Sujet: L'aea (présentation en images) Dim 24 Juil 2022 - 17:49
Nouveau fil pour une ébauche de présentation de l’aea. J’avais d’abord pensé à une présentation classique, mais je vais reprendre ici l’idée des fiches elkannes de Ziecken (merci à lui), suivies de quelques explications concises.
Avant la première fiche, tout de même un peu de phonologie… L’alphabet aean est le suivant : a b c d e g h i k l m n o p r s t u w. Prononciation idem français sauf c /ʃ/, g /g/, h /h/, i /i, j/, r /r/, u /u/ ; bref, rien de très original.
Consonnes et voyelles peuvent être longues et sont notées doubles.
L’aea possède beaucoup de successions de voyelles ; dans ce cas, le i est prononcé /j/. (ex. : daia /daja/, jardin ; iae /jae/, temps).
On trouve aussi parfois (mais rarement) la succession d’un /iː/ long et d’un i /j/, soient trois i consécutifs (ex. : liiiu /liːju/, beau ; niiies /niːjɛs/, bleu).
Je ne suis pas encore fixé pour l’accent tonique. Ma première idée était d’accentuer le mot sur sa première syllabe. Mais je m’oriente maintenant plutôt sur un accent syntaxique, un peu comme en français, qui marquerait aussi la première syllabe du mot concerné. Encore à l’étude.
Sur ce, la première fiche :
On peut noter : ⸺ Pas d’article défini ou indéfini. ⸺ Le pluriel des noms en –V se forme par l’ajout d’un k (bamma → bammak). ⸺ Dans la structure « c’est/ce sont », le démonstratif da (sg.) / den (pl.) est facultatif ; le verbe copule naia possède la forme neutre irrégulière nai (sg.) / nei (pl.). La forme dite neutre d’un verbe s’emploie lorsque le sujet est nominal ou, comme c’est le cas ici avec le démonstratif, pour traduire « c’est ». ⸺ L’adjectif épithète se place avant le nom et est invariable en nombre. ⸺ L’adjectif attribut suit le verbe copule et est invariable en nombre ; le verbe est facultatif puisque la place de l’adjectif (après un nom) ne peut être celle d’une épithète.
Les mots facultatifs entre parenthèses ne seront pas notés dans les exemples futurs.
À noter : ⸺ Les noms (et adjectifs, plus certains mots outils ou adverbes) finissant par une consonne possèdent toujours une seconde forme, dite vocalique (FV), sur laquelle se forment le pluriel et les cas. Cette FV est ici notée entre parenthèse. Le nom en –V a évidemment par lui-même une finale vocalique sur laquelle pluriel et cas se forment directement. ⸺ L’intensificateur ega, très se place après l’adjectif ; il peut être indifféremment remplacé par wea de même sens (kwaea ega = kwaea wea, très petit). ⸺ Le génitif se marque par le suffixe –a (-ga après VV ou a, -ia après un verbe) ajouté à la FV du nom (orok, chien → FV+a : orkua, du chien). ⸺ Le génitif se place avant le nom qu’il définit.
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Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Mer 27 Juil 2022 - 20:12
À noter : — Les noms finissant par une consonne font leur pluriel sur la FV + e (aak, chat → FV : aaki → aakie, chats). — Le numéral est en tête du groupe nominal (sauf éventuel possessif) et est toujours suivi d’un nom au singulier. Les cinq premiers cardinaux sont : 1 : kees (FV : kehe) (qui n’est pas un article indéfini) 2 : ska 3 : meo 4 : ieni 5 : iwe — Le verbe est présenté sous sa forme en –a ou –e (ex. naanea, voir) ; c’est la forme des dictionnaires qui ne correspond pas à la forme infinitive qu’on pourrait trouver dans une phrase (pour ex., l’infinitif de naanea est naanead). — Naaneaa est la 1 sg. du présent du vb. naanea. Le verbe se conjugue à toutes les personnes et le pronom personnel est toujours omis, du moins dans les propositions principales. — Naaneaa suuma aaki, je vois un chat noir ; le c.o.d. est à la FV (suuma : FV de suum, noir ; aaki, FV de aak, chat). — Pour traduire le verbe être existentiel, on emploie le verbe sta, être, se trouver (et non la copule comme en français). — Daian, dans le jardin : le locatif statique se forme sur la FV + n, avec ou sans préposition. Les prépositions locatives (dans, sous, sur, etc.) sont omises si le sens reste clair.
Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 30 Juil 2022 - 16:57
La possession — Il n’y a pas de verbe avoir en aea. La possession s’exprime par : possesseur[oblique] (+ copule) + possédé[nominatif]. La copule s’accorde en nombre avec le possédé. — L’oblique (qui note notamment l’attribution et le locatif de mouvement) est marqué par la FV+t. — La copule est facultative et le plus souvent omise. — À la forme négative, la copule toujours au singulier et précédée de la négation u(ne…pas), est cependant obligatoire. L’objet nié demande la FV. — L’aea ne distingue par le genre. Le pronom personnel 3 pl. ka traduit ils et elles. — Comme pour les numéraux, les quantitatifs (ici iaula, beaucoup) sont suivis du singulier. — Pour traduire la langue dans laquelle est écrite un ouvrage, on emploie le double cas locatif+génitif (soit –n+a), qui devient une forme adjectivale lexicalisée. En tant qu’adjectif, elle se place naturellement devant le nom (aeana taram, un livre en aea). À noter qu’en revanche, pour indiquer une idée de transformation, on emploie l’oblique (looktad tarma aeat, traduire un livre en aea).
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 30 Juil 2022 - 21:49
Lal Behi a écrit:
La possession — Il n’y a pas de verbe avoir en aea. La possession s’exprime par : possesseur[oblique] (+ copule) + possédé[nominatif]. La copule s’accorde en nombre avec le possédé. — L’aea ne distingue par le genre. Le pronom personnel 3 pl. ka traduit ils et elles.
Deux caractéristiques qui rapprochent l'aea du finnois.
Mais dis voir, le verbe "avoir" ne concerne pas uniquement la possession.
Bon je mets de côté les formules comme "Il a habité Nancy pendant trente ans" où certaines langues, dont le portugais, l'elko, l'aneuvien, le mundeze et le psolat ne font pas appel à des auxiliaires, mais il y a d'autres cas de figures où "avoir" ≠ "posséder" :
fermez la fenêtre, on a froid elle a seize ans depuis hier ils ont un chef sévère, mais juste elle n'a plus de mari, mais elle a deux fils j'ai un train à prendre et encore douze copies à corriger.
J'vouidrais pas m'étaler, mais pour tous ces cas sauf le premier, j'utuluse le verbe hab sans complexe aucun, je ne donnerai pas de détails ici, mais toi, comment tu fais pour ces cas bien particuliers ?
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 30 Juil 2022 - 22:26
Tous tes emplois d'avoir se traduisent quasiment par être avec, donc avec.
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 30 Juil 2022 - 22:41
Pour l’instant, j’ai en magasin :
⸺ Avoir froid, chaud, etc. se traduit par l’adjectif verbalisé avec –na (forme abrégée de la copule naia) ; ce qui rapprocherait ça de l’anglais « I am cold ». froid : uluk, ulki → avoir froid : ulkina ex. : Fermez la fenêtre, on a froid. → Lueksam keene, ulkinun. (fermer[imp.2sg] fenêtre[FV] avoir-froid[1pl]
⸺ À mon sens, « avoir un chef sévère » et « n’avoir plus de mari » procèdent de la même notion de possession qu’indiquée dans la fiche. Dans la structure aeane, on pourrait traduire je[obl] par à moi, pour moi, voire quant à moi + être. ex. Elle n’a plus de mari, mais elle a deux fils. → Tet u nai semse, wada nei ska paiag. (elle[obl] nég. copule[øsg] mari, mais cop[øpl] deux fils)
⸺ Pour le train à prendre, je crois qu’on peut utiliser la même structure, mais c’est à étudier cependant. Le « à » précédant l’infinitif est rendu en aea par un génitif. La phrase se traduirait mot à mot par « pour moi est un train à prendre ». ex. : J’ai un train à prendre → nat iootadia norok (je[obl] prendre[inf.+gén.] train. La copule nai est sous-entendue.
Je n’ai pas encore défini comment indiquer la notion d’âge.
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 30 Juil 2022 - 23:26
Lal Behi a écrit:
⸺ À mon sens, « avoir un chef sévère » et « n’avoir plus de mari » procèdent de la même notion de possession qu’indiquée dans la fiche. Dans la structure aeane, on pourrait traduire je[obl] par à moi, pour moi, voire quant à moi + être. ex. Elle n’a plus de mari, mais elle a deux fils. → Tet u nai semse, wada nei ska paiag. (elle[obl] nég. copule[øsg] mari, mais cop[øpl] deux fils).
