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Sujet: Re: Aneuvien Sam 18 Avr 2015 - 13:50
Anoev a écrit:
°Je n'ai pas réussi à traduire tamili. Est-ce "tamoul" ?
Oui, tout à fait. Du tamoul தமிழ் "tamiḻ". En Uropi Tamìl est un Tamoul, et l'adj-lang Tamili. Je ne vois pas vraiment pourquoi on a cette terminaison en -oul en fr., d'autant moins que que nos anciens comptoirs comme Pondicherry (புதுச்சேரி) "Putuccēri" sont peuplés de "Tamils"
Citation :
vihkùl, du français "véhicule", pris lui-même du latin VEHO (je vais, je transporte) ; tœr de l'allemand Tür, pour une "porte".
Je crois qu'il ne faut pas trop s'étonner des très nombreux points communs qu'on peut observer entre l'Aneuvien et l'Uropi… parce qu'on puise très souvent aux mêmes sources: vihkùl donne vaikel en Uropi, qui ne vient pas directement du latin veho, mais de vaj = chemin (via, voie, way, Weg, vej…) qui vient lui-même de l'indo-européen *weghō = aller en char (> vag = voiture) qui a donné le latin veho (la boucle est bouclée)
tœr = porte. L'ancien mot Uropi était tor, qui est devenu dor, plus proche de l'i-e *dhwēr, et tor est devenu "tour".
Citation :
Le verbe snyfe snyfa, snyféa signifie "dégager une odeur, fleurer" et donc tient plus du verbe d'état que du verbe transitif. À ce titre donc, le mot qui suit, si c'est un nom, est au nominatif : Ka ere snyfe olydon twaletàq = Elle sentait l'eau de toilette bon marché.
Ce verbe remplace la construction cem snyf.
Le verbe snyfen snyfna, snyféna qui remplace purement et simplement l'ancien verbe, avec la même spécificité, à savoir la transitivité (et donc avec un C.O.D. à l'accusatif) :
Autre point commun: les verbes snyfe / snyfen qui correspondent à l'Uropi snifo = flairer, renifler: Nod hœnd snyfen hoṅzótuls aṅtiψ vedjun as = notre chien sent le gibier avant même de le voir. = Ur. Ni kun snif de vilgin oʒe for vizo ja.
Mais la ressemblance s'arrête là: L'Uropi a 2 autres verbes pour "sentir": dufo = exhaler un odeur (de l'i-e *dheu- = tourbillonner, souffler, sentir… vapeur, fumée… skr dhūpa- = fumée, gr tuphos = fumée, vapeur, al Duft = bonne odeur, rus dut'= souffler, dukhì = parfum)
L'autre verbe est nuso = percevoir une odeur apparenté à nas (le nez) < it annusare = flairer et i-e *neus-, *neuks- = flairer > nor, da snuse, sué nosa = flairer, ang nuzzle = fourrer son nez, rus нюхать "nioukhat'", cr, sr njušiti, pol niuchać, alb nuhás, let šņaukāties, est nuuskima, fin nuuhkia = flairer
Si bien que les ex. suivants donneraient: Ep o snyfun æt skàloψ? a snyfe! = Sens-tu cette escalope? elle sent ! Nus tu di snitel ? Je duf pej (mauvais) Ka dem ere prfĕmes ber snyfun zhasmeṅ = elle se parfumait pour sentir le jasmin. Ce parfumì sia po dufo od jasmin. Er alòvsăr àt vyters ber snyfun looter laṅdaċ = nous baissâmes la vitre pour mieux sentir la campagne. Nu anizì de fent po nuso bunes de camp.
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Sujet: Re: Aneuvien Sam 18 Avr 2015 - 22:52
Réponses à garder précieusement et à consulter quand je mettrai les pages correspondantes d'Idéopédia à jour.
Ah, au fait, je ne sais plus si tu nous en a parlé (et où ?), mais j'ai mis récemment à jour la page "métro" (ainsi que metrobeaṅ, metrò et udetrèn), mais je n'ai vu, en uropi, ni "metropole", ni "métropolitain". L'instinct me sussure bien (respectiv'ment) metropòl & metropoli (sinon l'apocope metrò n'aurait pas raison d'être), mais j'voulais être sûr avant de ne pas m'avancer à la légère et de ne pas être pris en flagrand délit d'aneuvisation de l'uropi (en effet, chez moi, ces deux noms se traduisent par les à-postériori metropòl (tiens-tiens !) et metropòlen (chez moi, l'accent subsiste).
