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Sujet: Re: Idées Diverses Dim 19 Sep 2021 - 15:07
Une idée (comme une autre) qui revient de temps à autre : une langue purement head-first.
Théoriquement, si je ne me trompe pas, ça devrait donner : - verbe sujet objet => manger Paul poulet - verbe sujet objet autre => donner Paul bijou pour Anne - verbe sujet objet autre marqueurDePhrase => donner Paul bijou pour Anne question? - préposition expression => pour lui, dans maison - déterminé déterminant => homme grand, manger vite - verbe adverbe qualificateur => manger vite assez - nom adjectif qualificateur => maison grande très
Me suis-je trompé ?
On peut avoir des prépositions pour l'objet et/ou le sujet. Et là, on se rapproche du Muti
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Hyeronimus Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 13:38
Peut être que ça existe déjà, mais j'ai pensé à ça ce matin: avoir un nombre qui englobe à la fois le singulier et le pluriel (qui traduirait par exemple "une ou des choses")
_________________ Xed-tœ maklecren ya ùpatikaren. Xed-tœ cna ùa'kan'za' ajramia Il y a des problèmes et des solutions. Il y aussi les fleurs des champs.
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 14:30
Tiens une idée comme ça, mais qui devrait pouvoir t'intéresser :
d'un côté toutes les racines lexicales, de l'autre leurs articles ou des pronoms qui s'y rapporte et portant la marque des fonctions qui leur correspondent, un peu comme tes notations athématique ou d'un côté tu aurais les chiffres de l'autre les opérateurs; mais tu fais le lien via des pronoms/articles de rappel.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 14:35
Hyeronimus a écrit:
Peut être que ça existe déjà, mais j'ai pensé à ça ce matin: avoir un nombre qui englobe à la fois le singulier et le pluriel (qui traduirait par exemple "une ou des choses").
J'ai quelque chose comme "le lion vit en groupe".
Le lion : pas celui-ci, mais L'ESPÈCE dans son unité. ... vit en groupe : s'y a un groupe, c'est qu'ils sont plusieurs.
Rien à voir avec Henri Salvador (Le lion est mort ce soir) : où c'est un lion bien particulier, celui de cette savane-ci dans on cause. Les lionnes ont mis un crêpe noir sur leur tête.
Leo liven grœpev Àt leod dæna vyábnev.
Les deux phrases sont au singulier, mais la première n'a pas d'article (généralité).
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 15:36
Velonzio Noeudefée a écrit:
Tiens une idée comme ça, mais qui devrait pouvoir t'intéresser :
Je saisis pas trop de quoi tu parles, tu t'adressais à qui?
Anoev a écrit:
Hyeronimus a écrit:
Peut être que ça existe déjà, mais j'ai pensé à ça ce matin: avoir un nombre qui englobe à la fois le singulier et le pluriel (qui traduirait par exemple "une ou des choses").
J'ai quelque chose comme "le lion vit en groupe".
Le lion : pas celui-ci, mais L'ESPÈCE dans son unité. ... vit en groupe : s'y a un groupe, c'est qu'ils sont plusieurs.
Rien à voir avec Henri Salvador (Le lion est mort ce soir) : où c'est un lion bien particulier, celui de cette savane-ci dans on cause. Les lionnes ont mis un crêpe noir sur leur tête.
Leo liven grœpev Àt leod dæna vyábnev.
Les deux phrases sont au singulier, mais la première n'a pas d'article (généralité).
C'est intéressant (même si je parlais d'autre chose). En Diaosxat j'emploie le partitif pour parler d'un groupe d'être (une espèce ou un corps professionnel par exemple) alors je dois pouvoir rendre la même distinction. (Au passage, "The Lion Sleeps Tonight" est une chanson sud africaine, contrairement à ce que je pensais Henri Salvador ,'est pas le premier à l'avoir chantée en Français https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Lion_Sleeps_Tonight )
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 15:42
Hyeronimus a écrit:
Velonzio Noeudefée a écrit:
Tiens une idée comme ça, mais qui devrait pouvoir t'intéresser :
Je saisis pas trop de quoi tu parles, tu t'adressais à qui?
