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 L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)

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PatrikGC
Doj-pater
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Mardikhouran

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 10:10

Anoev a écrit:
J'me suis toujours dit qu'un dictionnaire, quel qu'il soi, sans être un thésaurus (qui intègre y compris les désinences grammaticales) ne devait pas être un jeu de devinettes et devait y incorporer tous les mots, y compris ceux avec les différents affixes. Imagine qu'un dico français ne mette pas le mot "beauté", sous prétexte qu'il y a d'jà "beau" et qu'il y a également le suffixe "-té". Imagine qu'on ait le verbe "tracter", qu'on ait les suffixes "-tion" et "-teur, -trice" et que l'éditeur, pour économiser du papier et de l'encre, ne mette pas les mots "tracteur" et "traction"...
La différence, du moins au départ, entre le français et une langue (auxiliaire) construite est que la composition dans cette dernière se veut régulière non seulement formellement, mais aussi sémantiquement : on sait que iesik, nom en -sik sur le verbe "crier", ne peut signifier que "personne qui crie". Alors qu'en français, le nom "crieur" possède non seulement ce sens mais aussi celui plus spécialisé de "personne qui fait des annonces" dans "crieur public". Un mot dérivé tire son sens non seulement de sa base, mais aussi de sa propre histoire, qui n'est pas à 100% dépendante de celle de la base. D'où le besoin de noter dans un dictionnaire.

Cela dit, une langue auxiliaire très utilisée peut se retrouver avec des scories sémantiques semblables à celles d'une langue nat' : par exemple le verbe krokodili en espéranto, qui ne signifie pas (plus) "agir comme un crocodile", mais "parler une autre langue lors d'un congrès espérantiste". Avec moins de locuteurices, le kotava ne devrait pas avoir ce "problème", mais le gros volume de traductions déjà réalisées a peut-être déjà ouvert la voie à des sens secondaires qu'il faudrait noter dans un dictionnaire exhaustif.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 10:45

Troubadour a écrit:
Si on imagine une langue nouvelle, une règle d'accentuation qui ne soit pas résumable en une phrase de dix mots va forcément à l'encontre de la simplicité majoritairement recherchée.

simple, mais pas simpliste.
Dans le développement d'une langue construite on se heurte parfois à des exigences contradictoires.
Ici, on ne sacrifiera pas l'harmonie à l'unicité d'une règle
C'est pourquoi l'Uropi s'inspire de l'italien pour l'accentuation: pas plus de 2 syllabes après l'accent:
- parola piana: capireincepo
- parola tronca: cittàfotò
- parola sdrucciola: politicopolitiki


Ecco !
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 10:55

Mardikhouran a écrit:
Alors qu'en français, le nom "crieur" possède non seulement ce sens mais aussi celui plus spécialisé de "personne qui fait des annonces" dans "crieur public".
Là, tu m'a donné une occasion d'enrichir (d'un mot, certes, mais c'est pas rien !) mon slovkneg.

Crier, en aneuvien, se dit hrig (-a, -ía), pris de hrik*, pour le cri. Toutefois, un crieur, eh ben c'est adàrldu, lui, pris de adàrl pour "annonce", et donc, signifie aussi "annonceur" (également par voix de presse).

Pris dans la foulée du cri, j'me suis rendu compte que je n'avais pas "s'écrier". Le Wiktio m'a donné ça. Le CNRTL m'a aussi tendu une bouée. Mais pour l'instant, ça m'empêche pas de ramer. Peut-être hrirl (-a, -éa), un condensé de hrig et pàrl (dont il a pris la conjugaison, pour "discourir"). Affaire à suivre. En tout cas, j'ai rien vu dans le Vordar.


*Pas confondre, hein ! le cric, eh ben c'est kryk, avec un K en tête de mot.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 11:12

Doj-pater a écrit:
Pas plus de 2 syllabes après l'accent.
C'est, entre autre, ce qui m'a fait adopter un accent secondaire. Du coup, ça donne, chez moi, pour un mot long : pas plus de deux syllabes après un accent (quel qu'il soit). Mais s'y a un mot de quatre syllabes accentué sur la deuxième (parce que la première s'avère être un préfixe), là, un seul accent (le principal) suffit : adráṅdertyn (admission), là, c'est limpide. On voit où est l'accent (unique). Faut r'marquer que c'est aussi limpide avec le nom uropi inlasad :
in- est un préfixe
-ad est un suffixe
Il ne reste plus que las.
Pour les trisyllabiques, en uropi, y a pas trop de souci à s'faire. À partir de quatre, surtout s'y a pas de diacritique pour aider, là...
pour kwaliceror, là, ça va.

Pour elektrodomi, là, on peut s'poser des questions, même si l'instinct fait penser d'emblée au deuxième -O-.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 11:34

Dopa a écrit:
crois-en ma vieille expérience de l'anglais, du grec et du russe où les accents tombent n'importe où (comme les missiles de P.)… quand ils ne changent pas la prononciation du mot !
Chez moi, c'est plutôt l'inverse qui se passe : c'est quand un phonème est modifié (par un accent gauche, qui antériorise un A ou un U, qui centralise un Y...) que l'accent tonique est placé là par la force des choses.

