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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 7 Nov 2022 - 12:05
Le jour et la date De dia id de dat àt deav ea't dàt.
La rotation complète d'une planète (180°) se dit dia en uropi et deav en aneuvien. Ça peut être sur n'importe quelle planète, y compris non habitée :
Venerev, deav • lœṅger qua jàrs. = Be Venus, dia se maj longi te jar = Sur (à) Vénus, le jour est plus long que l'année.
Bref, on a pas beaucoup de surprises.
Pour "jour et nuit"°, là, en uropi, je ne sais pas trop (Dopa ?), en aneuvien, on aurait bien deavav ea noxev, mais c'est d'un looourd*! Y a alors plutôt : al deaw, bien plus concis. Pourquoi ? Parce que deav signifie spécifiquement le jour plein : de minuit à minuit (ou de midi à midi, pour le jour julien). Le jour dans son sens de "période où une planète reçoit la lumière de l'étoile qui l'éclaire" (le soleil, pour la terre), c'est deava, synonyme approximatif de davet (journée).
Pour "voyage de jour", le plus simple, en aneuvien, c'est davalàmyvad ; làmyvad deavav n'a certes pas plus de syllabes, mais n'est pas très euphonique. On aurait à peu près la même chose avec davasærvid (service de jour) : certains mots se prêtent mieux à l'agglutination qu'à la postposition, on dirait ; cependant, on aurait quand même Kohù era kœnadev daveten = y a eu affluence en fin de journée.
Pour qu'il y ait une date, y faut qu'y ait un calendrier. Les deux langues ont des mots homophones : dat et dàt. En aneuvien, l'accent gauche est nécessaire, non pour l'accent tonique (c'est un nom à syllabe unique), mais pour prononcer le /a/ bien antérieur.
Le nom davet est plus vague que deava. Il peut bien sûr faire référence à la durée de la lumière du jour, mais aussi au jour pendant lequel on ne dort pas :
La pànar ùt eljolvýndar daveċ = On a passé une journée inoubliable. Cette journée a bien pu commencer tôt le matin (avant le lever du soleil) et/ou se terminer tard dans la soirée.
Je n'ai pas vu "journée" dans le Vordar.
°J'ai quand même vu diu pour "diurne", ce qui pourrait me mettre sur la voie. Moi, j'croyais l'avoir et pis... rien ! Deavan me paraît le plus approprié ; mise à jour nécessaire dans le Slovkneg. 360° et non 180° ! *Lourd, mais ça peut être utile pour bien enfoncer l'clou ; inutile, en principe, dans la diégèse.
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Dernière édition par Anoev le Lun 7 Nov 2022 - 18:43, édité 1 fois (Raison : Merci Velonzio !!!)
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 7 Nov 2022 - 17:08
Anoev a écrit:
La rotation complète d'une planète (180°) se dit dia en uropi et deav en aneuvien.
T'es sûr ? Chez moi une rotation complète c'est 360°, 180° c'est un demi tour, une symétrie centrale, si tu préfères.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 7 Nov 2022 - 18:44
Oupses !!! C'est bien 360°, à savoir 2π ! Où avais-je la tête ! elle devait être satellisée autour de la planète Elviska (j'ai r'trouvé ma nouvelle du Psetep). J'vais corriger ça illico. Merci Velonzio.
Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 8 Nov 2022 - 12:07
Anoev a écrit:
Doj-pater a écrit:
Eng. Rome was not built in a day
Fr. Paris ne s’est pas fait en un jour
It. Roma non fu fatta in un giorno D. Rom ist nicht an einem Tag erbaut worden Esp. No se ganó Zamora en una hora Nl. Keulen en Aken zijn niet op één dag gebouwd Da. Rom blev ikke bygget på én dag Sv. Rom byggdes inte på en dag Gr. Το Παρίσι δεν έγινε σε μια μέρα Rus. Москва не сразу строилась Lat. Roma non fuit una die condita
C'qu'est intéressant, c'est les noms des villes dans chaque langue : on a des fois des surprises.
Comme le proverbe ne date pas de la semaine dernière, on aurait, chez moi :
Nakol cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.
Dans le sud, on dirait plutôt :
Hocklènge cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.
Ben tiens !
Moskva, Zamora et... Parisi en Grec si je lis bien ?
EDIT : Je crois que je viens de comprendre, j'avais foncé tête baissé... Mais en fait c'est pas juste que le dicton prendrait une autre ville comme référence de grandeur : Moscou pour les Russes et Paris pour les Grecs ? EDIT2 : Et en Français ? On dit plutôt "Rome ne s'est pas faite en un jour" plutôt que "Paris ne s'est pas fait est un jour", à moins que les Parisiens se soient enorgueullis davantage récemment Je plaisante, je crois avoir déjà lu cette version mais jamais entendu. Peut-être une question ou bien de région ou bien d'époque ?
En définitive on pourrait dire que le proverbe général c'est "la grande ville par ici ne s'est pas construite en un jour"
Dernière édition par Turahdmohf le Mar 8 Nov 2022 - 12:18, édité 1 fois
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 8 Nov 2022 - 12:16
Turahdmohf a écrit:
EDIT : Je crois que je viens de comprendre, j'avais foncé tête baissé... Mais en fait c'est pas juste que le dicton prendrait une autre ville comme référence de grandeur : Moscou pour les Russes et Paris pour les Grecs ?
C'est bien ça ! Par contre, pour les Néerlandais, j'vois pas.
Citation :
Comme le proverbe ne date pas de la semaine dernière, on aurait, chez moi :
Nakol cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.
Dans le sud, on dirait plutôt :
Hocklènge cem bynòψă nep ùt deaw pavàr.
Ben tiens !