A PatrickGC, l'instigateur de ce fil et qui a souvent posé cette problématique.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 17:58
Hyeronimus a écrit:
"The Lion Sleeps Tonight" est une chanson sud africaine, contrairement à ce que je pensais Henri Salvador ,'est pas le premier à l'avoir chantée en Français https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Lion_Sleeps_Tonight
C'est vrai. Ce jour là, le traducteur (soit Henri, soit un autre) devait avoir le moral au ras des chaussettes pour interprété "le lion dort" en "le lion est mort", qui revêt un aspect pour le moins... définitif (ah ! ces traducteurs !). Main'nant, comment traduire ahwingohé ?
Pour en r'venir aux différents types de singulier :
Citation :
En Diaosxat j'emploie le partitif pour parler d'un groupe d'être (une espèce ou un corps professionnel par exemple) alors je dois pouvoir rendre la même distinction.
Pour moi, le partitif (représenté, en fait, par le génitif, pour une part de...), sert comme son nom l'indique, pour indiquer une quantité divisée, il se fond donc avec le génitif : Eg bev wadren = je bois de l'eau O beva ep æt wadren? = Tu as bu de cette eau ? Eg inzh paastane. = Je mange des pâtes. Wadr ep nœzhdar ber kogun paastase = L'eau est nécessaire pour cuire des pâtes.
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 18:08
Le partitif me sert à ça aussi, j'ai même eu la coquetterie d'avoir un partitif défini et un indéfini. Mais je me suis dit que ça pourrait servir aussi à autre chose
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PatrikGC
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 18:15
Velonzio Noeudefée a écrit:
Tiens une idée comme ça, mais qui devrait pouvoir t'intéresser :
d'un côté toutes les racines lexicales, de l'autre leurs articles ou des pronoms qui s'y rapporte et portant la marque des fonctions qui leur correspondent, un peu comme tes notations athématique ou d'un côté tu aurais les chiffres de l'autre les opérateurs; mais tu fais le lien via des pronoms/articles de rappel.
Moi pas avoir tout pigé J'ai bien qques idées de comprenette mais je ne suis pas certain que ce soit ça...
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 20:35
Hyeronimus a écrit:
J'ai même eu la coquetterie d'avoir un partitif défini et un indéfini.
Précise-moi un peu ça, ça m'intéresse plutôt deux fois qu'une.
Une idée, comme ça:
Ce dont j'peux m'permettre, c'est de mettre un nom au génitif derrière un verbe (ce nom employé au génitif-partitif, donc), avec, intercalé entre le nom et le verbe, un article défini : ce serait le partitif défini (pareil avec un déterminant possessif ou démonstratif). S'il n'y a pas d'article ou si l'article est indéfini (plus rare), ce serait un partitif indéfini.
Je reprends mes deux exemples :
Eg bev wadren = je bois de l'eau (partitif indéfini) O beva ep æt wadren? = Tu as bu de cette eau ? (partitif défini).
Tout est dans l'déterminant, en somme.
Après avoir lu le spoilère, dis-moi si ton idée est la même, même à peu d'choses près.
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 22:02
PatrikGC a écrit:
Velonzio Noeudefée a écrit:
Tiens une idée comme ça, mais qui devrait pouvoir t'intéresser :
d'un côté toutes les racines lexicales, de l'autre leurs articles ou des pronoms qui s'y rapporte et portant la marque des fonctions qui leur correspondent, un peu comme tes notations athématique ou d'un côté tu aurais les chiffres de l'autre les opérateurs; mais tu fais le lien via des pronoms/articles de rappel.
Moi pas avoir tout pigé J'ai bien qques idées de comprenette mais je ne suis pas certain que ce soit ça...
Toi, qui pourtant aime rester dans l'abstrait et le virtuel.
Chat nourriture souris ; lui action elle. Avec lui => chat, action => nourriture, elle=> souris Moi nourriture pomme ; Moi action ça. Avec Moi => moi, action => nourriture, ça= pomme
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Hyeronimus Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 22:40
Anoev a écrit:
Hyeronimus a écrit:
J'ai même eu la coquetterie d'avoir un partitif défini et un indéfini.
Précise-moi un peu ça, ça m'intéresse plutôt deux fois qu'une.
