L'interrogation par inversion sujet-verbe est la moins bonne de toutes les solutions. On peut s'en rendre compte même en français. Il n'y a plus qu'en langage châtié qu'on entendra "Manges-tu bien?". Majoritairement on a: "Tu manges bien?" et c'est l'inflexion de ton qui signale l'interrogation. Et la forme relevée devient: "Est-ce que tu manges bien?".
En phrases courtes, l'inflexion de voix suffira. En revanche, pour une phrase longue, un interrogatif spécifique (particule ou équivalent) a tout son intérêt.
Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Du reste, cette forme par inversion passe assez mal dans la conjugaison des verbes du 1er groupe à la 1re personne au présent, à la deuxième et à la troisième (uniquement avec pronom), ça fait pédant, avec un nom, elle est inusitée (puisque le nom est devant le verbe et on rajoute le pronom). Bon, main'nant, ce qui passe mal en français peut très bien passer dans d'autres langues : y a pas d'raison ! Par exemple, en uropi, l'inversion est totale, y compris avec un nom sujet (D-P, si tu est là, confirme, démens ou corrige) : Jed de kat pice ? = le chat mange-t-il des poissons ?
Ce qui donnerait, dans des conjugaisons composées : Ve de kat jedo ? = le chat mangera-t-il ? Av de kat jeden ? = le chat a-t-il mangé ?
L'aneuvien suit la recette espérantiste en remplaçant ĉu par ep* : ep àt gat inzh? = ĉu la kato manĝas? = est-ce que le chat mange ? le chat mange-t-il ? ep àt gat inzhă? = ĉu la kato manĝis? = est-ce que le chat mangea ? le chat mangea-t-il ? ere àt gat inzh? = ĉu la kato manĝis? = est-ce que le chat mangeait ? le chat mangeait-il ? mir àt gat inzh? = ĉu la kato manĝos? = est-ce que le chat mangera ? le chat mangera-t-il ? ere àt gat inzhun? = ĉu la kato estis manĝanta? = le chat était-il en train de manger ? ep àt gat inzhun? = ĉu la kato estas manĝanta? = le chat est-il en train de manger ? ep àt gat inzha? = ĉu la kato estas manĝinta? = le chat a-t-il mangé ?
*Du moins, dans les temps simples.
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
Moi je trouve que combiner une particule interrogative avec une intonation montante (comme en japonais et en français avec "est-ce que") est la meilleure façon de poser une question. Comme le dit troubadour, l'inversion sujet-verbe laisse naturellement place à la formulation avec "est-ce que", et ce n'est pas le cas qu'en français.
cela n est pas étonnant puisque tu doubles systématiquement tout mot que tu fais entrer dans ton dictionnaire ... cependant je ne pense pas Qu il n‘existe de vrais synonymes dans les langues naturelles chacun apporte pour le moins des conotations particulieres (et ce sont elles qui apportent la richesse d une langue naturelle et aucune langue construite ne peut sur ce point rivaliser (et certainement pas en doublant automatiquement son vocabulaire) et c est sur ce point que butte toute LAI coincée dans son rôle international qui élimine les connotations))
Dernière édition par od² le Mar 17 Juin 2014 - 21:45, édité 1 fois
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
cependant je ne pense pas qu'il existe de vrais synonymes dans les langues naturelles. Chacun apporte pour le moins des connotations particulières (et ce sont elles qui apportent la richesse d'une langue naturelle...
C'est précisément pour cette raison que je serais en faveur de doubler le vocabulaire de la sorte. Langue construite ou naturelle, qu'on le veuille ou non, "nigra" a (pour moi en tout cas) une connotation différente de "malblanka", même si ça veut dire la même chose. L'un est "noir", l'autre est "l'inverse de blanc, donc noir". C'est précisément pour cette raison que "malblanka" serait plus adéquat pour qualifier une chemise noire qui devait normalement être blanche. C'est pareil avec "frida" et "malvarma" (froid). Tu ne peux pas nier que "Tiu manĝaĵo estas malvarma" peut apporter une nuance différente de "Tiu manĝaĵo estas frida"
Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
C'est pareil avec "frida" et "malvarma" (froid). Tu ne peux pas nier que "Tiu manĝaĵo estas malvarma" peut apporter une nuance différente de "Tiu manĝaĵo estas frida"
Un peu comme la glace froide et la soupe froide*, quoi ?
