|
| Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? | |
|
+7Leo Ziecken Lal Behi Velonzio Noeudefée Anoev Bedal Greenheart 11 participants | |
Auteur | Message |
---|
Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 15:54 | |
| J'enfonce peut-être une porte ouverte, mais dans ce cas, vos réponses vont beaucoup m'aider. Rien que pour formuler cette question, j'ai dû m'y reprendre trois fois de suite en une semaine * Je rencontre encore des difficultés à qualifier des formes et leurs emplois en latin, qui ne sont pas qualifiés dans les grammaires que j'ai consultée aussi bien récente qu'ancienne. Ces difficultés semblent se résoudre quand j'envisage qu'il existe trois voix : active, passive, situative (mot valise que j'invente aujourd'hui pour décrire une voix ou un aspect qui ne distingue pas la voix active ou passive et ne décrit que la situation, l'activité ou l'état). Il existe possiblement une manière spécifique à telle époque, telles études, tels pays, mais ne disposant pas de cet outil, je commence par en forger un afin d'expliquer de quoi je parle, et de pouvoir vous poser la question. *** Commençons par ce qui est plus ou moins évident, je l'espère.* La voix active, c'est une manière de décrire l'action d'un sujet sur un objet. Les servantes portent une table.LA : Servae mensam portant. = sujet + objet (direct) + verbe à la voix active. * La voix passive, c'est une autre manière de décrire la même action, en inversant les fonctions (cas) du sujet et de l'objet de la voix active, et en plaçant le sujet actif en position d'agent, si c'est un être, de cause si c'est une chose. La table est portée par les servantes.LA : Mensa a servîs portatur. La table est portée par des roues.LA : Mensa rotîs portatur. *** Maintenant, pour ce qui n'est pas décrit de manière évidente par les grammaires que j'ai pu consulter, à ma connaissance.* Le participe présent latin dit actif, pas plus que le participe passé dit passif ne décrivent pas une voie active, pas plus qu'une voix passive, mais le fait que l'action existe. - Spoiler:
Pour le participe présent, le français distingue une voix active et une voix passive, mais pas le latin, qui n'a apparemment pas de forme pour le participe présent passif, et qui n'a pas de participe présent pour le verbe être. Mais les verbes déponents de sens passif et de forme passive ont un participe présent, de même forme, donc le participe présent latin est à la fois à la voix active et à la voix passive, donc je dirais qu'il est à la voix "situative".
Portant. = étant porté. LA : Portans = portans. (sauf erreur de ma part).
*
Même combat pour le participe passé, sauf que la situation est symétrique par rapport au participe présent : le latin aurait un participe passé passif, le français aussi, mais personne n'aurait de participe passé actif.
Portée = ayant été portée. (notez la règle d'accord en français). LA : Portata.
*
A l'opposé, l'infinitif a aussi bien en français qu'en latin une forme active et une forme passive. Mais les choses se compliquent en latin selon le sens du verbe (voir tout en bas).
Porter. Être porté. LA : Portare. Portari.
Permettez-moi de "passer" sur les formes passives françaises comparés aux formes passives latines.
* Nous nous rendons particulièrement compte du sens à la fois passif et actif des participes présents et passés latins, quand nous décrivons la même action que ci-dessus par une proposition participiale (= subordonnée infinitive parce que le verbe esse est de fait sous-entendu = ablatif absolu), qui dépend d'une proposition principale avec un verbe conjugué. - Spoiler:
Si la proposition participiale décrit une action simultanée, on utilise le participe présent.
Portant la table, les servantes préparent le banquet. LA : Mensâ portantê (esse), servae cenam parant.
Si la proposition participiale décrit une action antérieure, on utilise le participe passé.
La table ayant été portée, les servantes préparent le banquet. LA : Mensâ portatâ (esse), servae cenam parant.
Dans les deux cas, le participe présent dit actif ou le participe passé dit passif ne distinguent pas en réalité une voix active ou une voix passive, mais décrivent une situation, peu importe qu'elle soit passive ou active, donc on peut choisir de traduire dans un sens passif ou dans un sens actif, mais nous décrivons toujours la même chose, l'activité présente ou l'activité passée, et non la direction de l'action. Pour qualifier cette situation, je considère donc qu'il existe en plus de la voix active et de la voix passive, une voix "situative", ou voix de situation, qui décrit les deux en même temps sans faire de différence. *** Le problème n'existe pas pour une proposition infinitive latine ou française, car l'infinitif peut être actif ou passif, sauf deux cas de figure que nous allons voir plus bas, et qui vont aussi dans le sens de l'existence d'une voix "situative". - Spoiler:
Il importe que l'on apporte la table, pour que les servantes préparent le banquet. LA: Mensam portare oportet, ut servae cenam parent.
Il importe que la table soit préparée, pour que les servantes préparent le banquet. LA: Mensam portari oportet, ut servae cenam parent.
*** Mais on retrouve le même problème avec les gérondifs latins (à faire, de faire, en faisant etc.), même avec le remplacement par l'adjectif verbal (devant être fait) qui eux aussi ne permettent pas en pratique de distinguer la voix passive de la voix active, ce qui implique une voix "situative". - Spoiler:
Les servantes portent la table pour préparer le banquet. LA1 : Servae ad cenam parandum mensam portant.
(notez la position de l'objet direct imbriqué entre la préposition et le gérondif nom neutre). (mot à mot, utilisant des suffixes pour rétablir la découpe un mot-une classe-une fonction : les servantes au-devant du banquet et sa préparationnalité, la table elles portent.)
Les servantes portent la table pour préparer le banquet. LA2 : Servae ad cenam parandam mensam portant.
(mot à mot : les servantes au-devant du banquet préparationnel, la table elles portent). Les grammaires répètent que l'adjectif verbal dit "passif" (devant être fait) perd son sens passif quand il sert à reformuler le gérondif, dit "actif", mais les latins utilisent précisément ce tour pour indiquer que le nom qui accompagne le gérondif est l'objet direct et non le sujet, ce qui fait que le gérondif prend de fait une tournure passive (objet = sujet grammatical + verbe sans sujet exprimé). Ce qui est un comble, non ? Et si le nom qui accompagne le gérondif est le sujet du gérondif, il n'y a pas de passage à l'adjectif verbal, et ô surprise, les gérondifs ne sont ni actifs, ni passifs. Donc ils seraient "situatifs". - Spoiler:
La maîtresse de maison donne ses ordres pour que les servantes préparent le banquet. LA : Domina ad servas (cenam) parandum imperat. (mot à mot, la maîtresse de maison au-devant des servantes, (du banquet) et de la préparationnalité, donne ses ordres).
*
Notez ce qui arrive quand on fait sortir cenam de l'imbrication.
LA : Domina ad servas parandum cenam imperat. (mot à mot, la maîtresse de maison au-devant des servantes et de la préparationnalité, donnent ses ordres de banquet.)
