Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 8 Juil 2020 - 10:41
PatrikGC a écrit:
Une langue fabrique les mots dont elle a besoin, profession par profession, secteur par secteur.
Oui tout à fait, c'est ce qui est à l'origine de la diversité des langues, j'imagine. Du moins en partie.
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Doj-pater
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 8 Juil 2020 - 11:52
PatrikGC a écrit:
Pour leurs capacités reproductives, ce qui est essentiel pour un peuple éleveur...
Une langue fabrique les mots dont elle a besoin, profession par profession, secteur par secteur. Pour un éleveur, savoir que, dans son cheptel, c'est un mâle reproducteur ou une mâle castré est important. Par contre, pour l'animal sauvage, peu lui chaut que ce soit un mâle castré ou pas, ou une femelle.
Oui, tout à fait, c'est sans doute pour ça que les mâles, non seulement des animaux sauvages, mais aussi des animaux proches de l'homme, mais dont la capacité reproductrice ne les intéresse pas, comme le chien et le chat, n'ont pas de nom spécifique…
Ziecken a écrit:
Oui tout à fait, c'est ce qui est à l'origine de la diversité des langues, j'imagine. Du moins en partie.
Oui, la spécification… et aussi la rencontre avec les langues qui étaient déjà là: les peuples qui ont appris la langue nouvelle l'ont transformée: canis > it. cane, mais fr. chien (kien chez les ch'tis) à cause des gaulois… et sans doute une couche de francique par là-dessus.
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 8 Juil 2020 - 15:05
Le ch de chien me parait d'ailleurs un juste milieu entre le c /k/ latin et le h /h/ germanique (all hund, nl hoend/hond_je confonds peut être avec l'aneuvien).
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 8 Juil 2020 - 17:45
Velonzio a écrit:
Le ch de chien me parait d'ailleurs un juste milieu entre le c /k/ latin et le h /h/ germanique (all hund, nl hoend/hond_je confonds peut être avec l'aneuvien).
Tout à fait . Tous ces mots sont des avatars de l'indo-européen *Kwōn = chien; on retrouve le ∫ (ch) en lituanien: šuo, šunys = chien/s et en arménien: choun. Uropi kun. Le k, kh indo-européen devient systématiquement h en germanique; le kw, normalement hw, w, wh: *kwis = qui > lat. quis, hvem en danois, wer en allemand who en anglais
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 8 Juil 2020 - 17:47
J'avais pas mal hésité pour le chien, j'avais kan (de CANIS) en suspens, c'est pas la première fois qu'y aurait eu des paronymes en aneuvien (ici avec kàn = pouvoir (éventualité ou licence)). De l'autre, j'avais l'allemand Hund ou le néerlandais hoend : le problème, c'est avec le masculin où on devait mettre -ded. Heureusement que j'ai pas choisi dog : dog, c'est A en base 16 ; té !
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 14 Juil 2020 - 14:06
Dopa a écrit:
- quand on s'adresse à un enfant: Tu viens, mon bonhomme ? Ven tu, manit ?
Là, l'aneuvien s'en démarque totalement.
Quand on s'adresse à un garçonnet, deux possibilités en aneuvien :
soit on le connait, et on s'adresse à lui par son prénom :
Ep o kom, Akirons?
Soit on ne le connait qu'à peine*:
Ep or kom, zhùndak?
*Voire pas du tout, juste manière de l'aborder afin, par exemple, d'avoir un échange sexuel avec. Tout est possible après tout, même l'interdit.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 19 Juil 2020 - 10:52
Dopa a écrit:
Tem se de mastor dazi we av ne mastor (traduit de l'arabe)
En aneuvien :
Temp ep master æne qua habe nep masters. En fait, on pourrait presque mettre Temp ep master æne qua habe nep ċys si on n'a pas peur des risques de confusion possible : ceux qui n'en ont pas... "de maître", on présume, "'de temps"... euh...
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 20 Juil 2020 - 18:45
Pouvez-vous deviner là où j'ai mis une interprétation* plutôt qu'une traduction exacte... et pourquoi ?
Par la même occase, pourriez-vous (toi, Dopa, j'en suis à peu près certain, mais d'autres, aussi) traduire, en français, mais également en uropi, ces quatre phrases ?
