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 Moyens de transport

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Anoev
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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMar 26 Juil 2016 - 20:11

Troisième voyageur : Lequel est, comme le premier : une voyageuse. Une voyageuse toute jeune. Elle va fêter son quinzième anniversaire dans un endroit où, férue de tennis, elle a toujours rêvé d'aller pour de bon, la Tenisal Semikéri de Herdan, un peu à la fois le Wimbledon, le stade Rolland Garros et autres lieux tennistiques mythiques de par le monde. Elle a déjà eu son cadeau : une superbe raquette qu'elle a soigneusement entreposé dans son sac, ainsi que de la lecture, entre autre les derniers numéros de Zhàl bàl (Balle jaune) et Reċiletev (Au filet). Par ailleurs, elle ne déteste pas les voyages en train, comme une grande majorité d'Aneuviens. Elle a étudié son voyage avec minutie, elle l'avait déjà fait trois ans auparavant, mais elle était accompagnée, elle y était allée pour voir son équipe se faire battre par les Rube Stelar (Étoiles rouges) de Salskeberm, une toute petite ville du Kanolthe, mais qui a des joueuses redoutables: l'une d'entre elles avait tenu tête à une star de Nakol pendant deux heures et demie avant de s'incliner.
Trajet : Les parents ont déposé leur fille Roxàn Salera à la gare d'Hælle, la gare la plus au sud-est d'Alfazie, à 6:50 du matin, pour un trajet de plus de 700 km et trois correspondances qui va la mener à la gare de Herdan (Sanflod, Roenyls), dans la banlieue sud-est de Nakol. Le premier train que va prendre Roxàn est un petit autorail datant du début des années '80, et qui va s'arrêter dans toutes les gares (une douzaine) jusqu'à Hakle. Là, elle va devoir attendre au moins trente-cinq minutes le deuxième train. Elle a par conséquent le temps de faire un tour à la gare, d'autant plus que, mises à part les voies, il n'y a pas grand choses à voir sur les quais à cette heure (c'est l'hiver). Roxàn en profite pour musarder un peu et prendre un café et une viennoiserie (pastoṅ) au kiosque de la gare. Les minutes s'égrennent, puis elle entend : Àt interkèptyven strægen numar 6676 fran Sorne ea dyn Nevwàrkling cem adàrle glysev dvo hoψev ok ea dekpent minuteve. Patezet glysev dvo. Roxàn avale son café et finit son croissant, saisit son sac et s'engouffre dans le passage souterrain. Ce n'est pas la seule : ce train est très fréquenté. Elle n'a pas réservé de place et se demande si par hasard elle n'aurait pas quand même dû en prendre une. Ce train va quand même la mener jusqu'à Nevwàrkling, ce qui n'est quand même pas tout-à-fait à côté. Elle se dit que si elle se retrouve debout, elle pourra toujours changer de train à Oneka pour y attraper le train suivant. D'après le tableau d'horaires, c'est le même train en correspondance : un IK-B, la seule différence c'est que le trajet Oneka-Krojdne (sud du Surroenyls) se fera avec des arrêts, mais comme le train part d'Oneka, elle sera sûre d'y être assise et elle restera moins longtemps debout dans le précédent. Seul problème : la correspondance, qui est un peu raide : deux minutes, pas forcément sur le même quai, et avec un sac de voyage contenant un bien précieux : une raquette de tennis toute neuve ! Mais heureusement, elle a trouvé un bout de place sur le strapontin d'un couloir d'une voiture pas toute récente. C'est le lourd tribut de certains IK : le matériel est parfois à la limite. Le train démarre. Il y a du monde, mais pas mal de gens vont quitter le train à Rænge pour prendre une correspondance pour les Santes. Parmi lesquels (elle l'espère), un type un peu trouble qui la regarde fixement depuis Hakle. Rænge. Effectivement, les voyageurs descendent, parmi lesquels, le type. Ouf. Le paysage change un peu : les forêts du sud laissent progressivement place à des champs et à des prés. Les gares non plus n'ont plus la même apparence : Depuis Rænge, le train emprunte les voies de l'ancien réseau du Saṅtr, alors qu'auparavant (Rænge compris) les lignes appartenaient au Sùd. Roxàn sait tout ça : en plus du tennis, elle a un vif intérêt pour la chose ferroviaire. Les gares sont plus simples, certaines ne sont que des haltes, le train continue sa route, en voie unique, jusqu'à Lahal, où il s'arrête, autres descentes de voyageurs, Roxàn en profite pour s'asseoir à une vraie place. Mais des voyageurs montent :
-Zhùnkad, or dem sedjun ed tapev en. Eh M !!! La place avauit été réservée deux fois sur son trajet : une première fois entre Hakle et Lahal, et une deuxième fois jusqu'à Nevwàrkling.
-Hoj, qibor, eg ere vedja okèndus liymun as ea...
-Nep dot ep
. Et Roxàn rejoint son strapontin, lequel, heureusement, n'a pas été pris entre temps.
Le train continue sa route et pénètre au Roenyls. Première ville de cette province : Oneka. Capitale de la moto ; là sont fabriquées et montées les motos, vélomoteurs, cyclomoteurs et quads Elvyra. Du reste, cette cité est jumelée avec la ville nippone d'Osaka. Effectivement, peu de voitures dans les rues, mais beaucoup de deux roues, surtout motorisés, mais les vélos et les tandems ne sont pas en reste. Puis, passage sans arrêt à la gare de la riante petite ville de Kozne, puis Krojdne, premier arrêt dans la mégapole surroenylsienne. Le train arrive bientôt à destination et Roxàn va alors devoir changer de train pour un autre encore moins rapide : À Nevwàrkling, terminus du train, elle va prendre un IK-B qui va s'arrêter à toutes les gares entre Vons (dernière gare de banlieue sur la ligne au nord de Nevwàrkling) et Pavelne. La correspondance est, là, assez rapide, mais elle n'est pas aussi tendue que si elle avait dû changer à Oneka. Elle a un peu le temps de souffler. Mais elle va devoir quand même changer de quai : le train sur le quai d'en face va bien à Nakol, mais il ne s'arrête qu'à Pavelne, or elle, descend entre Pavelne et Nakol. Dommage ! elle aurait gagné un peu de temps ; le train était brillant comme tout, vert et beige avec des bandes noires : c'était un Interciv. Arrivée sur le bon quai, elle attend son train, elle le connaît : elle l'a entrevu à Oneka quand son train précédent l'a dépassé : c'est un ensemble de deux automotrices aux couleurs du Roenyls (jaune à bandes vertes), plus âgées qu'elle, nettement plus. Elle regarde la dernière : K-87-024 : une des première. Franchement, il serait temps qu'ils changent le matos ! Elle monte (le terme n'est pas usurpé, il y a bien trois marches !) et a l'impression de faire un saut dans le passé. La rame démarre. En tout cas, si elle est vieille, elle est nerveuse : le trajet jusqu'à Vons est avalé en peu de temps. Mais après, c'est le tortillard jusqu'à Pavelne. Elle a le temps d'éplucher ses revues de tennis. Après Pavelne, le train roule de nouveau sans s'arrêter en gare. Roxàn regarde à droite (elle est assise dans le sens de la marche) : elle voit la Taan et ses péniches, et au delà tout un chantier : c'est la future ligne de la rive droite. Elle se dit que si elle revient à la Tenisal Semikéri, c'est cette ligne qu'elle prendra, et ça lui fera gagner une correspondance ! Le Sanflod approche, le Sanflod est là : les immeubles de la banlieue s'alignent les uns derrière les autres, puis, le marché d'intérêt national, puis la gare de Perqne-Merkad. C'est là qu'elle doit descendre si elle ne veut pas se retrouver à l'aéroport de Kyvalne.
Arrivée : Elle cherche le train de banlieue en direction d'Herdan et d'Hyckne. Mais une affiche annonce : Nep suψtaden tràvik inte Kirtane ea Hyckne sĕr operev à glysev en. Or kjas hident àr buse en à plaréav. Eh ben y manquait p'us qu'ça. Déçue qu'elle est, Roxàn ! Et son oncle et sa tante qui l'att... Mais une paire de mains se posent sur ses yeux, et une voix familière derrière elle qui dit «Rò-òxan ! Quadù ep?».

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMar 26 Juil 2016 - 23:23

Anoev a écrit:
Mais elle va devoir quand même changer de quai : le train sur le quai d'en face va bien à Nakol, mais il ne s'arrête qu'à Pavelne, or elle, descend entre Pavelne et Nakol.

Espérons que ses parents lui ont expliqué qu'il fallait qu'elle vérifie sur le tableau que Perqne-Merkad, la station où elle doit descendre, est bien indiquée... Où ça, d'ailleurs ? Sans doute pas sur le quai. C'est la catastrophe si Roxàn prend le premier train ayant Nakol pour destination ! À moins que ses parents n'aient écrit, sur l'itinéraire qu'ils lui ont donné, l'heure précise à laquelle va partir le train qu'elle doit prendre (elle verra donc que le train qui est sur le quai d'en face n'est pas le bon), et lui aient bien recommandé de vérifier qu'il s'arrête à Perqne-Merkad... Mais si elle se contente de rester sur le quai, elle ne pourra pas vérifier.

MAINTENANT, FAISONS COMME SI L'ANEUF ÉTAIT SEMBLABLE AU MNAR :

Déjà fatiguée par plusieurs heures de voyage, Roxàn se dit : "C'est un train en direction de Nakol, c'est bon !"

Elle est sure que c'est le bon train, car à quelques minutes près l'heure de départ correspond à celle qui est indiquée sur son itinéraire, et d'où elle est elle ne voit pas le numéro du train. Elle se dit que les trains ont souvent du retard, c'est d'ailleurs pour ça que les heures de départ et d'arrivée sont modifiées au dernier moment.

Le train une fois parti, elle s'aperçoit qu'il ne s'arrête pas à Perqne-Merkad, mais continue vers Nakol...

Un heure plus tard, appel téléphonique angoissé à son oncle :

- Tonton, je suis à la gare de Nakol, le train ne s'est pas arrêté à Perqne-Merkad ! Tonton aide-moi, je flippe, qu'est-ce que je dois faire ?

- Tu as assez d'argent pour acheter un billet jusqu'à Perqne-Merkad ?

- Non, j'ai dépensé trop d'argent à Hakle ! Trente-cinq minutes d'attente, c'est vachement long dans une gare, alors j'ai acheté des magazines et des babioles ! De toute façon, j'avais juste un peu d'argent de poche !

- Ne bouge pas, je viens te chercher. Attends-moi au buffet de la gare. Si quelqu'un t'embête, tu lui dis que tu attends ton oncle. Je n'ai pas de voiture, il me faudra au moins une heure pour venir, peut-être deux...

- P'tain, deux heures ! C'est trop long ! Je préfère aller chez toi en stop !

- Non ! Surtout pas ! Tu m'attends ! Tu risques de faire de mauvaises rencontres...

- Les Aneuviens ne sont pas comme ça...

- Nakol est la ville la plus cosmopolite de l'Aneuf ! Il n'y a pas que des Aneuviens à Nakol...

- Ouais, c'est ça, ce sont tous des criminels parce qu'ils sont étrangers ! Tonton, t'es vraiment qu'un sale raciste !

L'oncle, enragé par l'inconscience et la mauvaise foi de sa nièce, se met à hurler dans le téléphone, à la stupéfaction de son épouse, debout à côté de lui.

Une heure et demie plus tard, accompagnée de son épouse, il arrive à la gare de Nakol, et rappelle sa nièce sur son portable. Impossible de la joindre. Le téléphone de Roxàn est déchargé.