Ah... au fait (2), à l'initiative de Ziecken, qui a ouvert une page pour le bois (toutes définitions) dans Idéolexique, j'ai embrayé et y ai mis mes définitions aneuviennes (dont une inédite), ainsi que les deux définitions uropies (drov & bosk). Il me manque les bois du cerf. Il me manquerait aussi les instrument à vent de type "bois" (clarinettes, haubois, flutes à bec), mais là, je crois que Ziecken est un peu optimiste (je n'ai pas trouvé de définition distincte ailleurs qu'en elko et lui en ai fait la remarque). Par ailleurs, tu pourras, STP, me donner l'origine de ce mot ainsi que drov (pour bosk, c'est assez facile à trouver, si on jette un œil dans le wiktio (BOSCVS, bush etc...)).
Merci en tout cas de ta visite dans mon secteur. J'espère que nous aurons encore l'occasion de parler des croisements que font les chemins de l'uropi et de l'aneuvien sur leur tracé. Il y a bien sûr des similitudes, puisque l'aneuvien étant une langue mixte, il y a des à-postériori qui ne manquent pas. Mais il y a aussi les calques*, pas si rares que ça, entre lucitòr et lugtoar par exemple.
*Calque approximatif, puisque chez moi, ce n'est pas lugentoar. Mais le non emploi du génitif dans les agglutinations aneuviennes peut s'expliquer, entre autre par l'existence de paronymes qui ne sont pas du tout synonymes, notamment concernant des êtres humains : galenkad, c'est une ouvrière agricole ou une fermière qui s'occupe des volailles (gale), galkad, c'est une poule (une femme entretenue).
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 20 Avr 2015 - 22:57
Sáïd Kuak' a écrit:
En Sprakan, la place des mots est libre, en cas de présentation théorique de la langue, comme ici, l'usage est d'user de toutes les formes pour appuyer le fait de cette liberté d'agencement
Ce type de souplesse n'existe pas chez moi, tout du moins pour les A.Q où on pourrait confondre, dans le cas contraire entre une épithète et un attribut du complément d'objet, pour certains cas (les A.Q. attributs sont situés après, comme certaines épithètes détachées ; les épithètes liées sont situées devant les noms. à tigr dem ere prog silaṅton = le tigre s'avançait silencieux àt silaṅton tigr dem ere prog = le tigre silencieux s'avançait silaṅton, à tigr dem ere prog = silencieux, le tigre s'avançait silencieux.
Cependant, les adverbes ont une syntaxe nettement plus souple, encore que là aussi, on peut avoir quelques nuances dues à la syntaxe : àr werdere verydas zoṅke = il deviennent vraiment cons (c'est vrai que maintenant, ils sont cons) àr verydas werdere zoṅke = il deviennent vraiment cons (leur "évolution" vers la connerie est indubitable).
*Ou fàkta, si ce qu'il a fait est bien concret.
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Dernière édition par Anoev le Mar 21 Avr 2015 - 0:56, édité 1 fois (Raison : Loot ! où ça ?)
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 20 Avr 2015 - 23:51
en algardien, la syntaxe est assez rigide :
adjectif épithète devant le nom
et adverbe devant le verbe ou l'adjectif
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 21 Avr 2015 - 0:54
Bref, pour l'adjectif, on se rejoint.
Pour l'adverbe, j'avoue que j'ai hésité longtemps, et je n'ai pas réussi à me décider, entre autre pour la raison suivante : Les adverbes de manière sont perçus comme l'équivalent des adjectifs qualificatifs pour les noms. il en est de même pour les adverbes qualitatifs ou quantitatifs (bien, beaucoup, mal, peu...). Les autres adverbes (temps, lieu), par contre, sont plutôt perçus comme des circonstants et à ce titre, ils remplacent un complément... circonstanciel (té !).
À un tel point que j'me d'mande si... (corrigé).
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 21 Avr 2015 - 1:13
remarque, en langage familier la syntaxe rigide est bafouée et les adverbes se baladent où ils veulent...voire même les adjectifs !
un exemple
normalement : kaeli ßalna : une belle jeune femme.
en langage familier : ema jeri : "une meuf bonne"
ema est le mot familier de fille, femme (il veut dire...femelle en registre courant ! )
jeri est le mot familier pour jerli (agréable, bon, plaisant) comme dans Jerißeil (bonjour)
Enfin ici l'adj est placé après pour montrer un sens figuré, emphatisé (en italique dans la traduction)...
voilà qqes subtilités de l'algardien, notamment sa version argotique.
donc si on place l'adj après le nom c'est soit qu'on sait pas sa grammaire, soit qu'on est un adepte d'argot.