En fait le partitif est seulement marqué par les articles (le génitif ça j'y aurais pas pensé) et le partitif défini sert pour quelque chose en particulier: di ñe'la el elcol "je bois de l'eau" di ñe'la cel elcol "je bois de cette eau" (de l'eau dont il a déjà été fait mention ou d'une eau en particulier) (je recopie ce que j'avais fait dans ma grammaire, marrant qu'on ait pensé au même exemple)
J'avais pensé à ça quand je commençais le Diaosxat, mais honnêtement ça ne m'a jamais servi. Là j'aurais pu dire la même chose avec un adjectif démonstratif.
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Jeu 30 Sep 2021 - 22:54
Eh ben tu parles d'une coïncidence : on a pensé à peu près à la même chose : ce sont les déterminants qui... déterminent tout !
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 9:40
Velonzio Noeudefée a écrit:
Toi, qui pourtant aime rester dans l'abstrait et le virtuel.
Chat nourriture souris ; lui action elle. Avec lui => chat, action => nourriture, elle=> souris Moi nourriture pomme ; Moi action ça. Avec Moi => moi, action => nourriture, ça= pomme
Tu as un peu ça dans les langues bantoues : le chat la souris il la mange (chat souris il-la-mange). En clair, tu mets d'abord en vrac les mots, puis dans la seconde partie, tu indiques les relations. Pourquoi pas, il y a même une lointaine relation avec la notation polonaise inversée (2+3+4 => 2 3 + 4 + || 2 3 4 + +), mais j'ai des doutes sur la charge mémorielle des êtres humains, surtout si tu dois traduire du Balzac et ses phrases de 1km
Nota : j'aime l'abstrait, mais je donne souvent un petit exemple.
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 9:48
PatrikGC a écrit:
Tu as un peu ça dans les langues bantoues : le chat la souris il la mange (chat souris il-la-mange).
C'est une syntaxe SOV, en somme...
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 9:49
C'est sûr que Balzac ou Proust, ça devient très complexe...en même temps aucune de mes idéolangues n'est assez développée pour l'instant pour y arriver et pas sûr que l'aneuvien ou même l'elko pourrait y parvenir, Proust et ses subordonnées enchâssées c'est vraiment tordu.
L'avantage de l'exemple que j'ai donné, c'est de n'avoir que des racines nominales, pas de verbe juste deux termes de grammaire du type action/état.
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 9:52
Anoev a écrit:
PatrikGC a écrit:
Tu as un peu ça dans les langues bantoues : le chat la souris il la mange (chat souris il-la-mange).
C'est une syntaxe SOV, en somme...
C'est plus "vicieux" que ça : classe1-mot1 classe2-mot2 classe1-classe2-verbe J'ai bcp simplifié...
Dernière édition par PatrikGC le Ven 1 Oct 2021 - 9:56, édité 1 fois
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 9:55
Pour des propositions subordonnées, relatives et conjonctives, enchassées les unes dans les autres, à traduire entre deux langues qui n'ont pas la même syntaxe, ça doit être l'horreur. Sans oublier, pour les propositions relatives, les risques de janotismes que ça peut entraîner.
PatrikGC a écrit:
C'est plus "vicieux" que ça : classe1-mot1 classe2-mot2 classe1-classe2-verbe J'ai bcp simplifié...
L'amour de la complication, en somme.
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 10:00
Pour exemple, je n'aurais pas le vice de la proposer comme phrase du jour, l'une des phrases réputées les plus longues de Proust (considéré à 856 mots, Victor-Hugo n'ayant fait que 823 mots, lol). Mais les phrases en moyenne de Victor Hugo font 43 mots.
En kazpolsit, ce serait une vraie torture à traduire.
Phrase la plus longue de Proust:
Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
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PatrikGC
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 10:01
Anoev a écrit:
Pour des propositions subordonnées, relatives et conjonctives, enchassées les unes dans les autres, à traduire entre deux langues qui n'ont pas la même syntaxe, ça doit être l'horreur. Sans oublier, pour les propositions relatives, les risques de janotismes que ça peut entraîner.
Si tu évoques la proposition de Velonzio, en effet, ça peut donner des horreurs. Ça oblige donc à découper une longue phrase en petites phrases qui s'enchaînent. Certaines langues font des successions de morceaux, car elles n'ont pas de relative ou de subordonnée dans leur grammaire.