Pour mettre tout l'mond'daccord, y a aussi çui-là :
Keder hroonen ep fàlla ber gektorun àt erváls Chuneten? = Combien de temps a-t-il fallu pour construire la muraille de Chine ?
Mais même là, tout le monde n'est pas d'accord ! certains préfèrent plutôt utiliser le verbe bynòpes, même s'il ne s'agit pas d'un bâtiment (bynòψak), puisque, comme c'est un mur (ou plutôt ici une muraille), il s'agit quand même de maçonnerie. Bref : on n'a pas fini !
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Dernière édition par Anoev le Mar 8 Nov 2022 - 12:39, édité 1 fois
Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 8 Nov 2022 - 12:20
Anoev a écrit:
C'est bien ça ! Par contre, pour les Néerlandais, j'vois pas.
Keulen je le rapprocherais spontanément de Köln en allemand. Donc de Cologne. Ca me semblerait cohérent d'autant plus en considérant les aires dialectales et le côté "monde germanique" étant donné que ces proverbes doivent être assez vieux dans toutes ces langues.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 8 Nov 2022 - 12:43
C'est c'que j'me suis dit à un moment, mais j'me suis dit "Pourquoi Cologne*pour les Néerlandais ? Pourquoi Aachen*? Et p'is je m'suis dit : pourquoi pas ? Les Grecs font ben référence à Paris ! Alors du coup, les Aneuviens peuvent ben faire référence à la Muraille chinoise, après tout !
*Y aurait pu y avoir des villes néerlandaises à l'orthographe proche, comme Valence en France proche de Valencia en Espagne. Y a bien Paris et Frankfort (sic) aux États-unis ; mais j'arrivais pas à trouver des villes néerlandaises suffisamment connues pour faire l'objet d'un proverbe...
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 8 Nov 2022 - 22:48
Doj-pater a écrit:
Je reconnais qu'il y a en Uropi qqs phrases qui peuvent présenter des ambigüités, mais ce sont des cas rares, et ça me laisse de marbre (car, comme chacun sait, en Italie, le marbre, c'est un Cas Rare) Introduire un accusatif pour éviter qqs ambigüités, reviendrait à alourdir l'ensemble de la langue. Bien entendu, c'est le contexte qui permet de lever ces ambigüités: n'oublions jamais qu'aucune phrase grammaticale n'existe en dehors d'un contexte. En Novial, c'est bien pire car même les pronoms personnels n'ont pas d'accusatif (contrairement à l'ensemble des langues européennes)
Je me cite (tiré de mon article sur Jespersen et le Novial)
Citation :
L'Occidental, comme l'Uropi et toutes les langues européennes ont un accusatif pour les pronoms personnels: O: me, te, le, la, les (pour mi, tu, il, illa, ille = nominatif) = U: ma, ta, ha, ca (ja, na, va), la (pour i, tu, he, ce (je, nu, vu), lu = nominatif) (me, te, le, la (le neutre, nous, vous), les).
Étrangement, le Novial n'en a pas, ce qui peut provoquer certains problèmes et ambigüités. Par exemple: N. Qui fema lo admira ? ≠ Qui fema admira lo ? = U. Kel ʒina admìr HE ? ≠ Kel ʒina admìr HA ? (Quelle femme admire-t-il ? ≠ Quelle femme l'admire ?).
Il faut être très prudent: une confusion est très facile. Elle le serait également, sans pronom personnel complément, dans des phrases comme: U: He kon ma bunes te VA (te he kon va) ≠ He kon ma bunes te VU (te vu kon ma) = Il me connaît mieux que vous (qu'il ne vous connaît) ≠ Il me connaît mieux que vous (que vous ne le connaissez); I kon ha bunes te CA (te i kon ca) ≠ I kon ha bunes te CE (te ce kon ha) = je le connais mieux qu'elle (que je ne la connais). Je le connais mieux qu'elle (qu'elle ne le connait)
J'ai bien failli passer à côté de cette inter, tant Rome est passé très juste derrière (une demi-heure seulement). Y a un vach'de temps de ça, j'm'étais dit que deux cas de déclinaison seulement, c'était à la fois trop et trop peu. Main'nant que j'me suis habitué aux déclinaisons aneuviennes (à quatre cas), je me dis que c'est trop peu. À l'instar du volapük, je m'suis arrangé d'avoir une déclinaison unique et régulière, en y ajoutant un brin de persillé dans la hampe (l'accusatif de noms en D, K, P, T etc), mais pas trop (pas ceux en vQ, par exemple). L'accusatif est utile, même pour les noms, j'm'en suis rendu compte. Je me demande bien pourquoi Otto l'eût shunté. En tout cas. En tout cas, pour ces deux phrases : cette élève est la meilleure de l'école cette classe est la plus spacieuse de l'école ; même l'uropi s'en sort avec des prépositions bien choisies. je ne sais pas comment les novialophones s'en sortent.
Tu réagis vis à vis de l'accusatif comme moi je réagis vis à vis du datif et du vocatif : c'est de trop, si on peut s'en passer, ce s'ra toujours ça d'pris. On a des visions différentes là d'ssus. En tout cas, t'as pas pu te passer de l'accusatif... pour les pronoms. Moi, j'ai réagi différemment, je m'suis dit "puisque les pronoms et les noms peuvent avoir les mêmes fonctions, je dois les traiter de la même manière ; je mets un accusatif aux pronoms ? j'dois faire pareil pour les noms". Quant au datif (que tu déclines en -O pour les pronoms), moi, je l'ai "éclaté" selon le sens du COD, entre l'accusatif, le génitif et le circonstanciel (des cas toujours différents les uns des autres, quoi qu'il arrive !*).
