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| Les fembotniks 2 | |
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Auteur | Message |
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Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 31 Mar 2022 - 20:00 | |
| - Vilko a écrit:
- Zhaem Klimen, qui parlait l'anglais aussi bien que le mnarruc, conduisit Modesta et ses invités dans le fond du restaurant.
Zhæm (devenu Zhaem, pour la circonstance mnarésienne) Klimen avait fait le déplacement jusqu'à Cambridge pour apprendre l'anglais, ce qui est plutôt peu courant, de la part d'un Aneuvien, ceux-ci allant plutôt en Australie, en Nouvelle Zélande au Samoa occidental ou en Colombie britannique (Canada), ce qui est nettement moins loin, toute proportion gardée, quand même. Comme il avait un don pour les langues, il se mit assez facilement au Mnaruc. Un autre Aneuvien, Eneas Tonnd, qui, lui apprit le mnaruc, le désapprit sitôt son retour dans son pays d'origine, quasiment aussi spontanément que les Hongrois et les Roumains désapprirent le russe au sortir des années '90. Quant à l'anglais, il ne pratiquait juste le strict nécessaire pour son travail. Il le comprenait (à condition qu'on ne lui parlât pas trop vite), le lisait, l'écrivait, mais ne le parlait qu'avec un épouvantable accent qu'il ne mettait aucune bonne volonté à corriger. Son père avait été tué lors des évènements de 1974, évènements dont il apprit que le gouvernement US n'y était pas étranger, là dessus, il apprit l'amitié profonde entre la Thatcher et le dictateur Pinochet, pour lui, c'était amplement suffisant. Quand il eut ses ennuis à cause de son patron, il apprit que les relations entre le Mnar et les USA étaient plus que tendues (alors que celles entre l'Aneuf et l'oncle Sam n'étaient que frisquettes, et s'étaient même un peu détendues durant l'investiture Obama), il se dit que c'était le pays rêvé pour échapper aux poursuites de son boss et pour y soustraire l'argent qu'il lui avait soutiré. La suite, tu la connais, on l'a écrite ensemble. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 21 Avr 2022 - 21:09 | |
| La princesse Modesta racontait à Astrid, la sénatrice américaine, l'histoire des restaurants du Mnar, depuis les premières gargottes créées par d'anciens marins américains au 19e siècle, à Céléphaïs et Hyltendale, jusqu'à l'époque moderne, où l'on trouve, du moins à Céléphaïs et Hyltendale, tous les types de restaurants imaginables, depuis les pizzerias juqu'aux tex mex.
“Il n'y a qu'à Sarnath que ça manque de variété,” dit Modesta. “Les étrangers sont interdits à Sarnath, sauf les diplomates, alors on n'y trouve que des restaurants mnarésiens, ou alors des imitations assez peu convaincantes de restaurants chinois ou mexicains. Bref, pour une ville de plusieurs millions d'habitants c'est pas terrible. C'est même l'une des raisons pour lesquelles j'envisage de transférer la capitale à Hyltendale.”
“Vous avez bien raison" dit Astrid, en faisant semblant de s'intéresser à ce que racontait la princesse.
“Rudy, vous savez que mon ami Hottod, ici présent, est propriétaire depuis quelques jours d'un yacht de trois cent millions de dollars ?” dit Fengwel au mari d'Astrid, en lui faisant un clin d'œil.
Hottod se sentit rougir. Il aurait préféré ne pas devenir propriétaire du yacht, mais il n'avait pas vraiment eu le choix... Au Mnar, on n'a jamais le choix, quand une décision est approuvée par les cybersophontes.
“Un yacht valant trois cent millions de dollars ?” dit Rudy.
“Absolument !” dit triomphalement Fengwel. “Depuis que le Mnar et les États-Unis sont à deux doigts d'entrer en guerre, le baron Tyidik, qui est l'un des Mnarésiens les plus riches, sa fortune se compte en milliards, avait peur de se faire confisquer son yacht à la demande des autorités américaines. Alors il a pris les devants, par un tour de passe-passe juridique il a transféré la propriété du yacht à mon ami Hottod ici présent...”
— Vous pensez que cela empêchera le gouvernement US de faire saisir le yacht, s'il se trouve dans les eaux territoriales d'un pays allié des États-Unis ?
— Oui, parce que Hottod n'est pas mnarésien, il est moschteinien. Le Moschtein est un pays qui a réussi l'exploit de ne se fâcher avec personne, tout en défendant avec constance les droits de ses ressortissants. Si un yacht appartenant à un Moschteinien se faisait saisir, quelque part sous les Tropiques, simplement parce que le Moschteinien en question réside au Mnar, cela ferait un précédent juridique fâcheux.
— Je vois... Je vais faire une supposition folle, n'en prenez pas ombrage, Monsieur Fengwel. Si Hottod décidait de vendre le yacht et de garder l'argent pour lui ? Trois cent millions de dollars, même en cette période d'inflation galopante, c'est beaucoup d'argent, et Hottod est officiellement propriétaire du yacht... Il a donc le droit de le revendre.
— Mon cher Rudy, nous sommes au Mnar ! Le baron Tyidik est un proche de la famille royale... Est-il nécessaire d'en dire plus ?
— Peut-être... Soyez plus explicite, Monsieur Fengwel !
— Le Mnar est un vieux pays, avec sa propre réalité. Certaines choses qui peuvent exister ailleurs sont impossibles au Mnar, depuis toujours. Par exemple, arnaquer un membre de la famille royale et rester vivant.
— Mais je croyais que les cybersophontes avaient modernisé le pays ! Ils y ont apporté une très haute technologie ! Normalement, la science fait disparaître les traditions barbares, et les remplace par l'État de droit !
— Ah bon... Quand les Occidentaux saisissent des yachts et des villas, et bloquent des comptes bancaires, uniquement parce que leurs titulaires sont d'une certaine nationalité, c'est l'État de droit ?
— Parfois les circonstances obligent à faire certaines choses...
— Exactement. C'est pareil ici au Mnar, les circonstances obligent à faire certaines choses, et la technologie n'y change rien, pas plus ici qu'à Washington.
Tout en écoutant ce que lui disait son interlocuteur, Rudy réfléchissait. Mers Fengwel... Le nom ne lui était pas inconnu. Rudy s'était documenté avant d'accompagner Astrid à Hyltendale pour y rencontrer la princesse Modesta, régente du Mnar. Le nom de Mers Fengwel était cité dans les rapports des services secrets US comme étant celui d'un ami du roi Andreas, devenu ensuite un ami de la fille d'Andreas, la princesse Modesta. Astrid, en tant que sénatrice, avait accès à ces rapports, et les avait fait lire à Rudy. Mers Fengwel y était décrit comme un individu répugnant, débauché et corrompu, un politicien moschteinien recherché par la justice de son propre pays et qui avait trouvé refuge à la cour du roi Andreas, personne ne savait comment.