Si tu évoques la NPI (notation polonaise inversée), il est assez rare que l'opérateur soit très distant des mots qu'il relie, la plupart étant juste derrière.
PatrikGC
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 10:06
Anoev a écrit:
L'amour de la complication, en somme.
Oui et non... Tu entends des syntaxes proches de ce que je viens de décrire dans la bouche de certains jeunots. Mais comme le français est une langue à 2 classes (masculin et féminin), ça semble moins compliqué, mais plus sujet aux confusions.
La voiture, je la kiffe La voiture, l'aut' con, il me l'a bouzillée
odd
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 19:56
Velonzio Noeudefée a écrit:
C'est sûr que Balzac ou Proust, ça devient très complexe...en même temps aucune de mes idéolangues n'est assez développée pour l'instant pour y arriver et pas sûr que l'aneuvien ou même l'elko pourrait y parvenir, Proust et ses subordonnées enchâssées c'est vraiment tordu.
enchâssement, mon oreille se dresse, et ma langue frétille....
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 20:18
Phrase la plus longue de Proust:
Sans honneur que précaire, sans liberté que provisoire, jusqu’à la découverte du crime ; sans situation qu’instable, comme pour le poète la veille fêté dans tous les salons, applaudi dans tous les théâtres de Londres, chassé le lendemain de tous les garnis sans pouvoir trouver un oreiller où reposer sa tête, tournant la meule comme Samson et disant comme lui : “Les deux sexes mourront chacun de son côté” ; exclus même, hors les jours de grande infortune où le plus grand nombre se rallie autour de la victime, comme les juifs autour de Dreyfus, de la sympathie – parfois de la société – de leurs semblables, auxquels ils donnent le dégoût de voir ce qu’ils sont, dépeint dans un miroir, qui ne les flattant plus, accuse toutes les tares qu’ils n’avaient pas voulu remarquer chez eux-mêmes et qui leur fait comprendre que ce qu’ils appelaient leur amour (et à quoi, en jouant sur le mot, ils avaient, par sens social, annexé tout ce que la poésie, la peinture, la musique, la chevalerie, l’ascétisme, ont pu ajouter à l’amour) découle non d’un idéal de beauté qu’ils ont élu, mais d’une maladie inguérissable ; comme les juifs encore (sauf quelques-uns qui ne veulent fréquenter que ceux de leur race, ont toujours à la bouche les mots rituels et les plaisanteries consacrées) se fuyant les uns les autres, recherchant ceux qui leur sont le plus opposés, qui ne veulent pas d’eux, pardonnant leurs rebuffades, s’enivrant de leurs complaisances ; mais aussi rassemblés à leurs pareils par l’ostracisme qui les frappe, l’opprobre où ils sont tombés, ayant fini par prendre, par une persécution semblable à celle d’Israël, les caractères physiques et moraux d’une race, parfois beaux, souvent affreux, trouvant (malgré toutes les moqueries dont celui qui, plus mêlé, mieux assimilé à la race adverse, est relativement, en apparence, le moins inverti, accable celui qui l’est demeuré davantage), une détente dans la fréquentation de leurs semblables, et même un appui dans leur existence, si bien que, tout en niant qu’ils soient une race (dont le nom est la plus grande injure), ceux qui parviennent à cacher qu’ils en sont, ils les démasquent volontiers, moins pour leur nuire, ce qu’ils ne détestent pas, que pour s’excuser, et allant chercher comme un médecin l’appendicite l’inversion jusque dans l’histoire, ayant plaisir à rappeler que Socrate était l’un d’eux, comme les Israélites disent de Jésus, sans songer qu’il n’y avait pas d’anormaux quand l’homosexualité était la norme, pas d’anti-chrétiens avant le Christ, que l’opprobre seul fait le crime, parce qu’il n’a laissé subsister que ceux qui étaient réfractaires à toute prédication, à tout exemple, à tout châtiment, en vertu d’une disposition innée tellement spéciale qu’elle répugne plus aux autres hommes (encore qu’elle puisse s’accompagner de hautes qualités morales) que de certains vices qui y contredisent comme le vol, la cruauté, la mauvaise foi, mieux compris, donc plus excusés du commun des hommes ; formant une franc-maçonnerie bien plus étendue, plus efficace et moins soupçonnée que celle des loges, car elle