Merci pour ce "canevas"
On pourrait pousser un peu plus loin le parallèle avec la syntaxe des langues naturelles en y ajoutant la curryfication/currying, qui correspond en qq sorte à l'incorporation d'un des arguments par le verbe.
Dans les langues très agglutinantes, l'incorporation s'utilise à la fois :
-Syntaxiquement, pour alléger le nombre d'arguments et, dans une langue ergative, l'incorporation du patient permet de "forcer" l'encodage de l'argument agent comme patient (donc à l'absolutif, qui est le cas non-marqué dans la plupart des langues ergatives qui marquent les cas).
L'incorporation ne se limite pas forcément au patient par contre, on peut aussi incorporer des circonstants ou des possessions/attributs/parts constitutives du patient. Pour l'agent, les langues qui permettent de l'incorporer ne sont pas attestées (pour le coup, ça va dans le sens des théories de Chomsky, qui avancent que le verbe est plus étroitement lié au patient qu'à l'agent (pas trop anglocentré pour une fois))
-Sémantiquement, pour spécialiser la signification du verbe, et on peut noter que l'incorporation est d'autant plus fréquente avec des patients habituels ou attendus avec tel verbe/dans tel procès (typiquement : "aller-forêt, chasser-poisson (pour "pêcher"), faire/créer-enfant, cueillir-fruit, tuer-ennemi...").
On remarque au passage que les motivations de l'incorporation se rapprochent pas mal de celles attestées de l'antipassif.
...et de celles de la curryfication en programmation il me semble