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 L'aneuvien, le psolat et l'uropi

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMer 5 Oct 2022 - 21:17

Guso, liamo


L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 Guso_110

Y faut dire que chez moi, aussi bien en psolat (amir, amar) qu'en aneuvien (làjden, klim), la coïncidence est aussi imparfaite qu'avec to like et to love en anglais. Comme quoi... On laisse là le français et son imprécision.

Restons à "aimer", on verra "fou" après1.

En fait, la traduction est assez flottante entre mes deux langues et l'uropi, comme elle est assez flottante entre mes deux langues et l'anglais, ou comme entre l'anglais et l'uropi. Par contre, selon toute logique, amir correspond à làjden, et amar correspond à klim.

J'ai jeté un coup d'œil sur les traductions. J'en suis resté un peu sur ma faim. J'aurais voulu trouver "j'aime (passionnément) les trains".

Tes phrases donnent en aneuvien :

eg làjden sjàżun
eg làjden nep kàhwan
(c'est pas vrai, mais bon, c'est pour l'exemple lexical)
eg làjden os
eg làjden os kes drœg
eg làjden muls os
e gystúm os
eg nep làjden os
eg làjden os/e klim os
(là, le français n'aide vraiment pas !)
eg hagràmas klim os
e klim os yn tljuteċ1
eg • tljutj os1
æt à zyċh hagràm
ka • iklimon das.


Comment traduirais-tu en français ce liam ne ha²?

Par ailleurs : e klim strægne = i liam trene.

Tu nous  as cité, entre autres, *leubʰ- pour "désirer". Ce n'est en tout cas pas du tout le cas de klim. Erklím signifie "vénérer", c'est dire où se situe la dimension sémantique de klim (nom (amour) et verbe à-priori). Pour le désir (sexuel, appelons un chat un chat), j'ai qud (traduit en uropi par dezir), pris de Qupidoṅ. Pour tout autre type de désir, j'ai velynt, traduction de zel ; les verbes sont velyn et zelo.
Ka ere velyn neràpun; da ere qud ùt neràpdus.


Tiens, un autre truc : comment dirais-tu ?
Elle aime Georges comme une mère.
Elle aime Georges comme son fils.


Un dernier détail avant que j'oublie4 :
Eg làjden nexàvduse
Eg làjden nexàvdune.



Y a un paquet de p'tits détails dans les traduucs, j'développerai ça plus tard. Sinon, les notes de bas de pages dépasseraient en volume le texte principal !


1 Nous y voilà !
2 Grosse différence avec ce gus ne ha, qui rejoint i gus ne kafa, l'exemple cité ci d'ssus ! Chez moi, ça donne ka klim nep das, mais il n'y a pas d'idée d'aversion qu'on trouverait dans ka làjden nep das, et encore moins ka nep làjden das (= ka misen/ekben5 das).
3 En aneuvien :
Ka klim Zhorzhes kes ùt madh (madh est au nominatif)
Ka klim Zhorzhes kes ed neràpdax (neràpdak est à l'accusatif).

4 J'aime les enfants. La première phrase attribuable à Françoise Dolto, la seconde à Gilles de Rais (dit-on).
5 Ekben (détester) a un subjonctif présent (juste un peu) irrégulier : ekeb, c'est pas le cas de misen (haïr), qui, comme tous les verbes en -en (sauf open), perd cette finale à ce mode au présent : ea o ere kred tep da ere mis kas? = et tu croyais qu'il la haïssait ? Le verbe kred introduit une subordonnée conjonctive dont le verbe est toujours au subjonctif. C'est pas forcément le cas en français... évidemment pas davantage en uropi.

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Dernière édition par Anoev le Sam 8 Oct 2022 - 13:00, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 6 Oct 2022 - 12:27

Comme je t'ai dit, je n'ai pas pu tout développer dans l'inter précédente, notamment parce qu'il y a des choses auxquelles j'ai pensé entre temps ; alors forcément :

I gus snivo = eg làjden sjàżun. Bon là, rien de particulier, même si l'infinitif uropi est transcrit en participe aneuvien.

I gus ne kafa = eg làjden nep kàhwan. Bon, ici, kàhwa est au génitif (partitif) ; l'absence d'article est commun aux deux langues.

I gus ta = eg làjden os. Pas de commentaire particulier : c'est du mot-à-mot. Pas besoin, dans les deux langues, d'ajouter "bien" comme en français.

I fram ta = eg làjden os kes drœg. Ah, là, l'aneuvien ne dispose pas de traduction en mot-à-mot depuis framo. Mais un truc que j'ai quand même oublié, c'est que làjden peut laisser la place à klim (e klim os kes drœg), s'il s'agit d'une amitié profonde.

I stim ta = e gystúm os. Du mot-à-mot là aussi.

I gus talim ne ta = Eg nep làjden os. La phrase aneuvienne tombe comme un couperet ! Le "pas du tout" est transcrit par la position (emphatique) de nep entre le sujet et le verbe. Comparer avec la phrase du café. Voir aussi l'inter précédente.

I liam ta pasionim = eg hagramas klim os. En principe, on met, lorsqu'il s'agit de "qualifier" le verbe, l'adverbe juste devant, comme si on mettait un adjectif devant  un nom. Mais l'adverbe est assez versatile, donc e klim os hagràmas est compréhensible.

I liam ta matim = e klim os yn tljuteċ. Tljutjas correspondrait à "follement". Peut-être que... sauf que là, j'ai enfoncé l'clou sur "au point de devenir fou" avec le yn tljuteċ (j'ai fait une erreur de cas : c'est l'accusatif derrière yn ; corrigée).

I se mati ov ta = eg • tljutj os. L'uropi utilise une préposition devant le pronom. L'aneuvien utilise le pronom à l'accusatif sans préposition, comme dans iklímon (amoureux), drœg (ami), puisqu'il n'y a pas de datif (en faveur de)...

je se ljam be pri viz = æt • à zyċh hagràm. Là, j'ai pas vraiment compris la phrase uropie, est-ce que tu peux développer, stp ? surtout be pri viz : moi, j'dirais "à première vue". Du coup, j'ai changé mon taser d'épaule et ai mis zyċh hagràm (passion soudaine).

Et, pour finir, une phrase assez facile : ce se inliamen ki ha = ka • iklímon das. Un détail, quand même : pourquoi ov dans mati ov ta, et ki dans inliamen ki ha ?


Comment dit-on ?

J'aime la campagne : bon, là, c'est assez simple : i gus camp = eg làjden laṅdas. Là, pas d'article, aussi bien pour une langue que pour l'autre.

J'aime mon pays. Pour l'aneuvien, c'est e klim ed laṅdes. Mais pour l'uropi ? je suppose i liam mi land. Le verbe liamo est-il bien choisi (comme traduction naturelle de klim) ?

Comme tu m'as dit, liamo n'inclut aucune connotation érotique, (lu liam li genore), même si ça ne l'excluait pas forcément (comme dans deto liam). C'est la même chose chez moi pour klim, et encore ! parce que, "faire l'amour", chez moi, se dit golàjdor, et l'étreinte en elle-même se dit golàjad (pris de goox = sexe et de... làjden... ben tiens ! L'explicite, toujours l'explicite).


Pour finir : da silaṅtas bùrne pœr kas = he sia bren silam po ca = Il brûle silencieusement pour elle. J'ai bon ?

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Dernière édition par Anoev le Ven 7 Oct 2022 - 14:18, édité 2 fois (Raison : Bis repetita reano)
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 6 Oct 2022 - 21:56

Plaire
Doj-pater a écrit:
priheho ne correspond à rien; j'ai préféré me rapprocher du hindi priya et du slave prijatan
Là, en fait, je me suis plutôt rapproché du latin PLACEO -ERE -VI -ITVM (eeeh ouais ! on a des surprises !) avec plàċ. Différence avec le français, et aussi vraisemblablement l'uropi, à ce que  j'en ai lu dans le Vordar : son complément est direct, à l'accusatif (pas de datif chez moi) sans adposition.