Ma seule faiblesse (mais pouvais-je l'éviter, vu l'étymologie de certains noms ?), c'est l'accusatif des noms en C, S, X et Z (j'pense pas en avoir en Ċ, Ψ et Ż, c'est d'jà ça !), comme panoc (serpillère), hoos (maison), àx (axe) et oz (oie) et quelques autres qui s'baladent par-ci par-là. J'me console comme je peux en m'disant que c'est infiniment moins qu'en allemand, en russe et en latin (ou l'accusatif et le nominatif sont homonymes eu neutre... au moins !), mais j'dois me dire que l'espéranto, l'ido et le volapük font mieux que moi, mais j'me dis que leurs noms manquent de naturel (faut ben s'raccrocher aux branches comme on peut).
Quant au contexte, j'm'en méfie comme de la peste. La preuve, des phrases comme "je l'aime comme sa fille", le contexte ne peut pas faire grand chose ! Je suis un amoureux fou de l'explicite.
*Je crois d'ailleurs que c'est le cas dans la plupart des langues à déclinaisons, si jeune ma buse. En tout cas, même si chez moi, j'ai des accusatifs ressemblant aux nominatifs (cf. ci d'ssus), des circonstanciels homonymes (quelques raretés, comme zàw, zwàw) ou homophones (au pluriel des noms en -V), y aura jamais, par exemple, d'accusatif semblable à un génitif, comme c'est le cas, par exemple, pour les "animés" de la première déclinaison russe (en -oгo, dans c'cas précis).
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 9 Nov 2022 - 15:25
Àt parturmedíkdak nit àt padhes: «æt • ùt kad» = L'obstétricien au père : « c'est une fille ». Ù xeliys ere băq àt semaforev rubev; ùt kad ere àt rikringev = Une voiture était devant (face au) le feu rouge ; une femme était au volant.
Bref : ces deux phrases sont suffisamment explicites pour qu'on traduise sans hésitation kad par "femme" ou par "fille".
Si on veut chercher la p'tit'bête, on peut toujours enfoncer l'clou en mettant, pour la deuxième (pour la première, je pense pas que soit la peine) :
Ù xeliys ere băq àt semaforev rubev; ùt zhùnkad ere àt rikringev si ladite conductrice a moins de 20 ans (18 au moins, 16 au moins si conduite accompagnée). Ce qui importe, dans la phrase en haut, c'est le sexe (supposé*) de la personne au volant, pas son âge. Sinon, voir aussi la note n°12.
Sinon, pour ce qui est du génitif en aneuvien, j'avoue m'en servir pour certains COI, dans des sens bien précis :
Eg dyserta politiken ni med rub piskes; a ep konserteson = j'ai parlé politique à mon poisson rouge, lui est communiste. Or rœdhite nir nexàvdune qua kàwer àt geż = Faites attention aux enfants qui traversent la rue. Dœmet nir klavene àt dùkremen = Pense aux clés du magasin.
J'vais pas m'étaler ici sur les autres COI. Sache que, non seulement l'accusatif est de mise, en plus du génitif, mais aussi le circonstanciel, comme dans :
Or rœdhite nir vihkùleve las kàwun = Faites attention aux véhicules en traversant. Eg alkína ùt suvrœms ni ed kœsyndakev kan = J'ai loué une chambre à son cousin (j'ai pris une chambre en location, c'est son cousin à elle qui me l'a ... louée). Eg lokùta pœr ov. = J'ai parlé pour toi (en ton nom).
C'est cette disparité de sens des COI qui m'a incité à "distribuer" le datif vers les trois autres cas. Comment traites-tu ces différences ?
Sinon il sert aussi pour des COD... au partitif : Da inzh sàjp paastane = Il mange souvent des pâtes.
Cependant, la blague suivante : J'aime les enfants ! Demandez à la juge si vous ne me croyez pas ! Elle est éventée en aneuvien dès la première phrase : Eg làjden nexàvdune! Prgœntet nit lekenkaż tet or kred nep ni es!
*On n'est jamais sûr de rien !
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 10 Nov 2022 - 23:21
Doj-pater a écrit:
Relativi pronome in Uropi
Là, j'dois admettre que l'uropi a un sacré avantage sur l'aneuvien !
C'est vrai que, là, j'ai pas fait preuve de beaucoup d'originalité°, sauf pour les pronoms "interrogatifs" représentant des personnes, où quadùs remplace qua* dans ce cas précis : j'avais donné un exemple y a pas vraiment longtemps, mais comme j'ai la flemme de rechercher le lien...
E stĕ quadùs o vedja = je sais qui tu as vu. E stĕ quas o vedja = je sais ce que tu as vu. Quadù ep iyr? Æt • eg! = Qui est là? C'est moiii ! Quas ep o vedj? Nep ùċ! = Qu'est-c'tu vois ? Rien.
Sinon...
E kogen àt dax qua aṅdun aṅk os = je connais le garçon qui marche devant toi. Da • æt quas eg vedja dvon sàrdaw = C'est celui que j'ai vu avant-hier.
"Dont", chez moi, c'est quan, mais quan, ça peut traduire aussi "à quoi" : Quan eg dœm epirèze nor dem = Ce à quoi je pense ne regarde que moi. Quan peut traduire aussi "où", notamment dans "au cas où" (kosev quan = au cas où).
Quan sert à pas mal de choses : àt dorvoos quan eg reva = la villa dont j'ai rêvé àt jàret quan ka cem adraṅda = l'année où elle a été admise.
On a bien sûr quav pour le lieu, qui est également un adverbe, quelle que soit son utilisation : à stad quav ka remma = la ville où elle a grandi E stĕ nep fran quav ar komun = je ne sais pas d'où ils viennent Quav ep ar? = Où sont-ils ?
