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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 12:14
Mettre quatre genres était effectivement très logique, mais d'un louuuurd...
Mettre aucun genre aurait été, bien sûr une solution de facilité séduisante, mais on se privait de nuances comme entre autres : il le suivait il la suivait elle le suivait elle la suivait ;
ils faisaient l'amour (♀ et ♂ ou... ♂ et ♂ ; y a qu'au féminin qu'y a pas d'ambigüité en français : elles faisaient l'amour).
Y a aussi adopter d'autres types de genres : abstrait/concret, animé/inanimé ; j'ai fait une tentative de ce genre en thub.
PatrikGC a écrit:
Grosso modo, en restant dans les mêmes eaux pour le genre, il existe 2 façon de voir les choses : - 3 genres : masculin, féminin, neutre+épicène - 4 genres : masculin, féminin, épicène, neutre.
En effet, poutr l'aneuvien, c'est cette première soluce que j'ai choisie.
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PatrikGC
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 12:29
Pourtant des tas de langues se passent de cette nuance...
En suomi (finnois) : il le suivait, il la suivait, elle le suivait, elle la suivait → hän seurasi häntä.
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 12:47
Si ça ne les dérange pas, grand bien leur fasse : c'est leur langue ; y z'expriment ce qu'ils ont besoin d'exprimer avec. C'est comme pour certaines persolangues : on exprime ce dont on a besoin. C'est pas le cas de la mienne, où j'ai besoin d'un maximum de nuances avec un minimum de mots (d'où les flexions). Pour une LAI, c'est encore différent : il faut savoir s'adapter à des locuteurs de cultures différentes.
Pour en rester sur la comparaison uropi/aneuvien :
Je se dam: lu venì tio posen = A • chaṅda: ar komar rec pylasert = C'est dommage : ils sont venus trop tard. Je se dam te lu venì tio posen = A • chaṅda tep ar komía rec pylasert = C'est dommage qu'ils soient venus trop tard.
L'aneuvien est fidèle au français pour le choix du mode (subjonctif) dans la deuxième phrase ; par contre, il est plus proche de l'uropi dans la conjugaison d'un seul tenant pour le deuxième verbe, même si dans la première phrase, la conjugaison est variable (komar) en aneuvien et pas en uropi.
Particularité de l'aneuvien par rapport aux deux autres langues : "trop tard". L'utilisation de rec (assez) avec l'adverbe qui suit (pylas) au superlatif.
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Doj-pater
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 15:00
PatrikGC a écrit:
Pourtant des tas de langues se passent de cette nuance...
En suomi (finnois) : il le suivait, il la suivait, elle le suivait, elle la suivait → hän seurasi häntä.
Oui, mais ça pose des tas de problèmes. Je le sais par expérience, en anglais par exemple, où l'on n'a pas de féminin, j'ai lu un chapitre entier en croyant que le cousin (ang. cousin) était une cousine.
Même chose en grec moderne: dans une conversation entre un homme et une femme (où l'on n'emploie pas les pronoms personnels) on perd vite le fil et on ne sait plus si c'est l'homme ou la femme qui parle… (même chose en italien) les pronoms personnels différenciés sont quand même très pratiques.
PatrikGC
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 15:05
Doj-pater a écrit:
PatrikGC a écrit:
Pourtant des tas de langues se passent de cette nuance...
En suomi (finnois) : il le suivait, il la suivait, elle le suivait, elle la suivait → hän seurasi häntä.
Oui, mais ça pose des tas de problèmes. Je le sais par expérience, en anglais par exemple, où l'on n'a pas de féminin, j'ai lu un chapitre entier en croyant que le cousin (ang. cousin) était une cousine.
Même chose en grec moderne: dans une conversation entre un homme et une femme (où l'on n'emploie pas les pronoms personnels) on perd vite le fil et on ne sait plus si c'est l'homme ou la femme qui parle… (même chose en italien) les pronoms personnels différenciés sont quand même très pratiques.
Je reconnais que la distinction genrée possède souvent des avantages. Je suis l'auteur de presque 400 nouvelles, et la distinction il/elle m'aide souvent. Mais il y a toujours moyen de contourner le problème, au prix parfois d'une certaine lourdeur.