Ben tu vois, on n'a pas la même approche pour ce sens. Comme ce que je vais t'expliquer est une digression, je vais la mettre sous...
Spoualère:
En aneuvien, un être humain ne peut pas posséder ni appartenir à un autre être humain, sauf cas très particuliers (esclavage et... affection... eeeeh oui !). Hab renvoie certes à "posséder", mais aussi, être en relation (professionnelle, amicale, familiale, amoureuse etc.) avec ; il peut aussi indiquer une nécessité : j'ai les vaches à m'occuper (ce ne sont pas forcément les miennes) un âge révolu : tu dois avoir 18 ans pour voter.
Hab est très vague, donc, mais les possessifs sont, eux beaucoup plus explicite, ainsi, l'aneuvien fait la distinction :
Da hab ùt xeliys, æt ep sed xeliys = Il a une voiture, c'est sa voiture Ar hab ùt neràpdax ea ùt neràpkaż, ær ep ed neràpdur = Ils ont un fils et une fille, ce sont leurs enfants. Ka mussa ed strægens = Elle a raté son train.
Deux liens utiles : ici-même (la phrase du jour) et dans la grammaire aneuvienne (Idéopédia).
Sinon, en aneuvien, on fait une différence entre l'âge en cours : ka • jàrev dek = elle a neuf ans et l'âge révolu : Ka haba nov jàrse sàrdaw = elle a eu neuf ans hier.
Pour faire suite à la question d’Anoev sur la traduction de l’âge « j’ai vingt ans », voici une fiche intercalaire dédiée aux mesures en tout genre :
MESURER : — Pour exprimer l’âge, la taille, le poids, la longueur, bref toutes les mesures, on utilise le verbe omote, mesurer. Type de conjugaison 4 en –VCe, qui comprend en fait tous les verbes en –e (sauf les verbes en –ge, type conjugaison 5) et qui ont la particularité de doubler la consonne finale du radical (consonne longue) au pluriel → omotan, je mesure ; omotat, tu mesures ; omotai, il/elle mesure ; omottan, nous mesurons ; omottat, vous mesurez ; omottai, ils/elles mesurent. Forme neutre sg. : omote et pl. : omotte ; infinitif : omota. — Les interrogatifs se construisent avec iku iaula, combien, réduit à la forme iku, suivi d’un adjectif indiquant le type de dimension : iku waen, quel âge ? (litt. combien vieux) ; iku uurs, quelle taille ? (litt. combien grand) ; iku kirp, quelle longueur ? (litt. combien long) ; iku wasuk, quelle profondeur ? (litt. combien profond) ; iku kapas, quelle épaisseur ? (litt. combien épais) ; iku kaasar, quel poids ? (litt. combien lourd), etc. — Ex. : Iku waen omotat ?, Quel âge as-tu ? (litt. combien vieux tu mesures) Iku uurs omotat ?, Quelle est ta taille ? Combien mesures-tu ? (litt. combien grand tu mesures) — Pour les êtres vivants (humains et animaux), la réponse se construit comme suit (sachant que le complément du verbe omote est à la FV) : - (Omotan) skakemu (tsaaia)., J’ai vingt ans. (litt. (je mesure) 20 (ans)) → le verbe ainsi que le mot « âge » sont facultatifs. Dans l’ex., skakemu est la FV de skakem, vingt. - (Omotan) kehe i hekkakemu (eerti)., Je fais un mètre quatre-vingts. (litt. (je mesure) un et quatre-vingts (mètre)) → kehe, FV de kees, un ; hekkakemu, FV de hekkakem, quatre-vingts. À noter que le mot « mètre » (ici à la FV) se place après l’indication du mètre et des centimètres. — Pour la réponse concernant des objets (et pour les animaux s’ils sont considérés comme des marchandises ou des objets), on emploie pour la réponse la structure : nombre[FV] + unité[gén] + adj. type de mesure[FV]. - Iku uurs omote da maiam ?, Combien mesure cette maison ?, Quelle est la hauteur de cette maison ? (litt. combien grand mesure cette maison) → (Omotai) skateete eertia uursu., Elle mesure douze mètres. (litt. (elle mesure) de douze[FV] mètre[gén] grand[FV]) ou (Omotai) skateetea uursu. (litt. (elle mesure) de douze[gén] grand[FV]) ; dans ce deuxième cas, l’unité « mètre » est omise si la compréhension reste claire. - Iku kaasar omote da naoataram ?, Combien pèse ce dictionnaire ? (litt. combien lourd mesure ce dictionnaire) → Orca (omotai) ska i do caiaga kaasa., Il pèse plus de deux kilos et demi (litt. plus de (il mesure) de deux et demi kilo[FV+gén] lourd[FV]). — Dans la langue parlée, le verbe omote est omis et la question suit une structure différente. (à l’étude pour l’instant)
Anoev Modérateur
Messages : 37640 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
L'âge n'est-il pas une mesure de temps appliquée à l'humain, par exemple, depuis sa naissance ? Si l'on peut mesurer une période ("les vacances ont duré un mois"), pourquoi pas l'âge ("sa vie a duré 30 ans, jusqu'à présent du moins"). En français, on "a" 20 ans ; en anglais, on "est" 20 ans ; en aea, on "mesure" 20 ans... Pourquoi pas ? Je suis sûr qu'on pourrait trouver d'autres façons de dire dans d'autres langues, naturelles ou construites. C'est du moins le parti pris que j'adopte en aea. Bien sûr, la langue n'en est qu'à ses débuts ; à voir si ce principe fonctionne dans tous les cas.
