Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Conditionnel Sam 21 Aoû - 10:57
J'ai quand même remarqué que le conditionnel inspirait nettement plus d'idéolinguistes francophones1 que le subjonctif. Je suppose (simple spéculation de ma part, beeen sûûr, vous m'direz si j'me plante) que c'est à cause des formes plutôt étanges des subjonctif imparfait et plus que parfait, alors qu'en français, le conditionnel présent s'obtient le plus simplement du monde, en calant une terminaison d'imparfait sur un radical de futur simple: il verrait.
Par conséquent, il y a toujours, sauf exceptions que je n'ai pas découvertes en "feuilletant" les langues suffisamment fournies chez idéopédia, une manière de fabriquer le conditionnel dans quelque idéolangue que ce soit.
On a quand même une tendance (regrettable, selon moi) pour certains grammariens de langues naturelles, c'est de faire phagocyter le conditionnel présent par l'indicatif, comme, par exemple, ici. Est-ce propre à la langue? C'est la question que j'me pose. En anglais, le conditionnel étant simplement formé de should/would devant un verbe à l'infinitif présent ou passé (they would have been pour "ils auraient été"); en espéranto, il n'y a qu'un seul temps, indiqué par le suffixe -us. En uropi, c'est -ev qu'on colle au verbe considéré; en kotava on ajoute -co; en elko on utilise une particule (comme en aneuvien): c'est wėdu2...
Et y en a bien d'autres! Que les auteurs des langues non mentionnées dans mon intervention (et je sais qu'il y en a beaucoup qui on un conditionnel bien structuré dans "leurs papiers") me pardonnent. D'ailleurs, cette introduction est également une invitation à se manifester: ils en parleront certainement mieux que moi. En ce qui me concerne, je m'en tiens également à une simple particule: kjas3, que je combine avec un verbe à l'indicatif ou au subjonctif, selon ce que j'ai l'intention d'exprimer.
1 Comme je ne consulte que des forums idéolinguistes francophones, je ne peux pas savoir comment réagissent les autres. Mais ça peut (et ça doit) être instructif. 2 Wadu ressemblerait, selon moi, du moins, plutôt à un subjonctif de doute, bien que... 3 Kjas sert également à autre chose.
Dernière édition par Anoev le Jeu 1 Fév - 20:27, édité 3 fois (Raison : Remplacement du gras par l'italique)
Vilko
Messages : 3564 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: Conditionnel Sam 21 Aoû - 14:43
Anoev a écrit:
Que les auteurs des langues non mentionnées dans mon intervention (et je sais qu'il y en a beaucoup qui on un conditionnel bien structuré dans "leurs papiers") me pardonnent. D'ailleurs, cette introduction est également une invitation à se manifester: ils en parleront certainement mieux que moi. En ce qui me concerne, je m'en tiens également à une simple particule: kjas3, que je combine avec un verbe à l'indicatif ou au subjonctif, selon ce que j'ai l'intention d'exprimer.
Le jargon chinook avait une particule, kuyi, qui exprimait plus ou moins le conditionnel. Je l'ai reprise en saiwosh (koyi) et en dibadien et patitap wawa (kuyi dans les deux langues).
L'avantage d'utiliser une particule, c'est la simplicité. Dans une langue isolante comme le saiwosh ou le dibadien, on n'a d'ailleurs pas le choix, puisque les conjugaisons n'existent pas.
Dernière édition par Vilko le Sam 21 Aoû - 20:57, édité 1 fois
Selon le Wikipédia anglais, il y a 3 types de conditionnels: - Factuel: Quand je ... (présent/passé), je ...(même temps) - Faits constatés - Prédictif: Si je ... (présent), je ... (futur) - Potentiel - Spéculatif: Si je ... (imparfait/plus-que-parfait), je ... (conditionnel présent/passé) - Irréel
En arabe classique: - Factuel/Prédictif: idhan + accompli, +accompli (quand tu fais, tu fais; si tu fais, tu feras) - Spéculatif (réalisable): in + accompli, +accompli (la plus connue: in shâ'a llâh(u) = si Dieu le veut/voulait) (si tu faisais, tu ferais) - Spéculatif (irréalisable/irréalisée): law + accompli, la+accompli (si tu avais fait, tu ferais)
Autres options: - in + inaccompli apocopé, + inaccompli apocopé (si tu fais, tu feras) - impératif + inaccompli apocopé (fais et tu feras)
Il y a également un certain nombre de particules qui obéissent en arabe aux mêmes règles que "si": qui/quiconque, ce que, quoi que, où que, quand, chaque fois que (exemples: qui cherche trouve; où que tu sois, je viendrai à toi)
Lorsqu'on a une phrase nominale en apodose (c'est-à-dire qu'elle commence par un pronom ou ne contient pas de verbe) ou un verbe qui commence par sa-/sawfa (préfixe et particule de futur proche), celle-ci est introduite par fa- (sauf quand elle est déjà introduite par la- au spéculatif irréel).
Dans l'usage moderne de la langue, il arrive qu'on inverse la prostase et l'apodose. Certains utilisent également une forme qui se rapproche du conditionnel passé: le verbe être à l'accompli suivi du verbe conjugué à l'inaccompli précédé de sa- (futur proche).