Doj-pater
Messages : 4530 Date d'inscription : 04/01/2014 Localisation : France Centre
Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 15:15
On peut les lire ?
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 15:30
Le genre, genar en uropi, chez moi, j'ai deux mots et demi :
gèmet, utilisé, par exemple, dans duun gèmet = genre humain, litteris gèmet = genre littéraire simet comme parasynonyme de arèndet (apparence). On a dasem gosímet (genre masculin).
Par contre, le genre strictement grammatical (celui d'un tabouret, d'une maison, des délices et des orgues, à défaut des amours), j'me suis pas penché dessus !
Dopa n'aime pas le genrisme et comme je l'approuve : j'ai toujours détesté l'expression "garçon manqué" à l'égard d'une fille qui aime les occupation prétendument masculines (menuiserie, sports très "physiques", langage de charretier et j'en passe). Alors, du coup, gutípan kad passe très mal.
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 16:38
Pour ma part, j'aime bien une solution intermédiaire.
Un système principal non genré. Une genration facultative pour la SG3 et à appliquer pour qq noms.notamment pour les humains et pour quelques animaux courants/de ferme.
Anoev aime ce message
PatrikGC
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 1 Nov 2023 - 17:24
Velonzio Noeudefée a écrit:
Pour ma part, j'aime bien une solution intermédiaire.
Un système principal non genré. Une genration facultative pour la SG3 et à appliquer pour qq noms.notamment pour les humains et pour quelques animaux courants/de ferme.
Pour ma part, j'aime bien divers petits mots pour la SG3. Des choses comme il, elle, il/elle (neutre), cetAnimal, cetteChose, ceciPrèsDeMoi, ceciPrèsDetoi, celaAuLointain, ceTrucPlat, ceTrucFin etc...
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 2 Nov 2023 - 9:22
Doj-pater a écrit:
Oui, mais ça pose des tas de problèmes. Je le sais par expérience, en anglais par exemple, où l'on n'a pas de féminin, j'ai lu un chapitre entier en croyant que le cousin (ang. cousin) était une cousine.
Même chose en grec moderne: dans une conversation entre un homme et une femme (où l'on n'emploie pas les pronoms personnels) on perd vite le fil et on ne sait plus si c'est l'homme ou la femme qui parle… (même chose en italien) les pronoms personnels différenciés sont quand même très pratiques.
Là, j'te comprends tout-à-fait, même si j'm'y suis pris autrement.
Comme dit plus haut, le genre subsiste au pluriel, même pour les pronoms (ar-dar-kar/lu) ; pour les cousins, on risque pas de s'planter : kœsyndu/kœsyndak/kœsynkad : c'est mieux qu'en anglais ! c'est même mieux qu'en français et d'autres langues (dont l'uropi) : da hab tiyn kœsynduse : ùr zhuvènkaż ea nexàvdax.
PatrikGC a écrit:
Pour ma part, j'aime bien divers petits mots pour la SG3. Des choses comme il, elle, il/elle (neutre), cetAnimal, cetteChose, ceciPrèsDeMoi, ceciPrèsDetoi, celaAuLointain, ceTrucPlat, ceTrucFin etc...
Ça finit par en faire un joli nombre !
En thub, y avait trois genres (naturel, matériel, abstrait), trois nombres (singulier, indéterminé, pluriel), trois cas (sujet, objet, oblique). Bref, une structure parfaitement cubique qui se retrouvait dans les tableaux de déclinaisons. C'était une langue à-priori, j'pouvais pas faire la même chose pour l'aneuvien (créé auparavant, et plus proche de c'que nous connaissons, même s'y a des différences notables). Pour les genres, j'avais tourné l'dos à l'indo-européen ; complètement pour le thub, partiellement pour l'aneuvien et le psolat.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 2 Nov 2023 - 10:18
J'ai essayé d'avoir qques infos sur ton thub, mais je n'ai pas trouvé gd-chose...
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 2 Nov 2023 - 11:02
PatrikGC a écrit:
J'ai essayé d'avoir qques infos sur ton thub, mais je n'ai pas trouvé gd-chose...
