça vaut surtout pour la deuxième (et aussi la première) personne. Un peu moins la troisième, qui gère des entités plutôt diverses : E klim kas ea fàdik as = Je l'aime et je le jure.
Quand il n'y a pas de répétition de pronom personnel, le premier (sujet) est concerné par la suite de verbes ; le dernier (complément) itou : e klim ea waadun kas = je l'aime et je l'attends. Si une ambigüité est à craindre, on met autant de pronoms qu'il faut. On fera la différence entre :
eg mir dor fàk as = je le ferai faire eg mir dor das fàktun = je lui ferai faire. Da klim kas ea ka • ed divkad dan = Il l'aime et elle est sa déesse ; à ne pas confondre avec Da ermástes kas ea • ed divdak kan = Il la domine et est son dieu.
On retrouve la même chose avec les articles, pour les noms : ka hab ùr frànduse ea kœsynduse = elle a des frères, des sœurs et des cousin(e)s. ùr hræne horlar ea zhùp = des chemises et une jupe vertes. ùr hræne horlar ea ùt zhùp = des chemises vertes et une jupe.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Ven 28 Juil 2023 - 16:03
Citation :
"Détenir" manque au Slovkneg, mais là, je ne devrai pas me contenter d'un seul verbe : y a une différence entre "détenir un objet" et "détenir un animal, personne comprise".
Pour l'objet, j'verrais bien larènj, pris de laràke (posséder régulièrement, être possesseur, propriétaire, titulaire de), tronqué, parce qu'on ne l'est pas forcément réellement, avec tenj, lui aussi tronqué. Mais ce n'est qu'une double imbrication : il n'y a pas de charnière. Pour "détenir un animal" (personne comprise) ; là, j'me suis rendu compte que j'avais pas "emprisonner". Du coup, j'vais "faire deux voyages pour le prix d'un". Une prison se dit zhool, emprisonner donnerait izhooles ; "détenir" pourrait bien donner, tout simplement izhoolen, ce qui donnerait, naturellement, izhoolan pour l'adjectif "détenu", quant au nom, eh ben, ce serait izhooldu, ce qui serait - logiquement, somme toute - assez proche de zhooldu pour "prisonnier", qui, lui, existe déjà. Un geôlier se disant zholtúrdu, la personne de la porte de prison.
Citation :
J'ai pas d'équivalent à koteno -ad, -i. Là aussi, y a un manque. mais kustáṅ & dérivés pourrait bien aller. Par contre, pour "cohérent", y a aussi le sens figuré... qui a "incohérent" comme antonyme.
Pour "cohérent" (qui tient solidement, qui se disperse pas dans tous les sens), y aurait bien kustánon, ce qui donnerait kustánet pour "cohérence". Y aurait une paronymie de radical avec staṅdet (stabilité) : ça tient !
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 1 Aoû 2023 - 19:49
Bon ben, ça y est : j'ai trouvé de quoi... effacer mes deux verbes précédents, et même les remplacer par un seul, issu du kotava relvá (j'efface), à savoir relàwe (-a, -éa), qui, après tout peut très bien aller pour "effacer un tableau, une bande magnétique, une carte mémoire, une dette, une rancune...". En plus de ça, un verbe tout ce qu'y a de plus régulier. Ea o kjas vel tep eg relàw tinek jàrse konsert liven. = Et tu voudrais que j'efface vingt ans de vie commune.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 1 Aoû 2023 - 23:30
Velonzio Noeudefée a écrit:
Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu. Liocrê : Êsoshem, ſeuſh’m, êbixh’m. Lothrè : Dedhiài-mì, pàphis-mì, trèchis-mì. ∂atyit moderne : Mitu mose-sudi-ziki.
Si j’avais su, je ne serais pas venu. Liocrê : êſi:ahêm, nék êsoshzam (-zêm).* Lothrè : Ma nghes(/ghes)-mì, né dhiàis-mì.** ∂atyit moderne : Miye meituvera, ma bo mose-leitu.
En aneuvien, ça donne, respectiv'ment :
E koma, vedja ea vikta. Tet eg ere seta, e kjas nep komía.
La répétition du pronom engageant la même personne est systématique dans les propositions de même ordre (ici, une proposition indépendante), ça l'est moins dans une phrase contenant deux propositions d'ordre différent (ici une subordonnée et une principale)... mais ça peut arriver quand même : eg ere stĕ tep pàteze nep tempev = je savais que je n'arriverais pas à temps.
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Et si tu n'existais pas Dis-moi pourquoi j'existerais.
