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| L'aneuvien, le psolat et l'uropi | |
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Anoev Modérateur
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 16 Nov 2021 - 17:44 | |
| - Doj-pater a écrit:
- Otto Jespersen pense qu'il est préférable de distinguer les 2 pour éviter certaine ambigüités
C'est pour ça qu'en Uropi, on a les interrogatifs en K (romano-balto-slave) et les relatifs en W (germaniques). Là, j'reconnais que j'ai un peu failli. Mais ça fait tellement longtemps que j'les ai : bien avant de connaître l'uropi, avant même que l'uropi fût né, avant sans doute que j'apprisse l'existence d'un linguiste nommé Otto Jespersen. Cela dit, pour "qui" interrogatif (même indirect*), surtout attribué aux personnes (sinon, on a qu'est-ce qui, ce qui, je le reconnais, revient peu ou prou au même). Qui est venu hier ? Tu ne m'as pas dit qui est venu hier. J'ignore qui est venu hier. Celui qui est venu hier ne s'appelle pas Jean. Qu'est-ce qui fait ce bruit? Je ne sais pas ce qui fait ce bruit? Ça donne quoi, chez toi ? Chez moi, on a : Quadù ep koma sàrdaw? O dikta nep ni es quadùs koma sàrdaw. Eg eċ quàdus koma sàrdaw. Æt# qua koma sàrdaw chœlen nep Zhaṅ. Qua ep dor æt hrupiż? E stĕ nep quas dor æt hrupiż.* Lequel l'est des fois si peu (interrogatif), que des fois on s'demande où est la frontière !# Là, j'rapelle que æt qua ou æt quas renvoie toujours à "celui ou celle quie", même si c'est un objet : Æt quas e kova • elèktrig = Celle que j'ai achetée est électrique. Bon, j'arrête là._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 16 Nov 2021 - 21:47 | |
| J'ai peaufiné ça en y ajoutant les dérivés. Y va évidemment falloir que je traite "droguer", pas demain, en tout cas, demain, c'est la dysenterie (suivez les traces jusqu'à la pharmacie ). Pour les dérivés, pour l'instant, y a pas grand chose. "Droguer" a drogo en uropi et droge en aneuvien : rien d'original, donc ; même à la voix pronominale ( sia drogo VS dem droge). Comme il s'agit de dérivés de drog, j'y ai pas mis le synonyme aneuvien nàrkor : æt hippos cem nàrkora: a dem sliyfa aṅk àt kulletev = ce cheval a été drogué: il s'est endormi avant la rivière. L'uropi a deux autres dérivée, purement étymologiques : drogìst et drogistia, noms limpides dont on devine immédiatement la signification. L'aneuvien les a aussi, mais avec une racine complément différente : pour la droguerie, c'est à peu près aussi limpide : quemiskop. Vous avez pas d'vi... Ah ben siii ! Du coup, le ou la droguiste, c'est quemiskopdu, qu'on confondra pas avec qemidu (chimiste) : celui-ci est dans un labo, l'autre derrière le comptoir de sa boutique. J'en ai profité pour ramener l'accent tonique en première syllabe, comme d'autres dérivés de skop : y a pas d'raison. I klim in de lokomotòr = Je grimpe dans la locomotive. E klim strægense = J'aime ( ) les trains. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 17 Nov 2021 - 20:21 | |
| - Doj-pater a écrit:
Tu comprendras que j'aies mis l'aneuvien en haut : Suppose qu'on soit dans un port du Nobenkost. On met la langue autoctone d'abord, une langue internationale ensuite. Là, c'est l'uropi ; j'aurais pu mettre le psolat ou... l'espéranto. Dans ce type de consigne, en aneuvien, on ne met ni de nom verbal, ni l'infinitif, ni le participe, mais... l'impératif. Ben tiens ! _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 18 Nov 2021 - 16:47 | |
| - Doj-pater a écrit:
- Pour moi, c'est plutôt transparent, sauf peut être les articles àr, àt
Les aléas de l'à-priori, en somme. L'article défini àt (et son pluriel àr), n'est autre que la version (raccourcie avec un poil plus d'aperture) du démonstratif (c'est "le", c'est donc bien "celui-ci" ou "celui-là", et pas un autre) æt (avec, bien sûr, son pluriel ær : quand on a l'un, on a l'autre, mais tout aussi à-priori*). Ces déterminants sont aussi anciens que l'aneuvien lui-même. Contrairement à l'allemand ( der, des, dem...), l'article àt ne se décline pas, mais il est très utile. J'vais pas m'étaler ici. Juste deux phrases pour traduire "le" (ça vaut aussi pour "la, les, du, aux"...) Leo liven grœpev = Le lion vit en groupe Eg vedjà àt leoż kœm hræn pikroons = J'ai vu le lion à crinière verte. * Si j'étais d'mauvaise fois, j'pourrais bien dire que j'l'ai pompé au hongrois az, mais j'ignorais tout des déterminants hongrois quand àt m'est rentré dans l'ciboulot, donc : hors-course. Ça m'est rentré dans la tête et ça m'a plu, c'est tout. Avant la réforme des accents, c'était at/ar. C'était aussi à l'époque des anciens pronoms personnels. J'ai dû changer ça, mais pas trop quand même. Le pronom de la troisième personne a gardé un air de famille avec l'article défini, surtout au pluriel. Pour les différencier, j'fis à ce que les deux A eussent une antériorité différente (eh ben j'vous l'disais bien que ça pouvait être utile d'avoir (au moins) deux A différents ; j'en ai même trois, six si on compte les dialectes !)._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 18 Nov 2021 - 20:45 | |
| Comment fais-tu la différence entre - Citation :
- laisse-le partir
qu'il parte. Dans le premier cas, l'injonction est adressée à la deuxième personne (laisse _) Dans le deuxième, on a, en français du moins, un subjonctif (remplaçant l'impératif faisant défaut) représent une injonction a l'adresse de la troisième personne, ce qui est, tout de même assez différent. Or, dans le Sitia, j'ai remarqué que l'uropi avait fait la même bourde (à mon humble avis) que l'anglais (entre autre). Dommage. Voici comment ça donne chez moi : lædit das pùzun da pùzet. Dans les deux cas, on a un verbe à l'impératif (en -T), le premier à la deuxième personne informelle (pas de pronom), le second à la troisième personne (pronom da). On remarquera que, pour le deuxième cas de figure, le verbe reste à l'impératif, au lieu du subjonctif, dans la langue de Claude Hagège. Pourquoi ? Ben tout simplement parce qu'il s'agit... d'une injonction, tout simplement. En aneuvien, tep da pùz (subjonctif) existe aussi, mais ce n'est plus un ordre formel, ça veut dire "qu'il parte" (puisqu'il le souhaite, puisqu'il le veut). La nuance est pour moi suffisante pour que deux modes soient utilisés dans ces cas de figure. On a ça aussi dans "eh bien qu'il vienne ! on va s'expliquer". Un mode verbal est utilisé pour une expression bien précise, et, chez moi du moins, il n'est pas question (sauf peut-être pour le participe, encore que là, il exprime un aspect) de le remplacer par un autre pour exprimer quelque chose pour lequel il n'est pas prévu. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 18 Nov 2021 - 22:13 | |
| Comment, en partant de γραμματική, via le latin GRAMMATICA -Æ est-on arrivé à trois noms, ma fois assez différents, en somme.