Comm c'est une langue qui est restée d'un bleu profond (l'aneuvien avale quasiment toutes mes occupations linguistiques), y reste ça (avec une pincée de liens). C'est peut-être ce que tu as dû voir.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 2 Nov 2023 - 11:25
Anoev a écrit:
PatrikGC a écrit:
J'ai essayé d'avoir qques infos sur ton thub, mais je n'ai pas trouvé gd-chose...
Comm c'est une langue qui est restée d'un bleu profond (l'aneuvien avale quasiment toutes mes occupations linguistiques), y reste ça (avec une pincée de liens). C'est peut-être ce que tu as dû voir.
Peux-tu me faire un rapide topo de la déclinaison (cubique) et de la conjugaison ?
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 2 Nov 2023 - 11:36
PatrikGC a écrit:
Peux-tu me faire un rapide topo de la déclinaison (cubique) et de la conjugaison ?
Jette un petit coup d'œil par là, ça te donnera une idée (j'ai remplacé l'intitulé "régime" par "oblique", moins ambigu). Pour la conjugaison, c'a beau être de l'indigo, y a quand même des bribes.
Doj-pater a écrit:
oui, u vokan film, même si ce sont les acteurs qui parlent et non le film lui-même: c'est une métonymie
J'suis pas vraiment à l'aise avec les métonymies (y en a de plusieurs sortes, en plus de ça).
Par exemple, pour "boire un verre", ce n'est évidemment pas le verre lui-même qu'on boit, mais son contenu ; pour moi, ça rejoint "boire au verre" ou "boire à un verre". Je sais pas c'que ça donne chez toi. Chez moi, on a La dhep beve ùt ultim vasev ea ăk pùzer dem legun = On boit un dernier verre et on part se coucher. Da nep iyr: bevun ùt bevrálev àt æstamev = Il n'est pas là : il boit une tasse au café.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Dim 5 Nov 2023 - 13:49
Dopa a écrit:
Liam o hais - L’amour ou la haine
* * * *
Un moz ne stajo ansensivi pro samòl human pain.
Nasionisma id fanatisma dut a hais, id hais dut a wer, id wer dut a hais… ane fend, je s’u vaisi kirk… Solem Liam moz duto a Pac.
Wim Gandhi dezì: « Je ste nun vaj do Pac. Pac se de vaj. »
Spoiler:
On ne peut pas rester insensible devant autant de souffrance humaine.
Le nationalisme et le fanatisme mènent à la haine, et la haine mène à la guerre, et la guerre mène à la haine… sans fin, c’est un cercle vicieux… Seul l’Amour peut conduire à la Paix. Comme a dit Gandhi: « Il n’y a pas de chemin vers la Paix. La Paix est le chemin. »
Id plozim, liam av disspanen* talia.
Spoiler:
« Et puis, tout à coup, l’amour s’est répandu partout. » FDA
*Pourquoi une juxtaposition (dis-spano) plutôt qu'une imbrication (dispano) ?
Od klim od miset
La kàn nep staṅ eljaċendar ni duun krajetev.
Xenomíset* ea fàdesem liyde yn miseċ, ea miset liyd yn xaψ, ea aṁbas, sin kœnadev: æt • vĕchon cirk. Nor klim kàn liyd ni pax.
Kes Gandhi diktă, «Nep vĕg ep yn pax. Pax ep àt vĕg».
Ea zyċh, klim dem astròvnă omklœt.