Roxàn ne savait pas qu'un portable se décharge plus vite dans un train en mouvement, car l’effet cage de Faraday gêne le passage des ondes. Le téléphone portable va alors augmenter sa puissance d’émission au maximum, et la batterie va se vider plus vite. De plus, le changement incessant d’antennes-relais accroît significativement la consommation électrique. Avant un voyage aussi long, Roxàn aurait dû recharger la batterie de son téléphone. Mais elle ne l'a pas fait...

De plus, le voyage étant très long, elle a longuement parlé au téléphone avec l'une de ses amies. Pour le plaisir de discuter, mais aussi pour montrer aux types qui la regardaient que ce n'était pas la peine d'essayer de lui adresser la parole.

Après une demi-heure de recherches angoissées dans toute la gare, son oncle et sa tante finissent par la retrouver, assise sur un banc près du poste de police. Elle a l'air un peu hébétée, apeurée, mais soulagée de les voir. Les gares sont des lieux qui attirent les fugueuses, et donc les dragueurs amateurs de jeunes filles. Roxàn a été harcelée, s'est fait insulter parce qu'elle ne répondait pas, et elle a même dû un moment demander l'aide d'un employé de la gare, qui lui a montré du doigt le poste de police. Les dragueurs n'ont pas osé la suivre jusque là.
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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMer 27 Juil 2016 - 8:55

Mais heureusement, l'Aneuf n'est pas le Mnar, et cette vision apocalyptique de Nakol s'appliquerait tout juste à peine à Hocklènge. Pour qu'un train "grimpe" sur Nakol depuis Nevwàrkling sans s'arrêter à Perqne, il faut au moins que ce soit un Ic. Et les Ic sont bien reconnaissables : Voici les couleurs de leurs voitures :

Moyens de transport - Page 17 B10_no10

Ce qui est assez différent des couleurs de l'IK-A que Roxàn a pris entre Hakle et Nevwàrkling :

Moyens de transport - Page 17 Standa10

ou de celles de l'IK-B, aux couleurs du Roenyls, toutes époques confondues :

Moyens de transport - Page 17 Automo10

Même fatiguée, Roxàn ne risquait pas de les confondre. Les trains du deuxième dessin, on n'en rencontre quasiment pas sur la ligne de la Taan entre Nakol et Nevwàrkling, sauf peut-être, en pleine nuit, en voitures isolées parmi des voitures-lits ou couchettes sur des express nocturnes ('videmment) comme on le verra dans le quatrième trajet. Mais sinon, c'est soit des IC, soit des trains (locaux ou I-K) aux couleurs du Roenyls, et seuls ces derniers s'arrêtent à Perqne.

Main'nant, pour en revenir à Nakol, la gare de SBK est un peu une vitrine de l'ANB face à l'océan, et le personnel, tant administratif que commercial ou technique tient bien à ce qu'elle le reste, tant au niveau sécurité qu'au niveau propreté : ce n'est ni Paris-Nord, ni Marseille-St-Charles, ni Milano-Centrale, pas même Hocklènge-Lixeψestrevelle. Quant à des pervers sexuels, même étrangers, ils se seraient fait remettre à leur place y compris par les Roenylsiens eux-mêmes : on n'est pas à Lille.

Si tu veux du glauque, va à l'Atrium, une zone fermée à l'intérieur de Kastenexhelle à Hocklènge ; mais j'ai bien peur qu'y compris là bas, tu n'y retrouve pas ton compte : C'est ce quartier qu'Eneas Tond fréquentait assidument avant de quitter l'Aneuf pour le Mnar.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMer 27 Juil 2016 - 18:56

J'essaie de pas (trop) interférer le réel et l'imaginaire, ça peut avoir des conséquences maléfiques. Ce genre d'interpénétration, y a que les juges qui peuvent se l'permettre (condamner à une peine réelle pour un délit dans le virtuel) Mad Mad Mad !!

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMer 27 Juil 2016 - 20:38

Derniers voyageurs : Un groupe de supporters allant rejoindre l'équipe d'oblasp d'Oskonde au stade HUWO à Harlesne. Ils vont prendre un express nocturne, mais en place assise. Ils ont réservé toute une voiture de seconde classe à couloir central, séparée des voitures à places couchées par la voiture Dem-Æstam.
Raison du choix : Plutôt que de prendre deux autocars qui auraient fait le trajet de nuit, dans des conditions de confort vraisemblablement moindre, pour une durée plus longue et un surcroit de fatigue, il valait mieux pour eux de prendre le train de nuit. Le transport en jour aurait causé des désagréments à d'autres voyageurs. Là, la composition du train a été pensée en conséquence. La voiture réservée par le groupe se trouve entre une B6D (un demi-fourgon, en somme) et la voiture-bar (mais notre groupe a pris ses provisions avant de monter dans le train ; la voiture-bar servira plutôt aux autres voyageurs, couchés ou assis).
Trajet : Pour des raisons pratiques, le groupe ne part pas d'Oskonde, mais de la gare de Sorne-Δ. Un groupe d'une soixantaine de personnes avec bagages (même légers) et provisions de bouche (bières, entre autres) prend plus de temps à monter qu'un homme d'affaire et sa mallette pleine de documents financiers ou autres. La gare de Sorne-Δ est une gare assez impressionnante, située sur une île du delta où se trouve la ville en question. Elle est commune à deux exploitants ferroviaires : l'ANB (autrefois : le Sùd) et l'Elpatt-beaṅ. Comme les grandes gares de l'ancien Sùd, elle est de style baroque, ce qui donne une idée de la surcharge architecturale. C'est une gare en cul-de sac à huit voies à quai, dont les voies 5 à 7 sont à quatre fils de rails : en effet, le chf de l'Elpatt (fleuve avec lequel la Skovaan partage son delta) utilise des voies à l'écartement de 1,20 m, écartement rarissime dans le monde (seule la Suisse a un ou deux réseaux, qui sont d'anciens funiculaires, transformés en chf classique ou à crémaillère), mais très présent en Aneuf pour les réseaux locaux ou régionaux. L'Elpatt-beaṅ s'étale sur deux provinces : l'Alfazie et l'Æstmor et la ligne principale continue jusqu'à Erlœ, en pleine montagne du Kotom. Notre train, lui, un train ANB, à écartement UIC de 1,44m*, quitte Sorne-Δ° et va s'arrêter une première fois à Oskonde (coups d'trompettes de nos voyageurs de la voiture n°11) et à Larjaan, c'est dire si le train n'a pas la grille d'un Ic ! Ensuite, il roule à vitesse normale (mais pas extraordinaire, on dira 130~140) en direction de Saṅpaz. Il est déjà plus de 23:00 et le train s'arrête : ce sera son dernier arrêt commercial de ce soir. Ensuite, au lieu de filer sur Martinstad comme le ferait un Ic de jour, il prend la ligne (beaucoup moins apte à la grande vitesse) de Lahal. Du coup, l'arrêt de Saṅpaz, en plus d'avoir été un arrêt commercial, est en plus un arrêt technique : on change de locomotive (on réserve les locomotives bimodes à d'autres usages). Il fait complètement nuit, on ne voit pas grand chose dehors, mais dans la voiture 11, c'est la fête. Le train roule sur la ligne (à voie unique) le menant vers Lahal, où il ne marque l'arrêt que pour laisser passer deux convois de fret nocturne (un convoi de messageries postales et un train frigorifique). La ligne continue, à double voie, mais toujours sans caténaire. Nos fêtards commencent à somnoler, en ronflant presque aussi fort (les femmes comme les hommes) que le turbo de la loco diesel qui tire le train en direction du Roenyls. Oneka : Le train s'arrête, mais aucune desserte commerciale : on remet une locomotive électrique3. Cette locomotive tirera le train jusqu'à Nakol-SBK. Toutefois, il n'est pas prévu, même avec une locomotive électrique, de mener notre convoi à fond d'train ( Razz ) jusqu'au Sanflod : une arrivée trop précoce n'est jamais bonne pour les voyageurs d'un train de nuit. Donc c'est à une vitesse plutôt tranquille que notre train repart, s'arrêtant même à Pavelne pour laisser doubler un train. Puis il repart, se dirigeant vers Perqne. Là, des voyageurs descendent, mais aucun ne monte, c'est normal : cet arrêt est réservé aux voyageurs qui veulent aller en banlieue sans passer par la gare centrale. Même chose à Kyvalne-Flv : des gens descendent du train et se dirigent droit vers la sortie menant à l'aéroport. Mais les personnes ayant pris l'avion et voulant aller à SBK attendront un train de banlieue SST (lire le trajet précédent). Il fait presque jour. Le train laisse les voies de banlieue sur sa gauche et prend l'ancien faisceau qui va le conduire vers les voies en cul-de-sac de la gare de grandes ligne du complexe ferroviaire (SBK = Strægen-Beaṅ-Koṁplex), dans un grincement qui va réveiller les derniers voyageurs assoupis.
Arrivée et trajet suburbain : La gare SBK de Nakol au petit matin : les rayons de soleil obliques inondent la grande verrière de leur blancheur (on est en hiver) : il est 8:20. Nos supporters n'ont pas fini leur trajet : ils doivent se rendre sur l'île d'Harlesne, où se situe le stade Huwo ; mais ils ont le temps : le match est à 20:00. En attendant, ils vont prendre un autre train, un train de banlieue, cette fois-ci, un train SST qu'ils vont prendre à la gare souterraine, une gare qui a déjà 30 ans (ouverte en 1985, au moment des grands travaux du cinquantenaire de la grande gare de Nakol. Les supporters partent vers la queue du train (là se trouve la correspondance pour la banlieue) et descendent une première volée d'escaliers roulants. La grandiose salle des échanges du trafic suburbain : ils lisent le grand panneau : Dùlen X Rixten Harlesne-Saṅtr : 8:48. Aklœdane stàtyne : Soovne, Ridane-Hirbek, Rubek-Tralyged, Harlesne-Huwo sta... «Æt • ed!». Dans ce sens, il n'y a pas grand monde dans les voitures, et la rame fonce, comme un métro, en direction des futurs exploits de leurs héros.




*1,435 ! je sais, mais bon, on va pas chipoter !
°Écrit comme ça sur les panneaux de la gare !
3 Le train serait passé par Martinstad, il n'y aurait pas eu besoin de changer de locomotive : c'était électrifié de bout en bout, mais la gare de Kramelne est très active, même un pleine nuit, d'autre part, pas question de faire passer notre patachon sur l'axe GV Gerne-Pavelne : il n'est pas équipé pour !

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 0:22

Vilko a écrit:
- Tonton, je suis à la gare de Nakol, le train ne s'est pas arrêté à Perqne-Merkad ! Tonton aide-moi, je flippe, qu'est-ce que je dois faire ?

- Tu as assez d'argent pour acheter un billet jusqu'à Perqne-Merkad ?

- Non, j'ai dépensé trop d'argent à Hakle ! Trente-cinq minutes d'attente, c'est vachement long dans une gare, alors j'ai acheté des magazines et des babioles ! De toute façon, j'avais juste un peu d'argent de poche !

- Ne bouge pas, je viens te chercher. Attends-moi au buffet de la gare. Si quelqu'un t'embête, tu lui dis que tu attends ton oncle. Je n'ai pas de voiture, il me faudra au moins une heure pour venir, peut-être deux...

- P'tain, deux heures ! C'est trop long ! Je préfère aller chez toi en stop !
Bon, y a quand même une autre soluce. De toute manière, l'autostop n'étant pas dans les mœurs aneuviennes, elle n'aurait pas beaucoup de chance de rejoindre Herdan. Autre chose, les taxis ANB (voir deuxième trajet, celui du père allant voir sa fille à l'hosto) n'existent pas au Sanflod, le réseau SST étant suffisamment important. Y  reste une soluce : Roxàn monte dans un train de banlieue en direction d'Herdan (après s'être au besoin renseignée en gare ; ce sont les trains de la ligne de Pehrs), et explique son cas au chef de train en lui montrant son billet depuis Hælle*. Tout ça, c'est évidemment son oncle qui lui aura conseillé cette démarche, et qui ira l'attendre à Herdan au lieu de l'attendre à Perqne*.