Or plaċ ep ni każe? = Vous plaisez aux femmes ?

Y a, dans la même veine : kjas plaċit ni ors*. = s'il vous plait.

En uropi, ça donne l'adverbe prijim :  fume ne, prijim = veuillez ne pas fumer.

Chez moi, quand il y a un verbe devant ou derrière, on le met au mode impératif, seulement précédé de kjas : or kjas nep rœkente.


Mais, à l'inverse : Tep æt plàċ ors od nep = Que ça vous plaise ou non. Là, foin de kjas ! c'est comme ça, et p'is c'est tout !


Côté antonymes, on a les mêmes radicaux respectifs, précédés des préfixes respectifs : diprijo en uropi & eliplàċ° en aneuvien. Le complément est, là aussi, décliné différemment :
di moda diprìj mo = æt morod eliplàċ es = cette mode me déplaît.



*Kjaċit = s'te plaît, siouplait. Une imbrication qui est arrivée bien à propos.
°Eli- est un étirement de elj (transformable aussi en el- devant un I), une déformation assez libre du suédois ej pour... "non" (tant qu'à faire !).

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyVen 7 Oct 2022 - 13:10

Doj-pater a écrit:
D'ailleurs, ce n'est pas par hasard si fram et frat ont fra- en commun.
Ce qui n'est pas le cas chez moi, puisque :
"adelphe" (frère ou sœur) se dit fràndu en aneuvien (fràndak ou frànkad°)
"amie" se dit drœgdu.

Y a certes une proximité entre fram et frat en uropi, mais alors, du coup, sesta est hors course ? J'ai voulu éviter ça en aneuvien. Du coup, j'ai fait la coupure ailleurs. Et pourtant, frànet signifie bien "fraternité" (fratiad en uropi), et ce, pour quelque sexe que ce soit*.


°Chez moi, fràn est le plus souvent un adjectif#. Si c'est un nom, il se dit de deux animaux (zor) issus d'un même parent, il peut se dire aussi de deux filiales d'une même maison-mère. Ne pas confondre avec fran, qui est une préposition (de, depuis) pompée au suédois från. J'aurais eu la brève à l'époque, je l'aurais peut-être écrit frăn ; main'nant, c'est trop tard ; et par ailleurs l'absence de diacritique pour la préposition est plus visible qu'un autre diacritique, pour ne pas les confondre.
*Puisque "sœur" se dit frànkad, j'aurais donc pas besoin de kafrànet pour "sororité".
#Fràne laṅde (pays frères) pour la propagande soviétique des années '48 à '84, satiláṅde (pays-satellites, mot-valise), en fait.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMar 11 Oct 2022 - 16:34

Doj-pater a écrit:
Oui, glado = regarder* vient du slave: pol glądać, rus глядеть, cro gledati, ukr глядати… < PIE ǵhel- briller > ǵhlend- = briller, regarder (cf al. Glanz = éclat, ang. glance = coup d'oeil, jeter un regard)

on a aussi speko = regarder (regard soutenu, attentif, qui se prolonge)
par ex. speko televìz
et skopo, c'est examiner.
Respectiv'ment, ça donne chez moi :

Pour "regarder" : lœg & ckope. Le deuxième ne se dit qu'au sens propre. Le premier peut s'exprimer au sens figuré (être regardant).

Pour "examiner", j'ai aussi deux verbes : prekles (-a, -ésa) & prekrés (-a, -ésa). On fera attention au deuxième :
à son accent tonique, différent du premier
à son subjonctif parfait, homonyme de l'indicatif, du moins au singulier.

Le premier, c'est "examiner quelque chose, quelqu'un, observer pour étude", le deuxième, c'est "faire passer un examen à quelqu'un". Les noms correspondants sont preklet et prekrép (krép signifie "épreuve", on ne confondra pas).





Par ailleurs :
Vokabular = slotul
sordèl = oċhbok
= poubelle
muj = agjàtan = mouillé (par de l'eau ou un produit humide)1
mac = makl = tache
podivaj = jàrd = trottoir.

Les noms mixtes et à-priori ne manquent pas chez moi
on a d'abord slotul, de slov, pris de слово (mot) et tœl, à-priori (ensemble) ;
la mixité de oċhbok est inversée : c'est le premier qui est à-priori² ; bok, eh ben... c'est une boîte, té !
agjàtan, pour "mouillé" : on reconnait le castillan água, le reste est à-priori ;
makl, on est assez proches, là.

Et pour finir (provisoirement) :

Eg bev nor ùt vasev viynen deaw3 pavàr4 = Je ne bois que (dans) un verre de vin en jour.

Quelques expliqûres quand même :
On ne boit pas le verre lui-même (déjà que c'est guère digeste de le manger), on boit son contenu, lequel est DANS le verre, d'où vas au circonstanciel sans article et sans adposition.

X verres par jour, c'est X verres en un jour. Le numéral du jour est ici éludé. On aurait presque pu carotter aussi pavàr (en), comme dans tinèrent kilometre hoψev (200 km/h : attention aux radars si c'est sur la route ; en tégévé, c'est tranquillou), mais bon, là, c'est pas (trop) une unité d'mesure.

1 Par contre, pour "humide", c'est uzi. Utilisable aussi bien pour la météo que pour... Ka exímbă sed uzi ònags ni es = Elle me montra sa vulve humide.
2 À l'origine de pas mal de mots quand même ! puisqu'y a
oċhéa = décharge
oċhlorr = camion de ramassage d'ordures
oċhoos = déchetterie
oċhdu : pour exemples : Hitler, Bolsonaro, Pinochet, Pol-pot, Thatcher et quelques autres...

3 Une blague assez marrante en français (et peut-être aussi en  uropi, voire en aneuvien, si on ne se goure pas de terme) :
-Moi... hips... j'bois qu'un ... hips... verre par jour !
-Ah ouais ? et combien par nuit ?
Si on met deav pour "jour" (tiyn vaseve deaw pavàr), ça tombe à plat, car deav, c'est une période de 24 heures. Par contre deavet (journée) ou mieux deava correspondent à la période où il fait jour (de l'aube au crépuscule).

4 Mais, pour ce cas (quand le liquide alcoolisé n'est pas mentionné, contrairement à ton dessin), ce sera plutôt
- E tryg nor ùt fætev deavav pavàr.
- Ea keder fæteve noxev ?

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMer 12 Oct 2022 - 14:13

Sans même connaître l'uropi (je ne pense pas qu'il existât à l'époque ou je fis évoluer la conjugaison aneuvienne), j'ai fait complètement l'inverse en aneuvien, et même plus tard pour le psolat*.

La conjugaison aneuvienne, quelle qu'en soit la voix (active, réflexive, réciproque...) et l'aspect utilise le verbe du procès toujours conjugué de la même manière, dépendante du temps et du mode. En uropi, on a bien ça, mais seulement pour le présent et le prétérit de l'indicatif :

i jed = eg inzh = je mange
i jedì = eg inzhă = je mangeai.

On a ça aussi à l'impératif :
jed, jedem, jede = inzhet, er inzhete, inzhete = mange, mangeons, mangez.

L'aneuvien dispose aussi de temps composés, mais ce ne sont pas forcément les mêmes qu'en uropi, j'ai d'jà dû en parler, mais je ne vais pas remonter le fil pour trouver l'inter (j'ai la flemme !).

L'aneuvien partage avec l'uropi, un futur composé, on pourrait penser qu'il est construit de la même manière, mais en fait non : l'uropi le base sur l'infinitif, l'aneuvien sur plusieurs modes possibles... à l'exception de l'infinitif, justement :

nu ve jedo = er mir inzhe = nous mangerons.

