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Sujet: Re: Aneuvien 2 Sam 22 Oct 2022 - 23:36
J'me suis un peu amusé à compter les phonèmes (ou sons, c'est selon) vocaliques, tout d'abord sans tenir compte de la longueur (ce qui n'est pas évident, car le [ɑ], en aneuvien académique n'existe qu'en version longue), puis, avec les phonèmes courts et longs, et là, j'dois dire que c'est un peu l'antithèse de certaines LAI qui ne comptent que cinq phonèmes (allophones non séparés par conséquent).
Pour le A, j'ai, en tout [ɐ] ([ä] et [ʌ] sont allophones), [a] ([æ] allophone), [ɑ] ([ɒ] allophone) et [ɑ̃] ([ã] allophone), ce qui fait quand même quatre sons sans compter les allophones.
Pour le E, ça donne [e], [ɛ], [ø], [œ], [ə] (ces deux-là sont très proches, mais toutefois pas considérés comme allophones), [ɛ̃], [œ̃] (ceux-là, itou) : sept sons en tout.
Pour le I, des vacances : un seul son : [i].
Pour le O, on a droit au [o], au [ɔ] et au [ɔ̃] : trois : j'ai mis le [ʌ] avec le A, même si c'est un O pré-ouvert non arrondi).
Pour le U, ça donne [u] et [y] (([ʏ] allophone, plutôt rare en fait). Non accentué, y donne du fil à r'tordre ! j'ai eu beau faire des tentatives, mais... bof !).
Et enfin, le Y, dont disposent les sons [ɪ] et [ɨ] ([ɯ] comme allophone de ce dernier). Les autres sons ([ɪ], [ə], [ʌ]) ayant d'jà été cités).
En tout, ça me donne (sans compter les allophones) : 19 sons.
À l'exception du [a] et du [ə] (toujours courts) et du [ɑ] (toujours long), tous les sons mentionnés ont une version longue et une version courte (en fait, le [a:] et le [ɑ] existent, mais pas dans la version "académique" : pas à prendre en compte, donc). Donc on a 17 phonèmes longs, à ajouter aux dix-neuf sons, qui sont aussi des phonèmes, ça fait quand même une belle collection : 36 phonèmes vocaliques. J'vais arrondir à 35, en tenant compte du [œ] et du [ə], qui s'ressemb'quand-même vach'ment. J'vais pas y ajouter les différents allophones : ce s'rait pas honnête de ma part, car dans une contrée de ma diégèse, en général (car y a toujours des exceptions qui traînent par-ci par-là) quand on prononce une lettre par un allophone, c'est en remplacement du son "officiel".
Sinon, vous pensez bien que j'vais pas m'amuser à y introduire en plus des sons que j'ai jamais été f...tu de prononcer ([ɝ], [ɕ], [ɚ], [ʉ], [ɤ] et j'en passe...). Un jour, quand j'aurai l'courage, j'm'attaquerai aux consonnes. Dur-dur.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 15:48
Tev la alkóga quan Ruz* eră pòtordar, la menrèk tep, Kupártynev, Vid eră alsy ù srav. = Quand on a appris ce dont Hitler fut capable, on se souvient que, en comparaison, le Diable fut aussi un ange.
*Retranscrit dans la diégèse aneuvienne. Ce personnage ne valait pas mieux que son mentor, il ne put pas faire massacrer autant de monde, son rayon et son temps d'action étant moins étendu.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 16:37
Anoev a écrit:
J'me suis un peu amusé à compter les phonèmes (ou sons, c'est selon) vocaliques, tout d'abord sans tenir compte de la longueur (ce qui n'est pas évident, car le [ɑ], en aneuvien académique n'existe qu'en version longue), puis, avec les phonèmes courts et longs, et là, j'dois dire que c'est un peu l'antithèse de certaines LAI qui ne comptent que cinq phonèmes (allophones non séparés par conséquent).
Pour le A, j'ai, en tout [ɐ] ([ä] et [ʌ] sont allophones), [a] ([æ] allophone), [ɑ] ([ɒ] allophone) et [ɑ̃] ([ã] allophone), ce qui fait quand même quatre sons sans compter les allophones.
Pour le E, ça donne [e], [ɛ], [ø], [œ], [ə] (ces deux-là sont très proches, mais toutefois pas considérés comme allophones), [ɛ̃], [œ̃] (ceux-là, itou) : sept sons en tout.
Pour le I, des vacances : un seul son : [i].
Pour le O, on a droit au [o], au [ɔ] et au [ɔ̃] : trois : j'ai mis le [ʌ] avec le A, même si c'est un O pré-ouvert non arrondi).
Pour le U, ça donne [u] et [y] (([ʏ] allophone, plutôt rare en fait). Non accentué, y donne du fil à r'tordre ! j'ai eu beau faire des tentatives, mais... bof !).
Et enfin, le Y, dont disposent les sons [ɪ] et [ɨ] ([ɯ] comme allophone de ce dernier). Les autres sons ([ɪ], [ə], [ʌ]) ayant d'jà été cités).
En tout, ça me donne (sans compter les allophones) : 19 sons.
À l'exception du [a] et du [ə] (toujours courts) et du [ɑ] (toujours long), tous les sons mentionnés ont une version longue et une version courte (en fait, le [a:] et le [ɑ] existent, mais pas dans la version "académique" : pas à prendre en compte, donc. Donc on a 17 phonèmes longs, à ajouter aux dix-neuf sons, qui sont aussi des phonèmes, ça fait quand même une belle collection : 36 phonèmes vocaliques. J'vais arrondir à 35, en tenant compte du [œ] et du [ə], qui s'ressemb'quand-même vach'ment. J'vais pas y ajouter les différents allophones : ce s'rait pas honnête de ma part, car dans une contrée de ma diégèse, en général (car y a toujours des exceptions qui traînent par-ci par-là) quand on prononce une lettre par un allophone, c'est en remplacement du son "officiel".