Quav est donc le circonstanciel de qua, en tant que pronom relatif. Il sert donc ici pour le lieu. Il m'a permis de créer, par assimilation, la conjonction (mais aussi l'adverbe "interrogatif") tev (quand), le V étant ici combiné à la conjonction tep (que).
Sinon, y a un autre pronom relatif, pas mal utilisé avec des prépositions ; ce pronom est une combinaison de qua avec l'article àt, puisque c'est quat (qu'on fera attention de ne confondre ni avec qua't* (que le, que la), ni avec quàt (4). Da ere liyma sed dritjærdes in à trabókev in quaċ da mid sed qudantige syroψe = Il avait laissé son chéquier dans le tiroir dans lequel il met ses photos érotiques.
°En dernier mot, pourquoi cette ressemblance ? Eh ben, y a vach'ment longtemps, la lettre Q aneuvienne, non seulement devait être accompagnée d'un U, mais aussi d'un A (qua : c'était d'ailleurs aussi le nom de la lettre). C'est avant que je libérasse mon... euh... cette fameuse lettre que je créai ces deux types de pronoms. Par la suite, quand j'ai pu mettre autre chose derrière, je n'ai pas pensé à changer un des deux types de pronoms. Mieux : quadù a été créé dans le foulée de qua. Je r'connais que, comme motif d'immobilisme, c'est un peu spécieux. Je créerais ces deux types de pronoms main'nant, je ferais un peu plus de différence (le latin a bien QVIS vs QVI, contrairement au français), peut-être différemment de l'uropi, bien sûr, ce n'est pas la consonne initiale (K au lieu de W), mais plutôt la voyelle porteuse : ques, par exemple, et quedus pour les personnes... Main 'nant, c'est trop tard ! Mais le peuple aneuvien, dans son infini sagesse et sa grande mansuétude, m'a été reconnaissant de ne pas bousculer ses règles de grammaire (on s'ratrappe comme on peut, hein !). *Eeeh oui ! qua est aussi la préposition des compléments du comparatif, j'en ai causé y a pas ben longtemps ! On la r'connait parce qu'y a, juste devant, soit un comparatif (en -er), soit idem (lea même que...).
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 13 Nov 2022 - 0:04
Doj-pater a écrit:
Pour le génitif, je suis sur la même longueur d'onde que Jespersen (influencé comme moi par l'anglais et les L.scandinaves): c'est le cas qui a le mieux résisté (par ex. le roumain, seule langue romane à avoir conservé le génitif) et c'est aussi un cas à part: il appartient exclusivement au groupe nominal et n'est jamais complément du verbe° (sauf en russe parfois, ha, ha, ha…).
Un p'tit florilège d'utilisation du génitif en aneuvien. Il déborde largement de la relation d'un nom par rapport à un autre (possession, mais pas que...), puisqu'il sert notamment pour certains COI°, mais aussi de partitif (du pain = un morceau de pain, des pâtes = une part de pâtes...)
sans oublier cette distinction : mult ave = beaucoup d'oiseaux (au total) mult avene = beaucoup de sortes d'oiseaux.
°Tandis qu'chez moi, ça manque pas, j'en ai d'jà causé ici.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 13 Nov 2022 - 13:03
Doj-pater a écrit:
Toj, chez moi. J'ai préféré toj à ċhoj. De toute manière, quel que soit le mot choisi, les articles (àt et ùt) voient leur T éclipsé, non pas à cause d'une affriquée, mais à cause d'un T- initial. Pour la prononciation, le [t] est quand même plus fluide qu'un [t͡ʃ]. D'où vient le O ? De nulle part, y semblerait bien. Le T- viendrait des "pays verts" (cf la carte rapportée par Dopa), le -J vient des "pays beiges". Le O est donc à-priori°, cette lettre pourrait paraître comme la lettre d'équilibre pour ne pas favoriser une famille ou une autre, tout en gardant un nom prononçable (taj aurait favorisé (deux lettres sur trois) la partie beige).
°Le U aurait été aussi à-priori, comme le Œ, mais moins élégant (je touille ma cuiller dans ma tasse, plus pour faire tiédir le breuvage que pour faire fondre le sucre, pa'c'que du sucre, j'en ai pas mis). Quant au Æ, au I et au Y... .
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Dim 20 Nov 2022 - 20:52
Citation :
pourquoi in Normandia, alors qu'on peut être aussi bien au Tréport qu'à Bayeux.
Doj-pater a écrit:
Justement, c'est suffisamment vaste pour qu'on mette in pour les 3.
En, ben tu vois, j'vois les choses un peu différemment.
Pour ce cas-là, une chose est sûre : Chez moi, du moins en guise de préposition, in, c'est "dans, à l'intérieur de"*. Du coup, "en" comme lieu, comme j'ai mis plus haut, ne se traduit pas, le cas "circonstanciel" suffit ; l'équivalent de be en uropi.
Pour "à la maison", la traduction aneuvienne est très diversifiée, tout dépend du sens.
La kœnadar làporun, la dhep ropùzer dyn doms. = On a fini de travailler, on retourne à la maison. Omne nod prodœnte cem henfàkte àt hoosev. = Tous nos produits sont fabriqués à la maison. Ka làpor domev = Elle travaille à la maison.
En aneuvien (comme en uropi, j'présume), "la maison" ne représente pas forcément une habitation. Si dom représente dans les deux langues une habitation ; en aneuvien, si on veut bien enfoncer l'clou sur le fait que ce soit la sienne propre le mot est demad, pour "chez soi", un peu comme be sia, en uropi.
Y a :
Da staṅ dem ad = Il reste chez lui. E dhep ropùze dem ad = Je retourne chez moi. Ar habe nepjó demaż = Ils n'ont plus de chez eux.
Mais :
Ar uspùzar ev ad*° = Ils sont sortis de chez moi. Àr klave on ad = Les clés de chez toi.