Source: Manuel d'arabe moderne vol.2, L-W Deheuvels.
_________________ Le grand maître admin-fondateur est de retour. - Bedal Original, bien justifié, et différent du sambahsa et de l'uropi. - Velonzio Noeudefée Nemszev m'a fait une remarque l'autre jour, et j'y ai beaucoup réfléchi depuis. - Djino J'ai beaucoup de tendresse pour ta flexion verbale. - Doj-Pater Pourquoi t'essaies de réinventer le sambahsa ? - Olivier Simon Oupses ! - Anoev
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Match triangulaire Sam 21 Aoû - 22:13
Vilko a écrit:
L'avantage d'utiliser une particule, c'est la simplicité.
... et également sa souplesse, par rapport aux flexions. Du reste, on peut utiliser une particule à plusieurs types de flexions de verbes.
Mais je reconnais qu'on peut utiliser une particule sous forme forme d'adposition; combinable avec d'autres adpositions. Mais attention à ce que les formes ne soient pas surallongées à l'envi!
Quant à la forme flexionnelle, si elle a l'avantage de se passer de pronom personnel sujet, elle exige une mémoire six fois (voire plus, si on y introduit, par exemple, un "nous exclusif" ou une formule de politesse spécifique; ou alors des conjugaisons différentes) plus grande pour retenir toutes les flexions!
Mais, ardent aficionado des particules (EP, NEP, ERE, MIR, KJAS, DHEP et sans doute bientôt ĂK), je reconnais qu'elles ont des limites: si on en met trop à la suite, devant, derrière ou autour du verbe, ce n'est pas ce dernier qu'on alourdit, mais la phrase toute entière.
Dernière édition par Anoev le Dim 6 Déc - 12:02, édité 1 fois
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Mar 18 Mar - 19:22
Silvano a écrit:
Par contre, pour le vrai conditionnel, l'espéranto et l'uropi fonctionne de la même façon.
potentiel
irréel du présent
irréel du passé
S'il pleut, je n'irai pas.
S'il pleuvait, je n'irais pas.
S'il avait plu, je ne serais pas allé.
Se pluvos, mi ne iros.
Se pluvus, mi ne irus.
Se estus pluvinte, mi ne estus irinta.
Is je ve liuv, i ve ne ito.
Is je liuvev, i itev ne.
Is je avev liuven, i avev ne iten.
S'il pleut, je n'irai pas.
S'il pleuvait, je n'irais pas.
S'il avait plu, je ne serais pas allé.
Tet a lyzhen, eg mir nep pùze.
Tet a lyzhen, e kjas nep pùze.
Tet a ere lyzhéna, e kjas nep puzéa.
futur
conditionnel présent
conditionnel passé
Comme cette phrase énonce clairement une éventualité, la forme du verbe lui-même reste l'indicatif, de même que celui situé derrière kjas. Par contre, la forme passée du conditionnel aneuvien requiert toujours la conjugaison du verbe au subjonctif (survivance du conditionnel passé 2me forme du français ? Va savoir !), à cause d'un procès et le volapük mettent le conditionnel, et le français l'imparfait de l'indicatif, l'aneuvien met :
l'indicatif présent s'il s'agit d'une éventualité,
le subjonctif présent s'il s'agit d'un souhait,
le subjonctif imparfait s'il s'agit d'un regret, d'une opposition (anqtet = même si) ou d'un soulagement.
Dernière édition par Anoev le Jeu 1 Déc - 11:09, édité 1 fois
SATIGNAC
Messages : 2121 Date d'inscription : 06/11/2012 Localisation : Fustilhan
Sujet: Re: Conditionnel Mer 19 Mar - 0:19
Anoev a écrit:
Silvano a écrit:
Par contre, pour le vrai conditionnel, l'espéranto et l'uropi fonctionne de la même façon.
potentiel
irréel du présent
irréel du passé
S'il pleut, je n'irai pas.
S'il pleuvait, je n'irais pas.
S'il avait plu, je ne serais pas allé.
Se pluvos, mi ne iros.
Se pluvus, mi ne irus.
Se estus pluvinte, mi ne estus irinta.
Is je ve liuv, i ve ne ito.
Is je liuvev, i itev ne.
Is je avev liuven, i avev ne iten.
S'il pleut, je n'irai pas.
S'il pleuvait, je n'irais pas.
S'il avait plu, je ne serais pas allé.
Tet a lyzhen, eg mir nep pùze.
Tet a lyzhen, e kjas nep pùze.
Tet a ere lyzhéna, e kjas nep puzéa.
futur
conditionnel présent
conditionnel passé
Comme cette phrase énonce clairement une éventualité, la forme du verbe lui-même reste l'indicatif, de même que celui situé derrière kjas. Par contre, la forme passée du conditionnel aneuvien requiert toujours la conjugaison du verbe au subjonctif (survivance du conditionnel passé 2me forme du français ? Va savoir !), à cause d'un procès et le volapük mettent le conditionnel, et le français l'imparfait de l'indicatif, l'aneuvien met :
l'indicatif présent s'il s'agit d'une éventualité,
le subjonctif présent s'il s'agit d'un souhait,
le subjonctif imparfait s'il s'agit d'un regret, d'une opposition (aṅktet = même si) ou d'un soulagement.