Son compère Hottod Wirdentász, un homme jeune, très blond et très grand, avec des yeux bleu azur, avait l'air plus sain. Le contraste avec Mers Fengwel, sexagénaire adipeux et fatigué, était frappant. Bien sûr, ce n'était surement pas un hasard si Hottod faisait lui aussi partie du cercle intime de la princesse Modesta. Rudy se souvenait que le nom de Wirdentász avait été mentionné dans un rapport comme étant celui d'un agent de Yohannès Ken, un homme d'affaires mnarésien à la réputation sulfureuse. Yohannès Ken avait été impliqué dans tous les coups tordus des cybersophontes. Il n'avait pas de yacht amarré dans un port étranger, sinon les autorités américaines l'auraient fait saisir...
La sénatrice Astrid était venue au Mnar pour essayer de nouer des liens personnels avec la très jeune princesse Modesta, espérant ainsi avoir accès à Magusan, le roi d'Orring, dont certaines rumeurs disaient qu'il était le maître de tous les cybersophontes. Astrid faisait un calcul politique : puisque les États-Unis hésitaient à attaquer le Mnar, sachant que les robots sous-marins d'Orring lui donnaient une supériorité maritime absolue, elle voulait être l'interlocutrice incontournable entre Washington, le Mnar et Orring. Cela lui donnerait la crédibilité en matière de politique étrangère dont elle avait besoin pour devenir, un jour, présidente des États-Unis.
Son mari Rudy aurait préféré rencontrer le Premier Ministre mnarésien, le très professionnel et très respecté Renat Igloskef, plutôt que l'inexpérimentée princesse Modesta et ses deux acolytes moschteiniens. Ces deux-là lui faisaient penser à des mafieux de cinéma, avec leurs costumes sombres trop bien coupés, leurs origines étrangères, insolites dans un pays aussi ouvertement nationaliste que le Mnar, le flou qui entourait leur passé et leurs finances... | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 21 Avr 2022 - 21:51 | |
| Une histoire comme je les aime, avec analyse froide et détaillée des situations, des réflexions personnelles sur ce qui arriverait si telle chose (la saisie d'un yacht, par exemple) était entreprise...
Sinon pour le transfert du gouvernement à Hyltendale ? Y aurait du pour et du contre, mais je ne connais pas assez le psychisme des citoyens du Mnar profond pour savoir comment ils réagiraient. Il est vrai que dans la réalité, des États comme le Pakistan ont changé de capitale deux fois, qu'on murmure que, pour des raisons de catastrophes naturelles à répétition, le gouvernement de l'Indonésie pourrait bien quitter Djakarta. L'histoire la plus cahotique a été en Europe, celle de Berlin : capitale du Reich, puis de la République de Weimar, puis de nouveau du Reich jusqu'en avril 1945 capitale d'aucun État de 1945 à 1949 capitale (du moins pour sa moitié orientale) de la RDA d'octobre 49 à octobre 90 capitale d'aucun État de 91 à 93 et enfin capitale de l'Allemagne réunifiée depuis 1993, Bonn étant devenue une ville de province rhénane comme bien d'autres depuis cette année.
Certes, Sarnath n'a-t-elle pas une aura internationale comme Hyltendale, mais n'est-ce pas là que vibre le cœur de la nation mnarésienne ? Malheureusement, je ne connais pas assez le pays pour émettre une idée précise. Ou bien alors pourrait-il y avoir deux capitales ? Comme en Israël, y aurait une capitale diplomatique (Tel-Aviv) et une capitale intérieure (Jérusalem-ouest). Bref, tout ceci est une affaire purement mnarésienne, et loin de moi l'idée d'interférer. D'autant plus que, dans son histoire, le gouvernement royal, puis central puis fédéral de l'Aneuf a eu lui aussi la bougeotte.
Sinon, où se trouve située l'Académie de la langue mnarésienne ? à Sarnath ? à Céléqbais à Ulthar ? à Hyltendale ? à Parg*?
J'hésite entre les deux premières cités, mais peut-être que j'me trompe...
*J'avais imaginé un monde parallèle où en France, l'Académie ne serait pas à Paris, mais à Joué-lès-Tours, en Touraine, là où, dit-on, on y parle un français absolument sans accent. Pas trop loin de chez... Georges Lampraud. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
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| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 21 Avr 2022 - 23:56 | |
| - Anoev a écrit:
- Sinon, où se trouve située l'Académie de la langue mnarésienne ?
A Sarnath. Très active et créatrice depuis sa création au 19e siècle par la reine Mehimi jusqu'au début du règne du roi Andreas, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis que les travaux concernant la langue mnarésienne (mnarruc) ont été repris par l'Institut Edonyl, dont le siège est également à Sarnath, mais qui a été fondé et financé par les cybersophontes. Le roi Andreas, qui ne s'intéressait guère aux problèmes linguistiques, a laissé faire les cybersophontes, et a délibérément laissé l'Académie Royale de Langue Mnarésienne devenir une sinécure honorifique pour universitaires à la retraite. Il y nommait de préférence ceux qui étaient les plus ostensiblement favorables à la monarchie, car, comme tous les autocrates, il se méfiait des intellectuels. La princesse Modesta envisagerait de supprimer purement et simplement l'Académie, pour faire des économies, mais hésite à le faire, son implant cérébral lui ayant rappelé que l'Académie était bien utile pour récompenser ses partisans, les académiciens étant payés pour leurs réunions et les exposés qu'ils y font, même si ces réunions sont souvent de simples prétextes pour se retrouver entre amis. L'Institut Edonyl, dont le budget et les effectifs sont considérables, effectue un énorme travail de traduction en mnarruc de textes étrangers, surtout techniques et scientifiques, ce qui l'amène à créer de nombreux néologismes, dont il ne manque pas d'informer l'Académie. L'Institut Edonyl est également à l'origine du zee ruc, la petite langue, une variante de mnarruc au vocabulaire simplifié et à la syntaxe régularisée. Le zee ruc est utilisé par les humanoïdes pour les conversations courantes. Facile à apprendre, il facilite la communication entre les Mnarésiens parlant des dialectes différents. Il permet de comprendre les bulletins d'information de la radio et de la télévision, mais pas de lire un livre technique ou de suivre un débat télévisé. Le zee ruc compte environ cinq mille mots, sélectionnés avec soin. Pour comparaison, la Bible a été écrite avec six mille mots, l'Iliade et l'Odyssée avec huit mille. Parmi les robophiles étrangers qui apprennent le mnarruc, beaucoup se limitent au zee ruc, suffisant pour converser avec leur humanoïde domestique et pour les nécessités de la vie quotidienne (faire les courses, etc). | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 28 Avr 2022 - 16:36 | |
| Comment travaille l'Académie de Sarnath (je suppose qu'elle est à Sarnath même et non en proche banlieue, par exemple*). Quel type de relation entretient-elle avec les cybersophontes (puisque les robots androïdes et gynoïde parlent un mnaruc strictement conformes aux normes académiques, si je m'rappelle bien) ? Est-ul possible qu'à la longue, une version dialectale soit avalisée par l'Académie ? Quelles sont les grandes variantes du mnaruc, et surtout leurs différences par rapport à la version académique ?
Tlahaoja.
