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 L'aneuvien, le psolat et l'uropi

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMar 29 Nov 2022 - 10:57

Allleïï ! La dernière ligne droite :

Ke kodavì to de vespjèd ?
Quadù gèvna ni os ber ċeenum?
Qui t’a offert le dîner ?

Kamole dreve av tu planten in de gardin ?
Keder tændese ep o pỳra in àt hortev?
Combien d’arbres as-tu planté dans le jardin ?

Kamole vase biri pivì tu vespeni jesta ?
Keder vase cervoozen ep o beva sàrnebav?
Combien de verres de bière as-tu bu hier soir ?

kan pragì tu a ti frama veno ki tu a Paris ?
Tev ep o requèda ni ed drœgkaż pùzun kœm Paris?
Quand as-tu demandé à ton amie de venir avec toi à Paris ?

Av ne tu oblasen usfalim telefono a de skol ?
Nep o olvynda per adýtev ruvun à skools?
N’as-tu pas oublié par hasard de téléphoner à l’école ?

Av ne tu jok iten ap ?
Neprén o pùza?
N’es-tu pas encore parti ?

Dutì tu ci pater vizo di film ?
Ep o liyda ed padhes kan vedjun æt filmes?
As-tu emmené son père voir ce film ?

Av vu laven vi dante for ito a led ?
Ep o wacha vod toshese aṅt pùzun sœvos?
Avez-vous lavé vos dents avant d’aller au lit ?

Av vu koraden co ito vizo de medikor ?
Ep or coṅda ni kas veratun àt medíkdus?
Lui avez-vous conseillé (à elle) d’aller voir le médecin  ?

Av vu rumenen dasko Daniel ?
Ep or menreka ihròpun Danjels?
Vous êtes-vous rappelé de remercier Daniel ?

Kamole denie av tu lesten a Robert ?
Keder dineren ep o gema ni Robertes?
Combien d’argent as-tu prêté à Robert ?

Moz tu dezo mo is de post av avenen ?
Ep o pòten dik ni es tet majàl pàteza?
Peux-tu me dire si le courrier est arrivé ?


Bon, évidemment, j'ai eu des hésitations dans ces deux séquences de traductions, ne serait-ce que pour le sens de certains verbes. Par exemple, pour "voir", je m'en suis tenu au mot-à-mot en uropi, langue que je maîtrise moins que l'aneuvien (c'est dire !). Du coup, j'ai mis vizo. Mais "voir le médecin" se traduit-il comme "voir un paysage, voir la vie en rose, etc." ? Pour "combien d'argent", je me suis rapp... souv'nu que denie était toujours au pluriel, et que kamol s'accorde (alors que, chez moi, keder est invariable).

La question essentielle de ces question, c'est évidemment si on doit mettre le parfait ou le passé. Pour ça, j'dois dire qu'en uropi, j'ai eu des hésitations, et j'compte sur toi pour rectifier les mauvais choix. Chez moi, la forme en -A a clairement valeur à la fois de parfait et de passé, et comme c'est une conjugaison d'un seul tenant, elle prend pas mal le pas sur celle en -Ă qui nécessite un diacritique en plus (et pourtant, quand on voit ce qui a failli s'passer, on voit qu'on a évité l'pire).

Dernière (provisoire) petite question, concernant la ponctuation : faut-il systématiquement une espace devant le ? en uropi (comme en français) ? Y m'a semblé que oui, en consultant le Vordar. Pas chez moi, su c'coup-là (aissi), j'ai suivi l'école anglaise. J'en avais marre de voir des signes de ponctuation en début de ligne, alors...

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MessageSujet: Visite(r)...   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMar 29 Nov 2022 - 19:58

... "voir" et "vue".

Pour "voir", y a vizo en uropi, pour ce qui est de percevoir au moyen de ses yeux ; mais aussi, semble-t-il, pour le reste, car je n'ai vu que ce verbe dans le Vordar, encore que Dopa m'ait écrit (correction de traductions de phrases) que vizito pourrait aller aussi, pour "voir" (rendre visite à) quelqu'un. Ce verbe est pris du supin (VISVM) de VIDEO.

Pour "voir", au sens propre, j'ai vedj (-a, -ía), qui est une déformation de VIDEO (tiens donc !). Sinon, par extension, j'ai sygen, dans le sens de "se rendre compte que, voir venir" etc.

Et j'ai aussi veraten, lequel signifie aussi "visiter", dans le sens de "rendre visite à", DANS LES DEUX SENS :
Medíkdak veraten upòmduse = le médecin visite les patients
Ka deva veraten ù toshkùrdus = elle a dû voir un dentiste
Àt erkàpkad vel veraten os = La patronne veut te voir.

Cette visite-là, c'est verad, et ses visiteurs, c'est veradur.

Et puis, il y a la visite du musée, des châteaux, de l'entreprise, du parc, et j'en passe. Cette visite-là, c'est vedjad, le verbe, c'est vedjaren* (-na, -éna), et ceux qui suivent le guide (ou qui font une visite libre), c'est vedjadur. Ceux-là rendent (par exemple) visites aux statues. Vedjaren est évidemment, un dérivé de vedj, tout comme vizito est formé de ito vizo (aller voir). Veraten, par contre, est un à-priori.

Pour finir, la vue.

Celui des sens qui permet la perception par les yeux, c'est vet ; on a vizad en uropi. L'uropi a une précision en plus de l'aneuvien, entre "je la connais de vue" et "elle a une vue médiocre", tout du moins, dans ce sens.
Ce qu'on voit (d'ici, on a une belle vue), c'est spek en uropi, et vedjet en aneuvien.

Et y a... tout ce qui ne se voit pas. Là, l'aneuvien dispose de syget :
pirm sygetev = à première vue
da hab sygeċe àt poctes én = il a des vues sur le poste.

Phrases venues du fil de l'uropi :
Eg dem ăk leg
Eg pùzun dem legun.




*Alors que vedj se prononce /'vɛɟ/, on s'arrange, autant que possible, pour que les syllabes de vedjaren aient une attaque consonantique, ça donne donc /'ve.ɟɐ.ʁən/. Mais bon, des fois, le découpage syllabique aneuvien peut être capricieux, c'est bien dommage pour ces pauvres E et O non diacrités dont l'aperture en dépend. Mais au moins, comme ça, le E de vedjaren se prononce comme celui de veraten, c'est toujours ça d'pris.

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Dernière édition par Anoev le Jeu 8 Déc 2022 - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Après le parfait, le présent   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMer 30 Nov 2022 - 12:39

En uropi, la forme se + participe est vraiment utilisée pour enfoncer le clou sur la durée d'un processus continu. Ce qui n'est pas le cas en aneuvien, du reste, dans cette persolangue, le verbe ere n'apparaît pas... au présent (et à l'imparfait, il n'apparaît que sous la forme d'une particule invariable).

En uropi, pour dire "il travaille depuis trois heures" (durée), on a le choix entre :

he vark dod tri hore (rien d'extraordinaire)
he se varkan dod tri hore (durée exceptionnelle pour un tel travail).

En aneuvien, comme en anglais, le participe est de mise :

da warkun devèr tern hoψeve = he has been working for three hours*.

Dans le cas d'un procès itératif, l'uropi et l'aneuvien se retrouvent avec le présent de l'indicatif :

lu vark dod trides jare = ar warke devèr ternek jàreve = ils travaillent depuis trente ans (on peut quand même supposer qu'ils s'arrêtent régulièrement !).*


La forme progressive est d'autant mieux utilisée en aneuvien que, contrairement l'anglais et à l'uropi, elle est en un seul morceau :

a lizhun devèr ùt hoψev = je liuv dod un hor = il pleut depuis une heure
a lizhun devèr tern deawe = je se liuvan dod tri dias = il pleut depuis trois jours (sans discontinuer)
a lizh devèr tern deawe = je liuv dod tri dias = il pleut depuis trois jours (averses intermittentes).
Pour la première des trois phrases, le temps (ou plutôt le mode) n'est pas le même entre les deux langues.

Dopa a écrit:
Là, on voit bien la différence entre l'Uropi et l'anglais: surtout au présent: I'm going to bed = i it a led
ou: It's raining = je liuv
Le problème, c'est qu'en anglais, la forme going to est utilisée dans deux cas d'figure :
devant un nom : c'est un présent progressif de to go avec un complément de destination ;
devant un verbe, c'est le futur proche (I am going to sleep), traduite
en uropi par i ve bepru sopo ou i se po sopo ;
en aneuvien par eg ăk sliyf.

Pour "ils allaient dormir" ça donne
en anglais : they were going to sleep ;
en aneuvien : ar ăk sliyfar°;
et en uropi : lu sì po sopo (j'présume).



*En plus, en anglais, on a cette marque de fabrique qui est le progressive present perfect. À vérifier quand même si ce temps est utilisé aussi bien pour un aspect progressif (ce qui pourrait sembler normal) que pour un aspect itératif.
°-Ă- possible sans nuance de sens, question de concordance des temps : Ar ăk sliyfăr kortep à telefon driynă = ils allaient dormir quand le téléphone sonna.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyJeu 1 Déc 2022 - 0:04

Dopa a écrit:
Pour les 3, on emploiera la forme durative, car il s'agit de durées même s'il y a des arrêts intermittents.
Je se liuvan dod un hor, tri dias, un mon
Par ex. le train roule depuis 2 h (même s'il y a des arrêts… et ils sont nombreux !)
De tren se faran dod 2 hore.
Effectiv'ment, on n'a pas le même raisonnement à c'propos. En aneuvien, un présent progressif est employé, dès lors que le procès est simplement en cours* :
Or nep iprtúnit kas, ka spiysun = Ne la dérangez pas, elle mange.... qu'on pourrait même d'ailleurs compacter en économisant un pronom personnel : or nep iprtúnit kas spiysun. Seul problème : certaine verbes ne s'accommodent pas du tout des temps progressifs, pour des raisons sémantiques, ou pour éviter des à-peu-près regrettables : làjden, klim, misen, ekben, ere etc. Mais ça ne veut pas dire que ces verbes ne peuvent pas se conjuguer au participe.

