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Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Sam 16 Aoû 2014 - 23:39 | |
| - Djino a écrit:
- On ne dira pas "il est paternel", mais "il est père". S'il existe un verbe pour dire "être père", ça ne change rien à la façon dont on utilise l'adjectif. "Paternel" sera "paternel" s'il se rapporte à un nom plutôt qu'au sujet.
"Paternel" est un adjectif, et "père" est un nom... même quand il est attribut. Un nom peut être attribut d'un autre nom, que ce dernier soit un sujet ou un complément (j'appelle un chat un chat et X. X. un scélérat ; un "scélérat" est ici bel et nom un nom commun, attribut du nom commun X. X. ; on ne confondra pas avec "je n'entérinerai pas ce décret scélérat" où là, "scélérat" est un adjectif). Toutefois, dans le langage familier, "paternel" peut être utilisé comme nom commun : "Pour sortir ce soir ? J'vais d'abord demander la permission au paternel." | |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: mundeze 1 Dim 17 Aoû 2014 - 0:21 | |
| - Djino a écrit:
- On ne dira pas "c'est un homme de peur", mais un homme apeuré (craignant), tout comme on ne dira pas "un film apeuré, mais un film de peur" (même si on dit plutôt d'horreur, mais bon, tu m'as compris).
Hors précision limitative apportée par le dictionnaire, il n'est pas certain que "doka batco" ne puisse être compris comme " homme qui inspire la peur", selon justement une analogie proche de celle que tu cites: "homme de terreur", serait-ce " homme terrorisé" ou " homme terrorisant"? - Djino a écrit:
- Donc "doka batco" (homme apeuré) ou "doka kinoyo" (film de peur), ça fonctionne et on comprend très bien s'il s'agit d'un adjectif dérivé d'un nom (puisqu'il qualifie un autre nom) ou un adjectif dérivé du verbe (puisqu'il qualifie le sujet).
Le contexte, le contexte... Il est certain que dans une majorité de situations le contexte permettra de trier. Néanmoins, sur cet exemple: En considérant le cas n°2 "doka batco" = homme apeuré, homme qui a peur--> kodoka batco = homme très apeuré (j'imagine) --> batco si pos doka dan imoy = l'homme est davantage apeuré que les animauxParfait. Donc l'adjectif "doka" est gradable. Aussi, si j'applique "théoriquement" cela au cas n°1 "doka kinoyo" = film de peur--> kodoka kinoyo = film très de peur, cela sent l'agrammaticalité --> kinoyo si pos doka ke novelo = [on reviendrait assez inconsciemment, me semble-t-il, à une traduction style n°2] = le film est plus apeuré que le roman (compris dans le sens " le film fait plus peur que le roman", avec au passage une inversion sémantique, cas assez classique). Et l'on voit alors bien qu'il y a déconnexion avec le sens de "doka" n°1 (adj. relationnel dérivé de "doko") - Citation :
- Troubadour a écrit:
- En transposant, si tu raisonnes sur "affamé" (au sens de qui a faim, qui crie famine), sur goro (faim):
1) gora = dérivé de goro, relatif à la faim (ex. état famélique) 2) gora = affamé, qui a faim, dont l'estomac hurle (= hungry). Valeur stative, traduisant un état --> gori = avoir faim, être affamé 3) gora = affamé de (même en le limitant à la nourriture, = starved; ex. affamé de glucides). Valeur active réclamant un complément.
Et donc, alors tu confonds en une forme unique trois logiques que ta langue veut normalement distinguer: 1) Adjectifs relationnels (= "vulgaires" complément de nom). Mais puisque tu as la faculté des compléments de nom, pourquoi cette seconde faculté? 2) Adjectifs/verbes statifs, traduisant un état (même en ignorant les sous-cas inchoatifs), à valeur obligatoirement intransitive; 3) Adjectifs/participes, traduisant une action (éventuellement passive), à besoin de complément. Je ne comprends pas bien ce que ce 3ème sens vient faire là (?) Si ton adjectif a le sens 2 (celui d'un "véritable" adjectif / verbe statif), alors il doit normalement pouvoir régir un complément (en tant que participe si on le voit sous l'angle d'un verbe statif). | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Dim 17 Aoû 2014 - 13:36 | |
| - Troubadour a écrit:
- Hors précision limitative apportée par le dictionnaire, il n'est pas certain que "doka batso" ne puisse être compris comme "homme qui inspire la peur", selon justement une analogie proche de celle que tu cites: "homme de terreur", serait-ce "homme terrorisé" ou "homme terrorisant"?