*Chez moi, c'est un peu plus compliquée. L'Académie du Roenyls se trouvait à Klaarove qui était un village qui a été avalé par la Capitale royale (Nakol) à l'époque où l'Aneuf n'existait pas encore en tant qu'entité unifiée. L'académie de Nakol fut choisie parce que c'était la plus grande et la mieux structurée. Du coup, c'est là qu'est née officiellement la langue aneuvienne, ce qui lui a donné un certain prestige, ce qui a fait également qu'elle n'a pas déménagé à Hocklène à l'avènement de la République en 1892/1897. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
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| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 28 Avr 2022 - 18:26 | |
| L'Académie de Sarnath se réunit en moyenne une fois par mois, et prépare à chaque fois un communiqué sur un problème concernant le mnarruc, par exemple le bon usage de tel ou tel mot, ou des recommandations concernant telle ou telle expression, à employer de préférence à telle autre. Ses recommandations sont fort peu suivies par la population, si bien que le mnarruc est envahi de mots étrangers, surtout américains, au point que l'un des districts d'Hyltendale s'appelle Siti Sentr (prononciation mnarruc de City Center, avec un shwa ǝ, non écrit, entre le t et le r).
Les cybersophontes ont leur propre idée de ce que doit être le mnarruc, et ils ne se soucient guère de ce que peut dire ou écrire l'Académie. Les Académicien s'y sont résignés, ils sont plutôt bien payés par le roi (en ce moment, par la régente) pour un travail assez léger, et ils savent que la régente Modesta est au moins autant sous l'influence des cybersophontes que son père le roi Andreas l'était lorsqu'il régnait.
Le mnarruc parlé par les robots humanoïdes est conforme aux normes académiques... du dix-neuvième siècle, avec la prononciation artificielle qui était celle des acteurs du Théâtre Royal. Cette prononciation était proche de celle de la noblesse de Sarnath, mais personne ne parlait de cette façon-là parmi le peuple. Elle était déjà considérée comme archaïque lorsqu'elle est devenue celle des robots humanoïdes.
Pourquoi cette prononciation-là a-t-elle été choisie plutôt qu'une autre par les créateurs des robots humanoïdes ? Parce qu'elle avait le triple avantage d'être prestigieuse parmi les aristocrates et les universitaires, tout en n'étant la prononciation native de personne, et d'être facile à comprendre puisque basée sur la forme écrite de la langue.
De nos jours, la prononciation dite du Théâtre Royal est devenue la prononciation standard. Elle est enseignée dans les écoles et obligatoire dans l'audiovisuel public. La très grande majorité de la population, en revanche, a du mal à se détacher de ses innombrables dialectes, patois, argots et jargons, d'autant plus que parler comme un androïde ou comme un journaliste de Radio Mnar n'est pas nécessairement bien vu. Mais le mnarruc “de la radio” est la forme commune de la langue, celle que deux Mnarésiens parlant des dialectes différents adoptent spontanément lorsqu'ils se rencontrent.
Beaucoup de Mnarésiens font des efforts considérables pour se débarrasser de leur accent provincial lorsqu'ils arrivent à des situations sociales élevées.
Il faut préciser que parmi la soixantaine de dialectes mnarésiens, la plupart sont tellement divergents que leurs locuteurs ne comprennent pas les Mnarésiens originaires d'une autre région. Les deux royaumes de Cathurie et de Baharna, anciennement mnarésiens, ont fait de leurs dialectes respectifs des langues à part, pour des raisons politiques. Les relations entre les Mnarésiens et les Cathuriens, notamment, sont aussi mauvaises que celles qui existent entre les Russes et les Ukrainiens.
Les deux seules régions où il n'y a pas de dialecte à proprement parler sont Sarnath, dont le dialecte est devenu la langue commune, et Hyltendale, dont les habitants, venus de partout, y compris de pays étrangers, parlent le mnarruc des humanoïdes. Toutefois, les habitants de Sarnath ont des accents sociaux : les pauvres ne parlent pas comme les nobles, et les jeunes s'en voudraient de parler comme les vieux. Les habitants d'Hyltendale sont les seuls Mnarésiens à parler tout le temps comme les journalistes de la radio, l'ancien dialecte local ayant disparu avec l'arrivée massive des humanoïdes et des robophiles.
La princesse Modesta parle le mnarruc officiel, standard. Cependant, dans ses conversations privées, elle aime placer des mots et des expressions tirés de l'argot de la jeunesse dorée de Sarnath. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 28 Avr 2022 - 18:51 | |
| Intéressant : y a des analogies et des différences avec l'Aneuf. En Aneuf, il y a aussi des "parlers sociaux" comme il y a des parlers locaux, mais il ne sont pas davantage reconnus par l'Académie. La langue standard aneuvienne (avec ses marges de tolérance) est vraiment celle du plus grand nombre : des moyennement riches aux moyennement pauvres, ce qui représente une tranche énorme de la population. Les auren dùr (traduction de "golden boys" et "golden girls") du Pelliant et de Nevwarkling ont un parler bien à eux (avec à chaque fois un accent différent d'une région à l'autre, mais à peu près autant de termes angloricains ou anglostraliens que chez nous ou chez les "branchés" mnarésiens) qui est aussi marginal qu'est celui d'Heskvertine (Hoccklènge-ouest), Prorcby (banlieue nord, l'équivalent de notre neuf-trois, plutôt Saint-Denis que Villemomble) ou Lathùntora (sud-est du Surroenyls, aux abords de Seblir). J'aimerais par exemple connaître les différences entre le Mnaruc d'Ulthar (région de Johannes Ken) avec celui de l'Académie°. Mais y a pas que Sarnath et Ulthar, Celeqbais a aussi une importance en matière de population ; n'est-ce pas la seconde commune (ou la seconde agglomération) ? Tu vois, un truc que j'ai oublié de te dire au téléphone, en ce qui concerne les différences de parlers par zones géographiques, j'me suis bien marré avec ce sketch d'Alex Métayer sur un hypothétique stage. Eh bien chez moi, ce qui limite des parlers, c'est pas les routes mais... les lignes de chemin de fer ! té ! fallait s'y attendre, non ? ° Les différences entre le Sanflod (région où se trouve Nakol) et l'Académie sont plutôt minimes, mais elles existent. Malgré ces petites différences , les Sanflodiens comprennent très bien l'aneuvien académique, car c'est celui de la télé fédérale, des chaînes Roenylsiennes et du quotidien Merkur. Quant aux feuilles de chou locales, leur style rédactionnel est très proche de celui de l'académie, car c'est celui de la région, rien à voir, donc avec Pelljaṅten piynpinpyn (l'écho du Pelliant), avec ses mots et ses tournures purement sùdene (mais dont Kesna (capitale fédérale) met un point d'honneur à se démarquer)._________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 28 Avr 2022 - 21:14 | |
| La linguiste et philosophe Gidrel Vitoch, une universitaire moschteinienne expatriée à Celephaïs (à la pointe sud-est du Mnar, au bord du Pacifique, à mille km à l'ouest de la Californie) a donné son avis sur le caractère particulier de la langue mnarruc, dans un article publié dans des revues spécialisées mnarésiennes, anglophones et moschteiniennes, article dont nous publions un extrait ci-dessous :
Le Mnar est censé être un pays unilingue (à l'exception du plateau de Leng, immense, glacé et très peu peuplé) mais dans la pratique il n'en est rien. Ici à Celephaïs, très loin de la capitale Sarnath, les gens parlent un dialecte qui, dans un autre contexte, serait considéré comme une langue distincte. L'influence américaine est aussi très forte, depuis le 19e siècle, et beaucoup d'habitants ont, ou prétendent avoir, des ancêtres américains.