Anoev Modérateur
Messages : 37640 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
En français, on "a" 20 ans* ; en anglais, on "est" 20 ans* ; en aea, on "mesure" 20 ans... Pourquoi pas ?
Après tout, oui, pourquoi pas... J'avais pas vu ça sous cet angle. Après tout, oui... la longévité de certains micro-organisme est tellement courte qu'elle pourrait se mesurer au... chronomètre.
Au temps (chronométré) pour moi, par conséquent.
*En aneuvien, on a 20 ans (révolus) et on est en 21me année...
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Mer 3 Aoû 2022 - 19:57
À noter : — Pour indiquer une localisation, on utilise trois cas différents : le locatif (statique) : FV + n l’oblique (mouvement) : FV + t l’ablatif (provenance) : FV + r À noter que ces finales s’appliquent à tous les noms au sg. (nom en finale vocalique et nom avec FV) et aux noms ayant un pluriel en –e. Les noms au pluriel, si celui-ci est en –k (ou –d, finale pas encore abordée), ont une finale autre que nous verrons plus tard. — Le verbe sta, être, se trouver, appartient à la conjugaison de type 1, verbes en -a (la plus fréquente). Au présent, les verbes de ce type se conjuguent comme suit : staa, je suis ; stan, tu es ; stea, il/elle est ; stak, nous sommes ; stun, vous êtes ; steak, ils/elles sont. Les formes neutres, utilisées avec un sujet nominal, sont sta au sg. et ste au pl. L’infinitif est en –d → stad. — Les verbes inna, aller et melta, venir appartiennent à la conjugaison de type 2 (verbes de mouvements, toujours en -a) et se conjuguent comme suit au présent : inna, je vais ; innai, tu vas ; innau, il/elle va ; innae, nous allons ; innaie, vous allez ; innaue, ils/elles vont. Les formes neutres sont inni au sg. et inne au pl. L’infinitif est en –m → innam. — See maiman : devant la maison. La préposition locative (ici see, devant) reste invariable si elle est accompagnée d’un nom décliné. En revanche, utilisée seule, elle prend la finale casuelle (ex. staa seen, je suis devant ; avec –n locatif). — L’interrogatif de lieu oko, où, prend également la finale casuelle adaptée (okon, où [locatif] ; okot, vers où [oblique] ; okor, d’où [ablatif]).
Anoev Modérateur
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Mer 3 Aoû 2022 - 20:31
Y a un truc que j'ai retenu et qui m'a bien plu, c'est la constance des flexions aussi bien pour les adverbes interrogatifs et les noms communs :
[] → x = -r [x] = -n x → [] = -t.
Un truc que j'ai pas compris (j'ai peut-être dû rater un épisode, si oui...), pourquoi y a-t-il deux formes : maiam et maima. Visiblement, c'est la deuxième (maima) qui porte les flexions. À quoi correspond alors maiam ?
Pour "d'où viens-tu ?", on aurait alors okor, mais je n'ai pas le verbe "venir".
