:: Les nombres dans les langues d'Àntôrsioa ::Même si le Deyryck, étant ma langue la plus avancé, servira majoritairement d'exemple, ce poste à pour vocation d'expliquer des principes applicables à un grand nombre de langues d'Àntôrsioa.
Dans ce monde les langues sont divisées en deux catégories : les kjian et les dèyan. Je vais dans un premier temps me focaliser sur les dèyan et expliquerait en temps voulu la distinction entre les deux pour essayer de garder ce poste relativement court (donc déjà trop long).
:: Nombre - Une définition à revoir ::Ceux qui ont l'habitude de me lire ne seront pas surpris d'apprendre que les
nombres sont assez différents dans mon univers, ne serait-ce que dans leur définition. Par essence, un nombre est tout ce qui permet de définir un état ou une transition. Ce qui divise donc les
nombres en deux catégories, les
nombres d'état et les
nombres de transition. En général, on appelera un nombre d'état un nombre
descripteur et un nombre de transition un nombre
calculatoire.
Pour rester sur des
nombres classiques, un
descripteur pourrait ressembler à :
1, 1+i, (1,2), x. Un
calculatoire pourra ressembler à :
{+,1,0}, {+,1,0,1}, {+,(1,2),0}, {-,x,1}.
Mais
vivant et
mort peuvent être considéré comme des
nombres également. Ce seront alors des
nombres descripteurs. Alors,
mourir et
naître seraient des
nombres calculatoire.
Les langues qui respecteront le principe de tolérance permettront également la création de nombres moins évidents.:: Déclinantes mathématiques ::Une déclinante mathématique est une marque (affixe) qui représente la valeur d'un nombre. Leur objectif est d'intégrer les
nombres à la grammaire du langage. Un usage classique que l'on retrouvera en Deyryck est celui des DAR (descripteurs adarans relatifs). Ce sont des mots qui sont fait pour porter une déclinante mathématique pour proportionner une notion.
Par exemple, "hyû" est un DAR pour la proximité. On pourra retrouver :
- hyûz : au plus loin, inatteignable
- hyûa : au loin, très loin, à des kilomètre
- hyûp : très loin
- hyûk : loin
- hyûé : ni trop loin ni trop près
- hyûf : près
- hyûg : très près
- hyûc : juste à côté
- hyûy : collé
- hyûl : au même endroit
La partie en gras étant la partie du mot qui correspond à la déclinante mathématique. "z" indiquant le 0 et "l" indiquant l'infini.
:: Bases ::Dans la partie précédente on remarque les déclinantes suivantes : z(0), a(1), p(2), k(3), t(4), é(5), f(6), g(7), c(
, i(9), l(infini).
Il s'agit d'une classique base 10, plus précisément de la base 10 en Deyryck. Il n'est pas peu commun pour une dèyan de possèder plusieurs bases. Les bases possèdant généralement des connotations qui ont un impact fort sur l'usage de leur déclinantes mathématiques.
Pour rester sur l'exemple du Deyryck, il existe trois bases : 10, 12 et 18. La base 10 est majoritairement utiliser pour compter et calculer. La base 12 est plus utilisée pour définir des quantités. La base 18 est plus utilisée pour des mesures.
Ainsi, il ne serait pas étrange pour un locuteur du Deyryck de traduire la phrase :
"
Je vends 12 oeufs à 20 euros." par "
pyô'dikaha sàoktaj diab da"
A savoir "Je vends 10(base 12) oeufs à 12(base 18) euros".
L'usage de déclinantes de différentes bases permettra donc d'apporter des précisions ou des nuances plus ou moins importantes.
Pour revenir au DAR, prenons "hyè" cette fois-ci pour la probabilité, on pourrait trouver :
- hyèp (2, b10) => Très peu probablement
- hyè'ol (2, b12) => Il y a très peu de scénario où cela arriverait
- hyèb (2, b18) => La probabilité est très basse (littéralement)
:: Les tuples ::On parlera souvent de "complexes" dans les dèyan classiques, mais pour éviter la confusion avec les
nombres complexes (qui ne sont justement pas traité de la sorte), je vais rester sur tuples. Les tuples sont des
nombres composés de plusieurs valeurs. Ainsi (1, 2) sera tout autant un nombre que 1.
La création d'une déclinante de tuple variera bien évidemment d'une langue à l'autre. Le Deyryck utilise généralement "dé" pour lier différentes déclinantes en une déclinante de tuple. La déclinante de
(1, 2) étant alors "
adép".
Bien sûr, il est donc tout à fait possible d'avoir des tuples de
nombres de bases différentes :
(10(b12), 12(b18)) => pyôdédiSans trop de surprise, il commence à être difficile pour moi de trouver des exemples d'usage concret de ces déclinantes qui, comme souvent dans les dèyan, vont apparaître spontannément dans un contexte où elles auront un sens bien éphémaire.
On pourrait s'essayer à un couplage de deux exemples précédents :
hyè'oldépé (2(b12), 17(b18)) => Il y a très peu de scénario où cela arriverait, mais il y a de forte chance que cela soit l'un d'entre eux.:: Les nombres nommés ::Nous parlions plus tôt du fait que "mort" et "vie" soit considérés comme des
nombres par les déyan. La question se pose alors de la création de leurs déclinantes et de leurs usages.