Pour ceux qui suivent mes posts, ce n'est pas une nouveauté si je dis que le conditionnel "n'existe pas" en méhien, 'suivant le modèle latin) et que j'en suis encore aux emplois du subjonctif avec le système des conjonctions post-posées ou préposées dic... an. Voici la traduction méhienne des 3 exemples dans ce tableau:
potentiel
irréel du présent
irréel du passé
s'il pleut je n'irai pas (futur) s'il pleuvait (demain), je n'irais pas (supposition)
s'il pleuvait, je n'irais pas (cond. présent)
s'il avait plu, je ne serais pas allé (cond. passé)
Còyego dic pluvia , ni Adbahoc'h'an
Cwitogo dic pluvia, ni Adbahìtoc'h'an (subj. imparfait ou aoriste)
Cweišeo dic pluvia, ni Adbaheiše'n ( subj. imparfait second )
Dernière édition par SATIGNAC le Dim 6 Déc - 23:57, édité 1 fois
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Mer 19 Mar - 0:32
Il y a des points de rapprochement avec l'aneuvien. Ce dernier étant situé entre d'une part le méhien et le latin (utilisation abondante du subjonctif en lieu et place du conditionnel) et d'autre part l'uropi et l'espéranto (conditionnel à part entière, pas d'utilisation de subjonctif).
Une chose que je constate aussi, c'est que le conditionnel, plus courant dans les idéolangue et donc inspirant plus d'idéolinguistes dans leurs réalisations, crée beaucoup moins de discussions que le subjonctif, qui a environ dix fois plus de pages dans son fil.
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 10:13
Si on peut éventuellement soupçonner le conditionnel aneuvien d'être une relex (et encore !), ce n'est pas du franças, mais bien plutôt du latin qu'y faudrait se tourner. Effectivement, si la première forme du conditionnel aneuvien (celle qui exprime une éventualité, donc totalement indépendante du sujet) est plus proche du français, les deux autres formes présentes utilisent le subjonctif du verbe, même si ça ne se voit pas forcément (singulier de verbes en consonne) :
Tet or kom vyposílaw, er kjas pùz àt lidos = Si vous veniez cet après-midi, on irait à la plage. Tet da ere inzh minuser, da kjas er nep tan rĕm = S'il mangeait moins, il ne serait pas si gros.
Le passé rappelle aussi le latin, mais aussi incidemment le français, dans une tournure aujourd'hui un peu surannée : le conditionnel passé deuxième forme.
Tet o ere patezéa hoψev, er kjas inzhéa ùt fospiyz = Si tu étais arrivé à l'heure, nous aurions mangé un soufflé (litt. Si tu fusses arrivé à l'heure, nous eussions mangé un soufflé*).
*Les terminaisons en -é_a sont quand même un peu moins... soufflantes que les "-uss-" du français, non ?
_________________
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Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 12:08
Le Stellaire traduit le conditionnel français en fonction du degré de réalité des objets de l'histoire raconté par la phrase.
*
Dans la phrase A...
A1 : Si les poules avaient des dents, les cochons voleraient bas.
... aucun des actions ou état n'existent, donc mode imaginaire IB.
STFR : Li pouluis avibui dentein, li cochuis volibuit bassu.
*
Dans la phrase B
B1 : J'entends de l'eau goutter dehors : il pleuvrait, que cela ne m'étonnerait pas.
... la première action est réelle, la seconde est possible, la troisième imaginaire.
J'entends réellement de l'eau goutter dehors. Je ne suis pas capable de vérifier s'il pleut ou non, donc il est possible qu'il pleuve. S'il pleut, j'imagine que je ne serais pas étonné.
Le possible > mode possible IS.
Entendom l'eauven gouttiren dehorsu : pleuvriset, ci m'étonnibom.
*
Dans la phase C.
S'il pleut, alors je prends mon parapluie.
La première action est une possibilité, donc possible IS. La seconde action n'existe pas tant que la possibilité ne s'est pas réalisée, donc imaginaire IB.
Pleuvibet, alorseo prenibom mi parapleuven.
***
La réalité d'une action ou d'un état stellaire s'apprécie strictement vis à vis du moment de l'état ou de l'action principale : par exemple, une action ou un état n'est pas réel avant ou après, seulement pendant.
S'il est réalisé avant, cela peut être un révolu IP ou un rémanent IZ seulement si le locuteur a personnellement constaté la réalité de l'action ou l'état réalisé dans le passé.
*
Les aspects imaginaires, possibles etc. s'appliquent aussi aux noms mais ne portent alors que sur la définition du mot, jamais sur la réalité de l'action ou de l'état du verbe conjugué dans la phrase.
Phrase D
Il pleut des chiens et des chats (imaginaires, car je veux seulement dire qu'il pleut fort). Pleuvet chienibeist a chatibeist.
(action réelle) (attribut imaginaire) (association de deux objets différents) (attribut imaginaires) Les attributs désignent le sujet, donc "les chiens et les chats pleuvent" sont équivalents.