*Ah au fait, pourquoi son oncle a-t-il été la chercher à Perqne ? Tout simplement parce que lui connaissait l'interruption de trafic sur la ligne de la rocade. Par ailleurs, il y a un accord entre l'ANB et les ST (Sarimat), les SST (Sanflod) et la NITP (Pelliant)° qui a pour conséquence qu'un trajet de grandes lignes ou de IK peut être continué sans supplément de prix sur les lignes de train (mais ni métro ni tram ni bus) à condition que le trajet soit effectué le même jour de service (de 4:30 à 1:30) puisque les voies sur lesquelles roulent ces trains appartiennent à l'ANB.
°Les services de trains de banlieue du Surroenyls étant assurées par du mâtos et des agents de l'ANB, le problème ne se pose même pas.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 11:47

Anoev a écrit:
Y  reste une soluce : Roxàn monte dans un train de banlieue en direction d'Herdan (après s'être au besoin renseignée en gare ; ce sont les trains de la ligne de Pehrs), et explique son cas au chef de train en lui montrant son billet depuis Hælle*.

Si Roxàn a un smartphone, elle peut aussi aller sur le site Internet des chemins de fer aneuviens, et taper "de Nakol à Herdan en train". Ensuite, noter le résultat, ou plutôt enregistrer une copie d'écran : l'usage du papier et des stylos a tendance à se raréfier chez les adolescents.

Ensuite, au vu du résultat, elle va acheter un ticket au guichet. Si ses parents sont prudents, ils lui ont donné une carte bancaire prépayée pour faire face à ce genre d'éventualité. Avec une carte bancaire prépayée, c'est comme si elle avait plusieurs centaines de virs sur elle, mais sans le risque de les perdre ou de se les faire voler.

Mais on peut supposer qu'en Aneuf, les smartphones sont encore peu répandus, et que les cartes prépayées sont rares ou inexistantes. Donc il vaut mieux, en effet, que Roxàn monte dans un train de banlieue en direction d'Herdan avec le billet de train qu'elle a déjà. Quitte à rester en contact téléphonique avec son oncle à chaque étape. À condition, bien sûr, que les batteries de son téléphone ne soient pas déjà déchargées...

Au Mnar, un adolescent (et surtout une adolescente) qui voyage seul(e) sur une grande ligne, c'est une anomalie. La police suspectera une fugue, et contrôlera l'identité de l'ado.

Les jeunes filles de bonne famille mnarésienne voyagent toujours avec un(e) parent(e) plus âgé(e), ou avec une domestique de confiance, employée depuis longtemps par la famille. Les pauvres ne voyagent pas, car lorsqu'on en pauvre au Mnar, on est vraiment pauvre, et prendre le train coûte cher. Ils ne voyagent qu'en famille, lorsqu'ils espèrent améliorer leur sort en changeant de ville.

Si Roxàn était mnarésienne, ses parents, puisqu'ils sont assez riches pour payer un long voyage en train à leur fille, auraient nécessairement une domestique. Souvent, celle-ci travaille pour la famille depuis des années, voire plusieurs dizaines d'années. Les parents de Roxàn lui auraient demandé d'accompagner leur fille dans son périple.

Joie de la domestique : enfin, une occasion de voyager ! Problème : la domestique est quasiment illettrée a encore moins l'habitude des voyages en train que Roxàn. La probabilité d'une erreur de train lors d'un changement est en fait plus élevée que si la jeune fille voyageait seule...

Angoisse des parents : un appel téléphonique de la domestique commençant par "C'est pas d'ma faute, M'sieur !" Lorsqu'elle dit ça, il faut s'attendre au pire...

À Hyltendale, un enfant comme Népomouk (le jeune fils de la manbotchick et conseillère municipale Perrine Vegadaan) sera accompagné soit par Hugo, l'androïde de sa mère, soit par un autre androïde, loué à la journée. Le risque qu'il arrive quelque chose à l'enfant lorsqu'il est escorté par un humanoïde est extrêmement faible.

L'Aneuf est ce que les sociologues américains appellent une "high trust society", une société où le niveau de confiance entre les individus est élevé, comme dans les pays scandinaves, et le nord de l'Europe en général.

Le Mnar est une "low trust society", où on ne peut faire confiance à personne, sauf à sa famille, et encore... Yohannès Ken en sait quelque chose, son clan l'a plutôt enfoncé qu'aidé lorsqu'il avait des ennuis avec Tawina. La plupart des sociétés du Tiers Monde sont des "low trust societies".

Différence entre "high trust" et "low trust" :

En Aneuf, une jeune fille de quinze ans dans une gare, c'est une adolescente qui va prendre le train, ou qui est est venue en train, et c'est tout à fait normal, car les trains, c'est fait pour se déplacer.

Au Mnar, une jeune fille de quinze ans seule dans une gare, c'est l'équivalent, en plein jour, d'une jeune Allemande dans la gare de Cologne envahie de migrants la nuit du Nouvel An.

La seule exception est la gare d'Hyltendale, à cause des humanoïdes, qui interviennent toujours en cas d'agression. Mais cette gare, d'une propreté étincelante, est mal vue par beaucoup de Mnarésiens, parce que des homosexuels, venus de tout le Mnar, s'y promènent sans se cacher. Dans une autre ville mnarésienne, ce serait moins évident pour eux...
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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 13:13

Vilko a écrit:
Si Roxàn a un smartphone, elle peut aussi aller sur le site Internet des chemins de fer aneuviens, et taper "de Nakol à Herdan en train".
Si c'est le site de l'ANB, il affichera deux choses :

Le site des IK-B et des trains locaux vers Selne et Splan, dont la première gare d'arrêt est Herdan.

Un lien vers le site des SST, entreprise qui gèrent les trains de banlieue, entre autres ceux qui ont Herdan et Pehrs comme terminus.


Vilko a écrit:
Mais on peut supposer qu'en Aneuf, les smartphones sont encore peu répandus, et que les cartes prépayées sont rares ou inexistantes. Donc il vaut mieux, en effet, que Roxàn monte dans un train de banlieue en direction d'Herdan avec le billet de train qu'elle a déjà. Quitte à rester en contact téléphonique avec son oncle à chaque étape. À condition, bien sûr, que les batteries de son téléphone ne soient pas déjà déchargées...
Les smartphones, (puqbone, là bas) commencent à être bien répandus, même s'ils se sont pas des biens de consommation aussi répandus que des parapluies un jour d'orage. Les aneuviens sont plus familiarisés que moi avec ce genre d'outil, surtout les plus jeunes.

Vilko a écrit:
Au Mnar, un adolescent (et surtout une adolescente) qui voyage seul(e) sur une grande ligne, c'est une anomalie. La police suspectera une fugue, et contrôlera l'identité de l'ado.
Pour qu'il y ait une telle suspicion en Aneuf, y faudrait que l'ado soit assis(e) par terre avec un gobelet et une pancarte à côté.

Vilko a écrit:
L'Aneuf est ce que les sociologues américains appellent une "high trust society", une société où le niveau de confiance entre les individus est élevé, comme dans les pays scandinaves, et le nord de l'Europe en général.
Je ne savais pas que les Étasuniens avaient donné de telles étiquettes.
Vilko a écrit:
En Aneuf, une jeune fille de quinze ans dans une gare, c'est une adolescente qui va prendre le train, ou qui est est venue en train, et c'est tout à fait normal, car les trains, c'est fait pour se déplacer.
Tout à fait ! Ou bien alors qui joue du piano, sauf musique de fond déjà présente (rare bonne initiative de la SNCF) ou joue aux cartes ou aux échecs dans les cercles de jeux publics*, très prisés des Aneuviens.

Vilko a écrit:
Mais cette gare, d'une propreté étincelante, est mal vue par beaucoup de Mnarésiens, parce que des homosexuels, venus de tout le Mnar, s'y promènent sans se cacher. Dans une autre ville mnarésienne, ce serait moins évident pour eux...
Il y a également des homosexuel(le)s dans les gares aneuviennes, mais ils se font plutôt discrets, non qu'ils ne soient pas tolérés (les choses ont beaucoup évolué en Aneuf), mais parce que la sexualité aneuvienne est plus discrète en général (sauf dans l'Atrium, le choix du nom latin y est peut-être pour quelque chose). Bien sûr un œil avisé détectera un hervekdak, un lobdak (♂)* ou une dyla roozkad (♀)°, mais s'il n'est pas amateur (ou amatrice) il passera son chemin, soit d'un sourire amusé, soit d'une moue dégoûtée, mais toujours discrets, sinon...



*Autre bonne initiative de la SNCF, les babyfoot gratuits. Les grandes gares aneuviennes on également, ce qu'on trouve (trouvait ?) en Allemagne, et peut-être aussi encore en Europe du nord (j'en ai vu un à Århus, mais ça r'monte à loin), des circuits de trains en modèle réduit : on met une pièce et un train se met à rouler dans le circuit. La section culturelle de l'ANB, grâce à la marque Bidăr, a modernisé le concept : on met une pièce, et c'est un programme préétabli, mettant en scène deux ou plusieurs trains, avec manœuvres préprogrammées, qui se met en branle#. Ça peut durer cinq bonnes minutes, de quoi rater son train si on est vraiment hypnotisé par le scénario !
°Tout dépend si le garçon garde un aspect masculin (loup) ou si au contraire sa mise est plus féminine (biche). D'autres termes courent, selon les provinces, de l'ultra-à-postériori zhitœṅ (pas besoin d'traduire, j'présume), en passant par dylda, l'équivalent pour les garçons, de dylka (tendron) pour les filles. Pour les jeunes lesbiennes, il y a aussi saqbin, non traduisibles en "Sabine" (en enlevant le Q), mais bien "petite Sapho").
# Y a vraiment que dans un pays imaginaire pour y trouver une telle représentation de modélisme ferroviaire ! Je cause d'expérience ! Dans la réalité, y aurait toujours un petit pépin (faux contact, déraillement, décrochage inopiné des voitures ou wagons) qui aurait mis en cause le synopsis !

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyLun 8 Aoû 2016 - 22:28

Bientôt, le récit d'un trajet entre Nakol et Hocklènge, en Juillet... 1963, et en express, c'est dire si on va vach'ment avoir le temps de r'garder l'paysage (petit rappel : les express sont les trains interrégionaux les moins rapides en Aneuf).

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 0:21

Le voici :

I Nakol SBK


La gare, datant de 1935, est un véritable aimant pour beaucoup de Nakolais. Sa façade majestueuse est séparée du littoral par le Paxgansenbœlvar. À l'intérieur, c'est un peu un mélange de Leipzig-Hbf et de Milano Cle. Bref, la démesure ! Notre train, il part du quai C sur le Faisceau "Nobenkost", un faisceau qui rassemble les trains pour Hocklenge, pour Sfaaraies et les trains de la banlieue est (Hyckne, Pehrs).

Voici la voie C. Notre train est le 4452, et c'est un express. Sa composition est plutôt ordinaire et les voitures anciennes ne manquent pas, c'est dire si les pointes de ce train ne vont pas être fulgurantes. Sur le panneau, il est annoncé que ce train va être coupé en deux tranches à Birem : la nôtre (Hocklenge) est en queue, celle située au delà de la voiture-restaurant va sur Lanrúke, Kalœr et Sordalker. Après avoir posé les bagages au compartiment, je vais un peu musarder en tête pour voir si des fois la locomotive y serait déjà accrochée. Effectivement : la loco s'y trouve : c'est une E-640 à peu près neuve : la section Selne-Splan a été électrifiée l'année dernière, en conséquence de quoi, plus aucun panache de fumée ne va noircir la grande verrière de la gare ; les trains partant vers l'ouest (non encore électrifié) partent d'une autre gare : stàtyn Æst (gare de l'ouest). Je reviens à ma place pour attendre le départ. Nous sommes installés dans une voiture de première classe, assez ancienne, mais comme nous sommes aujourd'hui un jour ٭ (stel), nous pouvons voyager en 1re avec un billet de 2de, à condition d'être en plein tarif sans abonnement et de ne pas avoir réservé, ce qui est le cas. L'annonce de notre tain :
Àt exprestrægen numar quàtek-quàt-pentek-dvo mir pùze hoψev hep ea tinek-seg. A mir aklœde Herdans, Pehrs, Selnese, Benels-Atnese, Haxnese, Splans, Salskebermes, Pordiches ea Birems.
Kàpev : Lòvas, Lanrúxe, Wynex, Kalœrs, Gareże ea Sordalkese.
Kunev : Lòvas*, Stronzys, Nevstaż, Avellyns, Strælgardese ea Hocklèngese-Lixeψestrevelse.