L'aneuvien lui, est parti de la prononciation grecque du Γ (fricatif vélaire voisé), mais l'a basculé encore plus en arrière (uvulaire), l'a dévoisé, et, pour enfoncer l'clou, a mis une fricative glottale devant, ce qui a donné /hχ/, rien d'moins, et le digramme HR. Pour la fin, histoire de gagner une syllabe, il a pêché des deux côtés de la Manche : hràmmar, à la fois étrange et familier*.
Le psolat, lui, a gardé /gʁama'tig/, mais avec l'orthographe d'avant Ruga : pas de G : cramatic.
L'uropi est passé sur les bords de la Spree (à la casse près) et a, au passage, supprimé un des deux M, considéré comme superflu, comme en en espéranto, en ido et en psolat.
Tout ce p'tit monde appartient au genre neutre, 'videmment ! on n'est ni en latin, ni dans les langues romanes ni en allemand (fém). Les pronoms personnels sont respectiv'ment a, il° & je.
*J'aurais bien sûr pu opter pour hràmmat, mais à l'époque, les suffixes en -at (sauf ceux en -sat) étaient en chute libre ! Mais rien n'est gravé dans l'marbre, p't'êt'qu'un jour... °Le PP masculin psolat correspondant au neutre il est ilo ; le pronom féminin ila est (à un L près) en prise directe avec le latin ILLA. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 20 Nov 2021 - 15:26 | |
| - Doj-pater a écrit:
- Il n'est pas bâti sur un préfixe e- qui n'existe pas. Difficile donc de le mettre dans le tableau…
Av vu evos piven sakè ? Avez-vous jamais bu du saké. En fait, evos (URO) et epèr* (ANV) sont tous deux des calques de l'anglais ever. Epèr or bevă sakén?° Ici, epèr remplace tout simplement la particule interrogative ep. * Epèr peut aussi être une contraction de ep + ere.° Cf aussi : ùt nahím kad ep àt kaṅdev med bevrálen sakén = Il y a une fille nue au fond de ma tasse de saké.... ou... ce qu'on appelle "saké"._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 21 Nov 2021 - 16:32 | |
| - Doj-pater a écrit:
- L'art de la construction linguistique a posteriori, c'est l'art du compromis Voir
On ne peut pas être trop schématique, car on n'est plus naturel (on sombre dans l'artificiel) et on ne peut pas être trop naturel car on perd toute régularité: il faut trouver un équilibre C'est ben justement là, l'problème qui se posde chez moi, pas trop en aneuvien, qui est une langue mixte (incluant donc une part d'à-priori, ce qui permet bien des souplesses), mais surtout en psolat, qui est une langue complètement à-postériori, pour laquelle je m'efforce autant que possible, d'adapter le principe de l'équilibre des genres grammaticaux, tout en restant d'une certaine manière, assez fidèle à la langue-source (le latin). Toutefois, j'ai dû faire face à des volte-face assez spectaculaires ! En latin, quelques rares mots en - VS ( OPVS, notamment) sont neutres. En psolat, les noms en - us sont TOUS neutres. Le -A au féminin est commun au psolat et à l'uropi. Là s'arrête la similitude grammaticale entre les deux langues. D'une part, y a des noms neutres en -A en uropi, mais en psolat, ils sont en -Á. Et cet accent change tout, y compris la déclinaison. Tiens, deux petites phrase comparative, cette fois-ci entre l'uropi et l'aneuvien : Elle est docteur e en médecine. Elles sont docteur es en médecine. J'vais faire une tentative pour l'uropi (reprends-moi, Dopa, si c'est pas bon). Ce se doktora in medik Lu se doktoras in medik.Expliqûres : dans la première, le -A n'est que facultatif, puisqu'il y a déjà ce qui indique le féminin. Le mettre ferait redondance. Il n'est pas faux, il est juste inutile. Par contre, si on veut bien spécifier qu'il s'agit de docteur es, il faudra bien mettre le -A-, car ce n'est pas, cette fois-ci, le pronom personnel ( lu) qui va nous aider. Ka • doktor medíkynev Kar • doktore medíkynev.En aneuvien, c'est nettement plus simple. Dans les deux phrases, le pronom personnel indique le sexe du sujet (et le genre grammatical qui en découle). Inutile d'enfoncer l'clou en mettant kar • doktorkade. Cette allitération de ka serait d'un lourdingue absolu ! Par contre, en psolat, il y a accord entre un nom et le pronom personnel auquel il est apposé (la dure loi de l'à-postériori), et ça donne Ilaı esent doktoraı medike. Par contre, pour "ils sont docteurs" (en médecine, droit ou c'que vous voudrez, té !), l'aneuvien et le psolat gagnent en précision vis à vis de l'uropi. Pour preuve : Lu se doktore. Ici, on ne sait pas s'il n'y a que des hommes, ou bien s'il y a aussi des femmes dans l'groupe, puisque seul lu est disponible. En psolat, c'est d'jà plus précis : Iloı esent doktoroı (♂ uniquement). Ili esent doktori (elles et eux) : Comme plus haut, la "mécanique" de l'accord. En aneuvien, tout repose sur le pronom personnel, doktore restant toujours le même : Dar • doktore lékev Ar • doktore lékev (en droit, tiens, histoire de changer un brin). _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Doj-pater
