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Sujet: Les langues d'Osara Lun 29 Juin 2020 - 7:33
J'ai retrouvé un très vieux document inachevé en anglais, probablement posté sur un forum disparu depuis. Malgré les inexactitudes (car Osara a évolué depuis) le ton reste dans l'esprit. Voici une version française:
Vestiges de classes nominales dans les langues arbéiennes
Par maître Faa Inderat, philologue royale de Balki
[Préface du traducteur: Ce texte est une des premières études linguistiques, écrite à l'aube de l'explosion scientifique arbéenne du dixième siècle AR (après la Rébellion). Faa Inderat n'employait pas le terme "classes nominales". Elle écrivait "types de choses" mais j'ai adapté la traduction, c'est peut-être une mauvaise idée. Mes ajouts au texte sont entre crochets.]
Peut-être vous êtes vous demandé, lorsque vous étiez enfant, pourquoi anktós istós[il tomba de la falaise] ou din alwái aswái[la rivière coule dans la vallée] riment aussi bien (et les poètes en abusent). Les longues guerres que nos rois ont menées par-delà le Désert nous ont permis d'établir le contact avec les Ebeis que nous y avons libéré de l'esclavage, et leurs langues nous ont appris bien des choses.
Vous savez que ce qu'en Arbei nous appelons stos [falaise] a un mot cousin: ostós, qui désigne une falaise côtière dans la langue d'Astos. D'où vient ce "o"? Est-ce le même "o" que dans osára (sára [monde]) ou oskála (skála [alignement cosmologique])? Ou bien devrions-nous plutôt nous demander pourquoi dans l'ouest nous avons perdu ce "o"?
Ecoutons comment nos frères du sud parlent. Une falaise, ils l'appellent wustó, l'alignement wuskáhal, et quand ils nous ont rencontrés ils nous ont appelés habén wussawó, les ébeis du pays libre. Il ont formé spontanément wussawó de sawó, qui signifie libre. Cela signifie-t-il qu'ils utilisent wus comme nous utilisons ar [morphème de pays]? Mais qu'est-ce qu'un pays, une falaise et un alignement ont en commun?
D'autres surprises nous attendent quand nous allons plus avant. Les noms de beaucoup d'arbres commencent en ek ou eke. Ils ont de nombreux arbres étranges que nous ne voyons pas dans le nord, mais quelques correspondances singulières apparaissent à l'oeil attentif. Ici nous avons le kráwi [arbre similaire au pin], ils ont l'ekrúbi, qui est le pin le plus incroyable que vous puissiez imaginer [l'auteur fait allusion à une variété d'araucaria]. Nous avons l'ekté [boulot], ils ont d'énormes arbres à l'écorce brillante et aux senteurs puissantes qu'ils appellent eketém [eucalyptus].
[NdT: Ekté et Eketém furent plus tard reconnus comme faux cognats. Ekté vient du vieux verbe kutén qui signifie s'écailler (comme l'écorce des bouleaux).]
(... Inachevé)
Dernière édition par Leo le Lun 29 Juin 2020 - 13:04, édité 1 fois (Raison : Coquille)
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Sujet: Re: Les langues d'Osara Lun 29 Juin 2020 - 10:05
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
Leo
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Sujet: Re: Les langues d'Osara Lun 29 Juin 2020 - 13:07
Je vais continuer à fouiller les archives dans les semaines qui viennent et j'exhumerai les morceaux les plus construits. Le plus dur est de distinguer les dialectes de la péninsule d'Arbei, pas toujours signalés.
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Leo
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Sujet: Re: Les langues d'Osara Mar 7 Juil 2020 - 2:26
J'ai retrouvé le début de la version "en-monde" du document. La langue est du balkisien de l'époque, parlée dans la région de la ville portuaire de Balki (anciennement Barkis), qui s'est répandue alors que la ville prenait de l'ascendant sur le pays. Cependant, Faa était de Skaisal, l'ancienne capitale, et j'ai maintenant une impression de mélange. On y trouve les prémisses d'un système de cas et de conjugaisons par fusion et érosion de certaines prépositions et marques verbales en tête des racines.
atikwî: forme locative de tikwî: enfance eyocchiríb: potentiel 2sg passé de iríb: se demander itozí: forme ablative de tozí: rime ebâ: rond; fig. parfait aní: dans, de anktós: 3sg passé de ketós: tomber istós: forme ablative de stos: falaise îli: aussi, ou encore din: rivière alwái: 3sg de elwái: couler, verser swai: vallée adá: forme locative de da: cela, ça orrége: 3pl de rége: élimer; abuser de okemél: pl de kemél: chanteur, poète
Les langues de l'Arbei et d'ailleurs se sont lentement constituées à mesure que les histoires se tissaient. J'en retrouve des morceaux au milieu de récits, ainsi que des notes sur l'étymologie des toponymes. Le monde ayant subi beaucoup de transformations alors que les morceaux s'ajustaient, les langues ont suivi le mouvement et je n'ai pas de document qui fasse autorité.
Un proverbe retrouvé dans un texte: Ke tai elebari seodi kwei laa. Littéralement: Par rien ne se corrompt le seodi aux mains vides. Il s'agit là surtout des seodis des ebeis, qui ne recherchent pas le pouvoir (voir le fil sur le monde d'Osara).
Retrouvé aussi une expression astosienne familière: ob ke shaedri, litt. tenir par le lichen, signifiant "mener par le bout du nez". Le shaedri, de shae (lichen, mousse) et deri (vert-bleu-vif), est un lichen utilisé dans les sorts de domination par ceux qui croient aux sorts, et le mot, par extension, en est venu à désigner l'Influence, qui est un contrôle mental par l'aika bien réel, dont les siwi abusent. C'est aussi le prénom d'une protagoniste d'une des histoires.
J'avais oublié l'origine du mot roksa, qui désigne les scorpions géants dans les langues arbeiennes, j'ai retrouvé le préarbeien rosika Tsa, de rosika: bestiole venimeuse ou parasitaire (de sika: dard, piquer) et Tsa: l'ethnie nord des scorpions du désert.
Les archives numériques sont un immense bazar, et les notes sur papier sont loin d'ici; je crois que je dois faire une croix sur un nettoyage exhaustif. Il ressort tout de même que j'avais pris soin de faire des langues arbéiennes pas trop difficiles à prononcer par des francophones ou des anglophones, pour pouvoir intégrer des citations dans les histoires. Cependant, dans les coins plus exotiques, notamment la branche d'Ikt, les choses se corsaient.