Le parfait est composé en uropi, comme en français, en anglais, en castillan, en italien etc. Il est d'un seul tenant en aneuvien, comme en russe (mais ne s'accorde pas en genre) et comme en latin (mais deux flexions seulement, comme le présent et le prétérit) :

nu av jeden = er inzhar = nous avons mangé.

de là en déduisent d'autres temps accomplis, comme le futur antérieur, justement :
nu ve avo jeden = er mir inzhar = nous aurons mangé.

L'uropi et l'aneuvien (mais pas le psolat) ont comme point commun avec l'anglais et le castillan d'avoir un présent et un imparfait progressifs (duratif pour l'uropi), ça donne

i s'jedan = eg inzhun = I'm eating = soy comiendo = je suis en train de manger (et non : je mange en train ; de plus en plus rare). Le verbe ere est éludé en aneuvien, on va voir pourquoi.
i sì jedan = eg ere inzhun = I was eating = era comiendo = j'étais en train de manger (même remarque).

Ere, en aneuvien, sert à la fois de verbe (être) et de particule (invariable) pour l'imparfait, quel qu'il soit (progressif, itératif, subjonctif) et pour le plus-que-parfait.

L'imparfait itératif uropi est d'un seul tenant, puisqu'il se confond, comme en anglais, avec le prétérit. S'en déduit le plus-que parfait :

i jedì = eg ere inzh = je mangeais
i avì jeden = eg ere inzha* = j'avais mangé.

Après avoir vu l'indicatif, l'impératif et le participe (mode commun aux formes progressives/duratives de l'aneuvien, l'uropi, l'anglais et le castillan), abordons un peu le conditionnel :

L'uropi a l'avantage sur l'anglais et l'aneuvien d'avoir un conditionnel présent d'un seul tenant :
nu jedev = nous mangerions.

Par rapport à we would eat, c'est plutôt significatif. Là où l'aneuvien y perd en concision (deux morceaux aussi), il y gagne un peu (pas pour tous les verbes ni pour toutes les personnes, je r'connais, c'est le problème des langues pseudonaturelles) en nuances : on a, dans la langue à l'étoile tricolore : er kjas inzhe ou er kjas inzh. Le premier, basé sur une pure éventualité, met kjas devant in indicatif présent, le second, basé plutôt sur un souhait, un regret, une opposition ou un soulagement, utilise le subjonctif présent derrière cette même particule.

Pour le conditionnel passé, on a le même nombre de morceaux, mais ce ne sont pas les mêmes :
nu avev jeden = er kjas inzhéa = nous aurions mangé.
La formulation uropie est la même que dans les langues romanes (auxiliaire avo conjugué au conditionnel précédant le verbe du procès au participe passé, comme pour les autres temps accomplis) ; en aneuvien, on retrouve kjas devant le verbe du procès au subjonctif passé (puisque la condition du procès n'a pas été remplie).

Changeons de voix et passons au passif.

Dans pas mal de langues (romanes plus anglais, notamment), on a le verbe être conjugué au temps voulu, précédé du participe passé. Le problème, avec cette construction, c'est que ça donne une apparence accomplie, même à des temps inaccomplis (la fenêtre est ouverte). Le comité uropi a corrigé le tir à sa manière, en remplaçant le verbe so (être) par vido (devenir) comme auxiliaire de conjugaison, ainsi, la langue indo-européenne moderne fait le distinguo entre
de fent s'opren = la fenêtre est ouverte (c'est son état actuel)
de fent vid opren pa de dictor = la fenêtre est ouverte par le professeur (on décrit un processus).
Pour les autre temps, on fait pareil : on remplace la conjugaison du verbe du procès par celle de vido, en y mettant derrière, le participe passé du verbe du procès.

L'aneuvien fait complètement différemment. Le verbe du procès reste conjugué comme s'il l'était à la voix active, on intercale cem entre le sujet et le verbe :
à blàj cem open per àt profesorev (cf. ci d'ssus).
Comment placer cem pour les temps et modes composés (imparfait, futur...) ?
La voix portant sur le sujet (actant ? patient ?), le temps et le mode portant sur le verbe, on met les particules de verbes (ere, mir, kjas...) le plus près possible du verbe et cem le plus près possible du sujet, comme ça :
ep àt niymefkadin cem syldæra per àt nechrýldakev? = La nymphette a-t-elle été séduite par le bellâtre ?
Évidemment, avec des temps composés ET la tournure interrogative, ça se bouscule un peu :
kjas à plazhùdak cem sylderéa per àt juldærkadev? = Le gigolo aurait-il été séduit par la cougar ?

*Pour le psolat, j'ai même changé radicalement, les débuts de cette langue avaient une conjugaison à la romane, comme l'uropi, avec des verbes composés avec auxiliaire, et je suis revenu aux sources (au latin, et même, j'ai extrapolé) en mettant une conjugaison d'un seul tenant à tous les temps, y compris la voix passive.

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Dernière édition par Anoev le Ven 28 Oct 2022 - 21:47, édité 4 fois (Raison : Oubli de diacritique sur l'A.T. en deuxième position)
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MessageSujet: C'est une maison (accrochée) à la colline...   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 13 Oct 2022 - 11:23

... on ne frappe pas
on y vient à pied
ceux qui vivent là
ont jeté la clé...

Bon pour la phrase proposée par Dopa, à savoir : de has vid struen su de koln (la maison se construit sur la colline), j'ai : àt hoos cem bynòψun én àt kaginev.

Point commun avec l'uropi vis à vis du français : on a remplacé la voix pronominale (étrange : c'est pas la maison qui se construit elle-même) par la voix passive, plus appropriée.

Deux différences toutefois :

D'une part, la construction de la voix passive, bon, ça, j'en ai d'jà parlé à l'inter précédente, j'vais pas y r'venir.

D'autre part, l'uropi a choisi le présent dit courant (vid struen) alors que l'aneuvien a opté pour le présent progressif (c'est le participe qui est utilisé), la construction d'une maison, même dans le temps présent durant... un certain temps, comme disait un humoriste auvergnat resté dans les mémoires.

Mettons que j'aie utilisé le présent de l'indicatif pour ma phrase : hoos cem bynòpes én kaginev. Là, il s'agit donc d'un procès itératif, répété dans le présent (puisqu'il s'agit d'un verbe d'action), donc, forcément, "la maison, la colline" est un terme général, concernant plusieurs maisons, voire plusieurs collines ; alors évidemment, on escamote les articles définis (ce n'est pas LA maison qu'on construit sur LA colline en question, mais on a pris l'habitude, dans ce département vallonné, de construire des maisons les maisons sur des collines ; pour la raison, allez donc poser les questions aux maires, aux urbanistes et aux membres du conseil départemental).

Main'nant, voyons voir quelques années plus tard : les maisons ont été finies de construire.

Dopa nous avait proposé de has se struen su de koln ; moi, sur le même fil, pour garder l'expression d'un procès à la voix passive plutôt qu'un état :
  1. De has av viden struen su de koln que j'aurais bien démarqué de
  2. De has vidì struen su de koln.

Ça donnerait, en aneuvien :
  1. àt hoos cem bynòψa én àt kaginev.
  2. àt hoos cem bynòψă én àt kaginev.

Là, la construction verbale uropie a un avantage : elle n'est pas paronymique et on sent plus la différence*.

Voilà donc où on en est.

Et pour finir :
Æt • ù blu hoos
La nake nep, la kom fœntev
Ær qua dolivne dær
Zlàtar à klavs.


Pour la rime, on r'pass'ra !


*Surtout par rapport à l'aneuvien du sud (Santes) qui confond le -A avec le -Ă. C'est le dur lot des langues naturalistes. On pourrait même pas enfoncer l'clou avec àt hoos cem ere bynòψă... dans cette contrée ; encore que... le contexte (encore lui !) aidant...