Sinon, vous pensez bien que j'vais pas m'amuser à y introduire en plus des sons que j'ai jamais été f...tu de prononcer ([ɝ], [ɕ], [ɚ], [ʉ], [ɤ] et j'en passe...). Un jour, quand j'aurai l'courage, j'm'attaquerai aux consonnes. Dur-dur.
Avec une telle collection de phonème vocalique en moyenne tu dois avoir 2 fois plus de phonèmes vocaliques que de consonnantiques. Du coup la syllabe aneuvienne devrait avoir pour faire canonique VC et VCV, non ...
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 18:22
Deux fois plus, je pense pas ; presque autant, y a des chances ! C'est vrai que certaines lettres sont tout ce qu'y a d'plus simples (aucun digramme, aucun diacritique) en aneuvien, comme le F, le K, le P... mais y a les autres, et certaines d'entre elles, comme le S entraînent avec elles une belle collections de sons. Même le Z a plus d'un son.
J'vais bientôt m'y mettre, j'ai rien qu'à copier cette page qui m'a l'air à jour.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 20:38
Allons z'y !
B : [b], BH [β] ([v] et [b] sont des allophones pour ce digramme) BB [ʙ] Bref : trois sons pour le B et ses variantes (digrammes seulement).
C [s]
CH [ʃ]
Ċ [t͡s]
Ċh [t͡ʃ]
en gros, c'est ça. Quatre phonèmes, dont deux affriqués
D : [d], DH : [ð], DJ : [ɟ] (pas très courant qdm, çui-là ! Pour être honnête, j'me limite à deux).
F : [f] (j'en ai parlé à ma précédente inter).
G : [ɡ]. Le [ɢ], représenté par GH est purement théorique ; un seul son de représenté (en attendant mieux)
H (hors digrammes avec d'autres lettres) : [ʔ] coup de glotte entre deux voyelles prononcées. [h] si double (HH) muet sinon : deux "sons", donc.
J : [j] ; on a d'jà vu le [ɪ] (si J entre deux consonnes) : un seul phonème, donc.
K : [k] ; ki l'eût krù ?
L : [l] Devant un H ou le phonème [ɨ] : [ɫ]* LJ : [ʎ]. Trois sons par conséquent.
M et N : leur équivalent en API. Le point suscrit à ces consonnes n'affecte que lez phonème vocalique qui précède. On va pas y r'venir.
P : [p] PP : [ʙ̥] ; pensez au cheval de hippo.
Le Ψ n'apporte pas de nouveau phonème : rien à compter !
Q : devant rien de particulier : [q], même si l'allophone [k] (déjà compté) est envisageable (c'est du reste comme ça qu'il se prononce devant un U, quel qu'il soit). QB : [ɸ].
R : en principe [ʁ] , les allophones ne manquent pas ! On va pas les compter, ça grossirait la facture ! Par contre, ces deux-ci ne sont pas des allophones : RH ou R devant une consonne sourde : [χ] RR : [ʀ] ([r] allophone).
Le S ! alors là, j'préfère vous envoyer à c'tableau ! Bon, on a d'jà vu le [s] avec le C ; on va voir le [z] avec le... Z : ceux-là, on les compte pas : ce s'rait pas du jeu ! Y reste quand même, comme sons à part entière (pas des allophones) : le [ʝ], le [ɬ] (SL) et le [ç] (trois sons, donc : c'est pas rien !)
T : [t] TH : [θ] à côté de ça ; le TJ ([c]), aussi rare que le DJ : on passera à côté.
V : [v] sauf [f] en fin de mot, qu'on a d'jà vu avec le F.
W : [v] aussi, mais [w] derrière une consonne dans la même syllabe (twàlet, kàhwa), c'est aussi comme ça que se prononce le U non accentué entre un Q et une voyelle. Ẇ : [ɥ], rare, quand même (un mot, sûr, deux, peut-être...).
X : [ks] ; [s] derrière une consonne. Bref : sons déjà comptés, même pour le digramme KX ([kʃ]]). On va pas s'y appesantir.
Z [z]
ZH [ʒ]
Ż [d͡z]
Ċh [d͡ʒ]
auxquels on pourra ajouter ZL, le pendant voisé du SL : [ɮ]. Cinq phonèmes (dont les deux affriqués) quand même.
En gros, ça fait en tout (je compte pas les raretés ou phonèmes purement théoriques) : 36 sons ou phonèmes. Le total (35 + 36) est donc assez conséquent !
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 21:06
C'est clair que 35+36 c'est important et impressionnant, mais presque, ça se comprend pour les consonnes.
Des langues peuvent y arriver sans trop trop de difficulté, je pense, c'est une impression personnelle, je n'ai rien vérifié chiffres à l'appui.
Autant 35 voyelles, ça me paraît énorme, mais tant mieux.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 21:28
Velonzio Noeudefée a écrit:
C'est clair que 35+36 c'est important et impressionnant, mais presque, ça se comprend pour les consonnes.
Des langues peuvent y arriver sans trop trop de difficulté, je pense, c'est une impression personnelle, je n'ai rien vérifié chiffres à l'appui.
Autant 35 voyelles, ça me paraît énorme, mais tant mieux.
Faut dire que, dans les trente-cinq voyelles, y a les phonèmes longs. Une voyelle longue n'est pas plus difficile à prononcer que son équivalente courte. Elles sont là surtout pour éviter les homonymes parfaits en les transformant en quasi (aux Santes, surtout)-homophones.