*** J'en arrive au problème des verbes déponents, qui sont censés ne pas avoir de conjugaison à la voix active parce qu'ils expriment un sens passif (réfléchi ou irrésistible, sans intervention de la volonté du sujet). - Spoiler:
La jeune fille admire (= s'émerveille au-devant de) la perle. LA : Puella margaritam admiratur.
Le problème est qu'il existe des verbes non déponents qui n'ont qu'une conjugaison active, et pour l'instant de ce que je constate, ce sont précisément des verbes qui expriment une situation irrésistible, indépendante de la volonté du sujet, comme "vivre" (sa vie), ou "couler, s'écouler".
Le fleuve (le torrent) de la vie coule (= s'écoule.) LA : Vitae amnis fluit.
Et comme il se trouve que les déponents qui peuvent se conjuguer avec les terminaisons de la voix active sans perdre leur sens passif ont justement le même sens (pas de contrôle du sujet)...
Et que les déponents admettent un objet direct en plus du sujet, j'en viens à nouveau à considérer qu'il s'agit de verbes "situatifs", à la voix de "situation", c'est-à-dire à la fois actifs et passifs, ne tenant compte que de l'activité ou l'état "actif" (manifesté), et non des verbes qui décriraient une action dirigée dans tel sens ou tel autre par rapport à son sujet.
*** Tout cela pour vous poser la question : avez-vous dans vos langues construites une voix ou un aspect "situative", c'est-à-dire à la fois passive et active ? Question subsidiaire : si vous avez une voix ou un aspect "situative", comment faites-vous pour préciser le sens de l'action du sujet vers l'objet, ou du sujet vers lui-même (réfléchi), à part en utilisant une voix active ou une voix passive. *** | |
| | | Bedal Modérateur
Messages : 6798 Date d'inscription : 23/06/2014 Localisation : Lyon, France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 16:14 | |
| Ce que tu recherches semble s'appeler "voix moyenne" je crois. (par exemple la voix médio-passive du grec) _________________ "L'Atelier" alas a bin jerli foromte! : L'Atelier est le meilleur des forums Idéolangues : algardien, nardar, helfina, mernien, syrélien, brakin, nurménien, leryen, romanais. Idéomondes : Univers d'Heimdalir, Iles Romanes Non au terrorisme et à la barbarie. Oui à la paix, la fraternité et la solidarité. Quelles que soient notre religion, notre langue ou notre couleur de peau. | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 18:10 | |
| Là, j'avoue ne pas être capable de répondre, de peur de tomber à côté de la plaque. Malgré les exemples que j'ai lus, les voix dont je dispose (en plus de l'actif et du passif) ne répondraient pas à tes questions ; donc... _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
| |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 19:09 | |
| Le problème réside aussi dans le statut de ce que tu cites Greenheart : participe, gérondif, déponent (ou défectif). Ne faut-il pas voir dans ces formes des embryons d'autres modes ou d'autres voies ? Effectivement Bedal a raison classiquement il y a une voa moyenne dans les langues IE, remplacée en français par le fourre tout des verbes pronominaux. - Spoiler:
Le problème rézide osi daNZ le statuT de se qe tu siteZ Greenheart : partisipe, géroNdif, déponeNT (ou défectif).
Ne faot-il pas voar daNZ sèx forme déx embriyoNZ d'aotre mode-x-ou d'aotre voa ? EfectivemeNT Bedal a ràzoN clasiqemeNT il iy a une voa moayène daNZ léX lanGX IE, remplasé eN fransàZ par le foure-touT déx verbe pronominaox.
Ce message a été transcrit en ortogrévsinte tchat/SMS/rapide
_________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
| |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 21:57 | |
| Merci à tous.
Je vais donc étudier la voix moyenne grecque.
Vu à quel point le latin (classique aussi bien que tardif) est familier du grec ancien, mon impression est pour l'instant que ce sont les auteurs français qui n'ont pas fait le rapprochement et inclus la notion de voix moyenne pour décrire le latin.
La question qui me vient maintenant est bien sûr si je vais retrouver cette même voix moyenne dans d'autres langues naturelles comme le grec moderne, l'hindi ou encore l'hébreu et l'arabe ?
***
Dernière édition par Greenheart le Jeu 28 Mai 2020 - 22:06, édité 1 fois | |
| | | Lal Behi
Messages : 925 Date d'inscription : 16/03/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 22:04 | |
| Le þünmari, en plus de la voie active et passive, a une voie moyenne (marqué par l’infixe –eþ-).
Elle marque la réflexivité et la réciprocité mais aussi d’autres nuances variées mais souvent propres à un seul (ou quelques) verbe : ꝡerga, battre → ꝡergeþa, se battre aħħäggha, inquiéter → aħħäggheþa, s’inquiéter deta, tomber → deteþa, retomber drenþa, boire → drenþeþa, se désaltérer seħna, dormir → seħneþa, s’endormir klätra, monter (volitif) → klätreþa, s’élever (involitif) brøja, rire → brøjeþa, se moquer de.
J’espère que cela te donnera quelques pistes. | |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 22:12 | |
| - Lal Behi a écrit:
- Le þünmari, en plus de la voie active et passive, a une voie moyenne (marqué par l’infixe –eþ-).
Elle marque la réflexivité et la réciprocité mais aussi d’autres nuances variées mais souvent propres à un seul (ou quelques) verbe : ꝡerga, battre → ꝡergeþa, se battre aħħäggha, inquiéter → aħħäggheþa, s’inquiéter deta, tomber → deteþa, retomber drenþa, boire → drenþeþa, se désaltérer seħna, dormir → seħneþa, s’endormir klätra, monter (volitif) → klätreþa, s’élever (involitif) brøja, rire → brøjeþa, se moquer de.
J’espère que cela te donnera quelques pistes. Oui, la voix moyenne semble s'appliquer à la réciprocité, la réflexivité, mais seulement parce qu'elle contiendrait à la fois les voix passives et actives, c'est-à-dire toutes les directions de l'action, donc c'est moins précis qu'une réciprocité, une réflexivité. L'idée de la voix moyenne semble de ne s'inquiéter que de l'existence de l'action, et non de qui subit l'action ou qui la déclenche. Et comme la voix active ou passive, elle semble régir la syntaxe de la phrase - quelle terminaison appliquer à quel mot pour dire quoi sur l'action. Ce serait une voix passive si le sujet n'était jamais mentionné (y compris en cas d'action réfléchie ou réciproque), mais ce n'est pas le cas (surtout quand il s'agit d'une action réfléchie ou réciproque vu que le sujet est, il me semble, toujours mentionné). *** - Citation :
- Le problème réside aussi dans le statut de ce que tu cites Greenheart : participe, gérondif, déponent (ou défectif).