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MessageSujet: L'utilisation des temps de conjugaison...   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptySam 15 Oct 2022 - 13:12

... en uropi et en aneuvien (suite de l'inter précédente)

Dopa a écrit:
De Versaji palàz vidì struen pa Luìs XIV (deskweri) = le château (palais) de Versailles fut construit par Louis XIV
De Ruèni kastèl vidì struen pa Filìp-Augùst... = le château de Rouen fut bâti par Philippe-Auguste....

Dans les deux cas, en uropi, on utilise le prétérit (avec un -Ì), car il s'agit d'une époque déjà pas mal révolue. En aneuvien, on pourrait également utiliser le prétérit (en -Ă), pour les mêmes raisons ; cependant, comme le château de Versailles tient encore debout (tant mieux pour not'patrimoine), on utilise plutôt le parfait.

On a donc, par conséquent comme traductions respectives :
Àt kàstel Versailles-ev cem bynòψa Louis-seize-v sub.
Àt kàstel Rouen-ev cem bynòψă Phillipe-Auguste-v sub.


La différence, entre le prétérit et le parfait, en aneuvien, c'est que le prétérit (qui traduit le passé simple français, mais aussi des fois le passé composé, pour pas mal de personnes répugnant à utiliser le passé simple eu égard à un style considéré comme suranné* ou l'imparfait°), concerne un temps complètement révolu, dont en principe on ne trouve nulle trace dans le présent.

On fait un exemple, entre
E kova ù skaloψ = i av kopen u stek = j'ai acheté un steak (il est encore dans mon frigo, ou dans la poêle, ou dans mon assiette, ou même je viens de le manger.
E kovă ù skaloψ = i kopì u stek = J'achetai un steak (en des temps anciens, je suis devenu végétarien...).

À blàj • opan = de fent s'opren¤ = la fenêtre est ouverte (description d'un état)
à blàj cem opna = de fent av viden opren = la fenêtre est ouverte, le fenêtre a été ouverte (on l'a ouverte)
à blàj cem opnă = de fent vidì opren = la fenêtre fut ouverte (on l'a fermée depuis).

Andrew Johnson natyvă jàretev 1808
Boris Johnson natyva jàretev 1964
.


Autre différence d'utilisation : le présent progressif...


... ou duratif en uropi.

La forme se + le participe présent décrit un procès sur lequel on insiste notablement sur la durée, sinon, on met le verbe au présent simple, comme en français :
Ne trube ca: ce vark = Ne la dérangez pas : elle travaille.
Ce se varkan jok be di hor! = Elle travaille encore à cette heure !

En aneuvien, comme en anglais, d'ailleurs, on emploie le participe présent (sans auxiliaire, toutefois) dès lors qu'un procès actif est en cours, quelle qu'en soit la durée :
Or nep iprtúnit kas: ka làporun#
Ka reen làporun æt hoψev!

Les mêmes traduques que pour l'uropi.





*On trouve cette confusion entre les deux temps dans la diégèse aneuvienne, mais seulement à l'oral, dans la mesure où, non accentuée, le A et le Ă ont une prononciation identique aux Santes.
°Par contre, l'imparfait aneuvien, qu'il soit à l'indicatif, au participe ou au subjonctif, a un rôle bien spécifique, il en est de même pour le plus-que parfait, également appliqué à ces trois modes.
¤Qu'on tâchera bien de ne pas confondre avec de fent s'opran qui est une forme inappropriée pour de fent sia opre, traduction de l'aneuvien à blàj dem opun et du français "la porte s'ouvre" (toute seule, par un dispositif interne (opto-électronique)  commandant l'ouverture).
#On peut même mettre or nep iprtúnite kas làporun, plus compact et plus élégant, même si en français ça donnerait quelque chose de curieux : ne la dérangez pas travaillant.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptySam 15 Oct 2022 - 17:59

Sauf pour certains mots (mar, lug, oj) proches ou à l'orthographe identique, l'aneuvien a souvent des mots notoirement différents, on va voir ça.

Helj, sœn = sol. L'aneuvien a deux mots : l'astre en lui-même, et sa vue depuis la terre (celui qui se lève le matin et qui se couche le soir).
mata = madh. Les origines sont à peu près les mêmes. L'aneuvien a fait une combinaison de mother et madre.
pater = padh. Même remarques avec father et padre. Le nom psolat est le même qu'en uropi, mais la déclinaison est différente.
ʒina = vaxènkad. Là, l'aneuvien fait dans le figuratif à-priori. Kad signifie aussi bien "femme" que "fille"*. Vaxèn signifie "adulte", pris du suédois. Vaxènkad est donc un nom mixte.
luc et lug ont la même origine et la même signification.
nas (nez) correspond à l'aneuvien dialectal (alfazien) nooz. Le terme de la norme académique est rhiyn, pris pour pas mal de mots, comme le français "rhinite" (mais pas "Rhin").
dia et deav ont certes une origine indo-européenne commune (*dye(u)-, *dei-no-) mais ça s'arrête là.
mar se retrouve dans les deux langues, pour la même signification. Avec deux A, en aneuvien, c'est la pleine mer, ou celle des cartes géographiques.
drev = tænd. Un faux-ami : drev, en aneuvien, c'est une des traductions pour le bois (drov en uropi).
ito ap = pùze. Un des plus anciens verbes aneuviens ; un à-priori pur.
dota = neràpkad. Neràp est l'anacyclique (au diacritique près) de parèn.
aleʒo = leg°, tous deux pris de *legʰ.
nav = xhip pour "navire".
asedo = sedj° (PIE *sed-).
tu = o. L'aneuvien est complètement à-priori, même en cherchant bien.
son = neràpdak. Dak est l'anacyclique de kad. D pour le masculin, K pour le féminin, A pour pouvoir prononcer le mot.
sopo = sliyf. L'aneuvien tient de to sleep (eng.), de slapen (nl.) et de schlafen (de). Sop ("sommeil", en uropi), en aneuvien, c'est la base (pompée à l'anglais soap pour "savon") ; dos, c'est l'acide.
oj est commun aux deux langues : on garde l'œil... et le bon ! Pour l'aneuvien, c'est surtout le globe oculaire en lui-même.

*La fille, c'est ʒika en uropi.
°On a bien sedo et leʒo, mais c'est respectivement pour "être assis" et "être couché", lesquels donnent en aneuvien les adjectifs verbaux suivants :
ka • sedjan ea ed neràpdak • legan = elle est assise et son fils est couché.

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MessageSujet: La négatuin et l'interrogation   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyDim 16 Oct 2022 - 10:17

Si les mots (ne et nep*) sont ma fois assez proches en uropi et en aneuvien, y a quek'z'écorchures au niveau de la syntaxe d'une langue à l'autre (pour le psolat, j'pense faire  comme pour l'aneuvien, mais avec no).

En uropi, la méthode est décrite , à savoir : ne se met derrière le verbe à quelque mode que ce soit à l'exception... du participe et de l'infinitif. Pour l'aneuvien, on retrouve nep en principe derrière le verbe sauf à l'impératif, dans les tournures emphatiques et dans les temps composée, où il se place entre la particule et le verbe (entre le sujet et la particule dans les tournures emphatiques. Pour la tournure interronégative, nep remplace ep dans le cas des temps simple, dans le cas des temps composés, il est devant le sujet.

Tout ça nous en vient à évoquer la tournure interrogative. En uropi, on a simplement l'interversion verbe-sujet, comme en français, ou bien avec certains verbe particuliers anglais :
Moz tu hivo di balk? = Can you raise this beam? = Peux-tu soulever cette poutre ?
Venev he? oʒe is he mozev. = Would he come? even if he could. = Viendrait-il ? même s'il pouvait.

On retrouve cette interversion dans les temps composés, mais avec l'auxiliaire (voix passive, temps accomplis) ou la particule (futur) :
ve tu veno be fest domòr? = will you come to the feast tomorrow? = viendras-tu à la fête demain ?
av tu rudavo ti kopij? = ave you returned your copy? = as-tu rendu ta copie ?