Phrase E
Il pleut fortement de la pluie. Pleuvet fortu li pleuvest. (action réelle) (adverbe postposé) (attribut réel par défaut)
= La pluie pleut fortement. Li pleuves pleuvet fortu. (sujet réel) (action réelle) (adverbe post-posé).
*
Il y a encore d'autres cas de figures, bien sûr, mais il n'existe pas de terminaison conditionnelle stellaire correspondant directement au français, car le conditionnel français est équivoque quant à la scène réelle que la phrase raconte.
Le conditionnel n'existe pas non plus en latin, soit dit en passant.
*
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Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 12:27
Greenheart a écrit:
Le conditionnel n'existe pas non plus en latin, soit dit en passant.
Le conditionnel latin s'obtient en utilisant le subjonctif présent (éventualité ou souhait), imparfait (regret) ou plus-que-parfait (passé). Je m'en suis fortement inspiré.
_________________
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Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 12:59
Anoev a écrit:
Greenheart a écrit:
Le conditionnel n'existe pas non plus en latin, soit dit en passant.
Le conditionnel latin s'obtient en utilisant le subjonctif présent (éventualité ou souhait), imparfait (regret) ou plus-que-parfait (passé). Je m'en suis fortement inspiré.
Ce sont les français qui le disent, pas les latins.
Ce que tu veux dire, c'est que les français traduisent leur conditionnel en latin en utilisant divers éléments latins,
Spoiler:
et paraphrasent le latin en s'autorisant à utiliser les formes françaises inédites en latin plutôt que de traduire avec les formes latines empruntés par le français.
Au risque de choquer certains, il est attesté que la langue française n'existait pas à l'époque de la Rome antique.
***
Dernière édition par Greenheart le Lun 29 Juin - 13:04, édité 1 fois
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Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 13:47
Greenheart a écrit:
Ce sont les Français qui le disent, pas les Latins.
Peux-tu préciser ?
Quand on a une phrase avec la conjonction de subordination SI (en latin itou), on est en droit de supposer qu'il s'agit d'une proposition conditionnelle. Ce qu'a surtout fait la langue française, c'est d'utiliser le conditionnel au delà de ses prérogatives (condition) : "je savais qu'il me le dirait". Je crois qu'on fait la même chose en castillan. Ce n'est pas le cas en aneuvien où on utilise bien le présent, mais de l'indicatif ou du subjonctif. :
eg ere stĕ tep da dik as ni.
Par contre, y a un cas de figure que j'ai repris où le français utilise le mode conditionnel, c'est avec "au cas où" : au cas où ils arriveraient les premiers.
Plutôt de m'étaler ici-même, je vous invite à lire un peu ce paragraphe et à y consulter le renvoi 4 qui y est attribué.
Je suis actuellement en train de cogiter l'utilisation des modes des verbes situés derrière zhœtet (à moins que, sauf si), et voire même avec zhœtep (sauf que). Le premier pourrait requérir le subjonctif, voire le conditionnel (avec kjas devant le subjonctif, dans ce cas), le deuxième demanderait plutôt l'indicatif, exprimant un procès avéré ou son absence. Affaire à suivre.
_________________
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Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 16:09
Anoev a écrit:
Greenheart a écrit:
Ce sont les Français qui le disent, pas les Latins.
Peux-tu préciser ?
C'est pourtant clair : les auteurs de ce que tu avances sont français, ce ne sont pas des latins de l'époque classique ou impériale, ou encore leurs voisins grecs qui ont l'habitude de rédiger des grammaires dans toutes les langues alors.
Vérifie-le en retrouvant la date et le nom des auteurs / compilateurs de tes références.
Plus vu le vocabulaire grammatical dont tu te sers, tu ne peux que faire référence à des grammaires françaises très récentes, rédigées par des français, et non à des grammaires du français et du latin rédigés soit en français, soit en latin, soit les deux en même temps, par des auteurs de toute nationalité à des époques antérieures à la fin du 20ème siècle.
Or toutes ces grammaires divergent dans leurs descriptions des langues latines, française (françoises), anglaise etc., parfois spectaculairement.
*
Anoev a écrit:
Quand on a une phrase avec la conjonction de subordination SI (en latin itou), on est en droit de supposer qu'il s'agit d'une proposition conditionnelle. Ce qu'a surtout fait la langue française, c'est d'utiliser le conditionnel au delà de ses prérogatives (condition) : "je savais qu'il me le dirait". Je crois qu'on fait la même chose en castillan. Ce n'est pas le cas en aneuvien où on utilise bien le présent, mais de l'indicatif ou du subjonctif. :
eg ere stĕ tep da dik as ni.
On est en droit de supposer, mais on est surtout en mesure de vérifier.
Ta question porte sur les emplois du conditionnel en français et en latin, en particulier dans une proposition conditionnelle française, et une proposition conditionnelle latine, ce qui est cavalier quand nous savons tous les deux que le mode conditionnel n'existe pas en latin.
De surcroît, tu définies une proposition conditionnelle par l'emploi de la conjonction SI à la fois latine et française, ce qui est inexacte en français et en latin.
Tu sembles aussi confondre la forme conditionnelle d'un verbe et son sens conditionnel ou pas quand tu écris :
Citation :
Ce qu'a surtout fait la langue française, c'est d'utiliser le conditionnel au delà de ses prérogatives (condition)
Tu évoques le fait d'employer une forme conditionnelle française à contre-emploi en français quand moi j'écris que les latins n'ont pas de forme conditionnelle et n'utilise pas cette forme conditionnelle ou un strict équivalent dans tous les emplois du conditionnel français.