Liocrê : Iten bén nék êbishzas, sbêſ êz mi kêrk êbishzam ! Lothrè : Ton ma nè bebhisni-tù, spà pom pèri bebhisni- mì ! ∂atyit moderne : Naan miye be bo ba-pûnba-pû, yaske re ma vôtſ meipûnba !
Aneuvien : Ea tet o ere nep letèr, diktet ni es setad e kjas letèr.
Expliqûre:
Si tu n'existais pas, Joe n'aurait pas eu l'idée de composer cette chanson ; la chanson existe, c'est parce que tu existes, donc la proposition subordonnée conditionnelle exprime un procès irréel, donc l'imparfait (ere) du subjonctif (letèr) est de mise. Dans la proposition principale, le conditionnel présent deuxième forme (avec verbe au subjonctif, derrière kjas) est de mise aussi. Voir là.
30 millions d'amis a écrit:
La petite tortue mange sa grosse feuille de salade.
Liocrê : Ta vhiſiu dai ing zat saladmhas mar. Lothrè : Depri in milchum mei o saladdhul mar. ∂atyit moderne : Uplekiex jüs ſode-si nasi usaroqev bev.
Aneuvien : àt qit tartúg inzhun sed rènem luffes cholupen.
Nota:
... sa grande feuille...
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Souvent les phrases du jour ne me conviennent pas. Elles sont trop. Politiséee, pleines de sous entendues, avec un jeu de mot, etc.
Des phrases simples de base pour lancer une langue qui doit pouvoir traduire des choses simples et dialogues simples, des choses qu'on écrirait dans un journal intime me paraissent plus adaptées, mais ce n'est que mon point de vue, c'est pourquoi je propose mes trads, mais chacune, chacun est libre de participer à ce fil, de les traduire ou pas.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 3 Aoû 2023 - 17:11
En période creuse, quand les inters se font rares dans les sujets généraux (mot du jour, par exemple), j'vais puiser des exemples dans les inters spécifiques à une langue (∂atyit, uropi) et je les traduis en aneuvien : ça me donne un peu d'exercice.
Je regrette VRAIMENT le naufrage, ou l'écroulement, c'est selon, d'Idéolexique.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 9 Aoû 2023 - 10:14
Citation :
Chez moi, encore un verbe qui ressemble au nom : kaṅt.
Bon, évidemment, il s'agit de la mélodie à voix humaine, pas de ce chant-là, lequel se dit kak. Çui-là je ne l'ai vu ni dans le Reta vortaro, ni dans le Vordar ; le Kerckhoffs est également... silencieux sur ce chant-là, pareil pour le dico interlingua, pourtant si prolixe ! Pourtant, je ne l'ai pas inventé ! y vient du Wiktio même. La cote sur chant se disant àt kot kakev én.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Ven 11 Aoû 2023 - 16:59
ERE /'ɛʁə/
Voila un verbe qui a eu une existence plutôt cahotique avant de devenir le verbe (resté irrégulier) qu'il est devenu. Pour sa forme lexicale (qui est aussi celle de l'infinitif), eh bien je m'suis inspiré du latin. Toutefois, je n'ai pas puisé dans le présent de l'indicatif (SVM) ni dans l'infinitif de la même langue (ESSE), mais dans... l'imparfait (ERAM ERAS ERAT... ERANT1). Et ça m'a bien servi, puisque ere allait me servir pour la particule de l'imparfait à tous les modes disponibles (indicatif et subjonctif, puis participe) pour l'ensemble des verbes aneuviens. Donc, y avait, à l'inverse de tous les autres verbes (pùze = aller ; eg pùze = je vais...), ere pour "être" et eg ere (c'aurait été lourdingue de mettre eg ere ere) pour "j'étais". Tout ça, c'est bien beau, mais quoi mettre au présent de l'indicatif ? Je m'étais souv'nu de mes cours de russe (on change un peu) où le verbe быть y était tous simplement omis. Pendant un paquet d'années, j'ai fait pareil... Et puis, je m'suis aperçu que ça faisait quand même un sacré vide entre le sujet et l'attribut, ou même entre le sujet et un complément circonstanciel de lieu, et surtout à la fin d'une proposition (il semble malade ? il l'est !). D'un autre côté, j'avais peaufiné une particule aussi commode qu'un couteau suisse : l'à-priori ep. Mais comme ep sert entre autres pour la tournure affirmative emphatique, il me fallait autre chose pour les "je suis, tu es... ils sont" courants. C'est le traitement de texte et la typographie qui m'ont aidé ! Un simple point médian (·) était trop discret, même entre deux espaces, alors du coup, j'ai choisi un peu plus voyant : la puce ronde : •. Dernière chose à régler : comment allait-elle être prononcée ? De deux manières différentes, mais prévisibles toutefois : un schwa ([ə]) entre deux consonnes, comme le E final de pas mal de verbes, et muet partout ailleurs.