Sinon, chez moi, c'est l'accent (gauche ou droit) ou la voyelle longue (très facile à repérer) qui indiquent la place de l'accent tonique quand il n'est pas à sa place normale (en première syllabe).


Lire aussi là, quand même.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 11:39

Mardikhouran a écrit:
Cela dit, une langue auxiliaire très utilisée peut se retrouver avec des scories sémantiques semblables à celles d'une langue nat' : par exemple le verbe krokodili en espéranto, qui ne signifie pas (plus) "agir comme un crocodile", mais "parler une autre langue lors d'un congrès espérantiste". Avec moins de locuteurices, le kotava ne devrait pas avoir ce "problème", mais le gros volume de traductions déjà réalisées a peut-être déjà ouvert la voie à des sens secondaires qu'il faudrait noter dans un dictionnaire exhaustif.

Tu as tout à fait raison là-dessus. Dès que la langue commence à réellement vivre, elle se charge d'une histoire, de connotations, de spécialisations lexicales ou même grammaticales, ce que précisément un dictionnaire est amené à décrire. Et probablement que des "distorsions" vont commencer à apparaître. C'est bien, c'est la vie et sa preuve.

Mais ce que je voulais surtout pointer, c'est que je suis persuadé que la plupart des locuteurs potentiels d'une langue construite (hormis les artisans/artistes de langue comme les membres de ce forum) mémorisent fondamentalement une dizaine de règles simples et moins d'un millier de termes "bruts" (sans les décomposer particulièrement) qu'ils vont raccorder auxdites règles de base. Et pour le coup (c'est un avis purement personnel, mais que je constate partagé dans la vie par beaucoup), l'étymologie ou la filiation, ils s'en contrebalancent globalement (contrairement aux notions de connotation ou même de mode, trop souvent).
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 13:18

animal, bête...

... et leurs dérivés.

En uropi, on a best (issu du latin BESTIA -Æ) pour l'ensemble, puisqu'il y a
bestad = bétail
besti = animal (adj.) mais aussi animalier
bestic = bestial
bestid = animalité
bestigusor = ami des animaux, zoophile (sens étymologique)
bestipèl = peau de bête
bestit = bestiole.

Je ne les ai pas tous, mais j'en ai quand même une bonne poignée.

animal = animal (adj.)
animàl = animal (nom, humain inclus)
hoṅzótul = gibier
nezhór = bestial
nezhóras = bestialement
nezhóret = bestialité
tyyr = animal _, bête sauvage
zo = animal (humain non inclus)
zodrœgdu = zoophile (sens étymologie)
zóm = bétail
zoqúdu : ... devine !

Voilà, pour l'instant.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 25 Mar 2024 - 18:44

Troubadour mécréant a écrit:
Mais ce que je voulais surtout pointer, c'est que je suis persuadé que la plupart des locuteurs potentiels d'une langue construite (hormis les artisans/artistes de langue comme les membres de ce forum) mémorisent fondamentalement une dizaine de règles simples et moins d'un millier de termes "bruts" (sans les décomposer particulièrement) qu'ils vont raccorder auxdites règles de base. Et pour le coup (c'est un avis purement personnel, mais que je constate partagé dans la vie par beaucoup), l'étymologie ou la filiation, ils s'en contrebalancent globalement (contrairement aux notions de connotation ou même de mode, trop souvent).
J'ai déjà vu cette opinion dans des critiques des théories générativistes de Chomsky (qui, je rappelle, se basent sur l'existence de règles linguistiques incessamment à l'œuvre dans nos cervelles quand on parle). Quand on peut éviter de décomposer une forme, on ne le fait pas, il suffit de l'apprendre par cœur (voir ce court billet de blog en anglais sur la phonologie, mais applicable au lexique).
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMar 26 Mar 2024 - 9:53

Et on continue :

veterinor, zomedíkdu, tyrmedíkdu* = vétérinaire
bestid (déjà cité), animàlet = animalité.
bestadifeir, zomenthej = foire aux bestiaux
bestit (déjà cité), zójn = bestiole
vilgin, hoṅzótul (déjà cité) = gibier
vilgini°, hoṅzoon = giboyeux
kopanadi best, peżo = animal de compagnie, animal familier
zoopàrk, zopárk# = zoo.

S'y t'en vient d'autres, merci de me les signaler.

J'ai vu que tu avais primàt pour primate, moi, j'ai neklor. J'avais peur de l'avoir perdu, ouphes. On confondra pas neklor (animal qui a des ongles, comme le singe, l'homme, le lémurien) avec nektyyr (ongulé, comme la gazelle, l'impala, l'oryx et j'en passe, j'ai pas trouvé dans le Vordar. Peut-être nagibèst, mais j'suis pas sûr de moi).


