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 L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)

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PatrikGC
Doj-pater
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Anoev
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptySam 5 Oct 2024 - 18:20

Dopa a écrit:
"Le mot gymnase vient du grec γυμνάς, -άδος (gumnas, -ados), adjectif qui signifie « nu » et plus particulièrement « qui s’est mis à nu pour la lutte »...

Bref : la réputation des Grecs de l'antiquité n'était pas si usurpée que ça !



Raison pour laquelle, pour l'aneuvien, j'ai biffé d'une croix là d'ssus, et j'ai adopté,
pour "gymnastique" : sokínad
pour le gymnase : sokísal pour la salle où on pratique la gym ; dyporoos, pour le complexe sportif dans son entier*.

som pris de σῶμα pour "corps" (tout d'même !)
kinad pris de κίνησις pour mouv'ment :
du grec : encore un coup !

-ad : proche du suffixe uropi, mais là plutôt pour un processus ; sal, pris du francique, pour... une salle (ben tiens !).

Et une-deux ! une-deux ! main'nant, l'aut'paupière (pas b'soin de s'déshabiller pour de tels mouv'ments, hein !).

Dopa a écrit:
Elles ne pratiquent pas le sport et sont interdites aux jeux Olympiques.
Même commentaire que là-haut. Et pourtant, le féminisme, c'est vraiment pas mon verre d'eau minérale !



*Dyport, du castillan deporte et hoos, de l'allemand Haus ou de l'anglais house.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyMer 9 Oct 2024 - 15:18

J'ai complètement shunté l'inter poétique, la poésie n'étant pas particulièrement mon verre d'eau minérale, même si je dispose de tamávet pour ce sens. Par contre, bien sûr, j'ai j'té un œil sur le vocabulaire utilisé :

Doj-pater a écrit:
Vokabular

Liamo = aimer  < D. lieben < PIE *leubh id + Lat amo id.
Stico  = éteindre  < Rum stinge < Lat stinguo, infl. Rus tushit’ id, Ur tici = calm(e)
Duv = profond < PIE *dheub- id > Lit dubus, Let duōbs, Ser, Kro dubok, Da dyb, Swe djup, Eng deep, D. tief
Nemaj = ne plus  < ne + maj = plus

Adverbe in -im
In Uropi un moz formo adverbe ajutan -(i)m a adjetive:

Coj = timide  > cojim, zelos = jaloux > zelosim, meli = tendre  > melim, verfeli = sincere (lit. vrai sentiment) > verfelim… sim = ainsi, wim = comme, newim = en aucun cas, talim = tout à fait

*******


Liamo = klim (-a, -éa), bon, là, on en a d'jà causé plusieurs fois ;
stico = lehùs (-a, -a), l'antonyme (allumer, aluco ou klico en uropi) se traduit lehín (-a, -ía) ;
duv = pœṅl, Chez moi, un (presque) à-priori évoquant la profondeur, comme point de départ, y a les deux lettres extrêmes de pool (ang. pour "bassin"). La nasale longue faisant le reste ;
nemaj = nepjó, assez étrange chez moi, je le reconnais, d'autant plus que jo signifie "oui" en aneuvien*.

Comment dirais-tu "je n'en ai plus que deux" ? En aneuvien, ça donne eg hab norjó tiyn. Nor ("que, seulement", pris de l'allemand nur) a remplacé nep, puisque là, il n'y a pas une négation, mais un reste.

Les adverbes "qualitatifs" (contrairement à pas mal d'adverbes circonstants) se terminent en aneuvien en -as, et sont disposé devant le verbe, et également devant l'adjectif ou l'autre adverbe dont on veut préciser le sens.

Y a, du coup :
xadăs, pris de xadăn (une petite écorchure) pour "timidement" ;
zhelas, pris de zhelon, pour "jalousement" ;
dylas, pris de dyla, pour "tendrement".
Tout-à-fait se traduit comme "complètement" : volas.

Pour les autres, c'est un peu différent :
, de l'allemand also, pour "ainsi" ;
kes pour "comme", encore que là, il s'agisse plutôt d'une adposition : dorit kes pœr os = det wim po ta = fais comme pour toi.

Cependant, "en aucun cas" se traduit teránep, une compression de terádas nep (pris, là, mot-à-mot : certainement pas).