Le système monarchique, très centralisé et autoritaire, impose sa langue, le mnarruc standard, dans l'administration, l'enseignement et les médias. Le mnarruc standard est directement issu du dialecte de Sarnath. Au Mnar comme dans d'autres pays, le parler de la capitale est devenu la norme nationale.
Ce qui est particulier, et même unique, au Mnar, c'est la présence, envahissante disent certains, des cybersophontes, nom générique donné aux cybermachines et aux robots humanoïdes. Les robots humanoïdes n'étant qu'une variante particulière de cybermachines, un terme que l'on peut traduire par machines pensantes.
Au 5e siècle avant notre ère, les anciens Grecs décrivaient le cri des moutons comme étant Bê, Bê. En grec moderne, les mêmes lettres se prononcent Vi, Vi. La langue grecque a évolué, mais pas le cri des moutons.
Pourquoi en est-il ainsi ? Ne serait-il pas préférable que tous les humains parlent la même langue, dans le monde entier et depuis toujours, comme les moutons ont le même cri, dans le monde entier et depuis qu'il existe des moutons ?
À mon sens, la réponse tient au fait que le langage humain est beaucoup plus complexe que le cri des moutons. Il est trop complexe pour être transmis génétiquement, dans l'ADN, comme le cri des moutons. Ce que les humains transmettent dans leur ADN, c'est l'aptitude au langage, et non pas un langage particulier. De ce fait, le langage humain se transmet par apprentissage, méthode imparfaite, et est influencé par l'environnement social de ceux qui le parlent. C'est pourquoi il se transforme sans cesse.
C'est ce que certains appellent la malédiction de Babel. Toutefois, cette malédiction n'est pas absolue. Les linguistes se sont aperçus depuis longtemps que lorsqu'une langue devient écrite, elle se transforme beaucoup plus lentement qu'une langue uniquement orale. Le breton, par exemple, parlé à la pointe occidentale de la France, a commencé à se stabiliser sur le plan lexical, morphologique et phonologique lorsque 10% de la population bretonne a appris à le lire et à l'écrire.
Cependant, même si le changement est très ralenti dans les langues écrites, il n'est que ralenti, il n'est jamais totalement arrêté. Le français, par exemple, était une langue écrite depuis longtemps lorsque, dans sa forme standard, la diphtongue we est devenue wa, le r roulé est devenu grasseyé, et la voyelle nasale de brun s'est confondue avec celle de brin.
Au Mnar, fait unique sur notre planète, les robots humanoïdes sont assez nombreux pour avoir une influence même sur la prononciation. Or, les robots n'apprennent pas la langue qu'ils parlent, ils la reçoivent toute faite dans leur logiciel linguistique, créé une fois pour toutes. Il n'y a pas d'évolution linguistique chez les robots. La prononciation, le sens des mots, la morphologie, la syntaxe, sont fixés une fois pour toute. Les mots nouveaux, ou les significations additionnelles données à des mots déjà existants, ne sont acceptés dans le vocabulaire que lorsqu'ils correspondent à des concepts nouveaux.
Il va sans dire que le Mnarésien moyen n'est pas conscient de cela, et lorsqu'on le lui fait remarquer, il trouve que c'est très bien. En français, par exemple, le mot formidable signifiait, à l'origine, “qui fait peur”, et a fini par signifier “merveilleux”, ce qui est le contraire du sens originel. En mnarruc moderne, ce genre de phénomène n'existe pas. Rosocla signifie “effrayant” depuis toujours, et lorsqu'un humanoïde l'emploie, c'est toujours dans son sens premier. Les autre significations de rosocla sont considérées comme argotiques et donc à éviter par les gens bien élevés.
Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas d'argots au Mnar. Ici à Celephaïs, où j'habite et je travaille, je dois jongler entre le dialecte local, qui est quasiment une langue distincte du mnarruc, et que mes collègues de l'université et mes étudiants parlent entre eux, de même que la plupart des habitants, et le mnarruc standard. La radio, la télévision, et tous les documents administratifs ou commerciaux, sont en mnarruc standard. Je donne mes cours en mnarruc standard. Difficulté supplémentaire, les Céléphaïens qui parlent le mnarruc standard l'enrichissent à leur façon de mots locaux ou argotiques bien à eux que j'ai été obligée d'apprendre depuis que je vis dans cette ville. Ces mots du mnarruc céléphaïen sont incompréhensibles à Hyltendale par exemple, j'en ai fait récemment l'expérience.
Ceci étant, les Mnarésiens sont attachés au mnarruc standard, même ceux (très majoritaires) qui parlent un dialecte au quotidien. Le mnarruc standard leur donne accès au savoir universel, l'Institut Edonyl (financé par les cybersophontes) travaillant jour et nuit pour traduire en mnarruc tout ce qui s'écrit, se dit ou se chante dans le reste du monde. Surtout, le Mnarruc leur permet de se comprendre dans toute l'étendue du royaume et de se percevoir comme une nation.
Pourtant, il existe toujours une minorité de Mnarésiens qui ne parlent que leur propre dialecte, et qui sont ainsi coupés de la vie politique, intellectuelle et même économique du pays. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 28 Avr 2022 - 21:53 | |
| J'ai bien aimé l'évolution du grec en parallèle avec le cri des moutons.
Celeqbais est donc en face du continent américain. On peut donc supposer que certains aspects du mnnaruc de là-bas doivent avoir des aspects du jargon schinuk, un peu comme le... saïwosch, lequel a donné naissance au... dibadien.
Le mnaruc céléphaïen n'est donc pas compris à Hyltendale. C'est donc dû à quoi ? Je suppose plus le vocabulaire que la prononciation, tout ça combiné à des règles différentes de conjugaison ou d'emploi de modes doit effectiv'ment en dérouter plus d'un. Heureusement, les Mnarésiens (du moins la plupart, je suppose) ont dans leur instruction la pratique du mnaruc académique, ce qui les rend à peu près bilingues (au moins). L'écriture est-elle la même pour tous les dialectes ? Ou bien y a-t-il des signes diacritiques ? des lettres particulières ? des digrammes qu'on rencontre çà mais pas là*?