Sed gat inzha tern mooze. Ed neràpdak ane • ùt nexàvdak. Àr xesèdje æt parken • rube. Kar spiyse ùt qit mesev.
En français:
Son chat a mangé trois souris. Leur fils est un petit garçon Les bancs de ce parc sont rouges. Elles mangent (déjeunent) à une petite table.
En uropi, du moins, je pense:
Hi/ci kat jedì/av jeden tri muse. Li son s'u bob De bance di parki se roj. Lu jed be u miki tab.
*Parmi ces interprétations, il y en a une qui est involontaire, due à une erreur de traduction de ma part, laquelle ?
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 21 Juil 2020 - 11:07
La traduction en Uropi est parfaite: On emploiera plutôt Hi/ci kat av jeden tri muse s'il s'agit d'une constatation que l'on fait maintenant Jedì nous renvoie dans le passé, par ex. De pri vos wan he itì us, mi kat jedì tri muse La première fois où (quand) il est sorti, mon chat a mangé 3 souris
Pour l'erreur de traduction, je crois qu'il s'agit de la phrase: à kràj gat inzh àt mooz je ne sais pas ce que veut dire kràj (gris ? ou gros ?), mais ce n'est pas l'adjectif qui nous est donné
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 21 Juil 2020 - 12:20
Doj-pater a écrit:
Pour l'erreur de traduction, je crois qu'il s'agit de la phrase: à kràj gat inzh àt mooz je ne sais pas ce que veut dire kràj (gris ? ou gros ?), mais ce n'est pas l'adjectif qui nous est donné
T'as d'viné juste. J'ai cru qu'y fallait se baser sur la couleur du chat du dessin qui était (selon moi) gris clair (confusion entre gren (grand, pourtant) et glen (vert).
En aneuvien, on a rènem (à-priori) (dimensions, nombre), et reenem (sens figuré : great en anglais) pour "grand". ils ont remmer & remmert comme comparatif et superlatif commun. kræjn pour "gris-vert", pas de comparatif ni de superlatif.
Comme tu as pu t'en rendre compte, il ne peut pas y avoir de traduc mot-à-mot entre l'uropi et l'aneuvien pour le vocabulaire familial et humain. Dak vaut pour man ET bob (mais aussi desalden, beb...) ; de même, kad vaut pour ʒinka.
Point commun, le père et la mère ont, en aneuvien comme en uropi, des noms spécifiques : padh pour pater ; madh pour mata. Par contre, comme tu as pu te rendre compte, les enfants (parenté), traduits kide* en uropi, donne neràpdur (neràp est l'anacyclique, au diacritique près, de parèn-, pour "parent") ; la sœur, c'est frànkad, la nièce, c'est franèrkad. Tu peux en déduire le frère et le neveu. J'ai traité, y a pas longtemps, "filleule", y a deux mots en uropi, un par sexe : baptisòn & baptidota*. J'ai, en aneuvien, fadnèrdu (fad = foi), variable en fadnèrdak & fadnèrkad. À la différence de l'uropi ou on a respectiv'ment baptipater et baptimata pour "parrain" et "marraine", l'aneuvien remplace (il ne l'a pas toujours fait, je l'reconnais) padh et madh par pardak° et parkad° (parent ♂ et parente ; pardu au neutre). Bon... j'arrête là, si j'm'étale, ça risque d'durer assez longtemps.
*Y pourrait bien y avoir baptikid, comme dans He av du baptikide : un desaldena id u bob. À toi d'voir. Baptikid serait l'exacte traduction de fadnèrdu. Kid, en aneuvien, c'est... le cidre. °Pardur, c'est des parents (membre de la famille) ; parèndur, c'est le père et la mère. On peut avoir plusieurs parentes, on n'a qu'une mère.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 22 Juil 2020 - 13:42
Saillet ! J'ai la version aneuvienne des portraits d'animaux uropi :
Quelques remarques :
J'ai mis certains animaux au masculin, comme herved, leod et galed parce qu'on les reconnaît en tant que tels sur les images.
Certains animaux ont deux noms, comme le lapin et le renard : je les ai mis tous les deux.