Par contre, les adverbes de lieu et de temps ont une construction nettement différente :
iyr = zi = ici
dær = za = là
daar = zadàl = là-bas
itáṅk = pro = devant. En aneuvien, adverbe pris depuis l'adposition áṅk ; ainsi, on a
staṅt aṅk ev = staj pro ma = reste devant moi
staṅt itáṅk = staj pro = reste devant ;
pour les autres :
iitpòsk = berù = derrière
itáṅtdafòr, befòr = auparavant
itpós = dapòs = ensuite
itín = inia = dedans
itùs = usia = dehors
etc. on a, en gros, le même phénomène en aneuvien.

*Toutefois, on avait d'jà parlé d'ce piège y a d'jà un certain temps déjà :
he sop ne maj = da sliyf nep mulser = il ne dort pas plus ;
he sop nemaj = da sliyf nepjó = il ne dort plus.




Bureaux et secrétaires



Bureau.

L'uropi dispose de burò, studia et skrivitàb. Burò embrasse tous les sens, quels qu'ils soient (l'étoffe sur le meuble, le meuble, la pièce...), encore que, dans le Vordar, j'ai pas vu d'exemple, dans le sens "bureau municipal, politburo"). Skrivitab (table où on écrit) est spécifiquement le... meuble ; studia s'il est à domicile ; manqdebol, je n'ai pas vu d'exemple dans la colonne blanche du Vordar.

L'aneuvien, lui aussi, dispose de plusieurs noms ; on commence par bùro (le diacritique a changé de place vis-à-vis de l'uropi, l'antériorité du U itou), lequel représente la pièce de bure posée sur une table de travail, un à-postériori pur fruit donc, comme en uropi ; on est un peu plus près du français, voire de l'allemand (Büro) à cause de l'antériorité du U. Ce terme est aussi une apocope de bùrodutul (plusieurs personnes travaillant dans le même bureau où sont votées des décisions). Entre, y a deux dérivés : bùrmes qui est la table de travail où se trouve (ou non) ladite étoffe et bùrsal, qui est la pièce dans laquelle se situe ladite table (accompagnée d'une armoire où sont classés une kyrielle de chemises dans des classeurs). Il en reste un, que j'ai pompé au norvégien kontor, c'est koṅtœr, rien à voir avec tœr (pris de l'allemand Tür, pour "porte"). Ce nom traduit également "comptoir" : c'est le bureau de tourisme, le bureau des réclamations, de la poste, et j'en passe. Pour ce comptoir-là, l'uropi dispose de kontar, pas trop éloigné.

Secrétaire.

L'uropi dispose de deux noms, tout d'abord sekretar (qui contient des secrets), qui est le meuble de travail, voisin du bureau, mais qui, en général est disposé près d'une paroi et qui, pendant longtemps, était muni d'un enclenchement secret (d'où le nom) fermant un casier où l'utilisateur pouvait y planquer des documents ultraconfidentiels. Et puis il y a la personne qui travaille pour une personnalité publique ou privée, voire même pour une entreprise, une association, un parti politique ou une officine occulte ; cette personne a un emploi très sensible, puisqu'elle connait tous les secrets de la personne ou de l'organisme qui l'emploie, le terme uropi est sekretor (-a, si c'est une femme). Le secrétariat se disant sekretoria. Tout ça étant bien sûr pris du nom sekrèt, vous avez d'viné pour quelle traduction : ce n'est un secret pour personne.

L'aneuvien dispose de trois termes, tout d'abord, le meuble : sygrígek ; dispose notoirement du dispositif secret, sinon on peut toujours s'en sortir avec valbùrmes (bureau de mur). Pour l'homme (être humain) de confiance absolue, qui détient tous les secrets (sygrete) de son patron ou de sa patronne, le terme est sygredu. Si c'est quand même un peu moins profond (mais qui garde quand même une certaine confidentialité), le terme est skribdu (pris de skrip, -ta, -téa = écrire), lequel a donné skribia (légèrement comprimé : l'ancien terme était skriberja) pour "secrétariat" ; bref les personnes qui écrivent et là où on écrit. Du coup, skriberja pourrait être gardé pour "scriptorium".

Voilà où j'en suis.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyVen 11 Oct 2024 - 14:35

Doj-pater a écrit:
Quand je traduis, j'essaie de rester le plus proche possible du texte de départ: tant pis pour la versification, les pieds, les rimes: on a inventé le vers libre !