Sinon, qu'est-ce que tu penses de l'orthographe aneuvienne, vis à vis de sa phonologie (surtout pour une langue qui n'est pas du type "une lettre/un phonème) ? Je l'ai voulue la plus instinctive possible ; j'ai aussi essayé qu'elle soit logique (contrairement au français et à l'anglais). Les orthographes espéranto et uropie sont d'une logique à toute épreuve, mais ces langues sont assez pauvres en phonèmes (surtout vocaliques, mais pas que), donc, c'est pas trop difficile.
Une hantise que je j'ai pas pu chasser totalement (à l'heure actuelle : une exception : er), ce sont les homographes non homophones (nous portions des portions), et pourtant, quand on voit la disparité phonétique du E aneuvien, ça tient du tour de force. Mais il faut dire que les diacritiques m'ont beaucoup aidé. À présent, plus de confusion possible entre 5 (pent) et la peinture (peṅt).
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Hankol Hoken
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 22:19
Les phonèmes peu courants (/c, ɢ, ɟ, ɥ/) peuvent être remplacés par d'autres plus fréquents ?
Citation :
Les orthographes espéranto et uropie sont d'une logique à toute épreuve, mais ces langues sont assez pauvres en phonèmes (surtout vocaliques, mais pas que), donc, c'est pas trop difficile.
L'espéranto pauvre en phonèmes ? Pas tant que ça côté consonnes, 24 quand même (si on compte /x, dz, w/).
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Lun 24 Oct 2022 - 22:38
Erreur de ma part ! Mais l'uropi en a nettement moins ; faut admettre honnêtement que ce n'est pas le challenge du concepteur de la langue.
Hankol Hoken a écrit:
Les phonèmes peu courants (/c, ɢ, ɟ, ɥ/) peuvent être remplacés par d'autres plus fréquents ?
En fait, mis à part le /ɟ/ qui peut être remplacé par /dj/ et le /c/ par /tj/, pas vraiment. En fait, c'est l'orthographe des mots et les mots eux-mêmes qui font que... Un exemple : ẇàjg pour "monocycle", ce mot est tiré à la fois de bàjg (vélo) et de ùt (un, pour "une roue"). Ùt se prononce /'yt/ (comme dans "minute" en français).. Si on enlève le /ɥ/ de ẇàjg en le faisant prononcer... /w/, par exemple, on ne comprend plus vraiment le sens du mot (UNE roue)°. Le /ɢ/ est vraiment un cas à part : l'orthographe GH* n'est pas impossible, certes, mais il n'y a encore AUCUN mot dans le Slovkneg avec cette orthographe. Par quoi peut-on remplacer ... rien ? Les mots en -dj- ne sont pas si rares par contre, y a d'jà trois verbes assez courants : audj, sedj & vedj, sans oublier tous les dérivés qui traînent derrière !
Dans l'même sillage que DJ et TJ, y a des "digrammes" nettement plus courants comme LJ ([ʎ]), NJ ([ɲ], encore que celui-ci soit moins courant que le GN# français ou italien), et leur transcription API ne saurait changer d'un iota.
°Là d'ssus, le W a une drôle de particularité : il ne se prononce /w/ que derrière une consonne, dans la même syllabe, comme dans twàlet, kàhwa, sinon, c'est /v/ (waad, wadr) comme en allemand et en polonais, y compris dans sprytwadr parce que la découpe syllabique se trouve entre le T et le W. Par contre, le Ẇ se prononce /ɥ/ OÙ QU'IL SOIT. *C'était alors le pendant du non voisé KH, qui donc se prononçait /q/. L'orthographe KH a été remplacée par Q, plus courte et conforme à la transcription API. Du coup, khemig (chimique) a été remplacé par qemig. GH, le pendant voisé de KH, lui, n'a pas trouvé de mot, c'est tout. #Par contre GN en aneuvien, c'est comme en castillan, ou bien en français dans "pugnace"... j'en démords pas !
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Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 25 Oct 2022 - 11:28
Les idéolangues, c'est un peu les gouts et les couleurs.
Personnellement, j'ai tendance à croire que s'il y a polysémie dans les langues naturelles, c'est d'une part : - parce que c'est plus simple - ça fait moins de mots à retenir - ça permet les différentes fonctions d'une langue que peuvent amener les jeux de mot (Pensons à Pierre Desproges) - que le contexte ou la possibilité de préciser en français avec un complément de nom, en allemand par agglomération ou bien à l'aide d'un adjectif permet de s'y retrouver Si en voiture, on dit allume tes lampes, alors qu'il fait nuit. Je pense bien que l'on comprend assez facilement que l'on parle des phares. Ce qui parait être le mal absolu pour toi.
L'écriture de l'aneuvien est effectivement assez facile, avec quelques trouvailles tout de même (qb), mais 35 phonèmes vocaliques, j'ai déjà bien du mal à en prononcer distinctement sans erreur plus d'une quinzaine. Chez moi par exemple ces 3 phonèmes /ə/ /œ/ /ʌ/, c'est un peu tout pareil, pas sûr que je les distingue vraiment clairement ou que je me rende compte d'une erreur, si j'employais l'un pour l'autre Et y'en a d'autre, dont la différence entre, est assez ténue pour moi, comme pour /ᴐ/ et /ɑ/. Du coup je suis incapable de prononcer correctement l'aneuvien en terme de voyelles, pour les consonnes à quelques rares exceptions près, ça va.