*Du reste, le présent progressif a ceci de commun avec le passé (parfait) en aneuvien, et qui les différencie, aussi bien de leurs équivalents dans pas mal d'autres langues dont l'uropi : ce sont des temps conjugués en un seul  morceau : e spiysun = je-suis-en-train-de-déjeuner ; e spiysa = j'ai déjeuné.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyVen 2 Déc 2022 - 21:06

UROANVUROANV
aniaplasoerliym
be_ adbrekoskriċe
cekacelosùbe, cæle
deàtdavogèven
eke ùt olygeldo adùve
fordevèr, aṅtfeloaċen
gon obgeno natyv
hadashaisomisen
ininitogæn, pùze
jeajedoinzh
kaquakopokov
luarleʒochar
ma esmeno dœm
ne nepnemo gœnes
od franoproopen
po pœrpivo bev
ru rorenoklatàk
sim sedosedjan
te tepteno tenj
us ùsusklaro drintel
vu orvadoaṅd
wo quavwicozhrep
za dærzelo velyn
ʒa lóm ʒudo légen
De quoi on se rend compte dans ces deux premières listes ? C'est que dans ces deux langues à première vu si dissemblables, on peut trouver des points communs, y compris d'ailleurs là où on ne les attendait pas. Déjà la conjonction "que", qui se dit te en uropi et tep en aneuvien. D'ailleurs encore plus inattendue que ne et nep, pour la particule négative, qui est, en quelque sorte, une quasi constante dans beaucoup de langues indo-européennes*. Quant à in, commun aux deux, c'est sans surprise !

Par contre, la deuxième liste, celle des verbes. On ne trouve que trois radicaux communs°, pour "acheter, ouvrir" et "asseoir", mais on les trouve. Pourquoi ceux-là et pas d'autres ? Là, c'est le grand mystère ! D'autant plus que l'uropi est complètement à-postériori, alors qu'une poignée de verbes et de mots-outils aneuviens sont à-priori.



*À l'exception du grec, y semblerait.
°Et encore ! à peu près !

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyVen 2 Déc 2022 - 22:27

UROANV
almanym
bibkneg
cerkùr
diadeav
ernjàn
florgòla
gamlæg
horhoψ
iselneset
jarjàr
kostaq
luclug
matamadh
nasrhiyn
ojobaaj
picpisk
rajrex
sestafrànkad
temtemp
usìtùsgent
vodàq, wadr
wajeljàrl
zonaċoon
ʒinavaxènkad
Les noms ont bien droit à une page à part, non...

D'autant plus que là aussi, on trouve des ressemblances, certes (jar/jàr, oj, tem/temp), mais aussi des dissemblances qui n'en sont pas tant que ça (zona/ċoon, alm/anym, raj/rex, usìt/ùsgent, vod/wadr, mata/madh). Les véritables dissemblances entre les deux langues se trouvent notamment dans certains éléments vocabulaire humain, puisqu'on a frànkad pour sesta et vaxènkad pour ʒina : là, c'est manifeste. On a aussi kneg (rus.) pour bib (hln.), eljàrl pour waj, sans oublier l'à-priori gòla pour le latiniste flor.




Ou presque... car voici la fin :


UROANVUROANV
ap abaltivad
beòpiténbelryln
cevimpirmalascojxadăn
dalteldarkyq
ekvosolfètasegliiquæl
fendimkœnadasfrijkold
gonimantoasglajzhovon
hastimrĕchasholhoog
iniaitínirgeniyrrev
jestasàrdawsjunjœng
kim ?kóm?kurtikort
lanimpaṅsaslongilœng
majplusmatitljutj
nizlownovinev
ophoogasobvizioronvéron
penlaakaspolenlakis
revosfætasregwep
samtœlassenigeron
tiomòlrecerttristisnaṅs
usiaitùsuziutil
verimverydasveriveryd
wajimdysàrlaswarpoar
ziiyrzeloszhelon
ʒivimlivasʒivilivun
J'dois quand même avouer que les adverbes m'ont donné quelques mètres (façon de causer) de fil à r'tordre. On s'en rend compte dès le premier, mais c'est pas fini ! Ainsi, malgré la liste, je n'ai pas trouvé ʒivim dans le Vordar. Or, alive est, sauf erreur de ma part, un adjectif (dead or alive, comme dans les westerns). J'ai essayé de me rabattre sur "vivement", mais j'ai pas trouvé davantage. Du reste, pour "vivement", y aurait, évidemment (j'l'ai trouvé, çui-là !) deux sens :
  • ʒikim pris de ʒiki (la jeune femme retira vivement la main de son voisin de sa cuisse*)
  • Pour "vivement lundi", là, j'ai un trou en uropi, mais pas en aneuvien, où j'ai espas, que j'compte bientôt transformer en aatas.


Heureusement, pour les adjectifs, c'a été un peu plus... cool (comme le Livarot).

*J'te laisse le soin de traduire.




Be  en uropi traduit plusieurs prépositions, et notamment "en, à" (lieu, temps) et "chez".

L'adposition aneuvienne ad est assez diférente, puisque
en tant que préposition, elle devance toujours un nom à l'accusatif (relex du latin), qu'il y ait mouvement ou non, et traduit "vers".
en tant que postposition, c'est une compression du latin APVD mais là s'arrête la référence. Le cas est très variable, comme l'indique le lien.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyDim 4 Déc 2022 - 13:58

Doj-pater a écrit:
Pour suranné, il n'y a pas de problème: uvejaren qui est un calque de suranné (lit. qui a trop d'années)
Pour vétuste, il y a à la fois l'ancienneté et la décrépitude: on pourrait avoir un adjectif composé comme vetikrumi de krumi (qui s'écroule, qui tombe en ruines), vetistruen (bâti dans les temps anciens ne veut pas dire qui tombe en ruines: ruini)
On a aussi à partir de krumi, diskrumi = décrépi, délabré

apreno veut dire expirer (pour un délai, pas une personne), oui, qui n'a plus cours, ça colle aussi.
Pour obsolète, j'aime bien le germanique peralden (al. veraltet, Nl verouderd, da forældet, sué föråldrad) l'idée est trop âgé, qui a mal vieilli…

senic c'est vieillot dans le sens un peu vieux, un peu dépassé, de même que vetic, c'est plutôt ancien, mais senuji, c'est franchement péjoratif: senuj = vieux schnock, vieux débris
J'ai encore de quoi faire, en tout cas, j'en ai quelques uns.

uvejaren = usjàran = suranné
vetikrumi = nechvòn = vétuste


Pour "désuet" (disiudi), j'ai - entre temps - réfléchi. Certes, je vais garder le radical oψol-, je vais changer les suffixes. Raison ? Pour moi, y a une petite différence, malgré l'idée générale commune entre les deux (plus d'usage courant) : "obsolète", c'est carrément dont l'usage pose plus de contraintes qu'il ne rend service. Bref : à se débarrasser en l'envoyant à la déchetterie pour recyclage. Avec "désuet", certes, on ne s'en sert plus mais il est possible qu'on le conserve, par attachement, comme les machines à vapeur, les lampes à pétrole, les machines à coudre à pédalier, le subjonctif imparfait* etc. Du coup, je pense à l'adjectif oψolis et au nom (désuétude) oψolynd.

*En français, du moins ; en aneuvien, y a pas d'souci à s'faire quant à l'usage !




Y a une phrase à laquelle je n'ai pas prêté attention sur le coup :
Dopa a écrit:
De tren se faran dod 2 hore.

Je suppose que c'est se rolan, parce que se faran, ça voudrait dire que ledit train serait à bord d'un ferrybôte, comme entre le Calabre et la Sicile, entre Helsingør et Helsingborg, ou comme jadis entre Calais et Dover. J'avais appris ça en russe, quand le professeur nous avait dit que eдить, c'était quand on se déplaçait à bord d'un véhicule, mais quand c'était le véhicule lui-même qui se déplaçait, идить revenait de mise ; ce qui me parait logique. Je ne sait pas si c'est la même logique avec l'allemand fahren ; je suppose que si ; si c'est pour l'automobiliste ou le voyageur d'un autre véhicule, fahren est de mise, de même que, par exemple, pour une voiture dans un bateau, ou même sur un camion-plateau. Je l'ai repris à mon compte pour gæn et faar, encore que gæn soit réserver aux animaux terrestres (humains compris), sinon, on aurait sjàdes (snivo) ou flóge (flevo). Le Vordar m'a laissé un peu perplexe.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMar 6 Déc 2022 - 15:11

Ni frami kate
Ed drœge gate
:

L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 Kat_ma11

-Ep ar reen vilime ese, ed neràp?°
-E kopres in ùt bókev* ea'r tyċe as.
-Loot! loot!



°Explication du verbe vilim : c'est une contraction, à un sage profane du verbe divlím (adorer un dieu, de div : à postériori, de "divin" pour "dieu", et l'aphérèse de klim, pour "aimer"). Le premier I a été décalé, par euphonie. Neràp, et non neràpdu, puisque d'une part, on l'utilise d'avantage dans sa forme vocative, comme ici, et que d'autre part, il s'agit d'un chat, et non d'un être humain. Beeen tiens !
*J'ai interprété : "un bac", puisqu'il n'y a pas de couvercle à la boîte. Celui-ci est remplacé par le diacritique.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyJeu 8 Déc 2022 - 12:43

En remontant (façon d'causer, puisque j'suis parti de la source) le fil Uropi 10, je suis tombé là d'ssus :
Doj-pater a écrit:
En composition dans desalden, pindesalden, nevdesalden, suntealden= adolescent, quinquagénaire, nonagénaire, centenaire… etc.
Ça m'a fait remarquer deux choses chez moi :

Je n'ai pas la traduction des noms et adjectifs finissant par "-génaire".

Je n'ai pas non plus "centenaire". Là, le nom a deux sens :
  • personne qui a atteint et qui dépasse une longévité de 100 ans.
  • centième anniversaire.


C'est sur le deuxième sens qu'est formé "bicentenaire".


Pour les premiers, je devrais m'en sortir sans trop d'écorchures et je pourrais avoir, par exemple

quategèron = kwerdesalden = quadragénaire
pentegèron = pindesalden = quinquagénaire
segegèron = sesdesalden = sexagénaire
...
novegèron = nevdesalden = nonagénaire

et continuer sur ma lancée :
cerengèron = suntealden = centenaire

mais aussi :
ternegèron = tridesalden = trentenaire
tinegèron = dudesalden = "vingtenaire"


degèron = desalden = teenager.