Moi itou ! ça donne en gros :

 В душе моей = in mi alm = med anymev in Déjà, pour le nombre de syllabes, c'est pas au mieux. C'est pas davantage mieux avec med kàredev in.
 тревожить = trublo = trœme. Là j'gagne (en principe) deux syllabes (par rapport au russe, une seule vis-à-vis de l'uropi, sachant qu'ici, le -E final est muet), du moins à l'infinitif.
Pour "en silence" ou "silencieusement", j'ai une petite hésitation, tout dépend de c'qui suit derrière, natursky :
j'aurais soit silaṅsev soit silaṅtas ; respectiv'ment, t'auras d'viné.

Pour les deux derniers vers (traduits via le français, soit via l'uropi ; ça revient au même, dixit Dopa) :

Eg ere klim ors tan pranas* tan dylas
Div dorit tep alidur gylo klim ors.

Bref : pour la rime, on r'pass'ra ! Une remarque quand même : j'ai pris du russe, en mettant alidur (d'autres personnes). Du coup, le deuxième klim derrière ᴅiv dorit tep... est, beeen entendu, au subjonctif. Merci Puchkyn & Dopa de m'avoir permis de l'caser. Razz



*L'ancien, praṅas, a encore cours.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyVen 11 Oct 2024 - 21:40

Doj-pater a écrit:
l'Uropi n'est pas destiné en premier lieu à la poésie.
Ben tu vois, là aussi, on s'rejoint : l'aneuvien non plus.

Autre point commun : l'homonymie entre certains verbes (à l'indicatif seulement en uropi) et certains noms. Mais heureusement, l'environnement (pronom ou article) les départage, tiens, par exemple (histoire de rester (un peu) chez Pouchkine) :

de liam = à klim = l'amour
de liame = àr klime = les amours
he liam = a klim = il aime
lu liam = ar klime = ils aiment.

Particularité en aneuvien, l'article (défini ou indéfini) n'est pas clitique, du coup, il "enlève" l'accent au nom qui suit si celui-ci commence par une voyelle accentuée sans diacritique. Voir par là. Particularité (que j'ai découvert de manière rétroactive) : àt est pris du démonstratif æt, qu'on peut rapprocher du russe это. Ben tiens !

Autre différence, mais ça, tu l'sais d'jà : le verbe est invariable à l'indicatif uropi (seul l'impératif varie à la personne), en aneuvien, il s'accorde (en nombre uniquement, comme n'importe quel autre mot : nom*, adjectif) à ce même mode.


*Bon... le nom et le pronom varient aussi en cas, l'adjectif varie aussi en degré, le verbe varie aussi en temps. Bah ! si on s'arrête à ces détails...




J'ai dû parler, y a vach'de temps de ça, d'une comparaison entre les conjugaisons uropie et aneuvienne. Là, les différences ne manquent pas, et pas seulement celles que je viens de citer. Déjà, simplement à l'indicatif, il y a très peu de "temps calqués" ; y a une différence, certes ténue, mais une différence quand même entre le présent progressif aneuvien et le présent duratif uropi, qui enfonce vraiment sur la durée d'un procès, alors que son "homologue" aneuvien n'évoque qu'un procès en cours. Comme point commun, on peut quand même évoquer le futur (imperfectif)... et encore, en y regardant pas de trop près. Ce temps est composé dans les deux langues, formé d'une particule (ve, mir) précédant le verbe ; mais à partir de là, nos chemins divergent : le verbe uropi est à l'infinitif (en -O, invariable), et si le présent indicatif aneuvien ressemble, il est vrai, à l'infinitif (école anglaise ?), c'est seulement au singulier ; aux trois personnes du pluriel (à la troisième personne du singulier chez les buveurs de stout), y a quelque chose qui vient s'ajouter au radical du verbe, et ce, à toutes les tournures. Et ce futur aneuvien n'est pas réservé à l'indicatif, il est formé de la même particule avec d'autres modes (infinitif excepté !).

Voilà, en gros, ce qui pourrait rapprocher (très partiellement) la conjugaison aneuvienne de la conjugaison uropie.

