J'ai traité spislíst qui correspond à la fois à "menu" (de restaurant) et à "carte" (du même établissement). Justement, pour ne pas calquer la restauration française, j'ai choisi le même mot pour les deux, car, dans les deux cas, il s'agit d'une liste pour manger. Alors, comment faire la différence, sans pour autant calquer ? Eh ben, pour les menus entiers (du hors-d'œuvre au dessert), j'ai choisi la locution kupœṅdan spiyset (repas composé). Ainsi, dans les cartes aneuviennes, y a (en plus des boissons : bevante) kupœṅdane spisete (voire même kupœṅdan spiysade, si c'est une formule déjeuner, pas servie pour le dîner) et la carte proprement dite : per trăgev (par plat).
D'autres menus : j'ai servlíst, qui peut correspondre à l'elko diutulo, mais l'un comme l'autre peuvent être appliqués pas uniquement pour le ouèbe, mais aussi comme affichage de différentes fonctions (paramétrables, par des menus gigognes) d'un appareillage élaboré (sent en aneuvien) comme un tour numérique, un appareil photo (numérique aussi), le choix des chaînes de télé sur un bouquet ou autre. Bref, quand j'ai créé le menu du nom, pour diutulo, je n'ai pas mis (2 web), mais (2), parce que la clé DIW me l'a permis.
Main'nant, j'ai plus qu'à créer la page, et là, l'adjectif a son propre paragraphe, pas comme dans "altruiste", puisque ça n'a rien à voir.
Par ailleurs, le paragraphe elko de rude* va avoir deux voisins : l'adjectif français, 'videmment, et p'is le menu en kotava.
*Là, j'suis encore tombé sur quelque chose d'étrange : Elkodico : à la manière d'une roue dentée ; de l'un à l'autre Idéolexique : au moyen d'une poulie.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 31 Mar 2020 - 11:20
Anoev a écrit:
[Attends là j'pige pas : c'est vrai que pour les majuscules, j'étais pas trop partie prenante ; mais j'crois pas m'souv'nir avoir proposé la suppression des A.T. qui, à mon sens, n'ont aucun rapport, du moins, dans la plupart des langues avec les casses de lettres*.
Les majuscules étaient utilisées pour distinguer les animés des non animés.
soit le mot bazoto ("toilettes")
abazoto ("toilettes pour dames") Abazoto ("dame pipi")
Aujourd'hui, cette différence ne se fait plus, on dit abazoto dans les deux cas.
Anoev a écrit:
°[size=10]Et alors là, je te laisse goûter ces deux traductions aneuviennes de cette phrase française, et te laisse le soin de les traduires en elko :
Il n'y avait que des hommes sur cette place.
Bien que l'elko pourrait traduire ces nuances, cela ne refléterait en rien le fonctionnement naturel de l'usage de cette langue. Ces traductions seraient alors jugées pompeuses et savantes et jamais utilisées dans la langue de tous les jours.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 31 Mar 2020 - 11:32
Ziecken a écrit:
soit le mot bazoto ("toilettes")
abazoto ("toilettes pour dames") Abazoto ("dame pipi")
Aujourd'hui, cette différence ne se fait plus, on dit abazoto dans les deux cas.
J'verrais bien un mot pour "toilettes pour dames" qui pourrait les différencier, mais ça supposerait l'utilisation conjoctive de trois clés (mais le même nombre de voyelles), ce serait natbazoto. Ainsi, on transformerait l'homonymie en paronymie, et le remplacement du préfixe (ici personne qui...) par une clé tomberait bien, parce que cette clé, placée en début, serait spécificatrice (toilettes destinée à...)*.
Mais le rapport avec l'accent tonique ?
*Chez moi, y aurait kadlàtryn (toilettes ♀) et làtrykad (dame-pipi).
Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 31 Mar 2020 - 13:41
Anoev a écrit:
J'verrais bien un mot pour "toilettes pour dames" qui pourrait les différencier, mais ça supposerait l'utilisation conjoctive de trois clés (mais le même nombre de voyelles), ce serait natbazoto. Ainsi, on transformerait l'homonymie en paronymie, et le remplacement du préfixe (ici personne qui...) par une clé tomberait bien, parce que cette clé, placée en début, serait spécificatrice (toilettes destinée à...)*.