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Mer 3 Aoû 2022 - 22:28
La première forme, ici maiam, correspond au nominatif. C’est celle que l’on aurait en tant que : ⸺ sujet : maiam (nai) uurs., la maison est grande ⸺ objet possédé : nat (nei) meo maiam., j’ai trois maisons Pour l’instant, ce sont les deux occurrences où le nominatif apparaît, mais je n’en suis qu’au début de la langue et on le retrouvera sans doute dans d’autres structures. Mais, effectivement, la FV est de loin la plus employée. Cette distinction ne se fait évidemment pas dans les mots finissant par une voyelle.
Le verbe venir apparaît bien dans la fiche sous l’exemple melta maimar, je viens de la maison. J’aurais pu effectivement rajouter sur ma fiche « D’où viens-tu ? » : Okor meltai ? Ce à quoi, on pourrait répondre : Melta seer., Je viens de devant (la maison, par ex.). Ce qui ne fait pas une belle phrase en français, je le concède, mais apparaît tout à fait correct en aea.
Les flexions sont en effet constantes et identiques, quelle que soit la classe de mot. À noter cependant que seul le nom la marque dans le GN, les déterminants ou adjectifs étant dans ce cas à la FV (ex. da uursu maiman, dans cette grande maison). Font néanmoins exception à cette règle, les GN gérés par une postposition qui demande le génitif (le cas est alors marqué sur la postposition). Dans une prochaine fiche…
Pour compléter, la désinence –n est la forme suffixée de la préposition nu, dans, jamais utilisée dans un GN. On peut cependant la trouver seule et déclinée (comme avec see dans les exemples de la fiche). Par ex. : Inna nut, je vais dedans (la maison, par ex.) ; A meltai nur ?, Est-ce que tu viens de dedans ?
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Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Jeu 4 Aoû 2022 - 21:49
Pour faire suite aux mesures en tout genre, une dernière fiche sur les chiffres avant mon départ en vacances demain !
OENEDE, compter (pour les chiffres de 1 à 5, cf. fiche aak, chat) — Pour rappel, les chiffres sont toujours suivis d’un nom au singulier (ex. kees muan, un (seul) œuf ; uuk muan, six œufs). — De 11 à 19, les unités à la FV sont suivies du suffixe –teiet (-teete) (ex. meo, 3 → meoteiet, 13 ; eis, 7 → FV eise → eiseteiet, 17). — Les dizaines, de 20 à 90, se forment par l’unité à la FV suivie de kem (kemu), 10 (ex. hekka, 8 → hekkakem, 80). — Les nombres composés se forment simplement par la dizaine suivie de l’unité, avec une espace à l’écrit (ex. ueukem ska, 92 ; iwekem kees, 51). — La centaine taas (tassa) est précédée de l’unité pour ses multiples (ex. ienitaas, 400). — Le millier twaad (twaata) suit le même principe, mais peut être précédé d’un nombre jusqu’à 99 ; le nombre 1 000 est séparé par une espace si le multiplicateur est supérieur à 10 (ex. ueukem ueu twaad ueutaas ueukem ueu, 99 999). — Million et milliard à venir… — Chiffres et nombres se placent en tête du GN et suivent les mêmes règles d’accord en forme vocalique que les adjectifs. Ils prennent donc la FV dans un GN dont le nom est décliné (ex. uuk taram, six livres → otsosim uksu tarma, il a acheté six livres. avec nom au sg. mais à la FV (c.o.d.) et numéral donc également à la FV). — Chiffres et nombres peuvent se décliner s’ils sont utilisés seuls (ex. oenede keher tassat, compter de 1 à 100 avec kees, 1 → FV kehe + abl. –r → keher et taas, 100 → FV tassa + obl. –t → tassat ). — En langue parlée, les chiffres à virgule sont exprimés avec i, et + l’unité, s’il y en a une, à la fin (ex. ska i meokem eert, 2 mètres 30 – litt. 2 et 30 mètre). Je prévois de mettre aussi au point un principe d’énonciation plus mathématique avec le mot virgule… à venir également. — Enfin, les ordinaux sont formés par l’adjonction à la FV du suffixe –st (-sta) (ex. uuk, uksu, six → uksust, uksusta, sixième). Sont cependant irréguliers les trois premiers ordinaux (meines, FV meine, premier ; ennet, FV ennte, deuxième ; melek, FV melke, troisième) ainsi que dixième : teiest, FV teieia, formé sur le suffixe teiet.
MaCuSi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Jeu 4 Aoû 2022 - 22:20
Quel mot utilises-tu pour le mot Calculer ?