En aneuvien, la syntaxe est plutôt différente, puisqu'elle rejoint celle de l'espéranto (ĉu _?) ou bien celle du français lorsqu'on utilise la formule "est-ce que _ ?". Pas étonnant du reste, puisque la particule utilisée est ep, qui est, en fait une déformation de ere (être) quand la présence d'un mot est indispensable (jo: da ep as = oui : il l'est).

Ep o pòten loen æt suċas? = Est-ce que tu peux soulever cette poutre ?
Ep o rotrèva ted kòpis? = Est-ce que tu as rendu ta copie ?

Cette particule est remplacée par une particule verbale+ lors de l'utilisation de temps composés :
Mir o kom àt fejs krasdaw (cf ci d'ssus pour la traduque).
Kjas da kom? anqtet da ere pòt (itou).

Ainsi, pour les temps composés (à la voix active seulement), les deux langues se rejoignent. Pas le psolat, qui ne dispose pas de temps composé.

Dans certains cas, ep peut être propulsé en fin de phrase : or kom ep? = tu viens ?


+ Particule verbale, seulement, cette règle ne marche pas avec cem, aṁb et dem, qui sont des particules pronominales. Ainsi, dem o vedja ...? est impropre, et la phrase est : ep o dem vedja tev o tryga? (tu t'es vu quand t'as bu ?)

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Dernière édition par Anoev le Lun 17 Oct 2022 - 9:14, édité 1 fois (Raison : La fête et le conditionnel anglais corrigés)
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyLun 24 Oct 2022 - 0:10

Tiré du fil uropi (10) :
Doj-pater a écrit:
Vokabular
Voc = voix < It. voce, Esp. Por voz < Lat vox < PIE *wōkʷs = id < *wekʷ- = parler > Ur. Voko id

Visad = sagesse < vis = sage < Swe, Da vis, D. weise, Eng wise < PIE *weid- = voir, savoir > Ur. vizo = voir

Midimezi = modéré < mid = milieu + mezo = mesurer (cf D. (mittel)mäßig, Rus умеренный, Hrv umjeren.)

Rutenen = tempéré (‘retenu’)

Tici = tranquille, paisible < Rus тихий, Pol cichy, Ces tichý = calme, silencieux, quiet, silent

Distruo = détruire < struo = construire < Lat struo id

Had = enfer < Gr άδης (Hades) = enfer, dieu des enfers > Hrv, Srb had, Bul ad, Rum iad = enfer
Chez moi, ça donne :
vok ; obtenu par "rétropédalage"* : c'est l'accusatif (vox) qui est pompé au latin.
srok, c'est aussi la voix, pris de skrĕt (vote)
soqbet = sagesse ; pris du grec σοφία, té !
modéran, adjectif verbal pris de modéres (modérer). Le S tombe.
Tu vas rire ! "tempéré", c''est... amodéran², juré-craché !
qiydon = tranquille
paxar = paisible
klàste = détruire3
Pour l'enfer, j'en ai deux : Jăr (anacycliique de Răj pour "paradis"4, pompé au tchèque et au letton) et ifèrn. Le premier, c'est pour les âmes damnées, le deuxième, c'est au sens figuré, exprimant pourtant, des fois, une réalité insoutenable. Ifèrn, c'est aussi l'enfer d'une collection : ce que le musée ou la bibliothèque garde, mais au sous-sol.
fœch = flamme. Celle du feu, en tout cas ; pour celle de l'enveloppe, y m'semb' ben avoir mis quelque chose dans Idéolexique, mais ça s'est perdu avec le reste.


1 J'ai d'autres réropédalages, d'un style un peu différent, comme vœnd, pris du prétérit (found) de l'anglais to find (trouver quelque chose). À propos de "trouver", j'ai aussi ĕrek5 qui donne au subjonctif parfait ĕréka (ben tiens !).
2 Encore que çui-là, je m'demande si j'vais pas le "s'couer" et le mettre dans l'autre, du moins pour le verbe. Pour l'adjectif, j'pense au climat tempéré (comme en Aneuf), et là, ça va vraiment plus du tout !
3 J'ai, malgré tout gardé -ste, parce que klao faisait bizarre (les infinitifs aneuviens ne se finissent pas en -O, contrairement à l'uropi) et klas était d'jà pris.
4Pour çui-là, j'en ai même trois :
răj, déjà cité
pàrid, l'antonyme de ifèrn
fichuψríklaṅd pour "paradis fiscal".

5 ... qu'il serait inconvenant de confondre avec oerke (roter, éructer), surtout au parfait et au prétérit (indicatif) et au participe, qui en découle (ĕrkun/oerkun) ! seule la longueur du /œ/ les différencie : ĕrka ; oerka. Par contre, ailleurs, on s'éloihgne de l'homophonie à la longueur vocalique près (surtout aux Santes) : er ĕrke/er oerker ; nep oerket/ĕrekt.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMer 26 Oct 2022 - 0:41

Doj-pater a écrit:
En Uropi, on peut dire:
un intramidi klimàt = climat "intermédiaire" (entre chaud et froid)
u midimezi klimàt = climat "modéré" (ni trop chaud, ni trop froid)
u mel klimàt = un climat "doux".
Chez moi, on s'en sortirait avec ù klỳm sin selch° = un climat sans extrême*.

Sinon, bien sûr, on peut avoir aussi ù mwy klỳm, traduque directe de u mel klimàt. L'acception est plus neutre, il peut dire aussi "doux et humide" (pas de température extrême, soit, mais ne manquant pas de précipitations ; bref, pas si agréable que ça, sauf pour les agriculteurs).

Sinon, intekárton (adjectif pour "intermédiaire") ne convient pas tout-à-fait ici :
Nek dektyn • ùt intekárton celsys inte graadev nek tinek ea quat = -12° est une température intermédiaire entre -20° et 4°.

Vorhutav, aṅviċ ivernev era modéran: àt celsys era graadev nor nek dexeg
À Vorkhouta, l'hiver dernier a été modéré : la température n'a été que -12° C.


°Les noms en -ch sont comme ceux en -S : ils ne varient pas à l'accusatif (requis ici).
*Du moins, en principe ; par ailleurs, on ne confondra pas !

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 27 Oct 2022 - 17:11

Mfumu a écrit:
🌚 L'elefen se lève à ton appel
Velonzio Noeudefée a écrit:
Oui, mais il est créole et ne décline pas le pronom personnel a contrario de chacune des 4 langues internationales que j'ai citées...
(je -> moi, I -> me, etc.)
Et c'est une question de goût, mais ça me gêne.
J'ai un problème similaire en psolat : eeeh ouais : le ce (/ge/, inversion du latin EGO) se mute en me, origine latine oblige y semblerait ; pas mal de langues romanes font pareil, mais pas que, puisque l'anglais est passé de I (je) à me (/miː/) et l'uropi a emboîté l'pas.

L'aneuvien, lui, n'a pas suivi l'mouv'ment. Déjà, le G de eg (pris lui aussi du latin, tiens-tiens...) n'est là que spécifiquement devant les verbes qui ne commencent pas par deux consonnes : eg pùze, eg làjden, e klim... la base est E ; du reste, le pluriel n'est pas nu, ni nos ni quoi que ce soi commençant par N-, mais er, à savoir un pluriel aneuvien pour une voyelle : un -R. Quant à l'accusatif (me en psolat, ma en uropi), eh ben, c'est es, tout simplement, le -S spécifique de l'accusatif aneuvien standard.

Une langue qui a bien senti le vent v'nir, c'est l'espéranto, puisque le M était là déjà dès le nominatif : mi. Et pour l'accusatif, eh bien y a eu tout simplement qu'à ajouter le -N normal pour ça. Pourtant, pour le pluriel, le docteur Zam' et ses successeurs ont changé de lettre, craignant peut-être que mij puisse être trop proche de mi.