Les noms des personnes concernés par ces adjectifs s'obtenant, bien évidemment, en remplaçant -on par -du, -dak et -kad, beeen sûûr.

Sinon, on dira évidemment : ùt cerengèron tartúg = une tortue centenaire.

Maintenant, y reste à traduire "le centenaire de ..." (100e anniversaire). Et là, on en est presque au même point. Presque ? Oui : parce que j'ai bien trouvé dusuntjari dans le Vordar (avec un J juste derrière une consonne, chose peu courante en uropi), mais on ne trouve rien à "centenaire", où suntjari° aurait dû logiquement y figurer. Un oubli, sûrement.

Là, j'ai un cratère. J'étais persuadé d'avoir mis gerjàr (anniversaire) dans le Vordar et ne le trouve pas. Si ça s'trouve, je l'ai mis dans Idéolexique (†) et n'ai pas mis le Vordar à jour à ce moment. Un siècle se dit suntjàr° en uropi et centjàr en aneuvien, quel que soit le jour où il commence*. Le centenaire (anniversaire) pourrait s'agglutiner, chez moi, en centerjàr.


Main'nant, y reste un Question

Vais-je faire une distinction, comme on fait en castillan et en anglais, entre l'anniversaire d'un animal (personne comprise) et l'anniversaire d'un évènement ? respectiv'ment

cumpleaños, aniversario (cst)
birthday, anniversary (eng).

L'uropi, lui, le fait : genidià, jaridià.

Pour l'instant, gerjàr serait plutôt pour ce qui vit (animal, mais aussi végétal : arbre, notamment). J'ai trois possibilités :

  • soit changer tout (ger est mis pour "âge", jàr pour "an", ce qui, en somme, fait une surcharge un peu bizarre, mais bon ! on en a vu d'autre, y compris aujourd'hui, en français).
  • soit garder gerjàr pour les deux, ce qui serait la solution la plus simple, en la complétant au besoin (gerjàrdav = jour anniversaire).
  • Soit créer un autre nom pour les anniversaires commémoratifs d'évènements.



°Là, j'dois avouer que je sèche un brin : on a dusuntjari, mais du coup, j'me d'mande si c'est pas de l'adjectif dont il est ques.... Mais c'est bien sûr ! C'est même spécifié dans le Vordar ! Donc pour "une tortue bicentenaire", on aurait u dusuntjari skeldan et pour "une tortue centenaire", on aurait u suntealden skeldan. Là, y a quelque chose que je ne saisis pas bien. Il reste un Question : comment dit-on un bicentenaire (200me anniversaire), et de là, comment dit-on un centenaire (même remarque) ?
*Contrairement à jàret qui est, chez moi, du moins, une année calendaire, quel qu'en soit le calendrier (grégorien, scolaire, chinois, arabe etc.), c'est le seul mot aneuvien qui ait cette particularité.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMar 13 Déc 2022 - 0:30

Puisque, dans le fil uropi, on parlait de sorciers, de sorcières, de Moyen-âge et de religions, ça m'a fait penser à deux paires de mots, bien en vogue à cette époque, et encore main'nant, à savoir, pour la première paire : "médisance" et "médire" :

en uropi : malvòk et malvokad pour le nom ; malvoko pour le verbe.
en aneuvien : dolíkad pour le nom, dolík (-a, -ía) pour le verbe.


Pour "malédiction" et "maudire" :
maldezad pour le nom, maldezo pour le verbe, en uropi
dolíktyn et dolík (-ta, -téa) pour le verbe, en aneuvien.

On remarque tout de suite quelque chose : le changement radical entre les deux pour l'uropi, l'homonymie apparente en aneuvien. Pour le mal, l'uropi a pris mal, l'aneuvien a raccourci dool (mauvais, l'anacyclique de lood = bon). C'est pour le processus que les deux langues opèrent différemment : le radical dez- (dire) pour l'uropi pour la malédiction et le verbe qui lui correspond, le radical vok (parole) pour la médisance. L'aneuvien utilise le même radical : dik pour "dire". Alors, comment l'aneuvien s'en sort-il, du moins aux trois personnes du singulier du présent de l'indicatif, ainsi qu'au présent du subjonctif ? Eh ben par la déclinaison, pardi ! J'vais pas m'étaler ici, il y a une explication (dont les accents toniques sont à mettre à jour) dans la page des remarques du Slovkneg. Dolík pour "médire" s'utilise comme dysert (parler de) : avec un génitif en guise de COI (le verbe est transitif indirect, du coup, inutilisable avec cem : du coup, s'y a cem dolík dans une phrase aneuvienne, c'est par "être maudit" qu'il doit être traduit : or cem dolíkte ber hep gemtyneve! = Soyez maudits pour sept générations !). Dolík pour "maudire", eh ben c'est un verbe tout ce qu'y a de simple : c'est un verbe transitif direct et son complément d'objet est à l'accusatif, le plus logiquement du monde.

Er mir dolíkte æse qua dolíke orne = Nous maudirons ceux qui médisent de vous : au pluriel, comme au passé, à l'indicatif, les verbes ne peuvent pas se confondre ; itou au subjonctif passé (dolikía VS dolíktéa). Dolik est un mot-valise (j'allais pas m'priver d'ça !) dont la charnière est le D initial.

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MessageSujet: Le participe   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyVen 16 Déc 2022 - 15:00

Un mode assez fascinant, puisque dans pas mal de langues, il... participe aux conjugaisons des autres modes. Sa forme (flexion) lui permet également d'utiliser certains verbes (pas tous, et ça dépend des langues) en guise d'adjectifs, ès qualités, avec la possibilité de varier au comparatif et au superlatif1.

Le participe présent

Il est utilisé, entre autres dans la forme durative, avec le présent de l'indicatif du verbe so (être). La forme durative est, en quelque sorte, l'aspect progressif (anglais, castillan, aneuvien), où les uropistes enfoncent le clou sur la durée du procès. Dans une progression courante, sans notion de durée forcément marquée, la LAI indo-européenne aux étoiles a recours au présent simple (d'un seul tenant).

L'imparfait duratif utilise le même auxiliaire, mais au prétérit : :

Ce sì varkan = elle travaillait (pendant une durée notable).

On peut aussi l'utiliser en tant que gérondif, ou sous une forme non composée :

Neman hi fucel, he farì a cag = Prenant son fusil, il partit à la chasse.

L'aneuvien fait beaucoup de cas du participe présent (en -un), parce que dans cette langue, il n'y a pas de proposition infinitive. Plus encore, l'infinitif n'est utilisé que derrière certains verbes bien particulier, comme pòten, kàn, vel, dev, stĕ... mais pas les autres. Ainsi, on a

Eg vedjă ase pùzun = Je les vis partir.
Eg làjden làmyvun = j'aime voyager.


Le présent progressif utilise ce mode, mais à la différence des langues mentionnées, le verbe ere n'y apparaît pas, même dans sa forme la plus basique (•).

La nep iprtúnit es: e ċeenum = Qu'on ne me dérange pas : je dîne.

qui, du reste, peut être comprimé en la nep iprtúnit es ċeenum, toutefois, même si c'est plus court, on peut subir, avec certains verbes, une allitération gênante.

Il y a, comme en anglais, un imparfait progressif, la ressemblance de construction pourrait faire penser à une relex de cette langue, toutefois, ici, ere n'est plus le verbe à l'imparfait, mais la particule de l'imparfait utilisée avec n'importe quel verbe.

On a donc :

forme durative/progressive :
ka ere krajun = she was suffering = ce sì painan = elle était en train de souffrir
kar ere krajun = they were suffering = lu sì painan = elles étaient en train de souffrir.


avec adjectif verbal :
ka ere krajun = she was suffering = ce sì painan = elle était souffrante
kar erer krajune = they were suffering = lu sì painan = elles étaient souffrantes.

La forme durative peut être utilisée au conditionnel en uropi, ce qui n'est pas le cas pour l'aneuvien :

Ane di medikel, he sev jok painan = Sin æt medikùrav, da kjas reen kraj² = Sans ce médicament, il serait encore en train de souffrir.

Cependant, on a, dans les deux langues, un futur progressif (anv) ou duratif  (uro) :

je ve so slogan na trawan ses hore = a mir posgænun ese pavàr seg hoψeve = elle nous suivra pendant six heures.

Pour un procès qui démarre, y a, en aneuvien, ăk + le verbe au participe.


Le participe passé

Le participe passé est beaucoup moins utilisé en aneuvien qu'en uropi. L'uropi l'utilise pour l'aspect accompli, comme pas mal de langues indo-européennes (à l'exception notable du latin, du portugais et du russe, entre autres), ainsi que de la voix passive. Dans cette voix, l'uropi utilise le verbe vido (devenir) ; à l'aspect accompli, contrairement au français et (éventuellement à l'italien), il n'y a qu'un seul auxiliaire : avo.

I av venen, i av vizen, i av victen = e koma, eg vedja, eg vikta = VENI VIDI VICI = je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
de mus vidì jeden pa de kat = àt mooz cem inzhă per àt gatev = la souris fut mangée par le chat.


Le participe passé, en uropi, peut être utilisé en tant qu'adjectif verbal, ce qui n'est pas le cas en aneuvien, lequel dispose d'une flexion distincte :

Avan opren de dor, he itì us = Opuna à tœrs, da uspùză = Ayant ouvert la porte, il sortit.
un opren dor = ùt opan tœr = une porte ouverte.


Cependant, le participe passé peut être utilisé dans des formes assez inattendues, avec des particules, comme :

Tev ilidav driynă, er ere lóm kœnaduna spiysun = Quand midi sonna, nous avions déjà fini de déjeuner.
à comparer avec
Tev ilidav ere driyn, er ere lóm kœnada spiysun = Quand midi sonnait, nous avions déjà fini de déjeuner.

On peut avoir (nouveauté), un inchoatif passé, avec ăk avec un verbe au participe passé.

Et pour finir, un peu de science-fiction.

Les phrases en Georgia sont, bien sûr, à vérifier (et à corriger, si besoin s'en fait sentir).