Comme dit par téléphone natbazoto est totalement juste. Il est également précis.
Mais il ne serait pas fréquent dans la langue de tous les jours, qui favorise les combinaisons à une ou deux clés.
natoto serait donc plus fréquent que natbazoto.
natoto se traduirait alors comme un doux euphémisme.
Anoev a écrit:
Mais le rapport avec l'accent tonique ?
Le rapport, il est simple. L'accent tonique se plaçait sur le catégorisateur pour les noms communs et sur l'initiale pour les noms propres. Initiale qui est notée en majuscules.
L'accent tonique était aussi placé sur le préfixe générique des pronoms et des noms communs désignant des individus puisqu'ils étaient également notés par des majuscules.
Or, puisque les majuscules à l'écrit étaient rendu par l'accent tonique à l'oral, la suppression des premières a entraîne la disparition de l'autre.
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Sujet: Re: Elko - aneuvien (étude comparative) Mar 31 Mar 2020 - 13:49
Y avait aussi un truc simple : figer l'accent tonique sur la dernière (ou la seule) clé du mot*. Ce qui, évidemment entrainait que des mots courts comme ro, bau, ko, etc. seraient devenu des mots clitiques (sans accent).
*Le catégorisateur : la clé qui porte le sens du mot.
Je me suis dis que plutôt que de figer l'accent tonique, je voulais voir où les locuteurs le plaçaient naturellement, et j'imagine qu'il refera son apparition lorsqu'une règle se sera dessinée.
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Tu peux mettre -ia pour traduire les adjectifs en "-ant" et simplement -a pour les adjectifs en "-é, -i, -u, -ert".
tenia meno pour "singe savant". tena tebo* pour "leçon sue".
Chez moi, ça donne :
Trouver
Présent
Passé
Infinitif
vœnd
vœnda
Gérondif
las vœndun#
las vœnduna#
Participe
vœndun
vœnduna
Pour la voix passive, c'est encore plus simple qu'en elko, puisque la particule est unique : cem. ainsi, "en étant trouvé" donne cem las vœndun (dans cet ordre : toujours cem devant). Quant aux adjectifs verbaux, c'est le calque du français UNIQUEMENT pour les adjectifs en "-ant", ainsi, stun traduit à la fois "savant" (adj.) et "sachant" : c'est la syntaxe qui les départage : ùr stune hœnde = des chiens savants. ùt hœṅtadu stun hœṅt°... = un chasseur sachant chasser... Sinon, pour les participes passés employés comme adjectifs, on remplace le -U- du participe par un -A- de l'accompli pour exprimé un état : ùt opan tœr = une porte ouverte.
*L'problème, c'est qu'on a aussi tena pour "scientifique". Pour "scientifique", j'verrais plutôt tenrama. #Là, j'dois admett'que j'ai été un poil coinçouillé ! Ma tentation, pour éviter la relex du français (et d'autres langues : -ing, -ante etc) fut de remplacer -un par le suffixe adverbial -as : vœndas, mais j'étais emm... bêté par les verbes en -es (formes en /-sɐs/ pas bien jolies) et par le gérondif passé. Du coup, j'ai gardé une forme familière en la précédant de las (que la syntaxe préservera de la confusion : las inzhun = en mangeant inzhun las = mangeant autrui ) Main'nant, j'suis trop habitué pour changer quelque chose. J'aurais réfléchi avant, j'aurais peut-être mis inzhin. °Le verbe stĕ précède un verbe à l'infinitif, comme pòten, kàn, dev...
En elko on ajoute la particule bau pour la colonne du passé et en aneuvien le suffixe -a.
C'est bien ça : à l'époque (je ne connaissais pas l'elko), j'ai voulu me démarquer de la conjugaison "auxiliaire + participe passé" du français et de l'anglais (que je connaissais à l'époque*). J'ai trouvé que cette lettre convenait bien pour l'équivalent du parfait, et je l'ai adapté non seulement à l'indicatif, mais aussi au subjonctif, au participe, et même à l'impératif. Je le modifiai un peu par la suite pour le prétérit, en -ă. Ce qui me permit d'inventer plusieurs "nouveaux temps". Su c'coup-là, j'étais pas mécontent de moi. Mais bon, j'vais pas m 'faire d'autopub. J'préfère continuer mes r'cherches.