Si on se limite à l'accusatif (pour pas trop charger l'tableau, quand même !) on a :


FRAESOUROVPKPLTANV
je, memi, minI, maob, obice, meeg, es
tu, tevi, vintu, taol, olitu, teo, os
ilelle, lelaĝi, ĝinje, jaon, oniil, lea, as
nous
ni, ninnu, naobs, obisnu, nuser, ese
vous
vi, vinvu, vaols, olisvu, vusor, ose
ilselles, lesili, ilinlu, laons, onisliar, ase
Pour pas surcharger l'tableau, je m'suis contenté du neutre, là où il était disponible, à savoir : partout sauf en français (ben tiens !).

Bon, 'videmment, il manque le datif, bien présent en volapük (-E) et en uropi (-O). En aneuvien et en psolat, on doit se contenter de l'accusatif avec une préposition (a & pe en psolat ; ni et pœr en aneuvien), en espéranto, la préposition (al) précède le nominatif. Quant au français, là, c'est la valse hésitation, dans la mesure où on a :
il pense à toi, mais il ne t'écrit presque pas.

Pour en finir, on peut constater que les flexions les plus limpides sont celles du volapük, et les plus obscures sont celles du... français. Pour les classements intermédiaires, ma foi, je préfère m'en remettre à... votre appréciation.

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Dernière édition par Anoev le Jeu 27 Oct 2022 - 17:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 27 Oct 2022 - 17:20

Pour moi le complément des pronoms il, elle, quand cela représente un animé, voir un être humain, c'est plutôt lui à l'accusatif et lui et elle-lui au datif, plutôt que le, la qui est plus pour els choses et les objets.

Je lui donne son cadeau. C'est à elle que je le lui donne.

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En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit
En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc
Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI)
langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish

Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit)
Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 27 Oct 2022 - 17:26

Ben justement : dans ton exemple, on a bien "le" COD et "lui" (à elle) COI (attribution). Sauf erreur de ma part, je n'ai jamais vu "lui" en tant que COD. Par contre, dans "je te parle", on a bien "te" comme COI. Aaarghh : les affres de la grrrammmaire françaiiise !

Je pense à elle (S V Oi) = Eg dœm ni kas (S V Oi : pareil)
Je lui envoie un cadeau (S Oi V Od) = Eg appòstun ùt gevéras ni kas (S V Od Oi)
Je le lui ai envoyé (S Od Oi V) = Eg appòsta as ni kas. (S V Od Oi)

On pourra apprécier la stabilité de la syntaxe aneuvienne vis à vis de la française, non ?

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyDim 30 Oct 2022 - 18:29

Doj-pater a écrit:
L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 Kun-sa10
Vespeni spain: sperad
Aràq abnen: aata
.


Sinon, suite à notre converse téléphonique (où j'me suis rendu compte que je n'avais pas "modeste") :

j'ai pas "modeste", mais j'ai "humble", dont j'ai eu la confirmation, dans le Wiktio, que ça peut être considéré comme un synonyme. Donc je peut très bien utiliser alàst (à-priori, pour "humble") pour "modeste", du moins, dans le sens "qui roule pas des mécaniques, qui ne prétend pas en imposer"*.


Donc, "modestie" peut très bien être traduit alàset et "modestement" : alàstas. Par contre la fausse modestie se traduirait nyràset (de nyreb pour "faux").


*Pour les autres sens (peu important), j'me tâte, mais en tout cas, le radical sera différent.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMar 1 Nov 2022 - 23:37

Doj-pater a écrit:
-ia, -ja = suffixe indiquant le lieu: ... snivia...

Pour la piscine, depuis un certain temps, j'ai un peu peaufiné ça. J'ai trois noms, exprimant des idées un peu différentes, mais ayant un point commun : un lieu pour nager (ou faire comme si).

Sjadéa est en fait, plutôt une petite piscine, qu'elle soit découverte ou dans une salle ; appartenant à une propriété privée (villa, manoir, château) ou bien à la disposition d'hôtes (dans un terrain de camping, un hôtel ou un village de vacances).

Sjadoos est un peu  plus qu'une piscine (bassin) couverte, c'est carrément un bâtiment construit autour d'une piscine : pouvant contenir deux ou même plusieurs bassins (petit bain, 25 m, voire 50 m (olympique), fosse à plongeon, bassins de détente avec jacuzzi...). Peut-être snivihas en uropi ?

Sjàdplas, là, c'est carrément le complexe de bain, ludique et/ou sportif, couvert et/ou en plein air, voire (mais c'est pas systématique) avec des toboggans, des tyroliennes, des bassins communicants, et j'en passe (snivihal* en uropi si entièrement couvert ?).


Parlons accents toniques : seul le troisième a l'accent (bien localisé, d'ailleurs, pour cause d'antériorisation du A) sur la première syllabe ; pour les deux autres, l'accent est repéré soit par un diacritique (É) soit par une voyelle longue (OO).

En uropi, sauf erreur de ma part, seul snivia (terme existant) a son accent sur le premier I, vu que :
le deuxième I est glidisé par la voyelle finale
ladite voyelle finale n'a pas de diacritique et est en fin de mot.

He detì instalo u snivia be he = Da dora imìd° ùt sjadéas dem ad = il a fait installer une piscine chez lui.



*Rejoignant, en fait, snivihas, à une lettre près, l'accent étant, dans les deux cas, sur le dernier A.
°Ô ! ironie : j'me suis rendu compte que j'l'avais pas, c'verbe-là !

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMer 2 Nov 2022 - 11:35

Citation :
He detì instalo u snivia be he 

He detì instalo u snivia be ha
Après une préposition les p.personnels sont toujours à l'accusatif
comme en fr. chez moi, pour toi, en anglais: with me, for him, en italien: da te, per me, en espagnol: para mi, sin ti…

En allemand et en russe, le cas dépend de la préposition
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyMer 2 Nov 2022 - 12:19

Au temps pour moi, j'tâcherai d'm'en souv'nir. C'est vrai que, la particularité que l'uropi partage avec certaines langues naturelles, c'est d'avoir un accusatif... mais seulement pour les pronoms*. Donc be ha (APVD HVNC en latin#, si je ne m'abuse : c'est le même cas, ici, tout du moins).


Eg • quadùv o stĕ ad = I se be ken tu zav° = Je suis chez qui tu sais.
Eg • quav o stĕ = I se ko° tu zav = Je suis où tu sais.



*Personnels, certains, relatifs peut-être ; je sais pas pour les autres.
#Alors que le ad aneuvien, qui vient pourtant du latin n'accompagne pas systématiquement l'accusatif. Comm'quoi...
°Là, j'ai hésité entre K- et W-. Honnêtement, je savais pas lequel était le bon : le relatif ? ou l'interrogatif (qui ?) indirect. Chez moi, y a aussi une différence entre les deux, mais seulement pour les personnes ou animaux personnifiés (le Chat botté, le loup du petit Chaperon rouge etc) :
Eg vedja quadùs o stĕ = j'ai vu qui tu sais.
Eg vedja quas o stĕ = j'ai vu ce que tu sais.

J'me suis livré à une petite gymnastique mentale (qui vaut ce qu'elle vaut ; ça marche pas avec l'aneuvien (cf la dernière phrase ci d'ssus)) : quand ce qui précède le pronom est un nom ou un autre pronom, on a un pronom relatif ; si c'est un verbe, on a un pronom interrogatif indirect (ou tout du moins, ce qui en tient lieu, parce qu'avec certains verbes, c'est pas évident). Le tout étant de savoir si ça marche en uropi (et là, c'est important de le savoir, vu la différence entre W- et K-).

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MessageSujet: L'adjectif qualificatif   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 3 Nov 2022 - 0:21

Prologue :

Dans cet inter, il sera notamment question de l'adjectif qualificatif.

l'adjectif n'est variable ni en genre, ni en nombre, ni en cas en uropi ; seuls certains d'entre eux portent une marque (-es) au comparatif  ou au superlatif, de supériorité uniquement (mais brûlons pas les étapes, on va voir ça en son temps.