*Comme ùs pour "à l'extérieur". °Par contre, àr pùzar fran ev ad = ils sont partis de chez moi.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 21 Nov 2022 - 11:33
Citation :
Comment fais-tu la différence entre "dans une semaine" et "dans la semaine" (pareil pour entre "dans un an" et "dans l'année")*?
Dopa a écrit:
In un sedia… in di sedia… in un jar… in di jar Pour le délai on peut employer tra Tu doʒ fendo de vark tra un sedia
Deux tactiques chez moi, une par cas. Il ,'y a pas que l'article qui change, il y a aussi l'adposition :
"Dans une semaine, dans un an, dans dix ans..." donne ùt heptávs yn, ùt jàrs yn, dek jàrse yn.
Par contre, dans la semaine, dans l'année, donne àt heptáw in, àt jàretev in* : le cas de déclinaison change, il n'y a pas que l'article. Mais ce qui ne change pas, c'est la place de l'adposition (post-).
*Petit rappel : il y a une différence notable entre jàr et jàret. Jàr peut commencer à n'importe quelle date, il peut aussi représenter une durée de révolution d'une planète non habitée. Jàret démarre à une date établie par convention (année civile, année scolaire, année fiscale, année du rat etc). Par contre, il n'y a pas de termes différents pour le mois (moned) ou la semaine (heptáv).
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Dernière édition par Anoev le Lun 21 Nov 2022 - 19:03, édité 1 fois (Raison : La datte est le fruit du dattier, la date est celui du calendrier : un seul T.)
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 21 Nov 2022 - 18:30
Fr. il eût fallu que je le connusse Ur. I avev doʒen kono ha ang. I should have known him (...) anv : A kjas fàla tep eg ere kog das.
Directement de l'uropi à l'aneuvien (sans passer par le français), ç'aurait donné e kjas devéa kogen das. Depuis l'anglais : pareil, et non a kjas kogéna, comme j'au cru (j'ai confondu should et would : misèèère !)
Ce qui est, somme toute assez différent, puisque la traduque française, donne : j'aurais dû le connaître. Ce qui est, convenons z'en, assez différent de la phrase française originelle.
Mon niveau de russe étant nettement en deçà de ce type de phrase, j'ai vite jeté l'éponge.
Sinon, pour les autres phrases, ka, je l'ai : c'est "elle" (ce en uropi, ila en psolat).
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Dernière édition par Anoev le Mer 23 Nov 2022 - 16:24, édité 1 fois
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Sujet: Écrire Mar 22 Nov 2022 - 9:58
ce verbe se traduit en uropi en skrivo, utilisable dans tous les cas de figure.
On a, par exemple : kim vid je skriven ? = comment ça s'écrit ? i ve skrivo to = je t'écrirai.
En aneuvien, y a deux verbes : le premier est assez proche de son homologue uropi, puisque c'est skrip (-ta, -téa), la première phrase citée dans le Vordar étant traduit chez moi en kóm ep æt cem skrip? On peut très bien écrire une carte, une lettre, un courriel à qqn en utilisant ce même verbe, à condition de préciser la nature du courrier : eg mir skrip ùt epestes* ni os.
Si rien n'est précisé quant à la nature de l'envoi, l'aneuvien change de verbe, et utilise epèste*. Particularité : le complément est direct et ni n'est pas nécessaire, ainsi ar epèste ase signifie bien "ils leur écrivent", contrairement à ar skripte ase (ils les écrivent (ces plis, par exemple)). On a, respectivement, en uropi : lu skriv lo VS lu skriv la.
Histoire d'enfoncer un peu l'clou, les deux langues ont deux mots pour "lettre" : litèr = litter skrit = epest*.
Pour les deux premiers, la racine est commune, y a pas d'doute, même si l'orthographe et l'accent tonique diffèrent. On fera gaffe au faux-ami entre l'aneuvien et l'anglais ! litter (UK), c'est oċh en aneuvien et apjèt en uropi.
*Le changement d'accent tonique influe bien sur la prononciation des différents E du nom et du verbe, ainsi, le risque de confusion est minimisé : Nom sg. epest /'epəçt/ ; plr. epeste /'epɛçtə/ Vrb subj prés. epèst /ə'pɛçt/ ; inf. prés. epèste /ə'pɛçtə/. J'ai repris que les flexions à l'orthographe proche, les autres (cas de déclinaison pour le nom ; flexions de conjugaison pour le verbe) étant suffisamment distincts. ainsi, y a epestev, mais epèstun, epèster.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mar 22 Nov 2022 - 23:56
Doj-pater a écrit:
J'y pense (...): i men ov ja (meno ov = penser à)
J'suis tombé là d'ssus, et ça m'a bien intéressé.
Déjà, on se partage le mot men (pris, je suppose, du latin MENS -TIS, mais va savoir, t'as peut-être trouvé une origine plus lointaine en indo-européen).
Chez moi, men, c'est une des traductions de l'esprit (pas celui des revenants, ni de la chimie ancienne), mais le côté "mental", qui a une autre traduction : nyv (qui a donné nyvjà, pour "culture" (intellectuelle)).
Pour le comité uropi, c'est la pensée (pour cette pensée-là, j'ai dœmet, pompée au russe ; celle des botanistes, c'est cyxgòla).
Et ça nous amène donc au verbe "penser" lequel se dit meno, voire même plutôt meno ov, en fait, lorsqu'il y a un complément ou bien un verbe (à l'infinitif).
Bon, le verbe penser, chez moi, c'est dœm (-a, -éa), tu t'en s'rais douté.