En gros l'aneuvien me parait plutôt compliqué et alambiqué avec de nombreuses règles, mais ceci dit, régulier, ça personne ne peut le lui enlever. Puis ce que j'apprécie chez toi, c'est la recherche des mots et étymologie, les discussions autour de ça, ta créativité pour créer un sens différent, comment tu coupes puis ré- associes les mots ou bien retournes leurs orthographes via différentes écritures, tout ça c'est purement idéolinguistique, et très inspirant. Puis force est de reconnaitre à l'aneuvien, deux de ses principales caractéristiques : - sa longévité - la taille immense de son lexique pour une langue imaginaire, qui plus est une persolangue, qui travaille ses mots, de manière plus poussée que l'emprunt pur et simple (mais qui est aussi pratique pour ce dernier). Ca force aussi le respect, je trouve, en tout cas le mien.
Comme le dirait DoPa, c'est un équilibre. J'irai plus loin en disant qu'il faut trouver son équilibre en persolangue, que ce soit en terme de phonème : 5 phonèmes vocaliques en général, c'est trop peu, trop attendu pour moi, qu'en écriture pas encore complètement satisfait de celle en dizete pour ma part, en phonotactique (oui c'est clair celle du dizete n'a plus rien d'IE contrairement à certaines de ses prédécesseuses, mais elle me parait parfois trop simple) que pour le reste : grammaire, etc. Mais il faut toujours trouver un équilibre entre ce qui plait, est facile, mais pas trop, pur ne pas s'en lasser. C'est un passe-temps somme toute assez exigeant en plus que d'être chronophage.
Le plus important est d'avoir encore et toujours du plaisir à s'occuper de sa langue, et pour ça je crois que l'aneuvien et toi, vous vous êtes trouvés à merveille.
Mais même si des choses me plaisent dans le sambahsa ou l'uropi, l'elko, va toujours y'avoir le petit truc qui... Le petit truc d'idéolinguiste, Ah moi, j'aurais pas fait comme ça . Et badaboum, ça y est la boite de pandore de l'idéolinguistique a été ouverte.
*** Ma liste au père noël de l'idéolinguistique (L'a-priori et le fonctionnement de l'elko+la simplicité de l'uropi+la grammaire du deyryck+une écriture archaïque mais lisible+...)
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 25 Oct 2022 - 16:29
Ta réponse me va droit au cœur et m'encourage à continuer, y compris dans la voie que j'ai prise jusqu'à main'nant.
Te frappe pas pour le [ʌ] : il n'appartient qu'à la diégèse*. Quant au /ə/ et au /œ/, je reconnais moi aussi qu'il sont très proches, même si le premier est plus étouffé que le deuxième (d'ailleurs, en aneuvien, il ni accentué ni long, alors que l'autre peut l'être). Si ça peut t'aider, prononces en français "le tracteur".
Tiens, un mot : povĕg (cheminée) ; ce mot pose problème, parce qu'à cause du diacritique, on ne sait pas où se trouve l'accent tonique. J'te rassure, ici, l'importance n'en est pas capitale (encore que... on va voir ça). En fait, il est au début, et le mot se prononce soit /'povœk/ soit /'pɔvœk/, au choix, puisqu'il n'y a pas de diacritique sur le O (/o/ si on respecte le découpage syllabique po-vĕg ; /ɔ/ si on tient compte de l'étymologie : poaf (fumée) + vĕg (chemin)). Le pluriel (povĕge) change assez peu : le Ĕ, diacrité, ne bouge pas d'un iota, seul le G retrouve sa prononciation voisée, parce qu'il n'est plus en fin de mot, mais le E final, lui, reste muet, sauf si, évidemment, un chapelet de consonnes le transforme en schwa (ùr povœge briqene = des cheminées en briques).
Main'nant, imagine deux choses :
Que povĕg soit accentué sur le Ĕ. Rien ne l'empêche, car si la brève ne localise pas l'accent tonique d'un mot, elle ne l'interdit pas non plus (comme ce fut jadis le cas du tréma - caduc). On aurait donc /po'vœg/, le G final étant dans une syllabe accentuée, il garde sa prononciation voisée, et, du coup, on ne reconnaît que guère, à l'ouïe, le pluriel du singulier (bon, c'est le cas pour pas mal de mots quand même ! d'où l'importance des articles en aneuvien !).
Qu'on ait une autre orthographe : poveg. Le dernier E n'a pas de diacritique, et donc, selon la règle générale (accent sur la première syllabe), il n'est pas accentué. Non accentué, comme dernière voyelle, il se prononcerait [ə]. Certes, ce n'est pas loin de /œ/, mais cette prononciation est "volatile"°. Mettons alors ce mot au pluriel (povege), et là, à cause du E final qui suit (et qui serait caduc, cf plus faut), le E entre le V et le G serait devant un autre E et se prononcerait alors [ɛ] : /'povɛg/.
J't'avouerais qu'j'ai hésité entre la situation actuelle et la suppression de la brève. D'autant plus que veg, en aneuvien signifie "voie" (n'importe laquelle), ce qui n'aurait pas été incompatible.
*Le Y non accentué en dernière syllabe en Æstmor, le A et le Ă (non accentués, itou) aux Santes. °Tellement volatile, d'ailleurs qu'on aurait, au génitif /'povegən/ au singulier et /'povegɛn/ au pluriel (povegene). À noter quand même que c'est le cas pour pas mal de mots, comme boovek, booved, gatek, gated, etc. J'vais pas citer toute l'Arche de Noé (ou peu s'en faut) !