C'est dire si on pourrait presque appeler ça de la desserte de proximité ! Je me demande bien à quelle on va arriver à Hocklènge ! En tout cas, à 7:26, le train se met en mouvement et les dernières portes (à fermeture manuelle) claquent. Ceux qui n'auront pas pu descendre après avoir enlacé une dernière (provisoire) fois leur bien-aimé(e) pourront s'expliquer auprès du personnel de bord, à moins qu'ils ne descendent à Herdan avant l'arrivée des contrôles.




*La ligne directe passant par Pwotj ne sera (ré)ouverte que plusieurs années plus tard. Le train se coupe en deux à Birem, pendant la manœuvre de retournement, et non pas à Lòva, pour gagner du temps.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 11:09

II Nakol-Splan

À peine parti, le train amorce un virage à gauche très serré (grincements) et s'engouffre dans un boyau sombre et ne ressort à l'air libre qu'en traversant la gare de Kubzak, qui ne sert désormais plus que pour les relations suburbaines, puis suivent les gares de la banlieue Est, le train prend la direction à droite à la bifurcation de Xhalyne et file vers le sud et ralentit déjà à l'approche d'Herdan où il rencontre la rocade (sud). Là, il marque un temps d'arrêt relativement court permettant la correspondance avec les trains de banlieue venant d'Hyckne (via Hhyred) ou de Perkhne*.

Il redémarre et roule maintenant en direction du sud-est, et va marquer un dernier arrêt suburbain à Pehrs°. Puis s'engage dans la ligne (assez sinueuse) des côtes de l'Hatua. La ligne a du relief, certes beaucoup moins prononcé qu'au Kotom ou aux Alorynes, mais ça ne permet pas des vitesses fulgurantes. Notre train va tranquillement ses 80 km/h, enchaînant virages sur virages et multipliant les tunnels et les passages à niveau avec des petites routes. L'avantage par rapport à la traction thermique (vapeur) n'est pas vraiment la vitesse de pointe, mais la puissance de la locomotive, et sa faculté de ne pas (trop) ralentir dans les côtes, certes assez modestes sur cette ligne. Après une heure trois quarts de courbes et contrecourbes, le train arrive enfin à Selne, grand carrefour ferroviaire, puisque point de convergence de cinq lignes : celle venant de Nakol (on en vient), celle venant de Splan (on y va), celle venant de Malbœrg et Kompas (Kanolthe), celle venant de Seblir (Surroenyls) et enfin la petite ligne de la vallée de l'Hatua. Malgré la profusion d'autorails (seul notre axe est électrifié), on trouve encore à quai, à l'arrêt ou de passage, quelques 141 et 230 ou 231 fumantes : la traction vapeur est encore bien présente dans la région, c'est notamment le lot des express entre Malbœrg et le Surroenyls, et pas seulement là, comme on s'en rendra compte plus tard.

Notre train quitte Selne par un coup de trompe retentissant, faisant contraste avec les sifflets des autres locomotives de ligne. Nous sommes en plaine. Cependant, même si elle est moins sinueuse que précédemment, notre ligne a un tracé un peu tortueux, eu égard à une quantité de petites gares à desservir par les omnibus. Deux de ces petites gares sont desservies par notre train : Benel-Atne° et Haxne°, les deux seules gares sur le parcours ayant des quais suffisamment longs pour y accueillir un train de grandes lignes. La contrée est essentiellement agricole, et le relief y est rare. Les champs de blé et de maïs, eux, ne le sont pas. Les fermes, elles, sont vastes et occupent plusieurs bâtisses, bref, du sérieux : on est loin de la petite fermette de périphérie ! Ça fait bien un peu plus de trois heurs qu'on est partis d'SBK et je vois une ligne "aller vers nous" sur notre droite : c'est la ligne venant du Surroenyls via Seblir. Effectiv'ment : dans un grincement suraigu de frein, notre convoi quai III de la gare de Splan à 10:30. On va y rester pendant un certain temps, puisque notre train va faire l'objet de deux attentions : d'une part, l'attelage d'un morceau de convoi venant de Kramelne, et d'autre part, le changement de traction : à l'est de Splan, il n'y a plus de filerie d'en haut pour alimenter notre train, et il va falloir faire appel à la traction autonome. Et à cette époque, et au sud du Kanolthe (pas trop éloigné des bassins houillers du Roenyls), qui dit "traction autonome" dit "tenders remplis de charbon et d'eau". Des voyageurs descendent. On prie aux voyageurs désirant monter de prendre patience : le train, à l'issue de la manœuvre va partir du quai IV, là où va arriver la tranche venant de Kramelne.
*Ancienne orthographe
°L'organisation des transports provinciaux n'était pas ce qu'elle est actuellement, les express marquaient des arrêts qu'ils ne marquent plus actuellement.
#Ça va changer, mais seulement dans 20 ans !

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 12:29

III Mouvements à Splan

Le premier mouvement concerne la réunion des deux tranches : celle du nord-ouest (la nôtre) avec celle de l'ouest (Kramelne). Le train 4222 (tranche de Kramelne) s'est immobilisée sur son quai (IV) cinq minutes après nous et a été séparée de sa locomotive, elle aussi électrique. La manœuvre va donc pouvoir commencer.

La tranche Sordalker de notre train quitte donc le quai III par avant-gare (la locomotive est toujours la même), puis refoule en direction du quai IV pour s'attacher à la tête du convoi resté quai IV.

Puis, on se sent tirés en arrière : c'est notre tranche, celle d'Hocklènge venant de Nakol qui, manœuvrée par un locotracteur local, fait un mouvement semblable, mais par l'arrière-gare.


Pendant ce temps, à l'avant, la locomotive de notre train est décrochée. Qu'est-ce qu'y vont nous mettre à la place ? Notre convoi est maintenant d'une impressionnante longueur : dix-sept voitures ! Réparties comme suit :

  • Nakol-Sordalker : A5D, B10, B9*
  • Kramelne-Sordalker : B10, B10, A8, D
  • Kramelne-Hocklenge : A5D, B9, B10
  • Nakol-Hocklenge : WR, A8, A4B5, B9, B10, B10, D.



Eh bien, ce qu'y nous mettent, c'est une 1331 articulée, puissante, certes, mais pas vraiment rapide : 80 km/h de vitesse maximale ! On ne risque pas que le train arrive avant qu'on ait fini d'manger, à ce rythme-là ! D'autant plus que la ligne du sud du Kanolthe, elle non plus, ne brille guère : voie unique à signalisation manuelle et cantonement téléphonique, comme au bon vieux temps ! Pour un peu qu'y ait un petit problème en li... Mais un grand coup d'sifflet retentit ! Or klosent àr tœrse! Or rœdhit nit pùzadev! et notre vaillante cocote-minute articulée arrache des dix-sept caisses du quai IV, en route vers Birem, en route vers le Kanolthe.



*Nomenclature UIC : A = 1re classe, B = 2me classe, D = fourgon, nombre = nombre de fenêtres par côté pour la classe considérée, WR = voiture-restaurant.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 13:56

IV Splan-Birem
Le préposé de l'AKSKX (anoeven kœmpani ar sœvo- ea’r klemxeljysene*) passe dans les couloirs pour annoncer le premier service de la voiture-restaurant. On se regarde et on se demande si ça vaut pas mieux de profiter de la roulante qui va passer dans vingt minutes. Mais d'un autre côté, on aimerait bien manger chaud en regardant défiler le paysage. On est cinq. Alors Aureli nous propose d'aller tous les quatre au premier service et que elle, n'ayant pas bien faim, restera dans le compartiment avec les bagages.


Le train n'avance pas à une vitesse fulgurante, et en plus, comme expliqué plus haut, la ligne est à voie unique. Notre express n'étant pas considéré comme train prioritaire, risque bien d'attendre à plusieurs évitements pour laisser passer les trains d'en face, ce qui n'est pas pour améliorer notre moyenne. Dehors, le paysage a un peu changé : les champs ont presque partout laissé place à des prés, avec des vaches, des chèvres et des moutons. Nous sommes donc plutôt dans une région d'élevage. Le train marque un ralentissement, pour finalement s'arrêter à la première gare kanolthienne : Salskeberm. La légère brume qu'on avait vu se lever à Splan se transforme petit-à-petit en bruine, puis en crachin : il pleut sur Salskeberm. Pas beaucoup, mais il pleut. Salskeberm est une intersection, de deux lignes : la nôtre, et une ligne nord-sud-ouest, venant de Malbœrg, via Kompas, et qui continue vers l'Alfazie, vers Sanpaz ou Sorne. Le régime de ces lignes est identique : voie unique, régulation et signalisations manuelles.

Finalement, on n'a pas pris un menu complet et on s'est contenté d'un plat et d'un café par personne, pour quatre, c'était suffisamment cher comme ça. Pour le dessert, on prendra une bricole à la roulante. La durée du repas nous amène jusqu'à Pordich, une petite gare sur deux voies seulement, laquelle dessert une bourgade de 752 âmes paysannes desservies par quatre allers retours par jour dont notre express. Nous quittons la table pour rejoindre notre compartiment. Et là, j'ai la surprise de voir à ma place un p'tit monsieur en costume dans lequel visiblement il nage, et armé d'une petite mallette. Aureli me dit qu'elle lui avait signalé que cette place était déjà occupée, mais il a fait comme s'il n'avait rien entendu. Comme j'invite le type a prendre la place d'en face à côté du couloir (celle restée libre), l'énergumène me dit, avec un certain dédain, qu'il n'en fera rien, car, muni d'un titre de première classe (il nous le montre, avec son gros 1, comme on agite un drapeau), il est prioritaire sur des voyageurs de seconde classe. J'hésite, pas bien longtemps : d'un côté, il a raison : le surclassement autorisé à des titulaires d'un billet de seconde plein tarif, sans réservation suppose de laisser sa place au titulaire d'un billet de première (valable), même s'il n'a pas réservé... Je vais pour céder la place et me mettre côté couloir, mais je me ravise : je ne vais pas céder à ce nabot arrogant. Je susurre à mes compagnons de voyage : « Eg hab cys dek minuteve: eg pùze làtryns » et pars en direction du centre du train. J'y trouve  le chef de train à qui je montre mon billet et j'explique mon cas. Dans un premier temps, il me dit qu'effectivement le surclassement n'offre aucune garantie de place assise. Toutefois, il me suit afin de voir s'il peut arranger les choses. Le voilà devant notre compartiment. Curieusement, à sa vue, notre énergumène blêmit. Le chef de train lui demande son titre de transport. Effectivement, celui-ci en avait bien un, mais qui avait déjà servi la semaine dernière ! L'agent lui demande : « Nep or hab alis ? » Oui, le type en a bien un autre, valable pour le trajet d'aujourd'hui, de seconde classe (comme nous !), mais c'est un abonnement de ligne, non autorisé au surclassement. L'énergumène est donc d'une part tenu d'acquitter une indemnité de surclassement, et d'autre part de changer de voiture, eu égard à la gêne qu'il a occasionnée. Il essaie néanmoins de négocier pour rester jusqu'à Birem, mais c'est peine perdue : son comportement de tout-à-l'heure m'a rendu intraitable et je ne veux plus de sa présence dans mon compartiment. Après cet incident mineur et deux heures et demie après notre départ de Splan, notre train amorce un long virage vers la gauche pour aller s'immobiliser quai 2 à Birem. La pluie est de plus en plus intense.