Quel mot utilises-tu pour numéro ?
J'aime beaucoup ton système de chiffre ...
Je suis nouveau sur le forum, donc je vais peut-être poser une bête question, si ton idéolangues est artistique, pourquoi utilisez le "classique" système décimal ... pourquoi ne pas en créer un sympa ?
On peut partir dans un joli système : en base 12 pour les chiffres des unités, en base 9 pour les dizaines, en base 6 pour les centaines, en base 3 pour les milliers ... ou autre
Lal Behi
Messages : 925 Date d'inscription : 16/03/2008
Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Ven 5 Aoû 2022 - 8:44
Je n'ai pas encore de mot pour calculer ou numéro ; je me posais d'ailleurs la question de qql'indication des numéros en aea (question toujours sans réponse...).
Pour le système de numération, la base décimale permet une traduction simple langue naturelle > aea. À vrai dire, je n'ai pas l'esprit très mathématique et ce n'est jamais une de mes priorités. Parmi toutes mes langues, seul le wágelioth possède une ébauche de système de calcul (+, -, etc), c'est dire.
Je trouve qu'un système non décimal s'adapterait davantage à une langue associée à une diégèse, ce qui n'est pas le cas ici. Mes seules idéolangues dans ce cas sont le wágelioth (associé à notre société) et le þünmari (époque viking) ; les deux ont donc conservé un système décimal.
J'avais tenté une fois un système undécimal (base 11) avec le lamanā, mais je ne suis pas allé plus loin qu'une simple numérotation.
MaCuSi
Messages : 147 Date d'inscription : 02/08/2022 Localisation : Belgique
Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Ven 5 Aoû 2022 - 10:11
Oki, je vois mieux à présent
Lal Behi
Messages : 925 Date d'inscription : 16/03/2008
Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Ven 26 Aoû 2022 - 15:37
À noter : — Le pluriel des noms ne comportant que des voyelles (ou, éventuellement un h non initial) est en –d (eue, oiseau → eued, oiseaux ; oeo, sœur → oeod, sœurs). Récapitulatif des pluriels : * mot en –C → FV+e (kaap, lieu → FV : kaipi → pl. kaipie) * mot en –C dont la FV est en –e → FV+ie (tuul, feu → FV : tuule → pl. tuuleie) * mot en –V → +k (ceeuge, automne → pl. ceeugek) * mot entièrement vocalique ou avec h non initial → +d (iae, temps → pl. iaed) — Contrairement aux verbes involitifs naanea, voir et uelga, entendre dont le c.o.d. est régulièrement à la FV, leurs contreparties volitives tawa, regarder et uukla, écouter demandent un c.o.d. à l’oblique (naaneaa eue, je vois l’oiseau mais tawaa euet, je regarde l’oiseau). — L’oblique des pluriels en –d et –k se forme par l’adjonction d’un –i (eue, oiseau → pl. : eued → obl. pl. euedi ; luala, chant → pl. lualak → obl. pl. lualaki).
Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 3 Sep 2022 - 21:37
Emmu/alaia → LES POSTPOSITIONS — Contrairement à maiam qui désigne la maison en tant qu’édifice, okeo traduit maison, domicile, foyer, le lieu où l’on est chez soi. Okeo s’emploie au locatif (suff –n), à l’oblique (suff. –t) ou à l’ablatif (suff. –r) selon le verbe. Okeo désigne le domicile dont la personne est le sujet du verbe (ex. : staa okeon, je suis chez moi ; stan okeon, tu es chez toi ; etc.). — À noter que les formes déclinées d’okeo se sont lexicalisées sous formes verbales utilisées dans la langue parlée uniquement. * okeon, dans la maison → okeona, être chez soi vs. sta okeon * okeot, vers la maison → okeota, aller/entrer chez soi vs. inna/issesa okeot * okeor, depuis la maison → okeora, sortir de chez soi vs. inna okeor alaia — En plus des prépositions (cf. par ex. see, devant – fiche maiam) dont le cas est indiqué sur le nom, l’aea possède quelques postpositions qui régissent toujours un nom au génitif. Ex. waenda, parent → pl. waendak → gén. pl. waendaka → waendaka iuu, chez (mes) parents. — Dans le cas de postpositions locatives, le cas est noté sur la postposition, le nom restant toujours au génitif. Ex. : staa maea iuun, je suis chez (ma) mère (locatif) ; inna sai iuut, je vais chez (mon) père (oblique) ; inna aaiari iuur alaia, je sors de chez le médecin (ablatif). — Quelques exemples de postpositions : assa, face à ; asa, avec, en compagnie de ; maas, comme, pareil à ; lahe, entre ; sin, sans ; etc.
