de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues...
2 participants
comment gérez vous figures de style et autres idiomes...
les avoir toutes, en langue d'usage (auxiliaire), multiplier les traduction pour produire des équivalents...
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les éviter, en langue d'usage (auxiliaire) normaliser les usages pour obtenir une langue efficace et neutre...
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en produire de nouvelles, dans une langue de fiction pour un monde de fiction, qui se limitera à un background reporté en appendice...
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s'appuyer dessus pour une langue perso d'évasion...
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s'appuyer dessus pour une langue perso pour voir le monde différemment...
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Total des votes : 6
Auteur
Message
odd
Messages : 1068 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Ven 19 Fév 2021 - 11:59
j'en ai parlé ailleurs (ici, ici, , ici,et ici ), en conlangue, il est difficile de choisir entre une situation extraordinaire et une situation habituelle décrite de façon imagée...
quand on lit un texte, on doit avec sa connaissance de la langue et du monde, faire à chaque instant une hypothèse sur le sens de ce qu'on lit et tâcher de l'étayer au fur et à mesure de sa lecture... en principe on se place dans la situation du monde normal et sur les usages habituel de la langue pour éliminer les sens les plus anormaux, et les hypothèses les moins probables...
les récits qui se placent dans un monde différent de celui connu du lecteur induisent un effet de trouble par la difficulté à faire des hypothèses instantanées déjouées par l’absence de connaissance du monde normal qui s'y rapporte... ce trouble est l'effet recherché par l'auteur (et le lecteur) qu'est l'exotisme... mais sa limite est sa durée, le plaisir est gâché s'il dure trop (on dit alors que le texte est illisible...), si la différence est trop grande avec le monde usuel (on trouve l'histoire sans intérêt...) il faut pouvoir pantoufler dans un texte, la reconnaissance étant toujours préférable à la connaissance...
quand on se place dans une langue différente, s'ajoute notre niveau de connaissance de la langue, où les idiomatiques et les figures de style sèment le doute et conduise à consulter des dictionnaires de langue ou les occurrences internet pour les générations plus connectées et dépendants des moteurs de recherche...
en conlangue, le problème est plus épineux, où le corpus est très réduit, et où la connaissance de la langue l'est en conséquence...
impossible en se baser sur les listes bilingues trop simplistes, il n'existent souvent pas de dictionnaire de langue, et les moteurs internet ne sont guère intéressés aux usages trop étroits et à marge de profit publicitaire réduit...
dès lors différentes stratégies sont à l’œuvre...
- traduire beaucoup pour enrichir ses niveaux de langues, le kotava suit cette voie, comme avant lui l'espéranto, c'est un peu le projet des LAIC (langues auxiliaires internationales construites) pouvoir tout traduire pour tout remplacer (entendez supprimer les traductions entre langues naturelles, même si de façon mécanique cela impliquerait une puissance sans limites pour anéantir les petites langues avec le risque de se retrouver avec une langue sans culture autre qu'internationalisée... et sans compter sur la main mise possible des échanges entre cultures..) mais, c'est un objectif inaccessible de produire ce qu'il a fallu des siècle d'usage à produire en langue naturelle...
- simplifier les usages, R. Morneau, qui a beaucoup théorisé sur ce que devrait être une LAIC, prône la suppression des métaphores comme une inutile source d'incompréhensions entre locuteurs natifs d'autres langues, il est suivi par la volonté de neutralité de beaucoup des candidats LAIC qui tendent à la simplicité des usages et la suppression des idiomatismes... la condition est d'être détectés comme tels malgré les œillères de la langue maternelle de son constructeur, le risque c'est d'être un vecteur réduisant le champ de la communication voire de la pensée, le constat de la pauvreté de l'anglais international en comparaison de l'anglais maternel est évident... ce n'est pas le newspeak d'Orwell pensé pour cela, mais l'effet est, à son échelle, patent, qu'on se rapproche de la constatation des populations déplacées économiques qui perdent leurs langues au profit de la langue d’acculturation et qui oublient leur culture... d'autres qui veulent être parfaitement sans ambiguïté (Lojban,...) deviennent impraticables et paralysent la pensée... tant les métaphores sont les vecteurs de la pensée...
