Bonjour à tous, il y a longtemps je crois que je n'est plus posté sur mes langues.
Aujourd'hui donc, présentation comparée de l'arakéen et du silfid, deux langues parlées par le même peuple : les araks.
Les deux langues possèdent une grammaire pour le moment suffisante, quoiqu'évidemment incomplète, mais ont un vocabulaire très réduit (une trentaine de mot chacune je pense).
Mais sans plus attendre :
I/. Phonologie :C'est sûrement sur ce point que les deux langues sont les plus dissemblables. En effet, la phonétique de l'arakéen s'est grandement simplifiée avec le temps, tandis que le silfid multiplie les sons proches mais distincts.
A) ConsonnesOcclusives :Le silfid compte six paires d'occlusives notées : /p/ /b/ (bilabiales) ; /t'/ /d'/ (dentales) ; /t/ /d/ (alvéolaires) ; /k'/ /g'/ (palatales) ; /k/ /g/ (vélaires) ; /qu/ /gu/ (labio-vélaires) (comme d'hab', je galère avec les accents, donc je remplace les accents aigus par des apostrophes).
L'arakéen a lui assimilé les dentales avec les alvéolaires, les palatales avec les vélaires, et ne connaît pas les labio-vélaires. Sont jeu d'occlusives se réduit donc à : /p/ /b/ /t/ /d/ /k/ /g/.
Affriquée sigmatiques/rhotiques :Les affriquées rhotiques du runique ancien se sont sigmatisées dans les deux langues.
On a donc, pour le silfid : /p'/ [ps], /b'/ [b̥s], /c/ [ts], /ç/ [d̥s], /x'/ [ks], /x/ [g̥s].
En revanche, l'arakéen a d'une part assimilé sourde et sonore ensemble, réduisant le nombre de ses affriquées à trois, mais a aussi connu une re-rhotacisation de deux d'entre elles. D'où : /ps/, /rh/ [dr] et /kh/ [qʀ].
Fricatives :En silfid, on a : /f'/ /v'/ (bilabiales) ; /f/ /v/ (labio-dentales) ; /s'/ /z'/ (dentales) ; /s/ /z/ (alvéolaires) ; /c'/ /j'/ (palatales).
Et là encore, simplification extrême en arakéen, qui n'a que /f/, /s/, /z/ et /c/ [ç]
Nasales :Elles sont restées les mêmes entre l'arakéen /m/ [m], /v/ [n], /v'/ [ŋ] et le silfid /m/ /n/ /n'/. L'arakéen possède en plus une autre lettre qui n'est ni consonne ni voyelle (elle prend plutôt la fonction d'un diacritique), et qui sert à nasaliser la voyelle qui la précède : /n/ (ainsi
felan se prononce [felã],
felav se prononce [felan] et
felanv se prononce [felãn]).
Spirantes :Le silfid distingue certaines spirantes sourdes et sonores. On a : /j/ (palatale sonore) ; /w'/ /w/ (labio-vélaires) et /h'/ /h/ (glottales).
L'arakéen n'a lui que /i/ [j] et /u/ [w].
Latérales et roulées :Là encore, le silfid distingue sourdes et sonores : /l'/ /l/ (latérales alvéolaires) et /r'/ /r/ (roulées alvéolaires) ; tandis que l'arakéen n'a que /l/ et /r/ [ʀ].
B) VoyellesL'arakéen et le silfid possède à peu près les même voyelles, mais tandis que toutes sont brèves en arakéen, le silfid distingue les longues des brèves par un accent grave porté sur les longues.
Antérieures :Silfid : /i/ ; /y/ [y] ; /ei/ [e] ; /ey/ [ø] ; /e/ [ɛ] ; /eu/ [œ] ; /æ/ [æ] ; /a/ [a] (à quoi il faut ajouter toutes les longues).
Arakéen : /i/ ; /ü/ [y] ; /e/ [e] ; /ë/ [ø] ; /æ/ [ɛ] ; /œ/ [œ] ; /a/ [a]
Postérieures :Silfid : /u/ [u] ; /oi/ [o] ; /o/ [ɔ] ; ai [ɑ]
Arakéen : /u/ [u] ; /o/ [o] ; /y/ [ɔ]
Nulles :Il s'agit d'une spécificité de l'arakéen. Il s'agit en fait de voyelles dévoisées, qui agissent donc comme des pauses. Il y en a une brève /'/ et une longue /h/ (que je note [|] et [||] en transcription phonétique). Ce sont aussi deux lettres à tout faire, qui ont donc beaucoup d'autres fonctions (/'/ sert par exemple à briser les diphtongues). Elles ne se prononcent qu'au contact d'une autre voyelle, et se voisent lorsqu'elles sont seuls (/h/ se prononce [ɛ] et /'/ [ə]).
II/. La flexion :A) Le nomL'arakéen comme le silfid sont des langues runiques, et possèdent donc les deux cas ergatif et absolutif, ainsi qu'un troisième cas : l'accusatif. La flexion est très semblable, à un détail près : le silfid connaît une harmonie vocalique entre voyelle arrondies et non-arrondies, qui affecte toutes les voyelles d'un mot, à l'exception des préfixes.