*Puis j'appris que l'espagnol, l'italien, l'uropi avaient suivi la trace. Au début, j'ai fait pareil pour le psolat (havara haved), et p'is j'me suis ravisé (havarida). C'est quand j'ai appris le latin (trois mois après l'anglais que j'ai apris qu'il y avait des formes accomplies sans auxiliaires, c'était une petite poignée avant que je jetasse les premières bases de ce qui allait devenir l'aneuvien.
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C'est vrai que c'est la désinence des verbes d'états et des adjectifs, issus de la clé RAM (qualité), pourtant la clé RIS (aspect, état) a un I comme voyelle. Curieux, non ?
C'est vrai que c'est la désinence des verbes d'états et des adjectifs, issus de la clé RAM (qualité), pourtant la clé RIS (aspect, état) a un I comme voyelle. Curieux, non ?
Oui, et je suis sûr que si on cherche bien on en trouvera d'autres !
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Anoev Modérateur
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J'ai réfléchi un brin et je m'suis dit que, pour les chutes de neige, y pouvait y avoir (au moins) deux noms en elko :
kinnuko, ça, c'est le mot d'aujourd'hui : pas la peine de m'y apesantir)
kinlalo, ça, c'est la neige qui tombe... en flocons (pluie de neige, en somme).
Pour une fois, l'elko est plus explicite que l'aneuvien, ce qui est appréciable. Chez moi, y a nyrevàl, que tu connais le -re- de rènem correspond à la grande masse de neige qui tombe... en même temps dans une zone délimitée. Comme -re- est tronqué, on peut toujours jouer sur l'à-peu près, en tout cas, la masse qui descend du ciel est toujours moins grande (pour une aire donnée) que celle qui dévale de la pente, alors du coup, j'enlève le -re-, et ça donne nyvàl (pour kimlalo), un véritable mot-valise, le -re- ne faisant plus barrage. Un moment, pour l'avalanche, j'avais pensé à nykræval (de -kre- pour krænd : la neige ne tombe pas du ciel, mais glisse sur le sol), mais le résultat ne me satisfaisait vraiment pas : j'voulais garder l'accent sur le A. Je n'ai pas "congère", j'réfléchis... et j'pense au paronyme nỳval (mur de neige)...
Y a une chose qu'on peut dire de la conjugaison aneuvienne, c'est quelle se situe, grrosso modo entre les conjugaisons comme celle de l'elko et les conjugaisons à la personne, comme en volapük et en kotava.
Parlons, pour commencer, des poins communs entre l'elko et l'aneuvien.
L'aneuvien utilise abondamment des particules pour ses conjugaisons, citons d'abord la première qui vienne à l'esprit, et qui ne présente pas de difficulté particulière : mir est l'équivalent de wudu.
Là s'arrête (pour l'instant) la similitude.
Certes, le verbe aneuvien ne se conjugue pas à la personne, comme on a vu plus haut, mais (à l'indicatif et à l'impératif, du moins), il fléchit en nombre, tout comme le nom, l'adjectif et la plupart des pronoms. Et sa flexion est la même que pour la plupart de ces maux... euh ! de ces mots : à savoir -R derrière une voyelle et -E derrière une consonne, c'est tout.
a kom, ar kome = il vient, ils viennent a pùze, ar pùzer = il part, ils partent.
La particule mir se place entre le sujet et le verbe conjugué : ar mir inzhe = ils mangeront.
Il existe aussi des conjugaisons invariables (c'est le cas partout en elko, mais pas en aneuvien), comme
l'infinitif (ressemble à l 'indicatif, mais sans -E ni -R au pluriel) : ar deve inzh = ils doivent manger.
le participe, qui a deux utilisations possibles, dont l'utilisation personnelle, qui est un calque des temps progressifs anglais, sauf qu'on ne met pas (forcément) le verbe ere (être) : kar klatàkun = elles sont en train de courir. ar ere lisun musiken = ils écoutaient de la musique.
et le subjonctif, toujours personnel (accompagné d'un sujet) mais invariable en nombre : eg • sadef tep ar pùz itèmp = Je suis content qu'ils partent maintenant.