Le gérondif

Un p'tit mot, quand même, sur le gérondif. Autant j'ai pas voulu utiliser le participe passé comme élément de conjugaison, comme expliqué ci d'ssus, autant je me suis servi de ces deux phrases-bateaux (euh !) pour justifier le gérondif :

Da chœlsă ed nùpkaż lægakun à xhipev = He calì hi maʒa stepan niz de nav = Il appela sa femme descendant du navire.
Stepan niz de nav, he calì hi maʒa3 = Da chœlsă ed nùpkaż las lægakun à xhipev = Il appela sa femme en descendant du navire.

Certes, j'ai relexifié un brin, mais je ne voulais pas non plus multiplier les flexions à l'envi (j'avais pensé un moment faire une flexion en -und, en référence au castillan gerundio, mais bon... s'y a une consonne derrière le verbe, bonjour les dégâts !).

Y a ça, aussi, au passé :

La kovuna nor tiyn, eg ekorèna4 = En en achetant que deux, j'ai économisé.

Le français utilise le présent, l'aneuvien le passé.

Je ne l'ai pas vu en uropi.

J'ai peaufiné l'inter le surlendemain.

1 Noger ikòrrodunere qua pòtunere = plutôt endurants que puissants.
2 Et non da kjas krajun.
3 Descendant du navire, il appela sa femme.
4 Petite gymnastique mentale pour ceux qui savent que la traduit aussi "on" et qui auraient peur de confondre. Il n'y a pas de forme personnelle avec un participe passé brut (sans particule), ça élimine déjà une possibilité peu probable. Main'nant, on prend la kovun nor tyn, eg ekorèna (sans la concordance des temps), ça voudrait dire quoi, mot-à-mot ? "on n'en achète que deux (on est en train de n'en acheter que deux), j'ai économisé". Vach'ment abscons, non ? Donc, en concordant les temps, on voit tout de suite qu'il s'agit d'un gérondif passé, bien plus compréhensible.

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MessageSujet: L'infinitif   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyLun 19 Déc 2022 - 10:24

Ce mode est avant tout, pour l'aneuvien, un mode pour présenter le verbe dans un dictionnaire. Point commun avec l'anglais, il est identique à l'indicatif présent (trois premières personnes en aneuvien, toutes sauf la troisième du singulier en anglais), différence : il n'y a pas du tout de particule (to en anglais). Ainsi, si on trouve un pronom devant un verbe, on est sûr d'une chose : ce n'est pas l'infinitif. Si c'est une forme sans flexion, ça peut être l'indicatif ou le subjonctif, les deux au présent. Un autre point commun avec ma langue du chat qu'expire (décidément !) c'est la possibilité de le trouver derrière certains verbes (liste dans le lien). On retrouve l'infinitif passé, identique à l'indicatif passé (trois personnes du singulier), mais encore moins utilisé que le précédent. Seul kàn semble compatible avec ce mode à ce temps :

Da ere kàn pùza dvon sàrdaw = Il pouvait être parti avant-hier.
Ar ep kàne vedja ese = Ils ont dû nous voir (ils doivent nous avoir vus).

C'est à peu près tout ce qu'on peut dire sur l'infinitif aneuvien.

En uropi, par contre, l'infinitif, qui dispose de la flexion en -O derrière le radical du verbe, a un usage nettement plus étendu, puisqu'en plus de son utilisation dans le dictionnaire (commun  à beaucoup de langues indo-européennes, à l'exception notable du grec actuel, qui fait appel au subjonctif), est utilisé

au futur inaccompli* et au futur antérieur (mais pas au conditionnel, contrairement à l'anglais)

Nu ve midjedo be destrì hore = Er mir spiyse hoψev dektern = nous déjeunerons à 13:00
Lu ve avo fenden de struja domòr = Ar mir kœnadar àt bynòψaż kràsdaw = Ils auront fini le chantier demain.

Comme on peut le voir dans ce dernier exemple, l'infinitif passé uropi, requis au futur antérieur, a, en lui-même une forme composée, ce qui rend le futur antérieur composé de trois éléments.

Le futur proche ajoute (en intercalant) bepru à la composition, l'aneuvien remplace mir par ăk :
Nu ve bepru vespjedo = Er ăk ċeene = Nous allons dîner.

Maintenant, les autres utilisations de l'infinitif (et des comparaisons avec les tournures aneuviennes utilisant une autre formule... ou non) :

Ce av autoritad : ce zav komando = Ka hab ogoareten: ka stĕ izhœṅd = Elle a de l'autorité : elle sait commander.
Ce se bosic : ce gus komando = Ka • ogoaron: ka làjden izhœṅdun = Elle est autoritaire : elle aime commander.

La proposition infinitive est présente en uropi, tout comme en latin, en, français, en castillan... et absente en aneuvien :
I av vizen la provado = los vi moverse = Eg vedja ase progun = Je les ai vus s'avancer.

*Pas question de l'appeler "futur simple", pas plus en uropi qu'en aneuvien ou en anglais, puisqu'il est en deux morceaux.

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MessageSujet: Les voix   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyLun 19 Déc 2022 - 13:31

Rien de particulier à dire sur la voix active*. La plupart des langues SVO (dont l'uropi, l'aneuvien, etc) traitant à peu près de même, à savoir une forme basée sur un sujet actant, un verbe, simple ou composée, et enfin (optionnel ou demandé) un complément.

Hi sesta av kopen u lokomotòr = Ed frànkad dan kova ù trakkovs = Sa sœur a acheté une locomotive.


Voix passive

Là, les deux langues s'écartent l'une de l'autre d'une manière notable.

L'uropi utilise la méthode de pas mal de langues indo-européennes, à savoir que le verbe du procès est au participe passé, précédé d'un auxiliaire, vido (devenir, voir l'allemand werden), lequel est conjugué au temps voulu. On fera donc bien attention de faire la différence entre la constatation d'un état (verbe so avec un adjectif verbal derrière) et celle d'un procès dont le sujet est patient :

de fent sì magim opren = la fenêtre était grande ouverte
de fent vidì opren pa de vint = la fenêtre fut ouverte par le vent.

L'aneuvien a une méthode complètement différente : le verbe du procès est conjugué comme s'il était à la voix active. Intercalée entre celui-ci (particule comprise si composé) et le sujet (lequel est un nom ou un pronom, qu'importe), la particule cem prise de l'adjectif cerem pour "passif" ou bien de cemet pour "passivité"), et ça donne :

à blàj cem opnă per àt fiynev (traduc ci d'ssus), face à àt fiyn opnă à blàjs (le vent ouvrit la fenêtre  Rolling Eyes ).

La voix passive aneuvienne est également utilisée pour traduire des tours comme :
Àt kovoos cem open hoψev nov = Le magasin ouvre à 9:00
Ær luke cem doot thóger° = Ces articles se vendent mal.

qu'on pourrait traduire (sauf erreur de ma part) en
De vendia vid opren be nov hore.
Di artikle vid pej venden.


Ce qui m'amène à parler de la voix pronominale, ou plutôt des voix pronominales, car le concept francophone renferme en fait, plusieurs réalités bien distinctes.

Les verbes dits "essentiellement pronominaux" ne sont pas de mise en uropi et ne le sont plus en aneuvien et sont traduits dans les deux langues par des verbes simples, intransitifs. Comme par exemple :
Lu av usvanen = Ar paamar = Ils se sont évanouis (ils sont encore dans les pommes)
Lu usvanì = Ar paamăr = Ils se sont évanouis (ils ont repris conscience), ils s'évanouirent.

Main'nant, voyons voir les autres voix dépendant de la diathèse pronominale :

la voix réflexive

Celle-ci est représentée par un sujet et un objet distincts grammaticalement (un nom et un pronom, ou bien deux pronoms) mais représentant la même entité (au singulier ou au pluriel), on a donc :


En uropi, le pronom personnel complément représenté par la version accusative de la personne du sujet
I viz mia inia = je me vois dedans
Tu av tia krinen ki un biskòk = Tu t'es peigné avec une biscotte.
Lu lav sia un vos po jar = Ils se lavent une fois par an.

Traductions supposées : je n'ai pas vu d'explication détaillée dans le Vordar grammatical (dommage).

L'aneuvien, pour la voix réflexive, utilise dem à toutes les personnes, et on a, par conséquent, pour la traduction des phrases ci d'ssus :
Eg dem vedj itín
O dem kœṁba kœm ùt worsetev
(avec une saucisse)
Ar dem wache ùt fætev per jàrev.

Comme pour cem, avec les compositions composées, dem est plus près du sujet que les particules verbales, pour le verbe considéré, évidemment :
Ar dem ere plàmsăr = Ils s'étaient blessés.

Dem dépasse largement de ses prérogatives de pronom personnel COD (et invariable), comme en témoignent ces phrases (dont j'aimerais bien connaître la version uropie) :
Da pùze fran dem ad omne nebave = Il part de chez lui tous les matins.
Egiψ dœm nep nor ni dem = Moi, je ne pense pas qu'à moi.

Comme pour les exemples ci dessus, on trouve dem après le verbe pour la voix concaténée, autrement dit quand un élément A agit sur B, lequel agit sur C, lequel ... etc. Voix notamment utilisée pour des verbes comme posgæn, posfaar (suivre) et autres représentant une suite, et où chaque élément n'agit pas sur lui-même, comme dans une voix réflexive, et où il n'y a aucune réciprocité, comme dans la voix du même nom :

Ar posfaarun dem, morfun ùt kàravans. = Ils se suivent, formant une caravane.

Une autre version de la précédente : la voix concaténée fermée, où il n'y a ni premier ni dernier, évoluant dans un circuit fermé :
Ar posfaarun dem ase in àt hiplasev. = Ils se suivent dans le manège.
À comparer avec
Ar posfaarun ase = Ils les suivent.

La voix réciproque

Celle ci concerne deux entités qui sont à la fois actantes et patientes du même procès.

L'uropi utilise l'adverbe unaltem, quel que soit le type de réciprocité (à deux ou à plusieurs) :

Lu vok unaltem dod tri hore = Ils se parlent depuis trois heures.
Liamem unaltem = Aimons-nous les uns les autres.


L'aneuvien utilise la particule aṁb, qui a la particularité d'être variable, aussi bien en syntaxe qu'en flexion. Utilisable aussi bien à titre indirect qu'à titre direct.