L'adjectif aneuvien, lui, n'est variable (en dehors du comparatif et du superlatif) qu'en nombre. Ni en genre ni en cas (comme c'est notamment le cas en psolat, langue inspirée grammaticalement du latin).

Dans l'ensemble, l'adjectif épithète lié est antéposé au nom auquel il est lié :
u bel vag = ùt ryln xeliys = une belle voiture.

Toutefois, un adjectif épithète muni d'un complément est postposé au nom en uropi ; en aneuvien, c'est tout le syntagme de l'adjectif épithète qui est antéposé au nom correspondant : u vas polen ki vin = ù lakis viynen vas = un verre plein de vin.


Il y a, dans les deux langues, des adjectifs bruts et des adjectifs suffixés ; ils ne correspondent pas toujours exactement, même si on peut trouver quelques rapprochements :

bel = ryln = beau
bun = lood = bon
frij = kold = froid
klar = klàr = clair
jun = jœng = jeune...

Par contre, on a aranʒi en uropi et zhub (imbrication de zhàl et rub) en aneuvien pour "orangé" (couleur). Et les différences de traitements ne manquent pas entre les adjectifs des deux langues.


Divers suffixes terminent les adjectifs uropi, le plus courant étant, bien sûr, -I (souvent pris du génitif des noms qui leur correspondent, à la variabilité près) :
de soli dikar = un cadran solaire.

On trouve également -ic, désignant une tendance, -li désignant une capacité (encore qu'on ait trulasi pour "perméable")...

Et les suffixes d'adjectifs verbaux, pris directement sur les participes des verbes correspondants, et, par conséquent :
-an correspondant à un adjectif d'agent de processus (vokan kina = cinéma parlant)
-en comme adjectif de résultat de processus, ou tout simplement d'état, dérivé du verbe en question (opren dor = porte ouverte).


En aneuvien, y a aussi des adjectifs verbaux en -an, mais il sont, en fait, l'équivalent (à peu de choses près) des adjectifs uropis en -en : ùr opane tœre = des portes ouvertes.


L'adjectif verbal "actif" étant en aneuvien (et là, ça ne change ni du français, ni de l'uropi, ni de l'italien ni de l'anglais, du moins pour le principe) l'homonyme (à la variabilité près) du participe présent du verbe qui lui correspond :
Ar tùlsar tern livune chwinse à thejev = Ils ont gagné trois porcs vivants à la foire.


Les autres suffixes adjectifs ne manquent pas en aneuvien, il ne sont pas des calques exacts des  adjectifs des langues inspiratrices (pour les à-postériori), mais je pourrai vous citer

-on ~ -eux -euse (mais sosjeson = socialiste, madhon = maternel)
-is ~ -if, -ive (mais lakis = plein)
-ig ~ -ic, -ique
-dar ~ -able (mais dyvèrtend = respectable)
-en (l'équivalent, en gros, du -I uropi, puisque -en est aussi une désinence de génitif en aneuvien).
-or pour certainbs adjectifs comme misor (haineux) VS mison (odieux).

Mais il se fait tard ; c'est pas main'nant que je vais comparer le... comparatif et le superlatif dans les deux langues, d'autant plus que ce trait grammatical touche aussi les adverbes.

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MessageSujet: L'adverbe   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 3 Nov 2022 - 10:44

Avant de s'attaquer au comparatif et au superlatif, on va parler un peu des adverbes. Un gros point commun quand même : ils sont invariables en nombre dans les deux langues, quels qu'ils soient*.

On trouve, dans les deux langues, des adverbes non affixés, comme

dal = tel = loin.

Certains adverbes coïncident avec les adjectifs qui leurs correspondent toutefois, ce ne sont pas forcément les mêmes dans les deux langues :

bun = bon, bien ; en aneuvien : lood = bon, loot = bien.
syv = vite, rapide ; en uropi : spel = vite, speli = rapide.

Le siffixe -im (uropi) et le suffixe -as (aneuvien) sont  les plus employés pour former des adverbes, de manière notamment.

verim = verydas = vraiment.

Toutefois, certains adverbes en uropi n'ont pas leur équivalent en aneuvien, celui-ci s'exprimant autrement (avec un nom au circonstanciel, cas de déclinaison non pratiqué en uropi) :

trenim = strægnev = en train
dium = deavetev = de jour.

Dans les deux langues, on trouve aussi des adverbes préfixés. On trouve notamment be- et da- en uropi ; it- en aneuvien :

dafòr = itáṅt = auparavant.

La syntaxe adverbiale est assez souple dans les deux langues, on pourra trouver, cependant, comme point commun les adverbes de manière (de caractéristique d'un processus ou d'un état) placés devant, et les circonstants (temps, lieu) placés plutôt derrière (un verbe surtout, ici) :

ce evim vad berù = ka repen aṅd itpós = elle marche toujours derrière.

Toutefois, on peut trouver des adverbes en début de phrase :

Domòr nu v’ito a kina = Kràsdaw, er mir pùzer àt kinos° = Demain, nous irons au cinéma.
Nu v’ito a kina domòr = Er mir pùzer àt kinos kràsdaw = Nous irons au cinéma demain.

Voilà en gros pour les adverbes, leurs caractéristiques, leurs constructions et leurs syntaxes.

Toutefois, j'ai trouvé, en bas de page, des mots qualifiés d'adverbes, qui, en fait, pourraient très bien être considérés comme des adpositions (postpositions, surtout) :

De ovel flevì in tru de fent = àt av inflógă per àt blàjev. = L’oiseau entra (en volant) par la fenêtre.

*On rappellera qu'il existe, en français, un adverbe variable, y compris en genre, dans des conditions bien particulières, c'est "tout" : elle est toute bleue, elles sont toutes bleues (entièrement bleues, pas bicolores). Ce n'est le cas ni en uropi, ni en aneuvien (ni en espéranto, ni en ido, ni en volapük non plus, d'ailleurs).
°Ne pas oublier la virgule cependant ! Sans, la phrase serait traduite en "c'est demain que nous irons au cinéma".

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MessageSujet: Superlatif   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 3 Nov 2022 - 20:47

On va commencer par le plus simple : le superlatif absolu en uropi. Aussi bien pour les adverbes que pour les adjectif, d'ailleurs.

On utilise notamment l'adverbe mol, qui est la traduction de "très". Particularité de cet adverbe, il est variable en nombre quand il traduit "beaucoup", mais ce n'est pas le sujet ici.


je s'mol gren = elle est très grande, il est très grand.
kodute mol lanim = conduisez très lentement
di basin s'mol poj duv = ce bassin est très peu profond.


Par contre, en aneuvien, en guise de calque du latin, le superlatif relatif et le superlatif absolu s'expriment à peu près de la même manière, à savoir avec une désinence : -ert. Cette désinence subsiste au superlatif d'infériorité (avec minus). Le superlatif absolu d'infériorité est assez peu utilisé, sauf dans des cas spécifiques (avec rec, par exemple).

a • remmert = elle est très grande, il est très grand.
or traṅvikete paṅsasert = conduisez très lentement.
eg • trăndert one = je suis très fier de vous.
Cependant :
æt aqéa • elipœṅlert = this pool is shallowest.

On utilise, en aneuvien, le superlatif, combiné avec rec (assez) pour traduire "trop", dans tous les cas de figure :

a • rec rènem = il est assez grand
a nep rec rènem = il n'est pas assez grand
a • rec remmert = il est trop grand
a nep rec remmert = il n'est pas trop grand
ka klatàk rec syvert = elle court trop vite
ar recert inzhe = ils mangent trop
ar inzhe recert kàrnan ea nep rec pỳrnase. = ils mangent trop de viande et pas assez de légumes.
ar dikte tep ka • rec rylnert pœr es... = ils disent qu'elle est trop belle pour moi...