Je maintiens donc que le latin n'a pas de mode conditionnel, et qu'en aucun cas on ne peut retomber sur une phrase latine correcte en supposant que le latin utilise le conditionnel ou un mode qui lui serait strictement équivalent.
Et je le prouve.
*
Je répondrais en trois temps, 1°) d'abord en rappelant l'emploi de SI en latin et comment on passe du latin au français ; 2°) ensuite en rappelant les emplois du mode conditionnel en français...
Spoiler:
Pour constater ensuite à quel point le latin diverge sur ces emplois, il faudrait citer autant de passages d'une grammaire latine digne de ce nom, ce que je ne ferais pas, vu que la grammaire est disponible pas cher d'occasion pour qui est motivé.
3°)... enfin en te renvoyant à une authentique grammaire latine d'époque consultable gratuitement en ligne, parmi tant d'autres.
***.
SI est bien emprunté directement au latin, mais comme en français d'ailleurs, il est très loin de s'utiliser seulement avec un conditionnel (mode qui n'existe pas en latin).
Citation :
Latin : si + indicatif et principale indicatif Français : si + indicatif et principale indicatif
Si les dieux existent, ils sont bons. LA : si sunt dii, sunt boni.
Si tu lisais, j'étais content. LA : si legebas, laetus eram.
Si tu lis ce livre, je serai content. Si hunc librum leges / legeris, laetus ero.
Latin : SI + subjonctif et principal subjonctif Français : SI + indicatif et principal conditionnel.
Citation :
Si tu venais (un jour), je serais content (il est possible que tu viennes un jour). Si venias, laetus sim.
Si tu venais (maintenant), je serais content (mais en réalité tu ne viens pas maintenant). Si venires, laetum essem.
Si tu étais venu (autrefois), j'aurais été content (mais en réalité tu n'es pas venu). Si venisses, laetus fuissem.
Précis de grammaire latine exemple type 1979 de chez Magnard. p.160 numéro 515 et 516.
***
De toute manière, nous en revenons toujours à la même source d'erreur : d'une part méconnaître la langue française en ignorant des exemples d'emplois que l'on connait pourtant, et s'appuyer sur des descriptions grammaticales du français ou du latin incomplètes, erronées ou non conforme à la réalité de la pratique de la langue, aux emplois reconnus.
Je ne sais pas tout, mais je vérifie.
Le conditionnel est un des quatre modes personnels du français. Le latin n'a pas ce mode, donc le conditionnel en temps que mode latin n'existe pas.
Le conditionnel français est une forme conjugué du verbe qui présente l'action comme une éventualité ou comme la conséquence possible d'un fait supposé, d'une condition.
Les emplois du conditionnel français
Spoiler:
La forme conditionnelle peut marquer :
1°) Un fait possible dans le futur (sens potentiel)
Si je gagnais le gros lot, je le partagerais avec loi. (forme de l'imparfait de l'indicatif utilisée pour décrire un fait qui n'est pas passé et qui n'est pas réel) (forme du conditionnel présent pour désigner un fait futur)
*
2°) un fait irréel dans le présent ou dans le passé
Si tu avais mené la moindre enquête à Paris, tu en aurais appris de belles... (Plus que parfait de l'indicatif utilisé pour décrire un fait qui n'est pas réel, un passé qui n'existe pas)
"si" (conjonction directement empruntée au latin) n'est pas obligatoire, il peut être implicite, il peut être remplacé.
Le Bon Usage, n°739 a écrit:
Le conditionnel -- dont le nom n'est pas adéquat aux différentes valeurs que ce mode peut avoir - n'exprime pas toujours la conséquence d'un fiat supposé, d'une condition. Il s'emploie encore pour marquer...
*
3°) un fait douteux, éventuel, en particulier présenté par ouïe-dire, comme une assertion dont on ne veut pas se porter garant.
Un accident aurait eu lieu... il y aurait eu dix morts.
4°) une hypothèse dans le présent, le passé, le futur que l'on repousse avec indignation ou que l'on envisage avec étonnement.
Moi, j'aurais massacré ! Serait-il possible ?...
*
5°) une simple imagination, transportant dans la fiction les évènements, une proposition de jeu.
Les seuls traités qui compteraient sont ceux qui...
On serait chez nos parents... -- non ! on serait à la campagne...
*
6°) Pour marquer l'atténuation, que l'idée est un simple souhait, une volonté affaiblie.
Je le voudrais bien...
*
7°) Passé surcomposé du conditionnel sert à indiquer l'achèvement rapide de l'action à un moment déterminé du passé.
En cas d'alerte, chacun aurait eu vite fait de retrouver son bien.
*
Aucun de ces emplois ne se traduit évidemment par un conditionnel en latin, qui n'existe pas de toute manière.
Spoiler:
Si tu affirmes ensuite que le subjonctif latin est strictement équivalent au conditionnel français, c'est parfaitement (sans jeu de mot) faux.