Comme j'ai dit là-haut, la conjugaison est un poil plus flexionnelle qu'en elko, mais elle reste simple, si on la compare à celle du français, du russe ou de l'italien, pour ne prendre que ces exemples. Il y a des flexions, comme pùzer, pùza, puzet, puzéa, pùză, mais elles n'atteignent pas, en nombre, celle du français.
Il y a, comme dans d'autres langues, les temps dits inaccomplis et les temps dits accomplis. En français, en castillan, en uropi, en espéranto etc. ils s'expriment avec un auxiliaire conjugué précédant le participe passé, en elko, c'est la particule bau qui précède le verbe, toujours présenté de la même manière : ro bau waki = je suis allé. En aneuvien, ce n'est qu'une flexion qui s'accroche, comme un suffixe, au verbe, et on conjuguera ce verbe de la même manière, avec ou sans particule : ar mir pùzar = ils seront allés.
La voix passive, dans pas mal de LAI, se conjugue avec l'auxiliaire "être" (sauf pour l'uropi : vido = devenir) conjugué, précédant aussi le participe passé. Foin de participe passé dans les deux langues et le cas de figure concerné ici : en elko, c'est une autre particule : bju, qui fait office, et la conjugaison ne change pas : tino bju timi = la porte est ouverte (fréquemment, on ouvre la porte*). En aneuvien, c'est pareil : c'est aussi une particule (nommée particule pronominale) qui fait office de voix, puisqu'elle est, au tant que possible, plutôt proche du sujet, comme on peut voir dans cet exemple : à tœr cem mir open = la porte sera ouverte. Dans ces deux langues, comme dans d'autres, évidemment, on peut combiner la voix passive avec l'aspect accompli : en français, etc. on conjugue le verbe "être" au temps accompli voulu, suivi du participe passé ; en aneuvien, c'est la flexion du verbe avec -A qui est précédée de cem, comme dans : a cem inzha = il a été mangé. En elko, plutôt que de mettre deux particules dont ce serait difficile de déterminer laquelle on met devant l'autre, on les combine en une seule : go baju wami.
Bon... on va s'arrêter là.
*Il s'agit d'un procès, ou du résultat d'un procès, et non simplement d'un état constaté : en elko, on aurait dit tino tima, en aneuvien : à tœr • opan.
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau.
La conjugaison italienne est désespérément simple quand on a le français pour langue maternelle.
La conjugaison italienne n'est, c'est vrai des plus difficiles pour un francophone. J'en sais quelque chose, c'est ma deuxième langue et je l'ai étudié 7 ans en milieu scolaire et j'en ai poursuivi l'apprentissage seul et avec des locuteurs natif. En revanche, ce que j'ai trouvé difficile, me concernant c'est la concordance des temps.
J'ai trouvé la conjugaison espagnole, anglaise (+), chinoise (++), LSF (+++) bien plus simples encore...
Puisque nous nous trouvons dans une page de comparaison interlangue, j'aimerais Anoev que tu nous fasses un peu de conjugaison comparée entre ces deux langues puisque tu connais les deux.
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Anoev Modérateur
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La conjugaison anglaise, certes, quand tu tapes pas trop dans les verbes irréguliers, parce qu'alors ! Sans oublier les différentes façons de conjuguer un verbe aux tournures interrogative et négative. Sans oublier les verbes défectifs... En anglais, c'est pas les flexions qui posent problème mais la façon de "poser" les verbes. Passer de to be à I am , it is, you were et j'en passe, c'est pas une mince affaire ! C'est moins difficile qu'en français, je l'reconnais (aller, je vais, j'irai), mais dire que c'est facile...
Quand j'ai créé la conjugaison aneuvienne, j'voulais quelque chose de plus simple que les langues naturelles, mais en gardant quelques nuances qu'on ne trouvait pas dans l'espéranto.
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Dernière édition par Anoev le Jeu 5 Jan 2023 - 20:43, édité 1 fois
N'hésites pas à donner des détails et illustrer car cela m'intéresse de voir ce que l'aneuvien a gardé des langues naturelles et ce en quoi il a innové.