*L'équivalent aneuvien de la CIWL.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 15:30

V Birem-Hocklènge

Le train va changer de sens, et les voitures qui se trouvaient en queue à Nakol vont se retrouver en tête au départ de Birem, jusqu'à l'arrivée à Hocklènge. Ce n'est plus la même locomotive qui nous tire vers le sud, soit, mais c'est encore le même mode de traction : la vapeur. Le train se sépare également en deux. Effectivement : la séparation se fait ici et non à Lòva pour gagner du temps : il y a un dépôt à Birem, il n'y en a pas à Lòva. Du coup, nos deux moitiés de train vont rouler l'une derrière l'autre entre les deux gares, la moitié de derrière va rouler avec sa propre locomotive jusqu'à Lanrúke où elle sera échangée contre une locomotive électrique. Quant à notre moitié, elle va rester avec la même loco jusqu'à Nevstad. La manœuvre prend donc sensiblement moins de temps qu'à Splan. Je lève les yeux en l'air : pas la moindre caténaire*!

À 12:48, le train quitte Birem en direction de Lòva, qui est à environ une demi-heure de là, et Stronzy, vingt minutes de Lòva. Laquelle est une intersection, Stronzy est une bifurcation. Les trains continuant vers l'est atteignent Værsant, puis Lanrúke., nous, on va dans l'autre sens. Il pleut toujours. Le terrain est plat, et les voies sont relativement droites. La loco roule sensiblement plus vite que celle qui nous avait mené jusqu'à Birem. environ quarante minutes plus tard, notre ligne est rejointe par une autre ligne à voie unique, couverte d'herbe, c'était une ligne qui avait servi de ligne stratégique pendent la Guerre civile, et depuis a fermé. On parle de la réouvrir*, mais quand ? Nos voies refont connaissance avec la caténaire à Nevstad-Kentalla. Gare assez importante, puisque, en plus des deux lignes déjà citées, on pourra citer la ligne de Zhylàn, continuant vers l'Alfazye, la (grosse) ligne d'Hocklènge, bien sûr, ainsi qu'une petite transversale privée, qui la relie à Sense. Changement de traction à Nevstad Kentalla : on retrouve la fée électricité. Contrairement à celle de la ligne de Splan, celle-ci n'est pas de première jeunesse, comme l'électrification de la ligne : celle-ci est encore à l'ancienne fréquence, me dit Aureli, qui a l'air d'en connaître un rayon sur la question.

Cependant, notre train n'a pas fini de s'arrêter : il reste encore deux gares à desservir avant notre point d'arrivée. Avellyn, à la limite sud du Lovland méridiolal, et Strælgarde, au nord du Pelliant. En attendant, notre train fonce autant qu'il peut. Vitesse probable : 130~135 km/h. Le paysage est tout plat et le ciel est toujours aussi gris et humide. Le teain fait un court arrêt à Avellyn, "poste avancé" de la banlieue d'Hocklenge, la gare suivante (où il ne s'arrêtera pas) est déjà en Pelljant. La ligne a pris une voie de plus, mais là, le train plafonne à 120. Un train de grande banlieue est peut-être devant lui ? Non : il ralentit pour atteindre Strælgarde, son avant-dernier point d'arrêt, le dernier étant l'arrivée. On retrouve la densité de construction qu'on avait quittée en laissant le Sanflod derrière nous. D'étranges rames basses comme des trains-jouets roulent parallèlement à notre voie : ce sont les rames de l'HKTO (HocKlèngen TraṅsfertOrganesem), alimentées par troisième rail (latéral), un peu comme dans l'ouest de Paris, à Londres et à Berlin. Elles sont marron, un peu comme notre train, mais d'un marron un peu plus clair. Je dirais plutôt : Havane. On dépasse Abrite, puis Abroeve, puis long freinage crissant. Sur la paroi de la tranchée : Hocklènge Lixeψestrevelle 800m. Le train s'immobilise à 15:00 à son quai d'arrivée. Presque huit heures pour faire 780 km. Certes, ce n'est pas d'une grande rapidité, mais eu égard aux longs arrêts pour manœuvres et à l'allure du trajet central (Splan-Birem), ça reste honorable. Toutefois, est-ce suffisant si par hasard les prix de billets d'avion se démocratisent, ou si le réseau routier s'améliore ?


*Pour cause : la caténaire n'atteindra Birem, et seulement depuis Malbœrg, qu'en 1967. Il faudra attendre début des années '80 pour que soit rouverte au service voyageurs, et électrifiée, la liaison directe Birem-Nevstad via Pwotj.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 18:59

Anoev a écrit:
*Pour cause : la caténaire n'atteindra Birem, et seulement depuis Malbœrg, qu'en 1967. Il faudra attendre début 1984 pour que soit réouverte au service voyageurs, et électrifiée, la liaison directe Birem-Nevstad via Pwotj.

Et pourquoi pas des locos Diesel entre l'ère de la vapeur et celle des trains électriques?
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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyVen 12 Aoû 2016 - 21:11

Troubadour a écrit:
Et pourquoi pas des locos Diesel entre l'ère de la vapeur et celle des trains électriques?
Oui, c'était prévu, même que l'ANB avait acheté les premières NOHAB (Nyqvist Och Holm AktiBolag) à la Suède, mais les premières ne vont arriver (par cargo) qu'en fin 1963, et encore pas partout. Toutes les lignes non-électrifiées n'ont pas été "arrosées au diésel" en un ou deux ans seulement. À l'époque, Kærtham (le fabricant de moteurs thermiques aneuvien) n'avait pas encore dans sa poche un moteur suffisamment performant et pas trop lourd pour une locomotive. Restait donc l'importation. Il y avait bien les locos EMD US, mais la masse à l'essieu trop importante les rendaient inaptes au réseau aneuvien (sauf deux lignes du Sùd, qui furent construites avec un gabarit "à l'américaine" et des voies très fortement armées). L'Aneuf se tourna alors vers l'Europe, et là, y avait l'embarras du choix, mis à part Nohab (mais dans les Nohab, y avait les moteurs GM), y avait Krauss-Maffei (Allemagne Fédérale), LEW (DDR), mais aussi d'autres fournisseurs potentiels, comme des entreprises soviétiques et britanniques. Durant cette période d'investigations, les ingénieurs tractionnaires aneuviens hésitaient quant au mode de transmission (diésel-hydraulique ou diésel-électrique) et partant de là, comment alimenter un train en électricité si besoin est (train de voyageurs).

Donc, les premières locos suédoises arrivent en Aneuf en décembre 1963*, soit environ six mois après l'histoire de notre trajet. Pendant que les locomotives de notre express crachaient leurs fumées, les locos diésel de ligne étaient rarissimes. Mais par la suite, l'Aneuf a su rattraper son retard et a même pu ne plus être complètement tributaire de l'étranger.

Aujourd'hui, on en est aux locos bimode, mais ça, c'est une autre saga.




*En somme, c'était pas bien pire qu'en France la même année, où régnaient en maîtresses les 141P, 141R sur des lignes comme celles de Nevers ou bien Paris-Belfort ou alors Amiens-Calais. Les premiers diésels de ligne, dignes de ce nom, y en avait 20, et ils étaient concentrés sur l'étoile de la Rochelle : c'étaient les CC 65000 (060 DB jusqu'en 1962). Les premières grandes séries de locos de ligne (je ne parle pas des petites BB 63000 plafonnant à 85 km/h et nées dans les années '50), c'est les bleues (elles aussi) d'Arzens, à savoir les BB67000 et A1A A1A 68000° (toutes séries confondues), qui vont chasser les Pacific, Mountain, Mikado, Ten-Wheels, mais surtout à partir de '64, pas vraiment avant. Le Mistral (train de prestige français) a fait fumer des 141 R jusqu'en 1965. Ce qui a marqué la grande époque du diésel français, c'est pas vraiment le début des années '60 (les locos plafonnaient à 130, alors que les dernières Pacific frôlaient le 140 et les locos électriques atteignaient le 160), mais surtout la fin de celles-ci et le début des années '70, notamment avec les CC 72000, dont les numéros supérieurs à 20 atteignaient les 160 km/h. Seulement, en 1973...
°Y eu bien aussi les BB 66000 (040DG pour les antiquaires), mais les premières plafonnaient à 105 : pas mieux qu'une 141P. Surtout aptes au fret léger et aux dessertes locales.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptySam 13 Aoû 2016 - 23:25

Vingt-deux décembre mil-neuf-cent-soixante-quatre : date de la dernière traction d'un rapide aneuvien par une locomotive à vapeur. Normalement, pour cette date, les équipes techniques avaient prévu de faire les choses en grand et de tirer ce dernier train par une 232 BH, une locomotive à turbine parmi les quatre dont disposait le dépôt de Sanpaz. Cette loco, en plus d'avoir une traction assurée par des moteurs rotatifs animés par des turbines (celles-ci mises en mouvement par de la vapeur, comme pour les autres locos), avaient un poste de pilotage particulièrement confortable. Seulement, il avait peine à faire oublier les caprices de ladite loco. Et ce jour qui devait être LE jour, ne fut pas le sien ! La loco, qui avait été essayée la journée sans problème, ne voulut plus rien savoir dès lors que le convoi y fut accroché ! Il était 16:50 le train devait partir de Paan à 17:35 pour arriver en grande pompe à Hocklènge-Kneslastvenege à 22:12*. Plus le temps d'amener une autre machine identique depuis Sanpaz. Le grand soir partait mal. Quelle loco prendre à la place ? Y avait neuf voitures à tirer : trois A8, quatre B9, une WR et un fourgon. On avait des 142, assez puissantes pour tirer toutes seules un tel convoi, mais vraiment pas assez rapides, on avait aussi deux 231 M, mais il fallait une double traction, car ces locos rapides (140 à l'heure, voire 150 les bon jours) tiraient ordinairement des trains de sept voitures. Avec deux voitures de plus, elles tombaient à un lamentable 110, bref : un horaire d'express, sans compter les côtes, où les équipes avaient une peur bleue de planter un chou. Seulement, on n'avait qu'une équipe de disponible, celle de la M112. Le mécanicien de la M135 était en vacances en Æstmor, le chauffeur aurait été disponible, s'il n'était pas en repos hebdomadaire. On lui promit une prime grosse comme ça s'il se rendait à la gare de Paan avec ses agrès, pour la traction d'un train extraordinaire. Il ne se le fit pas dire deux fois. Il ne restait qu'à trouver un mécanicien occasionnel pour faire équipe avec lui. On expliqua le problème à l'inspecteur divisionnaire pour la région de Paan. Sa réponse fut brève : « Je connais ce type de loco, je l'ai signée, j'en suis ! ». Ainsi, le chauffeur Zhust Kùlchap° allait faire équipe avec une grosse légume, sentiment de crainte mêlé de fierté ; c'était la première fois. Les deux 231M furent attelées au convoi, et celui-ci partit avec dix minutes de retard. Ce train rapide ne doit s'arrêter qu'une seule fois : à Sanpaz. Un moment, on pensa profiter de cet arrêt commercial pour changer de traction et refaire une tentative avec une 232 BH disponible à Sanpaz, mais on n'était pas en avance, pas question de laisser deux locos sûres pour une loco au comportement, disons, lunatique. Le train arriva donc à 19:24, presque à l'heure ! Le retard avait été rattrapé en partie. Il s'agissait de rattraper le reste. Les deux machines, conduites en synchronisme quasi parfait, la première par l'équipe titulaire au complet, et la deuxième, conduite par un cadre et un chauffeur qu'on avait tiré de ses occupations personnelles, donnaient le maximum. Heureusement, tous les signaux étaient au vert et il n'y avait guère de relief exagéré à craindre : on remontait le cours de la Skovaan et les rampes étaient relativement raisonnables. Le convoi avait dépassé Rænge et Asknerat dans un tonnerre du diable. Heureusement : la traversée de ces gares se faisait "en alignement" : pas la moindre bifurcation à prendre en voie déviée (V≤30 km/h), un tel changement de direction pris à 135 et c'était la catastrophe assurée ! À l'approche de Nazhe, les deux locomotives commencèrent à ralentir : on approchait la grande banlieue. Le convoi baissa sa vitesse en un sage 110, puis, 90, puis 50 et termina sa course à l'appui du heurtoir de la voie 1. Le dernier rapide à vapeur était arrivé. Les amateurs qui attendaient là furent surpris de voir deux locomotives. Les amateurs de turbine furent un peu déçus, mais bon, les tables aux cocktails et aux amuse-gueules était dressée et attendaient les voyageurs et les équipages de ce train un peu particulier. Demain, ce serait un jour comme les autres, et le Skopatt (nom formé de Skovaan et Elpatt, deux cours d'eau au delta commun) partirait avec une machine diésel toute neuve. Les amateurs de panaches avaient encore pour deux~trois ans de répit.