Pour le reste, ça décale un max ! Oh, bien sûr, on peut trouver des utilisations communes entre le prétérit uropi (en -Ì) et son homologue aneuvien (en -Ă), comme le passé révolu d'un procès. Sauf que l'uropi calque davantage sur l'anglais, car le prétérit est également utilisé, par exemple pour un procès itératif dans le passé ; le prétérit aneuvien verse plutôt soit du français (passé simple) soit du castillan (preterito perfecto simple) soit de l'italien (passato remoto). Pour les langues slaves, j'ose pas trop en causer, les verbes perfectifs et imperfectifs ont toujours été mon cauchemar lors de mes cours de russe d'ado. On peut parler aussi du passé duratif uropi et de l'imparfait progressif aneuvien, qui ont l'air de se ressembler... Qui ont l'air, seulement ! le point commun, c'est l'usage du participe, un gros morceau quand même ! Par ailleurs, il est vrai que la particule ere de l'imparfait aneuvien est tirée du verbe ere, qui pourrait bien sûr ressembler à l'auxiliaire uropi so, conjuguée ici au prétérit . C'est ça qui fait toute la différence ! est un VERBE, conjugué, de surcroit, un auxiliaire de surcroit. Ere est ici une simple particule située devant un verbe ici conjugué au participe, mais qui peut servir dans d'autre temps (passé, prétérit) ou modes (indicatif ou subjonctif, mais ni infinitif ni impératif : y a des limites à tout !). En aneuvien, même s'il est invariable, le participe peut être personnel (comme l'infinitif portugais) ou, bien sûr, impersonnel. Les particules ere, ăk et mir sont les seules manières d'obtenir un temps composé aneuvien contenant un participe (présent ou passé).

L'aspect accompli, en aneuvien n'utilise ni auxiliaire ni participe passé, comme c'est le cas en français, en italien, en castillan, en anglais... et en uropi. la recette est complètement différente. J'ai parlé, ci d'ssus, du prétérit aneuvien en -Ă ; eh ben le parfait indicatif est pas bien éloigné ! il est en -A (quelques petites irrégularités par-ci par là°, mais rien de bien méchant) et sert pour le plus-que parfait, le futur et le prétérit antérieur, et on le trouve, avec une pincée de variantes, dans d'autres modes. Question flexions et utilisations, contrairement à des langues naturelles, ça tient davantage de la cour de récréation que de l'amphithéâtre, j'vous l'dis !

he av deten = a dora = il a fait
he avì deten = a ere dora* = il avait fait
he avì deten = a ere doră* = il eut fait
he ve avo deten = a mir dora = il aura fait.

Je n'ai fait qu'évoquer le participe et l'indicatif : deux gros morceaux quand même, dans chaque langue. L'prochain coup, j'parlerai du conditionnel, qui, en uropi a sa conjugaison propre, mais qui, en aneuvien, a le c... entre la chaise du subjonctif et celle de l'indicatif.


°Les mêmes que les formes en -Ă, en fait.
*L'utilisation de chacun de ces deux-là est tributaire de la concordance des temps et de l'usage. Si le procès de l'autre verbe est itératif, on utilise dora, sinon, c'est doră. C'est pas plus compliqué que ça. On trouve aussi ere doruna (participe PQP) pour l'issue d'un procès progressif.

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Dernière édition par Anoev le Lun 14 Oct 2024 - 21:19, édité 1 fois (Raison : fzute de frppe)
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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptySam 12 Oct 2024 - 11:15

Doj-pater a écrit:
un doʒ ne seto de plug pro de gove (il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs)
Ce qui donne, chez moi : a fal nep mid arkùrs aṅk boovse, ou, plus d'actualité, quand même à fal nep mid arkùrs aṅk agervix.

Comme il s'agit d'un proverbe, les articles sautent.

Le deuxième signifiant : il ne faut pas mettre la charrue devant le tracteur.

Comme il s'agit de mettre (disposer), le complément suivant aṅk (devant) est à l'accusatif.

On fait un distinguo, en aneuvien, entre
midit ted baardes ob à tœrs = mets ton sac contre la porte, et
liymit ted baardes ob à tœrev = laisse ton sac contre la porte.

Fàl, devant un verbe, a la même syntaxe que le verbe français "falloir". Le verbe reste à l'infinitif et y a pas besoin, par conséquent, de bousculer la syntaxe et de mettre le verbe du procès désigné comme obligatoire au participe. Bref : le verbe suivant fàl est à l'infinitif, comme un verbe suivant dev (devoir). à fàl (+ vrb) est l'équivalent de la dev (+ vrb) ; par contre, à fal nep (+ vrb) est l'équivalent de la dev (+vrb) nep.

Par contre, fàl devient personnel, pour l'équivalent de "il faut" (+ nom) :
ùr kandach ea aríd mir fàlle ni ors = il vous faudra un crayon et une gomme.