- prendre le parti pris du naturalisme, quoiqu'il en coûte, et produire des idiomatismes à foison, en les rattachant à un monde fictif... l'avantage est celui de l'évasion très contemporain et lié à un monde qui a perdu les codes naturels, mais il nécessite de n’apparaître que par touches dans un textes en langue naturelles et avec forces simplifications... mais la publication est illusoire... avec l’abondance de conlangue et de conmonde réunie, comme pour les textes trop exotiques, c'est de l'impossibilité de toucher le lecteur, la difficulté croissant où le propos devenant par trop éloigné de ses préoccupation...
- prendre le parti pris de l'usage privé, c'est le seul qui garantisse un usage naturel de la conlangue, l'unique locuteur étant à même de connaître et de reconnaître les usages aussi particuliers qu'ils soient.. un tel usage cependant demande à préciser le but suivi, utiliser des mots pour ne pas communiquer est un peu étrange, l'évasion extrême tendant à la dingologie... on peut se fixer des but à terme repoussé à l'infini pour se perdre dans le travail sans fin de la création d'une langue, et courir un risque de fermeture (ici, les communautés de conlinguistes comme l'aphil, ou la LCS sont un remède à l’isolement)... on peut n'y rechercher qu'un monde de consolation transitoire qui permet de supporter de façon passagère les difficultés du monde réel, comme les contes de fée (ou de sf) rassurent des risques insupportables pour soi (ou pour le monde)... enfin, et c'est le mien, la conlangue peut être un enrichissement du monde réel, par les miroirs extraordinaires qu'elle présente qui déforme un peu, rendent extraordinaire le commun, elle permet de réenchanter le présent, et pour peu qu'elle contienne un principe d'auto-organisation, elle offre un champ d'exploration à la fois d'elle-même et du monde, où le trouble de la coïncidence d'hypothèses étranges et usuelles devient un révélateur du réel...
Dernière édition par odd le Dim 21 Fév 2021 - 15:41, édité 4 fois
Ziecken et Velonzio Noeudefée aiment ce message
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Ven 19 Fév 2021 - 14:27
J'ai bien aimé, pour une fois que ce n'est pas du yaourt intellectuel.
odd a écrit:
le risque c'est d'être un vecteur réduisant le champ de la communication voire de la pensée, le constat de la pauvreté de l'anglais international en comparaison de l'anglais maternel est évident...
Comme quoi nous pouvons être d'accord.
odd a écrit:
d'autres qui veulent être parfaitement sans ambiguïté (Lojban,...) deviennent impraticables et paralysent la pensée... tant les métaphores sont les vecteurs de la pensée...
Je l'ai toujours pensé. Je crois et pense que mon cerveau fonctionne beaucoup plus par association d'idée que par logique pure, ce qui signifierait que la métaphore est prioritaire sur la logique pure. D'alleurs en idéocréation, j'emploie souvent des procédés graphiques ou bien je pars d'onomatopée.
odd a écrit:
- prendre le parti pris de l'usage privé, c'est le seul qui garantisse un usage naturel de la conlangue, l'unique locuteur étant à même de connaître et de reconnaître les usages aussi particuliers qu'ils soient.. un tel usage cependant demande à préciser le but suivi, utiliser des mots pour ne pas communiquer est un peu étrange, l'évasion extrême tendant à la dingologie... on peut se fixer des but à terme repoussé à l'infini pour se perdre dans le travail sans fin de la création d'une langue, et courir un risque de fermeture (ici, les communautés de conlinguistes comme l'aphil, ou la LCS sont un remède à l’isolement)... on peut n'y rechercher qu'un monde de consolation transitoire qui permet de supporter de façon passagère les difficultés du monde réel, comme les contes de fée (ou de sf) rassurent des risques insupportables pour soi (ou pour le monde)...
On s'y reconnaitrait.
odd a écrit:
enfin, et c'est le mien, la conlangue peut être un enrichissement du monde réel, par les miroirs extraordinaires qu'elle présente qui déforme un peu, rendent extraordinaire le commun, elle permet de réenchanter le présent, et pour peu qu'elle contienne un principe d'auto-organisation, elle offre un champ d'exploration à la fois d'elle-même et du monde, où le trouble de la coïncidence d'hypothèses étranges et usuelles devient un révélateur du réel...
Même constat que mes précédents habituels, sans plus de substance et de description de mécanisme, ça reste un voeu pieu, façon liste au père noël ou déclaration universelle des droits de l'homme, la parole performative et médiatique, parce que je le dis, tenez le pour vrai. 4+4=5, je l'ai dit.