De même si tu affirmes que le conditionnel français est strictement équivalent au subjonctif latin, c'est aussi parfaitement faux.
Si tu dis alors que de temps en temps le subjonctif latin exprime le conditionnel français, c'est un non sens parce que chronologiquement, le subjonctif latin ne peut exprimer un mode qui n'existe pas à l'époque latine.
Et si tu dis que de temps en temps le conditionnel français exprime le subjonctif latin, c'est seulement quand on pense en français.
Tente de raisonner dans une autre langue et tout se casse la figure, à moins bien sûr que tu commences à séparer chaque cas de figure, et retrouver les formes qui ne se ressemblent pas pour les utiliser à bon escient - processus qui prouve exactement le contraire de dire que le conditionnel existe en latin.
Si tu parles de ce que le locuteur veut dire, c'est-à-dire du fil des idées retranscrites par la langue, c'est un autre non sens, car à ce compte toutes les langues sont la même langue, si seule l'idée compte.
Et chose curieuse, il devient impossible de retomber sur la bonne traduction, le bon fil d'idées quand on utilise les formes d'une langue pour déchiffrer une autre langue, à moins de rester extrêmement vague et de tolérer tous les contre-sens, et encore.
***
Il ne faut jamais perdre de vue la chronologie des langues et de leurs descriptions.
Les français n'existent pas en tant que peuple à l'époque latine (Classique ou Empire).
Ce qu'ils disent en français de comment il faut traduire en français les phrases latines, n'a jamais été dit par les latins à leur époque, dans aucun texte survivant de cette époque, et en particulier les grammaires latines rédigées par les latins et les grecs (qui rédigent beaucoup de grammaire à l'époque latine).
Spoiler:
En revanche, il y a bien des gens de beaucoup de nationalité différentes qui s'expriment couramment dans leurs ouvrages de l'époque classique au 18ème siècle. Passé le début du 19ème, tout est sujet à caution, raccourcis hasardeux, lacunes et erreurs. Il y a encore des gens sérieux, mais il faut toujours et tout vérifier.
La Grammaire de Donat (Ars Major) en latin impérial dans le texte a été conservée et tu peux la retrouver sur Gallica ou Google Books, mais tu n'y retrouveras pas les expressions grammaticales françaises (et pour cause) décrivant la même langue latine.
Tu trouveras des siècles plus tard, à l'époque où des auteurs proposent d'apprendre le latin en français plutôt qu'en latin, des appels à autorité qui affirment des équivalences, qui provoqueront comme on pouvait s'y attendre des erreurs de traduction en cascade. Il est alors beaucoup plus intéressant de consulter la grammaire en latin pour apprendre le français de l'époque de l'auteur, quand bien sûr cette grammaire est rédigée par un auteur qui a appris le latin en latin.
Spoiler:
Consulte à l'occasion des grammaires françaises de l'anglais du 19ème au 20ème siècle, et des grammaires anglaises du français, puis des grammaires actuels.
Parce que le problème d'interprétation est le même, et qu'il est édifiant de voir s'effondrer la connaissance et de la langue anglaise et de la langue française au fur et à mesure que les auteurs "simplifient" jusqu'à la caricature l'enseignement de ces langues, pour le "bien" de leurs étudiants, qui deviennent ensuite des professeurs, qui simplifient encore, jusqu'à ce que le cour deviennent complètement incohérent et inexploitable en pratique.
***
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Lun 29 Juin - 17:56
Greenheart a écrit:
Si tu venais (un jour), je serais content (il est possible que tu viennes un jour). Si veniuas, laetus sim.
Si tu venais (maintenant), je serais content (mais en réalité tu ne viens pas maintenant). Si venires, laetum essem.
Si tu étais venu (autrefois), j'aurais été content (mais en réalité tu n'es pas venu). Si venisses, laetus fuissem.
C'est surtout ces trois exemples qui m'ont inspiré (j'ai aussi appris le latin grâce à Magnard).
En fait, j'aurais dû m'exprimer autrement pour le latin et aurais dû parler de l'expression de la condition dans la langue latine*, laquelle a débouché, indirectement sur le mode conditionnel dans nos langues d'aujourd'hui (depuis quelques siècles, qdm).
Certaines utilisations françaises du conditionnel sont reprises en aneuvien par kjas, mais pas forcément avec le verbe au subjonctif. Y a bien sûr la condition de simple éventualité, mais y a aussi la demande polie ou le conseil bienveillant, qui utilise kjas avec l'impératif.
Or kjas inkòmit = Entrez SVP, veuillez entrer.
On notera une différence entre
kjas plaċit ors = s'il vous plaît. tep æt plaċ ors od nep° = que ça vous plaise ou non.
*J'ai appris, dans ce même bouquin, que l'expression de la négation était différent seon qu'on exprimât un subjonctif de souhait (NE) ou un subjonctif de condition (NON). Ça, j'l'ai pas r'pris : faut qdm pas pousser ! °On s'en rend pas compte, mais plaċ est au subjonctif, comme dans tep ar kom od nep = qu'ils viennent ou non. Là, c'est plus visible parce qu'on a pas ar kome.