*Eh ouais ! le 22/12 à 22:12, ça aussi, c'était dans l'programme ! Pas question par conséquent de reporter la date !
°Le nom n'a pas été choisi par hasard !

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyLun 15 Aoû 2016 - 23:35

Bientôt, en 1970, premier train électrique au départ de Nælvyn en direction de Nakol-Æst.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyJeu 18 Aoû 2016 - 9:55

I Træz-Nælvyn

Il est quelque chose comme six-heures du matin en ce mois de Juillet. La nuit (hiver austral) est glacée et commence à ressembler timidement en une petite aube bleutée. Les traverses sont blanches de givre. Le train est déjà à quai, avec sa locomotive : une T510, comprenez par là une A1A A1A1 à moteur principal thermique et quatre moteurs de traction électriques, importée à la société Nohab depuis la Suède. La rame est impeccable : les voitures et la locomotives sont vert clair² et brun foncé. Un habillage qui a repris les fastes d'avant guerre et trancha avec le brun foncé uniforme qui est encore le lot de plein d'express ! Même certains omnibus sont mieux lotis. La gare de Træz est à la périphérie de la ville est n'est pas vraiment ce qu'on attend de la gare unique de la deuxième cité (en population) d'une province. Juste quatre voies à quai3, quelques voies de service, ou bien menant au dépôt (annexe, plutôt pour le remisage ou le petit entretien) ou à une gare aux messageries et puis c'est tout. On attend deux trains : un express nocturne venant de l'autre côté du pays et un omnibus venant de Paan (Alfazie). Une fois les correspondances assurées, notre train pourra partir. Un petit autorail hors d'âge vient du sud : c'est le train de Paan. Puis, c'est au tour de l'express nocturne de se mettre sur le quai face à celui de notre train. La locomotive semble identique ; en réalité, c'est une CC, la T 610. Pas plus puissante (le moteur diésel est le même) mais toute la masse de la loco est adhérente, ce qui peut s'avérer utile entre Malze et Træz.

Le signal du départ est donné, on ferme les portes, et la T510 jette un grand jet de fumée noir dans le ciel.

Le train ne roule pas à des vitesses fulgurantes, eu égard aux nombreux travaux préparatoires à l'électrification de cette section de la ligne, notamment au niveau des ponts et des tunnels.

Le 6664 s'arrête pour la première fois à Tadhjúm le ciel blanchit progressivement. Si Tadhjúm est une cité de villégiature vivante l'été (Novembre à Février), en juillet, les moniteurs de planche à voile ont troqué leur combinaison marine contre une, montagnarde, plus adaptée. Le train redémarre pour Krabsky. La ligne quitte le littoral pour s'enfoncer vers le nord-Est. Dans la région, on commence à trouver des plantations d'agrumes (Oranges, citrons, pomelos, pamplemousses, mais aussi des pastèques).


Krabsky : l'emprise des voies est largement aussi grande qu'à Træz4, sinon plus. Effectivement, en plus de la ligne du littoral (assez mal nommée à Krabsky), il y a deux autres lignes, plus montagnardes celles-là :
Celle traversant la province de part en part et rejoignant Malze en passant par Erlœ, d'où part une ligne privée : l'Elpatt-Beaṅ
Celle de Tyna, via Bodhèm. Cette ligne, on l'appelle dùlen iklímdune, eu égard à pas mal de lunes de miel ou de séjours équivalents qui se déroulent à Bodhèm et dans les environs, dans un paysage enchanteur qui prête aux rêveries sentimentales. Un dicton estmorien dit «la aṁb fyplene Krabskyv, la aṁb klime Bodhèmev, La nùpen Tynav, la aṁb oψáċe Saṅpazev, la  aṁb  raqùs Hocklèngev ea la usnùpen Sfaaraiesev»5.

Notre train laisse la ligne des amoureux sur sa droite et file en direction de Nalpèrga, où il retrouvera le littoral quelques kilomètres avant. Ça roule un peu plus vite, il semble que la mise au gabarit électrification soit terminée. D'ailleurs, des poteaux commencent à pousser. Il fait de plus en plus jour, mais il fait toujours aussi froid. Le problème, c'est que le chauffage du train laisse quelque peu à désirer. S'il fait 12° dans les compartiments, c'est bien un maximum. Alors les voyageurs se ruent sur l'æstam-xeliys pour y ingurgiter des cafés, des thés ou des chocolats chauds, avec des croissants ou autres.


Le train fait un court arrêt à Nalpèrga6. C'est son dernier avant la capitale provinciale. Déjà, les constructions sont moins espacées. On commence  même à voir quelques immeubles. Sur la ligne, même si les caténaires ne sont pas encore montées, les haubans, eux, le sont. La ville de Nælvyn ressemble à une ville méditerranéenne, avec ses maisons toutes blanches à toits plats. Notre ligne rejoint celle qui vient de Nakol, elle, bien équipée de sa filerie. C'est ici, dans la gare de Nælvyn (en cul-de-sac) que notre train va changer, non seulement de locomotive, mais aussi de mode de traction.








1 Le bogie A1A est un peu plus économique (2 moteurs au lieu de 3), en contrepartie, la locomotive est moins adhérente. Pour schématiser, une A1A A1A de 100 t n'a, pour masse adhérente, qu'environ 80t. Pour une CC d'une même masse, c'est les 100 tonnes qui sont adhérentes : ça patine déjà beaucoup moins en côte. Voilà pourquoi l'ANB a disposé les T510 sur les lignes relativement plates.
2 C'est pas le même vert que celui de la compagnie du Nob.
3 Le bâtiment d'accueil des voyageurs est face à la ville. Un tram dessert le centre-ville, des bus desservent d'autres quartiers. De l'autre côté du bâtiment, la voie 2A, celle qui mène à Nælvyn (quai A), de même que la 2B (prendre le souterrain pour le quai B). Ledit quai B dessert aussi la voie 1B, celle des trains pour Paan  et enfin la voie 1 qui dessert Erlob (et plus loin), accessible par le quai C. Par un jeu d'appareils de voies en entrée et en sortie, ces dessertes peuvent être modifiées en cas de problème.
4 La gare de Krabsky a également 4 voies à quai. Le bâtiment-voyageurs est toujours côté pair, mais les voies sont distribuées un peu différemment : les deux premières voies 2 & 1 servent pour l'axe côtier Nælvyn-Træz. La voie 4 (desservie par le quai B) est le point terminal de la ligne des Amoureux, la voie 3 est le point terminal des trains venant de Malze.
5 On se rencontre à Krabsky, on s'aime à Bodhèm, on se marie à Tyna, on se dispute à Sanpaz, on se sépare à Hocklènge et on divorce à Sfaaraies. Bon, ce n'est qu'un dicton. Les Alfaziens, Santois et Malyrois l'apprécieront avec une certaine distance.
6 Nalpèrga n'est qu'une petite station, mais qui dispose de trois voies encadrant deux quais (l'impair et le pair). Le bâtiment-voyageurs est disposé perpendiculairement au dessus des voies, ce qui est bien pratique. Les voies extrêmes sont réservées aux trains faisant au moins le trajet Nælvyn-Krabsky. La voie centrale, sert, en principe, de voie terminale pour des trains venant de Nælvyn. Un voyageur venant de Lùga (petite gare après Nalperga en allant vers Nælvyn) peut donc changer de train à Nalpèrga et continuer son trajet vers Krabsky ou au delà.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyJeu 18 Aoû 2016 - 21:57

II Nælvyn-Nakol

La première gare de Nælvyn avait été construite comme une gare de passage, mais il a fallu tout refaire pour une simple question d'écartement des rails. Alors, la Compagnie de l'Æst recommença tout et en finit avec la gare actuelle, qui date de la fin du siècle dernier*. C'est une gare terminale, avec huit voies à quai, avec, comme satellites, une gare aux messageries, une halle de remisage de convois de voyageurs et d'automotrices, ainsi qu'un dépôt principal. Trois lignes en partent :
celle en direction du sud-ouest (Krabsky, Træz, puis l'Alfazie)
celle en direction du sud-est (Tyna, Erláṅg)
celle en, direction de l'est (Akæl, Alkne, Nakol). C'est celle qui sera évoquée dans ce chapitre. La partie jusqu'à la limite provinciale avec le Roenyls, c'est un peu la Riviera aneuvienne, la côte californienne, le Queensland australien ou le Natal sud-africain. Tout-ça en plus petit, car on ne dépasse pas les 150 km de long. C'est aussi un peu comme la côte d'Ethel (Mnar), mais avec en plus quelque chose d'essentiel, d'indispensable pour les Aneuviens, même riches : le train.

Le convoi est décroché, côté salle des pas perdus, de sa locomotive diésel, alors que s'apprête à le rejoindre, la locomotive électrique, mais elle n'arrive pas seule, puisque elle pousse une voiture marron avec un filet vert juste en dessous des baies, et sur le flanc, on peut lire :

Direktyn glysene ea elektrige kengárene


Autrement dit : direction de la voie et des équipements électriques. Tout un programme. Cette voiture est censée enregistrer les données concernant la consommation électrique (en kWh), afin de détecter, si lieu est, quelques anomalies. Des essais avaient été entrepris il y a deux trois jours, mais là, c'est avec du tout venant, des voyageurs à l'intérieur, et une vitesse commerciale normale. La loco est une BB 442, une des premières séries de ce qu'on va appeler plus tard, la grande famille des "locos plurielles", ayant toutes un air de famille, un peu comme en France, nous avons eu les "Nez cassés", dues au célèbre styliste Paul Arzens (celui qui avait rendu les trains beaux). Le convoi formé (la loco, la voiture ET, un fourgon, 3 B10, 3 A9, une ÆX, 4 B10, un autre fourgon et basta) est donc prêt au départ à 9:50, le soleil rend les rails brillants et les caténaires, frottées par le panto de la loco, bougent un peu : le train se met en mouvement. Il vire à fond à gauche, laissant sur sa droite, les voies de la ligne de Træz, longe la baie de Nælvyn qui s'avère être l'estuaire de la Tyna (fleuve), prend un magnifique pont-cage à deux voies qui enjambe cette même Tyna (on aperçoit la route en contrebas) et après la station suivante, notre train laisse sur sa droite, la ligne de Tyna (la ville, cette fois). On continue à longer la baie, où on voit la capitale provinciale en face, cette fois-ci, mais le passage entre la mer proprement dite et la baie est assez étroit. Deux bateaux ne s'y croisent pas. Ensuite, le train quitte la baie, et, quelque minutes après, trouve la mer à sa gauche. Il y a un bon nombre de petites gares desservant des calanques saisissantes de beauté... mais qui auraient pu rester encore plus belles, si les promoteurs ne s'étaient pas jetés dessus comme des fauves. Quelques criques sont même réservées aux nudistes, le problème, c'est que des rochers voisins, pas toujours si éloignés que ça d'ailleurs, y en a qui se rincent l'œil avec des jumelles et/ou des téléobjectifs puissants. Mais en cette saison, malgré le beau temps, il n'y a pas grand chose à voir. La ligne est sinueuse, et le temps de gagné par rapport à la traction précédente n'est pas très significatif, alors on admire le paysage, entre deux tunnels. Le train continue sa route puis ralentit : Akæl : 3 min d'arrêt en hiver, 12 min en été ! La gare est pimpante, toute blanche, avec ses 4 voies à quai (comme bien d'autres : cf. chapitre précédent). Les omnibus depuis Nælvyn (bondés en été ; naguère, on trouvait même des voyageurs sur les toits, mais main'nant, la police ferroviaire veille et les recommandations se multiplient : les locomotives apprécient fort le 15 kV 50 hz. C'est pas vraiment certain que l'anatomie des voyageurs imprudents le supporte). Peu après, le train repart, laissant sur sa droite une ligne nord-sud, très montagneuse, rejoignant Malze, le Sud du Roenyls et l'Alfazie. Deux gares estmoriennes, puis on rejoint le Nobenkost roenylsien.


