Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Dim 26 Fév 2012 - 13:38
lsd a écrit:
Étrange que l'action des cyborgs va à l'encontre de leur spécificité mécanique: il remplace dans la société toutes machines pour les remplacer par un équivalent humain (comme l'on fait en leur temps les hommes à l'inverse)...
La norme, dans les immeubles dibadiens, ce sont quand même des ascenseurs qui fonctionnent !
Les cyborgs ont rassemblé quasiment tous les humains du Niémélaga dans une seule ville, aux habitants de laquelle ils ont imposé une langue et une religion particulières. Ils préfèrent que les ascenseurs fonctionnent, mais s'ils ne fonctionnent pas, ils essayent quand même d'y trouver un avantage.
lsd a écrit:
Je prévois à terme en retour de balancier, le retour de la prééminence humaine qui asservira les cyborg (et remettra en marche la mécanisation de la société)...
C'est ce qu'on pourrait appeler la "guerre civile invisible" de Dibadi : les cyborgs (qui fonctionnent collectivement comme des fourmis, avec une seule volonté collective) essayent de maintenir leur pouvoir sur neuf millions d'humains sans que cela se voie. Ils utilisent plusieurs méthodes à la fois :
1. L'armée. Une armée de cyborgs, dite armée régulière (en uniformes blancs) est toujours prête à intervenir en ville, depuis ses bases situées à la campagne. Cette armée est bien équipée, mais peu nombreuse (ses effectifs sont limités par le traité de protectorat).
Il existe aussi une armée totalement robotisée, mais qui n'est pas conçue pour intervenir à Dibadi, l'image de robots tuant des humains pouvant avoir des conséquences néfastes au niveau des relations internationales (risque élevé d'invasion étrangère). Les cyborgs actuellement au pouvoir à Dibadi pensent qu'il serait moins dangereux de laisser les émeutiers prendre le pouvoir dans la ville, ce qui ne serait de toute façon que temporaire (voir ci-dessous, points 5 et 6).
Il est rare que l'armée régulière intervienne à Dibadi. Elle n'intervient qu'en dernier recours. Mais ses robots de surveillance aérienne, en général des kusapishda, des mini-dirigeables robotisés munis de caméras, surveillent la ville jour et nuit du haut du ciel.
2. La milice. À part les officiers généraux, les miliciens sont tous des humains. Ce sont eux qui font le "sale travail" que je décris dans les aventures de Vincent à Dibadi. On entre dans la milice parce qu'on à besoin de manger pour vivre; on y reste parce que la vie y est finalement moins inconfortable qu'ailleurs. Un certain niveau de corruption est toléré : les miliciens corrompus, alcooliques ou débauchés sont plus faciles à contrôler que les autres, du point de vue des cyborgs.
3. La police. Elle est composée entièrement d'êtres humains, qui pour la plupart méprisent et détestent les miliciens. Certains miliciens sont toutefois détachés dans la police, en général pour faire des tâches subalternes, comme garder les prisonniers ou réparer les véhicules. Les cyborgs espèrent ainsi améliorer dans une certaine mesure les relations parfois tendues entre les policiers et les miliciens.
Les policiers soutiennent le pouvoir des cyborgs presque malgré eux, simplement en faisant leur métier, qui consiste par exemple à lutter contre les trafics d'armes. Ils sont aussi une source d'information importante sur la population. Toutefois, les cyborgs se méfient de la police, trop proche du peuple (alors que les miliciens vivent dans des casernes). Le peuple aussi se méfie de la police, notoirement inefficace et corrompue. Les cyborgs tolèrent cette inefficacité et cette corruption, qui finalement les arrange.
4. Le clergé. Humains et cyborgs sont mélangés dans le clergé konachoustaï. Les prêtres (en général mariés) sont à la fois des curés, des assistantes sociales et des éducateurs. Ils servent aussi de psychiatres gratuits (la psychanalyse fait partie de leur formation). Il existe aussi des prêtresses, moins nombreuses que les hommes.
Relativement bien payés, les ecclésiastiques ont, aux yeux des cyborgs, l'avantage de diffuser un message de paix et de respect des lois, et de recueillir les confidences de la population. Cela n'empêche pas certains prêtres de se ranger du côté des insurgés lors des émeutes : une minorité de prêtres, souvent les meilleurs, sont prêts à risquer leur carrière, et même leur vie, pour aider les opprimés.
