On a parlé, y a pas trop longtemps des lettres doublées pour allonger un phonème.
J'ai trouvé cette solution plus intéressante que l'emmanuel* pour allonger la durée d'une lettre, même si chez moi, j'ai été obligé de faire appel à des solutions d'échange pour empêcher quelques couacs problématiques.
Le problème, chez moi est qu'il y a beaucoup plus de phonèmes vocaliques que de voyelles écrites (A Æ E I O Œ U Y).
Au départ, j'ai donc décidé, quand j'ai "prolongé" quelques voyelles, d'utiliser AA, EE, II OO, UU, le YY est venu un peu après. Pas de ÆÆ ni de ŒŒ, chacune de ces lettres ayant une disposition "spéciale".
Pour le AA et le II, ça ne posait pas vraiment de problèmes (ça n'en pose toujours pas avec le AA : [ɐ:], à l'origine c'était [a:]).
Y a des tas de phonèmes vocaliques en aneuvien ; trois antériorités de A, deux apertures de E et de O, trois antériorités de I (si on compte les écritures au moyen du Y, qui sert un peu à tout et n'importe quoi, quatre, si on compte une version dialectale).
Le II n'allait pas rester, voir là-bas pourquoi. Il fut transformé en IY.
Pour le E long, là, les graphies ne manquent pas. Le [e:] m'a été inspiré de l'allemand, EE était assez limpide. Pour le [ɛ:], eh ben là, ç'a été (assez naturellement, du moins pour moi) le Æ. Avant les voyelles longues, il représentait [ɛ] puisque le E était toujours [e]. Là où ça s'est compliqué un peu, c'est pour le E sans diacritique, assez flottant, j'dois dire. Pour les versions arrondies, là y fallait des digrammes, par conséquent : EU (j'ai pas eu trop à m'fouler ! : c'est le français qui m'apporta la soluce), mais pour le [œ:], là, y fallait qu'j'innove : le Œ était d'jà pris ailleurs (on va voir ça), j'optai donc pour OE (digramme non lié), histoire de bien enfoncer l'clou : OE ≠ Œ°. Le schwa ([ə]) n'étant jamais accentué, il n'est jamais long (cf plus bas).
Même inspiration teutonne, le OO fut utilisé pour le [o:]. Quelque temps après, j'eus l'idée d'avoir aussi un [ɔ:]. Là aussi, donc, un digramme. Pour le [ɑ:], j'avais l'assez peu logique (mais que j'ai gardé quand même : y datait du début de l'aneuvien) EA. Le [ɔ:] est à quelque chose près situé su'l'trapèze entre un [ɔ:] et un [ɒ:] (version arrondie (et malyroise) du EA). J'optai donc pour OA.
Le Œ existait depuis pas mal de temps pour le [u], j'ai eu donc qu'à l'allonger ([u:]). Pour le [y:], je me suis inspiré du néerlandais : UU. Le U court ('videmment) accentué se prononça (et se prononce encore) ['u], par contre, la version courte du UU, eh ben, c'est Ù. Gaffe donc. Le U non accentué est celui qui pose le plus de problèmes à la prononciation, je reconnais, que ce soit au début ou à la fin d'un mot. J'y r'viendrai pas.
Le [ɪ] n'est jamais long, comme son inspirateur anglais. Il est écrit Y ou bien Ý s'il est accentué sans être en première syllabe. Donc, pas de digramme pour ce phonème. Ça tombe bien ! parce que le [ɨ] (pompé au russe, mais écrit Ỳ, toujours accentué), peut, lui, être long. Donc aucun obstacle à ce qu'il s'écrive YY.
Les voyelles longues, contrairement à ce qui se passe pour d'autres langues (finnougriennes, notamment) sont TOUJOURS accentuées. Donc, quand une voyelle perd son accent (agglutination, subjonctif), elle perd aussi sa longueur : e gœnsa = j'ai pris ; e gunésa = j'aie pris. Tiyr = pneu ; tirboot = zodiac.
N'oublions pas les nasales.
Ces voyelles longues m'ont été d'un grand secours. Elles m'ont permis d'éviter des homonymies gênantes, en les transformant en paronymies, même si certaines d'entre elles pourraient passer pour des presqu'homophonies. On a, par exemple :
areenon /ɐ'ʁe:nɔn/ (pour "sablonneux"), pris de areen (cst.) pour "sable".
arrenon /'ɐʀenɔn/ (pour "prétentieux"), pris de arren (à-pr.) pour "prétendre".
L'aperture et la durée du E, ainsi que la prononciation du R (fricatif ou roulé), et la place de l'accent tonique font la différence de ces paronymes.
*...macron.
°J'ai gardé, sous l'coude, un AE pour [a:], différent du Æ pour [ɛ:]. Pour le moment, pas exploité.
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- Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.