Il ne s'agirait alors plus d'un adjectif relatif au verbe "avoir peur" ou au nom "peur". Terreur, effroi ou épouvante sont synonymes de grande peur, mais à l'instar de "peur" qui n'a pas d'adjectif relatif à lui (de peur), il me semble qu'ils n'ont pas de verbe relatif signifiant "avoir une grande peur". Les verbe "terroriser", "effrayer" ou "épouvanter" signifiant, comme tu le dis, "qui inspire la peur" et qui se traduisent différemment en arwelo. - Troubadour a écrit:
- (...) Donc l'adjectif "doka" est gradable. Aussi, si j'applique "théoriquement" cela au cas n°1 "doka filmo" = film de peur
--> kodoka kinoyo = film très de peur, cela sent l'agrammaticalité Kodoko signifiant "grande peur" (terreur, effroi, épouvante), ce serait plutôt "film d'épouvante" ("film de grande peur", ou "film de très peur" si tu préfères le formuler ainsi) Voir tout à la fin de ma réponse à toi pour voir plus clair * - Troubadour a écrit:
- --> kinoyo si pos doka ke novelo = [on reviendrait assez inconsciemment, me semble-t-il, à une traduction style n°2] = le film est plus apeuré que le roman (compris dans le sens "le film fait plus peur que le roman", avec au passage une inversion sémantique, cas assez classique). Et l'on voit alors bien qu'il y a déconnexion avec le sens de "doka" n°1 (adj. relationnel dérivé de "doko")
C'est l'exemple qui est mauvais, puisqu'il n'a pas de sens. Il faut considérer ce que tu souhaites exprimer... Si tu veux dire que le film fait plus peur que le roman, on traduira avec le verbe signifiant "qui inspire la peur", donc avec le suffixe indiqué pour ça. Cet exemple se traduit par "le film est plus apeuré que le roman", mais ça ne veut absolument rien dire, donc on ne le dira pas. Ça n'a pas non plus de sens de dire que le film est plus "de peur" que le roman. Si l'adjectif dérivé du verbe est gradable, celui dérivé du nom ne l'est pas. On ne va pas débattre sur des phrases qui ne veulent rien dire hein ? ^^ - Troubadour a écrit:
- Si ton adjectif a le sens 2 (celui d'un "véritable" adjectif / verbe statif), alors il doit normalement pouvoir régir un complément (en tant que participe si on le voit sous l'angle d'un verbe statif).
Ah d'accord. Petite précision qui s'impose : les adjectifs sont intransitifs. Pour introduire un complément, il faut formuler avec le verbe, ou en isolant la particule grammaticale : J'essaye de concevoir l'arwelo de façon à ce qu'il puisse être parlé de manière analytique, en utilisant une préposition (semblable à la terminaison grammaticale) devant un substantif. "a" tout seul veut dire "de, à" "e" tout seul veut dire "par, en, de manière, au moyen de..." - "Je vais en train" peut se traduire "me zi tcuke" (je vais train-nement" ou bien "me zi e tcuko" (je vais en train) - "Film d'épouvante" peut donc se traduire "kodoka kinoyo" ou "kinoyo a kodoko" (film de grande peur) Pour traduire "homme apeuré par" on dira plutôt "homme qui a peur de" - Anoev a écrit:
- "Paternel" est un adjectif, et "père" est un nom... même quand il est attribut. Un nom peut être attribut d'un autre nom, que ce dernier soit un sujet ou un complément (j'appelle un chat un chat et X. X. un scélérat ; un "scélérat" est ici bel et nom un nom commun, attribut du nom commun X. X. ; on ne confondra pas avec "je n'entérinerai pas ce décret scélérat" où là, "scélérat" est un adjectif).Toutefois, dans le langage familier, "paternel" peut être utilisé comme nom commun :"Pour sortir ce soir ? J'vais d'abord demander la permission au paternel."