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 21 Nov 2021 - 19:24 | |
| C'est vrai qu'on dirait plutôt: ce se doktora mediki lu se doktoras mediki avec le génitif, mais in medik ce n'est pas faux. | |
| | | Anoev Modérateur
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 21 Nov 2021 - 21:01 | |
| - Doj-pater a écrit:
- C'est vrai qu'on dirait plutôt:
ce se doktora mediki lu se doktoras mediki avec le génitif, mais in medik ce n'est pas faux. J'ai fait à la fois un gallicisme et un aneuvisme dans la mesure où j'ai pensé à " en médecine" alors qu'en fait, c'est plutôt "docteur de médecine" qu'il eût fallu que je misse. Est-ce que ce se mediki doktora (docteur médical) pourrait convenir aussi ? J'demande ça, parce que j'ai appris, par l'uropi gramatik que les complément du nom pouvaient se mettre avant le nom, contrairement à ce qui se passe chez moi, où justement, c'est la syntaxe qui différencient un nom complément d'un adjectifs. Comment ferais-tu la différence ? entre un homme bon un homme bien un homme de bien*? Chez moi, ça donne : ùt gylood dak ùt loot dak ùt dak looten.Mais chez toi, bun traduit à la fois "bon" et "bien". Chez moi, on a gylódet (bonté) qui donne gylood pour "bon" : gy- (de gylèψon pour "fameux") est un préfixe laudatif. Lood est plutôt dit pour "sans beaucoup de fautes" (un devoir), digne d'appréciations positives (une performance, un rapport, un résultat... ou celui ou celle qui en est digne). * Par contre, pour un homme de biens, on a réagi de la même manière : en utilisant un autre nom : u man avadi = ùt dak habantene._________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Doj-pater
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 22 Nov 2021 - 12:18 | |
| - Citation :
- Est-ce que ce se mediki doktora (docteur médical) pourrait convenir aussi ?
J'demande ça, parce que j'ai appris, par l'uropi gramatik que les complément du nom pouvaient se mettre avant le nom, contrairement à ce qui se passe chez moi, où justement, c'est la syntaxe qui différencient un nom complément d'un adjectifs. Comment ferais-tu la différence ? entre
un homme bon un homme bien un homme de bien*? réponse dans le fil Uropi | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 22 Nov 2021 - 13:34 | |
| Pour "nocturne" et "masculin", j't'ai répondu effectiv'ment là-bas, du moins en ce qui concerne ma perception intime pour ces mots en uropi. Voyons c'que ça donne en aneuvien. Pour une veste d'homme, on a plusieurs manière de s'en sortir : soit dak-wæct (le trait d'union est utile, pour être bien sûr que le W se prononcera bien [v]) ; convient à tout être humain masculin, homme ou garçon. soit wæct vaxendaken, là c'est bien une veste pour homme adulte qu'il s'agit (se souvenir que dak traduit tout être humain masculin, quel que soit son âge). Pour "une veste masculine", on a ù dason wæct, en fait, c'est assez proche de dak-wæct, et c'en est même préférable, bien qu'avec une syllabe de plus. Dason traduit aussi bien mazi que manic, en fait, puisqu'on peut avoir ùt dason zhuvènkad, par exemple. Synonyme surrané : dagem. Maintenant, voyons "nocturne" VS "de nuit" : deux notions bien distinctes pourtant en aneuvien. Nocturne se dit nokten et a surtout trait aux animaux éveillés la nuit ou à un processus qui se déroule exclusivement la nuit, comme par exemple une éclipse de lune vue de la Terre. Œlave • ùr noktene ave = les chouettes sont des oiseaux nocturnes. Ckopun stelse • ùt nokten àktet = Regarder les étoiles est une activité nocturne (impossible de les voir en plein jour ! ben tiens !). Pour un trajet ou un travail se déroulant la nuit, on utilisera plutôt le nom nox au circonstanciel : ùt my noxev = un trajet de nuit (qui se déroule la nuit) Da geràdu noxev in ùt davòsbar. = Il est gardien de nuit dans un hôpital de jour. ou bien pour désigner le moyen de transport : Or hidit ù strægens noxev: or mir tùles ù deaveċ = Prenez un train la nuit : vous gagnerez une journée. Bon on pourra toujours me dire qu'il y a une différence entre "prendre un train la nuit" et "prendre un train de nuit", puisque le train de nuit, on monte dedans plutôt en soirée. Mais dire hiddun ù strægen abnev ne signifie pas spécifiquement qu'on reste toute la nuit dedans : on peut très bien arriver avant minuit.