Le clergé compte aussi des moines et des moniales, très impliqués dans les œuvres de charité. Contrairement aux prêtres, ils vivent dans la pauvreté (volontaire), ce qui leur donne plus de crédibilité auprès des pauvres.
5. La nourriture. L'agriculture est entièrement robotisée. Les cyborgs peuvent affamer la population quand ils le veulent. Sur le long terme, ils sont donc les plus forts, mais créer une famine artificielle est une action de dernier ressort, du point de vue des cyborgs elle ne serait justifiée qu'après une intervention de l'armée qui aurait échoué à ramener l'ordre (ce qui ne s'est jamais vu). Les stocks de nourriture sont à la campagne, là où aucun être humain ne vit.
Tous les jours, la nourriture nécessaire aux neuf millions de Dibadiens est amenée en train à Dibadi, jusque dans les gares de la périphérie, d'où elle est transportée en camion jusqu'aux halles centrales et chez les grossistes. De là, elle est emmenée, toujours par camion, jusqu'aux commerces où elle est vendue. Les halles et les grossistes n'ont de réserves que pour quelques jours, une semaine au maximum.
Sur simple décision des cyborgs, les Dibadiens ne pourraient plus compter que sur leurs réserves personnelles de nourriture au bout de quelques jours.
Il est impensable de mentionner la vraie raison de cet état de fait, qui est toujours présenté comme le plus rationnel et le plus efficace, le seul permettant de nourrir toute la population à un coût abordable même pour les plus démunis.
6. L'énergie. Ce qui est vrai pour la nourriture l'est aussi pour l'énergie. Les centrales électriques sont situées à la campagne, et toutes les voitures et camions de Dibadi sont électriques (grâce à la technologie des "piles au yeksootch"). La gestion de l'électricité est faite par des Intelligences Artificielles bien à l'abri dans des bunkers. Elles peuvent priver Dibadi d'électricité de façon sélective : toute la ville, un quartier, une rue, un immeuble, voire un appartement précis. Elles peuvent aussi bloquer le métro et les tramways, ligne par ligne, et même la distribution de l'eau, le téléphone, y compris les antennes-relais des téléphones portables, etc.
7. Les médias et l'éducation. Rien de spécial par rapport à ce que l'on connaît dans bien des pays non-démocratiques de notre monde, mais avec une particularité : l'usage de la langue comme moyen de contrôle. Le dibadien est l'inverse d'une langue auxiliaire universelle, non pas dans sa structure (qui n'a rien de remarquable en soi) mais dans son usage : le dibadien est la seule langue autorisée à Dibadi, et au Niémélaga en général. Seuls les cyborgs sont autorisés à étudier des langues étrangères.
Le Dibadien moyen, né à Dibadi de parents d'origine étrangère, ne sait lire et écrire que le dibadien. L'alphabet Deseret du dibadien, que le Niémélaga est le seul pays à utiliser, est un écran entre lui et le reste du monde. Il a souvent une certaine compréhension orale de la langue maternelle d'un de ses parents, en général sa mère, mais faute de pratique il ne parle que le dibadien. Les journaux, les livres, la radio, la télévision, tout est en dibadien. Les chansons étrangères à la mode sont adaptées en dibadien, les films sont doublés, etc. Tout ce qu'il a lu, vu ou entendu dans les médias depuis sa naissance a été filtré par les cyborgs. Ce filtrage est fait de façon assez subtile pour qu'il ait l'impression d'être bien informé du monde au-delà des limites de la ville. Il connaît, par exemple, les noms des principaux chefs d'État de la planète, et, par la télévision et le cinéma, beaucoup de choses sur des pays où il n'est jamais allé.
L'Internet est contrôlé par des Intelligences Artificielles et fonctionne en vase clos. Cela n'empêche pas une certaine liberté de ton : certains forums servent de défouloirs. Mais gare à celui qui franchit les limites et de simple râleur devient subversif... Souvent, il disparaît brutalement du jour au lendemain. Les modérateurs des forums le savent, et ils le rappellent souvent aux membres les plus imprudents, pour leur bien.
Ce que nous appelons le contrôle social, ou simplement le pouvoir, a un nom particulier en dibadien : c'est le tologodayet. Le verbe tolo signifie à la fois gagner, vaincre et contrôler. Le tologodayet, c'est l'art de vaincre les gens dans le cadre d'une lutte, visible ou non, pour les contrôler. Sa traduction dans les dictionnaires par l'expression "contrôle social" ne rend qu'imparfaitement sa signification. Pour un Dibadien, le verbe tolo implique une notion d'action, d'effort, contre les goda (les gens) vus comme des adversaires. C'est aussi à la fois une science et une technique, où la psychologie compte beaucoup, comme dans le marketing.