Évidemment, je ne parlais de "paternel" qu'en tant qu'adjectif relatif à "père" ou "être père".
Dernière édition par Djino le Mar 31 Mai 2016 - 21:17, édité 1 fois | |
| | | Kotave
Messages : 1838 Date d'inscription : 02/03/2012
| | | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Dim 17 Aoû 2014 - 20:29 | |
| - od² a écrit:
- si tu permets la construction à la volée d'adjectif au sens flou (en tout cas possiblement compris différemment) et non inclus dans un dico, permets tu que chacun construire les siens ou en ait une interprétation différente en fonction de sa sensibilité ou à l'instar de l'uropi avec ses mots composés y vois-tu crime de lèse-arwelo...
C'est une question piège ? En tout cas moi je n'ai pas l'impression que le sens de mes adjectifs soit flou... je trouve que le contexte apporte même une grande précision, tout comme "une femme amoureuse / une liaison amoureuse". Le sens de l'adjectif est lié au sens du substantif ou du verbe dont le sens des radicaux est fixé dans un dictionnaire (c'est impossible à éviter). Si je préfère éviter que chacun interprète différemment les radicaux selon sa propre sensibilité, je ne souhaite pas en revanche pas graver leur sens dans la pierre. Ma langue se voulant devenir participative, j'aimerais que se crée une communauté qui la fasse évoluer consensuellement ou démocratiquement. Cela dit, chacun aura toujours sa propre interprétation de différents mots, c'est inévitable. Chaud, tiède, rose, méchant, sympa, beaucoup, pauvre... Mais ce n'est sûrement pas à ça que tu pensais | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 0:19 | |
| Ok je vais clarifier ce dernier point. Doko = peur Doki = avoir peur
Doka peut vouloir dire 2 choses selon le contexte.
Si l'adjectif est qualificatif (il exprime l'état du sujet ou une action réalisée par celui-ci), c'est un adjectif dérivé de la forme verbale. Le sens d'un adjectif dérivé du verbe équivaut au sens de ce dernier au participe présent. Exemple : doki (avoir peur) > doka (ayant peur = apeuré). Comme dans "doka batco" (homme ayant peur = homme apeuré)
Si l'adjectif est relationnel (qui exprime une relation avec le nom qu'il qualifie), c'est un adjectif dérivé du substantif. Le sens d'un adjectif à partir du substantif équivaut à la formule "de + le substantif". Exemple : bapo (père) > bapa (de père = paternel) Comme dans "bapa amo" (amour de père = amour paternel)
Je vais rajouter ça dans l'article ideopedia (mais ça me semblait logique à moi) lol _________________ mundeze.com
Dernière édition par Djino le Mar 31 Mai 2016 - 21:18, édité 1 fois | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 10:28 | |
| - od² a écrit:
- Mais comment faire la différence entre les 2 types d'adjectifs dans l'exemple que j'ai cité dans ma dernière inter‘ entre l'homme qui a peur et le film de/qui-fait peur (plutôt que l'homme de/qui-fait peur et le film qui a peur... Sans dictionnaire s'entend...
"Faire peur" est purement verbal, non ? Bien, sûr, on peut toujours s'en sortir avec l'adjectif verbal "apeurant", mais s'il peut exister dans une idéolangue°, il n'est pas référencé comme adjectif en français*. ° Histoire de tordre le cou aux relex !* Chez moi, j'aurais qbobun (ne pas confondre avec le participe qbobsun). | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 13:56 | |
| od², j'ai déjà parlé de ça avec Troubadour au sujet de la relation entre peur et peureux.
La différence entre "apeuré" (ayant peur) et "effrayant" (qui fait peur) est la même qu'entre "inquiet" et "inquiétant" (qui rend inquiet). S'ils sont dérivés du même mot, il ne veulent pas du tout dire la même chose.
Le truc qui nous empêche de bien comprendre la différence, c'est qu'en français il n'existe pas de verbe "être inquiet". Du coup on associe "inquiet" à "inquiéter" alors qu'en arwelo (et en espéranto) on a bien 2 mots différents.