*Celui-ci, dans un zoo ou une réserve, l'autre, en ville ou à la campagne (ou terme général : zomedixkool = école vétérinaire).
°Çui-ci, c'est une supposition de ma part, j'l'ai pas trouvé dans le Vordar.
#J'pense aussi à zoréa, mais là, ce serait plutôt pour... mais j'ai des doutes. Lequel serait pour un zoo fermé, et lequel pour un parc, une réserve naturelle animalière. Park et aréa faisant toute la différence, en somme.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMar 26 Mar 2024 - 14:35

Mardikhouran a écrit:
Quand on peut éviter de décomposer une forme, on ne le fait pas, il suffit de l'apprendre par cœur (voir ce court billet de blog en anglais sur la phonologie, mais applicable au lexique).

Ça, ça marche peut être dans une langue comme l’anglais, mais dès qu’on aborde une langue comme l’allemand l’analyse se fait spontanément; par ex. dans Sonnenblume « fleur de soleil » ou Wasserfall « chute d’eau »; c’est déjà moind évident avec Windblume « fleur de vent »: il faut passer par le grec anemos (vent) pour comprendre qu’il s’agit d’une anémone. Quant à Gänseblümchen « la petite fleur des oies », qu’est-ce que ça peut bien être ? Une pâquerette, pas besoin de l’apprendre par cœur, on s’en souvient, c’est tellement poétique !

Des langues comme le grec ou le russe nous obligent à analyser pour comprendre et retenir : antêkhô = résonner < anti (contre) + êcho (son, cf écho), ananeoumenos < ana- = re-, neos = jeune, nouveau, -menos (participe passé) > ra-jeuni ou re-nouvellé, yperphysikos = surnaturel < yper = sur, super, hyper + physi (nature, cf physique), pragmatikotita < pragma = chose > pragmatikos = réel (cf pragmatique), -ita = -ité, d’où réalité…

En russe vodorod = eau (hydro) + naître (gen-) = hydrogène, kislorod = acide (gr oxy) + naître (gen-) = oxygène, izlagat’, izlojit’ = exposer < iz = ex- + lojit’ = poser, nepredskazuemyï = imprédictible < ne = in-, pred- = pré + skazat’ = dire, razmychliat’ < raz- = dis- mysl’ = pensée, d’où réfléchir… etc.
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMer 27 Mar 2024 - 11:32

Deux noms assez proches, aussi bien dans le Slovkneg que dans le Vordar :

tige

Pour la tige végétale, l'uropi dispose de stib, l'aneuvien de tiyb : on n'est vraiment pas loin.
pour la tige métallique, par contre, on s'éloigne, respectiv'ment : stag et ting (y reste quelque chose : le G final).

tigre

Là, on s'est pas foulé, on a pris du latin (TIGRIS -IS) et du grec (τίγρις) tous les deux, l'uropi par l'entremise des langues germaniques (tiger), l'aneuvien en charcutant la finale (-is : tigr).

Le sexe des animaux est traité de manière différente (tiger, tigra ; tigred, tigrek). Je n'ai pas vu la progéniture dans le Vordar, je suppose tigrit ; chez moi, c'est nexatígr.

Y a les hybrides, aussi. Manque de bol, pas dans le Vordar ; peut-être tigiov pour "tigron" (enfant d'une lionne et d'un tigre) ; chez moi, c'est tiglo. Pour le ligre (enfant d'une tigresse et d'un lion),   là, pareil, j'ai pas vu dans le Vordar, je suppose lioger ; chez moi, ça donne legr (avant, c'était leogr, j'ai sucré le O).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMer 27 Mar 2024 - 13:39

À la souuuupe !


J'ai pas eu le temps de développer, d't'à l'heure, car c'était l'heure du déj'ner, et j'avais une tranche de thon avec du riz à la sauce tomate qui m'attendaient dans la cuisine.

Pour le repas, en uropi, il y a jedad, et il y a

prijèd, midjèd, vespjèd#, et vraisemblablement nocjèd (mais çui-là, j'l'ai pas vu), le dernier étant le souper (repas pris en pleine nuit, surtout par les... nuiteux). "Manger", ça donne jedo (emprunté au russe есть, à c'que j'en sais, mais Dopa a certainement d'autres sources en plus), et on a les verbes qui en découlent : prijedo, midjedo, vespjedo et nocjedo pour ce qui est de prendre chacun de ces différents repas. Jed, c'est un mets ; un plat, eh ben... c'est plat.

Chez moi, c'est un poil plus compliqué, mais en fait, pas tant que ça, au fond.

Y a deux verbes pour "manger" :
inzh (-a, -éa), c'est... ingérer quelque chose :
a fàl inzh ber livun = il faut manger pour vivre
or nep inzhete inte spiyseteve = ne mangez pas entre les repas.

spiys (-a, spisía), c'est... justement, prendre un repas (spiyset), mais aussi "déjeuner" (verbe).
Pour le p'tit déj', j'ai usnòlad, mais il ne me convient plus de trop, je pense à le changer°.
pour le déjeuner en lui-même, j'ai spiysad
le goûter, j'l'ai pas encore*
pour le dîner, y a ċen (ċeen pour le verbe)
quant au souper, j'en ai deux :
noxpiyset si ce n'est qu'un en-cas pendant une pause la nuit ;
noxpiysad si c'est un véritable repas, d'une même consistance qu'un déjeuner ou un dîner, mais pris en pleine nuit.