Le retour de la prééminence humaine à Dibadi ? Ce n'est pas pour demain.
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Dim 26 Fév 2012 - 18:28
Vilko a écrit:
Le retour de la prééminence humaine à Dibadi ? Ce n'est pas pour demain.
Le seul moyen serait de provoquer une ingérence étrangère, alors?
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Dim 26 Fév 2012 - 18:56
Leo a écrit:
Vilko a écrit:
Le retour de la prééminence humaine à Dibadi ? Ce n'est pas pour demain.
Le seul moyen serait de provoquer une ingérence étrangère, alors?
C'est ce qui risque de se produire si les négociations qui viennent de commencer à Kanimakohi échouent (voir le dernier épisode des aventures de Vincent).
Les négociations sont aussi compliquées que la polémique sur le nucléaire iranien, parce que le seul pays qui peut attaquer le Niémélaga, le Padzaland, grand pays à peu près démocratique situé au nord-ouest du Niémélaga, a besoin des céréales et de l'électricité que le Niémélaga lui envoie chaque année en tant que pays sous protectorat. Mais suite à une invasion de plusieurs millions de réfugiés affamés dans sa région sud-est, le Niémélaga n'a pas pu payer le tribut habituel au Padzaland. D'où pénuries alimentaires et énergétiques au Padzaland, et montée de la tension entre les deux pays.
Les cyborgs peuvent payer le tribut, mais pour ce faire ils devront affamer Dibadi. Cruel dilemme... Les dirigeants padzalandais compatissent, mais ils pensent que si des humains doivent mourir de faim, c'est moins grave si ce sont des Dibadiens plutôt que des Padzalandais.
On en est là. Maintenant, imaginons le bon Monsieur Yoo chargé de mener les négociations...
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Dim 26 Fév 2012 - 20:45
Les Padza sont ouvertement hypocrites. Mais s'ils envahissent le Niémélaga ce sont eux qui se retrouveront à gérer la situation avec le flot de réfugiés. Pas sûr qu'ils en aient envie, non? En tout cas je sens que Bérénice va casser le mur. J'ai presque l'impression que le sénateur a intentionnellement rapproché les deux francophones, mais je dois me tromper.
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Les Padza sont ouvertement hypocrites. Mais s'ils envahissent le Niémélaga ce sont eux qui se retrouveront à gérer la situation avec le flot de réfugiés. Pas sûr qu'ils en aient envie, non?
Pour les Padzalandais, le Niémélaga n'a d'intérêt qu'en tant que producteur de céréales et d'électricité, et, dans une moindre mesure, en tant qu'État-tampon avec le reste du continent, qui a sombré dans le chaos depuis plusieurs générations. D'où l'intérêt des négociations en cours...
Pour comprendre l'état d'esprit des Padzalandais, il ne faut pas oublier que, pour eux, le Niémélaga c'est aussi ça :
Ce "gray alien" est en fait un klelwak, sans doute employé dans une ferme ou une usine, vu sa petite taille. Il a été capturé par un groupe de maraudeurs étrangers (ils parlent portugais) et il est en train de mourir, ce qu'indique le fait qu'il n'arrive plus à s'exprimer de façon claire : il essaye péniblement de dire le mot dibadien matël, qui désigne, d'une manière très générale, un deux-roues à moteur. À la campagne les klelwaks se déplacent souvent en petits vélos électriques tout terrain. Le klelwak réclame-t-il le vélo électrique sur lequel il était lorsqu'il a été capturé ? C'est possible. Ses paroles incohérentes indiquent que son cerveau cybernétique est abîmé. Le klelwak a probablement une blessure derrière la tête, qu'on ne voit pas sur la vidéo.
Lorsqu'un cerveau cybernétique est gravement endommagé, un processus d'autodestruction se déclenche automatiquement, pour des raisons de sécurité. C'est certainement le cas ici.
Les maraudeurs n'ont pas dû survivre longtemps à leur prisonnier : les cerveaux cybernétiques sont tous en contact radio permanents avec une intelligence artificielle. Lorsque cette vidéo a été tournée, il est probable qu'un groupe de soldats klelwaks, alerté par l'intelligence artificielle, était déjà en train de converger vers le lieu de l'incident...