J'ai précisé "panthère noire", les autres panthères ressemblant aux jaguars (un poil moins grosses, peut-être).
J'avais pas le pingouin (les Aneuviens vivant dans l'hémisphère sud connaissent un peu mieux les manchots), je l'ai ajouté.
J'ai arrangé les oreilles du lynx, pour qu'il ne ressemble pas à une lionne.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 22 Juil 2020 - 14:16
Bravo !
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 22 Juil 2020 - 21:12
J'viens de m'rend'compte d'un truc : le bovin est écorné. J'aurais peut-être dû mettre nexaboov (veau).
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 25 Juil 2020 - 9:36
Les systèmes de conjugaison
Les trois langues dont il est question ici ont des systèmes de conjugaison radicalement différents.
Le psolat est inspiré du latin plus que des langues romanes, raison pour laquelle les temps accomplis ne sont pas conjugués avec des auxiliaires, mais plutôt d'un seul tenant, comme en latin. Sinon, cette langue dispose d'une conjugaison à la personne. Cependant, emprunt aux langues romanes, y a trois groupes seulement, et non cinq comme en vrai latin. Ces groupes servent entre autres pour des nuances de sens, notamment entre le premier et le troisième groupe (amar/amir) ou entre le deuxième et le troisième (bever/bevir), souvent, le troisième groupe est la version concrète ou transitive de chacune des deux autres*. Les terminaisons sont très ressemblantes, comme on peut le voir sur ces tableaux de l'indicatif°. Voilà ce qu'il en est, en gros, avec le psolat, pseudo-LAI, à savoir "persolangue" dans la réalité, véritable LAI dans la diégèse aneuvienne, laquelle LAI permettant aux Aneuviens de se familiariser avec la latinitude et de mettre "le pied à l'étrier" des langues romanes d'Europe et d'Amérique du sud.
À l'exact opposé, l'uropi. Une langue à conjugaison dite "commune" excepté pour l'impératif (on va voir ça). Une conjugaison commune, à savoir que, comme pour d'autres LAI, pour un temps donné, les six personnes se conjuguent exactement de la même manière. Pour donner une idée, pour jedo (infinitif traduisant "manger") on a pour l'indicatif présent : i jed tu jed je jed, nu jed, vu jed lu jed : bref, toujours jed, le radical de jedo. prétérit & impatfait itératif : i jedí, tu jedí etc (pareil). L'accent tonique bascule à la fin.
Contrairement au psolat, l'uropi ne manque pas de temps composés, ils sont de trois sortes :
au futur, on utilise la particule ve suivie du verbe à l'infinitif : ce ve jedo, et ce, à toutes les personnes, contrairement à l'anglais où on a le choix (parfois compliqué) entre shall et will.
aux temps progressifs, on a plus ou moins le calque de l'anglais ou du castillan, avec le verbe so, précédé du participe présent : lu sì jedan pour l'imparfait progressif.
et enfin, aux temps accomplis où on trouve le calque de pas mal de langues romanes, mais aussi de l'anglais, de l'allemand, avec la forme conjuguée de avo (toujours ! pas comme en français !) avec le participe passé derrière : vu avì jeden = vous aviez mangé, vous eûtes mangé (une seule forme, ça simplifie bien les choses, non ?).
Ces compositions peuvent se combiner entre elles : he ve so jedan = il sera en train de manger nu ve avo jeden = nous aurons mangé
Pour des raisons d'accommodement entre les différentes langues des locuteurs à qui est proposé l'uropi (utilisations différentes, voire contradictoires), cette langue ne dispose pas de subjonctif (ni son équivalent italien ou allemand : conjonctif).
L'impératif uropi est le seul mode qui soit conjugué à la personne. Il n'y en a que trois. jed = mange. On le reconnaît de l'indicatif parce qu'il n'y a pas de sujet (nom ou pronom) juste devant. On distinguera tu jed (tu manges) et tu, jed (toi, mange). jedem = mangeons ; jede = mangez. L'infinitif et le participe n'appelle pas de commentaires particuliers ; on a vu ce dernier dans les temps composés. Toujours invariable, même utilisé en tant qu'adjectif verbal (mais placé devant !) : de treman mande = les mains tremblantes ; de mande treman od frij = les mains tremblant de froid.