Je n'ai pas vu de problème : le participe et l'adjectif verbal se comportent comme des adjectifs, les gérondifs et infinitifs latins comme des noms, les déponents / défectifs se comportent comme des verbes et les infinitifs. Les verbes et les infinitifs non déponents ont certainement les deux voix. Les verbes et infinitifs déponents ont apparemment l'une ou l'autre, ou les deux. Les adjectifs, gérondifs et non ont apparemment ont l'une ou l'autre voix, ou les deux. Par contre le problème d'une voix moyenne est très similaire avec le problème des genres uniques, communs ou douteux latins, qui sont grammaticaux et peuvent très bien s'appliquer à l'un ou l'autre sexe. Les genres "Commun" correspondent alors à la voix moyenne, commune au passif et à l'actif. ***
Dernière édition par Greenheart le Jeu 28 Mai 2020 - 23:25, édité 1 fois | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Jeu 28 Mai 2020 - 22:35 | |
| - Greenheart a écrit:
- La table est portée par les servantes.
LA : Mensa a servîs portatur.
La table est portée par des roues. LA : Mensa rotîs portatur. Là, j'dois bien admettre qu'il n'y a pas le moindre petit mot-outil qui, en aneuvien, distingue ces deux phrases. La raison ? C'est que chez moi, l 'agentif et l'instrumental sont exprimés de la même manière : le circonstanciel. Donc, pour faire la part des choses, on se concentrera sur le nom qui est au circonstanciel . On f'ra pas mieux. Respectiv'ment, on a Àt mes cem fær per ùr ancylkadeve. Àt mes cem fær per ùr roleve.Bon, on peut aussi changer complètement la phrase, mais ce s'rait pas d'jeu : Àt mes ròlen en ùr roleve (joli pléonasme !) Par contre, Ùt lorr ròlna en ed ancylkadeve ene prend un tout autre sens ! Un camion a roulé sur notre bonne._________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
| |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 13:26 | |
| - Spoiler:
- Greenheart a écrit:
-
- Citation :
- Le problème réside aussi dans le statut de ce que tu cites Greenheart : participe, gérondif, déponent (ou défectif).
Je n'ai pas vu de problème : le participe et l'adjectif verbal se comportent comme des adjectifs, les gérondifs et infinitifs latins comme des noms, les déponents / défectifs se comportent comme des verbes et les infinitifs.
Les verbes et les infinitifs non déponents ont certainement les deux voix. Les verbes et infinitifs déponents ont apparemment l'une ou l'autre, ou les deux. Les adjectifs, gérondifs et non ont apparemment ont l'une ou l'autre voix, ou les deux.
Par contre le problème d'une voix moyenne est très similaire avec le problème des genres uniques, communs ou douteux latins, qui sont grammaticaux et peuvent très bien s'appliquer à l'un ou l'autre sexe.
Les genres "Commun" correspondent alors à la voix moyenne, commune au passif et à l'actif.
*** J'ai dû mal m'expliquer, je voulais juste parler de cela. C'est bien toi qui parles des participes, gérondifs et déponents. - Greenheart a écrit:
Le participe présent latin dit actif, pas plus que le participe passé dit passif ne décrivent pas une voie active, pas plus qu'une voix passive, mais le fait que l'action existe.
Dans les deux cas, le participe présent dit actif ou le participe passé dit passif ne distinguent pas en réalité une voix active ou une voix passive, mais décrivent une situation, peu importe qu'elle soit passive ou active, donc on peut choisir de traduire dans un sens passif ou dans un sens actif, mais nous décrivons toujours la même chose, l'activité présente ou l'activité passée, et non la direction de l'action.
Pour qualifier cette situation, je considère donc qu'il existe en plus de la voix active et de la voix passive, une voix "situative", ou voix de situation, qui décrit les deux en même temps sans faire de différence.
*** Mais on retrouve le même problème avec les gérondifs latins (à faire, de faire, en faisant etc.), même avec le remplacement par l'adjectif verbal (devant être fait) qui eux aussi ne permettent pas en pratique de distinguer la voix passive de la voix active, ce qui implique une voix "situative".
***
J'en arrive au problème des verbes déponents, qui sont censés ne pas avoir de conjugaison à la voix active parce qu'ils expriment un sens passif (réfléchi ou irrésistible, sans intervention de la volonté du sujet).
Tout en rappelant que le verbe n'est pas un adjectif, donc qu'est un participe ?, etc.
Dans la mesure où les trois éléments principaux d'une phrase sont potentiellement S; V; O, il me parait évidemment devoir y avoir une voie par élément, ainsi - la voie active met en valeur le sujet : JE mange - la voie passive met en valeur l'objet (et peut se passer d'actant ou sujet) : la souris est mangée - une voie du verbe, verbal, d'action où c'est bien le verbe qui serait mis en action, bien plus que els deux autres éléments, ça me rappelle cette phrase dite lors de l'essai de Yatem de langue non verbale : "La comestion est en moi", par exemple en français, on est obligé d'employer des subterfuges, mais une phrase comme "Je suis en train de me nourrir." met à mon sens quelque part l'accent sur l'action plus que sur le sujet ou l'objet tous deux pronoms de deux lettres et s'annulant quelque part, le reste de la phrase étant monopolisée par la locution verbale "suis en train de nourrir". Me nourrir est mon action prioritaire actuelle. _________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
| |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 14:27 | |
| - Velonzio Noeudefée a écrit:
- "Je suis en train de me nourrir".
Là, c'est plus l'aspect (progressif ou duratif). Ce que je caserais bien dans les voix, moi, c'est des tournures (le mot est mal choisi, j'sais ben, mais faute de mieux) comme le factitif ou le causatif. Parce que, dans les deux cas, le sujet de la phrase n'est pas l'actant du procès du deuxième verbe (celui du procès décrit), il n'est l'actant (si on peut dire, et encore ! surtout avec "laisser") que d'un verbe de transition, comme "faire" ou "laisser". J'ai fait refaire les cloisons. Laissons travailler les professionnels. Là encore, en français, on a des drôles de surprises avec les pronoms personnels dans ces "voix" : Laisse-toi faire (F) Laisse-moi faire (C) Fais-le travailler (C) Fais-lui faire (C) Fais-le faire (F). _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Lun 23 Nov 2020 - 17:57, édité 1 fois | |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 14:31 | |
| C'est une question de point de vue, plutôt que d'y voir un progressif ou un factitif envers moi même, ce qui annule le factitif en quelque sorte, j'y vois une lourde insistance sur le verbe.
_________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
| |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 15:01 | |
| - Velonzio Noeudefée a écrit:
J'ai dû mal m'expliquer, je voulais juste parler de cela. C'est bien toi qui parles des participes, gérondifs et déponents.
- Greenheart a écrit:
J'en arrive au problème des verbes déponents, qui sont censés ne pas avoir de conjugaison à la voix active parce qu'ils expriment un sens passif (réfléchi ou irrésistible, sans intervention de la volonté du sujet).
Tout en rappelant que le verbe n'est pas un adjectif, donc qu'est un participe ?, etc. Il ne faut pas confondre l'étiquette grammaticale à telle époque dans telle pays pour décrire telle classe grammaticale, telle relation entre les mots, et la règle d'emploi du mot en pratique, c'est-à-dire quand on essaie de parler la langue = d'être compris, et de comprendre son interlocuteur. - Spoiler:
Il est en cela très édifiant de lire les grammaires d'un autre temps et/ou d'un autre pays décrivant par exemple le français en latin à l'usage d'un locuteur allemand ou espagnol et ainsi de suite.