Pourquoi deux verbes pour "manger" ? À cause de cette phrase (entre autres, évidemment) :
Lokùtun las spiysun • tryvon; lokùtun las inzhun • elikòrgon = parler en mangeant est normal, parler en mangeant est incorrect.

En uropi, ça pourrait donner un moj voko trawan jedade ba ne jedan : je s'ankoregi = On peut parler pendant les repas, mais pas en mangeant : c'est incorrect. Confirmation ou correction, s'te plaît ?

Ah ! un dernier truc : j'ai pas "mets" (jed) dans le Slovkneg, mais j'ai trăg qui serait le contenu de traug, le contenant (plat à servir). Du coup...

#Là, j'voudrais que tu m'expliques : pourquoi pas prijedad, midjedad etc. étant donné qu'il s'agit des repas eux-mêmes, et non les mets qu'on y sert ?
°J'commence à penser à nebiyset ou nebiysad, selon l'importance du repas (neba = matin).
*J'ai posilav pour l'après-midi, j'devrais pouvoir faire quelque chose à partir de ça.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMer 27 Mar 2024 - 14:54

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyJeu 28 Mar 2024 - 9:36

On continue avec le bestiaire...


La girafe

... et son girafon.

Les deux langues, pour l'animal adulte, ne laissent guère de surprise et on a respectiv'ment ʒiràf et zhỳrav. Pour les variantes sexuées, pas la peine de trop s’appesantir, on garde les mêmes recettes de chaque côté : pour madame, on aura ʒirafa et zhỳrak (ne pas confondre), pour monsieur, l'aneuvien propose zhỳrad. Comme le mot est bisyllabique1, c'est pas tout-à-fait pareil que pour tigr : là, on remplace la finale par -K ou -D.

Je n'ai pas vu le girafon dans le Vordar, mais j'dois pas trop prendre de risque en pariant que ʒiràfit devrait pouvoir convenir sans problème. En aneuvien, j'ai deux termes : nexhỳrav pour l'enfant-girafe ; mais y en a un autre : todràp², et celui-ci n'a rien à voir avec la zoologie. Chose quand même assez incroyable, c'est que ce girafon-là ne figure plus du tout dans le Wiktio3. En uropi, j'avais bien une idée, mais elle est tombée à l'eau : mort-née. Raison ? vagitràp ne peut pas marcher, parce que trap, ce n'est pas une trappe (qui est trapidòr, traluka), mais... un piège. Du coup, j'verrais bien traluka pour ce sens, à condition que ça marche (y a aussi "écoutille" comme traduction, dans le Vordar-version). Trapidòr ne peut pas marcher, car il y a l'élément dor (porte) ; encore moins ʒiradòr, qui sentirait sa relex à plusieurs lieues à la ronde°!



1Un truc complètement dément que j'ai découvert dans le Wiktio : "bisyllabique" et "dissyllabique" sont deux paronymes synonymes. Ben alors pourquoi l'un des deux a deux S et l'autre un seul (le tout prononcé [s], évidemment !) ? Voilà qui va mettre une drôle d'écharde dans la règle des S intervocaliques ! Le plus marrant, là n'dans, c'est que les deux mots latins DISYLLABVS et BISYLLABVS n'avaient qu'un seul -S- derrière le préfixe !
2Chez moi, tràp, eh ben... c'est une trappe, de toute sorte : au sol, au plafond, inclinée, c'que j'sais... Todràp, c'est un mot-valise4, formé de todàr (toit) et tràp. Le piège, eh ben c'est l'à-priori ċhăped.
3Ah ! au fait... pourquoi "girafon" ? Beeen sûûr ! la réponse est là !
4La charnière (t_r) est quand même un peu particulière, puisqu'elle est éclatée dans le premier élément (todàr) et d'un seul tenant dans la deuxième (tràp). On remarquera quand même le À, commun au deux noms, mais ne faisant pas partie de ladite charnière (en serait-elle une autre, imbriquée ?), parce qu'il est devant le -R du premier élément et derrière celui du deuxième.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyJeu 28 Mar 2024 - 20:47

Un aut'bestiau, à peu près dans la même région du monde (la savane, à peu d'choses près). On a vu le lion, on a vu la girafe, maintenant, voyons

l'hippopotame

L'aneuvien dispose de deux termes, un à-priori direct, quoi qu'un peu charcuté par une hapaxépie qui m'a fait gagner une syllabe : hipotam. C'est le terme le plus récent. Pourquoi me suis-je cru obligé de doubler l'à-postériori de synthèse flumip (pompé au latin FLVMEN et au grec... ίππος) ? Ben, parce que si on sexualise flumip, ça donne des trucs un peu bizarres, y faut quant même ben l'admettre : flumid, flumik... euh... Suspect Avec hipotad et hipotak, on r'connaît quand même davantage le bestiau, non ? itou avec nexípotam*? Mais bon, je garde quand même flumip sous l'coude : y m'plait quand même bien, même si, contrairement à hipotam, il ne se prête guère aux adaptations... sexuées ou autres (qipotam = hippopotame pygmée, nain).
L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 Boucar-hippopotames

Ùt hipter ep in àt flumev Kœṅgov; e gambla à tern-es poctan = Il y a un tiercé dans le fleuve Congo ; j'ai joué le trois placé.