La seul chose qui différencie les deux superlatifs, en aneuvien, c'est la présence d'un déterminant devant l'adjectif, un article, généralement :
àt remmer bynòψak = le plus haut immeuble.
àt minus erfúronert tiym = l'équipe la moins performante
æt eră ed rylnert ɴàtyvet ene = Ce fut notre plus beau Noël.

Le complément du superlatif uropi dispose d'une préposition : od pour la référence des autres éléments, in pour l'enveloppe :
de maj indaven od de skolore = le plus doué des élèves
de maj indaven in de klas = le plus doué de la classe
de bunes bordèl in de pol = le meilleur bordel de la ville.

L'aneuvien gère les compléments de superlatifs avec les cas de déclinaison ; les prépositions ne sont pas indispensables, sauf si on veut apporter une précision particulière :
à thanonert àr lerdune
à thanonert àt klasev
àt lort praskoos à stadev
àt syvert hippok én hryt krændev
= la jument la plus rapide sur sol sec.

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Dernière édition par Anoev le Ven 4 Nov 2022 - 23:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyJeu 3 Nov 2022 - 21:10

Comme je ne suis pas la moitié d'un c... (j'en suis un tout entier), j'ai supprimé mon inter sur le comparatif sans la sauvegarder, tout-ça pour un lien décoratif (un pont à Dublin). Hrrrgnnnnnn !! Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad

Y faut donc que je recommence tout, de A jusqu'à N (j'utilise un clavier azerty).

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MessageSujet: Le comparatif   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyVen 4 Nov 2022 - 10:25

Si on trouve un point commun (l'utilisation de suffixe) entre les deux langues, celles-ci s'en vont chacune de leur côté assez promptement.

Les suffixs

C'est -es en uropi, inspiré de langues germaniques ; il n'est utilisé que pour le comparatif de supériorité, et il est plutôt utilisé pour les adjectifs dits "courts" (comme en anglais) dont les adjectifs-racines, comme bel, bun, etc. Sinon, l'utilisation d'un adverbe est requis. Les irrégularités sont inexistantes.

En aneuvien, le suffixe est -er, pris de l'anglais. À la différence de l'anglais, il subsiste même pour les autres comparatifs, en utilisation combinée avec des adverbes :
plus ...-er pour le comparatif emphatique de supériorité
alsy ...-er pour le comparatif d'égalité
minus ...-er pour le comparatif d'infériorité.

Des irrégularités subsistent, mais elles sont beaucoup moins profondes que dans les langues naturelles (français, latin, anglais etc).

bunes = looder = MELIOR = meilleur = better
grenes = remmer = MAIOR = plus grand = larger
blues = blùr = KÆRVLEIOR = plus bleu = more blue...

Les adverbes de comparaison

En uropi, le comparatif d'infériorité et d'égalité s'obtient comme dans la plupart des autres langues indo-européennes, en préposant un adverbe (min, os) à l'adjectif ou à l'adverbe dont on veut modifier le degré (infériorité, égalité), mais l'adjectif ou l'adverbe concerné n'est paré d'aucune flexion. Il peut en être de même avec le comparatif de supériorité (au choix du locuteur) si on opte plutôt pour un adverbe (maj ; préférable pour les adjectifs et adverbes dits "longs" mais peut être utilisé pour les autres) que pour une désinence :
maj komforti = plus confortable
os komforti = aussi confortable
min komforti = moins confortable.

En aneuvien, la conservation de la désinence tient à la nuance de sens. "Peu" (olyg) devant un adjectif ou un autre adverbe devient minus :
minus robolon = peu confortable
minus roboloner = moins confortable
ar • alsy rylne = ils sont beaux, aussi.
ar • alsy rylnere = ils sont aussi beaux.
Plus ne s'utilise qu'avec un adjectif ou un adverbe au comparatif : plus robolon est une erreur.

Si on veut utiliser une comparaison sur des noms ou des verbes, on emploie les comparatifs  d'adverbes spécifiques :

he jed min = da inzh olyger = il mange moins
ce piv maj = ka tryg mulser = elle boit plus.
un av vizen maj liente = la vedjar multer dĕse = on a vu plus de gens
i sant ja os te i liam ja = e kaṅt alsy mulser qua e klim as = je le chante autant que je l'aime (Johnny).

Compléments

Dans les deux langues, le complément du comparatif est annoncé par une préposition ; cette préposition peut éventuellement jouer le rôle de conjonction si le complément est une proposition subordonnée. En aneuvien, le complément est à l'accusatif, en uropi aussi, s'il s'agit d'un pronom personnel.

I se grenes te ha = eg • remmer qua das = je suis plus grand que lui.
Ci vag konsum maj benzin te mía = Sed xeliys troche mulser benzynen qua't meż = Sa voiture consomme plus d'essence que la mienne.
E klim kas alsy mulser qua ed neràpkaż ep* = I liam ca os te ci dota = Je l'aime autant que sa fille.

Comparaison sur deux adjectifs

L'aneuvien (comme le latin) met les deux adjectifs au comparatif :
de pont o'Cconnell se maj lati te longi = àt moct o'Connell • næler qua lœnger = le pont o'Connel est plus large que long.

De plus en plus, de moins en moins

he sì blijes id blijes = da ere bleger yn bleger = il était de plus en plus blême.
ce ven min id min molvos = ka kom minus yn minus sàjper = elle vient de moins en moins souvent.
Da godor jœngere yn jœngere nexàvduse.
Plus ... plus etc.

Maj seni he vid, min prijan he vid = Geroner da verdère, minus lomyndarer da ep = Plus il devient vieux, moins il devient agréable.
Maj seni vid de vin, maj bun je vid = Voner àt viyn verdère, looter a ep. = Plus le vin devient vieux, meilleur il est.
Maj un provad, duves je vid = Mulser la prog, pœṅler la verdère = Plus on avance, plus ça devient profond.

D'autant plus (que)

De bel verem detì ni vake samàj prijan = Àt loot weder doră ed kœṅzhese gyl-lomyndarere = Le beau temps rendit nos vacances d’autant plus agréables.
A stĕ nep faxhun ses dek digtene... gylertep a hab depent ċys! = Y sait rien f... de ses dix doigts, d'autant plus qu'il en a quinze.
Ar làpore gyl-olyger tep ar stoppe nep neklun àr palmese lĕd hæntene = Ils travaillent d'autant moins qu'ils l'arrêtent pas de se gratter les paumes des mains (les paumes de leurs mains).
Hi obfàl se samìn incepli te he kodùt mol bun. = Ed kràchad • gyl-minus inteldarer tep da lort traṅvike. = Son accident est d’autant moins compréhensible qu’il conduit très bien.


*E klim kas alsy mulser qua ed neràpkaż = je l'aime autant que j'aime sa fille.
E klim kas alsy mulser qua ed neràpkaż ep = je l'aime autant que sa fille l'aime.

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MessageSujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi   L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 EmptyDim 6 Nov 2022 - 11:53

Doj-pater a écrit:
L'aneuvien, le psolat et l'uropi - Page 35 Romavi10
Eng. Rome was not built in a day
Fr. Paris ne s’est pas fait en un jour
It. Roma non fu fatta in un giorno
D. Rom ist nicht an einem Tag erbaut worden
Esp. No se ganó Zamora en una hora
Nl. Keulen en Aken zijn niet op één dag gebouwd
Da. Rom blev ikke bygget på én dag
Sv. Rom byggdes inte på en dag
Gr. Το Παρίσι δεν έγινε σε μια μέρα
Rus. Москва не сразу строилась
Lat. Roma non fuit una die condita
C'qu'est intéressant, c'est les noms des villes dans chaque langue : on a des fois des surprises.

Comme le proverbe ne date pas de la semaine dernière, on aurait, chez moi :

Nakol cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.


Dans le sud, on dirait plutôt :

Hocklènge cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.

Ben tiens !

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