C'est à peu près l'équivalent de
or mir nuzhèrer ùr kandach ea aríż = vous aurez besoin (ve nudo) d'un crayon et d'une gomme.
Pavl, eg nuzhère dek daxe = Paul, j'ai besoin de dix hommes... qu'il est possible d'exprimer en Pavl, dek dake fàlle ni es, mais bon, moins commode quand même.

On a, par ailleurs :
eg nuzhère hiddun ùt olygs aréan = i nud nemo u poj ariu = j'ai besoin de prendre un peu d'air (d'espace). Le verbe est au participe en aneuvien, à l'infinitif en uropi ; mais pour les deux langues, "prendre" peut être escamoté : eg nuzhère ùt olygs aréan = i nud u poj ariu (j'ai besoin d'un peu d'air). Et v'là l'travail.

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptySam 12 Oct 2024 - 12:19

Dopa a écrit:
Tu m’excuseras, mais klim me fait toujours marrer parce qu’en Uropi klimo ça veut dire grimper (Nl klimmen, ang climb, apparenté à klin = la pente, klino = être incliné)
Comme dit l’autre « Aimez vous les uns sur les autres »
Certes oui, mais klim est un à-priori très ancien n'ayant rien à voir avec to climb ; d'ailleurs, je ne sais pas si ce sens de "grimper" (grimper qqn) existe dans la langue de Lady Chatterley*. En plus, klim, c'est SURTOUT en rapport au sentiment profond. Le sexe ne l'inclut pas même s'il peut ne pas l'exclure. Jacques Lantier ere klim Lison-s, ed trakkovs = Jacques Lantier aimait Lison, sa locomotive (E. Zola, la Bête humaine), ça veut pas dire forcément que ledit conducteur était en train de grimper jusqu'au poste de conduite de ladite locomotive, là, ça crève l'évidence ! Le faux-ami est encore plus pernicieux avec le nom volapük° klim, qui signifie "vice" ; penser à "crime", mais le volapük (surtout rigik) n'est pas franchement amoureux de la lettre R. Le vice, ça donne vĕch, vais.

"Grimper", en aneuvien, c'est le verbe mixte obkáge (-a, -éa), qui est formé de
ob = contre (ici : en appui)
kagæle (-a, -éa) = monter.

Y a deux mots, pour le mont (bor) :
kag : quelqu'un est arrivé au sommet
zeg : personne ne la grimpé.

Du coup, y a :
kag Olyb = mont Olympe (en Grèce)
zeg Olyb = mont Olympe (sur Mars).





*Grimpait-elle VRAIMENT son garde-chasse ? Pas sûr !
°Mais j'vais pas tout changer ! J'vais pas m'amuser à remplacer klim (que j'aime bien) par loef, qui m'emballe pas trop. Même s'y a une paronymie entre klim (liamo) avec klỳm (klimàt).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptySam 12 Oct 2024 - 23:03

Comme le fil "le mot du jour" est superbement boudé depuis plus d'un mois (ça fait depuis le 3 septembre que ça devient un monologue, j'en ai marre), je propose ici deux mots, qui sont des paronymes en uropi. "Volontairement" et "volontiers", tous deux, directement pris du français "vouloir" et de l'uropi volo.

Volontairement

En uropi, donc, ça donne volam, c'est pris du participe du verbe volo, à savoir volan (voulant), les adverbes pris d'adjectifs verbaux actifs sont formés simplement en ajoutant une jambe au -N dudit adjectif : simple. Volan, participe de volo, devenant un adjectif pour "qui veut" (volontaire), et, du coup...

En aneuvien, j'ai pris de velaṅdon°, pris de velaṅdet (volonté), on a
vel (vella, velía) = vouloir
-et, comme le suffixe de pas mal de noms en -É.

Mais d'où vient le aṅd (marcher) ? Du fait que, dans la tradition, on demandait, pour les volontaires, de faire trois pas en avant. C'est un peu spécieux, mais... ça marche !

Volontiers

L'adverbe uropi, cette fois-ci, part directement du radical (vol-) de volo, qui sert à d'autre mots sur la volonté, et y applique directement le suffixe complet adverbial : -im.

En aneuvien, je suis partit de velynt pour "désir" (une contraction de velynet), lequel pourrait être considéré comme une volonté de velours (velyt), d'où est tiré velyn (-a, -éa), zelo en uropi. Donc velynt se voit directement attribué le suffixe adverbial -as. L'adjectif "désireux" étant velynton. "Désirable" (sans connotation sexuelle) se dit velyndar (y a une coquille dans le Slovkneg).