*À l'exception, bien sûr, du gazpacho, c'là va sans dire !!!
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
Oui exactement, c'est un très bon exemple. Ce n'est pas la signification "normale", mais ces différents termes peuvent apporter une telle nuance, surtout si on généralisait ce cas à tous les mots opposables.
Je ne suis pas d'accord. Je pense même qu'il faudrait généraliser ça à d'autres mots. Disposer de synonymes permet d'avoir un vocabulaire plus riche en nuances.
cela n est pas étonnant puisque tu doubles systématiquement tout mot que tu fais entrer dans ton dictionnaire ... cependant je ne pense pas Qu il n‘existe de vrais synonymes dans les langues naturelles chacun apporte pour le moins des conotations particulieres (et ce sont elles qui apportent la richesse d une langue naturelle et aucune langue construite ne peut sur ce point rivaliser (et certainement pas en doublant automatiquement son vocabulaire) et c est sur ce point que butte toute LAI coincée dans son rôle international qui élimine les connotations))
Evidemment il y a une quadrature difficile à résoudre et dont les sens d'évolutions sont assez imprévisibles. Cependant, une LAI se doit de s'y confronter. À ce que j'ai lu et pu discuter, l'une des idées-force de Staren Fetcey avec le kotava a été justement d'offrir un très large lexique (avec si on y regarde de près pléthore de mots qu'on peut qualifier de synonymes) et une multitude de facultés de création, dérivation et composition, dans l'idée que ce seront les utilisateurs qui feront le tri, en recycleront tout un tas, donneront des tours différents, etc. En offrant un volumineux terreau et des mécanismes parfois presque aux antipodes les uns des autres (y compris même quelque part le principe des classificateurs pour les mots étrangers), et en se disant qu'à partir du moment où il y aura un nombre d'utilisateurs et des usages importants, plus rien ne sera réellement cadrable a priori ni prescriptible.
Doj-pater
Messages : 4530 Date d'inscription : 04/01/2014 Localisation : France Centre
Dois-je me considérer comme un surhomme pour avoir tout compris? Quoique flatté, j'ai un doute. Non, je crois surtout que c'est en expliquant clairement les mécanismes d'une langue (surtout quand on sait que l'adhésion à une LAI est tout sauf involontaire et contraint),
Surhomme ? Je n'en sais rien: je ne vous connais pas; mais dans la catégorie "linguiste chevronné", sans aucun doute; c'est aussi un compliment. Mais vous n'imaginez pas les difficultés que peuvent avoir des "élèves français moyens", par exemple avec l'interrogation en anglais: Do you work ? ça va encore à peu près… mais au passé: Do you vorked ? ou Did you worked ?…
C'est pour cela qu'ils choisissent tous (en 2e langue) l'espagnol, réputé facile, plutôt que l'allemand, réputé difficile, et ça donne: "Yo manjo sobre la tabla en mi asieta…" ou qqch du genre
Silvano a écrit:
Pas d'accord. Je trouve que le mot interrogatif ĉu est plus simple que l'inversion. Il permet de libérer l'ordre les des mot et rend donc possible l'inversion emphatique, situation dans laquelle l'uropi doit recourir à des formes plus complexes, comparables au français c'est...que/qui. Après tout, certaines langues, comme l'allemand, le russe et parfois même le français, utilisent les inversions non interrogatives.
Malheureusement, c'est bien en allemand (et les autres langues germaniques) que nous avons l'inversion interrogative (sprichst du ?), l'inversion emphatique (sans doute) et l'inversion obligatoire (am Dienstag kann ich nicht kommen) Ce qui ne facilite pas les choses, avouez-le !
L'inversion emphatique est un effet de style: ce n'est pas la priorité des priorités dans une LAI. D'autant moins que ce n'est pas l'inversion verbale qui produit cet effet de style, mais la place du complément ou de l'adverbe en début de phrase. On a la même chose en Uropi: am Dienstag kann ich nicht kommen) Be Mardia i moz ne veno ! (sans inversion sujet/verbe)
Das kann ich nicht glauben ! Da, i moz ne kreo !