On pourrait s'attendre à une méthode qui variera beaucoup d'une langue à l'autre, mais pour une fois, presque jamais. En effet, les dèyan inscrivent leurs
nombres dans une dimension. La dimension, la classique, n'est pas précisée car évidente. Montez d'une dimension et vous trouverez les
nombres complexes. Descendez d'une dimension est vous trouverez une dimension bouléenne. Descendez encore d'une dimension, et vous aurez le vide. Ce qu'on pourrait appeler "nil". La dimension classique est la dimension une. Ainsi, nil s'exprimera de façon générale par un nombre de la dimension -1.
Super tout ça, mais quel rapport avec nos
nombres nommés ? Un nombre nommé se traduira par
un tuple (nil, nombre_nommé). Donc, pour presque toutes les déyan, si vous savez créer une déclinante de tuple et connaissez la déclinante de nil (ou d'"un" nil) alors vous avez la méthode pour créer la déclinante d'un nombre nommé.
En Deyryck on précise la dimension d'une déclinante via "
ûk". Super... Et donc il nous faut la déclinante d'un nombre négatif... La les dèyan vont avoir différentes approches, je ne vais pas tout de suite rentrer dans ce détail. Pour faire simple, nous allons simplement admettre que la déclinante de "-1" est "
ao" en Deyryck. On aura donc le nil de 0 (b10) => "
zûkao". Dans le cas du Deyryck, comme à son habitude, il y a contraction, on dira généralement : "
zgo" (et zgodé sera souvent contracté
zgé).
- Je veux avoir mal à la tête:
Du coup, la dimension possédant sa propre dimension, toutes les règles des déclinantes s'appliquent à la dimension. Y compris les dimensions. On peut donc avoir des dimensions de bases différentes et dans d'autres dimensions.
Et nil n'est pas une valeur unique, mais il existe une infinité de nil différents.
Donc, la déclinante pour la mort en Deyryck sera : "
zûkaodélig'" / "
zgélig'".
Encore une fois, l'usage de ce genre de déclinante est difficile à imaginer, mais si l'on reste sur notre probabilité,
on pourrait imaginer : "hyè'zgélig' û" => "C'est mort !":: Mast ::Mast est un nombre un peu particulier qui désigne un pattern se répétant éternellement. Ainsi, là où nous dirions "0.666666666...", une dèyan emploiera dira : "
mast six".
La déclinante de mast 6 en Deyryck donnerait "mûf".
On peut également s'amuser avec la déclinante mast 0. Celle-ci sera une figure de style pour parler d'un très très grand nombre de 0 après la virgule avant de trouver un premier autre chiffre. Et c'est justement cette figure de style qui m'a motivé à commencer l'écriture de tout ça. En effet, j'ai employé cette dernière dans une traduction en Deyryck il y a peu :
hyômûz érénd'ui - => "Si tu as le moindre doute...""Le moindre" étant traduit par le "hyômûz", le DAR de la quantité, avec la déclinante de mast 0.
:: Calculatoire ::Tout ce que nous avons vu jusqu'ici concernait les
nombres descripteurs, les états. Pour qu'un nombre soit calculatoire, il doit prendre deux informations supplémentaires :
- Le type de transition/calcul
- Le poids de la transition/l'opération
Dans les faits, le poids est omis si égal à 0 (b10).C'est ce qui nous amène à la forme présenté plus haut :
{transition, valeur, poids, [valeurs dimensions]}.
Typiquement, le descripteur 1 pourrait être vu comme le calculatoire {+, 1, 0}.
Le poids est supposé définir la priorité des opérations, mais ici on s'intéresse à son usage dans la langue.
Là encore, la traduction des ces informations supplémentaires sera propre à chaque déya.
La partie transition défini le type de transition. La partie poids est relativement laissée au contexte.
En reprenant le hyû de la proximité du Deyryck vu plutôt, on pourrait imaginer :
hyû'cip =>
Deux fois plus proche"cip" étant la déclinante pour {x, 2, 0}.
:: Constructions vs dynamismes ::On pourrait poser la question de l'usage de pareilles marques compte tenu de la complexité qu'elles impliquent. Sur ce point les déyan feront la distinction entre "constructions" et "dynamismes". Les dynamismes sont des formes improvisées basées sur la théorie précédemment donnée. Une construction est un dynamisme que l'usage a rendu assez commun pour être retenu comme une forme à part entière sans vraiment réfléchir à la construction d'origine.
L'utilisation de constructions est bien sûr plus courant que celui des dynamismes. Pour autant, même si ces derniers feront rarement usage de tout le potentiel qu'ils ont, ils seront assez souvent utilisés. Les mathématiques étant une partie très importante de la culture de bon nombre de civilisation dans mon univers, des usages qui peuvent nous sembler complexe sont naturels pour une bonne partie d'entre elles.
:: Remarque sur les marques ::Il reste encore des éléments à apporter, mais je pense que ce poste va déjà être difficile à digérer. Alors pour le clore, j'aimerais apporter une précision par rapport aux déclinantes mathématiques. J'ai dis que c'était des marques et donc des affixes. Ce n'est pas tout à fait vrai. Si les marques, dans les déyan, ont destination à être utilisées comme affixes, elles n'en sont pas moins des mots à part. (Sinon on parlera bien d'affixe). Aussi, ces déclinantes peuvent être utilisées comme des mots à part entière.