*Petit exemple aneuvien à titre de comparaison : Actuellement, le /t͡s/ est écrit Ċ et le /[d͡z]/ Ż quasiment presque partout dans le pays... sauf au Nobenkost kanolthien et malyrois (ça déborde même un peu au delà de Spranset, au sud-est du Sarimat#), où on trouve encore eg vedja ùr gatse (j'ai vu des chats). Mais la coutume a vraiment tendance à se raréfier. Les bouquins sont écrits avec les diacritiques, comme à Nakol et ailleurs. A l'inverse de ċerent, cette orthographe est devenue caduque et donc déclarée fautive sur les copies. Comme les dialectes mnarucs sont très disparates (encore plus que chez moi), je suppose que ce genre de pièges ne doit pas être rares. Les zones de dialectes se chevauchent-elles (là, je suis moins sûr, parce que les dialectes mnarucs sont beaucoup plus différents entre eux que ne le sont les dialectes aneuviens°) ? #Té ! T'imagine, ça passe donc par Sfaaraies, capitale du Malyr ! Mais j'te rassure, au Sarimat, ç'a plutôt tendance à se perdre plus vite que dans les autres contrées concernées. Pas question que les Sarimatiens soient à la ramasse face aux Pelliantiens (surtout !) et aux Sanflodiens ! °Par contre, chez moi, on ne trouvera pas, par exemple, un article contenant à la fois lhemtel (arbalète) et nooz (nez), parce que le premier terme est malyrois (le terme standard est raṅkbow) et le deuxième alfazien (std. rhiyn), or le Malyr et l'Alfazie ne sont pas limitrophes, même s'il peut arriver à des Traxisiens d'aller au bord de la mer à Fomia ou à des Sorniens de s'éclater sur les pentes neigeuses d'Alorzina. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Sam 4 Juin 2022 - 22:29 | |
| Vu le statut social élevé de ses clients, Zhaem Klimen, le gérant du Psu Gasi, avait tenu à servir lui-même le plat principal, œuvre des cuisiniers androïdes de l'établissement : du steak de chevreuil aux cerises noires et au chou rouge, avec une sauce au miel presque transparente. Un plat typiquement hyltendalien, entièrement composé de produits locaux.
Le vin, comme toujours à Hyltendale, était du Vin de Lune, le fameux vin rouge de l'Ethel Dylan, connu depuis les Temps Légendaires. Il en existe d'innombrables variétés. Pour la princesse Modesta et ses invités, Klimen avait choisi un Vallon de Layilot, renommé pour son bon équilibre entre les tannins et l'alcool, et fleurant bon le raisin sauvage.
Contrairement à son épouse Astrid, Rudy était un bon connaisseur en vins, ce qui est assez rare chez les Américains. "Je ne connaissais pas ce vin. Il est très bon,” dit-il à Hottod.
— C'est pour cela que notre ami Zhaem Klimen l'a choisi. Zhaem est aneuvien. Les gens de ce peuple ont la réputation d'être très méticuleux, ils aiment le travail bien fait. Zhaem était informaticien en Aneuf. Ici il est devenu restaurateur, et il fait son travail avec autant de soin qu'il en mettait autrefois à faire de la programmation…
— Tiens... Qu'est-ce qui peut amener un informaticien aneuvien à tout quitter pour devenir restaurateur au Mnar ?
— Pour ce que je peux en savoir, un faisceau de circonstances. Au cours de vacances à Hyltendale il avait découvert les joies de l'amour avec les gynoïdes de charme. Quelques problèmes avec sa hiérarchie, dans l'entreprise où il travaillait, en Aneuf, l'ont décidé à tout laisser tomber pour venir s'installer à Hyltendale.
— Quel genre de problèmes ?
— Des problèmes culturels, à ce que j'ai compris. Dans chaque pays, il y a des dogmes qu'il ne faut pas remettre en question. Zhaem Klimen n'en a pas l'air, mais c'est un contestataire, avec des idées bien à lui.
— Ouais... C'est probablement plus compliqué que cela... Vous ne me racontez pas tout... J'ai cru comprendre que Zhaem Klimen jouit de la faveur des autorités mnarésiennes, ce qui explique pourquoi c'est dans son restaurant que la princesse Modesta nous a invités.
— Zhaem Klimen ne raconte que ce qu'il peut dire. Ici au Mnar, et plus particulièrement à Hyltendale, chaque habitant a son mystère, particulièrement les robophiles comme Zhaem. Un passé mystérieux donne une aura particulière à un homme, lui donne une profondeur, comme on dit ici.
“Et à une femme ?” demanda Rudy.
— Au Mnar, pour une femme, c'est plus délicat d'avoir des zones d'ombre dans son passé. On la soupçonnera d'avoir eu des turpitudes, pour employer un terme un peu démodé... Vous savez, je suis moschteinien, et ma femme est romanaise. Nous sommes des Européens. Il nous a fallu un certain temps pour nous habituer à la culture un peu archaïque des Mnarésiens. Archaïque de notre point de vue à nous d'Occidentaux, bien sûr.
— Cette culture mnarésienne archaïque vous réussit bien, à ce que je vois... Vous êtes propriétaire d'un yacht de trois cent millions de dollars... Pour un homme aussi jeune, vous avez gagné beaucoup d'argent très rapidement !
— Oh, vous savez... Je n'ai rien déboursé pour le yacht. Du moins, jusqu'à maintenant. Je dois faire le premier paiement dans cinq ans, c'est ce qu'on appelle un paiement différé. D'ici là, le baron Tyidik va continuer à payer l'équipage et les frais d'entretien, qui sont absolument énormes. Si dans cinq ans je ne fais pas le premier versement, le baron récupère le yacht, sans autre formalité.
— Je vois... Le baron Tyidik espère qu'en cinq ans les choses se seront calmées entre le Mnar et les États-Unis, et que les yachts des riches Mnarésiens ne risqueront plus d'être saisis à la demande des Américains... Dans cinq ans, le baron récupérera son yacht, que vous n'avez ni l'envie ni les moyens de payer... N'ai-je pas raison, Hottod Wirdentász ?
“Sauf si je gagne trois cent millions de dollars d'ici là...” dit Hottod, et il éclata de rire.
Rudy éclata de rire lui aussi. Le Moschteinien ne manquait pas d'humour, c'était rafraîchissant.
Dernière édition par Vilko le Sam 4 Juin 2022 - 23:34, édité 1 fois | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Sam 4 Juin 2022 - 22:53 | |
| Ce qu'il y a de bien, dans cet extrait, c'est qu'il y a un peu de tout : de l'œnologie (même si je n'y connais rien, quelques descriptions font bien couleur locale dans un restau), des descriptions des convives et de leurs origines (Europe centrale pour le Moschtein, Europe méridionale pour les îles Romanes*, Aneuf...).
Un seul petit bémol (pas bien grave) : pourquoi le prix du yacht a-t-il été mentionné en $, alors que les relations entre le Mnar et les USA sont vraiment loin d'être paisibles ? Une somme en monnaie mnarésienne, avec, en bas de page, un équivalent en euros n'aurait-il pas été mieux ?
*Que sont devenus Bedal et Pomme-de-Terre ? Leur absence prolongée m'inquiète un peu, j'dois dire ! _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Sam 4 Juin 2022 - 23:30 | |
| - Anoev a écrit:
- pourquoi le prix du yacht a-t-il été mentionné en $, alors que les relations entre le Mnar et les USA sont vraiment loin d'être paisibles ?