Quant à ĉu vere ?, on a Verim ? comme en fr. Vraiment ? ou en anglais Really ? Je ne vois vraiment pas où est le problème. (si ça marche en fr. / ang, pourquoi pas en Uropi ?) L'intonation est la seule façon de poser une question en italien, espagnol, grec, etc… et ça ne pose pas de problèmes.
fr. Est-ce que tu viens ? Faut-il que je boive ça ? (avec un magnifique subjonctif en plus ?) Ur. Ven tu ? Doʒ i pivo da ? On dirait que pour certains la simplicité est une maladie honteuse ! Eh, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Citation :
Quant à mal-, cessez d'y voir le mot français. Il signifie le contraire!
Et vous cessez de ne vous référer qu'au français et à l'espéranto ! L'Uropi renvoie à une trentaine de langues indo-européennes ! J'aimerais savoir si c'est Zamenhof qui se prenait pour un dieu, ou si ce sont les espérantistes qui le prennent pour un dieu ? En tous cas ce préfixe mal- pour indiquer le contraire est une erreur hénaurme, (aucune langue au monde ne l'utilise avec cette fonction, et l'Eo n'est pas une langue a priori, à ce que je sache), d'autant plus qu'il avait sous les yeux le prefixe slave ne-, nie; il aurait dû changer de lunettes (un comble pour un ophtalmo! )
Citation :
Se moque-t-on du mot uropi bug, qui signifie hêtre et non pas un problème informatique? Ou de ost, qui devrait bien signifier os et non pas est.
D'abord bug se prononce [boug] et non [b∧g]; c'est le mot indo-européen pour hêtre: bhāgos* > al Buche, da bøg, nd beuk, ang beech, rus, tch, pol, bul… buk, lit, bukas, lat fagus, roum fag et ost ne signifie os dans aucune L.E, mais "fromage" en scandinave et est en al Ost(en), nd oost, da øst, sué öst, rus vostok
Citation :
Et c'est bien la première fois que je lis sous votre clavier que vous laissez le choix aux locuteurs.
Ah, bon ? De toute façon, il est inévitable que chaque locuteur ait tendance à utiliser des expressions de sa propre langue traduites telles quelles, ce qui conduit à d'amusants quiproquos mais n'empêche nullement la compréhension.
Citation :
Mais je le répète: mal- ne signifie ni mauvais ni non. Non-rassasié serait nesata.
J'appelle cela de la casuistique: on est rassasié ou on ne l'est pas. Si on ne l'est pas, on a faim. A quoi bon couper les cheveux en 36 ?
Djino a écrit:
Cela dit, j'aurais également choisi un autre préfixe que mal- pour le contraire. J'aurais, par exemple, utilisé quelque chose comme dis- qui est plus international et plus compréhensible (en trouvant évidemment une autre idée pour la notion de dispersion). En plus ça m'aurait permis d'utiliser le préfixe mal- à la place de l'actuel mis-, que j'aime moins.
Et rappelons qu'un grand nombre de réformateurs ont proposé le remplacement de ce préfixe mal-, notamment par des- (les idistes en 1925). En Uropi on a: mal- qui signifie "mal" > maldezo = maudire, malvoko = dire du mal de… mis-= "mauvais fonctionnement": misincepo = mal comprendre… dis- = dispersion: disspajo = disperser, disreno = se débander an- = contraire des adjectifs: anfelic = pas heureux, anfeden = infidèle, anabli = incapable La totale, quoi !
Citation :
J'ai déjà vu un dépliant suédois affirmant que noir se disait malblanka - ce qui est tout à fait correct, bien qu'inusité.
Donc, les noirs seraient des "mal blanchis" ?
Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
En Uropi on a: mal- qui signifie "mal" > maldezo = maudire, malvoko = dire du mal de… mis-= "mauvais fonctionnement": misincepo = mal comprendre… dis- = dispersion: disspajo = disperser, disreno = se débander an- = contraire des adjectifs: anfelic = pas heureux, anfeden = infidèle, anabli = incapable La totale, quoi !
Sans oublier (dans certaines utilisations seulement) : anti- comme dans antiseptic & antitèz*, où il exprime bien un antonyme.
*Mais pas comme dans antifròz qui n'est pas le contraire de froz, mais qui empêche le gel ; pas non plus comme dans antilop et antikor, pour lesquels anti- n'est pas un préfixe, mais la réelle partie du mot. On retrouve partiellement ces glissements affixiques en aneuvien, où j'ai aṅtylop pour l'animal ; par contre le préfixe signifiant "contre", j'essaie (tout du moins lorsque le radical qui suit ne commence pas par un O-) de le charcuter le moins possible et de le laisser en entier : aṅtoklérig = anticlérical.
an- = contraire des adjectifs: anfelic = pas heureux, anfeden = infidèle, anabli = incapable
Attention, "pas heureux" est la négation de "heureux", pas son antonyme (= nefelicha en espéranto). C'est comme si "nuisible" et "inutile" étaient synonymes, selon ce système, ce qui n'est pas le cas.