Si tu as voire si vous avez (si d'autres lisent ce fil) d'autres bestiaux dans la tête, vous gênez pas, si par hasard je les ai pas, ça ne pourra qu'enrichir le Slovkneg, une fois que j'aurai trouvé une traduque.

En uropi, le mot est quasiment entièrement reconduit, à un P près : hipopotam. Madame se disant, vraisemblablement hipopotama, quant au benjamin, il se traduit hipopotamit, du moins, je suppose.


En guise de post-skriptoume, une devinette :

Qu'est-ce qu'un hippopotame qui fait de la plongée ?:

La consultation du Vordar me donne des tas d'idées, quasiment autant (ou presque) que de me remémorer le Slovkneg. On verra ça d'main.


*Mais là, nexaflúmip n'a rien d'étrange, toute proportion gardée, quand même.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyVen 29 Mar 2024 - 12:44

le rhinocéros

Voici déjà une approche de Dopa sur l'animal, publiée dans le fil de l'uropi :
Dopa a écrit:
Eh bien, parce que "corne sur le nez" n'offre aucune ambigüité: on voit tout de suite de quel animal il s'agit (bien sûr on pourrait confondre avec la licorne (unikorn), mais celle-ci a sa corne sur le front, et elles se font rares dans nos forêts de nos jours.
... et plus rare encore dans la savane, où on trouve (encore) des rhinocéros.
Du coup, ça donne nasikorn.

Comme je voulais pas être en reste, et que j'en disposais dans le Slovkneg, j'en suis allé de ma réponse, même si elle apparaît comme un calque (inversé) : tyrhiyner
ty- peut être attribué à la fois à
tỳrg (corne), mais aussi à tyyr (animal sauvage), bref, au choix : à-priori ou à-postériori
rhiyn, pompé au grec, pour "nez".
quant au -er, là...

Quant à la licorne, eh ben, ça donne tỳrgip : hippo a été charcuté, parce qu'en réalité, c'est pas vraiment un cheval*.


*Et pourtant ! un poulain, qui est pourtant un cheval, donne nexhip. À réfléchir !





Mais (à traiter bientôt), là où y a de quoi en tomber des nues, c'est avec les souris et les musaraignes ! Et d'abord, pourquoi, pour désigner ce petit rongeur (beaucoup d'espèces, assez dissemblables), la langue française a-t-elle opté pour "souris", qui vient du latin SOREX qui désigne spécifiquement... les musaraignes, justement.

À suivre.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptySam 30 Mar 2024 - 9:07

la souris et la musaraigne

On va commencer par l'animal présent dans nos deux dicos : la souris. Pour celle-ci, on a pris la même racine (MVS MVRIS), qu'on a interprété différemment : mus & mooz. Les espérantistes ont fait comme nous (ou nous avons plutôt fait comme eux) : muso.

Chose que je croyais avoir, et que je n'ai retrouvé ni dans mon tableur personnel, ni dans Idéopédia, c'est la souris de l'ordinateur. C'est bizarre, car je crois l'avoir d'jà évoqué... peut-être dans Idéolexique, mais là... Bref, j'avais moosat dans la tête : une imbrication de mooz dans sat (outil)*. Par contre, pour les autres (dont la souris d'agneau), je bas en retraite, je ne suis pas le seul ! même l'étoile verte se recroqueville sur elle-même.


J'ai pas trouvé la musaraigne dans le Vordar. Le Reta vortaro, lui, en dispose, et là, ils ont bien fait les choses : soriko. Bref, ils sont bien en phase non seulement avec le latin (SOREX -ICIS), mais également avec Cuvier et consorts. Soriko, c'est pas une souris (muso) mais bien une musaraigne. Je l'ai dans le Slovkneg, je l'avais emprunté à l'italien (toporagno) pour donner topraṅg (une métathèse par permutation du N et du G), bref, deux syllabes de gagnées. Je m'demande si j'vais pas carotter la nasalité du A (enlever le point du Ṅ) qui n'existe pas dans la langue-source. À réfléchir un bon coup !



*Plus logique que moozat, si on y réfléchit bien, car la souris de l'ordinateur n'est pas une véritable souris (animal), mais bel et bien un dispositif. L'uropi, quant à lui, aurait bien pu disposer de musèl, que je n'ai pas vu dans le Vordar.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 1 Avr 2024 - 23:35

Champ

En uropi, il y a deux noms trouvés dans le Vordar : pold & ager. Pold vaut pour tout champ, comme le précise le Vordar dans sa troisième colonne. Il n'y a pas d'exemple avec ager, mais on est en droit de supposer, de par son origine latine, que celui-ci est réservé à... l'agriculture.

Ager existe aussi en aneuvien, lui aussi, spécifique à l'agriculture ; on a une proximité de préposition :
traṅs agreve = tra polde = à travers champs.

Pour l'autre mot concret, à pold correspond... aréa, qui correspond à tout un tas de surface, puisqu'il traduit aussi "aire" (si ce n'est pas le nid d'un rapace), ce mot est souvent imbriqué dans d'autres, comme par exemple
flogéa = terrain d'aviation
ifantéa = jardin d'enfants
grukéa = champ de bataille
avéa = aire (nid)
et j'en passe et bien d'autres.

Par contre, les définitions abstraites (ou peu s'en faut), c'est l'à-priori ràm, comme dans
ekekràm = champ électrique
magneràm = champ magnétique
aktiràm = champ d'action.




Ce qui m'a trompé, c'est les différentes significations de la préposition anglaise of. Donc, musis id manis, comme je le supposais, ne pouvait pas marcher, pan sur mon bec, ou plutôt sur mes doigts. Par contre, en aneuvien, ça reste moozen ea dakene. Pourquoi ? Pour deux raisons. Parce que ces deux mots sont compléments d'un nom sous entendu : srad (question, sujet, propos), ou bien des compléments d'objet indirects d'un verbe, lui aussi sous-entendu : dysert (parler de).

Je suis resté fidèle à cette notion de complément d'objet indirect, parce que celui-ci déborde largement de la notion d'attribution, je fais clairement la différence entre
il a acheté une voiture à sa fille (da kova ùt xeliys ni ed neràpkaż)
il a acheté une voiture au garagiste (da kova ùt xeliys nit vilòsduv).

Là où je m'en suis un peu détaché, c'est à propos des verbes transitifs indirects : y en a de moins en moins en aneuvien. Le verbe plàċ (plaire à)*est utilisé sans préposition, avec un complément à l'accusatif, juste derrière. J'en ai d'jà causé.
*Æt nexáv plàċ daxe ea a stĕ as.




Dopa a écrit:
Voir le wiktionnaire
Eh ben tu vois, j'ai vu.

"De", chez moi, ça se traduit... ou pas.

Quand ça ne se traduit pas, le nom qui est concerné est presque toujours au génitif sans préposition, 'videmment.

On a, par exemple :
àt hervek kœm fœntese arrúnen (ùt wark Herkulen) = La biche aux pieds d'airain (un des travaux d'Hercule).
ùt pot arzhylen = un pot de terre
ùt val lithene = un mur de pierres
àt xeliys Sylvin = la voiture de Sylvie
à strægen hoψen dektern = le train de 13:00
àt rood zojen = la route de la soie
à Dyslaṅden = de l'Allemagne (G. De Staël)
à hhyronert omnene = la plus célèbre de tous
dektin hoψe bakáwan = douze heures de traversée.

Y a des cas où il se traduit par une préposition introduisant un complément de nom, à l'accusatif derrière dyn
à strægen dyn Brest-es = le train de Brest (il y va)
à strad dyn Penzac-s = la route de Penzac
mais aussi au circonstanciel :
ùt lamyvet noxev = un voyage de nuit (qui se déroule la nuit)
ùt bakáwa dektin hoψene = une traversée de douze heures (de durée)
à strægen fran Marseille-v = de tren od Marseille = le train de Marseille (il en vient).

Ce cas de figure (dont l'équivalent est rendu par la préposition od en uropi) est aussi celui du complément circonstanciel (justement) de provenance :
A kom fran Marseille-v = Je ven od Marseille = Il vient de Marseille
Ka mir usfaar àt autostradev = Elle sortira de l'autoroute.
Dans ce dernier cas de figure, la préposition a été remplacée par un préfixe.

Des exemples comme ça, y en a des pleins wagons, je vais pas tous vous les asséner, c'est juste pour vous donner une petite idée, y a aussi les agglutinations lexicalisées :
năċkala = escalier de secours
sunglásse = lunettes de soleil
poblibádh = bain de foule...
et tous ceux auxquels j'ai pas encore pensé...

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMer 3 Avr 2024 - 10:28



Tous les deux, on a bien fait la différence (contrairement à la langue française) entre le dé à coudre et le dé à jouer. Par contre, pour ce qui est du lexique (pour le deuxième, du moins), on diverge totalement :

dé à coudre :

L'uropi opte pour digèl, autrement, un outil (-èl) qu'on met au bout du doigt (dig). L'aneuvien, avec mudígt opte pour la protection (mu-)* du doigt (digt). Pour le doigt, on a gardé la même racine (latine, avec un L Razz ).

dé à jouer :

Là, j'ai bien cherché dit dans le Vordar étymologique, mais j'ai pas trouvé. J'ai essayé de trouver dans le Wiktio, un mot dans une langue (naturelle ou auxiliaire) pouvant y ressembler, mais ledit Wiktio n'était guère prolixe. D'où vient dit ?

Chez moi, il y a deux mots :
kaasob concerne toutes sottes de dé, cubiques... ou non ; il vient de kaas pour le sort (àr kaasobe cem zlàtar) et oblek (objet) : un petit objet permettant de tirer au sort (entre autres). Le -B pourrait sauter.
gaṁùb, lui, est exclusivement cubique (kùb), et est plutôt utilisé pour les jeux de cercle (gaṁbl)°. Le B est la charnière de ce mot-valise. J'me tâte sur la nasalisation du A (Ṁ)° ; par contre, l'antériorité du Ù ([y]), elle, restera.