*Là, il s'agit d'une interprétation et non d'une traduction mot pour mot : xenomíset signifie "xénophobie" et non "nationalisme". En aneuvien, nàtynesem a une signification bien spécifique. Or, on pourrait se poser la question suivante : pourquoi fàdesem a, lui, une connotation négative ? En fait, pour "fanatique", il y a deux adjectifs, correspondant chacun à une connotation opposée : positive ou négative : fàdig, c'est quelqu'un qui a foi en... c'est la connotation positive ; fàdeson, c'est celui qui défend la vraie foi (la sienne), c'est la connotation intolérante.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Mer 8 Nov 2023 - 11:54
Doj-pater a écrit:
foi
En Uropi:fed < it fede = foi, fidarsi = se fier, fedele = fidèle = esp fe, fiar-se, fiel, port fé, fiarse, fiel, occ fe, se fisar, fidèl = fr foi, se fier, fidèle, ang faith = foi, faithful = fidèle, bret feiz = foi, fiziout = se fier < lat fido = se fier, se confier, fides = foi, croyance, fidelis = fidèle < PIE *bheidhô- = persuader, se fier à > gr πείθω “peithô” = persuader, πίστις ‘pistis” = foi, confiance, πιστεύω “pisteuô” = se fier à se confier, alb bè = serment, al bitten = prier, demander, inviter, neer bidden = prier, da bede, sué bedja, nor be= demander, prier, rus убедить “oubiédit’” = persuader, convaincre = sr, cr ubediti,
> fedo ekun = se fier à qqun, faire confiance à > misfedo = se méfier de > fedad = la confiance ≠ misfedad= la méfiance > feden = fidèle, fedenad= fidélité, fedem = fidèlement > fedan = confiant, sia-fedan= sûr de soi > federad = fédération
Bien trouvé !
Pour "se fier à, confiance", j'm'étais basé sur une approximation gabaritique (mêmes consonnes, voyelle différente : fid-). Par contre, pour "fédéral", j'avais pas vu le rapprochement avec la foi et ai directement charcuté depuis l'allemand : Bund- → pœnd.
Pour "(se) méfier", eh ben, j'ai pris l'anacyclique de fider, à savoir redif (-a, -ía ; c'est pas une redif' !).
Da stana fàdon ni ed parteċ ea'd nùpkaż. Ber ed quàtek jàreve nùpaden, ka kova ni das ùt sentuls reenem-fideten. = Il est resté fidèle à son parti et à sa femme. Pour ses quarante ans de mariage, elle lui a acheté une chaîne haute-fidélité.
Fedem lo = Er fiderte ni ase = fions-nous à eux.
Sinon, pour "fidèle", en uropi, en réfléchissant, j'aurais bien vu fedi ; ce qui aurait donné fedid pour "fidélité" et fedim pour "fidèlement". Ainsi, l'homonymie avec le mode impératif du verbe sautait d'elle-même.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 9 Nov 2023 - 11:35
Doj-pater a écrit:
Ces chemises-là sont belles, mais j'ai choisi celles-ci, elles sont moins chères.
À un mol près : très belles. Raison pour laquelle j'avais mis mol bel, l'équivalent de l'aneuvien rylnerte.
Pour le superlatif aneuvien, j'me suis inspiré (à peu près) du latin et des langues germaniques, à ce'ci près qu'en latin, il n'y a pas d'article défini, ce qui fait qu'on ne distingue pas le superlatif absolu (très _) du superlatif relatif (le plus _). En uropi, comme en anglais (very) et en français, on retrouve mot à mot la traduction de "très" : mol. Ce qui donne :
Je se de beles = A • àt rylnert = Il est le plus beau. Je se mol bel = A • rylnert = Il est très beau.
Y a quelques comparatifs et superlatifs irréguliers en aneuvien, même s'ils sont loin d'atteindre ceux des langues naturelles. Là, l'uropi, malgré ses adjectifs courts et longs (ç'a toujours été mon cauchemar en anglais) est d'une régularité quasiment sans faille :
MAGNVS = gren = rènem = grand → MAXIMVS = de grenes = àt remmert BONVS = bun = lood = bon → OPTIMVS = de bunes = àt lort = le meilleur ;
mais :
de maj komforti = àt robolonert = la plus confortable de min speli = àr minus syverte = les moins rapides.
Les adjectifs sont totalement invariables en uropi, comme en anglais et comme les adverbes ; en aneuvien, ils ne varient qu'en nombre.
Dopa a écrit:
Fedi = de foi, comme dans l'expression "profession de foi" (mais je ne sais pas dire profession dans ce sens là) Peut être disklarad fedi (car c'est une déclaration publique).