Y a donc, à l'indicatif : eg •, eg ep = je suis ; er •, er ep = nous sommes eg ere = j'étais ; er erer = nous étions er mir ere = je serai ; er mir erer = nous serons eg eră = je fus, j'eus été ; er erăr = nous fûmes, nous eûmes été eg era = j'ai été, j'avais été ; er erar = nous avions été.
Au subjonctif eg er = je sois, je fusse ; er er = nous soyons, nous fussions eg eréa = j'aie été, j'eusse été ; er eréa = nous ayons été, nous eussions été. eg mir er = fuere ; er mir er = fuéremos² eg mir eréa = hubiere sido ; er mir eréa = hubiéremos sido².
Voilà, en gros, les seules écorchures avec ce verbe : des confusions de temps3. La seule supplétion, c'est celle de l'indicatif présent. Quant aux autre modes (impératif, participe, conditionnel4), ils n'appellent absolument aucune remarque particulière. C'est (respectiv'ment) erun (étant), pris de era, et eret (sois) pris de eréa.
1 Pourquoi pasERO ERIS... ERVNT? Parce que j'avais d'jà mir (pompé au japonais) pour le futur. 2 Marche aussi avec estuviere/hubiere estado : l'aneuvien se contente d'un seul verbe. 3 Suprême délicatesse : les temps confondus ne sont pas les mêmes à l'indicatif et au subjonctif. 4 Comme j'ai fait appel au castillan pour le subjonctif futur, je vais faire appel, là (encore un coup) au latin pour deux des trois formes du conditionnel: e kjas ere = je serais (éventualité) ; e kjas er =SIM, ESSEM= je serais (souhait, regret, soulagement) ; e kjas eréa =FVISSEM = j'aurais été.
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On ne confondra pas avec : Or nep liymit ù tartúgs quàbev én = Ne laissez pas une tortue sur le dos. Le én (sur) en postposition se justifie ici pleinement. Surtout, si on compare avec : Sàrdaw, ed vedjă ù tartúgs én àt quàbev ùt aċynonen sliyfun. = Hier, je vis une tortue sur le dos d'un guépard dormant.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 23 Aoû 2023 - 17:44
Velonzio Noeudefée a écrit:
La suite
Aussitôt qu'il pleut Il est tout heureux ; Il sort sa tête.
0tſ di aliuva Si ſi gio lidis Sixêyhope nasi ukaps.
Ça donne, chez moi : cektep a lyzhen da ep hàrlon; da uspoct àt kàψ Dès qu'il pleut, il est heureux il sort la tête.
Ep est ici marqué comme un ere à l'indicatif emphatique (il est heureux, c'est sûr ! en comparaison avec da • hàrlon). àt kaψ : pas besoin de déranger ici sed (sa) : on se doute bien qu'y va pas sortir la tête de son voisin : celui-ci est assez grand pour la sortir. Par contre, si la phrase de Vélonzio avait été simplement "il sort", là, on aurait eu le choix (selon le contexte) entre da usgæn et da usdòme.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Sam 26 Aoû 2023 - 14:05
Pour l'affluent, je pense avoir trouvé (enfin !), c'est pas super-joli, mais ça exprime bien c'que ça traduit : cheullet.
Voici pourquoi :
chĕt = branche. L'affluent, c'est la branche, si on fait analogie entre le tronc et le fleuve. kullet = rivière. Le K est éclipsé, du coup, la première lettre qui reste, c'est le U, combiné au E de chĕt, ça donne la voyelle longue EU. Du coup, la ˘ est superflue et on a donc /'ʃø:lət/. Le T final est la charnière de ce mot-valise.
Un truc auquel j'réfléchis, quand même, c'est « est-ce que je vais pouvoir me servir de cette trouvaille pour le verbe "affluer" ? ». Si oui, ça pourrait donner cheullen°, mais là, adieu mot-valise. En tout cas, ça marche pas pour "affluence" : là, j'ai kohù.