Si on pose au départ que l'infinitif et le participe sont des verbes, ou que les adjectifs ne sont pas des noms, on s'empêche de constater ce qui se passe en pratique, donc de parler correctement et de comprendre correctement. Donc le problème de la voix moyenne ou de l'aspect moyen ne peut pas venir du fait que telle grammaire ancienne ou actuelle ose prétendre qu'un participe ne s'accorde jamais ou qu'un adjectif n'est jamais nominalisé ou ne désigne jamais la même chose que le nom qu'il qualifie. C'est même exactement l'inverse : comprendre ce que l'on veut décrire exactement (active, passive, moyenne que je préfère appeler situative parce que cela renvoie à ce dont on parle, autant que active ou passive) décrivent une réalité racontée par la phrase, et requalifier d'adjectif un participe qui s'accorde avec le nom qu'il qualifie, et de nom un gérondif qui ne s'accorderait pas avec le nom qui le gouverne ou est gouverné par lui, ou un infinitif qui ne se conjugue pas, c'est décrire la réalité de la construction et du déchiffrage de la phrase. on ne corrige pas une erreur en posant que cette erreur n'est pas une erreur, quelles que soient les conclusions de la recherche d'une erreur. *** Un participe est-il un adjectif ?Un adjectif est un nom, qui désigne forcément une chose qui a la qualité décrite par l'adjectif. En français actuel comme en latin, l'adjectif s'accorde avec le nom qu'il qualifie pour confirmer qu'il désigne bien le même objet que ce nom. En français les participes s'accordent en genre et en nombre, mais pas en fonction grammaticale. En latin, le participe présent ne s'accorde pas en genre, mais il s'accorde en nombre et en fonction grammaticale. Prouvons-le en employant dans le même groupe nominal un participe présent et un adjectif décrivant le même objet désigné par un nom. Une femme aimante et bonne. LA : Mulier amans bona-que.(sujet féminin singulier = nominatif) Des hommes aimants et bons. LA : vires amantes boni-que. (sujet masculin pluriel = nominatif) à un chef aimant et bon ou une cheffe aimante et bonne. LA : capiti amanti bono-que. (destinataire neutre = datif) * Donc, dans les deux langues, le participe présent s'accorde, et l'adjectif s'accorde. - Spoiler:
Je vous épargne la démonstration pour le participe passé, et la démonstration qui prouve qu'un participe ne se conjugue ni en français, ni en latin, sans quoi ce serait effectivement un verbe conjugué accordé en personne, nombre, mode, temps, et ces participes s'utiliseraient strictement de la même manière dans une phrase.
- Spoiler:
Et adjectif veut littéralement dire qui projette son sens (sur le nom qualifié) sur un objet, ce qui est une description exacte du point de vue du sens.
Participe ne veut rien dire d'autres que "chose qui participe" ce qui en pratique ne veut rien dire quand nous avons besoin de savoir le sens du mot, sinon décrire un mot dérivé d'un verbe conjugué, et il peut y en avoir de toutes les classes grammaticales à ma connaissance.
Cette dérivation est limpide pour les verbes de thème A (= dont la racine se termine par un A), puisqu'on obtient les participes présents de tous ces verbes en retirant le RE de l'infinitif ou le T de la troisième personne du singulier, et en leur ajoutant ANS (sujet du verbe conjugué = nominatif), ANTIS (complément de provenance = génitif).
J'en déduis donc que pour comprendre ce que nous voulons dire d'un participe et comment l'accorder, le positionner dans la phrase etc. = en pratique, il faut considérer les participes présents (et passés en fait) comme des adjectifs... * - Spoiler:
La contre-expérience consiste à aller lire sur Gallica, Google Books, Archive.org et autres sites reproduisant les textes latins, notamment avec traduction mot à mot, comment les auteurs de toutes les époques qui écrivent couramment en prose du latin utilisent leur participe et ce qu'ils veulent alors dire, d'après le contexte et d'après les reformulations (d'autres auteurs qui veulent dire la même chose avec d'autres mots).
Mais la grammaire française et latine contient aussi des outils de reformulation indépendant des auteurs et de leurs traductions. Une reformulation typique des adjectifs est la proposition relative. Une femme bonne est une femme qui est bonne. LA : Mulier bona est mulier quae bona est. Une femme aimante est une femme qui est aimante. LA : Mulier amans est mulier quae amans est. Les deux reformulations sont strictement identiques dans leur construction, ce qui confirme que nous voulons bien dire la même chose grammaticalement quand nous utilisons un adjectif ou quand nous utilisons un participe. *** Par les démonstrations ci-dessus, je réfute que l'existence d'une voix moyenne (situative) ne serait qu'une illusion due à des étiquettes grammaticales mal employées ou fausses : la pratique et la reformulation prouve que les qualificatifs grammaticaux que j'emploie sont exacts et permettent de s'exprimer clairement et de comprendre son interlocuteur. - Spoiler:
Tandis que les étiquettes contraires ("un adjectif n'est pas un nom", "un participe n'est pas un adjectif", "un gérondif n'est pas un nom" sont incohérente et ne peuvent être reformulées avec strictement le même sens à l'arrivée, donc ces étiquettes sont fausses.
*** Pour le reste, pourquoi pas une voix "verbale", pour dire "situative", mais attention à la confusion qui vient de la racine "verb+". Je dirais une voix du verbe conjugué, mais le problème est qu'il n'y a pas de verbe conjugué dans une proposition participiale, un gérondif, un infinitif. J'ai déjà répondu plus haut pour ce qui est de confondre l'action réflechie ("voix réflexive") ou réciproque avec une voix moyenne / situative, à la fois passive et active : la voix réciproque n'est jamais passive, donc elle ne peut être une voix moyenne qui n'exclue jamais la voix passive, par définition. Et la voix moyenne contient l'action réfléchie et l'action réciproque, mais contient aussi l'action non réfléchie et l'action non réciproque, donc on ne peut pas la réduire à réfléchi / réciproque. *** Pour "je suis en train de mourir", je plussoie Anoev, il ne s'agit pas d'une voie active ou passive ou moyenne. L'un des problèmes de parler de voie verbale est justement de risquer de tout confondre. Rien qu'en décodant la tournure française : Je suis = verbe en train = locution adverbiale de mourir = préposition + infinitif (= nom d'action) - Spoiler:
La reformulation :
"Je suis en train d'agonie"
... est bien construite exactement de la même manière, et donne le même sens, même si cela sonne fleuri aux oreilles, comme venant d'un jeune enfant qui n'aurait pas encore appris à se servir des infinitifs comme de noms désignant une action.
En latin "je suis en train de mourir" donne justement :
LA : Moriens sum. (mot à mot, mourant je suis, ce qui rappelle, et pour cause, la formule de l'ancien français).