Terminons par le conditionnel :
Utilisé aussi bien dans la subordonnée de condition que dans la proposition principale qui en résulte, ce mode d'un seul tenant (comme en psolat et en français, contrairement à l'anglais et l'aneuvien) est obtenu avec la désinence ev : Is i avev denie, i dispartev.
Enfin, l'aneuvien a une conjugaison totalement différente des deux autres. Il n'est pas vraiment situé entre les deux autres : c'est plutôt le troisième sommet d'un triangle. Comme l'uropi, l'aneuvien a besoin d'un sujet (nom ou pronom) devant le verbe, car les flexions ne varient pas à la personne. Elles ne varient pas non plus comme en français. En fait, elles ne varient (pour un temps donné) qu'en nombre (comme pour un autre mot), du moins, à l'indicatif (et au conditionnel d'éventualité) et à l'impératif. Aux autres modes (infinitif ('videmment !), participe, subjonctif), le verbe aneuvien a, comme en uropi, une conjugaison totalement commune. Je ne vais pas m'étaler sur la conjugaison aneuvienne, Idéopédia en parle abondamment. Simplement, les temps composés aneuvien n'ont pas du tout la même structure que leur équivalents en uropi. Ainsi, la particule mir (qui équivaut au ve uropi) ne précède jamais un infinitif en aneuvien, mais les autres modes, sans problème : er mir inzhe = nous mangerons er mir inzh = comiéremos (subj. futur) da mir inzhet ilidaw = qu'il mange ce midi (pas avant) kar mir inzhun = elles seront en train de manger.
Les particules ne manquent pas, et elles sont combinables, non entre elles, mais avec des verbes au présent, au passé (plusieurs modes) ou au prétérit (indicatif). Pour l'accompli, la formule internationale (dont uropie) : auxiliaire + PP est remplacée par une forme d'un seul tenant : eg inzha = i av jeden eg inzhă, eg ere inzh = i jedì eg ere inzha, eg ere inzhă = i avì jeden.
on a aussi : eg inzhun = i se jedan eg ere inzhun = i sì jedan eg mir inzhun = i ve so jedan.
*Jamais de dualité 1/2 : risque de confusion entre l'indicatif de l'un avec le subjonctif de l'autre. °J'ai extrapolé à domphes pour le subjonctif : ce n'est pas que le présent qui est concerné (cf. latin) pour l'échange E/A entre les deux premiers groupes.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 25 Juil 2020 - 10:06
Ton triangle peut comporter d'autres sommets et devenir polygonal : volapük, esperanto, vélangz, ...
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 25 Juil 2020 - 10:43
Assurément, ou bien devenir un filet comme un réseau fait de différents triangles comme on fait en modélisation, mais là, y faudrait que je change le titre de ce fil, et il deviendrait plus que long.
Là, j'ai fait cette comparaison triangulaire à cause de plusieurs caractéristiques :
conjugaison à la personne/conjugaison commune utilisation d'auxiliaires, de particule ou bien ni l'un ni l'autre.
Mais j'aurais pu continuer.
Par exemple, pour le conditionnel, on voit quoi ?
conditionnel d'un seul tenant partout, y compris pour les temps accomplis : psolat conditionnel d'un seul tenant pour l'imperfectif ou en deux morceaux pour le perfectif : uropi conditionnel toujours en deux morceaux : aneuvien.
J'ai pas encore attaqué la voix passive pour le psolat, mais y a de fortes présomptions qu'elle soit d'un seul tenant, alors qu'elle est en deux morceaux (pas de la même manière) en uropi et en aneuvien.
Et cætera...
Y faudrait un jour que je fasse un comparatif grammatical entre le volapük et l'aneuvien (d'autant plus qu'un certain nombres de règles aneuviennes sont des adaptations d'idées prises au volapük*.