Citation :
Donc, les noirs seraient des "mal blanchis" ?
Bien sûr Ce n'est toujours pas le sens de mal-...
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
En tous cas ce préfixe mal- pour indiquer le contraire est une erreur hénaurme, (aucune langue au monde ne l'utilise avec cette fonction (...)
Ben si, en français, et c'est du français que Zamenhof s'est inspiré. Ce n'est que lorsqu'il est accolé à un verbe que le préfixe mal- donne le sens de "pas bien", comme dans "malentendu"; mais autrement son unique but est de donner l'antonyme des mots, comme dans maladroit, malchance, malhonnête, malsain... Contrairement à ce que dit elBab, maladroit ne veut pas dire "pas bien adroit", mais c'est vraiment l'inverse.
Citation :
J'appelle cela de la casuistique: on est rassasié ou on ne l'est pas. Si on ne l'est pas, on a faim. A quoi bon couper les cheveux en 36 ?
Ce n'est pas le meilleur exemple. La différence entre le préfixe ne- et mal- est intéressante dans d'autres cas comme l'exemple qu'a donné Silvano avec "utila", "neutila" et "malutila". Inutile ne veut pas forcément dire que c'est nuisible. De même, "pas blanc" ne veut pas forcément dire que c'est "noir" ;-) Encore un exemple : Varma, c'est chaud. Malvarma, c'est froid. Nevarma, c'est l'ensemble des nuances qui ne sont pas chaudes. Ça peut donc aussi être tiède, un peu froid, très froid ou carrément gelé.
Citation :
an- = contraire des adjectifs: anfelic = pas heureux, anfeden = infidèle, anabli = incapable La totale, quoi !
Je ne connais pas l'uropi, mais pour moi "pas heureux" ne veut pas forcément dire "malheureux". Quelqu'un de blasé est aussi "pas heureux".
Citation :
Donc, les noirs seraient des "mal blanchis" ?
Ben non puisque ce mal- signifie le contraire. En plus tu as accolé le mal- français à un verbe pour lui donner le sens qu'il n'a pas en esperanto
Et puis,
Citation :
fr. Est-ce que tu viens ? Faut-il que je boive ça ? (avec un magnifique subjonctif en plus ?) Ur. Ven tu ? Doʒ i pivo da ? On dirait que pour certains la simplicité est une maladie honteuse ! Eh, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Moi je trouve plus simple encore d'utiliser une particule interrogative. Il suffit de garder la même structure de phrase, et tu lui colles un mot faisant office de point d'interrogation. C'est enfantin
_________________ mundeze.com
Doj-pater
Messages : 4530 Date d'inscription : 04/01/2014 Localisation : France Centre
Ben si, en français, et c'est du français que Zamenhof s'est inspiré. Ce n'est que lorsqu'il est accolé à un verbe que le préfixe mal- donne le sens de "pas bien", comme dans "malentendu"; mais autrement son unique but est de donner l'antonyme des mots, comme dans maladroit, malchance, malhonnête, malsain... Contrairement à ce que dit elBab, maladroit ne veut pas dire "pas bien adroit", mais c'est vraiment l'inverse.
En dehors des quelques exemples cités, ce préfixe mal- avec le sens de contraire est très rare en fr.: on a incompétent, incapable, inacceptable, infructureux, informe, ingrat, incassable, incertain, indépendant, indécent, indigne… des centaines de mots… (et non malcompétent…etc.) Pourquoi choisir une structure ultra-minoritaire pour une langue qui se veut inter-nationale ?
Citation :
Je ne connais pas l'uropi, mais pour moi "pas heureux" ne veut pas forcément dire "malheureux". Quelqu'un de blasé est aussi "pas heureux".
C'est bien pour cela que j'ai écrit "pas heureux". Malheureux se dit waji, de waj = malheur.