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Leo
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Sujet: Re: Conditionnel Mar 30 Juin - 1:10
Anoev a écrit:
Ce qu'a surtout fait la langue française, c'est d'utiliser le conditionnel au delà de ses prérogatives (condition) : "je savais qu'il me le dirait".
Hm, Anoev, on a déjà eu cette discussion il y a dix ans, et encore il y a cinq ans Ce n'est pas le conditionnel qui sert de futur dans le passé, c'est le futur dans le passé qui a évolué jadis pour exprimer aussi le conditionnel (mais pas dans ton exemple), par un mécanisme assez simple qu'on avait détaillé à l'époque.
Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Mar 30 Juin - 8:16
Eh ben tous les cinq ans, ça r'vient. Ça fait quand même moins répétitif que tous les mois, ou même tous les ans. Et p'is ça évite aux nouveaux arrivants qui s'intéresseraient au sujet d'aller devoir fouiller dans les archives. J'me suis toujours demandé pourquoi on utilise la forme du conditionnel en guise de futur dans le passé, alors que par ailleurs, pour certains verbes, on utilise le subjonctif (présent ou imparfait) :
je savais qu'ils arriveraient les premiers. je souhaitais qu'ils arrivent les premiers (maintenant) je souhaitais (avant-hier) qu'ils arrivassent les premiers (hier).
Anoev, tu es un amoureux du conditionnel et du subjonctif. Ces temps/modes sont dans plusieurs fils auxquels tu participes.
Je pense que j'en ai pas une définition aussi académique que toi et je simplifie grandement les choses en elko ou le conditionnel est un temps qui exprime action soumise à une condition et, si celle-ci évoque explicitement un "si" j'utilise "ru".
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Anoev Modérateur
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Sujet: Re: Conditionnel Mar 30 Juin - 12:18
Ziecken a écrit:
le conditionnel est un temps qui exprime action soumise à une condition et, si celle-ci évoque explicitement un "si" j'utilise "ru".
T'as tout-à-fait raison ! le conditionnel est le mode de la condition, du "si...alors...sinon", également du "même si" et du "sauf si", à la rigueur du "à moins que" (qui rejoint "sauf si"), voire du "au cas où" qui exprime aussi une condition. Raison pour laquelle je ne mets pas kjas en aneuvien dans le "futur dans le passé", cette expression étant réservée, dans ma langue, à l'indicatif ou au subjonctif sans kjas. Comme quoi, même si j'utilise ces deux modes (le conditionnel et le subjonctif), je le fais de manière notoirement différente du français... et de l'anglais. Kjas n'est pas un simple calque de should/would (eng), même si elle déborde de la condition (mais avec le mode impératif, cette fois-ci).
J'ai réfléchi à cette phrase :
La hyène a une mâchoire si puissante qu'elle pourrait casser une tête de zèbre en un coup de dents.
à comparer avec :
La hyène a une mâchoire si puissante qu'elle peut casser une tête de zèbre en un coup de dents.
À mon avis, ça revient au même. Sauf que dans la première, on peut supposer "si elle le voulait", seul détail qui justifie le conditionnel. Si elle peut le faire, elle le ferait, et la phrase devient :
La hyène a une mâchoire si puissante qu'elle casserait une tête de zèbre en un coup de dents. Ça donne quoi, chez vous ? Moi, je me limite à la deuxième :
Hykíkin hab ùt tan pòtun chœṁkems tep a pòten skriċe ùt kàp zybaren ù slàgev toshen.
En tout cas (un peu hors-sujet ici, mais bon...), un truc que je n'ai absolument pas voulu faire, c'est comme en espéranto : un volitif qui soit un cocktail de subjonctif et d'impératif : à l'impératif, il est demandé au sujet de faire, alors que, pour moi, le volitif (c'est ainsi que je l'ai exprimé en thub, une langue d'un bleu profond) c'est le sujet qui veut faire (d'ou volitif). En aneuvien, puisque c'est le sujet qui est mis en avant, c'est le subjonctif qui s'y colle, comme dans cette phrase-bateau que vous connaissaez bien : tep ar pùz àt dùkrems = qu'ils aillent au magasin (puisqu'ils le veulent).
Cette différence ne se marque pas en elko, car il n'y a pas de concordance des temps, les verbes sont juste à l'infinitif avec si.
Donc si elle veut = si elle voulait
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Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Mar 30 Juin - 14:48
Ziecken a écrit:
Donc si elle veut = si elle voulait
J'ai (à peu près) ça aussi chez moi :
Tet ka vel, ka mir kom = Si elle veut, elle viendra Tet ka vel, ka kjas kom = Si elle voulait (à supposer qu'elle veuille), elle viendrait Tet ka ere vel, ka kjas kom = Si elle voulait (mais elle voudra jamais), elle viendrait Tet ka ere velía, ka kjas komía = Si elle avait voulu, elle serait venue.
Pour la deuxième phrase, les verbes (vel, kom) font qu'on a une hésitation entre la forme indicative (éventualité) ou subjonctive (souhait)°: ça nuit pas trop au sens de la phrase. Pour la troisième, même si ça s'voit pas davantage, c'est le subjonctif dans la subordonnée : contrairement au français et conformément au latin, on ne met jamais d'indicatif imparfait dans une proposition subordonnée conditionnelle en aneuvien. Pour la quatrième, c'est du subjonctif aussi, mais là, c'est manifeste !