Penser à, c'est dœm ni si c'est un nom qui est un complément d'objet indirect. La particularité, qui influe sur le cas du complément, c'est la nature de la pensée. Si c'est "penser à propos de", on met ni + le génitif* : e prov dœmun nep recert ni miruken = j'essaie de ne pas trop penser à l'avenir. Si c'est "penser au bénéfice (même mental) de", là, on a droit à un bénéfactif, et ni précède l'accusatif : devèr sàrdaw, eg dœmun nit każ quas eg vedja in àt metrov = Depuis hier, je pense à la fille que j'ai vue dans le métro. Si c'est un verbe, il est au participe, et la préposition est alors "ber" (pour) : eg dev dœm ber appòstun æt majàls = Je dois penser à envoyer ce courrier.
*Toutefois, il semble pouvoir y avoir le génitif sans ni.
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Dernière édition par Anoev le Jeu 24 Nov 2022 - 13:24, édité 3 fois (Raison : erreur pour "que")
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 23 Nov 2022 - 14:50
Doj-pater a écrit:
Autre exemple, l'anglais limite à une seule forme l'impératif (= racine verbale): Drink ! = Bois ! et Buvez ! Déjà, on peut se demander si c'est une bonne idée de ne pas distinguer tu et vous, mais le pire, c'est quand on arrive à la 1e personne du pluriel: Buvons ! = Let us drink ! Let's drink ! Comme complication, on ne peut guère faire mieux. C'est pourquoi, en Uropi on a gardé 3 formes d'impératif: Piv ! (tu), Pive ! (vous), Pivem ! (nous)
Alors là j'te suis ! D'autant plus qu'en anglais, avec let us drink, on sait pas (hous ce f... con...texte ! ) si c'est "buvons" ou "laisse-nous boire". L'idée uropie est plutôt bien, de conjuguer à la personne. Il ne manque que la troisième ("qu'il boive", ça pourrait être pivete). L'impératif aneuvien, j'en ai d'jà pas mal causé, Dopa est d'jà bien rodé là d'ssus... mais pour ceux qui n'étaient pas là, je rappelle juste qu'il est pris sur le pris sur le parfait du subjonctif (en -é_a ou en -ía), qu'on remplace le -A par un -T, qu'on remette l'accent tonique (et éventuellement la voyelle longue) à sa place dans l'radical, et qu'éventuellement on rajoute des flexions ou particule (mir, kjas) nécessaires.
Sauf pour la deuxième personne informelle, le pronom personnel est requis, comme pour les autres modes : er inzhete = mangeons ; ar mir pùzete ed rœdhev en = qu'ils partent à mon signal (pas avant) ; eg liymit orse = faut que j'vous laisse ; quav ep eg pùzet? = où dois-je aller ? Et j'en passe.
Pour en revenir à l'uropi, Dopa s'en est bien tiré avec las pour faire un distinguo entre l'impératif et "laisse _ _" : dans le deuxième cas, le pronom est à l'accusatif et le verbe à l'infinitif (en -O). Bien trouvé, en tout cas vis à vis de l'anglais.
let him go = las he it = da pùzete = qu'il aille (ordre) let him go = las ha ito = lædit das pùzun = laisse-le aller. Un zéro pointé pour la langue du chat qu'expire (sauf erreur de ma part, 'videmment !).
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Dernière édition par Anoev le Mer 23 Nov 2022 - 18:31, édité 3 fois (Raison : Italique pour de l'anglais)
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 23 Nov 2022 - 17:04
Doj-pater a écrit:
Sur les 35 caractéristiques du Standard Average European, l'Uropi en possède 31. Il n'utilise pas le datif pour exprimer un possesseur externe comme l'allemand: Die Mutter wusch dem Kind die Haare = La mère a lavé à l'enfant les cheveux; il ne combine pas pronoms personnels et flexion personnelle du verbe comme en français: je vois, il voit, nous voyons…; il ne remplace pas le passé par le parfait comme en français, italien et allemand…, etc..
J'ai un peu cogité là d'ssus, c'est vrai que l'aneuvien a comme en français, des pronoms personnels ET DES verbes variables pour un temps donné (le présent, le parfait, le prétérit de l'indicatif, notamment), côté difficulté, cependant, pour ne pas être aussi simple que l'uropi ou l'espéranto (une seule flexion par temps), c'est quand même nettement plus simple que le français : deux flexions par temps, quasiment toujours les mêmes : le parfait toujours en -ar, quel que soit le mode (quand on pense au participe passé des verbes du troisième groupe français, c'est des vacances), le prétérit peu différent (en -ăr, quand on pense au passé simple des verbes du troisième groupe, etc1). Quant à la conjugaison du subjonctif et du participe, elle rejoint celle de l'indicatif uropi : invariable, et avec l'accent déplacé pour le passé (sans concertation : je ne connaissais pas l'uropi quand j'ai imaginé ça). Quant à l'impératif, eh ben... cf. l'inter précédente, pareil : deux flexions...
Par contre, n'étant guère familiarisé avec la syntaxe allemande, j'm'y suis pas trop risqué pour l'aneuvien, et pas davantage pour le psolat (y aurait pas d'raison !), et ça m'donne : àt madh wacha àr kàpylse àt nexàvdun², puisque c'est tout le syntagme commençant par àr ... qui est COD. Dem Kind die Haare? j'sais pas, ça m'échappe (la mère lave pour son enfant des cheveux ; la mère lave des cheveux pour son enfant... ben... mais les cheveux de qui ?). Tout'façons, j'risquais pas d'utiliser l'datif : j'en ai pas3!
