Tu te trouves bien dans le post spécial pour les retours
Alors la conjugaison est inspirée de celles des langues analytiques, comme l'indonésien ou le chinois.
En ce qui concerne l'origine onomatopéique, il est évident que ça ne peut concerner qu'une petite partie du lexique. L'idée de faire intervenir des onomatopées universelles dans la construction d'un maximum de mots fait partie d'un ensemble d'idées supposées faciliter l'apprentissage pour le rendre plus instinctif.
Il y a d'autres "idées". Par exemple :
J'ai choisi de traduire les verbes les plus utiles (auxiliaires, semi-auxiliaires) par des mots d'une seule syllabe :
être =
siavoir =
cifaire =
fidevoir =
jicogiter =
gialler =
zivouloir =
vivoir =
wisavoir =
tsiÀ partir de ces mots, je me suis dit qu'il serait intéressant de faire intervenir ces sons dans les mots qui y sont apparentés.
Par exemple, la plupart des verbes relatifs à une quelconque activité cérébrale se terminent par
-gi :
agi = estimer que, penser que, être d'avis que
minkaci = comprendre
(avec un C au début pour l'idée d'acquisition)lugi = étudier
(à rapprocher du grec logía)logi = raisonner
ugi = diriger
(avec un U pour l'idée d'individu)gwili = imaginer
(fusion des radicaux gi
-penser- et wi
-voir-)legi = lire
(à rapprocher du latin legere)...
J'essaye, dans la mesure du possible, de suivre cette logique au maximum. Par exemple, pour les verbes impliquant une notion d'acquisition :
ci (avoir),
inci (contenir),
keci (obtenir),
dici (manquer de), ou encore
aci (appartenir à).
Or, j'ai toujours voulu systématiser au maximum les radicaux que j'utilise. C'est pourquoi j'ai fait en sorte que le sens des suffixes utilisés pour les corrélatifs soient généralisés partout, et c'est pourquoi les corrélatifs exprimant l'idée d'appartenance se terminent par
-ac (
aci = appartenir à)... ce qui suit la même logique que
-es (
eso = moment),
-en (
eno = lieu),
-as (
aso = raison),
-os (
oso = quantité).
J'avais expliqué tout ça dans ce message : http://www.ideolangues.org/t1564p60-arwelo#29357
Concernant les prépositions, tu as raison. Il faut que je me mette au boulot. En voilà un aperçu :
Prépositions de lieu :en = à l'endroit de, en, à
in = à l'intérieur de, dans
sop = sur
sub = sous
ru = autour
kuen = devant
puen = derrière
ne = entre, auprès de, parmi
nir = près de
tuk = contre
ex = ex
ek = hors de
tal = loin de
Mouvementda = depuis, de, à partir de
na = vers
nel = à travers
nal = trans, de l'autre côté de
pul = au-delà de
nes = jusque
Tempses = au moment où, lorsque, à
kues = avant
pues = après
dues = pendant
nes = jusque
[b]Autresri = contre, opposé à, au lieu de
a = de
e = au moyen de, à la manière de, par
tisin = sauf
kon = avec
lu = selon
nas = dans le but de
das = à cause de
por = pour, dans l'intérêt de
tem = au sujet de, à propos de
sin = sans
Il faudra que je donne des exemples d'application pour chacune de ces propositions, mais on peut le comprendre instinctivement pour beaucoup d'entre elles. Par exemple :
La préposition "
e" vient de la terminaison
-e des adverbes. Isoler ce
e revient à lui donner le sens de "au moyen de", "à la manière de". Je m'explique :
- "Il vient en train" peut se traduire "
le kazi tcuke" (littéralement : il vient "trainement"), mais on peut aussi dire "
le mizi e tcuko" (il vient
au moyen de train = il vient
en train).