Citation :
La différence entre le préfixe ne- et mal- est intéressante dans d'autres cas comme l'exemple qu'a donné Silvano avec "utila", "neutila" et "malutila".
et à part cet exemple là, la nuance est plutôt rare, non ? En Uropi on a uzi = utile (de uzo utiliser) > anuzi = inutile et nuzo = nuire, qui donne nuzli = nuisible (qui peut nuire)
Citation :
Moi je trouve plus simple encore d'utiliser une particule interrogative. Il suffit de garder la même structure de phrase, et tu lui colles un mot faisant office de point d'interrogation. C'est enfantin
Comme l'est SV > VS ? Je ne vois vraiment pas en quoi rajouter un mot serait + simple
Comparons: Eo. Dormu bone, kaj faru belajn sonĝojn ! * Ur. Sop bun id av bel soine ! Ang. Sleep well ! Sweet dreams ! Fr. Dors bien et fais de beaux rêves !
Mi deziras aĉeti pantalonon I zel kopo u pant I would like to buy trousers (US pants) Je voudrais acheter un pantalon
Ĉu vi deziras plian tason da kafo ? Vol vu jok u tas kafu ? Would you like another cup of coffee ? Voulez-vous une autre tasse de café ?
Silvano a écrit:
Ce n'est pas du tout la même chose. Quelle que soit l'origine des mots, je persiste à croire qu'il faut s'efforcer de n'utiliser dans une LAI aucun idiotisme et de bien circonscrire le sens des mots. Apprendre ces expressions est un fardeau beaucoup plus lourd que l'apprentissage du vocabulaire.
*Comme par exemple fari sonĝojn ? Expression typiquement et exclusivement française: "faire des rêves" C'est toujours la même chose: ce qui est permis (et admiré) dans la "langue sacrée" et interdit et fustigé dans la langue "bricolée"
J'admire le sens de la justice de certains espérantistes !
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
En dehors des quelques exemples cités, ce préfixe mal- avec le sens de contraire est très rare en fr.: on a incompétent, incapable, inacceptable, infructureux, informe, ingrat, incassable, incertain, indépendant, indécent, indigne… des centaines de mots… (et non malcompétent…etc.) Pourquoi choisir une structure ultra-minoritaire pour une langue qui se veut inter-nationale ?
C'est pour ça que moi j'aurais choisi un autre préfixe que celui-là, même si la plupart de tes exemples se traduisent avec le préfixe ne- en espéranto. En tout cas ce n'est qu'une question de goût et d'habitude.
Citation :
Comme l'est SV > VS ? Je ne vois vraiment pas en quoi rajouter un mot serait + simple
Pour toi, francophone. L'accusatif est aussi instinctif pour les hongrois que ne l'est l'inversion S/V pour les francophones. Ce n'est pas le cas pour tous les locuteurs qui ne sont pas confrontés à ça. Comme dans les continents asiatique et africain dans leur grande majorité... Cela dit, je rejoins elBab par rapport au choix de cette particule interrogative. Il aurait été plus cohérent d'utiliser "ki" pour se conformer au tableau des corrélatifs.
(je n'ai pas compris où tu voulais en venir avec tes comparaisons... devait-on y voir la supériorité de l'uropi sur les autres langues ?)
Dernière édition par Djino le Sam 26 Avr 2014 - 16:30, édité 1 fois
Comme l'est SV > VS ? Je ne vois vraiment pas en quoi rajouter un mot serait + simple
Parce que, dès le premier mot de la phrase, on sait déjà qu'il s'agit d'une question. On peut d'ailleurs poser une question uniquement avec ce mot. Par exemple avec un infinitif :
Ĉu esti aŭ ne esti ? Jen la demando, kiu plej gravas.
Ou bien, sans verbe : Ĉu plian tason da kafo ?
Doj-pater a écrit:
*Comme par exemple fari sonĝojn ? Expression typiquement et exclusivement française: "faire des rêves"
On peut dire aussi havi sonĝojn, ou sonĝi. Ou, pourquoi pas, sperti sonĝojn, travivi sonĝojn...
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
Comme l'est SV > VS ? Je ne vois vraiment pas en quoi rajouter un mot serait + simple
D'ailleurs le fait de rajouter des mots peut rendre les choses beaucoup plus faciles à comprendre. "Prends un café pour moi" est plus simple que "prends moi un café". ("prends moi" peut être compris différemment) "Donne un café à lui" est plus simple que "donne lui un café" ("donne lui" peut être compris comme "donne moi cette personne")
Il n'est pas nécessaire de rajouter ces prépositions pour comprendre, puisqu'il y a COD après, mais leur présence permet de lever le doute. C'est pareil avec la particule interrogative. Si on l'omet, le ton de la phrase fera comprendre qu'il s'agissait d'une question (comme si on disait "you speak english?" à un anglais, en omettant le "do" au début de la phrase), mais sa présence permet de conforter l'interlocuteur en ce qu'il s'agit bien d'une question. À plus forte raison s'il est chinois. Pour une LAI, c'est un atout considérable.