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N'hésites pas à donner des détails et illustrer car cela m'intéresse de voir ce que l'aneuvien a gardé des langues naturelles et ce en quoi il a innové.
J'vais tâcher d'faire au mieux. Le problème, c'est que des fois, on croit qu'on invente et p'is ça vient d'ailleurs sans qu'on ne l'ait supposé.
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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La conjugaison anglaise, certes, quand tu tapes pas trop dans les verbes irréguliers, parce qu'alors ! Sans oublier les différentes façons de conjuguer un verbe aux tournures interrogative et négative. Sans oublier les verbes défectifs... En anglais, c'est pas les flexions qui posent problème mais la façon de "poser" les verbes. Passer de to be à I am , it is, you were et j'en passe, c'est pas une mince affaire ! C'est moins difficile qu'en français, je l'reconnais (aller, je vais, j'irai), mais dire que c'est facile...
Je plussoie ! La conjugaison anglaise est plus complexe que l'italienne : - plus de verbes irréguliers, totalement, à la différence de l'allemand qui a des séries, certains verbes invariables anglais sont invariables d'autre non, et ce, plus ou moins. - une conjugaison isolante...mais non, ne garder qu'une seule forme fléchie à la 3ème personne du singulier, c'est vraiment vouloir maintenir une complexité, soit chaque forme est fléchie (italien, espagnol), soit chaque forme est isolante (chinois) [le français n'est guère mieux sur ce point]. - et le pompom, conjuguer a tout les temps les modaux, : vouloir, pouvoir, devoir, avoir l'autorisation de(je dois, je devai(s), je devrai, je devrais) : dont les formes sont parfois rendues par des locutions verbales complètement différente d'un temps à l'autre , sans compter leur changement de radical (will/want to/shall/have, can, to/may, would, could, should, etc). L'allemand, pourtant cousine est beaucoup plus simple, ses modaux ne sont pas à moitié défectifs.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Je plussoie ! La conjugaison anglaise est plus complexe que l'italienne : [...]
En effet, si on insère dans la conjugaison, les notions de verbes irréguliers, les tournures interrogatives et négatives et les verbes défectifs et modaux, la conjugaison anglaise est alors plus complexe que ne l'est celle de l'italien.
Anoev a écrit:
J'vais tâcher d'faire au mieux. Le problème, c'est que des fois, on croit qu'on invente et p'is ça vient d'ailleurs sans qu'on ne l'ait supposé.
Super.
Parfois on invente quelque chose qui existe déjà. Je considère que c'est une invention lorsque l'on avait pas connaissance de l’existence de cette règle.
Mais là n'est pas la question. Ce qui m'intéresse dans cette étude comparative de la conjugaison de l'aneuvien ce sont d'étudier tes choix :
Qu'as-tu choisi de conserver et pourquoi ? Qu'as-tu choisi de délaisser et pourquoi ?
Et, du coup
Quelles invention as-tu choisi de mettre en place en aneuvien pour combler tout cela ?
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Anoev Modérateur
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Notamment le mode subjonctif qui est, comme son nom l'indique, le mode du sujet, c'est à dire pas seulement un mode de l'hypothèse (utilisé notamment dans pas mal de propositions conditionnelles) mais surtout de l'hypothèse vue par le sujet [si (comme je l'espère) tu venais ...], mais même la vérité vue par le sujet [c'est la plus haute tour que j'aie vue construire ; je suis content qu'ils aient survécu].
La conjugaison à deux flexions seulement, mais contrairement à l'anglais, c'est pas la troisième personne du singulier qui fait différence, mais les trois du pluriel (du moins, aux modes non invariables : indicatif, impératif et première forme du présent du conditionnel (dérivé de l'indicatif)), ainsi, un verbe a un singulier et un pluriel, tout comme un nom ou un adjectif ou un article.
Les temps progressifs, pompés surtout à l'anglais, sauf que là, le verbe ere n'apparaît... qu'à l'imparfait* Eg aṅdun = I am walking = je marche Eg ere aṅdun = I was walking = je marchais Eg mir aṅdun = I shall be walking = je serai en train de marcher.
Le gérondif : j't'en ai d'jà causé.