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Napishtim
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 21 Avr 2015 - 6:34
Doj-pater a écrit:
Anoev a écrit:
°Je n'ai pas réussi à traduire tamili. Est-ce "tamoul" ?
Oui, tout à fait. Du tamoul தமிழ் "tamiḻ". En Uropi Tamìl est un Tamoul, et l'adj-lang Tamili. Je ne vois pas vraiment pourquoi on a cette terminaison en -oul en fr., d'autant moins que que nos anciens comptoirs comme Pondicherry (புதுச்சேரி) "Putuccēri" sont peuplés de "Tamils"
Il me semble que ça vient de l'influence du L final, retroflexe comme un R anglais vocalisé, qui recule le "i" pour en faire un "eu" et même.. apparemment dans nos oreilles gauloises, un "ou" !
J'aime bien les options de vulgarités dans vos langues ! C'est quelque chose que les miennes n'ont encore pas du tout. Sans doute par l’idéal de solennité épigraphique que je poursuis..
Bravo aussi pour Snyf. Ça pourrait prétendre être une racine universelle de toutes créatures à naseaux !
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 21 Avr 2015 - 11:25
bedal a écrit:
Voilà qqes subtilités de l'algardien, notamment sa version argotique.
donc si on place l'adj après le nom c'est soit qu'on sait pas sa grammaire, soit qu'on est un adepte d'argot.
Mis à par quelques mots typiquement spécifiques (qoz), l'argot aneuvien se définit par des expressions et des locutions ou bien des agglutinations, comme zhibók (boîte à chagrins*) pour "cercueil".
Par contre, il n'y a pas de syntaxe argotique chez moi.
ùt lul lœṁben = un trou de ver ùt lœṁben ministr = un ministre veule.
*Alors que chez nous, une "boîte à chagrin", c'est un dispositif (véhicule, surtout) qui passe son existence en réparation, ùt nuchèd (un nid à pannes) en aneuvien.
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 21 Avr 2015 - 20:04
En vérité, si la syntaxe est libre globalement, il y'a quelques petites conventions. L'ordre des est relativement souvent (O)VSO. Ceci dit, ça ne change rien au fait que toute ces nuances existe en sprakan, mais ne seront pas exprimées par la syntaxe :
à tigr dem ere prog silaṅton àt silaṅton tigr dem ere prog silaṅton, à tigr dem ere prog
Elle le seront cependant par d'autres voies :
Aṅtirú to skutig tig. Avançait le silencieux tigre >'Le tigre s'avançait silencieux'.
To skutig tig kiaṅtirú. Le silencieux tigre s'avançait. >'Le tigre silencieux s'avançait'.
Skuten to tig aṅtirú. Silencieusement le tigre avançait. >'Silencieux, le tigre s'avançait.'
Différence grammaticales donc : le ki- est un réflectif (je crois...), il équivaut au 'se' français. Il sert aussi à donner une unité au groupe sujet, unité qui est relative sans lui. L'adverbe sprakanique ne correspont pas vraiment à l'adverbe français, il a un usage plus large, comme l'illustre la troisième phrase. Syntaxiquement, vous pouvez reformuler les phrases si-dessus dans tout les sens, du moment que vous ne désolidarisez pas l'article (to) et le nom (tig) avec un élément non-sujet entre eux.
Pour celles-ci aussi, le sprakan tourne autrement, cette fois-ci, c'est le verbe qui varie :
àr werdere verydas zoṅke (Sta) sir verdun blëud riṡteni. Ils (sont) Devenant[pass.] cons vraiment.
àr verydas werdere zoṅke (Sta) sir verdan blëud riṡteni. Ils (sont) devenant con vraiment.
C'est un processus achevé dans le passé mais ayant toujours des effets > Ils sont devenu cons avant, et ils le sont du coup maintenant. : (Être au présent) + participe actif passé. C'est un processus en cours qui a commencé avant, qui a des effets maintenant, et qui n'est pas fini (/prêt de s'arranger). > Ils sont en pleine transition vers la connerie pure. : (Être au présent) + participe actif présent. (dans les deux cas, les parenthèses indiquent que le verbe être est (très) dispensable)
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Sujet: Re: Aneuvien Mer 22 Avr 2015 - 10:43
Napishtim a écrit:
Il me semble que ça vient de l'influence du L final, retroflexe comme un R anglais vocalisé, qui recule le "i" pour en faire un "eu" et même.. apparemment dans nos oreilles gauloises, un "ou" !