Un survivant a sans doute pu s'échapper en emmenant la vidéo avec lui, et rejoindre on ne sait comment un pays encore civilisé. Si les maraudeurs ont été capturés vivants, ils ont certainement été fusillés ensuite. Peut-être par Vincent et ses collègues de la milice.
On ne trouve des klelwaks qu'au Niémélaga, et seulement à la campagne, car ils ne sont pas censés être en contact avec des humains. La scène a dû être filmée au Niémélaga, dans une région envahie par des maraudeurs armés fuyant la famine sévissant sur presque toute la planète. La chaise sur laquelle est assis le klelwak ne donne aucune indication, on en trouve de semblables partout.
Les humains de l'an 2012 qui regardent la vidéo prendront sans doute en pitié la pauvre petite créature à l'agonie. Les Padzalandais, beaucoup moins. Ils savent que des créatures semblables, et leurs maîtres, ont exterminé une centaine de millions d'humains dans une guerre féroce.
Ils savent aussi qu'il n'y a pas d'âme humaine dans un crâne de klelwak. La plupart des religieux padzalandais disent que toute intelligence non-humaine est blasphématoire par définition, car elle usurpe la raison, que les divinités ont donné aux humains, et à eux seuls, pour qu'ils puissent communier avec elles.
En regardant la vidéo, on peut comprendre aussi les sentiments d'hostilité des Padzalandais envers les Dibadiens, un nom qui désigne, par extension, tous les humains du Niémélaga. Les Dibadiens comme Vincent sont dans le même camp que les klelwaks, et ils servent les mêmes maîtres : les cyborgs, qui ressemblent aux humains à s'y méprendre, mais qui ont un cerveau cybernétique.
Les miliciens comme Vincent sont particulièrement détestés parce que ce sont des humains qui prêtent main-forte aux klelwaks pour tuer d'autres humains. Quamis Mindi concentre sur sa personne plus de haine que n'importe qui d'autre.
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mar 3 Avr 2012 - 19:09
Je confirme, il dit bien matël... Cette video est particulièrement ignoble Si les rumeurs de cyborguisation sont si vivaces, je ne comprends pas pourquoi les pays voisins, si affaiblis qu'ils soient, ne se servent pas de cette justification pour se jetter tous sur le Niémélaga pour se partager les terres.
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mar 3 Avr 2012 - 21:28
Leo a écrit:
Je confirme, il dit bien matël... Cette video est particulièrement ignoble
Et j'te dis pas toutes les baffes qu'il a fallu lui coller pour qu'il apprenne son texte !
Blague à part, il s'agit bien sûr d'un mannequin animé, dont la méthode de fabrication est expliquée ici, sur ce site brésilien, créateur de la vidéo : http://www.mundogump.com.br/fazendo-o-alien-parte-1/
L'adresse du site est donnée à la fin de la vidéo. Parmi les vidéos qui suivent, sur youtube, il y en a une qui s'appelle "captive alien fake", et qui montre clairement qu'il s'agit d'un truquage.
Leo a écrit:
Si les rumeurs de cyborguisation sont si vivaces, je ne comprends pas pourquoi les pays voisins, si affaiblis qu'ils soient, ne se servent pas de cette justification pour se jetter tous sur le Niémélaga pour se partager les terres.
Les pays voisins du Niémélaga sont dans une situation pire que celle de la Somalie à notre époque : il n'y a plus de gouvernement, plus d'administration (les fonctionnaires ne sont plus payés depuis des décennies), donc plus de possibilité d'action concertée au niveau national. Les cyborgs, qui ne sont pas idiots, encouragent cette situation chaotique, par exemple en faisant parvenir des armes aux chefs de bandes (ou "warlords" comme on dit en parlant de l'Afghanistan et de la Somalie).
Les pays qui ne sont pas directement voisins du Niémélaga ont leurs propres problèmes à gérer. Imagine que la France ait une frontière commune avec la Somalie... Dans notre monde, aucun pays n'a envahi le Burundi pour sauver les Tutsis, et pourtant les Hutus étaient moins bien armés et moins redoutables que les Niémélagans.