Et si le révélateur du réel, ce n'était pas la conlang, mais soi. Soi même en tant qu'être humain, comme médiateur conscient entre le réel, la conscience (et aussi le possible) et qu'en cas d'idéocréation, le but n'était que la création d'un produit/outil plus adapté à soi même, surtout en tant que médiant, vecteur entre le réel et la conscience. Et, dans l'hypothétique cas de la réussite (je n'en suis pas là), effectivement sa Moi-langue ouvre le champs du réel (et du possible) au maximum de ses possibilités et en devient un révélateur (pour soi ou limité à soi, ceci dit, donc à bien faible but). Autrement dit l'idéocréation serait une autre forme de philosophie...qui sait aussi inspirée de la pensée orientale et de la méditation, de la connaissance de soi.
J'ai toujours pensé qu'être inoffensif pouvait être un objectif noble, qui à la façon shadok permet de mobiliser son intelligence sur des conneries, mais c'est tellement plus souhaitable que l'inverse.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
odd
Messages : 1068 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Sam 20 Fév 2021 - 12:26
Velonzio Noeudefée a écrit:
J'ai toujours pensé qu'être inoffensif pouvait être un objectif noble, qui à la façon shadok permet de mobiliser son intelligence sur des conneries, mais c'est tellement plus souhaitable que l'inverse.
je ne ressens pas la conlinguistique de la sorte, réformer le monde à ses souhaits me semble illusoire, je ne crois guère aux révolutions qui ne soient individuelles, je considère comme le plus haut but celui de (com)prendre le monde pour le/se façonner à son image... la conlangue est un outil d'importance pour qui s'y sent appelé, comme pour d'autre la philosophie, ou la religion, pour peu qu'il ne le referme pas sur lui même, sur son objet, ou sur le poison du prosélytisme... conlanguez vous, et ouvrez vous avec cet autre regard sur le monde, c'est le langage qui fait de nous des hommes, alors soyons plus humain...
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Sam 20 Fév 2021 - 17:35
En fait, je pense que nous sommes relativement d'accord.
Velonzio Noeudefée a écrit:
Et si le révélateur du réel, ce n'était pas la conlang, mais soi. Soi même en tant qu'être humain, comme médiateur conscient entre le réel, la conscience (et aussi le possible) et qu'en cas d'idéocréation, le but n'était que la création d'un produit/outil plus adapté à soi même, surtout en tant que médiant, vecteur entre le réel et la conscience. Et, dans l'hypothétique cas de la réussite (je n'en suis pas là), effectivement sa Moi-langue ouvre le champs du réel (et du possible) au maximum de ses possibilités et en devient un révélateur (pour soi ou limité à soi, ceci dit, donc à bien faible but). Autrement dit l'idéocréation serait une autre forme de philosophie...qui sait aussi inspirée de la pensée orientale et de la méditation, de la connaissance de soi.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
odd
Messages : 1068 Date d'inscription : 06/04/2019
Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Dim 21 Fév 2021 - 11:51
et vous, comment gérez vous les figures de style et autres idiomes, vous cherchez des équivalences, vous les fuyez comme tout risque d’ambiguïté, vous en cherchez de nouvelles pour plus d'exotisme dans un monde fictif, vous vous noyez dedans pour échapper au monde réel, vous en jouez pour voir le monde d'un autre œil... j'ai ajouté un sondage, vous pouvez bien sur développer....
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues... Dim 21 Fév 2021 - 12:30
Malheureusement, je change trop souvent d'avis pour avoir une idéolangue suffisamment développée et en arriver là. D'autre part j'ai souvent bien du mal à avoir un monde fictif ou bien de diégèse.
Toutefois, le procédé par association d'idée et graphique joue un rôle dans la création de vocabulaire. D'autre part, avec l'expérience et l'âge, je souhaite de moins en moins changer de languime, mais réformer la mienne et qu'elle suive mes desiderata, du coup j'ambitionne l'avoir assez développée pour en arriver à ce stade du tout traduire, poétique et métaphorique.
Je pense alors procéder : - par image - voir ce qui se fait ailleurs - par sonorité
Je sais où trouver des images intéressantes, ceci dit A voir et affaire à suivre
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Sujet: Re: de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues...
de la difficulté des figures de style et autres idiomes en conlangues...