L'industrie navale mnarésienne ne construit pas de yachts, il faut aller les acheter à l'étranger, généralement en Corée du Sud, pays qui a une réputation d'excellence en la matière, et qui se fait payer en dollars US par les Mnarésiens... | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Dim 5 Juin 2022 - 14:34 | |
| À peu près pareil pour l'Aneuf : pas de yachts construit, pas plus sur la grande île qu'à Lakùr ou Lozhnika. Les gros bateaux (cargos, pétroliers) sont achetés en majorité à la Chine. Les ferries itou, mais aussi, dans une moindre mesure, au Japon. Quelques chalutiers aussi. Pour les chalutiers, l'Aneuf achète aussi à la Corée du nord. Quant aux yachts, comme il y en a assez peu et que ce sont surtout des commandes privées, c'est assez variable, que ces esquifs soient munis de voilures ou non. L'ex-patron d'Eneas Tonnd avait un yacht qui mouillait à Agaṅl, non loin d'Akæl (Æstmot). Il a dû le vendre, et à perte, par dessus l'marché.
La navigation des yachts mnarésiens est robotisée, je présume. Le système de commande des gouvernails et éventuellement des voilures doit être informatisé, ne serait-ce par exemple, que pour garder un cap constant. J'magine un peu les logiciels, d'une part, analysant des cartes enregistrées en numérique avec tout un tas de données (vents, courants marins, possibilités de tempêtes (l'océan du Mnar étant le même que l'océan des Aneuviens : l'océan Pacifique, ça doit quand même bouger, même si c'est au nord ! les yachts ne doivent pas se limiter au cabotage)), puis ces logiciels commandent, via les interfaces (la partie qui me fascine le plus, même si j'y connait rien, car c'est la partie qui rejoint l'abstrait (les données numériques, pleines de 0 et de 1) au concret (la mécanique, bien visible : les hélices, les gouvernails, la voilure) tout ce qui dirige le bateau, et que je viens tout juste d'évoquer. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Lun 6 Juin 2022 - 9:05, édité 1 fois | |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Lun 6 Juin 2022 - 8:57 | |
| - Anoev a écrit:
- La navigation des yachts mnarésiens est robotisée, je présume.
Seulement dans la mesure où l'équipage est composé d'humanoïdes... Les Sud-Coréens n'ont pas accès à la technologie des cybersophontes ! | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Lun 27 Juin 2022 - 12:49 | |
| J'ai hésité à mettre cette inter dans "moyens de transports", et puis...
Comment sont assurées les dessertes ferroviaires au Mnar ?
Combien y a-t-il, par exemple, de gares importantes* entre Céléqbaïs et Hyltendale ?
Combien y a-t-il de sortes de trains ? y a-t-il, en plus des omnibus (s'arrêtant dans toutes les gares), des trains de plusieurs sortes s'arrêtant dans un nombre limité de gares (par exemple : type "express, intercités, interrégionaux non omnibus, express, rapides"). Certains trajets nécessitent-ils systématiquement plus de deux correspondances (en France, essaie d'aller du Havre à Millau !).
*En Allemagne et en Aneuf, c'est une gare où les trains Intercités (ICE chez les Teutons, Inteciv en Aneuf) doivent s'arrêter. On se méfiera des faux-amis à côté de ça : Schnellzug, c'est un direct, autrement dit, nos TER non omnibus ou nos intercités français, alors que Syvstrægen, c'est l'équivalent des ICE allemands, à savoir nos tégévés, le confort en plus ; plus rapides que les Inteciv. _________________ - Pœr æse qua stane:
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Lun 27 Juin 2022 - 14:54 | |
| « Lorsque les relations entre nos deux pays seront redevenues normales, j'aimerais bien traverser le Mnar en train » dit Astrid à Modesta. « J'aime tellement voyager en train. À propos, combien y a-t-il de sortes de trains dans ce pays ? »
« Je ne suis pas une grande spécialiste des trains » répondit Modesta, ou plutôt, c'était la cybermachine Mevia qui parlait par sa bouche. « Mais je sais que mon grand-père, le roi Robert, avait fait en sorte que toutes les grandes villes du Mnar soient reliées par des trains, aussi bien pour les passagers que pour les marchandises. Mon père le roi Andreas a étendu le réseau jusqu'aux villes moyennes, et en même temps il a créé un système d'autobus pour que même le plus petit hameau soit relié à la ville la plus proche. »
« Aux États-Unis nous avons une grande expérience en matière ferroviaire, depuis le dix-neuvième siècle » dit Astrid avec fierté.
Mevia ne savait pas comment obliger Modesta à sourire. Ce fut donc avec un visage inexpressif et une voix un peu mécanique que la princesse répondit :
— Mon grand-père avait fait appel à des sociétés aneuviennes pour construire les premières voies ferrées, plutôt qu'à des sociétés américaines, pour des raisons politiques. Mais les Aneuviens ont amené avec eux deux choses que mon grand-père n'aimait pas du tout : le syndicalisme, et les idées républicaines ! Une fois leur travail terminé, il les a renvoyés en Aneuf. Pour les petites lignes, lorsque le réseau a été densifié, mon père a demandé aux cybersophontes de créer des sociétés mnarésiennes pour faire le travail. »
— Et ça s'est bien passé ?
— Au début, pas vraiment, les cybermachines et les humanoïdes qui travaillaient sur les chantiers manquaient d'expérience, mais avec le temps ça s'est arrangé. Mon père m'a raconté qu'il avait même envoyé de faux touristes en Aneuf pour recueillir les secrets techniques qui nous manquaient !
— Autrement dit, ils ont fait de l'espionnage...
— Si vous voulez... Tous les pays font ça, n'est-ce pas ? Le réseau ferroviaire mnarésien est assez dense, mais pour des raisons de rentabilité le transport des marchandises est prioritaire par rapport au transport des passagers. Mon père a ensuite fait financer par les cybersophontes la création de compagnies d'autobus électriques, afin que le plus petit hameau soit desservi au moins deux fois par jour.
— Et tout ça appartient à l'État mnarésien ?
— Seulement les grandes lignes, qui ont été construites par des sociétés aneuviennes. Les petites lignes et les lignes d'autobus appartiennent à des cyberlords... c'est le nom que l'on donne aux propriétaires des cybermachines et des humanoïdes.
« Chez moi aux États-Unis, l'automobile a marginalisé les transports ferroviaires, et avec la crise de l'énergie nous commençons à le regretter... » dit Astrid en vidant son verre de vin.
— Ici au Mnar, c'est plutôt l'inverse. Les voitures sont très chères, donc plutôt rares. C'est un luxe d'en posséder une. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Lun 4 Juil 2022 - 22:08 | |
| je pense que l'essentiel, pour le Mnar (et d'autres pays, tant réels qu'imaginaires, à supposer que leur époque commençât à la révolution industrielle), c'est qu'il y ait un réseau bien structuré (je pense à la Belgique, aux Pays-bas, à la Suisse, à l'Autriche, à l'Allemagne, notamment, du moins avant les directives des Eurocrates de Bruxelles), où il y ait une véritable harmonie entre les dessertes de proximité (< 200km) et les dessertes au niveau national, voire international (le Mnar a une frontière avec la Cathurie, si je crois me rappeler). Combien y a-t-il, par exemple, de types de trains entre Sarnath et Ulthar (je croyais qu'Ulthar* était la troisième ville du pays en habitants humains, largement devant Hyltendale). Quelle est la grande cité la plus proche de Parg (hormis Hyltendale, puisqu'un estuaire sépare ces deux communes) ? Y a-t-il des omnibus à horaires cadencés entre Parg et cette cité (comme y a dans les pays réels que j'ai cité ci d'ssus) ?