Il reste le Padzaland, militairement plus fort que le Niémélaga, mais il y a un problème : le Niémélaga est un protectorat du Padzaland, et lui paye un tribut en céréales et en électricité. Sans ce tribut, le Padzaland serait victime de la famine et de coupures de courant. Les dirigeant padzalandais préfèrent donc ne pas savoir ce qui se passe au Niémélaga.
Sauf que... la production agricole du Niémélaga a beaucoup souffert de l'invasion de réfugiés de la faim, armés et désespérés. Le Niémélaga ne peut donc plus payer le tribut, à moins d'affamer les habitants de Dibadi, sa capitale de neuf millions d'habitants. Des négociations sont en cours entre les Niémélagans et les Padzalandais pour trouver une solution.
Les Padzalandais savent qu'une invasion du Niémélaga serait coûteuse en vies humaines et en matériel, et réduirait à presque rien la production de céréales et d'électricité pendant plusieurs années. Ce serait à la fois la guerre et la famine. Il y a aussi le doute : l'armée padzalandaise est plus forte sur le papier. Mais tous les militaires et les chefs politiques savent qu'il faut se méfier des statistiques. En 1940 l'armée française avait plus de chars que l'armée allemande. Une guerre n'est jamais gagnée d'avance. La puissante URSS a été vaincue en Afghanistan, et les États-Unis, la première armée du monde, sont en train de perdre.
D'un côté, une victoire incertaine. De l'autre, en cas de défaite, l'extermination assurée de toute la population padzalandaise, et les cyborgs en passe de s'emparer d'abord du continent, et ensuite de toute la planète. Il y a quand même de quoi hésiter avant de s'engager de façon irréversible et jouer l'avenir de l'humanité sur un coup de dé...
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mar 3 Avr 2012 - 23:15
Mon cousin a un collègue dont le beau-frère connaît un gars dont l'oncle dit qu'il a parlé avec un type qui a rencontré l'auteur de la vidéo et qui dit qu'elle est authentique mais que le gouvernement a tout fait pour répandre la rumeur que c'était un faux
Si j'étais le chef des cyborgs, je commencerais tout de suite à infiltrer les pays voisins avant qu'ils ne se relèvent, puisque le Padzaland ne pourra pas s'y opposer. Une fois le continent drainé, je couperais les vivres au Padzaland et j'attendrais de pied ferme.
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mer 4 Avr 2012 - 10:21
Leo a écrit:
Si j'étais le chef des cyborgs, je commencerais tout de suite à infiltrer les pays voisins avant qu'ils ne se relèvent, puisque le Padzaland ne pourra pas s'y opposer. Une fois le continent drainé, je couperais les vivres au Padzaland et j'attendrais de pied ferme.
Les cyborgs ont une espérance de vie illimitée. Ils ont donc beaucoup à perdre s'ils meurent. Ils savent aussi que s'ils sont vaincus par les Padzalandais, c'est eux qui seront exterminés sans pitié. Cette simple pensée les incite à la prudence, d'autant plus que les experts sont formels : l'armée padzalandaise est plus puissante que l'armée niémélagane.
Pour les miliciens comme Vincent, et surtout pour son chef Quamis Mindi, il n'y a pas de choix possible : ils ont tué trop d'êtres humains en servant les cyborgs. En cas de victoire padzalandaise ils subiront le même sort que les cyborgs et les klelwaks.
Les pays voisins ne se relèveront jamais. Il n'ont plus de pétrole, plus de gaz naturel et plus de charbon, la technologie du nucléaire est perdue ou inaccessible, il faudrait reconstruire le réseau électrique (pour distribuer de l'électricité produite avec quoi ?) et l'infrastructure industrielle, les routes, etc. Les voies ferrées, abandonnées depuis plusieurs dizaines d'années, auraient besoin d'être remises en état, et d'ailleurs on n'aurait ni carburant ni électricité pour faire fonctionner les locomotives. La dépopulation varie, suivant les régions, entre 50% et 90%, et elle a souvent été brutale et violente. Les survivants cultivent des potagers dans les ruines des anciennes grandes villes.
À part le Niémélaga et le Padzaland, et quelques enclaves préservées, le continent ressemble à ça :
Le bâtiment est une ancienne gare centrale, vestige abandonné d'un passé glorieux, dans une ville qui comptait autrefois plusieurs millions d'habitants. Les habitants qui restent essayent de survivre en faisant un peu d'agriculture où ils peuvent, comme on le voit à l'avant-plan de la photo. La voiture que l'on voit devant le bâtiment est une camionnette électrique niémélagane, sans doute un cadeau des cyborgs au chef de bande qui contrôle ce qui reste de la ville. Les cyborgs poussent les bandes à s'affronter continuellement, et leur influence s'étend à plusieurs centaines de kilomètres de leurs frontières.