- Doj-pater a écrit:
- L'art de la construction linguistique a posteriori, c'est l'art du compromis Voir
Aha ! le compromis, c'est vrai que j'y ai été pas mal confronté dans le développement de l'aneuvien, puisque l'Aneuf est une république certes imaginaire, mais avec des notions de la réalité terrienne dont je suis bien obligé de tenir compte*. L'aneuvien n'ayant pas de vocation internationale, j'ai pris des libertés... relatives. Si des noms comme doktor, præsident, zhenràl, profesor, nexàvdu, vaxèndu sont neutres #, il n'en est pas de même° pour padh, madh, paap, rex, prins etc. pour des raisons diverses, en plus. * Mais je n'ai jamais développé la langue du monde des Elviskaliens, complètement à-priori, puisque n'ayant ABSOLUMENT aucun point commun avec chez nous. J'ai eu trop peur de me vautrer dans le géocentrisme, du coup, j'ai jeté l'éponge. Déjà qu'avec le thub (terrien pourtant, mais à-priori aussi) je rame un max, alors...# Puisqu'on est dans un fil rassemblant mes langues et l'uropi, je dois quand même signaler une différence sémantique entre celles-ci et celle-là. En uropi, "neutre" désigne spécifiquement "inanimé", ce qui n'est le cas ni en aneuvien, ni en psolat, ni en... allemand, si on veut bien prendre une langue naturelle (Mädchen). En aneuvien (udh) et en psolat (neutris) est désigné "neutre" (grammaticalement, du moins) tout ce dont on ne peut pas ou on ne décrète pas utile de désigner précisément le genre ou le sexe, pour une ou plusieurs raisons possibles. En uropi, l'épicène et le masculin ont un pronom personnel commun : he. En aneuvien et en psolat, l'épicène et le neutre partagent aussi le même pronom, respectiv'ment ar et ili. Au pluriel, l'uropi n'a qu'un seul pronom pour tous les genres, à l'instar de l'anglais (they), du russe (oни) et de l'espéranto (ili) : lu.° Encore que les règles peuvent être fluctuantes : certains pluriels peuvent être neutres (rexe, prins) ou non (paape, imàme, lamar). Certains noms sont neutres tout en désignant des entités masculines (leàdu, dylda) etc._________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 25 Nov 2021 - 20:51 | |
| - Doj-pater a écrit:
- Le problème, c'est qu'en français on met "de" à toutes les sauces, résultat: on a tendance à employer le génitif dans tous les cas, mais ça de marche pas à tous les coups:
vingt-cinq minutes d'attente > G. dudes-pin minute vartadi une attente de vingt-cinq minutes > G. u vartad dudes-pin minutis
un verre de soda > G. u vas sodu
un verre de cristal > adj. de matière, comme en russe: хрустальное стекло: u kristali vas
la fille de Jean > G. de dota Jani le mari de Claude > G. De maʒ Klaudu ou Klaudi si Claude est un homme Le train de Chartres° on a 3 cas > G. De miki tren Cartris (qui fait faire aux touristes le tour de la ville) > Prep. a. De tren a Cartre = celui qui va à Chartres > Prep. od. De tren od Cartre = celui qui vient de Chartres Le plus grand des concurrents > Prep. od. De grenes od de korenore Avec un superlatif: od ou in s'il s'agit d'un lieu De beles ʒika od tale = la plus belle fille de toutes De maj inteligan ʒika in de klas = la fille la plus intelligente de la classe Un million d'habitants. tous les numéraux sont considérés comme des adjectifs4: tilie domore 1000 ha, tiliade domore = des milliers d'ha, suntade domore = des centaines d'ha, un miliòn domore, 6 miliarde domore
u mij mori rat = un demi rat mort. Raison pour laquelle chez moi, il n'y a pas de traduction de la préposition "de" introduisant un complément de nom ou un COI, pareil, d'ailleurs, pour "à". Mais voyons déjà "de" : dudes-pin minute vartadi = tinek-pent minute waadeten u vartad dudes-pin minutis = ùt waadet tinek-pent minutene1 u vas sodu = ù vas sodan u kristali vas = ù vas krictalen² de dota Jani = àt neràpkad Zhan de maʒ Klaudui = àt nùpdak Klooden de miki tren Cartris = à strægnin Chartres-en de tren a Cartre = à strægen dyn Chartres de tren od Cartre = à strægen fran Chartres-ev de grenes od de korenore = àt remmert àr kœṁpedune de beles ʒika od tale = àt rylnert zhùnkad omnene de maj inteligan ʒika in de klas = àt intelonert zhùnkad à klasev3 un miliòn domore = tinsaṅd dolivdune 6 miliarde domore4 = seg tersaṅde dolivdune u mij mori rat = ùt halv tœn ràdh. - Dopa a écrit:
- Le génitif ne s'emploie pas comme complément d'adjectif: u vas polen ki bir = un verre plein de bière, pas comme partitif: du pain = pan, ek pan
Chez moi, si, mais pas systématiquement, en fait, ça dépend des adjectifs, c'est aussi le cas, d'ailleurs, pour certains noms : Dopa • ùt reenem drœgdak gaċe = Dopa est un grand ami des chats. Rodrigo eră iklímon Chimenas = Rodrigue fut amoureux de Chimène. Itou pour le partitif : Or nep inzhet recert ċukorse = ne mangez pas trop de sucres Or nep inzhet recert ċukron = ne mangez pas trop de sucre. - Dopa a écrit:
- ???????