°Jadis, c'était velaṅdar, mais ça créait une ambigüité avec d'autres adjectifs en -dar (-able).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyDim 13 Oct 2024 - 10:10

Dopa a écrit:
... apparenté à klin = la pente, klino = être incliné.
Tiens, justement ! La pente (et la rampe, qui va avec).

Pour "pente", j'ai leaṅk, un à-priori pur jus, lequel donne leaṅkon pour "pentu" mais aussi laṅkbeaṅ pour "funiculaire"*.

En  ce qui concerne la rampe, l'uropi a trois mots, selon le type de rampe, commençons déjà par :

barànd = hænteska, ça, c'est pour l'escalier ;

podiluce = lugbaar, ça, c'est la rampe lumineuse, soit dans l'allée à côté des sièges, pour ne pas trébucher sur les marches quand la lumière principale de la salle est éteinte, soit directement sur la scène (les feux de la rampe).

Le dernier, ramp = repk concerne évidemment une rampe de lancement, mais concerne aussi une inclinaison (pente) dans le sens de la montée (une ligne de montagne en rampe de 32‰). À rapprocher quand même (pour l'aneuvien), même si les serpents ne rampent pas que pour monter des côtes, du verbe "ramper" : rep (-ta, -téa), l'uropi disposant de krepo°.

Un p'tit dernier, quand même, pour ce matin : incliner, et c'qui tourne autour.

Là, j'dois dire qu'en uropi, j'ai été quelque peu surpris, j'y ai vu aklino pour ce verbe et klino pour "être incliné". Par ailleurs j'ai vu klinan pour "incliné" (je m'attendais à aklinen), mais j'ai rien vu pour "pentu", pourtant dérivé de klin pour "pente". Certes, "pentu" est "incliné" sont parasynonymes pour des surfaces ou des terrains, mais pas pour des arbres ou des piquets : un poteau pentu, ça veut rien dire. Sinon, on a bien la différence entre "inclinaison" (d'une poutre) avec "inclination" (pour sa voisine de palier), qui donne, respectiv'ment klinad et iklinad.

Voyons explorer c'que ça donne chez moi. Eh ben, chez moi, ça donne... RIEN ! Encore des mots soit que j'ai complètement oubliés, soit qui sont enfouis dans Idéolexique (invérifiable !). J'ai bien traṅten pour "obliquer", mais ça fait un peu maigre, non? d'autant plus que "obliquer" (tourner à 45°) n'a rien à voir avec "incliner" ! Zéro pointé pour mézigues, par conséquent !





*Il s'agit du nom, évidemment ! Certes, les funiculaires ne sont pas les seuls chemins de fer à évoluer sur des rampes et des pentes ; y a aussi les ascenseurs inclinés et les chemins de fer à crémaillère ; mais la pente est la raison d'être unique de ce mode de transport. Par contre, l'adjectif n'a strictement rien à voir : c'est siltránan (conduit par un fil, même si, en fait, c'est plutôt un câble). J'ai rien vu dans le Vordar. Pour le véhicule, j'aurais bien vu klinivagon, mais bon, si t'as mieux....
°Ô ! ironie, en uropi, krepa, c'est UN crêpe (hrep en aneuvien).

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyDim 13 Oct 2024 - 23:44

Anoev a écrit:
Quand j'aurai trouvé quelque chose pour "incliner" (ça s'approche un brin°), je ferai part de quelque chose de concret.
°Peut-être un p'tit voyage du côté du volapük ou du kotava...

Bon, ben, ça y est, j'ai trouvé depuis le kotava blagá, le verbe aneuvien plaag (-a, -ía ; ça f'sait longtemps que je n'avais pas créé de verbe en -ía ; ça manquait).
On a, par exemple : La mid as sylmas, a cem plaag.
Ça donne, donc
plaagad = inclinaison
plaagan = incliné (adj. vrb.)
plaagdar = inclinable (dossier, par exemple)*
menplaaget = inclination.

*Pas trouvé dans le Vordar, je pench... penserais à klinli, non ?




Doj-pater a écrit:
Oh si! … enfin je ne sais pas qui grimpait sur l’autre, en tous cas leurs séances de grimpette étaient fréquentes.
C'que j'voulais dire, c'est que je m'demandais un peu si l'expression "grimper sur qqn" pour exprimer un rapport sexuel ne serait pas un pur gallicisme.