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 8 Nov 2022 - 10:48
Olivier Simon a écrit:
Ça ravira ceux obsédés par la copule : https://www.academia.edu/90255671/La_syntaxe_de_la_copule_en_Proto_Indo_Europ%C3%A9en
Avant de savoir si c'était mon cas, j'dois t'avouer que j'ai consulté cet article de Wikipédia, parce que j'ignorais jusqu'à l'existence de ce terme pour évoquer les attributs et leurs liaison avec le sujet via les verbes d'état ("être", surtout). Même si j'ai deux~trois règles par-ci par là sur les attributs et les verbes d'état, je dois avouer que ça n'envahit pas le Slovkneg grammatical.
Tout au plus, concernant le verbe ere (qui est un verbe irrégulier en aneuvien) : à l'origine, j'avais fait comme en russe, à savoir le vide au présent de l'indicatif. Et puis, j'me suis rendu compte que ça faisait un peu... vide, surtout dans certains cas où y a vraiment besoin de la présence d'un verbe (Cela doit-il être ? cela est ! (Léo Ferré) ; il semble malade, il l'est). Là, j'avais une particule toute trouvée : ep, qui sert pour tout un tas d'aut'choses. Du coup, ça m'a entraîné vers l'apparition du point médian (ressemblant davantage chez moi à une puce : •). La question du verbe principal d'état était réglée. D'autre verbes peuvent être utilisés, mais on verra ça plus tard.
Maintenant, l'attribut du sujet (l'attribut du complément d'objet semble hors...-sujet ici). Bon là, c'est on ne peut plus simple. D'une part, les adjectifs sont variables en nombre, mais ne sont pas déclinables, et donc, on aurait : æt nexàvdu • ryln = cet enfant est beau ær nexàvdur • rylne = ces enfants sont beaux.
Si l'attribut du sujet est un nom, eh ben, il est décliné au nominatif, comme un nom, et comme l'adjectif, il s'accorde en nombre : Ar erer profesore = Ils étaient professeurs. S'y a au moins deux sujets, évidemment, l'attribut est au pluriel : Zhàk ea Albærtyn erer profesore = Jacques et Albertine étaient professeurs.
J'ai parlé, ci d'ssus, d'autres verbes, il y a bien sûr, verdère, simère, staṅ*... mais on peut trouver dor dans certains cas, et là, on fera bien la différence : or nep dorite zoṅkdur = faites pas les cons or nep dorite zoṅkeċe = faites pas de conneries. Il n'y a pas d'attribut dans la deuxième phrase : le nom zoṅket est à l'accusatif (COD), zoṅkdu est, lui, au nominatif.
Voilà ce que je peux dire en gros, sur les copules en aneuvien sans trop digresser.
*Respectiv'ment : devenir, sembler, rester.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mer 9 Nov 2022 - 23:48
J'dois r'connaître que cette intervention m'a donné des ailes. Dopa m'a donné une fameuse idée avec cette phrase :
I litì u kamar po hi kuzin = j'ai loué une chambre pour son cousin.
J'avais les deux autres options pour "j"ai loué une chambre à son cousin", là, Dopa m'a révélé les deux traductions possibles de "louer" (location), je ne connaissais pas pas l'équivalent uropi de alqis (qui s'avère être alito).
De là, j'étais parti sur la chambre, le lit, le châlit, la couchette, et, par kam (au diacritique près), j'suis tombé sur la pierre*. D'après ce que j'ai vu là, c'est le seul nom uropi pour "pierre".
J'en ai bien trois :
stoon, c'est la pierre brute, même pas taillée, entre le caillou (chàk, kalk) et le rocher (rok, berg ; y en a d'autres, mais y n'ont rien à voir) lith, c'est la pierre travaillée, ciselée, taillée, voire polie. zhoal, c'est la pierre précieuse.
Pour le lit, là, si c'est pas une couche rudimentaire (kàm,pompé au castillan cama°), on a droit à sœvo, déformation orthographique du suédois et du féroïen sova, du danois et du norvégien sove pour "dormir", l'islandais dispose même de... sofa, ce qui représente une sacrée coïncidence, non ?
* Si l'œuf tombe sur la pierre, gare à l'œuf ; si la pierre tombe sur l'œuf, gare à l'œuf. ° Laquelle langue dispose aussi de lecho. On se perd donc en conjectures quant à l'élaboration et au confort de chacun d'eux. D'autant plus que si le Wiktio donne bien coche camas pour le wagon-lits, y donne rien pour la voiture-couchettes.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 10 Nov 2022 - 12:15
Citation :
Comment fais-tu alors la différence entre une voiture-couchette et un wagon-lit ?
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Ven 11 Nov 2022 - 12:53
Dopa a écrit:
Fais comme tu veux… et comment fais-tu ? Do as you like… et How do you do it?
En fait, en français, y aurait une analogie entre "comme" et "comment", puisque le deuxième serait un dérivé du premier par la suffixation (-ment, bien connu). Analogie, qu'on ne retrouve pas du tout en anglais (as VS how). Pour l'aneuvien, j'ai opté (avec un à-priori et un à-postériori) pour la deuxième solution : la disjonction totale, parce que kesas (pris de kes pour "comme")... bof. Alors, du coup, j'ai pris du français "comme" pour "comment", et j'ai forcé la fermeture du O, et ça donne :
Kóm ep o kom? /'koməp o'kɔm/ = Comment tu viens ?*
*Sinon, les deux phrases proposées par Dopa donnent, chez moi : Dorit kes o vel/làjden Kóm ep o dor/fàk.
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Sujet: Aveu d'amour ... et dialectes Ven 11 Nov 2022 - 19:22
La phrase E klim kas (je l'aime) se prononce différemment, selon l'endroit où on se trouve en Aneuf.