En fait, le sambahsa a la solution, puisqu'on y offre le choix entre la particule interrogative et l'inversion. C'est d'ailleurs une des choses que je trouve malheureuses avec l'uropi, c'est que son auteur semble vouloir tout décider d'avance.
Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
En fait, le sambahsa a la solution, puisqu'on y offre le choix entre la particule interrogative et l'inversion. C'est d'ailleurs une des choses que je trouve malheureuses avec l'uropi, c'est que son auteur semble vouloir tout décider d'avance.
Apparemment en kotava ancien (il y a 30 ans), l'interrogation par inversion était aussi possible. Mais on m'a dit qu'elle était complètement tombée en désuétude, pour beaucoup des raisons évoquées plus haut, et est désormais totalement obsolète. Bon, cela est certainement à mettre en relation avec le fait que l'usage des pronoms personnels sujets, en fonction standard, a lui aussi complètement disparu (il ne subsiste plus que comme notion d'insistance), sauf aux 3èmes personnes en situation de première évocation en tant que sujet.
Djino Admin
Messages : 5283 Date d'inscription : 06/06/2012 Localisation : Bruxelles
En fait, le sambahsa a la solution, puisqu'on y offre le choix entre la particule interrogative et l'inversion. C'est d'ailleurs une des choses que je trouve malheureuses avec l'uropi, c'est que son auteur semble vouloir tout décider d'avance.
Je ne vois pas trop le problème. Ce n'est pas une langue naturelle, elle vient de l'esprit de son créateur et celui-ci a tout intérêt à imposer certaines règles pour éviter que tout le monde ne parle la langue à sa manière. La grammaire de l'espéranto est aussi figée, et c'est tant mieux. La question est de savoir si la règle imposée est plus simple qu'une autre. Elle l'est sans doute plus pour certains occidentaux, mais certainement pas pour le monde. C'est aussi parce que je ne suis pas satisfait par l'espéranto que j'ai voulu me lancer dans l'élaboration d'une langue ^^
Remplacé par kas, qui est aussi un adjectif, duquel je me suis inspiré pour le chilloïen mei/fei (selon que la phrase est positive ou négative).
Wil kaso severo ? Vois-tu un avion ? Mata jü mei hiffyome ? Me wil kaso severo ? Ne vois-tu pas un avion ? Mei mata jü fei hiffyome ? Wil toko severo ? Quel avion vois-tu ? Mata jü wei hiffyome ? Me wil toko severo ? Quel avion ne vois-tu pas ? Mei mata jü wei hiffyome ?
Troubadour mécréant
Messages : 2107 Date d'inscription : 20/01/2013 Localisation : Aquitaine, France
Remplacé par kas, qui est aussi un adjectif, duquel je me suis inspiré pour le chilloïen mei/fei (selon que la phrase est positive ou négative).
D'après le dico le kas? kotava n'est pas un adjectif, mais un adverbe conjonctif. Mais cela ne change rien à l'idée. Et on trouve d'ailleurs aussi le mex? (n'est-ce pas?) qui fonctionne un peu comme une particule interrogative finale, comme quand on commence par une phrase assertive simple et qu'on la transforme en question au bout.
Kotave a écrit:
Wil kaso severo ? Vois-tu un avion ? Mata jü mei hiffyome ? Me wil kaso severo ? Ne vois-tu pas un avion ? Mei mata jü fei hiffyome ?
Je dirais plutôt: Kas va (kono) severo wil ? Vois-tu un avion ? Kas va (kono) severo me wil ? Ne vois-tu pas un avion ?
J'ai voulu t'envoyer un extrait de la partie de la grammaire sur les déterminatifs interrogatifs, mais elle a été changée de "tok ; kas" à "tok, tokoy, tokeaf" En tout cas, la page des pronoms, elle, n'a pas encore été modifiée, et on y lit encore kascoba (quelque chose ?), kastan/kastel (quelqu'un ?), kastol (un des deux ?).