Le génitif sert pour un certain nombre de compléments d'objets indirects, comme dans ces phrases : Da dyserta ed xeliysen ni es = il m'a parlé de sa voiture. Eg dœm ànit ivèrnev = Je pense à l'hiver. Or rœdhit nit hœnden = faites attention au chien (ne l'écrasez pas) 5. - Dopa a écrit:
Ce sì solem 16 jare… u desaldena… Là, c'est nettement différent en aneuvien. Desalden renvoie à des âges qui correspondent à 10 (tout du moins, dans la tranche entre 10 et 20), qui correspond effectivement à l'adolescence pour un être humain ( zhùvnet). Mais un chat de 16 ans est déjà largement adulte, d'un âge plutôt vénérable (certains vont même jusqu'à 20 et au delà, mais c'est nettement plus rare). Donc la phrase uropi est difficilement traduisible en aneuvien sans faire d'erreur de zoologie. Là, par contre, la traduction ne laisse aucun souci, que des regrets : Naturim ce sì u best ba ce avì viden u mimbor de famili. = Trad, ka ere ùt peżo, do verdèră ùt inèst àt fàmilen.1 Toutefois, dans le langage appliqué, on pourrait avoir minuteve (qui dure...)2 Inversé chez toi, pas chez moi. Y compris pour la matière. D'ailleurs, j'ai chez moi : ùr krisdalhone vase (des vers cristallins : apparence) où on voit que c'est un adjectif, non seulement parce qu'il est placé devant, mais en plus, il s'accorde.3 Chez moi, le superlatif a toujours -ert, quelle que soit la longueur de l'adjectif (ou de l'adverbe).4 Ce sont des adjectifs (invariables donc, selon la grammaire uropie), et pourtant tu mets miliarde au pluriel. Y a d'quoi être surpris, non ?5 Une de mes phrases-bateaux, avec : Or rœdhit nit hœndes = faites attention au chien (soignez-le bien) Or rœdhit nit hœndev = faites attention au chien (il est dangereux)._________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Ven 26 Nov 2021 - 19:26 | |
| - Doj-pater a écrit:
- Non, pas du tout, on dira:
I se vartan dod du hore = j'attends depuis 2h, ou Dod du hore i se vartan On se rejoint, dans la mesure où on a le même type de phrase, avec deux syntaxes différentes : l'une "normale" : Eg waadun devèr tiyn hoψeve (j'attends depuis deux heures 1). l'autre emphatique : Devèr tiyn hoψeve eg waadun (litt. depuis deux heures j'attends ; traduisible en "y a deux heures que j'attends ; ça fait (ben) deux heures que j'attends"). Dod = devèr.On fera la différence, chez moi, entre "depuis deux heures" (durée, cf ci d'ssus) et "depuis deux heures du matin", par exemple : devèr hoψev dvo². Malheureusement, j'viens de m'rend'compte que j'ai pas dinosàur, ou, du moins, j'pense pas l'avoir : Idéolexique est en panne. Comment va-t-on traduire alors "les derniers dinosaures disparurent il y a soixante-cinq millions d'années". C'est aussi un "il y a" temporel, mais pas le même que notre phrase de l'attente. Là, je mettrais : àr ultime dinosaures dysèrăr segek-pent tœsaṅdeve jàrene aṅt vydas. (les derniers dinosaures disparurent 65 000 000 années avant nos jours). Comment tu ferais ? Pareil ? ou autrement ? Au pif, j'dirais "pareil" ( for3). Tiens, ça m'fait penser : tu m'as toujours pas répondu pourquoi tu avais mis un pluriel à l'adjectif miliòn4, l'aut'fois... 1 Par contre, avec eg waada pavàr tiyn hoψeve, ça laisse supposer que l'attente s'est terminée avant ; on peut enfoncer l'clou avec waadă (prétérit). Faire gaffe avec la place de pavàr, notamment vis à vis de ka dora àt mys tern deawe pavàr = elle a fait le trajet en trois jours.2 devèr hoψev dèquat, si c'est deux heures de l'après-midi (14:00).3 As-tu pensé à l'anglais (before, forward) ? ou plus loin dans l'indo-europén ? En tout cas, attention au faux-ami avec le for anglais (depuis + durée).4 Y a pas urgence. J'suis pas un certain S..._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 30 Nov 2021 - 19:53 | |
| - Doj-pater a écrit:
- En Uropi les numéraux s'emploient comme adjectifs mais prennent aussi le pluriel comme tous les quantitatifs mole, tale, eke…
d'ailleurs on voit bien que sunte 100, tilie 1000 sont des pluriels sunte, trisunte, suntade persone = 100, 300, des centaines de personnes tilie, destilie, tiliade, milione stele = 1000, 10 000, des milliers, des millions d'étoiles On garde toujours la même syntaxe. En somme, ce sont des déterminants particuliers, non classables comme adjectifs (puisque tu nous as dit toi-même que les adjectifs étaient invariables)... ou bien alors, y aurait, comme en anglais et en aneuvien, des adjectifs variables et des adjectifs invariables. Par exemple, on a, comme adjectif invariable, en aneuvien, les adjectifs numéraux, mais tœsaṅd, tinsaṅd... sont des noms variables en nombre et déclinables. On a aussi l'adjectif okèn qui fait au pluriel okène, un peu l'équivalent de l'uropi eke. Y a également æt (ce, cette), adjectif démonstratif, qui est l'emphase de àt (le, la). À la différence de l'uropi ( di, da), ils sont variables : àr fait àr au pluriel, et æt fait... ær. Mais j'ai aussi des invariables chez moi, ceux qui expriment une quantité bien spécifique, comme ùdat = au moins un numbar* = plusieurs al = tout (dans son entier)*. Pour l'instant, je n'ai pas mis le psolat, or pourtant ces trois langues forment une forme d'équilibre, comme placées toutes les trois sur un tourniquet, à 120° l'une de l'autre. Y a deux langues à-postériori (l'uropi et le psolat) et une langue mixte (l'aneuvien) y a une langue réellement auxiliaire (ou tout du moins, sa vocation est de l'être) : l'uropi ; y a une langue qui n'est auxiliaire que dans un monde imaginaire : le psolat et y a une persolangue (mais qui est langue nationale dans la diégèse) : l'aneuvien. En matière d'à-postériori, y a - l'uropi qui tient de l'indo-européen par ses langues en usage actuel (français, letton, russe, italien, grec etc.) avec des fois des combinaisons (mand, liam...)