Oui, tu as peut être raison, mais ça ne vient pas de l'anglais, vu qu'on était déjà chez les Tamouls avant qu'ils ne débarquent (nos fameuses colonies des Indes… réduites ensuite aux 5 comptoirs)… mais plutôt de la prononciation tamoule de "tamiḻ", va savoir…
D'où vient ton pseudo ? Ça me fait penser à un verbe perfectif serbo-croate ou tchèque: = "j'écrirai"…
Bedal a écrit:
en algardien, la syntaxe est assez rigide : adjectif épithète devant le nom et adverbe devant le verbe ou l'adjectif
Très bien, mais j'ai une petite question: quand l'adverbe porte sur toute la phrase, où tu le mets ? En Uropi la place de l'adverbe est assez libre: devant l'adjectif (on a pas trop le choix, vu que l'adj., comme en algardien est devant le nom) devant ou derrière le verbe, en début ou en fin de phrase (c'est plus rare au milieu)
Anoev a écrit:
à tigr dem ere prog silaṅton = le tigre s'avançait silencieux àt silaṅton tigr dem ere prog = le tigre silencieux s'avançait silaṅton, à tigr dem ere prog = silencieux, le tigre s'avançait silencieux.
en Uropi: De tiger sì vadan (itan) pro silam De silan tiger sì vadan pro Silam de tiger sì vadan pro… et même: De tiger, silam, sì vadan pro
Adv= silam ≠ adj. silan. Vado = marcher, ito = aller. An. prog = Ur. pro (en avant), si jeune Mabuse Il me reste dem ere, que j'analyserais, si j'osais, en ere = verbe être (cf danois: er)… et dem aller (= ouolof "dem": ma nga dem = je m'en vais). Dem ere serait donc une forme progressive comme sì itan. Mais je délire…
Citation :
àr werdere verydas zoṅke = il deviennent vraiment cons (c'est vrai que maintenant, ils sont cons) àr verydas werdere zoṅke = il deviennent vraiment cons (leur "évolution" vers la connerie est indubitable).
En Uropi, la différence va se jouer sur le verbe: parfait ou forme durative: Lu av verim viden dun = il deviennent vraiment cons (c'est vrai que maintenant, ils sont cons): résultat présent d'une évolution. Lu se verim vidan dun = il deviennent vraiment cons (leur "évolution" vers la connerie est indubitable).
Maintenant, si on met l'adverbe devant dun, on met l'accent sur la connerie, plutôt que sur le processus qui y a conduit: Lu av viden verim dun: vraiment cons… (ce ne sont pas simplement des cons, mais de vrais cons).
Dun est un amalgame entre al. dumm, neer dom, da, su dum, ang dumb et esp, por tonto, tch, slk tupý, bul təp… tout en gardant la brièveté du mot "con"
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Sujet: Re: Aneuvien Mer 22 Avr 2015 - 15:59
Doj-pater a écrit:
Bedal a écrit:
en algardien, la syntaxe est assez rigide : adjectif épithète devant le nom et adverbe devant le verbe ou l'adjectif
Très bien, mais j'ai une petite question: quand l'adverbe porte sur toute la phrase, où tu le mets ? En Uropi la place de l'adverbe est assez libre: devant l'adjectif (on a pas trop le choix, vu que l'adj., comme en algardien est devant le nom) devant ou derrière le verbe, en début ou en fin de phrase (c'est plus rare au milieu)
en fait je me suis mal exprimé : l'adverbe se place devant ce qu'il caractérise :
donc si c'est la phrase entière:
La porte grinça étrangement : Nurmen furkazim subhesa
Étrangement, la porte grinça.: Furkazim, nurmen subhesa
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Sujet: Re: Aneuvien Mer 22 Avr 2015 - 18:42
J'ai une sxyntaxe assez similaire en aneuvien :
À tœr rrỳnjă zyxhàdas = La porte grinça étrangement (avec un son étrange).
On aura cependant :
Zyxhàdas, à tœr rrỳnjă = Étrangement, la porte grinça (pourtant on avait lubrifié les charnières l'avant-veille !).
