Deux petites phrases pour rendre compte de l'aspect général de la langue, tant au niveau de sa morphosyntaxe que dans ses sonnorités cliquetantes et crissantes. Cela vous permettra également d'entrer dans la mentalité particulière des Tmedjèrka :
"Le tonnerre grondait au-dessus de la forêt. La foudre frappa un arbre qui s'enflamma en un instant"
Ce qui nous donne :
Rpár'àtzpsa pepáràtn ptatháthjiw'ur. Cntethellé psíjecn rtweqhísta ètwqhacn vtzàqhips'wa.
Rpáràtzpsa : tonnerre ("les bruits du ciel" avec classif. de phénomène naturel), complément d'agent statif passé pluriel.
pepáràtn : "ils étaient très bruyants". párà : étaient bruyant (schème statif passé pluriel), pe- : redoublement de la racine pour signifier le superlatif, et -tn : pronom enclitique e troisiéme personne du pluriel.
ptatháthjiw'ur : "au-dessus de la forêt" : ptethethwé (arbre-famille avec classif. de communauté), schéme locatif singulier, post-position agglutinée "w'or" s'harmonisant à la dernière voyelle du mot. "i" devenant "u" après une consonne glottalisèe.
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Cntethellé : "arbre" (arbre-essence-héroîque - élément-soi avec classificateur du monde divin) schème patient singulier.
psíjecn : "a été mordu/frappé par..." schème transitif passé singulier, avec accord de classificateur -cn.
rtweqhísta : la foudre "les feux du ciel" avec classif. "r" de phénomène naturel, et un schème transitif passé pluriel - terminé par la voyelle de pluriel -a.
ètwqhacn : "qui a été en feu" : verbe "être en feu" au statif passé singulier, avec enclise du pronom de troisième personne révérentieuse -cn (confondu avec le classificateur divin...). Le schème est ici secondaire : on a pas "tjèqhacn" "il a été en feu" mais "ètwqhacn", qui se traduit du coup par la proposition subordonnée relativee renvoi á l'antécécant étant assuré par l'enclise du pronom (qui ne peut renvoyer qu'à l'arbre, ici).
vtzàqhips'wa : "en un instant" (instant = un moment bref, avec classif. "v" indiquant un état passager), avec un schème de complément circonstanciel de transition singulier.
Remarques :
On accorde le statif en personne avec son agent (qui est aussi son patient), et l'agent est accordé normalement en schème et en nombre avec le verbe.
On accorde le verbe transitif en classificateur avec le patient, le complément d'agent est accordé en schème (mais pas en nombre) avec le verbe.
La troisième voyelle du complément d'agent indique le nombre. On la calque sur celle du patient : -é au singulier, -a au pluriel.
Les arbres sont particulièrement révérés et divinisés. La racine t.th qui désigne l'arbre à un sens très étendu, qui n'est que résumé ici. Ils font donc partie de la catégorie des êtres divins.
Cette phrase décrit donc une situation considérée comme très mauvais présage.
Voilà ! N'hésitez pas à me faire part de vos ressentis et autres remarques par rapport á tel ou tel aspect de cette mini-version !