*La principale étant la déclinaison en quatre cas, même s'ils ne sont pas distribués de la même manière (remplacement du datif par le circonstanciel, et pas pour les mêmes usages.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 26 Juil 2020 - 21:56
Doj-pater a écrit:
Oui, on peut dire aussi ve vido (et c'est beaucoup mieux: passif dynamique, alors que ve so est un passif statique) De bob gard de govas ; de govas vid garden pa de bob (passif dynamique) ≠ De has se struen su de koln (passif statique)
Nos appellations ne sont pas les mêmes, mais ça s'rejoint malgré tout. Les utilisations sont un poil différentes. mais pour les premières propositions, on se rejoint :
Àt nexàvdak geràde àr boovse; àr boove cem geràder per àt nexàvdakev. On met de côté le genre de la traduction des bovins. La différence entre l'aneuvien et l'uropi est le mode du verbe du procès : participe en uropi et indicatif (ici*) en aneuvien.
Par contre, pour le statif (adjectif verbal perfectif en -an en aneuvien), ça marche pas chez moi avec tous les verbes : construire (bynòpes, gektore) est un verbe exclusivement dynamique, contrairement, par exemple à open (ouvrir) ou klosen (fermer). Il n'y a pas d'adjectif bynòψan ou gektòran alors qu'opan ou klosan existent.
On a æt tœr • opan parce qu'on voit cette porte ouverte : c'est son état habituel ou actuel, peu importe. on a æt tœr cem open per àt zhobdakev pour "cette porte est ouverte (habituellement) par l'employé". on a aussi æt tœr cem opun per ùt nexàvkadev pour "cette porte est ouverte (procès duratif/progressif) par une fillette".
Mais on a aussi àt hoos cem bynòψa en àt kaginev° pour de has se struen su de koln.
Un jour, je m'étalerai sur la voix passive de ces trois langues, mais pour ça, y faudrait que je la mette au point en psolat.
*Bien sûr, le participe est également envisageable en aneuvien, mais ça signifierait : àr boove cem geràdun = les bovins étant gardés... àr boove cem geràduna = les bovins ayant été gardés...
Qui seraient traduits, je suppose (reprends moi si...) par de govas vidan garden... de govas viden garden... °Cette maison a été construite sur la colline : on suppose que le procès est fini, mais que la maison est encore là, sinon, y aurait eu àt hoos cem bynòψă en àt kaginev.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 27 Juil 2020 - 19:33
En Uropi, on a l'état construit qui est le résultat du processus de constructtion: Lu se struan u has = il sont en train de construire une maison > résultat: de has se struen
C'est d'ailleurs le participe passé qui s'emploie comme nom pour désigner le résultat de ces actions: u struen = un bâtiment, une construction, un édifice ≠ struad = la construction (procès) On a de même u picten = un tableau, une peinture ≠ pictad = la peinture (activité) U skriven = un écrit ≠ skrivad = l'écriture, u kreaten = une créature ≠ kreatad = la création u skulpen = une sculpture ≠ skulpad = la sculpture etc.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 27 Juil 2020 - 19:58
Doj-pater a écrit:
En Uropi, on a l'état construit qui est le résultat du processus de constructtion: Lu se struan u has = il sont en train de construire une maison > résultat: de has se struen
C'est d'ailleurs le participe passé qui s'emploie comme nom pour désigner le résultat de ces actions: u struen = un bâtiment, une construction, un édifice ≠ struad = la construction (procès) On a de même u picten = un tableau, une peinture ≠ pictad = la peinture (activité) U skriven = un écrit ≠ skrivad = l'écriture, u kreaten = une créature ≠ kreatad = la création u skulpen = une sculpture ≠ skulpad = la sculpture etc.
Intéressant, et dans ce cas, ce nom, appelons-le "nom verbal", puisqu'il est un nom, devient variable en nom et en cas.
He av skulpene Kupidoni in hi park = Il a des sculptures de Cupidon dans son parc ≠ He av skulpen Kupidon in hi varkia = Il a sculpté Cupidon dans son atelier.
Chez moi, ça donne un peu différemment, puisque le participe passé intervient peu dans les noms :
Da hab ùr gehràfyse Qupidon* in sed parkev. Da gehraava Qupidoṅs in sed tàljerev.