repose sur une identité de goûts, de besoins, d’habitudes, de dangers, d’apprentissage, de savoir, de trafic, de glossaire, et dans laquelle les membres mêmes, qui souhaitent de ne pas se connaître, aussitôt se reconnaissent à des signes naturels ou de convention, involontaires ou voulus, qui signalent un de ses semblables au mendiant dans le grand seigneur à qui il ferme la portière de sa voiture, au père dans le fiancé de sa fille, à celui qui avait voulu se guérir, se confesser, qui avait à se défendre, dans le médecin, dans le prêtre, dans l’avocat qu’il est allé trouver; tous obligés à protéger leur secret, mais ayant leur part d’un secret des autres que le reste de l’humanité ne soupçonne pas et qui fait qu’à eux les romans d’aventure les plus invraisemblables semblent vrais, car dans cette vie romanesque, anachronique, l’ambassadeur est ami du forçat : le prince, avec une certaine liberté d’allures que donne l’éducation aristocratique et qu’un petit bourgeois tremblant n’aurait pas en sortant de chez la duchesse, s’en va conférer avec l’apache ; partie réprouvée de la collectivité humaine, mais partie importante, soupçonnée là où elle n’est pas, étalée, insolente, impunie là où elle n’est pas devinée; comptant des adhérents partout, dans le peuple, dans l’armée, dans le temple, au bagne, sur le trône; vivant enfin, du moins un grand nombre, dans l’intimité caressante et dangereuse avec les hommes de l’autre race, les provoquant, jouant avec eux à parler de son vice comme s’il n’était pas sien, jeu qui est rendu facile par l’aveuglement ou la fausseté des autres, jeu qui peut se prolonger des années jusqu’au jour du scandale où ces dompteurs sont dévorés ; jusque-là obligés de cacher leur vie, de détourner leurs regards d’où ils voudraient se fixer, de les fixer sur ce dont ils voudraient se détourner, de changer le genre de bien des adjectifs dans leur vocabulaire, contrainte sociale, légère auprès de la contrainte intérieure que leur vice, ou ce qu’on nomme improprement ainsi, leur impose non plus à l’égard des autres mais d’eux-mêmes, et de façon qu’à eux-mêmes il ne leur paraisse pas un vice.
C'est pas possible ! y postulait pour un concours ou quoi ? J'ai pas pu lire jusqu'à la fin ! Quant à la traduire en aneuvien, c'est mêm'pas la peine que j'essaie, parce que, comme j'ai dit, j'suis pas arrivé à la fin. Pour que ce soit vraiment un défi, y faudrait que j'la voie traduite, mettons d'abord en Espéranto ou en uropi... et p'is, tiens ! en Toki-pona, par exemple ! J'y comprendrais rien ? La belle affaire : j'y comprends d'jà rien en français !
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Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
Sujet: Re: Idées Diverses Ven 1 Oct 2021 - 22:03
L'un des sites sur laquelle je l'ai trouvée (sans connaitre l'autre de Victor Hugo) postulait qu'elle soit un manifeste.
Comme toi, je n'en ai lu que le début, puis la toute fin (j'aime bien lire ainsi, ne serait ce que les livres), mais il me manque au moins le troisième quart, toutefois ce que j'y ai lu, quand on sait aussi après coup l'orientation et la vie de notre ami Marcel, ce'st assez clair et évident.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
PatrikGC
Messages : 6728 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
Sujet: Re: Idées Diverses Dim 3 Oct 2021 - 15:24
Un copier-coller issu du site du langage Mini.
Instead of using li as both the copula and a marker to introduce verbs, Mini uses 3 different particles to mark the introduction of a verb (i), noun (a), or adjective (e), respectively. The latter two also serve as copulae, and allow for greater precision in specifying whether the predicate is nominal or adjectival. This change helps massively in reducing ambiguity, at the cost of only one additional piece of vocabulary.
Animale i manja. --> The animal eats. Animale a manja. --> The animal is food. Animale e manja. --> The animal is food-ish (i.e. edible). Animale i manja a veji. --> The animal eats the plant. Da e duro. --> That is hard. Da a duro. --> That is a problem.
Je me suis dit qu'il y a qqchose à creuser... Disons que c'est proche du Muti qui utilise des prépositions, même pour les verbes.