L'ancienne gare centrale est trop grande et trop délabrée pour être facilement protégée contre les intrus. Les jardiniers habitent probablement dans les bâtiments que l'on voit à droite du bâtiment.
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mer 4 Avr 2012 - 21:49
Mais les pays ne peuvent pas se redresser en une organisation de type mongol semi-sédentaire, avec chevaux et arcs, et un chef charismatique du type d'Attila qui liguerait tout le monde contre l'Empire (ou ce qu'il en reste)? Il faudrait des décennies, bien sûr.
J'ai trouvé une autre image saissante de la même équipe: l'horloge fondue: http://www.marchandmeffre.com/detroit/12.jpg ( http://www.marchandmeffre.com/detroit/index.html )
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 5 Avr 2012 - 12:41
Leo a écrit:
Mais les pays ne peuvent pas se redresser en une organisation de type mongol semi-sédentaire, avec chevaux et arcs, et un chef charismatique du type d'Attila qui liguerait tout le monde contre l'Empire (ou ce qu'il en reste)? Il faudrait des décennies, bien sûr.
Un mode de vie semi-sédentaire à la mongole implique une densité de population maximum d'un habitant au km². Les pays européens ont au moins 100 habitants au km², et souvent plusieurs fois davantage. Que deviendraient les 99% ou 99,80% d'habitants en trop ?
À l'époque où c'était une région agricole pré-industrielle, le territoire actuel de la Seine Saint-Denis, le département de l'est parisien où j'habite, avait 28 000 habitants. Maintenant nous sommes un million et demi (autant que toute l'Alsace). S'il fallait en revenir à produire sur place la nourriture nécessaire à la population, en se passant bien sûr de tracteurs et d'engrais chimiques (qu'on ne peut pas produire sans infrastructure industrielle), il faudrait réduire la population de 98% (en arrondissant les chiffres : trente mille, c'est 2% d'un million et demi).
En fait, le département étant très largement bétonné, bien moins que 2% de la population actuelle pourraient survivre en faisant pousser des pommes de terre dans des jardins. Ce serait plutôt 0,2%, à mon avis. Soit environ trois mille personnes.
On peut être sûr que les 98% ou 99,8% ne disparaîtraient pas du paysage sans protester vigoureusement, et c'est un euphémisme.
La différence entre une ville comme Detroit (l'image postée dans mon précédent message représente l'ancienne gare centrale de Detroit) et mon idéomonde, c'est qu'à Detroit les anciens habitants sont allés chercher du travail dans le reste de l'État du Michigan, et en général ils en ont trouvé. Dans mon idéomonde, il n'y a plus d'ailleurs, toutes les grandes villes sont comme les quartiers abandonnés de Detroit, sauf Dibadi et Padza.
Le désespoir aidant, les dizaines de millions d'habitants condamnés à mourir de faim préfèrent envahir le Niémélaga, en utilisant la tactique de la marée humaine et quelques pétoires récupérées ici et là, peut-être aussi des arbalètes bricolées. Les arcs façon Attila, ça ne mène pas à grand-chose face à des fusils et des mitrailleuses.
Je ne vois pas les chevaux survivre à une catastrophe énergétique et alimentaire généralisée. D'une part, un cheval, c'est de la viande. Quand on est en train de mourir de faim, on a du mal à faire des plans pour l'avenir : on mange d'abord, on pense après. D'autre part, pour nourrir un cheval il faut quatre fois la surface de terre fertile nécessaire pour nourrir un être humain. Un cheval, ça mange littéralement comme quatre !
Il y avait des chevaux en Europe même en période de famine parce qu'ils étaient nécessaires pour tirer les charrues et pour le transport. Un cheval mangeait comme quatre hommes, mais il faisait le travail de dix. Il permettait donc de dégager un excédent de production, qui permettait, au Moyen-Âge, à 10% de la population (pas plus) d'avoir une activité non agricole : noblesse, clergé, militaires, commerçants et autres habitants des villes. On trouvait des jardins cultivés et des prairies jusqu'au cœur des villes.