Fedi = de foi parce que fed = foi. C'est le génitif du nom. Le génitif peut bien se placer après le nom. On aurait trad fedi pour "profession de foi". J'ai bien vu, dans le Vordar : un mani voc pour "une voix masculine"°, mais pour une chemise d'homme, on aurait bien u kemìz mani, non ?
Chez moi, côté adjectif/génitif, y a, entre autre, ce distinguo, qu'on pourrait bien reproduire en uropi (c'est d'ailleurs partiellement le cas : pas mal de génitifs uropis se mettent déjà derrière) :
ùt bùnezen* istrúkad = une instruction criminelle (jur.) ù plaṅch bùnezen = une scène de crime.
°Là, y aurait d'quoi causer, mais c'est pas le sujet de cette inter. *À ne pas confondre : ùt bùnezon bovoara = un comportement criminel.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Ven 10 Nov 2023 - 20:36
En répondant à ton inter là-bas, j'ai eu tout-à-coup l'idée de chercher dans le Vordar à quoi correspondait "séjour", et là, j'ai vach'ment bien fait (manqdebol, j'ai pas trouvé "séjourner" ; peut-être stajo, qui traduit aussi "rester en place" ?).
Bon, j'ai vu ʒivisàl, pour la pièce où on vit*, on est bien calqués puisque moi, j'ai livrœm.
J'ai vu aussi stajad ; le nom aneuvien le plus proche, c'est stanad, mais dans un sens très particulier :
à stanad àqune inte tiyn dermaareve = de stajad vodis intra du flude = le séjour des eaux entre deux marées.
Parce que dans le sens "notre séjour en Espagne dura trois semaines", l'aneuvien dispose de livad, et là, il ne s'agit plus d'un calque, mais d'un faux-ami (livad = lever en uropi). Ed livad Spanetev hroonă tern heptawe = Ni stajad in Espania durì tri sedias, pour la phrase ci d'ssus. Dans le même ordre d'idée, j'ai lives (-sa, -ésa) pour "séjourner" ; mais aussi stanes (-sa, -ésa)°, vis à vis de stanad.
*Comme si dans les autres pièces de l'appartement, on n'y vivait pas... Moi, avec livad, je sauve les... meubles (le buffet, surtout). °Pris de staṅ (stana, staṅa) pour "rester" (en place) ; pas si loin que ça de stajo : les trois premières lettres sont les même.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Sam 11 Nov 2023 - 13:17
Doj-pater a écrit:
Il n'y a pas d'infixe -ab- Ʒivabli, c'est ʒiv + abli = capable (qui vient de l'ang. able et du suffixe roman -able) Ʒivabli, c'est un adjectif composé comme en allemand lebens- (vie) + fähig = capable, comme en néerlandais: levens-vatbaar, en danois leve-dygtig, en letton: dzīvot-spējīgs, rus жизне-способный, tch životaschopný… qui signifient tous "capables de vie, de vivre"
Là, j'dois avouer que j'ai patiné grââve pour livar.
Chez moi, -dar pour "-able" est un suffixe tout ce qu'y a de plus à-priori. Il régit aussi bien la capacité passive (traṅdar = perméable ; igindar = inflammable) qu'active (pòtordar = capable) ; donc, y fallait qu'je tranche. Du coup, j'ai calqué sur le français (ben tiens !) : la langue de Voltaire a enlevé le deuxième V à "vivable" pour en faire un autre adjectif ; j'voulais pas trancher dans l'radical (liv = vie) ; -ar était indispensable ; du coup, j'ai sucré l'D*.
*Livpòtordar faisait vraiment hénaurme ! Comme je voulais pas de -abl-, livablar était ecclu.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Lun 13 Nov 2023 - 16:01
Doj-pater a écrit:
Ben tu vois, j'suis pas trop loin moi non plus, puisque j'ai ned ; seule écorchure à peu près notable : l'accusatif : neż, encore que... à la prononciation, on garde le [d] : /'nɛd͡z/.
Un et on
On n'est pas vraiment éloignés, même s'y a des différences notables.