Ar aṁb lokùte devèr tern hoψeve
Er klimete aṁbe.

Ær tiyn ᴇstade aṁb dore xaψ devèr lóm cèrent jàreve = Ces deux États se font la guerre depuis bientôt cent ans.

Il y a une troisième version, plus rare, où plusieurs actants/patients sont pris deux par deux :

Ar nùpnăr aṁb tiyn heptawe itempan = Ils se marièrent à deux semaines d'intervalle.

De ces trois particules, celle qui est la plus "rigide" (ne change ni de place et est invariable) est cem, car elle ne représente qu'une seule diathèse, sans variante : c'est ni plus ni moins que la symétrique exacte de la voix active : le sujet est patient au lieu d'être actant. Ces trois particules peuvent être combinées avec le factitif, don malheureusement, je n'ai pas trouvé trace dans le Vordar grammatical : c'aurait fait l'objet d'un autre opus ici-même. Souhaitant qu'un uropiste vienne ici-même nous en parler. Histoire de pouvoir traduire notamment "il s'est fait servir une cuisse de dinde avec des petits poids". ce qui donne chez moi : da cem dora særv ùt bàlmes ivapen kœm pỳrpijene.

*La vraie, dans le style "le chat mangue la souris", et non "le magasin ouvre à 9:00", qui est une voix passive déguisée, comme on va le voir par la suite.
°Là, on peut toujours me dire qu'il y a une différence sémantique entre "ces articles se vendent mal" (peu conformes à la demande) et "ces articles sont mal vendus" (les vendeurs sont incompétents). C'est vrai. Sauf que c'est pas normal de faire porter la différence sémantique par la voix verbale, parce que dans les deux cas, les articles ne sont que les patients du procès, même s'ils sont la cause de la mévente. Je pense qu'on peut s'en sortir, non en changeant la voix verbale comme ça se fait en français, mais en manipulant la syntaxe, notamment au niveau de l'adverbe. On pourrait avoir, en aneuvien, ær luke cem thóger doot si la mévente n'est pas du fait des articles eux-même (incompétence de l'équipe de vente, par exemple), en éloignant l'adverbe du sujet-patient, pour bien montrer que la mévente n'est pas due aux articles eux-mêmes. Ça donnerait alors en uropi : di artikle vid venden pej. Mais est-ce que ça ne va pas mettre à mal les règles syntaxiques de l'adverbe uropi ? Dopa ? Bab ? J'aimerais avoir vos avis sur la question.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMar 20 Déc 2022 - 15:12

J'ai pas pu voir la suite de Beles kodàv  (Rylnert gevéra) : j'suis tombé sur Facebook.

Zhovon ɴàtyvet* alsy pœr os, ea pœr omnose.:
*Pompé au castillan Navidad, comme tu as pu t'en douter, n'est-ce pas. Ton inter m'a donné l'occasion de remettre le Slovkneg à jour ; merci. Avant, c'était ɴàtyv, comme "naissance", seule la capitale (petite, si disponible) faisait la différence : trop ténue.

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MessageSujet: Devoir... ou pas...   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMer 21 Déc 2022 - 13:58

Les différentes interprétations, en uropi et en aneuvien.

Le verbe "devoir" se traduit en uropi  par doʒo (Pas confondre avec la salle du judo (dojo), dont j'ai pas trouvé la traduc dans le Vordar ; j'crois pas l'avoir moi non plus) et en aneuvien par dev (-a, -éa). Jusque là, rien d'époustouflant. Ce qui change entre les deux langues, c'est les particularités d'utilisation de ces deux verbes.

Pour l'obligation, les deux langues ont cependant la même méthode, même jusqu'à l'utilisation d'un verbe à l'infinitif (cas général pour les verbes uropis, particularité pour certains verbes aneuviens) :

Un doʒ jedo po ʒivo = La dev inzh ber livun = On doit manger pour vivre.

Encore que... pour une obligation ponctuelle, l'aneuvien peut utiliser le verbe du procès imposé à l'impératif et se passe de dev : er pùzete ċyv = nous devons y aller ; allons-y.

Particularité de la tournure négative : En uropi, la particule négative ne se place derrière le verbe, comme pour les autres :

I doʒ ne oblaso mi klije =  Je ne dois pas oublier mes clés.

En aneuvien, le verbe dev a la traduction spécifique de "être obligé de". Par conséquent, eg dev nep olvýn med klavse signifierait "je ne suis pas obligé d'oublier mes clés" ( Rolling Eyes Rolling Eyes ). Pour bien spécifier que c'est "oublier ses clés" qui est proscrit, nep est postposé au verbe du procès concerné et on a eg dev olvýn nep med klavse (je dois ne pas oublier mes clés) : là, l'obligation subsiste, même si c'est une proscription.


Pour l'absence d'obligation, l'uropi a un verbe spécifique: nudo, pas l'aneuvien (cf ci d'ssus). Ainsi, on a

Ce s'in forad, ce nud° ne reno = Ka • lypadev, ka dev nep klatàk = Elle est en avance : elle n'est pas obligée de courir.


Utilisation avec la flexion conditionnelle -ev en uropi, avec kjas en aneuvien. Là, les deux langues se retrouvent et on a :

Tu doʒev stopo fumo = O kjas dev stop rœkun = Tu devrais arrêter de fumer.

Toutefois, en aneuvien, pour une demande polie ou un conseil bienveillant, on peut se passer de dev et mettre kjas devant le verbe du procès à l'impératif :

Dem kjas særvit = Sers-toi.

Le verbe peut aussi se mettre au conditionnel passé (regret, remords, reproche) :

Tu avev doʒen varno ma = O kjas devéa verhinden es = tu aurais dû me prévenir.

Par contre, pour présomption proche de la certitude, les deux langues s'éloignent à nouveau. L'uropi conserve doʒo, alors que l'aneuvien utilise kàn (pouvoir, en probabilité, entre autre), précédé de la particule, ici emphatique ep :

Lu doʒ av avenen, num = Ar ep kàne pàteza, itèmp = Ils doivent être arrivés, maintenant.

Par contre, si la quasi-certitude s'est effondrée, l'uropi ne change pas, doʒo se met simplement au passé. L'aneuvien perd ep :
He doʒì veno be pin = Da ere kàn kom hoψev pent* = Il devait venir à cinq heures.


°C'est pas fini, nudo a d'autres traductions ; et j'ai pas parlé de "falloir", qui se traduit en uropi soit par doʒo soit par nudo et en aneuvien par fàl. Bientôt ici.
*Éventuellement, on peut remplacer kàn par dev, si on veut y mettre une idée d'obligation.

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Dernière édition par Anoev le Mer 28 Déc 2022 - 23:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Devoir et falloir   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMer 21 Déc 2022 - 21:14

Pour en finir avec "devoir", on va voir un peu quand le complément n'est plus un verbe, mais un syntagme nominal.

Dans ce cas, l'uropi fait appel à un autre verbe : debo (penser à "solde débiteur").

Ce deb mo trisunte eurò = Elle me doit trois cents euros.

L'aneuvien ne change pas de verbe, et garde dev, dont le complément est à l'accusatif :

Ka dev ternèrent eurose ni es (traduc ci d'ssus).

De "devoir", on va passer au verbe "falloir" (autre verbe d'obligation ou de nécessité), dont les utilisations et les traductions sont différentes d'une langue à l'autre.

D'une part, en uropi, on retrouve les verbes doʒo et nudo. ATTENTION ! ces verbes ne peuvent pas être conjugués de manière impersonnelle ! Donc pas de tournure avec je dans le genre je doʒ te he paj pour "il faut qu'il paie". Par contre pour des tournures plus impersonnelles comme "il faut servir son pays", on a droit au pronom impersonnel un : un doʒ servo si land. Nudo, c'est "avoir besoin de", et on a, pour traduction :
Ce nud du mese = Il lui faut deux mois, elle a besoin de deux mois.

Le verbe aneuvien fàl a deux syntaxes possibles :

une impersonnelle, s'il y a un verbe (à l'infinitif) derrière :
A fàl særv ed laṅdes = il faut servir son pays.

Contrairement à dev, la négation est juste derrière le verbe fàl :
or dev adíp nep àt wỳt dùltes = vous ne devez pas chevaucher la ligne blanche (cf. inter précédente)
a fàl nep adíp àt wỳt dùltes = il ne faut pas chevaucher la ligne blanche.

Un tour comme "il vous faudra faire attention" n'est pas possible en aneuvien, puisqu'un verbe à l'infinitif ne peut pas avoir de sujet ; on s'en tire donc de ces deux manières suivantes :
a mir fàl tep or mir rudh° = il faudra que vous fassiez attention
or mir dev rœdh = vu ve doʒ pocero = vous devrez faire attention.
Dans cette dernière tournure, l'aneuvien et l'uropi se rejoignent.

Par contre, s'il s'agit d'un syntagme nominal (il vous faudra une montre, il me faut trois cent euros...), la tournure est totalement inversée, et le syntagme nominal (la montre, les sous...) devient sujet du verbe, lequel n'est plus impersonnel :
Ùt hoψat mir fàl ni orse
Ternèrent euror fàlle ni es
Æt kĕ • rec nĕchlyrt, ka fàl ni es
= Cette fille est trop vilaine, il me la faut.

En guise de parasynonyme (mais avec une syntaxe plus "traditionnelle"), le verbe nuzhère (avoir besoin de), lequel est la traduction conforme du verbe uropi nudo :
eg nuzhère hroonen* = i nud tem = J'ai besoin de temps.


°Si le verbe fàl peut précéder (sans rien entre) un verbe à l'infinitif, le verbe d'une subordonnée conjonctive COD est au subjonctif.
*Dans cette phrase, le complément est au génitif uniquement parce qu'il s'agit d'un partitif, sinon, l'accusatif suffit : ar nuzhèrer nep ùt gyrs ber dervèlun = Ils n'ont pas besoin d'une ère pour se décider (en fr. : cent-sept ans).