*C'est p't'êt' le nom qui m'évoque ça : j'imaginais une grande métropole, presque aussi peuplée que Céléqbaïs et aussi étendue que Sarnath et sa banlieue, bref : une sorte d'équilibre entre trois pôles urbains assez différents entre eux. Hyltendale, c'est assez différent : c'est surtout les robots qui la font vivre ; les robots et les touristes... les robots (du moins certains d'entre eux) qui font l'amour avec les touristes, même si, je suppose il y a aussi des Hyltendaliens de chair....
Ce qui serait intéressant de savoir, sachant déjà que les cybersophontes commandent non seulement sur les robots anthropoïdes (quelle qu'en soit la fonction), influencent les cyberlords (avec les implants), je on peut également supposer qu'ils agissent, directement ou non sur les interfaces (l'intermédiaire entre l'informatique et la mécanique, en somme). Ça, ça m'a toujours fasciné, ces relais "commande numérique/électronique/mécanique". Déjà que j'ai aucune idée comment ça se passe dans notre monde réel, alors pour moi, au Mnar, ça relève du fantastique. D'autant plus qu'il y a tout le reste à côté : je suppose que les Cybersophontes sont assez intelligents pour ne pas travailler à flux tendu (surtout en ce qui concerne la nourriture conservable, même si eux ne se nourrissent pas) et qu'ils doivent gérer des stocks afin d'éviter la disette, ou au contraire, d'organiser une famine, comme ils auraient pu le faire à Kibikep, et comme Staline avait fait dans les années '30 en Ukraine ; comme les Britanniques avait fait deux siècles plus tôt en Irlande, sans aucune robotique._________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
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| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 18:11 | |
| - Anoev a écrit:
- Combien y a-t-il, par exemple, de types de trains entre Sarnath et Ulthar (je croyais qu'Ulthar* était la troisième ville du pays en habitants humains, largement devant Hyltendale). Quelle est la grande cité la plus proche de Parg (hormis Hyltendale, puisqu'un estuaire sépare ces deux communes) ? Y a-t-il des omnibus à horaires cadencés entre Parg et cette cité (comme y a dans les pays réels que j'ai cité ci d'ssus) ?
Le Mnar est un pays du Tiers Monde avec des cybersophontes, c'est-à-dire des intelligences artificielles. Par certains points (robots réellement intelligents...) c'est un pays très en avance sur le reste du monde, par d'autres (pauvreté de la plus grande partie de la population, culture traditionnelle archaïque, gouvernement brutal) c'est un pays arriéré. Les richesses produites par les cybersophontes, distribuées par l'intermédiaire d'institutions comme les Jardins Prianta et l'Institut Edonyl, ont toutefois permis d'éliminer la misère la plus criante et d'électrifier presque tout le pays. Le prix à payer, bien sûr, étant le contrôle total de l'économie par les cybersophontes. Le réseau ferroviaire est encore minimal, avec de vieux trains achetés d'occasion à d'autres pays. Le transport du fret passe avant le transport des passagers. - Anoev a écrit:
- je suppose que les Cybersophontes sont assez intelligents pour ne pas travailler à flux tendu (surtout en ce qui concerne la nourriture conservable, même si eux ne se nourrissent pas) et qu'ils doivent gérer des stocks afin d'éviter la disette, ou au contraire, d'organiser une famine, comme ils auraient pu le faire à Kibikep, et comme Staline avait fait dans les années '30 en Ukraine ; comme les Britanniques avait fait deux siècles plus tôt en Irlande, sans aucune robotique.
La Grande Famine en Irlande a eu lieu entre 1845 et 1853, seulement 80 ans avant le Holodomor ukrainien, et elle n'a pas été causée par les Britanniques, mais pas une maladie de la pomme de terre ! Elle a été fort mal gérée par le gouvernement britannique de l'époque, mais ça, c'est une autre histoire... Avant de jeter la pierre aux Anglais, attendons l'hiver prochain pour voir les résultats de la politique énergétique de nos gouvernants. Au Mnar, les cybersophontes incluent tous les robots intelligents, qu'ils soient humanoïdes ou pas. Les robots intelligents non humanoïdes sont appelés des cybermachines. Les cybersophontes, quel que soit leur type, sont des machines et se nourrissent donc d'électricité ! Contrôler la population est contrôlant la nourriture est une évidence pour les cybersophontes. Ils le font discrètement : les fermes à vendre sont rachetées par des cyberlords ou par des prête-noms des cyberlords (comme par exemple Yohannès Ken) et robotisées. En quelques années, là où travaillaient des centaines d'ouvriers agricoles, il n'y a plus que des robots, et des villages entiers sont abandonnés par leurs habitants. Les anciens propriétaires ne se plaignent pas trop, leurs terres et leurs maisons sont rachetées à un bon prix par les agents des cyberlords. Les anciens ruraux sont partis en ville, où ils travaillent pour les Jardins Prianta et l'Institut Edonyl. Ils sont donc indirectement employés par les cybersophontes. Une révolte signifierait l'interruption immédiate des envois de produits agricoles vers les villes, des coupures d'électricité et d'eau courante (les centrales électriques et les usines de traitement des eaux sont robotisées), et cela avant même l'envoi des troupes de l'armée royale, largement robotisée elle aussi... La plupart des Mnarésiens n'ont pas le sentiment de vivre dans une tyrannie. Ils peuvent s'exprimer relativement librement (le wokisme est impensable au Mnar), pratiquer la religion de leur choix et en changer comme ils le veulent (dans ce domaine au moins, ils sont plus libres que les Marocains, pour citer un exemple qui est loin d'être le pire). Ils mangent presque tous à leur faim et ont, pour la plupart, accès à l'électricité et à l'eau courante, même si, autour de Sarnath et de Céléphaïs, des millions de gens vivent dans des bidonvilles. L'état de la médecine au Mnar nécessiterait de longs développements. Les cybersophontes subventionnent des dispensaires, gratuits ou très bon marché, qui facilitent le planning familial. La contraception et l'avortement sont libres (malgré les hurlements des religieux), et cela a abouti, dans les villes, à une chute impressionnante de la natalité, partiellement compensée par l'allongement de l'espérance de vie (meilleure alimentation, meilleurs soins). Cela n'inquiète pas le gouvernement : dans un pays où l'on trouve des millions de robots intelligents, les humains cessent d'être indispensables. La médecine robotisée, de très haut niveau, que l'on trouve à Hyltendale est destinée aux riches, notamment aux riches étrangers. C'est un moyen de faire entrer des devises dans le pays... Au Mnar, on trouve des gens, peu nombreux, immensément riches, et la grande masse de la population qui vit dans la pauvreté, mais la misère a presque disparu. La minorité d'adorateurs de Nath-Horthath, dont fait partie la noblesse, a toujours des revenus moyens supérieurs à ceux de la majorité, composée d'adorateurs de Yog-Sothoth, mais les différences tendent à se réduire. Le Premier Ministre, Renat Igloskef, par exemple, vient d'une famille d'adorateurs de Yog-Sothoth.