Premier point commun, on fait un distinguo (certes discret, mais un distinguo quand même) entre l'article indéfini d'une part, le numéral et le pronom indéfini "l'un" d'autre part. Ça se passe pas tout-à-fait de la même manière pour l'article : en uropi, on a u devant une consonne et un devant une voyelle : limpide. En aneuvien, c'est pas vraiment beaucoup plus compliqué : c'est ùt devant un phonème-consonne maximum et ù devant deux phonèmes-consonnes° un phonème affriqué ou bien la lettre T- : ùt udhok, ùt kàp, ù klim, ù żhaason vydra, ù trakkov = u neutròn, u keb, u liam, un antruvizi fentiglàs, u lokomotòr.
Il n'y a pas de pluriel en uropi ; en aneuvien, c'est ùr : sede = ùr sedje = des sièges.
Pour le pronom "l'un", on a toujours la même forme : un en uropi, ùt en aneuvien, quelle que soit la lettre qu'il y a derrière. Le pronom aneuvien est déclinable : e gœnsun ùċ ea lyymun àr alise = i nem un id las de altene = j'en prends un et je laisse les autres.
Comment dit-on "les uns" en uropi ? Je pencherais pour une ; en aneuvien, c'est, sans surprise, ùr.
Le numéral est un en uropi et ùt en aneuvien. Des nombres comme dudes un en uropi précèdent un nom au pluriel ; un nom singulier en aneuvien (souvenir du russe) : dudes un karvage = tinek-ùt lorr = 21 camions. Par contre, on est à la même enseigne avec 11 : desun bile = dekut pije = 11 billes.
Par contre, pour le pronom indéfini "on", on est complètement disjoints : l'uropi a pris un comme aphérèse de ekun (quelqu'un), ce qui obéit à une logique (ek+un) ; en aneuvien, j'ai pris du pronom personnel neutre a et j'en ai fait le pronom la. Ce pronom est déclinable, exactement comme un pronom personnel, il peut signifier un "autrui" le plus vague possible : eg waadun okèndus = j'attends quelqu'un (on a rendez-vous) eg waad las = j'attends quelqu'un (pour ne plus être seul).
°Y pourrait bien y avoir une variante alignée sur l'uropi : ùt devant voyelle et ù devant consonne ; uniquement à titre dialectal (diégèse : Æstmor). On aurait les mêmes règles avec àt (article défini).
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Dernière édition par Anoev le Jeu 16 Nov 2023 - 23:55, édité 1 fois
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Jeu 16 Nov 2023 - 23:53
L'article défni : le, la, les
En uropi, c'est de, quel que soit le nombre et le cas qu'il y a derrière. Pris du genre commun néerlandais de, encore que l'anglais the ne soit pas trop loin ; y a aussi l'allemand das, der, di, encore qu'en allemand, les articles définis soient variables en nombre, en cas et en genre, ce qui n'est vrai ni pour l'anglais, ni pour l'uropi (le neutre néerlandais est het) : de vag, de vage = la voiture, les voitures.
Il n'y a pas d'article partitif en uropi, et le mot se met donc directement : he piv vod = il boit de l'eau.
Pas d'article non plus si on évoque une généralité : kat se miasijedi = le chat est carnivore.
En aneuvien, l'article est àt, une espèce de condensé du démonstratif æt, dont j'me suis rendu compte que ce dernier pouvait être rapproché du russe это. Àt peut perdre son -T dans les mêmes conditions que ùt, à la différence de æt, qui le garde toujours, même si celui-ci peut être amuï dans certaines conditions. Contrairement à son homologue uropi, il est variable en nombre : àr ; contrairement à sa traduction allemande, il ne l'est ni en genre ni en cas.
Comme en uropi, il peut être omis si on évoque une généralité : leo liven savanev = le lion vit en savane.
Il peut être omis pour le partitif, mais ce n'est pas aussi systématique qu'en uropi : Da bev wadren or kjas særvit àt fyfádren ni es = veuillez me servir de l'eau gazeuse. La différence essentielle, c'est le cas de déclinaison du nom concerné, avec ou sans article : le génitif.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Ven 17 Nov 2023 - 23:42
Ce faux-ami m'a bien amusé : strad.