En silfid, l'ergatif et la forme première du mot, et l'absolutif s'obtient par alternance partielle de la première voyelle du mot (ouverture/fermeture), comme suit :
i → ei ↔ e
y → ey ↔ eu
u → oi ↔ o
ai → a ↔ æ
L'accusatif s'obtient par ajout du suffixe -en/-on, dépendant de l'arrondissement du mot.
Ex. : fyr', fir', fyron ; valan, vælan, valanen ; ufoi, yfoi, ufòn ; nèn, neìn, nènan ; mæ̀ra, màra, mæ̀raen
Dans ces exemples cependant, l'on peut remarquer les quelques irrégularités qui affectent la déclinaison.
- fyr' : les lettres /r/, /l/ et /w/ se dévoisent systématiquement en fin de mot en /r'/, /l'/ et /w'/. Ces dernières se revoisent donc à l'accusatif.
- valan : lui est régulier.
- ufoi : les mots en -e, -ei, -o, -oi perdent leur finale à l'accusatif pour la remplacer par la voyelle du suffixe allongée. Par ailleurs, les mots dont la finale est une voyelle longue prennent simplement un -n à l'accusatif.
- Si, comme dans nèn, la terminaison entraîne la répétition de deux son proches (e/e, ei/e, o/o, oi/o), les terminaisons deviennent –an et –eun.
- mæ̀ra : lui est régulier, mais permet de montrer qu'une voyelle finale autre que -e, -ei, -o, -oi, persiste à l'accusatif.
En arakéen, l'ergatif est aussi la forme première du mot, et l'absolutif s'obtient aussi par alternance de la voyelle première du radical (exception faite des deux nulles et des spirantes (ex. : dans
fia, c'est /a/, et non /i/, la voyelle première). Il n'y a cependant pas d'harmonie vocalique, ce qui simplifie grandement la chose.
L'alternance se fait comme suit :
i → e ↔ æ
ü → ë ↔ œ
u → o ↔ y
a → æ
L'accusatif s'obtient par ajout de la terminaison -v après une voyelle, ou bien de -æv après une consonne. -æv devient -av pour éviter les répétitions de sons proches e/æ ou æ/æ. Les mots en -v remplacent ce dernier par un -m suite à un abrègement et une pseudo-assimilation (ex. : falæv → falævav → falævv → falæm). Les mots en -xn font -xv' (ex : felan > felav'). Une voyelle fermée (e/o) s'ouvre dans certains cas devant une sonante (l, r, m, n, n'), et devient ainsi æ/œ à l'accusatif devant /n/.
Ex. : fia, fiæ, fiav ; vav, væv, vam ; yifa, oifa, yifav ; arake, ærake, arakæv
B) Le verbeLe système modal/temporel est presqu'identique en arakéen et en silfid, et comprend notamment :
- quatre temps : présent, parfait, aoriste et futur
- cinq modes : indicatif, impératif, optatif, subjonctif et conditionnel
- trois participes
- une base verbale
Silfid :
- Le présent est la forme première du verbe :
lil danser,
loj illuminer
- Le parfait s’obtient par gémination de la dernière consonne (et ajout d’un –ei/–oi d’appui s’il s’agissait d’une finale) :
lillei, lojjoi- L’aoriste s’obtient par alternance partielle (cf. II/. A)) de la première voyelle du radical :
leil, loij- Le futur s’obtient par alternance totale de la première voyelle du radical :
læl, leuj(l'alternance totale se produit comme suit :
y ↔ u
ei, e → a
ai, a → e
ey ↔ oi
eu ↔ o
i → æ → eu )
- Le participe présent s’obtient par ajout du suffixe –ìn'g/–ùn'g :
lilìn'g, lojùng- Le participe parfait par une prénasalisation de la première consonne du mot en –(e)n–/–(o)n–, avec pas mal d'irrégularités que je ne détaillerai pas ici :
entl'il, ontl'oj- Le participe futur se forme par prénasalisation de la forme futur du verbe, selon les mêmes règles que le participe parfait :
entl'æl, ontl'euj- L’impératif présent s’obtient par redoublement de la racine :
lillil,, lojloj- L'impératif futur se construit sur l'impératif présent avec alternance totale de la première voyelle du radical :
lællil, leujloj- La base s’obtient par l’ajout du suffixe –te/–to :
lilte, lojto- Les modes optatifs, subjonctifs et conditionnels s'obtiennent à tous les temps par ajout des préfixes
mejs-, k'aìs-, kis-.
Arakéen :
- Le présent est la forme première du verbe :
lil danser
- Le parfait s’obtient par gémination de la dernière consonne (et ajout d’un –e d’appui s’il s’agissait d’une finale) :
lilla- L’aoriste s’obtient par alternance de la première voyelle du radical :
læl (lel)- Le futur s'obtient par ajout de l'infixe -i- derrière la voyelle finale, qui devient -a- derrière /i/ :
lial- Le participe présent s'obtient par ajout de la terminaison -ig :
lilig- Le participe parfait à l'aide du proclitique æv et du présent du verbe :
æv lil- Le participe futur à l'aide du proclitique æv et du futur du verbe :
æv lial- L'impératif présent s'obtient par redoublement du verbe :
lillil- La base verbale s'obtient par ajout de l'enclitique to :
lil to- Les modes optatifs, subjonctifs et conditionnels s'obtiennent à tous les temps par ajout des proclitique
mæi-, kæl-, kud-.
III/. Quelques tableaux récapitulatifs :Conjugaison silfid :
Conjugaison arakéenne :