Être inquiet = wori Inquiet = wora Inquiéter = worifi (avec le suffixe -ij- signifiant "rendre...", ici en l'occurrence "rendre inquiet") Inquiétant = worifa (rendant inquiet)
C'est pareil avec peur. Doki = avoir peur Doka = apeuré (ayant peur) Dokifi = effrayer (rendre apeuré) Dokifa = effrayant (rendant apeuré)
Peureux se forme avec le suffixe -em- signifiant "inclinaison à, tendance à..." Dokema = peureux (ayant tendance à avoir peur) Dokemi = être peureux (avoir tendance à avoir peur) Dokemo = "poltronnerie" (tendance à avoir peur)
Dernière édition par Djino le Mar 31 Mai 2016 - 21:20, édité 1 fois | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 15:24 | |
| Disons que ce n'est pas l'exemple le plus parlant. Je n'avais d'idée de chose relative à la peur, mais de toute façon, "film qui fait peur" et "film qui a rapport à la peur", ça veut plus ou moins dire la même chose. C'est là que jouera la sensibilité de chacun. _________________ mundeze.com
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| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 22:18 | |
| - Citation :
- de toute façon, "film qui fait peur" et "film qui a rapport à la peur", ça veut plus ou moins dire la même chose.
Pas forcément, pareil pour le rire : un film sur le rire peut être particulièrement ennuyeux, surtout s'il est réalisé par un nouveau philosophe... Un film traitant de l'érotisme n'est pas forcément un film érotique (ce s'rait trop beau !!!). | |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: mundeze 1 Lun 18 Aoû 2014 - 23:05 | |
| - Djino a écrit:
- Troubadour a écrit:
- Hors précision limitative apportée par le dictionnaire, il n'est pas certain que "doka batso" ne puisse être compris comme "homme qui inspire la peur", selon justement une analogie proche de celle que tu cites: "homme de terreur", serait-ce "homme terrorisé" ou "homme terrorisant"?
Il ne s'agirait alors plus d'un adjectif relatif au verbe "avoir peur" ou au nom "peur". Terreur, effroi ou épouvante sont synonymes de grande peur, mais à l'instar de "peur" qui n'a pas d'adjectif relatif à lui (de peur), il me semble qu'ils n'ont pas de verbe relatif signifiant "avoir une grande peur". Les verbe "terroriser", "effrayer" ou "épouvanter" signifiant, comme tu le dis, "qui inspire la peur" et qui se traduisent différemment en arwelo. En français, oui ces notions sont rendues selon des logiques différentes, mais qui n'ont rien de "logique". Il me semble que si tu décides de traiter "peur " et ses dérivés selon une logique particulière, alors doivent rentrer dans le même moule "terreur", "horreur", "épouvante", "crainte", "alarme", "inquiétude", "effroi", "frayeur", "angoisse" et tutti quanti, au motif me semble-t-il évident que la prédictivité analogique est l'un des ressorts fondamentaux pour une LAI (à côté de la régularité des formes et des mécanismes). Ce qui nous ramène bien en amont sur des notions de taxinomie grammaticale. - Citation :
- C'est l'exemple qui est mauvais, puisqu'il n'a pas de sens. Il faut considérer ce que tu souhaites exprimer...
Voilà bien le noeud de la chose, comme od² le note aussi quand il fait allusion au cheminement de la pensée de l'émetteur face à un matériau non borné. En poussant quelque peu le bouchon, je dirais que, faute de dictionnaire exhaustif et muti-exemplarisé, pour moi c'est ainsi que j'aurais construit ma phrase... mais le récepteur que tu es coince parce que tu as en tête une autre façon de l'exprimer. - Citation :
- Ça n'a pas non plus de sens de dire que le film est plus "de peur" que le roman. Si l'adjectif dérivé du verbe est gradable, celui dérivé du nom ne l'est pas.
Là je te rejoins, mais cela induit donc bien qu'il y a une différence de nature (et donc d'implications potentielles) entre les racines premières lorsqu'elles sont d'adjectifs/verbes ou de noms. Et donc, si la poule relève des unes ou des autres. - od² a écrit:
- Je ne sais pas si le kotava fait un distinguo et de quel ordre... Troubadour semblait aussi y attacher quelqu'importance.