1 "Braire, traire", et j'en passe ! 2 Qui plus est, nexàvdun (gén.) est bien le complément du nom kàpylse (acc), et c'est bien les cheveux que la mère lave. Autre exemple, àt jœnkad wach àt hœndes ed viċyndaken quas ka • iklímon = la jeune femme lave le chien de son voisin dont elle est amoureuse4. En aneuvien, il n'y a pas de possession aliénable et de possession inaliénable : ce sont certes les cheveux de l'enfant, c'est certes le tapis du voisin. À noter au passage, "dont", traduit par quas et non quan, tout simplement, parce que le complément de l'adjectif iklímon est à l'accusatif et non au génitif. 3 J'ai d'jà expliqué pourquoi : ça tient à la grande diversité sémantique des compléments d'objet indirects : faites attention au chien. 4 Attention !
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Mer 23 Nov 2022 - 19:28
Die Mutter wusch dem Kind die Haare Lit = la mère a lavé à son enfant les cheveux c'est exactement la même syntaxe que "je me (à moi) lave les mains"
Alors qu'en Uropi et en anglais on dira: I lav mi mande = I wash my hands (je lave mes mains), et De mata lavì de kevile ci kidi = the mother washed her child's hair (elle a lavé les cheveux de son enfant)
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Jeu 24 Nov 2022 - 11:55
Doj-pater a écrit:
Die Mutter wusch dem Kind die Haare Lit = la mère a lavé à son enfant les cheveux c'est exactement la même syntaxe que "je me (à moi) lave les mains"
Ce qui explique bien pourquoi dans "ils se sont lavé les mains", "lavé" reste invariable, tout simplement parce que se est ici un COI, donc, y a pas d'accord.
Doj-pater a écrit:
Alors qu'en Uropi et en anglais on dira: I lav* mi mande = I wash my hands (je lave mes mains), et De mata lavì de kevile ci kidi = the mother washed her child's hair (elle a lavé les cheveux de son enfant)
Itou en aneuvien : voir l'inter précédente pour les cheveux°. Pour les mains, y a eg wach med hhirse.
*Pour êt'bien juste, j'avais bien aussi lav, lava, lavéa chez moi, mais ça n'a rien à voir. Le problème, c'est que ce verbe, qui a été enseveli sous les décombres d'Idéolexique (j'ai pas mis le Slovkneg à jour) signifiait spécifiquement "faire un lavis", donc rien à voir avec les ablutions. °À peu d'chose près, quand même, puisque tu a ajouté, par rapport à la phrase allemande, sur les phrases uropie et anglaise, un adjectif possessifs, traduit en aneuvien par un adjectif personnel indirect : àt madh wachă àr kàpylse ed neràpdune#. #"De ses enfants", en fait. S'il n'y en a qu'un, on mettra plutôt neràpdaken (fils) ou neràpkaden (fille), ou bien alors, deux soluces : -il s'agit d'une généralité (beaucoup de mères font ça), là, on peut garder neràpdun, mais on sucrera les articles. -on enfonce malgré tout le clou en gardant neràpdu et les articles, parce qu'on ne veut pas donner de précisions sur le sexe dudit héritier (écriture inclusive ? foin !)... -ou bien parce qu'il s'agit, par exemple, d'un enfant transgenre.
Suite à cette inter, y a une précision sur laquelle j'ai oublié d'enfoncer l'clou.
Ce skriv u kart mo* = Ka skrip ùt kardes ni es = Elle m'écrit une carte Ce skriv mo = Ka epèste es° = Elle m'écrit.
Le verbe epèste est strictement transitif direct : c'est (quasiment) toujours "écrire à". Toutefois, on peut avoir (y a quand même une compensation à ce piège à rats) cette nuance :
a skrip sàjp = il écrit souvent (quoi que ce soit : ça peut être des romans, des essais, des documents culturels ou administratifs, des rapports, des discours, c'que j'sais...). a epèste sàjp = il écrit souvent, dans le sens de "il correspond souvent" par voie écrite (courriel, carte, lettre, pli...)#. Y a un synonyme, moins utilisé, j'dois l'avouer, c'est epíg (-a, -ía).
*Pour la syntaxe, j'suis pas absolument certain. °Plutôt que ka skrip ni es. #On aurait, par exemple, ce tour d'expression : ka epèste noger ruv = elle écrit plutôt qu'elle ne téléphone.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Sam 26 Nov 2022 - 17:31
Dopa a écrit:
Maintenant si je dis: osprù te he venì us karsia, he kopì u novi vag = Dès qu'il est sorti de prison il a acheté une nouvelle voiture… là on fait référence à 2 actions passées
Citation :
Mais, en fait, ça donne plutôt, en français : dès qu'il fut sorti de prison, il acheta une nouvelle voiture.
En aneuvien (langue qui comme le français, connait la concordance des temps, et le passé antérieur qui en découle) :
Kàtep da ere uspùză zhoolev, da kovă ùt nev xeliys.
Mais on peut s'en sortir plus simplement :
Kàt ed uspùzadev zhoolev, da kovă ùt nev xeliys. = Dès sa sortie de prison, il acheta une nouvelle voiture.
Encore plus fort (grâce aux achats en ligne) :
Aṅt iψ ed uspùzadev zhoolev, da kovă ùt nev xeliys. = Avant même sa sortie de prison, il acheta une nouvelle voiture.
Évidemment, avec une proposition principale et une subordonnée, on change de temps... et de mode à cette dernière :
Aṅtep iψ da ere uspùz zhoolev, da kovă ùt nev xeliys. = Avant même qu'il sortît de prison, il acheta une nouvelle voiture.
En fait, ce qui serait intéressant de savoir, c'est : lisant une phrase française au passé composé, à quels cas de figure doit-on la traduire au parfait (av + -en) ou au prétérit (-Ì) ?
En fait, ça peut me servir aussi, d'autant qu'en aneuvien, les deux conjugaisons (-A et -Ă) sont justement assez proches (faut dire que j'l'ai fait un peu exprès, y faut bien dire !).
