- Sab a écrit:
- La seule chose un peu abrupte que j'avais remarquée, c'était la "catégorisation" et séparation exclusives que tu y fais entre les genres, au regard de leur lectorat et donc les règles d'écriture et de scénario à construire selon. Il me semble justement que les récits les plus intéressants -sous réserve de leur qualité intrinsèque évidemment- sont justement ceux qui sortent de ces catégories portées par le seul marketing.
Je crois que dans les livrets, il est plusieurs fois mentionné que les séparations ne sont pas exclusives et qu'il est possible de faire autrement, mais très risqué lorsqu'on ignore en quoi consiste ces catégories.
N'hésite pas à me faire part de l'existence d'un récit qui ne tomberait pas dans ces catégories ou un mélange de ces catégories.
De mémoire, voilà l'état actuel de ma classification des récits :
Formes de récitsRécits spontanés :a) Les rêves : pendant le sommeil, pendant la veille.
b) Les attentes : ce que l’observateur s’attend à trouver devant lui.
c) Les représentations : la reconstruction de la réalité qui nous entoure.
d) Les langues : tout mot, toute phrase est un récit miniature.
e) Les jeux : des conversations ou agissements automatisés, récit écrit d’avance.
f) Les historiques : raconter ce qui s’est passé, deviner ce qui va arriver.
g) Les connaissances : raconter ce que l’on sait.
Récits fictionnels :a) Récits d’aventures : dérivent du rêve, promettent l’évasion.
b) Récits de simulations : dérivent des attentes, proposent de vérifier sa vision de la réalité.
c) Récits d’explorations : dérivent des représentations, promettent des découvertes.
d) Récits de conversations : dérivent des langues, propose l’enrichissement par le dire.
e) Récits d’interactions : dérivent des jeux, propose des drames ou des gags (distanciation)
f) Récits de témoignages : dérivent des historiques, promettent de voir une vie, un évènement
g) Récits d’enseignements : dérivent des connaissances, propose cours structuré ou dramatisé.
Classé par type d'interactivité :a) Récit à facettes : dossier / expo thématique, forum, moteur de recherche, portails, recueils
b) Récit tridimensionnel (3D) : récits à protagonistes variables, jeux d’aventures, romans
c) Récit labyrinthe : récits à parcours et dénouement variables, jeux de rôles, jeux en lignes
d) Récit à clés : énigmes, mouvement symbolique et abstrait, codes et chiffres
e) Récit à sensations : fantasme, transe, impressionnisme, jeux et rites, films de genre etc.
f) Récit systématique : cours de langue progressif, club, littérature encyclopédique
Contenu des récitsRécit réalisteChronique (évènements au fil des jours)
Drame (= comédie, mélodrame etc. / émotions (sentiments) subies ou recherchées)
Epique (quêtes, conquêtes)
Policier (norme franchie, tabou violé)
Récit merveilleux = Récit réaliste +...
Prospective (univers rationnel dérivé du réel) = Space Opera (idem, action dans un contexte de conquête spatial)
Fantastique (univers rationnel dérivé de l'irréel) = Fantasy (idem, action sur un territoire imaginaire)
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On peut appliquer cette classification à la création d'univers pour des langues construites de la manière suivante :
- d'abord sélectionner la forme du récit qui remplit le mieux l'objectif qu'on s'est donné (écrire un récit d'aventure pour illustrer un cours de langue progressif, remplir un blog de commentaires sur l'actualité) etc.
- produire le contenu en fonction des techniques d'écriture données pour un ou plusieurs genres.
Attention, je conseille vraiment d'apprendre à "marcher" avant de "courir", d'autant qu'on "court" très vite et très loin très peu de temps après avoir appris à très bien "marcher" : rédiger des proverbes ou des dépêches d'actualité dans votre langue construite avant de vous lancer dans une saga épique en dix volumes ou une encyclopédie universelle en vingt relève de la prudence élémentaire.
Même si je suis le premier à lancer de temps à autre des ballons d'essais ("parcours du combattant"), enrichissants certe mais monstrueusement dévoreurs de temps.