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyJeu 22 Déc 2022 - 21:11

Doj-pater a écrit:
... et avoir besoin de nudo (de l'ang. need, russe "noujen, nado")
Pour ça, on a (du moins, pour le russe), une origine commune, même si nos verbes ne sont pas vraiment ressemblants. Chez moi, nuzhère est un verbe à-postériori, pris de deux origines différentes :
  • нужда, ну́жно (besoin, il faut), via nœzh pour "besoin", lequel a donné nœch (panne1 : quand on est en panne, on a besoin d'assistance).
  • le verbe (bien connu) ere, pris du latin ERAM pour "j'étais".
À noter : le verbe nuzhère ne se conjugue pas comme ere². Er nuzhèrer signifie (normalement) "nous avons besoin", et pour "nous avions besoin", c'est er ere nuzhèrer, tout simplement, comme pour les autres verbes. Le complément, comme dit plus haut, n'est au génitif que s'il s'agit d'un partitif, sinon, c'est l'accusatif qui s'y colle : er nuzhèrer àqun ea ùt doms = nous avons besoin d'eau et d'un domicile.

Les notes de bas de page font plus de lignes que le texte principal : c'est tout moué, ça :

1 Avarij en uropi (je suppose que ça traduit aussi "avarie", que j'ai pas trouvé dans l'Vordar3) ; toutefois, ap uzad (hors d'usage) pour "en panne"4.
2 À noter aussi : le subjonctif parfait est nuzhéra ; il ne se distingue de son homologue à l'infinitif que par le sens du diacritique (et la fermeture du [e] qui en découle) et de l'indicatif par ce même diacritique et l'invariabilité :
ar nuzhèrar brœṅden = ils ont eu besoin de pain
riktyep ar nuzhéra nepjó ese = jusqu'à ce qu'ils n'aient plus eu besoin de nous.
Celui de ere est (cf. lien) eréa, régulier, donc.

3 Et que j'ai pas non plus non plus dans le Slovkneg, j'dois t'avouer ! Mais la le lièvre soul'vé est gros comme un brontosaure, car si "avarie" et "avarié" sont proches étymologiquement, pour le sens, y a comme une différence notable ! On dira "y a une avarie à l'inducteur", mais pas "l'inducteur est avarié". Par opposition si "ces fruits sont avariés", y a pas d'avarie à réparer : y sont à j'ter ou à donner aux cochons" (pauv'bêtes !).
4 Détail intéressant : ap usad ne vaut que pour l'engin concerné. Pour "je suis en panne d'essence", c'est i staj ane benzin ; et ce n'est pas le moteur qui parle, mais son utilisateur. Chez moi, nœchev, ça vaut pour les deux : l'appareil ou celui qui s'en sert. Y a bien aussi ùs usadev, mais là, y a plus rien à réparer, plus rien à sauver : bon pour la déchetterie.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyVen 23 Déc 2022 - 14:35

Doj-pater a écrit:
Tu vas chercher bien loin ce que l'on a sous les yeux ou à portée de la main:
je vais manger, esp. voy a comer (...)
Sauf que là, il s'agit du futur proche, du moins, dans les langues ci d'ssus.
Dopa a écrit:
ang. he will eat, al er wird essen, Nl hij zal eten, sué han ska äta

I ve jedo est plus proche de celles ci d'ssus que des précédentes.

Chez moi, le futur "conventionnel"* et le futur proche (et même le futur immédiat) sont construits de la même manière, mais avec des particules différentes, ça donne :

i ve jedo = eg mir inzh = je mangerai
i ve bepru jedo = eg ăk inzh = je vais manger
i s'po jedo = e dhep inzh = je suis sur le point de manger.
i ve avo jeden = eg mir inzha = j'aurai mangé

Main'nant, il y a les variantes, qui laissent des sacrées surprises :

i sì po jedo = eg ăk inzhaă = j'allais manger, j'étais sur le point de manger.
...et là, on s'échappe complètement (à traduire en uropi par tes soins) :
eg mir inzhă = j'avais mangé (dans le futur)
eg mir inzhuna = je mangerai (dans le passé)
e dhep inzha = je viens de manger
e dhep inzhă = je venais de manger.
eg ăk inzhun = je commence à manger
eg ăk inzhuna° = je commençais à manger...
pas de dhep avec le participe (mais j'y cogite).

L'idée étant d'avoir le plus de combinaisons possibles avec le moins de mots possible. À la voix active, je plafonne avec une particule et un verbe, celui-ci étant variable en temps, en mode et en nombre (ce qui laisse un nombre de flexions très limité ; j'ai moins de flexions que dans les langues romanes, et moins de mots que dans les langues germaniques et l'uropi). Seul petit regret : quelques petites dissymétries, mais bon, j'pouvais pas faire autrement, sinon l'ensemble aurait été d'une complication à l'extrême ; j't'ai épargné le subjonctif ; j't'ai épargné aussi (mais là, j'avais rien, j'l'avoue) des tournures alambiquées du style "je venais d'être sur le point de finir de manger"  Shocked  Shocked  Shocked .

Bientôt : comment traiter un procès itératif ?




*... que je ne peux pas appeler "futur simple", puisqu'il est, comme en anglais et en uropi, en deux morceaux.
°Et ni eg ăk ere inzhun ni eg ere ăk inzhun : on ne met jamais deux particules de même nature ensemble (ça empêche bien des hésitations : laquelle mettre en premier ?). Par contre, on peut avoir àt ajoelkad cem ăk inzhuna per àt lobev (l'aïeule était sur le pont d'être mangée par le loup, d'après Ch. Perrault).

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MessageSujet: Expression des procès itératifs   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptySam 24 Déc 2022 - 12:40

Le présent de l'indicatif aneuvien exprime, du moins sauf contre indication, un procès itératif ; en ça, la langue à l'étoile tricolore a suivi l'école anglaise.

Ar spiyse hoψev dektin = ils mangent à 12:00.

On remarque que ce verbe se situe dans une proposition indépendante, comme c'est souvent le cas ; c'est aussi le cas avec une proposition principale et certaines subordonnées, selon le contexte :

Tev eenposilav prukes, da robe nexàvkaże = Quand vient le mercredi après-midi, il courtise les petites filles.

Toutefois, le présent de l'indicatif ne sert pas uniquement à exprimer des procès itératifs. Il remplace notamment
-l'imparfait de l'indicatif (fr) ou le prétérit (eng) dans des propositions conditionnelles exprimant une éventualité :
tet ar kome nep, eg mir pùze elikúman kinos = S'ils ne viennent pas, j'irai au cinéma tout seul
tet ar kome nep, e kjas pùze elikúman kinos = S'ils ne venaient pas, j'irais au cinéma tout seul.
Remarque : le temps de la proposition subordonnée conditionnelle aneuvienne ne change pas : la nuance est portée par le temps et le mode du verbe de la proposition principale.
-le présent du conditionnel lorsqu'il exprime un futur relatif au passé :
eg ere terád tep ar pàtezer nep pirme* = J'étais certain qu'ils n'arriveraient pas les premiers.


Par contre, un procès en cours, quelle que soit sa durée (contrairement à l'uropi) est exprimé par le participe... sans le verbe être (•), contrairement à l'anglais :
Ka dyvun devèr hoψev dekpent = elle plonge depuis trois heures... mais ka dyve monebav = elle plonge le lundi matin.

Un temps qui exprime à coup sûr un procès itératif (mais aussi un état, selon les verbes), c'est l'imparfait° de l'indicatif, exprimé par ere (particule invariable, tirée du verbe ere pour "être") :

da ere spiys rèpen ideme hoψeve = il mangeait toujours aux mêmes heures.

Ce temps n'est JAMAIS utilisé dans une proposition conditionnelle. S'il y a un imparfait dans une proposition conditionnelle, celui-ci est au subjonctif : tet ar ere hid strægens, ar kjas pàtez hoψev = S'ils prenaient le train, ils arriveraient l'heure.

Il n'y a pas de conjugaison spécifique pour le futur itératif, la forme mir + indicatif sert aussi bien pour une itération que pour un procès unique : e kogen das, da mir ipròves omne deawe; do oblóm ætev, da mir nep karqes àt rekòrdes = Je le connais, il s'entraînera tous les jours ; mais malgré ça, il ne battra pas le record.

Comment exprime-t-on spécifiquement une itération en uropi ? qu'elle soit occasionnelle ou habituelle ?

*Attention toutefois : le mode peut changer, selon le contexte : eg ere pryl terád tep ar pàtez nep pirme* = J'étais pourtant certain qu'ils n'arriveraient pas les premiers. Le verbe pàteze passe au subjonctif présent, alors que le mode du verbe de sa traduction française n'a pas changé d'un iota !
°Celui du procès en cours est exprimé par le participe, lui aussi derrière ere en tant que particule. On fera attention avec l'ambigüité possible avec le verbe ere à l'imparfait suivi d'un adjectif verbal (variable), insi, on peut avoir :
ar erer lal trælune = Ils étaient tout tremblants
ar ere trælun koldev = Ils tremblaient de froid.
Mais d'autres cas de figure peuvent exister.

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Dernière édition par Anoev le Mer 28 Déc 2022 - 23:53, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptySam 24 Déc 2022 - 14:00

Doj-pater a écrit:
Ces traductions de phrase avec devoir, falloir… etc m'ont donné l'idée de faire un bilan sur les verbes modaux en Uropi

Uropi modali verbe: Mozo - mojo - nudo - doʒo - volo
* * * * 
Les verbes modaux sont des auxiliaires qui expriment une modalité, par exemple: capacité, possibilité, obligation, nécessité, volonté…etc. Ils s’emploient avec des verbes à l’infinitif.
J'ai aussi ces verbes chez moi, dont voici les traductions :

mozo = pòten
mojo = kàn
nudo = fàl, nuzhère
doʒo = dev, ep kàn
volo = vel.


À ceux-ci s'ajoutent :
stĕ = zavo
dor = deto
læd = laso.


Les verbes aneuviens cités sont les SEULS à pouvoir précéder (immédiatement, sans pronom intercalé) un verbe aneuvien à l'infinitif.

Comment donnent les phrases proposées dans l'inter de Dopa ?

Moz vu kluzo de dor ? = Ep or pòten open à tœrs*
Un moz ne lero Espàni tra un mon = La pòten nep ler spanens ùt monedev pavàr
Ne tale moz vido kampione =  nep omnedur pòtne verdère ertùlsore


Je moj liuvo di vespen  = a kàn lizhen vyabnev
mojse = kànep
ce moj ne veno = ka mir kàn kom nep
ce moz ne veno = ka kàn nep kom.
i moz telefono ho = e kàn ruv das.