°Si ce verbe est retenu, on fera (un peu) attention à la conjugaison : parfait de l'itif : cheullena (le -E- final reste, à cause des deux L) parfait du subjonctif : chĕlléna. La ˘ revient, à cause du raccourcissement du EU du radical. Pour le subjonctif présent, je m'tâte : soit chĕll (régulier), soit chĕl (irrégularité provoquée par la chute d'un des deux L). Y aurait une solution bien plus lourde, c'est remonter la rivière jusqu'à supprimer un des deux L à celle-ci. J'ai l'ouikènde (kunèptav) pour réfléchir.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Sam 26 Aoû 2023 - 14:27
Anoev a écrit:
Pour l'affluent, je pense avoir trouvé (enfin !), c'est pas super-joli, mais ça exprime bien c'que ça traduit : cheullet.
Tu le prononce comment ?
Moi à la lecture ça donnerait /tʃe.u.lɛt/ ou bien sans le t initial, et je trouve ça plutôt joli.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Sam 26 Aoû 2023 - 18:04
Velonzio Noeudefée a écrit:
Tu le prononces comment ?
J'ai mis la transcription phonétique expliquée dans le texte : /'ʃø:l:ət/. Le CH se prononce [ʃ] depuis la réforme du C (en deux temps : tout d'abord, le point sur le C pour lui donner [ts], puis la suppression de la cédille) : le C se prononce [s], c'est la lettre la plus stable pour ce phonème.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 29 Aoû 2023 - 15:33
Velonzio Noeudefée a écrit:
Je l’attrape par la queue Je la montre à ces messieurs Ces messieurs me disent : « Trempez-la dans l’huile, trempez là dans l’eau, Ça fera un escargot tout chaud. »
Midiuka si dut uléts Minén si re di itixedun Di itixedun yaskla-si mi : « Swinqe-si si éß bohi, swinqe-si si éß qius Di tawe-ri umalud gio yadj. »
Avec des rimes
Uralo yujna ikkalkse sese iwéd’ tſéndi. Dut uléts midiuka si Re di itixedun minén si Di itixedun yaskla-si mi : « éß bohi swinqe-si si, éß qius swinqe-si si umalud gio yadj o di tawe-ri ».
E kochun as per àt kaudev Eg exímbun as ni ær eddaxe. Dar diktun ni es «Or imærgest as In olis sjo in àqs; Æt mir dor ùt igon kagœjs»•
Ça rime... que sur la dernière lettre (et encore ! les quatre derniers vers seul'ment), chez moi ! avec ça, j'suis pas fauché, j't'assure ! Va faire chanter ça ! J'plains les enfants... même des grandes sections !
Luuk, eg ep ed padh on. J'ai traduit le prénom en aneuvien, y a pas d'raison. Dans une galaxie lointaine, je doute qu'y ait un quelconque Djédaï qui ait Luke° comme prénom, ce serait plutôt quelque chose comme Љïïᶌᴚкøω... et encore ! retranscrit dans une écriture compréhensible ( ) chez nous.
Pour les autres, j'ai pas pu.
D'une part, le coucou manque au Slovkneg D'autre part le lion de la jungle est mort en français et seulement endormi en anglais. Du coup, pour l'aneuvien (où y a pas vraiment de jungle, même si le mot existe*), j'ai du mal à me décider. J'm'étais fendu d'une extrapolation (sur la base du français) y a quelques mois de ça : les lionnes pleurent et les hyènes dansent.
°Quant à Skywalker, j'ose même pas y penser ! En aneuvien, ça donnerait Liláṅdor. Chez les Huttais (sur Tatooine), là j'donne ma langue au ndšrv,vʉɬb-ɔў-bt'hñh. *Et en deux versions, sioûplait : żhaṅgal & żhaṅkal. Sinon, mis à part ça, je croyais que dans la jungle, y avait surtout des panthères et des tigres ; les lions, y seraient plutôt dans la savane... mais bon, ça marche plus pour les pieds du vers... Vach'rie d'poésie !
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 31 Aoû 2023 - 17:46
Velonzio Nœudefée a écrit:
Nikujiwimba te nikurama be idibolo de zolo inela. Ze nikele yeluwulpo wokone amamabuxa. Ubajabu qohikanefi xo nipovi anta isezi !
Traduc:
Je fredonnais en me promenant dans la forêt hier soir. À ce moment là j'ai vu un petit renard cherchant de la nourriture. Heureusement il ne pensa pas que je pouvais en être !
Et en aneuvien, ça donne:
Eg ere subkáṅtun las plaṅdun in àt sylew sarábnev. Æt momav, eg vedjă ùt qit gœpyls buskun vendys. Hàrlas, a dœmă nep tep eg ere kàn ere ċys!