Là, le paysage change complètement, comme si les découpages administratifs avaient suivi (pour une fois) les découpages géographiques. Les constructions se font plus rares, il y aussi moins de végétation, même sur le littoral. Nous somme dans la région roenylsienne des Foskarse, arrosée (du moins quand la pluviosité le permet) par la Foska, une rivière souvent à sec en été, mais qui, certains hivers, s'était transformée en vrai torrent, endommageant même la ligne qui la longeait (Alkne-Oneka, au nord de Foskne). Le train s'arrête à Alkne, pour la correspondance avec cette fameuse ligne. On est sur la rive gauche de l'estuaire (ou de la ria, plutôt) de la Foska. Seul témoin du modernisme : les caténaires. Sinon, le temps semble s'être arrêté il y a une vingtaine d'années. La gare a toujours ses anciennes pancartes, de l'herbe pousse sur les quais (deux, avec trois voies), le ballast est rouge, comme la roche alentours. Le train redémarre, on voit un peu Alkne, là aussi, une ville figée dans le passé. Pas miséreuse, certes, mais certainement pas opulente. La bifurcation avec la ligne de la Foska est située juste après la halte suivante : Wygne. le train passe par dessus la Foska, qui coule pas trop mal en ce mois de juillet, abandonne la ria, traverse un paysage presque désertique, végétation rare, maisons (dont gares) tout aussi rares. Mais la ligne est un peu moins sinueuse qu'en Æstmor et l'équipe du train en profite : le 160 km/h, impossible jusqu'alors, est atteint. Et ce, jusqu'aux abords du Sanflod : la banlieue de Nakol, capitale du Roenyls. Le train franchit la gare limite de Xythne en pleine vitesse, mais ça ne dure pas : le trafic de banlieue, même à l'ouest de Nakol oblige notre train à se tenir à un prudent 120. Il y a encore des autorails qui assurent le trafic suburbain de ce côté-ci de Nakol, des autorails qui commencent à être fatigués. Mais ça ne va pas durer : de toutes nouvelles rames sont commandées, qui vont donner l'éclat du neuf à cette partie de la banlieue nakolaise. Mais qu'est-ce que... Le train traverse à quarante kilomètres/heure la gare de Nakol-Æst et continue sur sa lancée ! On est sur un viaduc enjambant la circulation urbaine de Nakol, avec le globe de la Place Gabriel (Gavrilplas). Puis le train attaque un virage serré à gauche et vient se positionner quai 3 à Nakol-SBK.













*L'objet du récit est un trajet qui se déroule au XXe siècle.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyDim 21 Aoû 2016 - 0:35

I Prologue

Cette histoire est un peu particulière, c'est celle de Georges Lampraud, parti de Tours (France) à la recherche de l'Aneuf, et qui, à la suite d'un premier voyage, n'avait rien trouvé, concluant que l'Aneuf n'était qu'une vue de l'esprit*! Puis, entre temps, on lui parla d'une porte, située au sixième étage de l'aérogare de Francfort sur le Main, donnant accès à un monde à peu près identique au sien (et au nôtre), à l'exception près de l'existence de l'Aneuf et le l'archipel de Lakùr. Il tenta de revenir chez lui, mais ne réussit pas à y parvenir, "son" appartement était occupé par des inconnus. L'aventure commençait mal. Heureusement, sa carte bancaire n'était pas en dysfonctionnement. Il prit donc le premier tégévé depuis Tours sans aucun bagage, Direction l'aéroport Charles-De-Gaule, heureusement, il avait sur lui son passeport qui ne le quittait jamais. Puis, un billet d'avion en économique, direction Papeete, histoire de commencer une nouvelle vie. Et arrivé à l'aéroport de la capitale franco-polynésienne, il eu un choc en voyant le tableau des vols :

15:35 Vol AN, Vers/To : LAKÙR,  Arrivée/Arrival 21:55.

AN : il ne connaissait pas cet indicatif de navigateur. Il était 14:20. S'il ne se dépéchait pas, il allait rater le vol et son billet s'arrêtait à Papeete. Il demanda à un membre du personnel de l'aéroport ce que c'était que ce vol inscrit au tableau ; et on lui, répondit, le plus naturellement du monde qu'il s'agissait du vol Anoflog trihebdomadaire vers Lakùr. Il n'en revenait pas lui même. Malgré la distance qu'il avait parcourue depuis Francfort, la porte avait fonctionné ! Il demanda le comptoir d'Anoflog, en espérant que ce ne fût pas trop tard. « Quatrième allée gauche » se vit-il répondre, avec un accent polynésien assez prononcé. À 14:23, il trouva ce fameux guichet et y présenta son passeport. L'hôtesse lui demanda, en français, avec un accent de l'archipel de Lakùr assez prononcé, ce qu'il désirait. « Un Aller pour Lakùr » sans savoir du tout où ça se situait.
— Vous savez qu'à Lakùr, le service de l'Immigration va vous demander un billet de retour.
— Et si je passe par un autre endroit ?
— C'est vous qui voyez. Voici votre billet pour Lakùr. Avez-vous des bagages ?
— Non » dit-il à l'hôtesse, quelque peu estomaquée.

Georges embarqua à bord d'un Yak 40 de l'époque soviétique, pas bien jeune, mais dont un entretien poussé à l'extrême lui avait permis de garder l'état du neuf. Le survol de l'océan Pacifique semblait durer une éternité, mais d'une morne éternité : les réacteurs de l'avion antique tournaient comme si l'avion sortait tout droit des ateliers de montage ! L'avion descendit, puis se posa à ce qui ressemblait plus à un aérodrome qu'un aéroport. Et pourtant, l'aérogare était bien là. À peine plus grande que le bâtiment-voyageurs d'une gare de sous-préfecture (en exagérant un peu). Il reposa son passeport à l'examen du policier des frontières, lequel lui demanda
  • s'il avait un ou des points de chutes en Aneuf, du moins, à Lakùr
  • s'il avait un billet de retour
  • combien de temps il comptait rester dans le pays (maximum trois mois, vu qu'il n'avait pas de visa).


— Oh, pas plus de trois semaines ! vous savez, je ne suis ni pensionné ni millionnaire.
— C'est bien dommage que vous n'ayez pas prévu de date précise de retour. Vous savez, c'est pas vouloir être tatillons, mais l'immigration en Aneuf est très stricte et...
Et Georges raconta alors son odyssée de A à Z, sa découverte de l'Aneuf, sa première tentative ratée, son passage à Francfort (et là, le visage du policier se décrispa), son retour raté vers ce qui croyait être "chez lui", sa décision de partir n'importe-où (Papeete, par exemple) et sa reprise de contact avec l'Aneuf dans l'aéroport polynésien... « et croyez bien que si je reprends un billet pour chez moi, ce sera via Francfort, pour repasser par le sixième étage, en espérant qu'on n'y aura pas verrouillé la porte. Mais je ne voudrais pas le prendre immédiatement. Main'nant que je suis chez vous, j'aimerais bien y trainer un peu et d'avoir mon billet de retour dès que possible ». Le policier comprit la situation. Georges passa ensuite à la Douane, comme il n'avait aucun bagage (il n'avait même pas réussi à en prendre "chez lui"), il passa sans mal et alla ensuite à l'office de tourisme. Vu son heure d'arrivée et comme il n'avait aucune réservation, ça s'avéra un peu difficile, mais on lui proposa une auberge, loin d'être luxueuse, mais correcte et propre.
— Où ça donc ?
— À Lakib ; descendez à la station Hosbar, l'auberge est face à l'hôpital..
— Loin ?
— Une trentaine de kilomètre. Dépêchez vous, le dernier train part dans dix minutes.
— Où est la gare ?
— Juste derrière vous.

Effectivement, la gare était juste là : un quai, deux voies. La disposition était la plus étonnante c'est que la première voie était encastrée dans le quai, un peu comme une voie de tram, alors que la deuxième était tout ce qu'il y a de plus classique pour une voie de train : vignole et ballast. Le train arriva, lançant de grands coups de klaxon, pour faire dégager les voyageurs de la partie de quai où filait la voie (marquée par des zébrures), puis s'arrêta. Georges monta dedans : l'autorail n'était pas vraiment plus jeune que l'avion, mais on pouvait noter, là aussi, un grand soin à l'entretien. Rame non climatisée mais sièges bien rembourrés, grande bande fluorescente au milieu du plafond, formica beige au niveau des parois : ça fleurait bon la fin des années 70. Il vit le plan à côté de la porte : c'était la deuxième station.


Il descendit du train comme il était monté. La voie était unique et en plein milieu de la chaussée ! L'hôpital était de son côté. Quand le train fut parti, il vit l'auberge. C'était pas vraiment folichon ! Il n'y resterait qu'une seule nuit, ensuite, il filerait au centre-ville pour si des fois...

L'accueil, sans être chaleureux, était malgré tout commercial. Il ne restait plus que la 12, au premier : il n'avait pas le choix : une chambre avec juste un lavabo et les latrines dans le couloir, pas de télévision. Le prix : 22V. Heureusement qu'il avait eu la présence d'esprit de tirer du liquide au distributeur de l'aéroport : la machine à carte bancaire avait (par hasard) des problèmes de liaison. Il toucha le lit, ouf ! celui-ci était de bon aloi. Il ferma à fond les rideaux. Impossible de les laisser tels quels : de la chambre, on voyait clignoter l'enseigne de l'établissement : Wa__orf-A_tori_° (sans blague !).










*Bon, il avait un peu raison, mais on va pas l'dire trop fort !
°Waldorf-Astoria, mais l'enseigne avait quelques problèmes.

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyDim 21 Aoû 2016 - 11:15

Ça ressemble un peu à l'arrivée de Budaï dans la ville géante, dans le roman Épépé de Ferenc Karinthy, qui m'a servi d'inspiration pour Dibadi.

Moins les problèmes linguistiques (la langue de la ville géante est rigoureusement incompréhensible, même pour un linguiste professionnel), et George Lampraud a la possibilité de repartir, contrairement à Budaï...

Un peu hors sujet : Épépé m'a fait comprendre la différence entre la diégèse et la littérature.

La diégèse, c'est quand on conçoit un monde qui fonctionne, bien qu'il soit différent du nôtre. La littérature, c'est quand ça ne fonctionne pas ! Dans la ville géante, les wagons de métro sont archibondés, il faut attendre des heures pour passer chez le dentiste, les employés d'hôtel, fonctionnaires, etc, sont incompétents et ne comprennent rien, les policiers sont corrompus...