C'est le même verbe en aneuvien : e kàn est le calque quasi-exact de I may. Remarque la négation, cependant.

Saca nud vizo de medikor = Sacha dev veraten àt medíkdax°
I nud zavo ko ce av iten = Eg nuzhère stun quav ka gæna
.

Là, on voie la différence entre les deux langues. Nuzhère ne fait pas partie de la liste ci d'ssus, donc le verbe qui le suit ne peut pas être à l'infinitif ; il est donc au participe.

liente doʒ pajo takse = dĕr deve pàgen ed dipríże
vu doʒ rezervo de kamar po Soldia = or deve raxen àt suvrœms ber sœndavs
Nu ve doʒo varko tal soma = er mir deve làpore al estyw
Lu doʒì traduto de tekst tra du hore = ar devăr traṅslòk àt sĕvex tiyn hoψe pavàr.


Rien à signaler, voir un peu au dessus.

Lina vol kopo flore = Lina vel kove ùr gòlase
talun vol so felic = omnedur velle ere hàrlone
is tu vol = tet o vel
ka vol vu ? = quas ep or vel?


Main'nant, la phrase de l'inter qui a suivi :

i volev ito ap for be noc = e kjas vel pùze aṅt vynoxev
i zel ito ap for be noc = eg velyn pùzun aṅt vynoxev.


À ces verbes s'ajoutent donc les trois derniers. Tout d'abord stĕ, qui est, en fait, le p'tit dernier (auparavant, ce verbe précédait un verbe au participe, comme les autres). Une petite remarque, non par rapport à l'uropi, mais par rapport à l'anglais, cette fois-ci :

e ste nep sjàdes = I cannot swim = i zavo ne snivo = je ne sais pas nager
eg pòten nep sjàdes = I cannot swim  = i mozo ne snivo = je ne peux pas nager (j'ai une crampe à chaque bras et une jambe dans l'plâtre)
e kàn nep sjàdes = I may not swim = i mojo ne snivo = je ne peux pas nager (la piscine est fermée ; y a le drapeau rouge à toutes les plages des environs).

Læd et dor sont des verbes utilisés pour ces voix particulières que sont le factitif et le causatif. Au factitif, ces verbes sont immédiatement suivis d'un verbe à l'infinitif, comme dans d'autres langues, dont (je suppose) l'uropi.

Or dorit særv àt rostans = dete servo de rost = faîtes servir le rôti
Or dorite særv nir nexàvduse = dete servo a de kide = faîtes servir les enfants
da ere dor fær gòlase ni kas = he detì pero co flore = Il lui faisait porter des fleurs
siă ka cem lædă dor = alors elle se laissa faire.

Dans les deux langues (j'attends la quatrième phrase en uropi), l'infinitif est de mise pour le verbe qui suit.

Tout change avec le causatif, du moins, en aneuvien, à cause du nom ou du pronom qui est le sujet du deuxième verbe, et là, le verbe n'est plus à l'infinitif, mais au participe :

Or dorite àr ancylduse særvun = dete de servane servo = faîtes servir les domestiques
da dor kas færun àr mease = he det ca pero de vaizele = Il lui fait porter les valises
or lædit es dorun = lase ma deto = laissez-moi faire.

Toutefois l'uropi s'en sort mieux que le français, grâce à la syntaxe, même si le verbe du procès reste à l'infinitif, du moins je pense.

* Ce qui signifie clairement "êtes-vous capable d'ouvrir cette porte".
° C'est CE MÉDECIN et pas un autre, sinon, on aurait eu Sacha dev veratun ùt medíkdus.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyLun 26 Déc 2022 - 1:01

Anoev a écrit:
mozo = pòten
mojo = kàn
Eh bien pas tout-à-fait, en fait. Si mojo correspond bien à kàn, l'inverse n'est pas vrai. Pareil, si pòten se traduit bien en mozo, l'inverse n'est pas forcément exact.

On se trouve dans ce cas de figure pas vraiment simple :
CapacitéPermissionÉventualité
UROmozomojo
ANVpòtenkàn
Par dessus le marché, eg pòten n'est pas un calque parfait de l'anglais I can, comme j'ai constaté dans cette réponse :
Dopa a écrit:
Sauf qu'en anglais on dira "Can you close the window, please?" ou mieux "Could you close the window, please?" (plus poli).

Bref : on ne pourra pas parler de calque, et encore moins de relex depuis l'anglais sur les deux langues construites.

Pour enfoncer vraiment le clou sur la permission, en aneuvien, plutôt que e kàn usdòme vyabnev, il est possible de changer en eg cem bidòrpe usdòmun vyábnev... la lourdeur sied bien à l'insistance.



Dopa a écrit:
Vu moz ne fumo in avièl = vous ne pouvez pas fumer en avion (bien sûr qu'on en a la capacité, mais il s'agit là d'une interdiction)
(...)
I moz telefono ho (ce n'est pas non plus une capacité au sens strict, c'est plutôt une proposition qui entre dans le cadre de ce que je peux faire pour vous aider).
Si on dit i moj telefono ho, c'est beaucoup + aléatoire: "p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non".
Or kàn nep rœken floxentev pour la phrase de l'interdiction en avion ; sa phrase synonyme est or dev rœken nep floxentev. Remarquer la syntaxe différente de nep entre les deux verbes.

Les DEUX phrases du téléphone sont traduites en aneuvien par e kàn ruv das.

ça donne :
je peux lui téléphoner (j'en ai le droit)
je peux lui téléphoner (ma ligne n'est pas en dérangement)
je peux lui téléphoner (ça fait partie des éventualités). En fait, la phrase aneuvienne est plutôt "je peux l'appeler au téléphone", mais rien n'indique que je puisse avoir l'appel, il n'est peut-être pas disponible, ou sa ligne est peut-être en dérangement*, ça n'empêche pas que je puisse composer le numéro. En fait, le verbe telefòne existe bel et bien, il correspond d'ailleurs assez bien à telefono en uropi, mais il est spécifiquement utilisé quand l'appel (ruv) débouche sur une vraie conversation, et non l'écoute d'un message ou d'une série de bips expriment l'indisponibilité du correspondant. Quand un organisme dit or telefònet ese, il s'engage à sa disponibilité. Raison pour laquelle ces p'tits malins préféreront plutôt écrire sur leurs documents à l'adresse de la clientèle : or ruvete ese àt numarev 0 ... ... ...

Pour les phrases anglaises, ça donne, chez moi, comme j'ai d'jà expliqué : kjas or klosent à tœrs?

*Alors évidemment, si on veut chipoter, on peut toujours dire que, même si ma ligne est en dérangement, je peux toujours taper sur les touches pour saisir le numéro, mais ça n'aboutit pas à un appel (le processus électronique venant de mon appareil ne se fera pas, donc pas de ruv)... alors que si le correspondant est indisponible, quelle qu'en soit la cause, c'est un appel échoué.




En grattant un peu plus profondément, j'ai été voir du côté des adjectifs "possible" et "probable".

En uropi, j'ai trouvé mozli, ce qui est, somme toute, très logique, puisque ça vient directement de mozo pour "pouvoir". Pour "probable", j'ai trouvé versemi, là où j'attendais mojli, lequel aurait pu être la traduction de "possible" (qui peut arriver), or je n'ai pas vu du tout cet adjectif, même dans le Vordar-version. Dopa, peux-tu me donner ta vision des faits ?

En aneuvien, pòtendar signifie "possible", dans le sens que "qui peut être réalisé par tout animal (personne incluse) normalement constitué", il renvoie spécifiquement au pouvoir (pòtynd, mogad*) de faire quelque chose. Kàndar signifie "probable", mais aussi "possible", dans le sens de "envisageable".


*Pourquoi pas mozad ?

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyMer 28 Déc 2022 - 12:12

Dopa a écrit:
Je n'aime pas trop cette manie espérantiste de transformer des suffixes en mots indépendants qui va à l'encontre du naturalisme: la eta princo.
Pour celui-ci, c'est vrai que ça peut paraître étrange. Du reste, eta est certes le terme pour "petit". Mais dans quel sens ? de petite taille ? jeune ? négligeable ? Faut voir... je crois que pour miki, c'est les trois, mais je suis pas sûr : une petite différence = u miki disemid ?


Comme j'ai pu te dire (mais ça peut éviter à certains lecteurs venant accidentellement ici, de faire des recherches fastidieuses), en aneuvien, qit ne concerne que pour la taille d'un animal (humain inclus), d'une manière plus étendue, des dimensions physiques de tout objet ou bien d'élément naturel (arbre, colline, fossé...), et à la rigueur, d'un nombre (y compris la population d'une commune, d'une contrée, etc). qyt est utilisé pour le sens figuré, mais jamais pour l'âge.

Pour "un petit garçon", ça donne ùt nexàvdak ; et "Le Petit Prince" (de Miki prins), c'est àt Nexàvprinsdak. Ùt qit nexàvdu, ce n'est pas un bambin (ifàndu), mais un enfant dont la taille est notablement plus petite que la taille moyenne des enfants de son âge.

Omne jœngindake àt quàrten ere lorèdar àr pradhemeve æt juldærkaden in = Tous les petits jeunes du quartier passaient dans les bras de la cougar.

Ben tiens ! peu importe la taille. Peu importe l'âge aussi, du moment qu'il soit inférieur à 26 ans.

Ça donne quoi, en uropi ? pour "petit jeune", j'verrais bien junit. Mais pour le reste ("passer dans les bras de ..." & "cougar"), je n'ai pas vu de réponse dans le Vordar. Je n'ai pas vu non plus "petit à petit", mais j'ai vu gradim (graduellement) pour "peu à peu", ce qui est plutôt pas mal. Moi, en attendant de mettre les dérivés de gràd (grade) à jour, je me contente de olyg yn olyg, sans déclinaison, puisque là, olyg (peu) est un adverbe. Par contre, pour "pas à pas", j'ai stàpev yn stàψ, parce que là, stàp (pas) est un nom.




