Pour "il a acheté une voiture à sa femme" ou il a acheté une voiture au concessionnaire", j'ai eu un raisonnement inverse du tien. J'ai axé mon raisonnement sur la chose achetée, ici : la voiture. Qui en bénéficie ? l'épouse ; d'où elle vient, du garage.
Comme il n'y a pas de datif en aneuvien, la fonction d'attribution ou de bénéfice (mais aussi de préjudice) est rendue par la préposition ni (à) suivie de l'accusatif : on la retrouve donc dans :
Da kova ùt xeliys ni ed nùpkaż = il a acheté une voiture à sa femme
Or rœdhit nit hœndes = Faites attention au chien (soignez-le bien)
Àt alvokad lokùtun ni ed klindax = L'avocate parle à son client (elle s'adresse à lui).
Pour le bénéfice, on peut aussi avoir la préposition pœr, mais avec une nuance pour ce cas :
Àt alvokad lokùtun pœr ed klindax = L'avocate parle pour son client (elle s'adresse, par exemple, au procureur, ou bien aux jurés, à l'avocat général... et plaide pour son client).
Par contre, si le client n'est pas là (ab+latif), la phrase devient :
Àt alvokad lokùtun ni ed klindakev (elle parle en son nom).
C'est là, le rôle du circonstanciel, qui, comme j'ai dit, sert à la fois d'inessif (être dans) mais aussi d'éloignement ou de provenance, de cause etc. d'où :
Or rœdhit nit hœndev = Faites attention au chien (le chien est l'origine de la prudence).
Da kova ùt xeliys nit vilòsduv = Il a acheté une voiture au garagiste (le garagiste étant l'actant de la vente).
Pour en revenir à l'accusatif, qui sert à pas mal de chose (la plupart des cas servent en fait à pas mal de choses, contrairement à ce qui s'passe, par exemple, avec des langues finnougriennes comme le hongrois, où y a une tripotée de cas), il sert aussi au comitatif, avec la préposition kœm (avec) :
Da koma kœm sed bàjges = il est venu avec son vélo (il le tenait à la main, ou bien celui-ci était accroché ou dans le coffre de sa voiture). Qu'on distinguera de
Da koma kœm sed bàjgev = il est venu avec son vélo (il était dessus). Qu'on rapprochera de da koma bàjgev = il est venu à vélo (on n'indique pas forcément que ce soit le sien : ça peut, par exemple être un emprunt ou une location).
Voilà pour commencer un fil qui je l'espère pourra respectivement nous faire connaître nos langues. L'prochain coup, j'évoquerai le génitif et aussi, peut-être, de l'utilisation des cas de déclinaison quand il n'y a pas d'adposition.
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- Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.