Dibadi, par exemple, a été imaginée par ses fondateurs comme une ville agréable à vivre, bien organisée, avec des infrastructures conçues pour quatre millions d'habitants. Manque de bol, il y en a neuf millions, résultat d'une politique d'immigration digne de celles que nous connaissons dans le monde réel, et rien ne fonctionne comme ça devrait...
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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyDim 21 Aoû 2016 - 16:03

oh mais j'adore cette histoire Very Happy

Notamment le passage à Francfort... je pensais que ton voyageur viendrait de "Tours"-bis, pas de celle de ce monde ^^


A son retour, ça lui dirait d'atterrir à Superbia ?

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyDim 21 Aoû 2016 - 22:54

bedal a écrit:
À son retour, ça lui dirait d'atterrir  à Superbia ?
Ça dépend ? Si c'est la même porte...

II Départ vers la grande île

Georges se réveilla assez tôt le lendemain matin, prit un café (buvable, avec de louables efforts) au bar de l'auberge (ou du palace, si on a le sens de l'humour), et sortit. Prochain train vers Lakib-centre : une heure et demi d'attente. Il prit donc le premier bus qui l'amena au centre-ville. Là, il repéra le bureau de tourisme, et y alla pour demander quelques renseignements, tout d'abord sur la ville et ses commerces (il pensait bien quand même acheter le minimum pour voyager : un sac à dos, une trousse de toilette garnie, quelques affaires de rechange et un appareil photo), et ensuite, sur les différents moyens de rejoindre les provinces "continentales". Là, il avait le choix : la mer (depuis le port, situé pas bien loin du centre-ville) ou les airs, depuis l'aéroport qu'il connaissait déjà. Le moins cher serait de prendre un billet de bateau et de voyager en salle. Vraiment économique, mais le confort n'était guère au rendez-vous, surtout pour se taper une traversée d'une nuit et une demi-journée. La location d'un lit en cabine faisait grimper les tarifs, si bien qu'un quadruple en cale rejoignait à peu près un fauteuil économique en avion ! Alors en single ou en double (y avait l'espoir de s'y trouver seul, la période étant creuse) même en pont moyen faisait monter les prix en flèche. Il composa donc son voyage avec le préposé de l'agence afin de ne pas avoir de mauvaise surprise : Il devrait donc être à 16:20 à l'aérogare de Lakùr, prendrait un avion pour Sfaaraies-Sbrone où il arriverait à 17:25, largement le temps de trouver de quoi coucher sur place, et même de commander son billet pour le retour. Il traina un peu en ville, visita les ports et déjeuna. Il était dans les 12:30.

Il y avait une grande cité commerciale à Chyrino, un bourg situé dans la banlieue. Il y effectua ses achats : il y avait tout ce dont il avait besoin. Il commença naturellement par le sac, et y enfourna donc ses achats suivants. Il était déjà 15:00 quand il entra dans la boutique des appareils photo. Son idée était d'acheter un bon appareil, prêt à l'emploi, pas trop encombrant (ni réflex ni bridge) et avec un capteur de taille correcte et un objectif pas trop truffé d'aberrations. Il opta pour un hybride de marque Haxvag (y connaissait pas la marque, mais on lui garantit que c'en était une vraie, et non une simple étiquette commerciale collée à la va-vite sur des rossignols à la revente laborieuse). Là dessus, il demanda le chemin de l'aéroport. «Àr buse numaren dek-ok; rixtyn floghavren». Y avait un arrêt devant la boutique, mais ce n'était pas la bonne direction. Il chercha un peu et le trouva à temps : le bus arrivait.

Chyrino n'était vraiment pas loin de l'aéroport. Il retrouva, son billet à la main, les bureaux d'enregistrement, avec un petit peu de retard, mais sans gravité. Son vol allait vers Sbrone (aérogare des vols intérieurs* aneuviens au Sarimat) puis continuait vers Sordalkÿ. Il posa son sac tout neuf sur le tapis et alla à la porte 2 (il n'y avait, en tout et pour tout, que deux portes)°. Laquelle s'ouvrit et il put accéder à l'avion. C'était un Airbus A319, là aussi, bien entretenu. L'habitacle était déjà bien rempli, mais il trouva malgré tout une place à sa convenance, près d'un hublot. L'annonce de départ fut formulée en quatre langues : aneuvien, dans une langue indéfinissable (en fait : le thub), en volapük et en anglais.


L'avion démarra, prit de la vitesse, puis décolla.


*Ne dites jamais "domestiques" (domen), cet anglicisme n'est guère prisé en Aneuf. Un vol domestique, c'est le fait de faire voler un petit avion télécommandé dans son jardin.
°Petite description de l'aérogare de Lakùr :
C'est un bâtiment plutôt sommaire, avec une grande porte d'entrée en façade et deux portes d'embarquement côté pistes. La porte 1 est dédiée aux vols internationaux (Honolulu, Papeete, Suva, Tarawa, Lima...), son accès se fait par les contrôles de douane et de police, ainsi qu'une (très) petite boutique d'articles détaxés. La porte 2 est celle des vols intérieurs, son accès est direct, soumis toutefois à un passage à un portique de sécurité. Sur le côté, il y a, pour les voyageurs arrivant à Lakùr, le tapis tournant des bagages, une maison de la presse-boutique (non détaxée, celle-ci) et un dem-klem (cafétéria).

Juste à la sortie de l'aérogare se trouve la halte ferroviaire. On traverse les voies (peu de trains et un voyant d'attention à un train à l'approche ; toutefois un passage souterrain à rampe est prévu) pour se rendre au parking et à l'arrêt du bus, lequel a deux fonctions : suburbain et interurbain.


Côté piste :

Il n'y en a qu'une. Les agents du contrôle aérien ne sont pas surmenés. Ils logent dans une petite tour haute comme un quatrième étage d'immeuble à peu près. Ils parlent tous anglais, mais l'anglais de certains d'entre eux est plutôt approximatif, mais le trafic international et le trafic intérieur sont mêlés. Il y a également deux hangars. Mais le garage d'avions de ligne y est exceptionnel et soumis à des conditions strictes (retenue d'un appareil pour enquête de la police de l'air, notamment). L'autre hangar est réservé à l'aéroclub, qui est en fait plutôt un héliclub (encore qu'on trouve aussi des avions de tourisme, mais ils n'ont guère de place pour atterrir dans les autres places). On peut se rendre à Lakòrn, Lakooz, Hennal ou Sybont (entre autres) en hélicoptère (c'est pas vraiment donné, mais on gagne du temps par rapport à un passage par le port de Lakìb : le temps, c'est d'l'argent, c'est ben connu !)

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MessageSujet: Re: Moyens de transport   Moyens de transport - Page 17 EmptyMar 23 Aoû 2016 - 11:27

III Arrivée au Sarimat


L'avion atterrit, puis s'immobilisa. Deux transbordeurs se collèrent à l'appareil au niveau des portes et, une fois remplies de leurs passagers, se dirigèrent vers l'aérogare de Sbrone*. Georges attendit son sac puis se dirigea vers l'office de tourisme de l'aéroport, en espérant que, cette fois-ci on ne l'enverrait pas coucher dans un établissement du genre Waldorf-Astoria (de Lakìb). Cette fois-ci, il tomba plus mal encore, car l'accueil fut glacial.
— Bonsoir, parlez-vous français ?
— Nep.
— Do you speak english?
— Nep
— Ĉu vi parolas esperanton?
— Nep.
Alors, n'y tenant plus, il éclata :
— Alors qu'est-c'vous foutez ici à glander derrièr'vot'planche ! Vous attendez la r'traite ?
— Or rœdhit: eg lokùt nep fraṅsens, do eg intel as°.
— Alors si vous comprenez l'français (Georges fut lui-même étonné d'avoir compris, au mot fraṅsens et à la sale mimique de l'interlocuteur, ce qu'il pouvait bien dire), vous allez m'dire où j'peux trouver un hôtellerie.
— Floxtàtyn Taraket.
— Où ?
— Per dær » dit l'agent d'un doigt sec et impérieux... qui donnait la direction opposée à la véritable.


Après avoir tourné en rond pendant une vingtaine de minutes, il trouva enfin la halte des navettes et en prit une qui le conduisit à l'aérogare internationale de Taraket. Il trouva le bureau de tourisme en espérant ne pas avoir le même genre d'accueil,  et heureusement, ça changea du tout au tout. L'agent parlait français, certes avec un accent aneuvien (voire malyrois) très prononcé et n'était pas avare de sourires. Georges réussit à avoir tous les renseignement qu'il souhaitait, et complimenta la préposée en lui disant qu'il venait de Lakùr, était passé par Sbrone et que là... La préposée prit une moue dégoutée et se demanda pourquoi on avait pu embaucher un tel énergumène dans un emploi de contact avec le public. Le seul boulot qu'il serait capable de faire, c'est technicien de surface, et encore ! dans les hangars, pas aux aérogares !

Vu l'heure (tardive) qu'il était, il choisit un hôtel dans les environs, en se disant qu'il pourrait bien changer de lit pour les nuits suivantes.
— Dans ce cas, je pourrais vous proposer un hôtel de la chaîne AL (adinqboos làmydune = hôtel des voyageurs), où on ne peut pas rester plus d'une nuit. Le confort n'est pas luxueux, mais il y a ce qu'il faut : bon lit, douche et toilette dans la chambre, mais pas de télé. Celui d'ici est complet, mais il y en a un face à la gare de Straqan, tous les trains d'ici vous y mènent : faites vite : il reste quatre chambres. On ne peut pas réserver d'ici : c'est un hôtel automatique.
— Merci beaucoup madame.

Georges trouva facilement la gare, qui était au sous-sol de l'aérogare, acheta un abonnement de 4*24h et attrapa le train de justesse.


Une fois le train arrêté à Straqan, il en descendit et sortit de la gare. Il repéra facilement, sur la place, parmi des immeubles assez anciens, le logo de l'hôtel qu'il cherchait : Un A qui ressemblait plutôt à un triangle rectangle, accolé à un L, le tout en vert clair. Il se dirigea vers l'hôtel en espérant que les 4 chambres restantes n'eurent pas été prises entre temps.


Si la façade de l'hôtel accusait les siècles passés (le XIXe surtout), le hall d'entrée avait plutôt l'aspect du hall d'accueil d'un laboratoire d'analyses médicales, le personnel en moins.


Un tableau de distribution des chambres lui fit face, tout affiché en aneuvien. Heureusement (puisqu'il s'agit d'un hôtel des voyageurs), des drapeaux# étaient affichés en bas de page et celui de la France y figurait. Il appuya dessus et l'affichage changea instantanément. Il lut les indications (libération de la chambre à 10:00), paya avec sa carte et obtint une clé de la taille et de la forme d'une carte de crédit, avec un numéro : 12. Décidément ! encore le 12 ! Le 12 au Waldorf-Astoria de Lakib, le 12 ici. Il monta avec l'ascenseur, mit la "clé" dans la fente de la porte... clic. Celle-ci se déverrouilla. La chambre n'était certes pas celle d'un hôtel de charme, mais elle n'était pas triste comme la précédente, et toutes les commodités étaient à l'intérieur. Il n'y avait pas davantage de télé qu'au Waldorf, mais bon, qu'aurait-il pu faire de programmes en aneuvien ? Regarder les images ? choisir une chaine musicale ? La chambre avait vue sur la gare. Georges prit une bonne douche, mit la batterie de son appareil photo en charge, se coucha et s'endormit assez rapidement.









*Le vol aurait été international, les transbordeurs auraient dirigé les passagers vers Taraket.
°Faites attention : je ne parle pas français mais je le comprends.
#Curiosité : la langue anglaise est représentée par la St-George-Cross et non par l'Union Jack.

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