*Attention à la déclinaison des noms (y compris les noms propres) en Ṅ.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 28 Juil 2020 - 17:26
J'ai fait un récapitulatif des participes en Uropi: Voir
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 28 Juil 2020 - 23:05
Citation :
Ben, tu vois, j'aurais vu les choses d'une autre manière :
De ovine vid skiren = les moutons sont tondus (tale jare = tous les ans) De ovine se vidan skiren = les moutons sont tondus (on est en train de les tondre) De ovine av viden skiren = les moutons ont été tondus (c'est fait) skiren ovine = des moutons tondus (état : on les voit sans laine) De ovine vidì skiren = les moutons furent tondus (mais la laine a repoussé depuis).
C 'aurait donné (respectiv'ment) en aneuvien :
Àr ove cem tœṅser (omne jàreve) Àr ove cem tœṅsun Àr ove cem tœṅsar ùr tœṅsane ove Àr ove cem tœṅsăr.
Dès qu'y a un verbe, y a cem. C'est normal, c'est la voix passive verbale. Avec tœṅsan, pas besoin de cem, puisqu'il s'agit d'un adjectif. En fait, l'aneuvien cem joue le rôle de l'uropi vido, mais il ne se conjugue pas, contrairement au verbe uropi : c'est le verbe du procès (tœṅse), qui, lui, se conjugue ; comme à la voix active sans cem :
Àr ovendur tœṅser/tœṅsun/tœṅsar/tœṅsăr àr ovse = les bergers tondent/ont tondu/tondirent les moutons.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 29 Juil 2020 - 19:38
Prétérit vs parfait
Dans les trois langues présentées dans ce fil, l'expression du passé donne des résultats différents...
... sauf en psolat, langue la plus proche des trois du latin, pour lequel le passé d'un seul tenant est la seule forme référencée : on avait AMAVI en latin, on a amari en psolat, et cette forme, pourtant appelé "prétérit" forme de base aux temps accomplis qui en découlent : amarid (futur antérieur), amariv (pqp)... et on trouve la même chose au subjonctif : amerim, amerid, ameriv... donc rien d'étonnant, même si à prime abord ça peut sembler déroutant.
En aneuvien, par contre, il y a deux formes, même si elles sont extrêmement proches (un seul diacritique les distingue). Pour le passé, on ajoute simplement un -A ou on remplace celui de l'infinitif, ou de l'indicatif présent du singulier -E par un -A : e klim = j'aime, e klima = j'ai aimé. Quelques irrégularités peuvent se glisser par-ci par là, mais rien de bien méchant par rapport à ce qu'on trouve notamment en anglais (et encore, en anglais, c'est surtout le prétérit qui donne du fil à r'tordre, on va voir ça). En français, c'est la formule auxiliaire (avoir ou être) + participe passé. Bref, on peut bien avoir eg fàkta, eg dikta ou eg livna° vis à vis de eg fàk, eg dik ou eg liven, mais ça va souvent pas chercher bien loin. Pour le prétérit, on remplace simplement le -A par un -Ă. Aussi bien la forme du prétérit que celle du passé ou du présent peut être composée avec des particules (mir, ere, dhep, ăk) ; se rappeler que ce sont des particules, et que c'est le verbe du procès qui reste conjugué : ar mir patezar aṅt hoψev dekut (ils seront arrivés avant neuf heures du soir) ; kar ăk natyvăr àt idem deaw (elles allaient naître le même jour).
Même avec le -Ă (eg fàktă), on est loin des arcanes françaises comme "je fis" (faire) ou anglaises comme I did (to do)*.
En uropi, on retrouve le même type de conjugaisons qu'en français, castillan, italien, anglais... à savoir une forme d'un seul tenant pour le prétérit : en -Ì (toujours la même ! par rapport au passez simple français, c'est d'jà les vacances !), et une forme composée (encore qu'en anglais ce soit un peu différent : le present perfect est considéré dans la grammaire anglaise plus comme un présent que comme un passé) pour le parfait : ce av progenen. Avantage sur le français (et, semble-t-il, l'italien), l'auxiliaire (qui ne change de forme qu'en temps, jamais en personne) est toujours le verbe avo (avoir), JAMAIS so (être ; utilisé pour des adjectifs verbaux, la voix passive est conjuguée avec vido).
