Une statistique à peu près impossible à établir, pour pas mal de langues, d'ailleurs : quelle est la proportion des noms neutres, féminins et masculins dans le dictionnaire d'une langue. Vaste sujet.
Tout c'que j'peux dire, c'est que chez moi, l'immense majorité des mots sont neutres. Du reste, tous les objets et les entités abstraites sont représentés par des noms qui ne sont que neutres. À côté de ça, y a les noms épicènes (représentant des entités animales (humaines comprises) dont on ne peu pas ou on ne juge pas utile de les présenter par leur sexe respectif) qui, grammaticalement sont neutres (seule influence grammaticale aneuvienne : le pronom de la troisième personne). En enfin, par rapport à la masse relative de ces noms sus-cités, il y a la petite poignée de noms féminins et de noms masculins.
En uropi, pour les noms neutres, c'est à peu près aussi simple qu'en aneuvien, à cette différence près, c'est que les noms neutres ne représente que des entités inanimées ou abstraites. À un nom neutre uropi correspond à coup sûr un nom neutre en aneuvien, mais aussi en volapük, en espéranto, en kotava, en elko et en psolat. En interlingua, là, j'en suis un peu moins certain. Par contre, à un nom neutre aneuvien peut correspondre aussi bien un nom neutre uropi (pronom : je) qu'un nom épicène (pronom he).
Prenons cette première phrase : Le lion était près du lac, il attendait un zèbre.
En uropi, ça donne : De liov sì ner de lag, he vartì u zeber.
En aneuvien, ça donne : Àt leo ere lat àt logs, a ere waadun ùt zybars.
Main'nant, une autre : Le lion était près du lac, il attendait la lionne.
En uropi, ça donne : De liov sì ner de lag, he vartì de liova.
En aneuvien, ça donne Àt leod ere lat àt logs, da ere waadun àt leox.
En uropi, le pronom personnel n'a pas changé entre la première et la deuxième phrase ; il n'aurait changé (ce) que si c'était une lionne qui était près du lac, attendant un zèbre...
En aneuvien, pour la première phrase, on a le choix : on aurait très bien pu opter pour da, si, ayant vu la crinière du lion, on avait opté pour leod. Mais là, ça n'avait que peu d'importance, l'essentiel, c'est qu'il attendît un zèbre# pour que la famille pût dîner. Le sexe du chasseur importait peu (d'ailleurs, en principe, chez les lions, ce sont plutôt les femelles qui chassent, mais là, peut-être que Madame eût des règles douloureuses). Dans la deuxième phrase, y a quoi ? un lion et une lionne. Donc là, le clou est bien enfoncé sur la différence entre les deux animaux de la même espèce, donc, y a, explicitement leod & da, d'une part, et d'autre part, leox, l'accusatif de leok.
Je suppose qu'en volapük rigik et en espéranto, ça doit marcher un peu comme en uropi ; par contre, en volapük nulik, en ido, en mundeze, en kotava, en elko et en psolat, on a, comme en aneuvien*, une réelle différence entre l'épicène et le masculin.
#Du reste, dans aucune des deux langues, il n'est fait mention du sexe du zèbre, il n'est destiné qu'à faire office de plat de résistance aux lions, alors, hein, un garçon ou une fille, peu importe.
*J'peux m'permettre de dire comme ça, même si le volapük nulik est bien antérieur à l'aneuvien : quand j'ai établi ces règles des genres en aneuvien, j'ignorais jusqu'à l'existence du volapük nulik, mais aussi du kotava, du tsawelo° et de l'elko, dont j'ai appris l'existence plus tard, grâce à l'Atelier.
°Nom d'origine du mundeze.
_________________
- Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.