Le kotava, même si cela n'est pas forcément parfait en toutes circonstances, gère cela par une rigoureuse classification de base des radicaux. Ainsi, si un radical (par ex. listaf = beau) est adjectif de base (et donc gradable), alors ses dérivés et affixes (ex. listuca = beauté) seront particuliers; s'il est nominal, l'adjectif dérivé sera de nature relationnelle (équiv. complément de nom, non gradable); s'il est verbal (ex. vudé = avoir peur, v. intr. de sensation), alors l'équivalent adj. du "doka" de l'arwelo sera un participe actif ( vudes = qui a peur), un adj. de résultat ( vudesaf = peureux, qualité permanente), ou sur un dérivé factitif ( vudesí = faire peur à, apeurer --> vudesis = qui fait peur, apeurant). La stabilité de cette classification tient au fait qu'on ne peut pas, notamment, créer librement un verbe tout venant dérivé sur une base nominale sans passer par un affixe spécialisé (pas simplement la marque verbale). Il existe certes de nombreux verbes dérivés "directs", mais ils sont tous lexicalisés et fixés alors par le dictionnaire (ex. myelga = marteau --> myelgá = marteler) et leur caractère second par rapport au sème nominal premier (la poule et son oeuf) est clairement posé. | |
| | | Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
| Sujet: Re: mundeze 1 Mar 19 Aoû 2014 - 15:55 | |
| - od² a écrit:
- Je ne comprends pas bien la différence entre les adj sui generis, ceux à base nominale et ceux à base verbale... Peut-être parce que chez moi je ne fais pas de différence entre les parties du discours et où donc le caractère gradable est universellement possible... Quelques exemples en situation pour les deux premières catégories pourraient aider...
C'est assez facile. Un adjectif sui generis comme "beau" (= listaf en kotava, considéré comme radical primaire) est un adjectif qualificatif (fonction épithète ou attribut) gradable. listaf (beau) --> listapaf (très beau) Un adjectif dérivé direct de nom (qui ne passe par un suffixe spécialisé autre que le -f adj. de base) est de même nature qu'un complément de nom (à la manière de l'uropi qui fusionne en une seule forme ces adjectifs avec la marque génitive), est qualificatif mais non gradable. Ainsi: gola = région --> golaf = régional (adj. dérivé) Par ex. golafa jowa = frontière régionale. on ne peut pas grader cet adjectif en "plus régional". Ces dérivés adjectifs ne sont pas gradables, car leur nom premier LUI l'est: gola (région) --> golapa = grande région --> golapaf (adj. dérivé de "grande région" et non "très régional") Quant aux adjectifs à base verbale, ce sont en réalité des participes employés en tant qu'adjectifs. Etant considérés comme des paradigmes verbaux, ils en héritent de (presque) toutes les propriétés, dont justement la gradabilité: vudé = avoir peur --> vudes = qui a peur, apeuré vudepé = avoir très peur --> vudepes = qui a très peur, très apeuré Donc, c'est bien la notion de nature du radical et du sème primaires qui détermine la disponibilité, les dérivations et les sens possibles en aval. - Citation :
- Je constate que le problème d'interférence que je relevais pour l'arwelo entre les adj verbaux et non-verbaux est neutralisé en kotava par soit la lexicalisation des verbes produit par adjonction de la terminaison verbale soit par explicitation de celle-ci...
Absolument - Citation :
- J'ai toujours trouvé les dérivations à l'espéranto depuis une racine par simple adjonction de suffixe comme un point faible sans lexicalisation.
100% d'accord. - Citation :
- C'est vrai dans le cadre de langue baptiste, la lexicalisation est de rigueur et je réagit en aprioriste... Mais la tentation à la motivation a priori (renommée prédictibilité) n'est jamais éloignée des constructions de langues même des plus a postériori...