Version académique (prononcée à Nakol, mais aussi ailleurs au Roernyls, apprise dans les écoles aneuvophones, ainsi qu'en Pande), également pratiqué au Kanolthe et au nord-est de l'Alfazie : /ə'klimkɐs/. Version d'Æstmor (débordant partiellement (cf ci d'ssous pour le E) jusqu'à Hristad (Alfazie), et au bord de la Foska (rive gauche), même à sec) : /ɜ'klimkas/ Version des Santes : /ə'klimkʌs/. Version du Malyr et de Lakùr : /e'klimkɑs/.
Au sud de l'Alfazie (au sud de la ligne de train Asknerat (Santes)-Paan, c'est très variable, on reprend les accents des provinces environnantes, plus ou moins, parce que les particularisme du [ʌ] santois et du [a] æstmoriens pour le A non accentué bavent assez peu au delà de leurs aires de prononciations respectives (respectivement Hælle et Hristad), le [ə], du e klim couvre toute la province, au détriment du [ɜ] au nord-ouest. Si bien qu'entre Hristad (inclus) et la limite avec l'Æstmor, on aurait plus de chances d'entendre /ə'klimkas/.
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La phrase E klim kas (je l'aime) se prononce différemment, selon l'endroit où on se trouve en Aneuf.
Version académique (prononcée à Nakol, mais aussi ailleurs au Roernyls, apprise dans les écoles aneuvophones, ainsi qu'en Pande), également pratiqué au Kanolthe et au nord-est de l'Alfazie : /ə'klimkɐs/. Version d'Æstmor (débordant partiellement (cf ci d'ssous pour le E) jusqu'à Hristad (Alfazie), et au bord de la Foska (rive gauche), même à sec) : /ɜ'klimkas/ Version des Santes : /ə'klimkʌs/. Version du Malyr et de Lakùr : /e'klimkɑs/. .
Tu dois être une des rares personnes avec moi, qui dans sa langue a fait un lien entre le phonème /a~ä/ et /^/ Toute fois cela donnerait lieu à des différences orthographiques. Un mot pollysillabique avec un ʌ final non-accentué pourrait se prononcer ɐ selon le mot suivant dans le langage parlé populaire de pas mal de territoires, et c'est même très courant dans mon dialecte sudiste, où ʌ disparaît au profit de /ɐ/ et /ɔ/ (phonème unique au Sud car arrondi ce qui implicitement des règles d'harmonie vocalique) selon position.
Personnellement j'aurais prononcé naturellement façon Lakùr /e'klimkɑs/, la version académique me paraît moins intuitive du fait du a central dans cette position. Je remarque que l'accentuation est identique sur tous les territoires, au moins pour ce mot et par déduction, pour les verbes conjugués. Y-a t'il chez toi des divergences entre les dialectes qui jouent sur l'accent tonique pour justifier un changement de timbre ou quantité vocalique ?
Le verbe aimer chez toi revêt quel(s) sens ? Est-il réservé à l'amour au sens de qui donne lieu à une union, ou ça se recoupe avec l'amitié, la famille, les goûts alimentaires, le goût d'une activité/passion ?
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 15 Nov 2022 - 18:14
Turahdmohf a écrit:
Tu dois être une des rares personnes avec moi, qui dans sa langue a fait un lien entre le phonème /a~ä/ et /^/ Toute fois cela donnerait lieu à des différences orthographiques. Un mot pollysillabique avec un ʌ final non-accentué pourrait se prononcer ɐ selon le mot suivant dans le langage parlé populaire de pas mal de territoires, et c'est même très courant dans mon dialecte sudiste, où ʌ disparaît au profit de /ɐ/ et /ɔ/ (phonème unique au Sud car arrondi ce qui implicitement des règles d'harmonie vocalique) selon position.
Le [ʌ] est un phonème purement dialectal chez moi, puisqu'il correspond aux Santes au A non accentué (A ou Ă, ce qui génère une ambigüité entre le parfait et le prétérit dans cette province uniquement) en Æstmor, au Y de dernière syllabe, non accentué.
Turahdmohf a écrit:
Personnellement j'aurais prononcé naturellement façon Lakùr /e'klimkɑs/, la version académique me paraît moins intuitive du fait du a central dans cette position. Je remarque que l'accentuation est identique sur tous les territoires, au moins pour ce mot et par déduction, pour les verbes conjugués. Y-a t'il chez toi des divergences entre les dialectes qui jouent sur l'accent tonique pour justifier un changement de timbre ou quantité vocalique ?
En fait, le [ɑ] et le [a], voire même le [æ] sont des "couleurs extrêmes" du A dont la prononciation normée est la prononciation centrale (le [ɐ] ou son allophone, le [ä]*), raison pour laquelle je m'y suis pris comme ça. L'aneuvien est une des rares idéolangues à avoir trois antériorités de A. Et on peut donc y ajouter, dialectes aidant, le [ʌ] (qui, en fait est un [ɔ] non arrondi, et juste un peu moins ouvert que le [ɑ]), mais aussi le ['ɒ:], qui est la version arrondie du [:ɑ] (le digramme EA#, au Malyr et à Lakùr). Par contre, pas de A antérieur arrondi ([ɶ]) : trop proche du [œ], même pour un allophone, et p'is d'ailleurs, quelle orthographe lui donner ?
Les dialectes n'ont que peu d'influence sur l'accent tonique, sauf peut-être quelques rares mots comme povĕg (cheminée). L'accentuation a, pour les verbes du moins, une grande importance. Pour certains verbes, c'est la seule manière de distinguer un subjonctif passé d'un infinitif (et indicatif) passé : da hàltena àr achýnse = il a arrêté les machines rikytep da halténa àr achýnse = jusqu'à ce qu'il ait arrêté les machines.