- le psolat, qui tient surtout du latin, des langues romanes, du grec (un peu moins), soit directement, soit par charcutage, soit via l'aneuvien (quand les mots aneuviens sont issus du latin ou de langues romanes)
- l'aneuvien, qui tient non seulement de racines issues des langues indo-européennes, mais de tout ce que j'ai pu ramasser par ci par là, avec, comme en uropi, des mélanges inattendus. S'y ajoutent des adaptations via des alphabets imaginaires.
J'ai vu qu'il y avait, en uropi, le numéral miliàrd ; j'en déduit que l'uropi utilise l'échelle longue, comme la plupart des langues indo-européennes°, d'ailleurs. * Par contre, on s'méfiera jamais assez : Ù dam numbar boovene ere in àt pardéav = Un certain nombre de vaches (bovins) étaient dans le pré. Numbar boove erer in àt pardéav = Plusieurs vaches étaient dans le pré. Le premier est un nom, le nom derrière (complément) est au génitif.
Invariable et indéclinable, à la différence de omen (tout).
Àt al bynòψak ere iginev = Tout l'immeuble était en feu. Àt omen stad cem diskasă ċyn = Toute la ville en fut informée. Omen dù hab sed kàredev in, ù chwin qua sliven = Tout homme a dans son cœur, un cochon qui sommeille. Omne dùr natyve ea stane fræje ea iqæle lékeve = Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.° À l'exception notable de l'anglais des États-unis et du portugais du Brésil, qui utilisent l'échelle courte à 106. Dans cette échelle, un billion, c'est un milliard (ou 1000 millions) de chez nous. L'échelle aneuvienne est courte à 103, cf explications par là._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 1 Déc 2021 - 18:02 | |
| - Doj-pater a écrit:
- 猿も木から落ちる
Ur. Iro se human Lat. Errare humanum est Fr. L’erreur est humaine It. Sbagliare è umano Eng. To err is human D. Irren ist menschlich Nl. Missen is menselijk Vergissen is menselijk. Da. Der er mennesligt at fejle Gr. Τα λάθη είναι ανθρώπινα / για τους ανθρώπους Alb. Shpipatim e njeri pa gabim s'ka Rus. Человеку свойственно ошибаться
En aneuvien, ça donnerait Anq gate vàle fran todareve = Même les chats tombent des toits. Mais y a aussi : Nor elmélet ep perfàkt = Seule la théorie est parfaite. Et ce qui en découle : Natur • lakis kasene = La nature est pleine d'aléas. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 5 Déc 2021 - 11:36 | |
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 6 Déc 2021 - 14:29 | |
| Le pont dans nos langues.
Tout d'abord, la langue qui a le moins de traductions : le psolat, qui ne dispose que de pontum, qui est une déformation de PONS -TIS et qui vaut pour toute sorte de pont, y compris d'un bateau, c'est dire s'y a pas beaucoup de recherche. En psolat, ce qui est fabriqué ou construit est en général désigné par la... désinence -um. Pas vraiment de surprise, donc.
En uropi, on trouve la même racine (latine) pour pont... sauf, pour le pont d'un navire où, influence des Vikings ou de la hanse et des marins marchands du nord aidant, on a droit à dek.
Cette influence se trouve également aux antipodes, en Aneuf, ou la voyelle a été rallongée : dæk (pris directement, là, du danois). Par contre, pour les autres ponts, on quitte les rives du Tibre pour rejoindre ceux de l'Ob ou de la Volga. En fait, ça s'est fait en deux temps. Avant la dernière réforme du C, tous les ponts (hors ceux des bateaux, cf ci-d'ssus) s'écrivaient most. Au fur et à mesure de l'évolution de la prononciation du S, on est passé de /'mɔst/ à /'mɔçt/. Puis, le C est passé de [t͡s] à [s] (lire là). Et là, c'eût été dommage de ne pas profiter de l'aubaine. Le C aneuvien se prononçait dorénavant comme en russe, s'écrivait comme en russe, du coup, le pont (construction de génie) allait s'écrire moct. Le terme most désignait alors tout le reste, y compris dans les noms composés comme flogmost (pont aérien).
Et voilà. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 6 Déc 2021 - 23:21 | |
| Un suffixe commun dans nos langue... mais utilisé de manière différente : -or.
En aneuvien, -or sans rien derrière est surtout utilisé en tant qu'adjectif. On peut éventuellement le trouver en tant que nom (doktor, profesor), mais ce sera vraiment de l'à-postériori pur fruit*. Ledit nom est évidemment neutre (pp : a).
En uropi, -or est exclusivement nominal.
On a bien doktor, direktor ou profesor communs aux trois langues, j'en avais d'jà parlé y a un certain temps. Ce qui n'a rien d'étonnant. Ces trois noms sont bien internationaux, et qui plus est, indo-européens, donc bien à l'aise dans une langue auxiliaire comme l'uropi, qui plus est, ils sont d'origine latine, donc le psolat a pu les accueillir les bras ouverts... et rien n'empêchait à ce qu'ils entrassent dans la partie "à-postériori" du lexique aneuvien.
On peut remarquer que ces trois noms ont un génitif singulier commun entre l'uropi et le psolat... à condition que les noms psolats soient neutres. En uropi, rien est précisé : ils sont épicènes ou masculins. Deux éloignements :
si les mots sont masculins, le génitif n'est pas en -ori, mais en -oroı.
Le génitif pluriel est en -oris en uropi. En psolat, il est en -orrum au neutre et en -ororum au masculin (peu employé, en général, le genre se fond dans le nombre)°.
L'aneuvien est complètement à part, mais bien plus simple que le psolat : c'est doktoren, direktoren... au génitif singulier, doktorene... au génitif pluriel. Le nom est en principe neutre, sauf si on lui attribue soit un suffixe -dak ou -kad ou bien les pronoms personnels da ou ka, mais contrairement au psolat et à l'uropi, la déclinaison ne change pas : au génitif, c'est -ene partout.