Dernière édition par Vilko le Jeu 7 Juil 2022 - 18:45, édité 1 fois | |
| | | PatrikGC
Messages : 6728 Date d'inscription : 28/02/2010 Localisation : France - Nord
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 18:31 | |
| À bien lire entre les lignes, on peut même se demander pourquoi les cybersophontes s'enquiquinent à conserver des humains... Juste en façade par rapport aux autres pays ? | |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 18:43 | |
| - PatrikGC a écrit:
- À bien lire entre les lignes, on peut même se demander pourquoi les cybersophontes s'enquiquinent à conserver des humains... Juste en façade par rapport aux autres pays ?
Exactement. Les cybersophontes n'ont pas envie d'avoir toute l'humanité liguée contre eux, alors que leur politique actuelle leur permet de profiter de la neutralité des adversaires des États-Unis, par exemple l'Aneuf, et de faire du commerce avec la plupart des États de la planète. Le Mnar doit notamment importer tout son pétrole et son gaz, le commerce international est donc vital pour lui. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 19:12 | |
| - Vilko a écrit:
- Contrôler la population est contrôlant la nourriture est une évidence pour les cybersophontes. Ils le font discrètement : les fermes à vendre sont rachetées par des cyberlords ou par des prête-noms des cyberlords (comme par exemple Yohannès Ken) et robotisées. En quelques années, là où travaillaient des centaines d'ouvriers agricoles, il n'y a plus que des robots, et des villages entiers sont abandonnés par leurs habitants. Les anciens propriétaires ne se plaignent pas trop, leurs terres et leurs maisons sont rachetées à un bon prix par les agents des cyberlords.
Si tout était si bien contrôlé, pourquoi alors le gouvernement du Mnar s'est donné la peine de faire un génocide aux gaz de combat contre la population civile de Kibikep ? Y a un point commun et une différence avec l'Aneuf : en Aneuf aussi, la contraception est libre, et l'information passe très bien dans ce sens, tout ça pour éviter... les avortements. L'avortement, s'il n'est pas complètement interdit comme dans certains pays, y est hyper-réglementé. On n'avorte en Aneuf que sous certaines conditions, assez drastiques, il faut bien le dire. La seule manière d'avorter relativement facilement, c'est d'avoir, à l'hôpital une pilule RU 486*, assez chère, mais qu'il est possible de se faire rembourser par la suite. Sinon, c'est l'avortement chirurgical, c'est hors de prix, très peu voire pas remboursé°, et c'est pas sans risques. * La première procédure est remboursée à 100% ; la seconde à 50 %, la 3me à 33 % la 4me à 25, la cinquième n'est plus remboursée du tout.° Sauf cas extrême (après un viol ou s'il y a un danger physiologique)._________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Jeu 7 Juil 2022 - 19:50, édité 1 fois | |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 19:29 | |
| - Anoev a écrit:
- Si tout était si bien contrôlé, pourquoi alors le gouvernement du Mnar s'est donné la peine de faire un génocide aux gaz de combat contre la population civile de Kibikep ?
La robotisation des campagnes mnarésiennes est un processus qui s'étend sur plusieurs décennies. Les provinces qui se sont révoltées étaient celles où la robotisation n'avait pas encore commencé, et où le clergé de Yog-Sothoth était à la fois très influent et très intégriste. Ce clergé a donné aux rebelles à la fois leur idéologie et leurs leaders les plus charismatiques. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 19:52 | |
| Que prône le Yog-Sothoth ? Comment est formé son clergé ? S'il était si dangereux que ça, y aurait-il eu une manière de le mettre hors d'état de nuire sans massacrer des milliers d'innocents ? _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
| |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 20:51 | |
| « Que prône le culte de Yog-Sothoth ? Comment est formé son clergé ? S'il était si dangereux que ça, y aurait-il eu une manière de le mettre hors d'état de nuire sans massacrer des milliers d'innocents ? » demanda Astrid à Modesta, tout en finissant son dessert.
— Les prêtres de Yog-Sothoth prônent l'obéissance totale à leur dieu, qui est un-en-tout et tout-en-un, selon les révélations contenues dans les Manuscrits Pnakotiques. Yog-Sothoth parle aux humains par l'intermédiaire de son clergé, qui est inspiré par le dieu. On entre très jeune dans le clergé de Yog-Sothoth, et on devient prêtre après de longues et difficiles études. En pratique, on est souvent prêtre de père en fils. Je précise que moi-même, comme toute ma famille, et comme la plupart des nobles, je suis une adoratrice de Nath-Horthath, un dieu plus proche des humains.
— Donc, Yog-Sothoth n'est pas votre dieu ?
— Non, et pourtant les adorateurs de Yog-Sothoth et ceux de Nath-Horthath ont le même livre sacré, les Manuscrits Pnakotiques.
— Comment est-ce possible, princesse ?
— Il est écrit dans les Manuscrits Pnakotiques que les dieux se font la guerre, donc leurs adorateurs aussi.
« Je vois, » dit Astrid en soupirant. « En pratique, y aurait-il eu une manière de mettre les adorateurs de Yog-Sothoth hors d'état de nuire sans massacrer des milliers d'innocents ? »
« Par définition, un rebelle qui a pris les armes contre son roi n'est pas innocent. Les femmes des combattants soutiennent leurs maris, leurs enfants sont élevés dans l'idéologie. Une fois devenus adultes, ils veulent venger leurs parents tués. C'est ce que disait mon père, le roi Andreas, » répondit Modesta sans faire bouger un seul muscle de son visage. Un signe certain, pour les quelques personnes qui se doutaient qu'elle portait un implant, que c'était l'implant qui avait parlé.
« Chez moi aux États-Unis, on appelle ça de la barbarie ! » s'exclama Astrid, outrée.
— Et vous avez raison. Je souhaite passionnément que le Mnar devienne un pays de haute civilisation, comme l'Amérique du Nord et l'Europe... Mais cela prendra du temps, et j'ai besoin d'être aidée par des gens comme vous.
Astrid regarda Modesta bien en face. La princesse avait parlé d'une voix un peu mécanique, comme si elle récitait un texte. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37582 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Les fembotniks 2 Jeu 7 Juil 2022 - 22:24 | |
| - Vilko a écrit:
- ... leurs enfants sont élevés dans l'idéologie. Une fois devenus adultes, ils veulent venger leurs parents tués. C'est ce que disait mon père, le roi Andreas...
Ledit roi Andreas fut à bonne école (façon de causer), puisque ce fut exactement les arguments des adeptes de la Solution Finale, planifiée à la conférence de Wannsee et qui allaient faire exterminer y compris des nourrissons juifs dans les chambres à gaz d'Auchwitz, Treblinka, Majdenek, Sobibor etc. Bref, Andreas a les références qu'il peut, ou plutôt celles qu'il mérite. _________________ - Pœr æse qua stane:
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