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 28 Nov 2022 - 0:29
Kan dezì tu a Ana veno ? Tev ep o requèda ni Aan komun? Quand as-tu dit à Ana de venir ?
Ne vokì a ti pater wa avì usvenen ? Nep o diserta ni ed padhes quan pruxa?° N’as-tu pas parlé à ton père de ce qui est arrivé ?
Kamole pare cusis av tu kopen? Keder paarse funtysene ep o kova? Combien de paires de chaussures as-tu acheté ?
Av tu duten de kide be skol ? Ep o liyda àr neràpduse dyn skooks? As-tu emmené les enfants à l’école ?
Av tu daven de novar co ? id ci okle ? Ep o geva àt gazeċ ni kas? ea sed glasse? Lui as-tu donné le journal ? Et ses lunettes ?
Pictì vuʒ# di flore su de vard ? Ep oriψ peṅtesa ær gòlase ob àt valev? Avez-vous peint vous-mêmes ces fleurs sur le mur ?
Kamole skrite skrivì Peter ? Keder epestese ep Petr skripă? Combien de lettres Peter a-t-il écrites ?
Damita, av vu predizen de skrite be udesigo ? Ekkad*, ep or aṅberæta àr fikríptende epestese? Mademoiselle, avez-vous préparé les lettres à signer ?
Bon, déjà celles-là ; j'f'rai les autres Plutarque... euh... plus tard.
°Pruxes pour "arriver" est bien la traduction de usveno : ça empêche je janotisme : c'est pas le père qui est arrivé ! nuance ! "Ce" n'est pas traduit ! Qui plus est, derrière dysert (parler de), quand on évoque le sujet de ce qui est dit, c'est le génitif qui est de mise. #Là, j'ai dû un peu extrapoler, je savais que ce n'était pas som (le même, la même), ni oʒe (l'adverbe "même"). Si t'as la bonne soluce pour "lui-même, vous-même, ici-même, cette nuit même", n'hésite pas à nouss en faire part. Comme tu peux voir dans mes traducs, j'ai fait appel à mes réminiscences latines :IPSE. *Ekkad = madame. On n'emploie pas zhùnkad (et encore moins lœmykad : poupée) dans des relations professionnelles, question de tenue. De même un chef d'atelier ne dira pas nerdak (fiston) à un apprenti dont il n'est pas le père.
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 28 Nov 2022 - 12:12
Phrases à traduire
Kan dezì tu a Ana veno ? > B (bun) Quand as-tu dit à Ana de venir ?
Ne vokì a ti pater wa avì usvenen ? Syntaxe: Vokì tu ne a ti pater ov wa usvenì ? Inversion V/sujet: tu vokì ne > Vokì tu ne (voko ov = parler de) N’as-tu pas parlé à ton père de ce qui est arrivé ?
Kamole pare cusis av tu kopen? > B Combien de paires de chaussures as-tu acheté ?
Av tu duten de kide be skol ? >a skol (mouvement) As-tu emmené les enfants à l’école ?
Av tu daven de novar co ? id ci okle ? > Av tu daven co de novar ? (pronoms personnels compléments suivent le verbe) Lui as-tu donné le journal ? Et ses lunettes ?
Pictì vuʒ# di flore su de vard ? vuʒ#??? > Pictì vu som di flore su de vard ? Avez-vous peint vous-mêmes ces fleurs sur le mur ?
Kamole skrite skrivì Peter ? > B Combien de lettres Peter a-t-il écrites ?
Damita, av vu predizen de skrite be udesigo ? préposition: po udesigo (le but c'est de les signer) Mademoiselle, avez-vous préparé les lettres à signer ?
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: L'aneuvien, le psolat et l'uropi Lun 28 Nov 2022 - 13:14
Quelques petites erreurs de syntaxe et d'adpositions, par conséquent. J'vais pouvoir continuer :
Av Jan ʒa senden de pake a de usdavor ? Ep Jàn lóm aψènda àr pàxe nit isbóntors? Jan a-t-il déjà envoyé les paquets à l’éditeur ?
Av tu seten de butir in de frijèl ? id de kize ? Ep o mida àt masels in àt kolvadebs? ea'r kæse? As-tu mis le beurre dans le réfrigérateur ? Et les fromages ?
Av vu peren de kun us ? Ep or uspòcta àt hœndes? Avez-vous sorti le chien ?
S. Donat, av vu voken a vi fram od di benemen ? D Donat, ep or dyserta æt adòrten ni ed drœgdax? M. Donat, avez-vous parlé à votre ami de cette affaire ?
Av tu rumenen sendo u telegràm a ti genore ? Ep o menreka aψèndun ù telegraams ni ed parènduse? T’es-tu rappelé d’envoyer un télégramme à tes parents ?
Ke kodavì to di pictene? Quadù ep calgèvnă ær ărparse ni os? Qui t’a offert ces tableaux ?
Kred tu te S. Ric vendì hi firma a u Amerikan kopanij ? Ep o kred tep D Ric thógă sed itekœneċ ni ùt umòrestan koṁpanis? Crois-tu que M. Ric a vendu son entreprise à une compagnie américaine ?
Damita, av vi dezen à S. Roj be veno be ma domòr? Ekkad/zhùnkad, ep or dikta ni D Rojs komun es ad kràsdaw? Mademoiselle, avez-vous dit à M. Roj de venir chez moi demain ?
Av lu seten ru de bibe su de stafel ? Ep ar romídar àr knegse en àt nigex? Ont-ils remis les livres sur l’étagère ?
Av vu kopen de vag ? Ep or kova àt xeliys? Avez-vous acheté la voiture ?
Av tu senden u posti kart a ti kuzine ? Ep o aψènda ùt postkárdes ni ed kœsynduse? As-tu envoyé une carte postale à tes cousins ?