J'ai pas parlé des autres cas (accusatif et circonstanciel), n'étant pas présents en uropi.
*Encore qu'il puisse y avoir bynaukor pour "architecte" °Le psolat et l'uropi traitent doktora, profesora, direktora etc. traitent de manière complètement différente. Ils sont en -orus en uropi ; en -oraı (reprise de la forme archaïque du génitif latin en -Æ) au singulier et en -orarum au génitif pluriel. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 7 Déc 2021 - 12:58 | |
| - Doj-pater a écrit:
- L'évolution sémantique: mettre, poser > faire.
C'est marrant que tu me parles de ça, parce que justement, en aneuvien, mettre (au sens figuré*) se traduit par dor, comme "faire". Da dora ed fadnèrkaż partùr = Il a mis sa filleule enceinte. * Parce qu'au sens propre, j'suis resté très conventionnel : mid. Or midit ed hhirse en àt mes = Mettez vos mains sur la table. Pour ce sens (1), j'ai vu seto en uropi. Et pour les autres sens ?_________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 13 Déc 2021 - 13:31 | |
| - PatrikGC a écrit:
- O = en général dans les langues naturelles occidentales
- Anoev a écrit:
- Comme dans... franco-belge ? oxydo-réduction ?
- PatrikGC a écrit:
- Philosophe, xylophone, xénophobe, hydrophile etc.
Il n'y a pas beaucoup d'articulations en aneuvien, contrairement à l'uropi. L'articulation par génitif, façon uropi est réalisée, évidemment au moyen du génitif du premier mot. Elle n'est pas systématique, ainsi, on aura lefaṅdak, par exemple, pour "cornac"* ( lefaṅkad si c'est une dame qui entretient le pachyderme), et non pas pour John Merrick. On fera par contre, la différence, entre galenkad (femme qui, dans une ferme s'occupe des volailles) et galkad (poule, dans le sens de "femme entretenue"). On a aussi une différence entre tigrendu (personne qui, dans un zoo ou un cirque, a la charge des tigres) et Tigerdak (G. Clémenceau, le E est ajouté pour éviter un chapelet consonantique dissonant). On a aussi : boovendak : vacher, bouvier, cow-boy boovdak : homme à l'allure bovine booddak : itou, mais beaucoup plus énergique. * Ceci pour éviter une allitération de N (lefaṅtendur)._________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 14 Déc 2021 - 11:43 | |
| Sur mon vélo, en rev'nant d'la gare où j'ai acheté mon billet pour les Alpes en Février, j'me suis posé la question sur deux adjectifs et deux noms, et vous allez voir qu'entre l'uropi et l'aneuvien (j'me suis pas penché sur le psolat, j'devrais pourtant !), y a à la fois des différences et des rapprochements.
Déjà pour "romain" (originaire de Rome, quelle qu'en soit l'époque).
En uropi, pour "Romain", que ce soit l'adjectif ou le nom, c'est Roman, toujours débutant par une majuscule : de Roman strade = les rues romaines de strade Romu = les rues de Rome de Romane se gostiframi = les Romains sont hospitaliers. On peut avoir, bien sûr, Romana, pour mesdames.
Y a aussi roman en aneuvien, sauf qu'il s'écrit tout en bas de casse, puisque c'est un adjectif. Il signifie aussi "romain", comme ci-dessus, et on a àr romane gede = les rues romaines àr gede Roman, àr gede Roma-n = les rues de Rome (selon qu'on souhaite aneuviser le nom de la capitale italienne ou non).
Par contre, le nom commun "Romain" se dit en aneuvien romadu (sans majuscule, comme tout autre nom gentilé : le -du suffit). On détermine le sexe (si on le juge utile) en remplaçant -du par -dak ou -kad. L'exemple ci d'ssus donne : romadur • anqbitrone. On pourrait même avoir (comble de l'hospitalité !) : àr pradhemve ùt romakaden in = dans les bras d'une romaine.
Un autre adjectif : "roman".
L'uropi ne fait pas dans le court ! puisqu'il s'agit de romaniki : de romaniki arkitektad, de romaniki lingas = l'architecture romane, les langues romanes.
En aneuvien, contrairement au français et à roman, on tronque Roma et on met la désinence -en du génitif à la place : àt romen bynauket, àr romene sprate, pour l'exemple ci d'ssus.
Voyons voir le nom ; pas la substantivation de l'adjectif ci d'ssus (comme idéolangue, c'est du germanique ou du roman ?), mais l'autre. Là, l'uropi et l'aneuvien se séparent totalement.
L'uropi a romàn. On fera gaffe, surtout au génitif, à l'initiale en bas de casse : d'usdàv di romani sì u vark Romani ! = L'édition de ce roman fut un travail de Romain !
L'aneuvien, lui, dispose de saag, pris de sàg, pour "histoire, récit", pompé aux Vikings et qui a donné par ailleurs sàgin pour "conte" ou "nouvelle".
àt dorùstyn æt saagen eră ùt wark romadun. Y perd-on en charme ?
*Créé pour la circonstance.
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Dernière édition par Anoev le Mar 17 Jan 2023 - 14:06, édité 7 fois | |
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| Sujet: Six verbes pour une naissance Jeu 16 Déc 2021 - 23:45 | |
| Ces six verbes (deux par langue, les trois langues de ce fil) concernent le verbe "accoucher" au sens propre.
Pour les plus proches entre eux, on a le premier couple aneuvien partùres (transitif direct) et partùren (transitif direct aussi, cf en bas d'inter).
En psolat, on a a peu près la même construction, pour le même radical (au U près), mais pas les mêmes désinences (normal) parturir (qui rejoint l'interlingua) et parturar°.
Par contre, en uropi, changement de décor ! Pour le premier, on a l'imbrication de deux verbes : geno (naître) et eldo (aider), ceci pour le praticien :
Korvizar geneldì Marilwiza*.