Turahdmohf a écrit:
Le verbe aimer chez toi revêt quel(s) sens ? Est-il réservé à l'amour au sens de qui donne lieu à une union, ou ça se recoupe avec l'amitié, la famille, les goûts alimentaires, le goût d'une activité/passion ?
Klim (le nom comme le verbe) représente un sentiment PROFOND, que ce soit pour un animal (personne incluse), une chose (les trains, en ce qui me concerne), un dieu, son pays, voire même un autre pays, pourquoi pas (une terre d'asile, par exemple)... L'intérêt (blòva), l'appréciation, le goût a pour verbe làjen (pris de l'anglais to like).
Particularité : e klim nep as (je ne l'aime pas°) ne désigne pas une aversion, comme eg làjen nep as (synonyme de eg misen as), mais simplement qu'on ne brûle pas de passion pour...
*À l'époque où j'ai commencé le slovkneg dans Idéopédia, le [ä] n’apparaissait pas au centre bas du trapèze des voyelles de Wikipédia. C'est un phonème très proche du [ɐ], un poil plus ouvert ; j'allais pas tout r'commencer ; du coup, ce sont des allophones. # Je sais bien que ça paraît peu logique, mais c'est un digramme qui date du tout début de ma langue. Ça r'monte à vach'ment loin ! C'est comme le Œ pour ['u:] et OE pour ['œ:] (celui-ci quelques années de moins, mais pas tant que ça quand même !). °En réaction à la langue française, pour laquelle "ne pas aimer" a toujours une signification très dépréciative, je ne sais pas si c'est la même chose en anglais pour I don't love it.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 17 Nov 2022 - 14:04
Doj-pater a écrit:
Tu sais bien que je trouve ton désir d'ultra-précision un tantinet exagéré...
Ce que j'essaie au mieux, c'est d'avoir suffisamment de précisions, sans pour autant noyer l'apprenant (qui ? qui ?) dans un flot de mots différents, en jouant sur l'utilisation croisée des adpositions (pré- ou post-) et des cas de déclinaisons l'utilisation croisée des particules verbales avec les flexions de temps, pour avoir un maximum de nuances avec un minimum de flexions.
Alors, évidemment, tout est loin d'être parfait, mais j'arrive (du moins, à c'que j'crois) à trouver des précisions qu'on ne trouve pas dans les langues que j'ai apprises sans avoir pour autant des flexions multiples et quasi-impossibles à apprendre. Oh, ben sûr, y a ben quelques petites relex par-ci par-là, mais beaucoup moins que dans des langues à-postériori. Des relex grammaticales, y en a pas des masses, mais je r'connais qu'y en a quelques unes, notamment le subjonctif présent, où
en français, plusieurs flexions de l'indicatif et du subjonctif présent se ressemblent dans quatre personnes sur six pour les verbes du premier groupe ; en aneuvien, les verbes en consonne (sauf en -en) ont, aux trois personnes du singulier, un présent identique aux deux modes. J'me suis rattrapé avec le psolat, mais là, j'ai relexifié depuis le latin... ben tiens !
Comme j'aimais beaucoup la concordance des temps quand j'étais à l'école, j'l'ai r'servie en aneuvien, avec un passé antérieur. Toutefois, sa construction n'a rien à voir avec celle du français : foin d'auxiliaire et de participe !
Ere (le verbe "être") sert bien à la conjugaison d'autres verbes, mais c'est pas comme en français, et, si on retrouve un air de famille entre le passé antérieur de l'indicatif et le plus que parfait du subjonctif, c'est de manière purement fortuite, car le point commun n'est plus le participe passé du verbe du procès, mais la particule invariable ere, tirée du verbe "être" (mais qui n'exprime jamais la voix passive). Postep ar ere gœnsăr ċys = après qu'ils en eurent pris aṅtep ar ere gunésa ċys = avant qu'ils en eussent pris. Bref : le changement de flexion se fait non sur un quelconque auxiliaire, mais sur le verbe du procès ; ce qui est bien normal, puisque c'est lui qui porte le sens dudit procès.
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Mar 3 Jan 2023 - 15:44
Doj-pater a écrit:
Je croyais que tu avais un datif: il est réservé aux noms ?
Je n'ai pas de datif en tant que cas de déclinaison, comme c'est le cas en latin, en allemand, en sambahsa... Le datif n'est exprimé que par l'accusatif précédé d'une préposition (pouvant servir par ailleurs à d'autres types de compléments, avec le circonstanciel, par exemple), et ça, y compris pour les pronoms, ce qui évite des types de phrases différents (pour les COI, exclusivement) :
eg dœm ni kas = je pense à elle eg lokùt ni kas = je lui parle*.
Àt alvokaad lokùtun pœr ed klindakev (en son nom) Àt alvokaad lokùtun pœr ed klindax (en sa faveur).
Lokùt peut avoir un COD (à l'accusatf), notamment, le nom d'une langue :
ar lokùte uropis ni ed frànduse = ils parlent uropi à leurs adelphes (frères & sœurs).
cependant :
da lokùt ni ed frànduse uropiv = il parlent à ses adelphes en uropi.
mais
da traṅslòkta æt sryfs yn uropis = il a traduit ce rapport en uropi.
Comme vous pouvez voir, tantôt y a une adposition, tantôt y en a pas, et les cas ne sont pas les même, mais à chaque spécificité correspond une construction grammaticale différente, comme dans
da kova ù xeliys ni ed nùpkaż = il a acheté une voiture à sa femme da kova ù xeliys nit vilòsdakev = il a acheté une voiture au garagiste.
Vous avez sans doute reconnu dans quelle occasion je me sers de l'accusatif ? ou du circonstanciel ?