Participe présent d'un déponent de sens passif, donc pas de sens actif + le verbe être.
L'aspect progressif est inclus avec le paquet cadeau du participe présent de Morior. Pas d'aspect progressif en revanche quand on utilise un participe passé.
LA : Mortuus sum. (mot à mot, je suis ayant été tué). Je suis mort (présent + participe passé) = je mourus (parfait passif ou déponent)
*** - Spoiler:
- Velonzio Noeudefée a écrit:
- Dans la mesure où les trois éléments principaux d'une phrase sont potentiellement S; V; O, il me parait évidemment devoir y avoir une voie par élément, ainsi
- la voie active met en valeur le sujet : JE mange - la voie passive met en valeur l'objet (et peut se passer d'actant ou sujet) : la souris est mangée - une voie du verbe, verbal, d'action où c'est bien le verbe qui serait mis en action, bien plus que els deux autres éléments, ça me rappelle cette phrase dite lors de l'essai de Yatem de langue non verbale : "La comestion est en moi", par exemple en français, on est obligé d'employer des subterfuges, mais une phrase comme "Je suis en train de me nourrir." met à mon sens quelque part l'accent sur l'action plus que sur le sujet ou l'objet tous deux pronoms de deux lettres et s'annulant quelque part, le reste de la phrase étant monopolisée par la locution verbale "suis en train de nourrir". Me nourrir est mon action prioritaire actuelle.
| |
| | | Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 17:13 | |
| L'elko distingue 4 voix : (extrait de la grammaire que je viens de terminer)
La voix active
Avec la voix active, l’agent exerce une action sur le patient. La voix active est la voix par défaut, par conséquent elle n’est exprimée par aucune particule.
Ex. : . hido remi tomo . (« l’ enfant achète un gâteau. »)
Ex. : . go lami lo . (« Il te regarde. »)
La voix passive
Avec la voix passive, le patient subit une action exercée par l’agent. La voix passive est exprimée par la particule Isaura « biu ».
Ex. : . tomo biu remi . (« un gâteau est acheté»)
La voix passive utilise beaucoup le génitif (-a sur le nom). Il traduit la préposition « par ».
Ex. : . tomo biu remi hidoa . (« un gâteau est acheté par l’enfant»)
La voix moyenne
Avec la voix moyenne ou réfléchie, l’agent exerce une action pour lui-même ou dans son propre intérêt. La voix moyenne est exprimée par la particule Isaura « siu ». Ex. : . hido siu remi tomo . (« L’enfant s’achète un gâteau. »)
Cette forme est très soutenue et donc assez rare. On lui préfère la forme préfixale ju- qui est une forme réduite bien plus courante de cette particule « siu ». Ex. : . hido juremi tomo . (« L’enfant s’achète un gâteau. »)
La voix factitive
Avec la voix factitive ou plus simplement « factitif », l’agent fait exercer une action par une autre personne que lui –même pour le compte d’une autre personne. Il se rend en français par la construction verbale « faire + verbe à l’infinitf ». Le factitif est exprimé par la particule Isaura « tiu ». Ex. : . go kiti pelo . (« Il construit une maison. ») → . go tiu kiti pelo . (« Il fait construire une maison. ») _________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 17:16 | |
| C'est vraiment la particularité du verbe "mourir", c'est qu'on ne sait pas si sa voix active l'est vraiment. Le futur de "il est mourant", c'est "il sera mort", et c'est tout. En aneuvien, on a Ar • dœne = ils sont mourants Ar dænun = They are dying = ils sont en train de mourir ( ils sont mourant) Ar • tœne devèr aṅviċ heptaw = Ils sont morts depuis la semaine dernière Ar dænar aṅviċ heptaw = Ils sont morts la semaine dernière. - Ziecken a écrit:
- La voix factitive
Avec la voix factitive ou plus simplement « factitif », l’agent fait exercer une action par une autre personne que lui–même pour le compte d’une autre personne. Il se rend en français par la construction verbale « faire + verbe à l’infinitf ». Le factitif est exprimé par la particule Isaura « tiu ». Ex. : . go kiti pelo . (« Il construit une maison. ») → . go tiu kiti pelo . (« Il fait construire une maison. ») 'fec'tiv'ment... mais tu vois, du moins, dans cet exemple (malheureus'ment, j'viens d'me rendre compte que ça marche pas partout), j'aurais profité que l'elko dispose d'un datif et j'aurais mis : . goi kiti pelo ., mais sa ne marche que si c'est sa future maison qu'il fait construire ; mais c'est c'est par exemple un entrepreneur qui fait construire une maison de quartier pour une municipalité (par exemple), seul . go tiu kiti pelo . parce que pelo n'est pas réfléchi à go. Chez moi, la voix factitive n'a aucune originalité, c'est quasiment de la relex : c'est dor ou læd devant l'infinitif. Par contre, le verbe à l'infinitif ne doit jamais avoir d'agent, de quelque manière que ce soit (sujet ou complément d'agent) ! Sinon, on embraye sur un causatif et le verbe du procès est un participe avec un sujet: Ka dora ùt lwisæzdu dyshrlòkun sed tœrs kan = El a fait ouvrir sa porte par un serrurier (elle a fait un serrurier déverrouillant sa porte à elle). _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
Dernière édition par Anoev le Lun 23 Nov 2020 - 18:00, édité 1 fois | |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 17:37 | |
| - Anoev a écrit:
- C'est vraiment la particularité du verbe "mourir", c'est qu'on ne sait pas si sa voix active l'est vraiment. Le futur de "il est mourant", c'est "il sera mort", et c'est tout.
En aneuvien, on a
Ar • dœne = ils sont mourants Ar dænun = They are dying = ils sont en train de mourir Ar • tœne devèr aṅviċ heptaw = Ils sont morts depuis la semaine dernière Ar dænar aṅviċ heptaw = Ils sont morts la semaine dernière. Par curiosité, est-ce que la particularité du verbe "mourir" s'étendrait pour toi aux verbes "vivre" et "couler" (comme un flot, un fleuve, un liquide) ? * En latin il n'y a aucun doute, en français pas davantage, il me semble : on ne meurt pas volontairement, sinon il faut utiliser un autre verbe, et cette idée passive vaut que le procès soit imminent, en cours, stoppé avant accomplissement ou achevé. Le verbe équivalent actif de "mourir" est "tuer". On peut le constater en comparant les tournures passives et actives des verbes en question. Actif : La Peste la tue. LA : Pestis illam necat. Passif : elle meurt à cause de la Peste. LA : Illa pestê moritur. = Passif de "tuer" : Elle est tuée à cause de la Peste. LA : Illa pestê necatur. * Pas d'accord non plus pour le futur de "il est mourant". Le futur de "il est mourant" en français est évidemment "il sera mourant". Comment traduirais-tu sinon "il sera mourant" en aneuvien ? *** - Spoiler:
Ar • dœne = ils sont mourants LA : morientes sunt. (participe présent + être)
Ar dænun = They are dying = ils sont en train de mourir LA : morientes jam sunt. (participe présent + préposition pointant le point présent + être).