J'suis tombé, par hasard (en cherchant aut'chose dans le Vordar*) sur ebèn pour "ébène" (l'arbre) ; là d'ssus, y a ebeni drov pour "bois d'ébène". Là d'ssus, on n'est pas trop loin, puisque j'ai ebæn pour l'arbre, même prononciation, à la longueur de la dernière voyelle près, quant à "bois d'ébène", au sens propre,  là non plus, c'est pas vraiment loin, puisque seule la syntaxe change : drev ebænen, y a aussi (pompé au grec, main'nant) xiyl ebænen.

Mais y reste le sens figuré, là on plonge dans les périodes sordides de l'histoire coloniale de nos "grands" empires. Comment s'y prend-on en uropi (et dans d'autres langues) ? Comment s'y prenait-on dans la diégèse ? Comment s'y prenaient les sbires de Deskerrem pour faire passer des navires négriers entre les côtes africaines ou océaniennes et le Nobenkost ? J'dois avouer, à ma plus grande honte, que j'me suis pas trop penché sur la question. Arès l'abolition de l'esclavage, que Deskerrem n'a pas du tout respecté, et après la révolution contre lui, les édiles de la (toute jeune) république aneuvienne ont appelé un chat un chat, et ont très vite appelé ce "commerce" nechtrád lærgdune (trafic d'esclaves), ce qui donne en uropi ... eh ben... j'ai pas trouvé "trafic"  dans le Vordar-thème, mais j'ai trouvé "esclave". À tout hasard, je dirais bien sklavi trafìk, mais je suis pas trop sûr de mon fait pour le deuxième mot, parce que, de "trafic", y a bien trois acceptions :

Like a Star @ heaven La circulation : trafic ferroviaire, maritime, aérien, routier etc. Pour ce sens, je m'suis pas trop foulé, et j'ai adopté le mot français, lui-même tiré de l'italien (vénitien) : tràvik ; bref : rien d'époustouflant. En uropi, ça pourrait donner trafìk, non ?

Like a Star @ heaven le "commerce" peu reluisant : trafic d'esclaves, de drogue, d'armes, de contrefaçons, d'influence, d'indulgences. Là, j'ai nechtrád, pris de traad (commerce), avec le préfixe péjoratif nech-. Calqué vers l'uropi, ça pourrait éventuellement donner komerkuj... et là, c'est pas forcément de la contrebande d'une certaine triperie.

Like a Star @ heaven Mais j'ai aussi appris là que ça pouvait désigner une activité commerciale tout-à-fait licite. Mais là, pourquoi s'embêter ! tant qu'à faire autant garder "commerce" et le traduire naturellement traad et komèrk, non ?

*Què'qu'chose dont j'me souviens plus ! ben évidemment !




Trois traductions, bien présentes, dans les dicos respectifs, ce sont celles de la coccinelle.

Le moins original, c'est en psolat, pris directement du français, et dont l'orthographe est adaptée : koxinel. Nom neutre, bien sûr ; main'nant, je laisse le soin aux entomologistes de reconnaître une coccinelle femelle d'une coccinelle mâle.

Ensuite, un autre à-postériori : dojibèst : une articulation de doj (dieu) avec best (bête) autour du génitif du premier.

Et enfin, une onomastie quelque peu chamboulée : żhod (neutre, malgré le -D, comme hœnd ; voir le commentaire dans le paragraphe psolat). J'vous laisse le soin de découvrir le processus en suivant le lien. Bon, j'vous rassure, y en, a un autre un peu moins "fracassant" : pœṅtom, où on retrouve pœṅt, pris du latin PVNCTVM -I pour... té ! "point" et de entòm, pompé, lui, au grec ἔντομα pour "insecte".




J'ai profité d'une rémission miraculeuse d'Idéolexique (pour combien de temps ?) pour mettre à jour les traductions aneuviennes de "cœur" ; celles-ci sont toutes paronymiques :
  1. pompe anatomique : kàrd
  2. partie centrale d'un dispositif non anatomique (aiguille, processeur, etc.) : kàrdo
  3. sentiment, générosité : kàred
  4. courage, vaillance : kàret
  5. carte à jouer : kàrda°, qu'on ne confondra pas, ni avec kàrd (plus haut) mais pas davantage avec... kard. Pour ça, l'uropi "taille mieux" la différence (kart* VS karʒ).


Beaucoup moins de variantes en psolat : seule la deuxième définition (kordum) se distingue du reste (kord).

En uropi, un seul terme : karʒ, qu'il soit dans la... cage... thoracique, sur la main ou dans le processeur.

°Du coup, pour la cardioïde, je me suis rabattu sur une onomastie : kastidùlt. Mais sinon, y a aussi : Ka ere hraavă tiyn kàrdase kœm er tiyn kaplítterse ob ù tæṅgev = Ce avì ingraven du karʒe ki ni du inizale su u trunk.
*... que je ne pouvais pas prendre : kart, chez moi, c'est une correspondance, non pas par carte postale, mais entre deux lignes de desserte (train, bus, avion...), kovigia en uropi. Y a aussi la petite voiture de course : aucun de nous deux ne l'a.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyVen 30 Déc 2022 - 17:12

Un florilège de réponses :

On a un point commun, l'utilisation d'un suffixe commun à la fois pour la petite taille et pour l'affection.

On a, chez moi

formel
(mon frère cadet
ma fille
ma sœur aînée)
informel
(mon petit frère
ma petite fille*
ma grande sœur)
ed dvonàt fràndak
ed neràpkad
ed pirnàt frànkad
ed fràndakin
ed neràpkadin
ed frankàder
Pour l'informel, on peut remplacer ed par med ou ted seulement si on intercale kœr (cher, chéri).

Chez moi, -in sert aussi comme suffixe diminutif, dans des mots comme kùvin (cuvette), grœpin (groupuscule), lorrin (camionette) etc. Pourtant ùt kùvin ≠ ùt qit kùv ; ùt lorrin (u furgon) ≠ ùt qit lorr (u miki karvàg), alors que ùt grœpin ~ ùt qit grœp. On a d'ces surprises !

Dopa a écrit:
Oui, junit, ça marche, tout comme bobit, kidit, ʒikita, kidita… et là aussi, il y a une part d'affectivité; on peut même dire u miki bobit… c'est à l'interlocuteur d'apprécier la part d'affectivité, de taille, d'âge… en fonction du…L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 Icon_redface contexte…

Aaaah ! ce sacré contexte ! Je ne sais pas comment je pourrais traduire miki bobit en aneuvien, c'est diiire !

Ce fameux contexte qui m'empêche de savoir s'y a bien une correspondance à peu près précise entre :

UROANV
bobit
kidit
ʒikita
kidita
nexàvdak
ifànduak
nexàvkad
ifànkad
Y a, entre autres (tu d'vines quoi) une chose que je regrette en uropi, c'est l'homonymie (au singulier) entre l'indicatif et l'impératif, héritage indo-européen, puisqu'on a ça aussi en français, en anglais, en castillan... mais pas en russe. Moi, j'y ai tourné l'dos :

o mir kom aṅt 18:00 = tu viendras avant 18:00 (c'est sûr, comm'j'te connais...)
mir komit aṅt 18:00 = viens avant 18:00.


*À distinguer de ed loejakadin pour "ma petite-fille".

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptySam 31 Déc 2022 - 15:44

Bun jar a tale va*.
Lood jàret° ni omnose.


Petite piqûre de rappel : comme en français y a "an" et "année", y a, en aneuvien, jàr et jàret. Cela dit, la différence n'est pas la même. Voir le Wiktio pour le français. En aneuvien, jàret est une année commençant à une date précise, ce qui suppose l'utilisation d'un calendrier (grégorien, julien, chinois, commercial, arabe, scolaire...), alors que jàr désigne seulement une période de révolution d'un astre.

Du coup on peut traduire "année" par jàr :

àt venéren jàr
= l'année vénusienne.

et "an" par jàret : àt nev jàret = le nouvel an.

Mais par ailleurs, on a :

ed neràpkad dan • jàrev dek = sa fille a neuf ans.
Tiyn vrjesdave dektern mir erer àt jàretev in = Il y aura deux vendredi treize dans l'année.

C'est dire si les traduques sont interchangeables, mais pas n'importe comment.

Des mois comme "vendémiaire, nivôse, prairial..." ne sont pas aneuvisables, pas plus que "fructidor"°. Par contre, ramadan est l'aneuvisation de رَمَضَان, à ce titre, il se décline sans trait d'union.

*Voir .
°Mais "fructose", qui n'est pas un mois du calendrier de la première République française, se traduit en aneuvien fruktoz et en uropi frutisuker, un à-postériori tout simple et une agglutination bien limpide.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 37 EmptyLun 2 Jan 2023 - 11:10

Et une année-lumière, donc ?

Une année-lumière, c'est pas une année du siècle des lumières. Si on passe une année à cavaler à la vitesse de la lumière, on s'approche de la solution. En fait, c'est une distance pour laquelle il a fallu une année (terrestre) pour la parcourir à la vitesse de la lumière... en fait, un an, puisque la date de début du parcours importe peu. J'ai pas trouvé dans le Vordar... et pas dans le Slovkneg non plus. Par contre, le ReVo (espéranto) nous donne une agglutination : lumjaro, le dico de l'interlingua donne un nom composé : anno luce et le Lexicon (sambahsa) aussi : luce-yar. Par contre, on n'est pas tout seuls à planter : le Ravlemak et le Vortaro-ido sèchent aussi... et j'me suis pas donné la peine de fouiller dans le Kerckhoffs (volapük), un dico datant de la fin du... XIXe siècle ; ben tiens.

En fait, personnellement, je ne peux pas me contenter d'une juxtaposition de lug et jàr, parce qu'une année-lumière, comme dit plus haut, c'est pas une année ; c'est pas non plus la quantité de lumière émise pendant une année, c'est une distance. Peut-être qu'avec jalutèlet* (tèlet = distance), je pourrais m'en sortir... Y aurait pas plus de syllabes qu'en français ou en interlingua, même s'y en a davantage qu'en espéranto ou en sambahsa. Reste plus qu'à attendre la soluce en uropi. En psolat, comme il s'agit d'une langue à-postériori pur jus°, j'pourrais me contenter d'un calque du style anniluč.

*Bon... y a ben jalutèl, mais ça me gêne un peu aux entournures... parce que tel, en aneuvien, c'est un adverbe, qui signifie "loin".
°Quoi que le nom aneuvien soit aussi un à-postériori.

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