Le subjonctif imparfait ou plus que parfait (dans la subordonnée) correspond à des conditions non remplies (regret ou soulagement), voire même à des oppositions de condition :
Anqtet ka ere velía, ka kjas nep kanía kom = Même si elle avait voulu, elle n'aurait pas pu venir.
Je me penche actuellement sur des exemples avec zhœtet (sauf si, à moins que). J't'invite à en faire autant si tu l'as pas d'jà fait. Le conditionnel ? Une mine d'or pour idéolinguiste grammarien#.
Sinon, petit rappel pour le conditionnel aneuvien :
au présent, c'est kjas + le verbe à l'indicatif ou au subjonctif présent (avec les ambigüités que ça peut comporter pour certains verbes)
au passé, c'est kjas + le subjonctif passé (puisque manifestement la condition n'a pas été remplie)*.
°De la part du locuteur, pas du sujet de la subordonnée : on aimerait bien qu'elle veuille ! Par contre, au pluriel, on sentirait bien la différence (y compris à l'oral pour le verbe vel) : Tet kar velle, kar kjas kome = Si elles voulaient (à supposer qu'elles veuillent), elles viendraient Tet kar vel, kar kjas kom = Si elles voulaient (on aimerait bien qu'elles se décident dans ce sens), elles viendraient. #Tu penses ben que je n'allais pas bâcler l'expression de la condition dans mes langues : le côté "si... alors... sinon". Tu m'connais bien dans c'domaine, non ? *Comme j'ai dit plus haut, on pourrait y voir là un calque du conditionnel passé 2me forme français, délicieusement suranné.
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Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Sam 5 Déc - 12:50
En guise de matière à réflexion, j'ai eu droit à cette affichage piblicitaire émanant d'un discounteur bien connu :
Serait-il meilleur s'il était plus cher°?
Qu'est-ce que ça donne en aneuvien ? Quel conditionnel choisir parmi ces trois formes ?
C'est évidemment (sauf si on est snob et qu'on considère que payer plus cher pour la même qualité* est un critère de rang social) la forme de l'éventualité et non du souhait ou du regret qui est de mise ici, et ça donne :
Kjas a ere looder tet a spænden mulser?°
Toutefois, on peut tomber sur ce genre de phrase :
Aurait-il été meilleur s'il avait été plus cher°?
Là, même si c'est une éventualité, c'est une supposition non remplie, et les formes du subjonctif sont de mise, et on a :
Kjas a eréa looder tet a ere spendéna mulser?°
Et chez vous ?
*Précision utile, quand même ! °"... s'il coûtait" ou "s'il avait coûté plus cher" aurait donné en aneuvien un pléonasme. Préférer "coûter plus". On se rappelera aussi qu'il n'y a pas d'indicatif imparfait ni plus que parfait dans les propositions conditionnelles aneuviennes. Si on trouve ere devant un verbe dans ce cas-là, ce verbe est donc au subjonctif.
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Hyeronimus Modérateur
Messages : 1546 Date d'inscription : 14/07/2017
Sujet: Re: Conditionnel Sam 5 Déc - 14:12
En Diaosxat je me suis donné le défi de me passer de conditionnel donc la formulation est différente. En gros ça donne quelque chose comme: envisager la condition A donne le résultat B Par exemple: "si tu avais été là, tu l'aurais rencontré" donne na nilaiken walak tara nia mojawaxlan kos (toi vu au passé ici fait toi le rencontrant) Si la formulation est plus lourde qu'en Français, elle permet plus de nuances: on peut remplacer nilaiken "vu" par d'autres participes (la liste n'est pas limitative): nikicka « conçu», niyulkasa "imaginé" niyùl'xa "révé" qui indique le degré de probabilité d'un évènement, de celui qui tient à peu de choses à celui qui est contraire aux lois physique en passant par quelque chose d'improbable mais possible (je devrais en rajouter un autre pour les choses qui n'arrivent même pas dans les rêves) Donc dans ce cas je dirais que ça donne: Tœ nilaiken gœfrenja' titraneaxù ter sœlto? (ça vu plus cher fait-il ça meilleur?). Je précise ici qu'on envisage la probabilité de la condition c'est à dire qu'il est très possible que ce soit plus cher. Que le produit puisse être meilleur.
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Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
Sujet: Re: Conditionnel Sam 5 Déc - 17:19
ça fait un peu conditionnel à la japonaise (qui est un vrai sac de nœuds, avec les formes en ba, to ou tara).
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Anoev Modérateur
Messages : 37621 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: Conditionnel Sam 5 Déc - 17:48
Bedal a écrit:
Du genre : Si A alors B , ou Quand A, alors B
Ben c'est normal, non ? C'est justement la base même du conditionnel, non ?
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Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
Sujet: Re: Conditionnel Sam 5 Déc - 18:00
Anoev a écrit:
Bedal a écrit:
Du genre : Si A alors B , ou Quand A, alors B
Ben c'est normal, non ? C'est justement la base même du conditionnel, non ?
Oui, mais en japonais, c'est plutot complexe, ça mélange plusieurs niveaux de conditionnel pour une meme forme.
J'ai trouvé ce schéma :
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