Les langues de
Myrianésie sont presque aussi nombreuses que les îles de l'archipel, je vais donc faire un travail de sagouin (à la Tolkien, krkr) et produire avant tout des langues onomastiques (des
naming languages), c'est à dire des bases diachroniques minimales pour assurer que les noms de lieux et de gens aient quelque vraisemblance. Certaines langues seront plus fouillées, de manière à produire quelques phrases énigmatiques à insérer dans les histoires.
Je vais utiliser l'alphabet phonétique international pour les transcriptions phonologiques et phonétiques. Pour ceux qui ont la flemme d'installer les polices de caractères adéquates ou la flemme d'étudier l'API, je proposerai aussi une transcription franchouillarde estropiée, celle que j'utiliserai dans les textes des histoires.
Tout d'abord, la langue de la cour de l'empereur auto-proclamé des Mille Iles, dont il est question dans le thread diégétique. Dans l'empire on l'appelle simplement la l
angue impériale:
pil baraŋ (franchouillard: pil barang).
Une particularité morphosyntaxique du pil barang est un sandhi dont les règles sont si complexes que l'empereur a constamment besoin de son
conseiller en rhétorique (
aru pili, franchouillard:
arou pili) pour éviter de commettre des impairs impardonnables. Les têtes tombent vite à la cour de l'empereur, même celles des empereurs.
Ainsi,
pili (
langue) doit absolument devenir
pil dans
pil baraŋ (
langue impériale), car
pili baraŋ sans amuissement signifierait
la langue d'un empereur, n'importe lequel, ce qui serait, vous en conviendrez volontiers, une insulte phénoménale envers Sa Très-Vaillante Majesté.
De même,
una (franchouillard: ouna), qui signifie
île, terre, peuple, devient
um (fr: oum) dans
um baraŋ: l'Ile Impériale, siège de la cour de Son Infiniment Puissante Altesse.
Le mot
baraŋ (
empereur) est un augmentatif de
baru (fr: barou), qui signifie
chef, roi, capitaine de navire. Cette même dérivation forme
unaŋ (fr: ounang):
continent, sur
una: terre, île; mais l'empereur envisage de réserver ce mot pour désigner l'île impériale, oum barang.
Quelques mots sur l'interlangue qu'utilisent les sirènes de cette région, qui s'appelle le zounjaro en franchouillard.
La transcription phonétique du "nj" de zounjaro fait appel à des caractères assez rares:
ɲɟʝ. Si vous ne voyez rien ou des lettres ordinaires, voici la description: c'est une nasale palatale, comme le "gn" dans "pagne", suivie d'une occlusive sonore palatale comme le "gy" dans le mot hongrois "nagy", suivie d'une fricative sonore palatale, version
voisée du "ch" dans le mot allemand "ich".
zuɲɟʝaro n'est pas encore assez exact, il faut des diacritiques pour marquer la rétractation du
o mais ça risque de coincer.
Le mot est un composé de
zuɲi (fr: zougni):
sirène, et
daro:
langue. Lors de la composition le
i s'élide et le caractère palatal du
ɲ se propage au
d.
zuɲi est à son tour un dérivé de
ezu (fr: ézou):
eau, mer .
Ca suffira peut-être pour aujourd'hui? La suite demain