Tiens : une parenthèse : pourquoi j'ai opté pour le rouge-orangé pour les mots aneuviens ? Ben tiens :
le bleu était d'jà pris pour les mots uropis ;
le vert étant utilisé pour les mots espérantos
parmi les trois couleurs (actuelles) de l'Aneuf, il reste donc...


*Emploi particulier, contrairement à mulysh (parapluie), muvàl (parachute), mukrrèk (paratonnerre), celui-ci protège un organe (doigt) plutôt que de protéger de (on y revient) la pluie, du tonnerre, du mal en cas de chute etc.
°Toutefois, le premier élément pourrait très bien, si je fais sauter la nasalité du A, provenir de gàm (pris de l'anglais game), désignant une partie (en une ou plusieurs manches), mais là, adieu charnière et mot-valise.




Tiens : un détail qui pourrait faire croire à une erreur d'inattention

Citation :
àt rood zojen = la route de la soie
à strad dyn Penzac-s = la route de Penzac...

mais qui n'en est pas une :
rood est une route dans le sens de "itinéraire", même si c'est pris de l'anglais bien concret road (pour l'itinéraire, les anglophones utilisent... route). Strad, bien concret, c'est la route sur laquelle roulent des véhicules, et c'est pris de l'italien (strada), lequel a donné, comme à-postériori direct : autostrad. Un à-postériori de synthèse était totalement inapplicable. Un dernier détail : rood étant un nom abstrait, rood zojen est tout-à-fait admissible, contrairement à strad zojen (une route en soie... euh... Suspect ).

L'uropi n'est pas en reste et on utilise aussi deux termes :
un concret : rad
un pour l'itinéraire : ruta, lequel est l'aphérèse de itiruta pour l'itinéraire.

À suivre.


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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyJeu 4 Avr 2024 - 19:16

Doj-pater a écrit:
Sunte = 100
* * * *

Cèrent, chez moi.

Où ai-je donc ramassé ce -èr- (alors que % se dit pourtant pœrcent) ? Là, j'dois dire que j'ai étiré ça pour ne pas faire comme en français, j'ose l'avouer !

À une période donnée, assez récente, d'ailleurs, c'est même passé par ċèrent*. Eh puis, j'en ai eu marre de l'affriquée. En fait, ç'a été plus compliqué que ça :

Avant la réforme du C : cèrent /'t͡sɛʁənt/
puis ċèrent /'t͡sɛʁənt/
et maintenant cèrent /'sɛʁənt/.

Là où il n'y a eu aucun changement, c'est pour les multiples, jusqu'à 900 ; puis 1200... 2300... :
tinèrent... novèrent... tinœsaṅd* tinèrent etc.

Bref : cèrent est un nom mixte.




*Le È enfonce le clou sur l'aperture. Devrais-je supprimer la nasalisation du A ? La suite au prochain numéro, quand Dopa nous parlera de tilie (1000).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyVen 5 Avr 2024 - 17:53

Public

En uropi, pour toutes les acceptions, il y a l'adjectif publiki et le nom commun publik.

publiki serviz = service public
be publik = en public.

L'aneuvien fait appel à deux adjectifs pour cette traduction, le premier, publig, est, en gros, le parasynonyme de "officiel, d'État" ou peu s'en faut, et on a, par conséquent :
publige særvide = services publics
publig pòtaṅt = pouvoirs publics
publig fœṅktyn = fonction publique
publig dak, publig kad = homme, femme publique (députée, mairesse, PDG d'entreprise publique, ministre...).

Le second, poblig, est plus vague, et donne les syntagmes suivants :
Eg vel poblige diskúlpese! = Je veux des excuses publiques !
àt poblig veg = la voie publique
poblàtryne = WC publics
ùt poblig oplokùcyn = un débat public
ùt poblikad* = une fille publique.

Le nom, lui, est poblik (déclinable) :
probidan nit poblix gektáp = chantier interdit au public
ingent pobliken = entrée du public.


On a, bien sûr, quelques dérivés :
publizad = pobliktyn = publication
publizo = poblikes = publier.
Par contre j'ai oublié "publiable", qui donne publizli en uropi°.
Y a bien publicid pour la publicité, en uropi, par contre, là, je fais appel à un radical complètement différent, à-postériori, lui aussi : reklaam ; rien à voir avec le verbe "réclamer", qui donne skareg (à-priori).

*Par souci d'équité, on trouve également pobligdak pour le même usage. Le G est avalé par le K, mais pas par le D. Peut-être parce qu'il y a plus de prostituées que de prostitués ♂ ; mais en fait, c'est surtout par le fait que [g] et [k] sont les deux versions (voisée et non voisée) d'un point et d'un mode d'articulation commun pour deux consonnes.
°Peut-être poblidar, va savoir...

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyDim 7 Avr 2024 - 11:50

Je n'ai rien à rajouter, sauf peut-être "fille publique", expression qui ne s'emploie pas en Uropi: prostituta
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyDim 7 Avr 2024 - 21:37

Doj-pater a écrit:
Je n'ai rien à rajouter, sauf peut-être "fille publique", expression qui ne s'emploie pas en Uropi: prostituta.
"Chez moi", c'est plutôt une manière de plaisanter, en somme. Histoire de bien enfoncer le clou sur "au service (sexuel, notamment) du public".