- Pareil dans la phrase "Parle moi en français". Ça peut se traduire "
pelí na me franswele" (littéralement : parle à moi "françaisement"), mais on peut aussi dire "
pelí na me e franswelo" (littéralement : parle à moi
au moyen de français = parle à moi
en français)
Dans ces deux exemples, "
e" se traduit par "en"... mais dans la majorité des cas, le "en" se traduira avec la préposition spatiale "
en", comme dans "je vis
en France" (
Me evi en Fransiko)
Ainsi, "
e" peut vouloir dire "par" (
tiu jegilo kwe si dafia e tcido = ce jouet a été fabriqué
par un enfant) ; "de" (
Le gaso linci e ako = Le verre est rempli
d'eau), etc.
Dans la phrase "
franswelo si pelia en kosa iko", "si pelia" ne veut pas dire "se parle" comme en italien, mais "est parlé". Ça ressemble donc plus au passif du français. J'ai beau trouver le français très compliqué, je t'avoue que cette forme est bien plus logique que celle qu'on rencontre en italien ou en espagnol. Il y a d'ailleurs d'autres points forts du français que j'ai gardé, comme le superlatif avec la formule "le plus", ou encore "les deux" plutôt que "ambo(s)"
Tes questions :
1.
Olu tcoy si dakese liba i mua...
kesi est composé du préfixe
ke- (commencement) et du verbe
si (être).
kesi = naitre
keso = naissance
kesa = de naissance (comme dans "acte
de naissance")
Ici, "
kesa" veut donc dire "qui se rapporte à la naissance". Je ne peux pas dire "
Me si kesa Espano" en voulant dire que
"je suis Espagnol de naissance", parce que "
kesa" signifie "relatif à la naissance", et non "à partir de la naissance". Pour traduire "à partir de la naissance", il faudrait utiliser le préfixe
da- (à partir de).
Dakesa est donc un adjectif qui signifie "de naissance" dans le sens "à partir de la naissance". Je peux dire
"Me si dakesa Espano". La forme adverbiale est donc "
dakese", avec la terminaison en
-e.
Dakese est donc une locution adverbiale signifiant "à partir de la naissance".
2.
Me si batco ka kudyese peli na te = Je suis l'homme qui t'a parlé hier
Dyeso = jour (la période de 24h, pas la journée)
Kudyeso = veille (le préfixe
ku- équivaut au préfixe français
pré-.
Kudyeso veut donc dire littéralement "préjour")
Pudyeso = lendemain (le préfixe
pu- équivaut au préfixe français
post-.
Pudyeso veut donc dire littéralement "postjour")
Kudyese = hier
Pudyese = demain
Ka = que, dont, où... C'est à la fois une conjonction (de subordination, de comparaison), mais aussi un pronom relatif universel. Il est facultatif.
Si je traduis littéralement cette phrase, ça donne :
"Moi être homme que hier parler à toi". Je suppose qu'on aurait pu écrire la même phrase en omettant la conjonction "
ka" sans pour autant en altérer le sens.
3. A priori, pour que la négation s'applique sur toute la phrase, il faut juste nier le verbe. Tu as des exemples compliqués ?
4. Pour le vocabulaire, je pense m'y mettre sérieusement une fois que j'arrêterai d'hésiter sur des éléments de la grammaire et sur la manière de traduire des radicaux fréquents (comme
-ac)
Supposons que tu me convainques d'adopter la terminaison -i pour l'adjectif, de manière à me conformer aux adjectifs dérivés des langues sémitiques... Tu imagines le boulot pour changer tout le vocabulaire qui aura déjà été tapé ?
Bon évidemment dans ce cas-ci ce ne serait pas tellement compliqué d'automatiser un tel changement, mais ça le serait beaucoup plus pour d'autres choses.
Je pense que les emprunts sont une bonne chose, mais je les évite lorsqu'il y a moyen de les exprimer avec des radicaux déjà existants, du moment que ça ne donne pas de mots trop longs. C'est le cas, par exemple, des mots que j'ai créés à partir des verbes à une seule syllabe.