Pour le deuxième, on a geno pour naître, là aussi, mais précédé d'un affixe (pro) ce qui donne (sauf erreur de ma part) :
Marilwiza progenì de raj be Roma.
Chez moi, ça donnerait (noms de personnes non aneuvisés ni psolatisés) :
Corvisart partùrsă Marie-Louise-s Corvisart parturiri Marie-Louise.
Marie-Louise partùrnă àt regdax Roman (cf ci d'ssus) Marie-Louise parturari lo regom Romí.
Point commun des trois langues (contrairement au français) : pas de COI (Marie-Louise accoucha du roi de Rome).
°Mais là, l'interlingua a parer. *J'compte sur toi, Dopa, pour corriger les noms propres ! _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: L'aigle. Lun 20 Déc 2021 - 20:24 | |
| Commençons par le plus simple : l'uropi arel. Ce terme issu de l'indo-européen (j'attend des détails par Dopa) est utilisé aussi bien pour les trois sens du nom. Du coup, "j'ai vu l'aigle sortir avec sa poule" se traduit assez directement, quel que soit l'usage des noms en question.
En psolat et en aneuvien, où là on fait assez directement appel au latin, les paronymies ne manquent pas.
Tout d'abord en psolat.
Une aigle s'écrit aquila (fém.) ou aquilá* (ntr). Tout dépend si elle vit et pond des œufs... ou si elle figure sur un écusson.
Quant à l'équivalent (francophone) masculin (un aigle), on a le choix entre aquil (nom générique, neutre) aquilo (♂) aquilor, pour une personne brillante (masculin ou neutre, les déclinaisons diffèrent, au féminin, c'est aquilora).
Si la provenance des noms aneuvien est la même (latin), ceux-ci sont traités assez différemment :
L'aigle (oiseau) se dit àquil ; il est accentué sur la première syllabe (contrairement au psolat) et, pour enfoncer l'clou, un accent gauche vient y antérioriser le A.
Monsieur aigle se dit àquid, madame aigle se dit àquik. Les aiglons se disent nexàquile, j'ai pas encore trouvé pour le psolat, en uropi, c'est arlite.
Pour tout ce qui ne relève pas strictement de l'ornithologie, on enlève le U derrière le Q. Celui-ci devient donc (en principe) occlusif uvulaire : àqil. = Àt roman àqil pour "l'aigle romaine". Ici foin de -K ou de -D.
Par contre, un aigle (une personne brillante), c'est toujours le radical non aviaire àqil qui est utilisé, mais tronqué avec le suffixe -dù. Et comme il désigne un être vivant, il est bien sûr sexualisable : eg vedja àt àqidax usdòmun kœm ed galkaż. Ben tiens !
*Y a quelques disparités, et ça ne dépend pas de la classe de bestiau (mammifères, oiseaux, poussons, c'que j'sais !). Ainsi, pour le nom neutre pour l'aigle, en psolat, on a aquil si c'est un animal et aquilá si c'est une représentation symbolique. Par contre, pour le puma, y a que pumá. La raison ? le nombre de syllabe ; surtout que pum ne voulait pas dire grand chose. Puma est commun au psolat et à l'uropi, mais pas traités de la même manière. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Ven 24 Déc 2021 - 15:11 | |
| On a genad = nàtyv = naissance*. Y a geno et ageno, respectivement pour "naître" et "donner naissance" en uropi. Pour "naître", pour un être vivant, en aneuvien, c'est nàtyv. Pour "donner naissance" ou "enfanter", là, y a une hésitation. J'ai neràpen dans le Slovkneg. Le problème, c'est que neràpen est aussi un adjectif signifiant "filial", d'où problème. Y m'avait semblé avoir corrigé l'problème dans Idéolexique. Manqdebol, je n'ai pas mis le Slovkneg à jour. Pour "Noël", y a Krisgèn en uropi et ɴàtyvet en aneuvien. Le psolat devrait s'en sortir avec Naskidá (je m'tâte pour l'application des petites capitales en psolat). Pour les autres applications que la naissance d'un être vivant, on a un nom et un verbe en aneuvien, pompés au grec, via le latin : genæz et genes° (les mots s'approchent de l'uropi) : Genìz = ɢenæz genizad = genæz geno = genes & nàtyv (cf ci d'ssus). de genizad un projeti = àt genæz ùt auken = la genèse d'un projet. De pol genì su de marìze = à stad gensă en ùr aqlunéave = La ville naquit sur des marécages. Pour "souhaiter", j'ai l'à-priori esàpe ; "souhait", c'est esàp. "Joyeux", c'est zhovon, "joie", c'est zhovet, pris de Zhov pour "Jupiter" qui donne zhovis pour "jovial" (Slovkneg pas à jour), que j'ai pas vu non plus dans le Vordar. "Jovialité", ben, c'est zhovjet. * En psolat, vraisemblablement naskid. J'attends la réouverture d'Idéolexique pour la confirmation.° Particularité pour genes : il est à la fois actif et causatif. Il est actif s'il n'y a pas de COD derrière et "causatif de lui-même" (pas besoin de dor) s'il y en a un : Quas ep gensa æt mensĕrs ev? = Qu'est-ce qui a fait naître cette idée en moi ? La cause en est peut-être qu'il ne pouvait pas y avoir de verbe genen sans qu'il y eût de risque de confusion, au subjonctif avec gæn (aller à pied ou à la nage). D'où des fois des tournures y compris à la voix passive, s'il y a un complément d'agent : æt auk gensa per ed warkev ene = ce projet est né de notre travail ; æt auk cem gensa per ed tiymev ene = ce projet est né de notre équipe ; ed tiym iψ ene gensa æt aux = c'est notre équipe qui a fait naître ce projet ; ed wark iψ ene gensa æt aux = c'est notre travail qui a fait naître ce projet._________________ - Pœr æse qua stane:
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