Velonzio Noeudefée Référent Actualités
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 3 Sep 2022 - 22:06
Aurais-tu des inspirations de langues fenniques ? Si non, quelles sont tes inspirations ?
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 3 Sep 2022 - 22:17
Bien vu, Velonzio ! En fait, je suis en train d'apprendre des rudiments* d'estonien (car je vais aller à Tallinn pour Noël) et j'ai été très étonné de certains traits de cette langue. J'ai extrait ces points (l'aspect extrêmement vocalique, le traitement des cas notamment) pour la création de l'aea.
* Je dis rudiments car l'estonien est un peu compliqué selon moi ; le vocabulaire n'ayant rien de commun avec le peu de langues que je connais. Je me mélange particulièrement les pinceaux entre tous les verbes que je peine à différencier les uns des autres (ce qui est moins le cas pour les noms, allez savoir pourquoi).
Anoev Modérateur
Messages : 37640 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Dim 4 Sep 2022 - 0:12
L'utilisation du cas sur l'adposition elle-même est une trouvaille audacieuse. Je n'y avais pas pensé.
Est-ce que iuu est utilisé pour les autres traductions de "chez" ?
-la chasse chez l'homme de Néandertal -la mélancolie chez les romantiques.
_________________
Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Lal Behi
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Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Sam 24 Sep 2022 - 21:04
Une petite intervention (sans image aujourd’hui) : LA VOYELLE EUPHONIQUE
Je suis assez satisfait du système de déclinaison simple et régulière de l’aea. Je voulais aussi faire de l’aea une langue extrêmement vocalique, c’est pourquoi on y trouve beaucoup de successions de voyelles (jusqu’à 4 ou 5). Du coup, les finales consonantiques des cas me chagrinaient un peu.
Je fais donc un essai en introduisant une voyelle finale euphonique qui suit certains cas (oblique en –t, locatif en –n, temporel en –m, ablatif en –r et translatif [cas que je ne suis pas sûr de conserver] en –l). La voyelle euphonique varie en fonction de la FV du mot selon le schéma : a → i ; e → a ; i → e ; o → u ; u → i. Ex. : maiam, maison → FV : maima → + loc. : maimam → + V euph. maimami : dans la maison akuat, toit → FV : aktu → + loc. aktun → + V euph. aktuni : sur le toit
Pour l’instant, cela ne concerne pas l’instrumental en –s que je conserve en l’état. Ne sont pas concernés non plus les personnels, notamment à l’oblique –t, que je garde en l’état par concision.
On retrouve cette voyelle euphonique dans la phrase du jour : les nuages dans le ciel volent vers le soleil : sans voyelle euphonique : Aewan liwik aielne eppit. avec voyelle euphonique : Aewani liwik aielne eppite.
Du coup, cela modifie certaines fiches présentées ci-dessus, notamment : TARAM Taliat taram., L’enfant a un livre → Taliati taram. Taliaet tarmae., Les enfants ont des livres → Taliaeta tarmae. MAIAM Staa maiman., Je suis dans la maison → Staa maimani. Inna maimat., Je vais à la maison → Inna maimati. Melta maimar., Je viens de la maison → Melta maimari. EMMU / ALAIA Sta okeon, être chez soi → Sta okeonu
Je ne suis pas sûr non plus de l’appliquer aux postpositions ou aux interrogatifs sujets à la déclinaison : Okon stan ?, Où es-tu ? → Okonu stan ? Staa maea iuun., Je suis chez ma mère → Staa maea iuuni.
Restent néanmoins beaucoup de finales consonantiques inchangées, mais je vais peut-être revoir les infinitifs des trois premières conjugaisons et de la copule qui ont une consonne pour finale.
Anoev Modérateur
Messages : 37640 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: L'aea (présentation en images) Dim 25 Sep 2022 - 0:07
Lal Behi a écrit:
Une petite intervention (sans image aujourd’hui) : LA VOYELLE EUPHONIQUE.
Tu pourrais nous en faire une présentation dans Idéopédia* ; au moins, çui-ci, y marche !
*Par l'ordre alphabétique, il serait en première partie de chapitre (Idéolangues), devant l'aneuvien.