On fera bien attention a mettre la virgule ou à marquer un temps d'arrêt à la diction ! sinon on a :
Zyxhàdas à tœr rrỳnjă = C'est étrangement que la porte grinça. ... et ça nous renvoie à une version emphatique de la première phrase.
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Bedal Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien Mer 22 Avr 2015 - 18:54
pour emphatiser en algardien , on rajoute la particule (ou l'adverbe, appelons le comme on veut) hon.
Nurmen furkazim subhesa : la porte grinça étrangement.
Nurmen hon furkazim subhesa : La porte grinça vraiment étrangement.
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Sujet: Re: Aneuvien Mer 22 Avr 2015 - 18:56
J'ai ça également chez moi (superlatif absolu) :
À tœr rrỳnjă zyxhàdasert
Le sens est peu différent.
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Sujet: Re: Aneuvien Jeu 23 Avr 2015 - 11:13
On retrouve les deux en Uropi:
À tœr rrỳnjă zyxhàdas = La porte grinça étrangement (avec un son étrange). De dor krisì stranim Zyxhàdas, à tœr rrỳnjă = Étrangement, la porte grinça (pourtant on avait lubrifié les charnières l'avant-veille !). Stranim, de dor krisì.
Mais on a aussi, comme en algardien (hon) un intensificateur (particule d'emphase): ʒe qui vient du russe же: De dor krisì ʒe stranim = La porte grinça d'une façon vraiment bizarre
Cette particule s'emploie à toutes les sauces: adjectif: je se ʒe bel = c'est vraiment beau adverbe: je se ʒe verim bel = c'est vraiment très beau, ʒe mol = "très beaucoup" verbe: Ven ʒe! = viens donc! Allez, viens ! Item ʒe! = Allez, on y va! Piv ʒe ti vas! = Bois donc ton verre!
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Sujet: Re: Aneuvien Jeu 23 Avr 2015 - 13:20
À peu d'choses près, ʒe en uropi, c'est ep en aneuvien... ou plus exactement UNE DES utilisations de ep.
Da ep ere dær! = il était bien là !
je se ʒe bel. = æt ep ryln je se ʒe verim bel = æt ep rylnert. Ven ʒe! = ep komit! Item ʒe! = er ep pùzete Piv ʒe ti vas! = ep bevit ed vasev!*
Différence essentielle : ʒe est postposé, ep pour cette utilisation est antéposé... Parce qu'il y a un ep postposé :
Eg ep ere à praskoosev = j'étais bien au bordel (aucun doute ! vous pouvez interroger les filles, la mère maquerelle, le barman, le pianiste...). Eg ere ep à praskoosev = j'étais bien au bordel (après tout, pourquoi pas ; vous y étiez bien, vous aussi).
À comparer avec : Eg ere loot à praskoosev = j'étais bien au bordel (je m'y sentais bien : la musique était belle, les boissons délicieuses, les filles affectueuses...).
*Vas est au circonstanciel : ce n'est pas le verre lui-même qu'on boit mais son contenu.
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Sujet: Re: Aneuvien Dim 26 Avr 2015 - 10:41
Olivier Simon a écrit:
Et dans ces cas, les usages nationaux se ressemblent (c'est-à-dire nombre postposé) peut-être dû au fait que le numéro ne désigne qu'une chose précise; il n'y a pas de risque de confusion avec un pluriel; tu peux dire : ligne/line/Linie 34.
Pas mal de langues font pareil avec les rues (j'm'en suis inspiré : Pœndeged 236), je fais également la même chose avec :
l'heure : Eg waadun devèr hoψev dek = J'attends depuis 10:00 (du matin)*
l'âge courant : Ka • jàrev dek = Elle a neuf ans°.
*Mais : Eg waadun devèr dek hoψeve = J'attends depuis dix heures (durée) °Mais : Ka hab dek jàrse = Elle a dix ans (âge révolu : légal ou anniversaire).
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 4 Mai 2015 - 20:57
Est-ce que ma phrase est correcte ?
Ep ep hep ep.
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 4 Mai 2015 - 22:33
Atíel a écrit:
Est-ce que ma phrase est correcte ?
Ep ep hep ep.