*Par contre, eg epèste kas = je lui écris, simplement parce que epèste est transitif direct en aneuvien et signifie "écrire à", par contre, y a bien e skriptun ù klimèpestes ni kas = je lui écris une lettre d'amour. La syntaxe est la même aussi bien que pour les noms : da skriptun ùt numajàls ni ed dvokœsdax = il écrit un courriel à son cousin issu de germain.
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Sujet: La cheminée a changé d'orthographe ! Mer 4 Jan 2023 - 14:07
Une nouveauté pour 2023.
Pour la cheminée, on n'écrit plus povĕg, mais pòveg, ainsi, l'ambigüité concernant l'accent tonique tombe d'elle-même.
Le deuxième élément n'est plus vĕg (chemin), mais veg (voie), ce qui est plutôt pas mal, parce que, comme ça, au pluriel, le E du deuxième élément n'est pas [ə], mais [ɛ], alors qu'avant, le [œ] de Ĕ ne bougeait pas, quoi qu'il y eût derrière.
L'accent reste sur la première syllabe. Mais pour enfoncer l'clou (pour forcer l'aperture du O), on coiffe cette lettre d'un accent gauche. Cette aperture vient bien sûr du [ɔ:] de poaf.
Ça f'sait longtemps que ça m'trottait dans la tête.
Mais ça change rien, bien sûr, pour les autres mots : un sentier, c'est toujours wepĕg (de wep = étroit & vĕg = chemin*). Donc, pour ce mot, l'ambigüité subsiste.
*Là, pas question de changer : c'est bien d'un chemin (de terre) qu'il s'agit !
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Highdim
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 5 Jan 2023 - 19:34
Juste une petite question qui me vient en lisant. C'est quoi une relex ?
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 5 Jan 2023 - 22:34
Une relex, c'est un peu une copie de règle lexicale d'une langue existante en direction d'une langue inventée. Y en a une définition dans Idéopédia.
Dans les langues à-postériori, une bonne poignée de relex sont inévitables : faut bien prendre ses sources, y compris grammaticales, quelque part.
Dans une langue à-priori, elles sont à éviter comme la peste, le choléra, la gangrène et la chtouille réunies, surtout s'il s'agit d'une langue servant de toile de fond à une fiction n'ayant rien de commun avec notre bonn'vieill'Terre.
Y a bien quelques relex en aneuvien, comme autostrad, pris directement de l'italien autostrada. Je n'ai pas voulu mettre le calque xeliystrad (de xeliys = voiture + strad = route)*, parce qu'il n'y a pas que des voitures sur ces routes, y a aussi pas mal de camions (un peu beaucoup), des motos, des cars etc.
Une relex grammaticale (en fait, apparente, seulement) aneuvienne : l'imparfait progressif, qu'on penserait pris directement pompé au progressive preterite anglais.
I was learning = eg ere lerun.
On aurait bien ere qui est le verbe... ere (être) à l'imparfait ; on a bien le participe présent de ler : lerun.
mais en fait, la relex n'est que partielle, elle porte sur le participe uniquement (le participe présent, dans les deux langues, est invariable).
Si la relex avait été totale, y aurait eu, au pluriel :
we were learning = er erer lerun.
sauf que cette forme est impropre en aneuvien. Ere est aussi une particule, prise certes sur ere (être) mais qui est invariable devant n'importe quel verbe.
Le syntagme aneuvien correct, c'est par conséquent er ere lerun. Assez proche quand même, faut r'connaît'.
Une autre relex, bien réelle, celle-là, prise du français, c'est celle qui fait la différence entre :
ùr blur ea hræne xeliyse = des voitures bleues et vertes (y en a des bleues, y en a des vertes) ùr blu ea hræn xeliyse = des voitures bleu et vert (des voitures bicolores).
J'aurais pu m'en tirer autrement et mettre un article supplémentaire dans le premier syntagme :
ùr blur ea ùr hræne xeliyse = des voitures bleues et des vertes ; ce qui aurait été, en fait plus logique°.
En tout cas, je n'ai pas suivi la langue de Molière pour "des voitures bleu-vert" (invariable), puisque là, j'ai remplacé une composition (avec trait d'union) par une agglutination (variable) : ùr blæne xeliyse.
Voilà, j'me suis un peu étalé sur les exemples aneuviens en matière de relex, mais bon... normal, c'est l'fil aneuvien. Mais j'espère avoir été néanmoins clair. Une relex, dans son sens outré, c'est un calque sans discernement.
*Pas davantage vihxtad (route pour véhicules), parce que des véhicules, y en a aussi sur les autres routes ; té ! °Là, ça mérite réflexion, et j'pense bien, prochainement, faire sauter cette relex.
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Highdim
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Jeu 5 Jan 2023 - 23:34
Super! Merci pour ces explications. Et c'est effectivement mieux avec des exemples, en l'occurrence des exemples vivants, tirés de l'Aneuvien. 'rci
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien 2 Ven 6 Jan 2023 - 0:31
Highdim a écrit:
Super! Merci pour ces explications. Et c'est effectivement mieux avec des exemples, en l'occurrence des exemples vivants, tirés de l'Aneuvien. 'rci
Essaie de voir avec d'autres idéolinguistes comment ils exploitent (ou ils évitent) les relexifications (en uropi, en kotava, en sambahsa etc). Ça te donnera un panorama plus large qu'avec une seule langue (la mienne*).
*Ou plutôt, une des miennes, parce que le psolat (langue inventée par un Aneuvien dans la diégèse), a quelques relex partielles depuis le latin. Té ! normal ! c'est une langue à-postériori !