... sont-ils si arbitraires que ça en volapük ?
Eh ben pas tant que ça, si on observe bien tout ça méticuleusement, et si on fait une comparaison avec le trapèze des voyelles :
P-Q-P | parfait | futur antérieur |
prétérit | présent | futur |
Main'nant, voici les lettres employées pour les différents temps :
On se rend compte que les lettres utilisées en haut du tableau sont plus fermées que celles du bas. Seule (petite) anicroche : le E, qui est en fait une lettre antérieure, qui correspond au A (qui n'est utilisé que dans la voix passive, derrière un P-) qui est, en volapük, toujours une lettre postérieure ([ɑ]). Mais sinon, pour les autres, on a bien le I, plus fermé que le Ä et le U, plus fermé que le O.
Prenons les lettres en elles-mêmes pour les temps qu'elles représentent : le Ä et le I, qui représentent le temps passé sont antérieures. Le O et le U qui représentent le temps futur sont postérieures (cf. le trapèze des voyelles). Normal, non ?
Le seul point que je trouve (un peu) regrettable, c'est l'utilisation systématique du Ä- pour le conditionnel
présent (-
öv derrière le sujet). C'est bien dommage qu'Arie de Jong n'eût pas sauté sur l'occase pour peaufiner la notion de condition, en s'inspirant du latin (
SI VENIAS LÆTVS SIM/SI VENIRES LÆTVS ESSEM).
Sinon, on voit, en lisant cette page, que pour les préfixes de temps (je ne parle pas des suffixes de modes), y a deux lettres inutilisées : le Ö- et le Ü-...
Eh ben si ! elles sont utilisés ! et pas qu'un peu ! Voir
là et là*! Elles sont la version volapüke des futurs imperfectif et antérieur relatifs au passé. Autrement dit, pour les langues de Camus, Evora et Dopa, le conditionnel présent et passé 1
re forme, quand ils sont utilisés ainsi. Il n'y a pas d'équivalent en aneuvien (utilisation du présent ou du parfait, de l'indicatif ou du subjonctif). Pour les autres langues (y compris l'espéranto), je sais pas.
*
Par contre, je les ai pas vus là. Les temps en Ö- et en Ü- sont vraisemblablement issus du nulik (deJong).