Ce qui est étrange, c'est ce double ep consécutif. Je pense que tu as voulu lire "(est-ce que) c'est un 7 ?" mais dans ce cas, il y a une erreur : en principe, quand une phrase aneuvienne commence par ep, c'est une phrase interrogative. Dans ce cas, le point d'interrogation manque. Il y a de très rares cas où on peut trouver deux ep dans une proposition°... mais je ne suis jamais tombé dans le cas où ceux-ci se suivent.
Sinon, un ep finit une phrase dans deux cas de figure :
une interrogation (qui n'en est pas vraiment une) : O mir ep gœnes ùt alj cervooz?* = Tu prendras (bien) une autre bière ?
"bien" dans le sens de "aussi" : Ar praskene ep ed neràpsuse! = Ils prostituent bien leurs enfants !
Mais là, c'est clair : dans ces cas, ep ne peut donc pas apparaître en début de phrase.
Nemszev a écrit:
Un autre exemple: "J'ai fait ça à cause de toi" "Pas à cause de, mais grâce à !"
Cette reprise n'est pas indispensable en aneuvien, ou sĕr (à cause de) n'a pas le sens (implicitement) négatif que le francophone prête à "à cause de". Hropatev _-en (grâce à) n'aurait pour pendant "négatif" que nyratev _-en (par la faute de), bien explicite.
°À la rigueur dans ce type de phrase : daniψ wach sed xeliys; ep o ep też? = Il lave lui-même sa voiture ; en fais-tu autant ? *On fera la différence notable avec Da ep ere gœnsa ùt alj cervooz! = Il avait (encore!) pris une autre bière !
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 4 Mai 2015 - 22:40
Non, pas d'interrogation en jeu.
J'ai juste essayé de traduire basiquement (mot à mot) cette phrase : Il y a bien sept "ep".
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 4 Mai 2015 - 23:05
Atíel a écrit:
Non, pas d'interrogation en jeu.
J'ai juste essayé de traduire basiquement (mot à mot) cette phrase : Il y a bien sept "ep".
Joli piège, je reconnais ! Toutefois, dans ce cas, on aurait plutôt (car ep est invariable) cette phrase avec des guillemets :
Hep "ep" ep.
Le guillemet est le seul artifice permettant une telle répétition. La phrase "réelle" aurait été :
Hep "ep" ep ep.
Mais "il y a" (déjà un gallicisme) et "il y a bien" sont fondus en une seule traduction. Si on veut vraiment "enfoncer l'clou", on doit s'en tirer autrement :
Hep "ep" cem ep vœnde dær = 7 "ep" se trouvent bien là.
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Sujet: Re: Aneuvien Lun 4 Mai 2015 - 23:10
Et à la forme interrogative ça donnerait quoi ?
Ep hep "ep" ep? marcherait ?
Ou existe-t-il d'autres tournures qui pourrait abuser de "ep" ?
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Aneuvien Mar 5 Mai 2015 - 10:39
Atíel a écrit:
Et à la forme interrogative ça donnerait quoi ?
Ep hep "ep" ep? marcherait ?
Ou existe-t-il d'autres tournures qui pourrait abuser de "ep" ?
La forme interrogative normale commence par ep. On aurait donc plutôt : ep hep "ep"? sans le dernier ep.
L'abus de ep est dangereux pour la clarté du propos*.
*Par ailleurs, la répétition de nep n'est requise que pour "ni ... ni ..." : nep hep nep ok = ni 7 ni 8.
Nep "hep" nep "ok" = ni de 7 ni de 8, puisque les numéraux sont indéclinables.
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Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Aquila Ex Machina
Messages : 2163 Date d'inscription : 15/01/2012 Localisation : Reims
Sujet: Re: Aneuvien Mar 5 Mai 2015 - 11:20
Anoev a écrit:
Hep "ep" ep.
Hourraaaaa!!!
Tu penses un jour faire des cours sur l'aneuvien?
Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Aneuvien Mar 5 Mai 2015 - 11:27
Aquila Ex Machina a écrit:
Anoev a écrit:
Hep "ep" ep.
Hourraaaaa!!!
Tu penses un jour faire des cours sur l'aneuvien?
Je n'ai pas assez la fibre pédagogique pour ce qui concerne mes créations. Je risquerais de m'éparpiller dans tous les sens (en me répétant sur ceci, en oubliant cela), et tenant de là, décourager d'éventuels apprenants.
Cependant...
l'essentiel de la grammaire aneuvienne se trouve là (cliquer sur les liens) ;
je suis disponible pour toute question motivée par un sujet paraissant obscur à un amateur de la langue.