Si je n'ai pas de radicaux pouvant exprimer ce que je veux, je privilégie avant tout l'étymologie onomatopéique. Je trouverais dommage de créer un mot d'origine IE comme "nizi" alors que "
atci" (éternuer) sera facilement compris partout dans le monde. Cela dit, lorsqu'on remonte aux racines Indo-Européennes, on se rend bien souvent compte que la majorité des mots ont une origine onomatopéique. Dans la plupart des langues IE, par exemple, cracher vient de
ptuo / spit / spuo.
Lorsque je dois emprunter un mot, je privilégie avant tout l'étymologie indo-européenne (l'écrasante majorité des gens sur Terre comprenant une langue de cette famille). Lorsque le mot IE que je souhaite emprunter est constitué d'une suite de consonnes (pas faciles à prononcer par un asiatique), j'emprunte alors dans une autre famille de langue, du moment que ce sont des racines courtes.
Enfin, le dernier facteur qui rentre en compte dans les emprunts, c'est l'apparence du mot. Par exemple, je t'ai dit plus tôt que j'appréciais le fait que les mots exprimant une idée de réflexion se terminent en -
gi. Du coup, mon choix était vite fait entre "studi" (avec une suite de 2 consonnes) et "logi". Pareil pour le verbe "raconter". Il se trouve que la majorité des verbes exprimant l'idée d'expression se terminent en
-eli. (
eli = exprimer ;
peli = parler ;
weli = parler une langue ;
deli = déclarer ;
heli = saluer ;
meli = signifier ;
mieli = communiquer ;
reli = insister ;
veli = souhaiter ;
ordi = ordonner ;
pelpeli = bavarder...), du coup, je trouvais que le germanique "tell-" était une bonne base pour traduire "raconter" =
teli.
(...)
J'ai l'exemple de "maison" qui me vient en tête. Plutôt que d'opter pour un radical tel que "hus" ou "dom", qui seront difficiles à prononcer dans une composition lexicale, j'ai choisi l'étymologie turque, car c'est la seule à ma connaissance qui a un radical court commençant par une voyelle :
ev. Une niche, par exemple, se dit "
wawevo" en arwelo.
Pour finir, j'insiste sur qqch d'important : Là j'ai expliqué la raison pour laquelle j'ai fait tel ou tel choix. Je ne dis pas pour autant que l'arwelo doit être comme ça pour cette raison. Je suis ouvert à toutes les bonnes idées, et disposé à faire de profonds changements s'ils peuvent rendent la langue encore plus simple.
Si tu veux m'aider, voici une série de questions que je me pose en ce moment :
- Je me demande si je ne traduirais pas le verbe "faire" par "fi" (plutôt que "ji"), comme c'était le cas au début.
Traduire "faire" par "fi" implique -pour moi- de traduire "rendre" par "ifi" (là où l'espéranto a "fari" et "igi"). Le problème, c'est qu'il y avait alors beaucoup de F dans la langue, et je ne trouvais pas ça particulièrement beau. Je l'avais donc remplacé par ji / iji, car le son [ʒ] est beaucoup plus courant dans le monde... mais du coup je perds le lien que j'avais avec les langues romanes et l'anglais. On dit just
ifier, clar
ifier, fort
ifier, glor
ifier, mod
ifier, pur
ifier... et je trouve beaucoup mieux de conserver cette origine étymologique : "
purifi" sera mieux compris que "
puriji".
- Je me demande s'il serait possible d'améliorer les nombres
- Je me demande s'il serait possible de créer une distinction entre "une cuiller de chocolat" et "une cuiller en chocolat".
- Il y a pas mal de prépositions dont la traduction ne me satisfait pas trop (je les ai mises en gras dans la liste plus haut). Si quelqu'un propose de meilleures traductions, je suis preneur ^^