Voilà, c'est un petit tour d'horizon assez précis, mais non exhaustif toutefois, car les formes qui en dérivent (temps composées) sont loin d'être toutes présentées (en psolat, ça risque pas : y en a pas).
Si vous avez des questions à poser, c'est l'moment. Dopa, si j'avais oublié des détails, n'oublie pas de les mettre.
°Encore que là, c'est pas vraiment une irrégularité, c'est une forme appliquant la règle pour les verbes en -CeC. ou C est, comme on dit, une consonne "simple". *Et encore, j'ai pas parlé, pour cette langue, des tournures interrogative et négative, parce qu'alors...
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Ven 31 Juil 2020 - 16:50
Doj-pater a écrit:
Il ne faut pas oublier qu'en Uropi, c'est une forme durative qu'on emploie uniquement pour insister sur la durée Ce qui est un peu différent de la forme progressive anglaise qui signifie simplement que l'action est en cours.
Merci pour cette précision. L'aneuvien est, en quelque sorte, à mi-chemin entre l'uropi et l'anglais. Avant, je savais pas trop où le situer, mais avec ton info, ça m'éclaire davantage.
Certains verbes ont, au participe, une autre nuance :
E klim kas = Je l'aime. Ç'a beau être duratif, ça reste au présent de l'indicatif. Si ça se trouve, je l'aime, et elle n'en sait même rien. C'est tout, je l'aime ! c'est un ressenti.
E klimun kas = Je l'aime. Là, c'est plus concret : je lui ai déjà déclaré mon amour. Je m'investis pour elle, et uniquement pour elle. Elle peut répondre favorablement... ou non.
Y a des verbes dont le participe progressif s'exprime "à l'anglaise" (e sjàdun, e skriptun etc).
Pour qu'un verbe soit utilisé au participe façon uropie, il faut d"jà que le procès soit toujours duratif en lui-même ou itératif en lui-même, qu'il n'y ait aucune ambigüité entre les deux, ce qui est plutôt rare. Y en a un, qui ne peut pas être itératif, du moins, pour une seule personne*, c'est dæn (mourir) :
da dæn = il meurt. de dænun = il se meurt, il n'en finit pas de mourir. Là, on est bien à l'utilisation uropie du participe avec so : he se moran.
*Par contre, dans cet exemple : Dù dæn dekax minutev (un homme meurt toutes les dix minutes), il est bien évident que ce n'est pas la même personne, d'ailleurs la généralité exclut l'article, même indéfini comme ici : un homme meurt toutes les dix minutes.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 1 Aoû 2020 - 11:13
Citation :
Comment traduirais-tu : "ils arrivent." ?
J'verrais bien lu se avenan...
Moi, j'y verrais une petite nuance :
àr pàtezun serait la traduction de lu se avenan. À cette précision près qu'ils sont en vue : on les voit arriver.
Mais y a aussi ar dhep pàtezer. C'est ce qui s'appelle en aneuvien le futur imminent. Il ne sont pas nécessairement en vue mais on sait qu'ils vont arriver d'un instant à l'autre : c'est encore plus proche du présent que ar ăk pàtezer, lequel est plus proche que ar mir pàtezer (lequel est requis s'il y a un circonstant : la phrase française "ils vont venir dans la journée" se traduirait ar mir kome àt deavav in.
Dopa a écrit:
He has been working for many days (il travaille depuis des jours) = en Uropi He se varkan dod mole dias (forme continue: ça dure depuis des jours)
En aneuvien, y a quand même deux possibilités, même si l'une d'elles est un peu surréaliste :
Da làpor devèr numbar deawe = C'est la forme la plus courante : l'itératif. Il travaille tous les jours sans exception, mais il dort quand même entre chaque séance de travail (dont on ne précise pas la durée).
Da làporun devèr numbar deawe = Là, ça tourne à l'esclavage ! Il n'a droit à aucune pause. Même les déportés s'arrêtaient, eux.
On peut remplacer làpore par wark. Pour le présent itératif, ça ne change pas grand chose. Pour le présent progressif, on remplace "esclavage" par "obsession". On imagine plutôt un artiste ou un ingénieur rivé à sa toile, à sa partition ou à ses plans ou sa maquette n°0.