En aneuvien, y aurait dem làblen ob + circ. (s'adhérer contre...), voire aṁb làblen ; et en uropi ?

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MessageSujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)   L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) - Page 19 EmptyHier à 11:59

Doj-pater a écrit:
Uropi: OD - de - from
* * * *
De prepozisiòn od ven od Slavi: Polski, Tceki, Slovaki, Sloveni, Serbi, Kroati: od, Rusi, Bulgari: от ‘ot’. Je indìk odvenad (provenance, origine): veno od > odvenad.
Od ko ven tu ? = d’où viens-tu ?
I ven od Praga = je viens de Prague
De tren od Parìs = le train de Paris (qui vient de Paris)...

L'expression de la provenance en aneuvien est différente de celle de l'uropi, non seulement à cause d'une adposition différente lexicalement.

Pour la provenance locative, j'ai été pomper du côté des îles Britanniques (from*) ou de Scandinavie (frå, fra), rien de bien sorcier par conséquent.

Y a donc, par conséquent, pour les phrases ci d'ssus :
fran quav ep o kom?
e kom fran Praha-v
à strægen fran Parisev.


Comme on peut voir, c'est le circonstanciel qui est de la partie. Il en est de même pour :
fran à stàtynev dyn à postes = de la gare à la poste.

Par contre, pour la cause, fran n'est pas indiqué du tout, on a, par conséquent, un nom au circonstanciel ou un verbe au participe, précédé ou non de sĕr (à cause de), et ça donne :

Tremo od fraj, od frijad = trælun sĕr qbobev, koldev = trembler de peur, de froid ;
Glen od rabij, od zelosad = hræn hàniv, obivèṅdev° = vert de rage, de jalousie ;
Moro od fam, od patid = Dænun sĕr inzhyynev, graṅgetev = mourir de faim, de maladie ;
Roj od permicad (trubel) = rub erfœrdentynev (trœmev) = rouge de confusion (trouble) ;
De hasitage sì brij od froz = àr todar àr hoosene ere brile sĕr xhylev = les toits des maisons brillaient de givre ;
Ci mande sì blu od frijad = sed hhire erer blur koldev = ses mains étaient bleues de froid ;
Mi keb dol od cajad = med kàp • dob sĕr àt varmetev = J'ai mal à la tête à cause de la chaleur
Maca mozì ne dezo u vok od skand = Macha pòtna nep dik ù slovs sĕr gnàlhev = de honte, Macha ne put dire un mot ;
Di cest detì la moro od lar = æt zhok doră ase dænun sĕr riydun = cette blague les fit mourir de rire#.


Par contre, pour celle-ci :

De strade sì muj od liuv = àr gede cem ere agjàtne per àt lyshev = les rues étaient mouillées par la pluie.

L'aneuvien a fait directement appel à la voix passive (cem), puisqu'il y a un complément d'agent (per àt lyshev). J'ai d'ailleurs été un peu surpris par cette phrase uropie. J'aurais plutôt mis (à cause du complément d'agent) :
De strade vidì mujen pa de liuv.

Alors qu'on pourrait dire :

De strade sì muj od Montmartre tis Montsouris. = Àr gede ere agjàtane fran Montmartre-v rikyp Montsouris. Les rues étaient mouillées de Montmartre jusqu'à Montsouris.

Y aurait bien "mouillées d'eau", mais bon... j'ai craint l'pléonasme.


*J'ai découvert, grâce au Wiktio, que c'était dû à fram. À une jambe de lettre près, donc, sans que j'm'en fusse douté !
°D'envie.
#J'ai changé la personne, pour une raison qui crie l'évidence.




Tiens, quelque chose de complètement différent. Comment traduirais-tu "l'arme du crime" ?

J'verrais bien arm murdi, toutefois, une compression en armurd pourrait bien aller, à tout hasard, ou bien murdiarm, mais j'préfère la précédente, à cause du M servant de charnière, tant qu'à faire.

Chez moi, une compression toutefois :
moerdam, pris de
moerad
si le meurtre a vraiment eu lieu ;
bùnĕzam, pris de
bùnĕz (crime), du hongrois bűnözes (coupable)
pour le terme général, ou s'il y a eu tentative, ou si c'est un homicide involontaire.

arem, pour l'arme.

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