Doj-pater a écrit:
Verna - le printemps 


L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 Verna211

Chose assez marrante, quand même, c'est qu'on a un "paronyme" castillan (verano) qui donne... l'été.

En fait de printemps et d'été, y a deux noms, en aneuvien, qui ont un même suffixe, l'un dépendant de l'autre : y a estyv pour "été" (penser au français "estival"). J'ai gardé -yv, et je l'ai collé au radical du verbe ræs pour "pousser, croître, grandir", ce qui a donné ræsyv pour la saison où on peut se rendre compte que les végétaux croissent (surtout les feuilles et les fleurs) ; pas à vue d'œil, quand même ! Un nom à peu près mixte, en somme.

Pour "printanier", j'ai, jusque là, ræsyven (à ræsyvene lyzhe = les pluies printanières), mais je m'demande si j'vais pas y ajouter ræsyvon :
ùt ræsyvon wæder = un temps printanier (en plein mois de juillet, en Aneuf, ou en plein mois de janvier, en France) ;
ùt ræsyvon mihet = une tenue printanière (short & chemise à fleurs) etc.

Un truc, quand même, comment l'indo-européen *wesr- peut-il donner garun ? Ça r'semb'pas tell'ment, non ?

J'ai vu que "printemps" se disait primavera en espagnol et en portugais. Comment y s'débrouillent au sud des Amériques (hémisphère sud) où le printemps est la troisième saison du calendrier ?

Là où les anglophones ont fait fort, au niveau de l'homonymie, c'est justement pour spring, la saison qui saute comme un ressort, pour eux, ça coule de... source. De quoi en faire de belles... saillies (pas celles des bêtes de la ferme... encore que...).

Seuil

Tradòr en uropi.

Chez moi, y en a deux, à-priori, ou peu s'en faut, y a tép, qui signifie aussi la marche (d'un escalier) mais aussi le pas, non seulement du même escalier, mais aussi entre le plancher d'un train et le quai :
or rœdhit ni tépev las usgænun à strægnev (en plus, ça rime) = attention à la marche en sortant du train. Pas confondre avec tep = que, pas loin de l'uropi te.

J'ai aussi rul, lequel signifie également "perron" (attention, peron, c'est un quai, pompé au russe, au suédois, au roumain, au lituanien...), ou bien le pied... d'une montagne (piémont) ou d'une courbe (analyse mathématique).

On a chacun nos manques : t'as oublié "perron", j'ai oublié "bienveillant". Cogitons.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyLun 8 Avr 2024 - 12:45

Bienveillant

J'ai réfléchi... et j'ai pensé à la compression du calque de l'uropi (bunvoli), à savoir : loot/vel/on, le -on étant ici le calque du -I. Loovlon° marche plutôt pas mal. La bienveillance (bunvolid) donnerait chez moi loovlet (pas confondre avec l'anglais lovely). Y aurait même l'adverbe, qui remplacerait le syntagme lourdingue kœm loovletev (avec bienveillance) et qui donnerait loovletas (bunvolim, en creusant un peu), pour le rarissime "bienveillamment"*.

'Videmment, s'y a "bienveillant", y a aussi son contraire : "malveillant".

Là, j'dois me rabattre sur un paronyme-antonyme, j'aime pas trop ça, mais j'peux pas trop faire autrement, en me disant qu'y a suffisamment de différence, à la diction, entre une spirante (L) et une occlusive (D). Comme loovlon vient de lood et loot, doovlon viendrait de dool (anacyclique de lood) et doot. Itou pour doovlet et doovlas. L'uropi s'en détache mieux avec malvoli.

Ar dorar nep æċ elipròdas do doovlas = Ils n'ont pas fait ça par imprudence, mais par malveillance.


°Y a le paronyme lolívon ("courtois"#, j'ai pas vu dans le Vordar). Les dérivés se construisent de la même manière : lolívas & lolívet, mais pas l'antonyme neklívon = discourtois. Toutefois, possibilité de remplacement par eljívon, affaire à suivre.
*J'croyais qu'il existait pas... mais si ! Da ere loovlas ea volœmbas làqyl ed franerdax.
#Toutefois, dans les deux premiers sens, j'aurais plutôt robon, pris de roba ("cour", dans un sens proche : faire la cour).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 13 EmptyMar 9 Avr 2024 - 13:37

Dopa a écrit:
> trastepo = changer de train, trastepad = correspondance.
... ou de bus.

Chez moi, ça donne Or kaṅvest strægens Juvisy-v = Changez de train à Juvisy, s'il s'agit d'une correspondance d'une ligne vers une autre ligne avec le même moyen de transport ; ça rejoint un peu cette phrase : la kaṅves nep hippos iliv ùt raasen. = On ne change pas de cheval au milieu d'une course.

Par contre, si la correspondance implique de changer de moyen de transport, le verbe est kares* :
Or karest dyn àt bus 144 Jean-Jaurès-avnùv = Changez pour le bus 144 avenue Jean-Jaurès.

Bientôt, une inter sur ce verbe.


*Autrefois : karen. Cette correspondance-là, c'est kart.

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