Ar • tœne devèr aṅviċ heptaw = Ils sont morts depuis la semaine dernière LA : a proximâ hebdomadê mortui sunt. (préposition loin de + instrument + participe passé + être au présent = parfait passif, achevé)
Ar dænar aṅviċ heptaw = Ils sont morts la semaine dernière. LA : proximâ hebdomadê mortui sunt. (instrument + participe passé + être au présent = parfait passif, achevé).
*** - Ziecken a écrit:
- La voix moyenne
Avec la voix moyenne ou réfléchie, l’agent exerce une action pour lui-même ou dans son propre intérêt. La voix moyenne est exprimée par la particule Isaura « siu ». Ex. : . hido siu remi tomo . (« L’enfant s’achète un gâteau. »)
Cette forme est très soutenue et donc assez rare. On lui préfère la forme préfixale ju- qui est une forme réduite bien plus courante de cette particule « siu ». Ex. : . hido juremi tomo . (« L’enfant s’achète un gâteau. ») Donc je vais revenir à mon étiquette "voix situative" pour éviter toute confusion avec une "voix moyenne" qui signifie "voix réfléchie", puisqu'en ce qui me concerne, réfléchi (réciproque et toute autre direction de l'action) n'est pas "à la fois la voix active et la voix passive". Pas encore eu le temps d'aller voir ce qu'est la voix moyenne du grec (ancien) cependant. *
Dernière édition par Greenheart le Ven 29 Mai 2020 - 17:51, édité 1 fois | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 17:45 | |
| - Greenheart a écrit:
- Comment traduirais-tu sinon "il sera mourant" en aneuvien ?
C'était, bien sûr, une boutade, d'humour noir. Même si on a peu d'occasion de le dire, le verbe "mourir" est conjugable au futur progressif aneuvien, et ça donne a mir dænun. Sinon, personne ne peut dire "je suis mort" (au sens propre, beeen sûûr) sans mentir, alors que "je suis vivant" est une évidence. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
| |
| | | Ziecken Modérateur
Messages : 13140 Date d'inscription : 23/03/2008 Localisation : Nointot, Normandie
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 19:29 | |
| - Anoev a écrit:
- 'fec'tiv'ment... mais tu vois, du moins, dans cet exemple (malheureus'ment, j'viens d'me rendre compte que ça marche pas partout), j'aurais profité que l'elko dispose d'un datif et j'aurais mis :
. goi kiti pelo ., mais sa ne marche que si c'est sa future maison qu'il fait construire ; mais c'est c'est par exemple un entrepreneur qui fait construire une maison de quartier pour une municipalité (par exemple), seul . go tiu kiti pelo . parce que pelo n'est pas réfléchi à go. Avec les particules le "o" est généralement omis pour les formes casuelles : goi → gi . gi kiti pelo . est donc possible, mais il ne traduit que l'action de construire la maison est faite pour le sujet "il", elle n'indique pas ici que le sujet "il" en est à l'initiative. Pour exprimer la réflexion sur le sujet on peut utiliser le préfixe ju- . go tiu kiti pelo . ("il fait construire une maison") . go tiu jukiti pelo . ("il se fait construire une maison") La voix situativetelle que décrite par Greenheart en elko. La situation doit, en elko, être placée en incise dans la phrase entre tirets. Portant la table, les servantes préparent le banquet.. aitiho - simia ladoro - nibi amkolo .La table ayant été portée, les servantes préparent le banquet.. ladoro bau simia - aitiho nibi amkolo .Explications : simi (verbe infinitif) : porter simia (adjectif verbal) → dans le GN : portant, qui porte simai (participe présent) → dans le GV : portant, qui porte bau = participe passé bau simi = avoir porté bau simia = ayant été porté Pour la voix situative, l'elko n'a pas de construction particulière, mais place cette situation en incise. _________________ Idéolangues : elko, kelep, englo, ... (+27) Idéomondes : Multivers d'Aegis, monde du Losda | |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 19:43 | |
| - Anoev a écrit:
- Greenheart a écrit:
- Comment traduirais-tu sinon "il sera mourant" en aneuvien ?
C'était, bien sûr, une boutade, d'humour noir. Même si on a peu d'occasion de le dire, le verbe "mourir" est conjugable au futur progressif aneuvien, et ça donne a mir dænun.
Sinon, personne ne peut dire "je suis mort" (au sens propre, beeen sûûr) sans mentir, alors que "je suis vivant" est une évidence. Tu sembles faire une confusion entre l'histoire que raconte la phrase, qui s'applique toujours à un monde imaginaire que les mots soient pris au sens propre ou figuré (la représentation) et la situation réelle de communication, le monde réel de celui qui parle, à qui il parle, et des tiers à la conversation dont ils peuvent parler ou non. - Spoiler:
Et ce monde réel peut aussi être un monde imaginaire présumé quand par exemple un lecteur ou un spectateur bien réel pense que l'auteur ou l'interlocuteur est une personne qu'il n'est pas, appartient à un monde qu'il n'est pas : c'est l'auteur présumé, et cela marche aussi réciproquement, avec le lecteur présumé par l'auteur. Ce lecteur n'existe pas, il est imaginé par l'auteur au moment de l'écriture ou de la production du film etc.
C'est seulement parce que tu écartes tous les emplois narratifs des mots, donc tous les contextes où une chose qui est censée être impossible devient possible, ou encore des phrases où les combinaisons de mots prennent des sens qui sont exclus dans des situations courantes ou banales. *** Une langue doit pouvoir fonctionner même si :* l'interlocuteur raconte ce qui arrive (ce qui lui arrive = narration, récit qui s'ouvre dans la phrase comme une bulle s'ajoute à une case de bande dessinée) et c'est le cas systématiquement quand on utilise en français ou en latin un infinitif (une proposition infinitive = je le vois mourir : "mourir" est un récit, "je le vois" est une déclaration, une affirmation, un témoignage. - Spoiler:
Même combat bien sûr pour tout ce qui est subjonctif (un souhait, une prière etc.) et c'est précisément pour distinguer la narration de la réalité de la situation de communication que le subjonctif existe, et c'est pour que le lecteur / auditeur / spectateur confonde réalité et fiction que le subjonctif est actuellement censurés par les "journalistes" de nos chaînes et radios "d'informations", ou de nos écoles. Et là, je suis mort. (il parle d'un jeu vidéo, il parle d'une hypothèse, d'un futur possible, d'un cauchemar ou d'une situation où être mort signifie la fin de la vie qu'il menait, "vie" ayant aussi le sens de vivre d'une certaine manière - vie professionnelle, sentimentale etc. * une langue doit pouvoir raconter ce qui est impossible dans un monde (ordinaire), possible dans un autre monde (fantastique, futur, alternatif, hypothétique (non prouvé jusqu'à découverte), possible (qui peut survenir ou non), notamment pour résoudre des problèmes, imaginer une situation inédite ou inconnue jusqu'alors, inventer et prévoir les conséquences, répéter un scénario en vue de réussir ou de faire échouer (embuscade, complot etc.), financer des expéditions au bout du monde, prévoir un risque et organiser un système d'assurance. Je suis mort (se lamente le fantôme). * une langue doit pouvoir simuler la réalité, par exemple pour pratiquer un jeu de société, ou permettre de manipuler ou contrer une manipulation, détecter et réparer une erreur, corriger un devoir, et bien sûr écrire un scénario, le premier jet d'une poésie, composer une chanson, mettre en scène -- et surtout, pour que la langue puisse se représenter elle-même, se commenter, créer un second niveau, le "métalangage" (commentaire de ce qui est dit). Tu tombes là et tu es mort (metteur en scène à l'acteur). *** Au moins dans tous ces cas, il s'agit du sens propre de mourir, mais ce sens propre s'applique à une réalité qui n'est pas la situation de communication, c'est-à-dire que la mort est bien littérale, mais pas pour le locuteur ou son interlocuteur ou même le tiers (troisième personne) qui existent dans le monde réel (le nôtre) que l'on peut toucher, percevoir et qui a des conséquences plus ou moins immédiate sur notre vie réelle etc. *** | |
| | | Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 22:31 | |
| Vu comme ça, ben oui, 'videmment.