Les particules invariables. À la différence de l 'anglais (shall/will ; should/would), il y en a qu'une seule par temps ou par mode, et j'ai largement développé le concept, comme tu peux voir là : une combinaison qui devrait te plaire, je pense, même s'y a des flexions aux verbes. Effectiv'ment, contrairement à l'anglais où les particules précèdent uniquement l'infinitif (sans to), là, elles appellent n'importe quel mode... sauf l'infinitif.
Ce qui m'a permis d'emprunter le subjonctif futur à peu de frais aux langues ibériques (castillan, portugais, tout du moins) : il se conjugue comme l'indicatif futur : avec mir, sauf que le verbe est au présent ou au parfait du subjonctif. Plus facile, on peut guère.
L'impératif à toutes les personnes, comme en anglais. Sauf que la conjugaison en est complètement différente. L'anglais utilise largement l'infinitif (sans to), quelles que soient les formes : go = va, allez let us go = allons (mais aussi "laisse-nous aller", bref : confusion) let them go = qu'ils aillent (dans les deux sens, donc aussi "laisse-les aller").
eg pùzet = il faut que j'aille, allons (à soi-même) pùzet = va or pùzete = allez a puzet = qu'il aille (c'est un ordre) er pùzete = allons ar pùzete = qu'ils aillent (c'est un ordre).
Comme en latin°, je me suis largement servi du subjonctif pour exploiter le mode conditionnel. J'ai quand même développé ça à ma sauce.
Ce que je n'ai pas voulu prendre :
La forme à auxiliaire + participe passé, que ce soit pour les temps accomplis (représentés par -A ou -Ă, plus simple) ou pour la voix passive, représentée par la particule pronominale cem.
Ainsi, on peut combiner des particules à des temps accomplis sans tomber sur des temps surcomposés comme en anglais : Eg mir warka = I shall have worked = J'aurai travaillé.
Et surtout, comme en uropi faire la différence entre un état et un procès : À tœr • opan = de dor s'opren = la porte est ouverte (c'est son état, on la voit comme ça) À tœr cem open per àt fiynev = de dor vid opren pa de vint = la porte est ouverte par le vent.
Je crois que j'ai à peu près fait l't... Bon évidemment, les tournures idiomatiques comme "le magasin ouvre, ça se vent plutôt cher etc". Mais là, on dépasse le domaine grammatical. Des questions ?
*Et encore ! transformé en particule invariable ! kar erer lektun Kar ere lektun = elles lisaient. °Ceux qui ont appris le latin avec Lagarde & Michard se rappelleront ces phrases : SI VENIAS LÆTVS SIM SI VENIRES LÆTVS ESSEM SI VENISSES LÆTVS FVISSEM Ça m'a inspiré !
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Dernière édition par Anoev le Sam 19 Aoû 2023 - 22:07, édité 3 fois
Merci Anoev pour toutes ces précisions, c'est vraiment très intéressant !
Anoev a écrit:
Notamment le mode subjonctif qui est, comme son nom l'indique, le mode du sujet, c'est à dire pas seulement un mode de l'hypothèse (utilisé notamment dans pas mal de propositions conditionnelles) mais surtout de l'hypothèse vue par le sujet [si (comme je l'espère) tu venais ...], mais même la vérité vue par le sujet [c'est la plus haute tour que j'aie vue construire ; je suis content qu'ils aient survécu].
Merci pour cette description du subjonctif, qui, je dois bien l'avouer, ne m'a jamais été exposée si clairement.
Après longtemps avoir renoncé au subjonctif pour l'elko, il fait sa réapparition dans la version 3.6 validée en janvier 2020.
Le subjonctif elko exprime la probabilité d’une action. Il s’exprime au moyen de l’auxiliaire temporel « wadu » simplifiable en « wa ». Il se place juste avant le verbe. Il se traduit parfois par le conditionnel mais n'est soumis à aucune condition.
Il traduit des expressions comme : « il est probable que, il est possible que, … »
Ex. : ro wadu kowi (« Il est probable que je parle »), forme plus soutenue Ex. : ro wa kowi (« Il est probable que je mange »), forme plus courante
L'elko comporte 8 temps (4 temps réels et 4 temps irréels)
Les temps réels Aucun auxiliaire : l’intemporel wedu : le passé wodu : le présent wudu : le futur
Les temps irréels wadu : le subjonctif wėdu : le conditionnel widu : le résultatif wiku : le causatif
Anoev a écrit:
La conjugaison à deux flexions seulement, mais contrairement à l'anglais, c'est pas la troisième personne du singulier qui fait différence, mais les trois du pluriel (du moins, aux modes non invariables : indicatif, impératif et première forme du présent du conditionnel (dérivé de l'indicatif)), ainsi, un verbe a un singulier et un pluriel, tout comme un nom ou un adjectif ou un article.
La flexion c'est vraiment ce que j'ai voulu éviter en elko. Pour cela, je me suis inspiré de l'anglais et ai extrapolé pour faire plus régulier. Le chinois, la langue des signes et l'indonésien m'ont aussi inspirés.
Anoev a écrit:
Les temps progressifs, pompés surtout à l'anglais, sauf que là, le verbe ere n'apparaît... qu'à l'imparfait* Eg aṅdun = I am walking = je marche Eg ere aṅdun = I was walking = je marchais Eg mir aṅdun = I shall be walking = je serai en train de marcher.
Aujourd'hui en elko, le participe présent et les formes progressives se font au moyen du suffixe -ai. (anciennement forme réfléchie)
Ex. : go kori (« il danse ») = « il est en train de danser » Ex. : go korai (« il est en train de danser, il est dansant»)
Anoev a écrit:
Les particules invariables. À la différence de l 'anglais (shall/will ; should/would), il y en a qu'une seule par temps ou par mode, et j'ai largement développé le concept, comme tu peux voir là : une combinaison qui devrait te plaire, je pense, même s'y a des flexions aux verbes. Effectiv'ment, contrairement à l'anglais où les particules précèdent uniquement l'infinitif (sans to), là, elles appellent n'importe quel mode... sauf l'infinitif.
Ces particules m'ont toujours séduit en anglais.
En elko, les verbes français se distinguent en deux catégories : les verbes dynamiques (en -i) et les verbes statiques (en -a) .
Depuis la réforme 3.6, les verbes statiques doivent être suivis de la particule "u" qui peut se suffixer au verbe en -a. Ceci en vue de distinguer verbes et adjectifs. C'est, avec le recul, très pratique.
Les particules que tu évoques sont donc des verbes en -a suivit de u, donc -au ce qui, dans la grammaire elkanne se nomme les Asauras.
Les particules modales traduisant "falloir", "devoir", "pouvoir", "vouloir", ... sont tellement fréquentes qu'elles existent aussi sous forme de particules.
rosa u → rosau → sau ("vouloir")
Les 3 formes sont possibles
ro rosa u tabi ko ("je veux lire cela") = ro rosau tabi ko ("je veux lire cela") = ro sau tabi ko ("je veux lire cela")
Anoev a écrit:
L'impératif à toutes les personnes, comme en anglais. Sauf que la conjugaison en est complètement différente. L'anglais utilise largement l'infinitif (sans to), quelles que soient les formes
Pour ma part j'ai choisi 2 impératifs, utilisables comme en aneuvien à toutes les personnes même si le mode est généralement considéré comme impersonnel et donc utilisé sans pronom personnel.
Il existe donc en elko 2 impératifs, un impératif fort (-i !!) et un impératif modéré (-ei !!). Le premier donne des ordres, le second des conseils.
Anoev a écrit:
Ce que je n'ai pas voulu prendre :
La forme à auxiliaire + participe passé, que ce soit pour les temps accomplis (représentés par -A ou -Ă, plus simple) ou pour la voix passive, représentée par la particule pronominale cem.
L'elko a fait le choix d'utiliser la particule perfective qui rappelle un peu l'auxiliaire "avoir".
go kowi ("il parle") go bau kowi ("il a parlé")
Anoev a écrit:
Et surtout, comme en uropi faire la différence entre un état et un procès : À tœr opan = de dor s'opren = la porte est ouverte (c'est son état, on la voit comme ça) À tœr cem open per àt fiynev = de dor vid opren pa de vint = la porte est ouverte par le vent.
L'elko utilise la particule "biu" pour exprimé que la passivité de l'action.
tino tima ("la porte est ouverte") → état tino bau tima ("la porte est ouverte") → procès
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