Offrir de multiples manières, les plus larges possibles, aux locuteurs de formuler leurs idées en minorant la mémorisation absolue, est un atout fort de toute langue. Simplement, il faut savoir, je pense, ne pas aller trop loin et quelques rails bien tracés sont sûrement plus efficaces qu'une liberté morphologique tous azimuts et illusoire au final (laquelle ne fera alors que renforcer les phénomènes de calques sémantiques et/ou syntaxiques. L'espéranto en étant un bon exemple). | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Mar 19 Aoû 2014 - 18:22 | |
| - Troubadour a écrit:
- Un adjectif dérivé direct de nom (qui ne passe par un suffixe spécialisé autre que le -f adj. de base) est de même nature qu'un complément de nom (à la manière de l'uropi qui fusionne en une seule forme ces adjectifs avec la marque génitive), est qualificatif mais non gradable. Ainsi:
gola = région --> golaf = régional (adj. dérivé) Par ex. golafa jowa = frontière régionale.
on ne peut pas grader cet adjectif en "plus régional". Ces dérivés adjectifs ne sont pas gradables... Compris-saisi ! Il en est de même pour des adjectifs évoquant des formes géométriques, comme "rectangulaire, carré, rhomboïdal, cylindrique" et j'en passe ! Comment une table pourrait être plus ronde qu'une autre ? Soit l'autre n'est pas ronde (elle est par exemple ovale (pouah ! )) et là, le problème est résolu, la table est ronde et l'autre ne l'est pas, ou bien l'autre table est déjà ronde : toutes les autres tables peuvent l'être autant, mais pas davantage. Par contre, ça marche pas à tous les coups, parce qu'on peut dire : la fiancée de Julien est plus ronde que celle de Karlito. | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Mar 19 Aoû 2014 - 18:54 | |
| En Belgique, avec un transfert de compétences politiques vers les régions, on entend souvent que tel ou tel domaine est "plus régional" en Belgique. La politique belge est effectivement "plus régionale" qu'avant.
PS : Son visage est plus rond que le mien ^^ | |
| | | Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
| Sujet: Re: mundeze 1 Mer 20 Aoû 2014 - 11:40 | |
| Sur le point de la gradabilité des adjectifs "de noms", on peut voir la gradation comme appliquée à un adjectif sous-entendu: plat très régional: plat très typique de la région politique plus régionale: politique plus orientée vers la structure en régions etc. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Mer 20 Aoû 2014 - 11:58 | |
| Tout ça dépend du ou plutôt des sens qu'on met derrière un adjectif : comme dit plus haut, "rond" peut avoir un caractère absolu ou bien avoir un sens plus flou, au contraire, triangulaire, même au sens figuré (comme les élections) a un côté mathématique (3), mais y en a d'autres, bien d'autres, comme par exemple "plein" : un verre, un réservoir peut être presque plein, mais il n'est pas plus plein qu'un autre : il est plus rempli, soit, mais "plein" représente "rempli à 100%", plus pein serait-il rempli à 101%, 102% ? Non ! Ça déborde ! et on reste à 100%. Bon, là, vous m'direz, on est dans l'absolu : dans la réalité, on remplit jamais jusqu'à ras bord : à cause des secousses pendant le transport... Bref ! on n'en a pas fini avec les adjectifs !!! | |
| | | Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
| Sujet: Re: mundeze 1 Mer 20 Aoû 2014 - 23:38 | |
| Par contre, à partir de quand une salle est considérée comme pleine? On peut s'amuser longtemps comme ça; effectivement les adjectifs n'ont rien de simple -- surtout quand on essaye de les catégoriser.
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| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 4:55 | |
| Est-ce que ceci dissipe le flou ? http://www.europalingua.eu/ideopedia/index.php5?title=Arwelo#Adjectifs_d.C3.A9riv.C3.A9s | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 8:21 | |
| - Idéopédia (Arwelo) a écrit:
- De même, une "relation amoureuse" ne peut faire référence à une "relation qui aime" car, outre le fait que ça ne veuille rien dire, l'adjectif est relationnel puisqu'il fait office de complément du nom.
Raison pour laquelle j'ai trois adjectifs différents pour "amoureux" : iklímon, klimon & adklímon. Le premier est spécifique aux personnes et signifie "qui aime" (très fort, quel qu'en soit le bénéficiaire) : le nom a, bien entendu, le suffixe -du : ùt iklímdu beantes = un amoureux de la chose ferroviaire. Le deuxième signifie "dont la nature concerne l'amour", on a, bien sûr klimon rylèntyn, j'en n'ai pas d'autres en tête. Le troisième est plus rare et a tendance à s'effacer au profit du deuxième : il signifie "qui est enclin (d'où le préfixe) à l'amour". Comme je n'ai pas "tempérament", je laisse comme ça. | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 13:50 | |
| - od² a écrit:
- *(j'aurais bien deux trois idées pour “femme d'amour“...)
Mais bon, ce sont des idiotismes, sans quoi on pourrait aussi trouver un sens à "pomme d'amour". "Femme de l'amour", fondamentalement, ça n'a pas de sens. | |
| | | PatrikGC
Messages : 6732 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 14:49 | |
| Bien dit. Le langage est une communication entre un émetteur et un récepteur. Et le récepteur interprète les signaux qu'il reçoit, et pas tjrs dans le sens voulu par l'émetteur. De ce fait, en fonction des individus, n'importe quelle phrase peut donc avoir au moins un sens. | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 15:00 | |
| Revenez sur Terre. Si je dis "liaison amoureuse", vous ne penserez sûrement pas à une "liaison qui est tombée amoureuse". De même, "ama matco" serait naturellement compris comme "femme amoureuse", sans compter que le contexte est défini dans une phrase, qui tient dans une conversation. Le langage métaphorique est surtout culturel. Si je dis "femme d'amour" au Congo, ce sera compris comme "femme qu'on aime". Là-bas, une prostituée est plutôt une "femme libre". Si je vous dis "femme libre" dans un contexte qui ne se prête pas à cette interprétation, vous n'allez jamais le comprendre comme ça.
Si on pousse la réflexion aussi loin en tenant compte de telles improbabilités, le fait de vouloir s'exprimer avec une telle précision peut transformer vos arguments en plaidoyer pour l'inclusion tous les cas grammaticaux possibles, de l'accord de l'adjectif en genre et en nombre, de 2 verbes être (minimum), etc.
Dernière édition par Djino le Mar 31 Mai 2016 - 21:22, édité 1 fois | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 16:17 | |
| - od² a écrit:
- C'est tout à fait ce que je voulais dire ! Je n'ai pas dit que l'on comprendrait métaphoriquement la même chose mais que l'on ne peut exclure une formulation au motif qu'elle n'a pas de sens dans la mesure où métaphoriquement elle en a...
Ainsi pour les Congolais aussi ama matso oscille entre femme amoureuse et femme qu'on aimerait (et je pense que cela serait identique pour les français...). Non, "femme amoureuse" ne se dit pas de cette manière au Congo (qui se dirait plutôt "femme qui aime", ou "femme d'aimer") Si tu tiens à justifier ton argument en le transposant au français, tu devrais utiliser l'exemple de "amoureux/se" qui a effectivement plusieurs sens en français. Non seulement une métaphore n'a de sens que lorsqu'il y a un usage commun de celle-ci, mais de la même façon que "relation amoureuse" se comprend toujours de la même manière en français, à partir du moment où "ama matco" signifie toujours "femme amoureuse" et que le contexte n'indique aucune autre interprétation, je ne vois aucune raison de comprendre l'adjectif différemment.
Dernière édition par Djino le Mar 31 Mai 2016 - 21:31, édité 1 fois | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 21:05 | |
| Es-tu prêt à te lancer dans un débat pour expliquer que "femme amoureuse" peut se comprendre comme une "femme publique" parce qu'il ne faut pas exclure cette réalité ? Il se trouve que dans la réalité, "relation amoureuse" ne se comprend que comme une "relation d'amour". De même, "femme amoureuse" ne se comprend que comme une "femme qui aime". C'est comme ça. C'est aussi comme ça en arwelo. S'il y a des gens comme toi qui veulent comprendre "femme amoureuse" comme "femme d'amour", libre à toi. Cependant, même toi tu devrais supposer la réelle signification de l'adjectif par rapport au contexte de la phrase. Donc... tout le monde comprendra comme il faut parce que c'est suffisamment clair. | |
| | | Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: mundeze 1 Jeu 21 Aoû 2014 - 21:57 | |
| Non, je dis que selon les règles énoncées plus tôt, il n'y a normalement pas de doute possible. Je ne veux pas être le seul qui décide de l'évolution de l'arwelo, tout le monde est libre de proposer une nouvelle façon de faire. Je contestais juste tes arguments selon lesquels l'adjectif pourrait facilement être compris différemment. Si tu as une meilleure idée que le système adopté jusqu'à présent, tes propositions sont plus que bienvenues. Moi je n'attends que ça. | |
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