On dirait qu'tu m'aurais pas vu, hein... du coup, t'avanc'rais, et moi, planqué derrirère, j'te balancerais une lance (il fait le mouvement le bras levé, avec la main, sans rien dedans, bien sûr) dans l'dos. Et boum, tu tomberais raide... tu s'rais mort.
Pour les idéomondes (dont l'Aneuf), ce serait la fiction dans la fiction. _________________ - Pœr æse qua stane:
Pour ceux qui restent.
| |
| | | Velonzio Noeudefée Référent Actualités
Messages : 8428 Date d'inscription : 14/02/2015 Localisation : Rhône-Alpes
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Ven 29 Mai 2020 - 22:59 | |
| Je suis à peu près d'accord sur les participes, bien -que je distingue deux emplois : - l'un effectivement en tant qu'adjectifs parfaitement substituables - l'autre comme élément de locution verbale des temps composés (et du passif)
De la même manière oui : nom et adjectif peuvent être confondus, quelles différences entre un nom au génitif et un adjectif la voiture de la mère ou maternel (sous entendu la mienne), la voiture maternelle. Je en sais plus sur quel fil j'avais été très extrème ou je disais que seule 3 ou 4 classes ou nature, au grand maximum était réellement nécessaires.
Mais surtout en supposant ok pour une voie en plus "situative" qui ne distingue ni actif, ni passif, ça te mène où pour tes projets, tes idéolangues, Greenheart ? Réformes-tu le remaï ou le stelalire en ce sens ? _________________ En collaboration : yazik ; en pause : dudyi, ∂atyit En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI) langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish
Niluusu kivanu ki-so∂em-korondo-s-uvi gu koyoodnißju. (dudyi) / Midevim iſeet dotſe iJebiriotoẏot éß umowonêyû. (∂atyit) Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
| |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Sam 30 Mai 2020 - 1:26 | |
| - Velonzio Noeudefée a écrit:
- Je suis à peu près d'accord sur les participes, bien -que je distingue deux emplois :
- l'un effectivement en tant qu'adjectifs parfaitement substituables - l'autre comme élément de locution verbale des temps composés (et du passif)
De la même manière oui : nom et adjectif peuvent être confondus, quelles différences entre un nom au génitif et un adjectif la voiture de la mère ou maternel (sous entendu la mienne), la voiture maternelle. Je en sais plus sur quel fil j'avais été très extrème ou je disais que seule 3 ou 4 classes ou nature, au grand maximum était réellement nécessaires.
Mais surtout en supposant ok pour une voie en plus "situative" qui ne distingue ni actif, ni passif, ça te mène où pour tes projets, tes idéolangues, Greenheart ? Réformes-tu le remaï ou le stellaire en ce sens ? Quand il me vient une question de ce genre quant à la pratique d'une langue, il y a toujours un gros risque pour que cela implique une réforme = refonte du stellaire, possiblement complète. Heureusement dans le cas de la voix dite moyenne dite situative, cela ne sera pas nécessaire : apparemment, il n'y a pas de problème parce qu'en stellaire une terminaison correspond à un élément grammatical (ici actif par défaut, progressif, passif, révolu). Comme mes classes grammaticales ne sont pas (pour l'instant) à cheval sur des éléments qui sont contradictoires, un locuteur ne risque pas d'indiquer à son locuteur un sens à la fois passif et actif, ou un sens progressif et accompli, etc. en l'état du Stellaire 2020, jusqu'à nouvelle surprise. * En ce qui concerne mes projets, je suis toujours en train d'achever le manuel rapide de Stellaire 2020, avec des traductions dans tous les sens, afin de vérifier que j'ai bien toutes les terminaisons nécessaires, et que j'importe massivement le vocabulaire de n'importe quel langue sans perdre du sens. L'idée est ensuite d'interfacer le Stellaire avec le Rémaï, et le Rémaï sera véritablement achevé. Mais comme à chaque fois pour le Rémaï, cela impliquera probablement une nouvelle permutation complète des signes-idées par rapport à ce qu'ils signifient. - Spoiler:
Pour ceux qui ne connaissent pas, le Rémaï est construit à partir de 12 signes idées (n'importe lesquels) qui combinés au moins deux par deux donnent 12 consonnes et 12 voyelles qui combinés donnent 144 mots, qui combinés doivent tout traduire sous la forme de chaînes qui veulent toujours dire quelque chose et une seule chose, grâce à des enchâssements successifs en fonction de ce que vous décrivez.
* | |
| | | Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Sam 30 Mai 2020 - 2:02 | |
| Les idées sont parties dans tous les sens et j'en ai perdu le fil, mais ma première impression a été une distinction non de voix mais de sémantique de l'action: une action comme porter une table dénote une intention, celle de couler ou de s'émerveiller en est dépourvue. | |
| | | Greenheart
Messages : 4041 Date d'inscription : 03/05/2008
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Sam 30 Mai 2020 - 14:10 | |
| - Leo a écrit:
- Les idées sont parties dans tous les sens et j'en ai perdu le fil, mais ma première impression a été une distinction non de voix mais de sémantique de l'action: une action comme porter une table dénote une intention, celle de couler ou de s'émerveiller en est dépourvue.
C'est ce que j'ai crains au début, une distinction sémantique (sens des mots) et non syntaxique (place et fonction des mots)... - Spoiler:
... parce qu'en stellaire il n'y a que deux sortes de mots en fonction de leur sens : mot d'état (quelque chose "est" ce que veut dire la racine) ou mot d'action (quelque chose "fait" ce que veut dire la racine). Et cette division sert précisément à distinguer dans l'activité, l'état ou la situation générale de ce qui est ou ou de ce qui fait, pour ensuite distinguer des significations dérivées grâce à la terminaison passive IT ou la terminaison zéro (par défaut, jamais utilisée) active.
