Langues interdites

Quelles sont les langues ou langages qui ont été interdits officiellement par des autorités ou des gouvernements au fil de l'histoire de l'Humanité ?
Pourquoi - selon la justification officielle ou selon d'autres hypothèses ?
Comment a été concrètement mise en œuvre l'interdiction ?
Est-ce que cela a conduit à la disparition de la langue ou à la destruction de ses archives ?

Je crois que l'usage du Français était puni de mort sous les Khmers Rouges.
Les raisons sont faciles à deviner, d'autant plus que le français était encore à l'époque, le langage de l'élite que les Khmers Rouges s'étaient jurés d'éradiquer. (ex: le français était très utilisé pour la médecine).
De nos jours, le français a presque entièrement disparu dans cette partie du monde. Le Cambodge et le Laos l'avaient quand même très partiellement réintroduits dans quelques matières touchant aux archives et au droit (de la même manière où l'espagnol et le néerlandais jouent encore un rôle minime respectivement aux Philippines et en Indonésie), ce qui avait suscité des protestations....

Durant l'occupation nazie, le français a été interdit de même en Alsace-Moselle. La germanisation avait été tellement poussée que toutes les inscriptions avaient été changées. Non seulement les mentions Chaud/Froid sur les robinets, mais aussi les pierres tombales. C'est pourquoi, si vous visitez un cimetière dans cette région, vous verrez que les tombes d'avant 1944 portent des inscriptions sur une pierre différente du reste.
La population francophone (dont ma famille) est revenue en 1944. Le problème est que ceux qui étaient restés parlaient surtout l'allemand et que ma grand-mère s'est vue reprocher par un gendarme français à Metz de ne pas le parler. Elle a répondu : "Moi, je ne suis pas restée avec les Boches ..."

En Espagne, sous Franco, on a effacé les inscriptions en basque sur les pierres tombales, ai-je lu.

Je ne pense pas que les langues amérindiennes aient été formellement interdites au Canada, mais on en interdisait l'usage dans les célèbres pensionnats.

IL EST INTERDIT DE CRACHER PAR TERRE ET DE PARLER BRETON
Le Ministère de l'Instruction Publique

Modération: puisque ce message est un peu long, je me permets de faire un renvoi vers les commentaires de ce blog, où tu as envoyé un message identique: http://nouvellelanguefrancaise.hautetfort.com/archive/2011/05/12/la-derniere-des-langues-suite.html

Allègre n'a jamais fait dans la délicatesse ni dans le raffinement, c'est connu!

Je constate d'ailleurs qu'il n'hésite pas à se prostituer vis à vis de ses maîtres anglo-saxons.

J'ai largement coupé et censuré une grosse partie de cette intervention! J'aurais pas voulu faire dans la grossièreté: c'aurait nui_ à l'Atelier.

Je plussoie entièrement le post de Patrick Chevin. Toutes les langues de France (autres que le français bien évidemment !) ont été et sont persécutées depuis bien des siècles. Elles sont encore considérées comme des "déformations du français" pour certaines (langues d'oïl/francoprovençal/peut-être occitan ?), des langues de paysans ou des "idiomes malsains", et j'en passe...
Elles ont été et sont encore très mal vues et même tout simplement interdites.

Ah la République... "Une et indivisible" qu'ils dis(ai)ent... même s'il faut provoquer la disparition de 30 langues... Vive la France !

Je suis d'accord sur le fond avec Patrick. L'on sait que les langues régionales ont été et continuent d'être méprisées dans nombre d'Etats.
Je pense cependant que la question de Greenheart portait sur les langues formellement interdites (sous peine de mort, de déportation...) et c'est pourquoi je me suis limité aux exemples que j'ai cités. Malgré tout ce que l'on leur a fait subir, je ne crois cependant pas que les langues régionales en France aient été soumises à une politique d'interdiction (avec infliction de peines lourdes aux contrevenants) stricte.


Quant à Allègre.... Anoev a tout dit !

Le jacobinisme (gauche, droite et extrèmes confondues) est le signe d'une identité faible et servile. Dès que leur instinct le leur commandera, les laquais de la Jacobinie s'empresseront de passer avec armes et bagages à l'anglais, au servive d'une nouvelle tyrannie de remplacement...

Le plus énervant dans tous ça, c'est qu'ici, au Brésil, la majorité embrasse l'anglais comme la seule langue utile, digne d'être étudiée, en avalant gouluement tous ce qui va avec, tandis que les resistants, vouent un culte à la langue française et à son idéologie officielle de la diversité et de l'exeption culturelle...

L'esperanto a été interdit sous la domination nazi. Direction: camps de concentration.
La langue kurde n'a pas cessé de se prendre des coups de marteau en Turquie dans un embrouillamini juridicolégal.
On doit pouvoir trouver plein d'autres exemples, et il y a aussi les "interdictions éclair", les shibboleths.

Leo a écrit:

L'esperanto a été interdit sous la domination nazi. Direction: camps de concentration.

En URSS à certaines époques aussi.

Ça m'a donné une idée, pas très originale, mais qui exploite bien la prononciation du SH aneuvien:

[ɬ]

Or, un certain nombre d'Aneuviens avaient tendance à le prononcer [ʃ] ou (et c'est un peu moins grave) [ç] comme le ich-laut.

Sauf-conduit verbal se traduit donc shybòlet.