En uropi, il représente une rue (dans une cité), pris vraisemblablement (pour le plus proche), du néerlandais straat ; pour les autres pas loin, y a Straße (d), street (eng.). Moi, pour ged, j'ai plutôt opté pour la Scandinavie, encore qu'y ait aussi le lituanien, bien que je n'en susse rien à l'époque où je créai le nom.
En aneuvien, c'est une route, pompée à l'italien strada ; pour l'autoroute, j'ai préféré botter en touche et opter pour l'à-postériori direct plutôt qu'une agglutination, donc autostrad°. L'uropi n'est pas vraiment loin puisqu'il y a respectiv'ment rad & autoràd*.
°Avec une agglutination, j'aurais été un poil coinçouillé ! αὐτός (soi-même) + strad ; ça donnerait dem-strad, boh... Quant aux agglutinations avec des apocopes, eh ben... j'évite tant qu'je peux. *Différence notable, l'accentuation : en aneuvien, une diphtongue a un statut de voyelle longue et est toujours accentué, pas en uropi, où l'accent est là sur le dernier A.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Sam 18 Nov 2023 - 12:12
Doj-pater a écrit:
Ce n'est pas une négation pompée au fr. C'est un adverbe de mouvement. L'Uropi, comme les langues germaniques utilise des "adverbes" de mouvement pour indiquer la direction du verbe (cf auf, up, op… ab, off, af…) Pas vient à la fois du verbe passer, passare et de l'anglais past et exprime l'idée de passage devant
Ito c'est aller dans le sens le plus général du terme > ito in, ito us, ito op, ito niz, ito pas, ito ap, ito ru = entrer, sortir, monter, descendre, passer, partir, retourner De vag far pas de kerk La voiture passe devant l'église Tem it pas = le temps passe
J'en doute pas une seconde : la négation uropie étant ne (on est à peu près voisins, d'ailleurs, chez moi, c'est nep).
Pour le verbe "passer", on est assez proches aussi (paso), même s'y a des différences notables. Chez moi, pas (-sa, -a) est utilisable exclusivement au sens propre (ou quasiment, voir l'exemple de la sauce).
Pour le reste : lorèd (-a, -éa) pàn (-a, -ía) ; ainsi que gĕfen (-na, -éna) sindòr (-a, -ía) cf. par là.
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Dim 19 Nov 2023 - 11:06
L'État et la ville
Tout d'abord la ville. Les deux langues ont des noms assez différents pour cette entité, puisque l'uropi dispose de pol*, pris du grec, alors que l'aneuvien dispose de stad, pompé au néerlandais et au flamand ; l'allemand Stadt n'est pas bien loin non plus. Les deux langues ont aussi, respectivement citàd et civ, pour la cité ; une commune urbaine ayant une certaine importance ; origine latine évidente.
L'État, main'nant. Il est assez symptomatique en passant, que le mot précédent et celui-ci soient des paronymes en allemand : Stadt vs Staat°. En uropi, l'État (politique), c'est stat, proche de pas mal de langues, romanes ou non, le nom venant bien, lui, du latin STATVS. Le terme aneuvien, lui, vient d'une de ces langues romanes : le castillan (Estado), pour ᴇstad¤. J'pouvais pas jeter le E par la f'n'êt' : stad était d'jà pris pour... la ville, et stat est d'jà pris pour... l'état (sad en uropi).
*Une poche, en aneuvien, une écorchure de bolsa (cas.) °Ça donne quelque chose d'assez curieux pour les cités-États. ¤Mais y a morestad (avec une minuscule) pour une province fédérée. Té !
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être) Dim 19 Nov 2023 - 12:46
J'ai découvert que le mot allemand (+ néerlandais etc.) venait du vieil allemand stat = endroit, exactement comme l'Uropi sta, ou le hindi sthān… (cf ang instead, al anstatt, da i stedet = au lieu de: Ur instà) < du verbe PIE*(s)teh₂- = Uropi sto (être debout, être là)
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Sujet: Re: L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)
L'uropi et l'aneuvien (avec quelques bribes de psolat, peut-être)