Si une terminaison "situative" était essentielle à la formulation, il aurait fallu retenir des lettres pour l'écrire et l'articuler, ou bien lui donner la place de la terminaison zéro / par défaut, et surtout se poser la question de ce qui arriverait quand on lui ajouterait la terminaison IT passive et possiblement une nouvelle terminaison spécifique à l'action active.
Or une situation passive est une voix passive, donc la terminaison IT elle-même, et une situation active est une voix active, donc la terminaison par défaut de voix active, et il n'y a aucun intérêt à préciser deux fois la même chose.
Donc réformer le Stellaire pour ajouter un sens situatif aux mots est une fausse route. Reste que l'idée situative aurait très bien pu se manifester au niveau de la syntaxe, c'est-à-dire de comment on agence les mots avec leurs terminaisons existantes.
Tant que le latin était décrit de cette manière par les grammaires modernes (et non rédigée en grec ancien d'époque, je souligne) la question se posait, et peut d'ailleurs se reposer à chaque langue naturelle que je "stellarise" , c'est-à-dire à laquelle j'ajoute des terminaisons stellaires pour parler en stellaire.
Mais heureusement pour moi en tout cas, ce n'est pas le cas en latin (ou en français, ou possiblement dans aucune langue), parce que la "voix situative" ou "moyenne" peut s'appliquer à des verbes (mots) de n'importe quel sens, dont tous les verbes que l'on peut mettre à n'importe quel voix. * Le gros avantage du latin par rapport au français est qu'il existe une série de terminaisons passives spécifiques qui font comme des drapeaux qu'on agite pour dire "attention, voix passive". Dans le cas contraire, la voix active ou n'importe quel verbe transitif contiendrait forcément les deux directions : le sujet qui agit sur l'objet direct, et l'objet direct qui se reçoit l'action du sujet en pleine figure. Et l'interlocuteur serait incapable de distinguer l'un ou l'autre par la seule forme de l'expression qui décrirait seulement une situation générale. * Pour filer une métaphore cinématographique :*dans la voix active, la caméra est portée par le sujet et filme ce qu'il fait, ou alors la caméra recule derrière son épaule. (champ) *dans la voix passive, la caméra est portée par l'objet direct et filme ce qui lui arrive de son point de vue, ou alors la caméra recule derrière son épaule (contre-champ). *dans la voix situative, la caméra est portée par le narrateur, un tiers à l'action qui filme ce que fait le sujet et ce qui arrive à l'objet, et tout ce qui arrive au tour - l'activité, la situation, ou alors la caméra recule derrière l'épaule du tiers qui assiste à l'action du sujet sur l'objet. (plan large). Or la voix active et la voix passive sont des points de vue en français, que les langues romanes traduisent par une syntaxe et une terminaison différente, que les contorsions participiales semblent brouiller, mais que les terminaisons infinitives de latin traduisent clairement. - Spoiler:
J'aime, je suis aimé. LA : Amo, amor. (mot à mot : j'aime, j'aimésuis).
Amer, être aimer. LA : Amare, amari. (mot à mot : aimer, aimêtre.)
aimant LA : amans. (mot à mot : aimant ou aimante).
aimée. LA : amata. (mot à mot : aimatée).
à aimer. LA : amanda. (adjectif verbal) (mot à mot : devant être aimée).
pour aimer ou être aimer LA : Ad amandum (mot à mot : au-devant d'une aimation)
Par contre c'est bien le sens des mots et de la phrase qui est toujours à l'origine du fait que l'on va trouver seulement un tour passif de certains mots - les fameux déponents - ou les verbes "couler", "mourir" etc. parce c'est logique. Tentons quelques reformulations pour le démontrer. - Spoiler:
En partant d'un verbe considéré comme actif, sans conjugaison passive en latin.
Le fleuve s'écoule. LA : Amnis fluit. (le fleuve fait qu'il s'écoule lui-même, il ne fait pas couler autre chose que lui-même)
= Le fleuve est écoulé par le fleuve. LA : Amnis (ab) amnê fuitur . (si le fleuve est considéré comme une chose, il est inutile de préciser qu'il est sa propre cause, et si la cause est considérée comme forcément différente de l'effet, ou encore si le fleuve est considéré comme une personne, cela n'a aucun sens, le fleuve ne peut pas s'éloigner de lui-même pour agir lui-même).
En partant d'un verbe considéré comme passif, déponent en latin.
César meurt à cause de Brutus. LA : Caesar ab Brutô moritur.
Brutus meurtrit César. LA : Brutus Caesarem "morit" = necat.
*** - Leo a écrit:
- une action comme porter une table dénote une intention, celle de couler ou de s'émerveiller en est dépourvue.
De ce que je constate pour l'instant, il semble que le vocabulaire massif d'une langue comme le latin (et toutes ses filles) ne tient pas compte d'un critère comme l'intention, pour former ses racines signifiantes, à cause du sens concret qui vient toujours avant le sens figuré, parce que le sens figuré est une métaphore du sens concret. En revanche dans les dérivations (suffixe, préfixe, racine ajoutées), dans les terminaisons, inflexions, tons ou dans les règles de syntaxes, oui, bien sûr, on va trouver des moyens d'exprimer l'intention ou l'absence d'intention quant à l'action (voire quant à l'inaction volontaire etc.). Pour le créateur de langue a priori censé complètement inventer ses racines, l'obstacle sera de créer à partir de toutes les racines non intentionelles des racines intentionnelles pour les doubler, de les apprendre etc. Et en pratique cela reviendra à créer une dérivation, une terminaison, une syntaxe intentionnelle. ***
Dernière édition par Greenheart le Sam 30 Mai 2020 - 16:04, édité 5 fois | |
| | | Mardikhouran
Messages : 4313 Date d'inscription : 26/02/2013 Localisation : Elsàss
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Sam 30 Mai 2020 - 15:24 | |
| La voix moyenne a un sens en grammaire grec, celui d'une action faite "au bénéfice du sujet", exactement comme l'a montré Ziecken avec ses exemples elko ; il vaudrait mieux conserver le "situationnel" de Greenheart pour ne pas perdre de vue ce dont on parle.
En indonésien-malais, le verbe sans affixe est "neutre" quant à la voix, et ce sont des préfixes qui signalent sur quel participant est mise l'emphase : l'agent, le patient, le lieu, etc. (voir ce résumé sur Cairn). | |
| | | Hyeronimus Modérateur
Messages : 1546 Date d'inscription : 14/07/2017
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? Sam 30 Mai 2020 - 16:16 | |
| est-ce que la voix circonstancielle (sur un moment ou un lieu) rentre dans le sujet? _________________ Xed-tœ maklecren ya ùpatikaren. Xed-tœ cna ùa'kan'za' ajramia Il y a des problèmes et des solutions. Il y aussi les fleurs des champs.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? | |
| |
| | | | Avez-vous une voix de situation en plus de la voix active et de la voix passive ? | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |