Diégèse des Îles de Corn

Ça ne s'arrête pas là j'espère ! Je trouve ces dialogues très bien léchés, tu sais déjà un peu comment "sonne" le cornais populaire des années 40 ?

Ah ! En re-regardant la chronologie (pour savoir de quel côté était la Corne), je vois que cet petit épisode domestique s'inscrit dans l'Histoire.

La suite !

Je te remercie pour ton retour ! L'histoire devait originellement s'arrêter là. Mais si le destin de Maon t'intéresse, je pourrais peut-être écrire une suite .
Au niveau de la langue, je ne pense pas à une sonorité particulière. Peu de temps s'est écoulé, je ne crois pas qu'il y aurait une grande différence avec le cornais d'aujourd'hui.

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SUEDOIS CORNAIS
Le suédois est parlé quotidiennement en Corne par plus de 20% de la population. Cependant, il possède une prononciation différente de celle du suédois standard:
- On ne roule pas les r.
- Les terminaisons en -er deviennent des o ouverts.
- Les a en dernière position dans un mot deviennent des schwa.
- On ne prononce pas les r en fin de mots.
- Les double ll se prononcent [tl].
- Le ä se prononce [ɛj].
- Le g se prononce systématiquement [j] entre deux consonnes.
- Les t en fin de mot deviennent des thorn.
- Les terminaisons en -ig se prononce [a].

Voici la chanson "Snälla bli min" en suédois standard : https://www.youtube.com/watch?v=r9iM_Od5SDY

Et avec l'accent cornais : https://vocaroo.com/i/s1pzObvOhGxs

Paroles :
Jag kan inte prata med dig när du tittar bort
Snälla ge mig två sekunder innan du ger upp
Kan vi inte vara nära bara en minut
Är det nu, nu som det tar slut

Fast du inte lyssnar vet jag att du hör ändå
Jag vill hinna säga allting inna jag ska gå
Älskling, vänta får jag bara sitta bredvid dig
Det var han som ville kyssa mig

Snälla bli min igen
Nej, lat det va som i en film
Snälla bli min igen
Låt mig va kvar
Ja, låt det va

Du tar bort min hand ifrån din arm och flyttar bort
Ingenting jag säger spelar längre någon roll
Åh, ställer mig i hallen tills jag fattar vad som hänt
Får jag ens ha kvar dig som min vän?

Knyter mina skor och går tillbaka in igen
Åh, sitter här på sängen tills du ber mig att gå hem
Letar efter nåt att säga som kan ändra allt
Nåt mer än det jag redan sagt

Snälla bli min igen
Nej, lat det va som i en film
Snälla bli min igen
Låt mig va kvar
Ja, låt det va

GWOLME ORSSON - 9 août 1902 / 24 septembre 1940 -
Gwolmè Orsson est une figure de la résistance cornaise né en 1902 et est le benjamin d'une fratrie de quatre enfants d'une blanchisseuse mrorienne, Elma Orsson (né Cfalnae), et d'un ouvrier, Smon Orsson.
En 1914, alors qu'il vient d'avoir douze ans, la guerre est déclarée et sont mobilisés tous les hommes cornais majeurs ayant un âge n'excédant pas cinquante ans, tandis que les femmes et jeunes à partir d'une quinzaine d'année sont encouragés à se rendre aux usines pour aider à la production d'armes.
Attirée par la promesse d'un salaire important, leur mère y envoient ses deux enfants restés à l'arrière : Snae, adolescente de seize ans, Frntsoè, quinze ans, et ment sur l'âge de Gwolmè pour le faire travailler également.
Durant plus d'un an et demi Gwolmè connaitra les fumées nocives, les fabrications cadencées d'explosifs et d'obus, le brouhaha constant des ouvriers dans ces lieux surpeuplés et les journées de dix heures à manipuler des matériaux toxiques. Un empoisonnement au mercure au bout de onze moi de travaux empêchera son frère de retourner à l'usine, et obligera Snae et Gwolmè à redoubler d'efforts.
À l'abri de la faim quelques temps grâce à une cousine leur envoyant de l'argent régulièrement, la famille commence à subir le manque de rationnement lorsque leur bénéfactrice cesse de les aider, les accusant d'après les lettres parvenues d'abuser de sa générosité. 1915 est également marqué par un télégramme envoyé pour les informer que le père de la fratrie est à l'hôpital de guerre pour blessures. Après avoir réussi à venir voir son père, Gwolmè refusera d'y retourner en voyant les mutilations subies par son père :
"Ce n'était pas mon père. C'était une masse, un monstre sanguinolent, c'était une vision d'une guerre qui m'était alors encore lointaine. Il me dégoûtait, me répulsait, et je refusais de revenir le voir si on ne me forçait pas. Je ne voulais pas regarder cette chose que je n'arrivais plus à appeler géniteur"
En 1916, alors que Smon Orsson est toujours à l'hôpital, la Corne appelle à la mobilisation d'urgence d'adolescents volontaires pour grossir les rangs d'une armée de terre plus que vulnérable par les pertes subies. Le volontariat n'est en fait qu'un leurre, et on culpabilise à grands coups de critiques cinglantes les jeunes hommes qui se refusent à défendre la Corne dans cette guerre destructrice. Gwolmè est mobilisé avec son frère, et s'en va pour près de deux ans d'enfer dans une boucherie dont il aura l'impression de ne jamais voir la fin.
De leur famille ne survivra de la Première Guerre Mondiale que Gwolmè, son aîné de neuf ans Gofrwo, instituteur, parti en 1914 au front, et leur mère. Frntsoè mourra tué à l'ennemi, Snae de la grippe, et leur père suite à ses blessures en 1917 après deux ans de souffrance.
Le traumatisme de la guerre après avoir combattu de ses quatorze à seize ans dans un combat dont il ne comprend pas encore grand chose le poussera, six ans plus tard, à le relater dans un essai basé sur les carnets de bord emportés avec lui. L'ouvrage paraît en 1924 et fait polémique dans une Corne brisée économiquement et moralement, de la lecture critique et cinglante de la politique cornaise durant la guerre, notamment sur les conditions de travail des femmes et des adolescents et l'envoi au front d'enfants.
Gwolmè Orsson se mariera par la suite avec Peùlat Viseu, avec laquelle il aura deux enfants, Snaedrè et Gorfin. En 1939, il est recherché pour avoir déserté à l'appel et pour avoir fait publier un article sur son absence de patriotisme et dans lequel il accuse la Corne d'envoyer à un décès sûr et certain des milliers de cornais. Lorsque retentira en 1940 la mobilisation des adolescents pour gonfler les troupes, il cachera son fils de quinze ans avant d'être trahi par leur logeur, qui les dénoncera aux autorités en septembre 1940. Le 24 septembre 1940, Gwolmè Orsson est fusillé en tant qu'exemple à la patrie et d'avertissement pour tous les déserteurs et critiques de la politique mise en place. Son fils sera envoyé au front où il sera porté disparu, très probablement mort à l'ennemi, huit mois plus tard. Ce n'est que vingt ans après, dans les années 60, que sera autorisé une re-publication de son ouvrage alors censuré dans lequel, cruement et sans pincettes, il maudit la Grande Guerre pour le traumatisme qu'elle a laissé derrière elle.

Histoire dévorée avec plaisir

Manque plus que la photo en haut à droite et on peut mettre ça dans une encyclopédie.
À quand un récit de guerre complet en Corn ?

Lue aussi avec plaisir !
Je m'attendais à une autre forme de résistance, cela reste intéressant.

Je vous remercie pour vos retours. Un récit complet du point de vue de la Corne sur les grandes guerres seraient mon idéal compte tenu de ma passion pour ces deux évènements historiques, mais pour être réaliste, je ne m'y risquerai pas ahah.

Ce n'est en effet pas une résistance comme on pourrait se l'imaginer, tout simplement parce que Orsson est surtout un homme de symbole, une figure emblématique. Il représente les survivants des mineurs expédiés au front malgré leur jeune âge, et qui même si certains sont revenus de la guerre, on périt pour la majorité de la grippe espagnole. Il est le traumatisé qui, épouvanté par la guerre, a fait tout son possible pour empêcher son fils de subir, et surtout, qui a caché avec sa femme et son frère cinq autres adolescents mobilisés d'entre treize et seize ans, pour la plupart confiés par des familles. Il a participé activement à un journal vite censuré à l'aube de la seconde guerre mondiale pour ses idées, il a écrit le roman cornais témoignant du traumatisme de la guerre de 14 sur l'innocence d'un jeune garçon obligé à tuer. Même si certains de ses actes de "résistance" étaient purement égoïste d'un certain point de vue, comme le fait qu'il déserte, il reste un personnage fort de l'histoire Cornaise.

D'ailleurs il était dans les sujets cette année de l'équivalent du bac en Corne. Petite info qui ne sert pas à grand chose mais voilà ahah.