La tradition s'est maintenue longtemps. Au 18e siècle, dans ma commune, qui était encore un village, même le notaire était aussi agriculteur. Le boulanger possédait des champs. Plus récemment, c'était aussi le cas de mon grand-père, qui était boulanger dans un village de la Seine-et-Marne rurale. Ses champs lui ont permis de nourrir sa nombreuse famille, et même quelques voisins, pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Sans chevaux ou autres animaux de labour, c'est peut-être seulement 1% de la population qui peut vivre sans cultiver la terre. C'était sans doute le cas chez les Mayas et les Aztèques. (Peut-être des membres du forum peuvent-ils donner davantage d'informations sur le ratio agriculteurs / non-agriculteurs chez les Mayas et les Aztèques, mes connaissances en ce domaine étant plus que limitées).
Leo a écrit:
J'ai trouvé une autre image saissante de la même équipe: l'horloge fondue: http://www.marchandmeffre.com/detroit/12.jpg ( http://www.marchandmeffre.com/detroit/index.html )
Superbes images de Detroit, sur le même site : http://www.marchandmeffre.com/detroit/
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Dim 8 Avr 2012 - 22:19
Disons que les Mongols n'ont/n'avaient pas de terrains très fertiles, d'où la dispersion, mais j'envisageais un système plus mixte, comme les Touaregs qui "protégeaient" (rançonnaient) les oasiens, mais sur une terre plus fertile. Quelque chose comme le moyen-âge européen mais en bien moins organisé et avec une "chevalerie" fidèle à ses origines de mercenaires dans une économie de survie. Mais effectivement, si on mange les chevaux... Je te posais toutes ces questions pour me faire l'avocat du diable et tester l'effroyable stabilité du système de ton monde
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Disons que les Mongols n'ont/n'avaient pas de terrains très fertiles, d'où la dispersion, mais j'envisageais un système plus mixte, comme les Touaregs qui "protégeaient" (rançonnaient) les oasiens, mais sur une terre plus fertile. Quelque chose comme le moyen-âge européen mais en bien moins organisé et avec une "chevalerie" fidèle à ses origines de mercenaires dans une économie de survie. Mais effectivement, si on mange les chevaux...
La civilisation ne s'est pas effondrée partout. Certaines régions ont toujours de l'électricité, souvent d'origine hydro-électrique. Le solaire et l'éolien ont rarement survécu à plusieurs décennies de désorganisation totale : un panneau solaire dure en moyenne vingt ans, ensuite il faut le remplacer, et comment faire dans un monde qui ressemble à Detroit ? Idem pour l'éolien. Utiliser l'électricité pour les transports nécessite d'avoir des batteries au lithium. Le lithium est un métal rare, et on le trouve dans un nombre restreint de pays. Ce qui veut dire que dans mon idéomonde les batteries perdues ou détruites le sont à jamais. Avec le temps, il en reste de moins en moins.
Ou alors il faut utiliser les batteries au yeksootch des cyborgs. Mais ces batteries sont conçues pour se bloquer au bout d'un an, il faut les renvoyer au Niémélaga pour qu'elle soient débloquées, ce que seuls les cyborgs savent faire. C'est pourquoi ils ne les vendent pas, ils les louent.
Le yeksootch (yeksuch, en dibadien) est le seul véritable secret scientifique des cyborgs, mais il est de taille : le yeksootch est un gaz qui peut relier ses molécules pour créer des synapses, comme un cerveau humain. Il absorbe l'énergie (par exemple la chaleur), la stocke et la transforme (par exemple, en électricité ou en lumière). Le yeksootch peut se contracter pour devenir semi-liquide, c'est sa forme normale dans les cerveaux cybernétiques.
Pour fabriquer du yeksootch, il faut comprendre sa formule de base, qui est basée sur l'équation fondamentale de l'univers. Or, comprendre cette équation fondamentale est au-delà des capacités d'un cerveau humain normal. Il faudrait un QI supérieur à 200, impensable chez un humain. Ce serait l'équivalent, au niveau intellectuel, d'une taille de trois mètres chez un homme. C'est pourquoi aucun humain n'a jamais réussi à fabriquer du yeksootch.
C'est le mystère de l'origine des cyborgs (dont le cerveau est fait de yeksootch). Le yeksootch a-t-il été créé par un humain mutant, au cerveau monstrueusement développé ? Selon certaines rumeurs ce mutant aurait été un Américain du 19e siècle, et après avoir créé le premier nuage de yeksootch il y aurait connecté son propre cerveau. Son cerveau humain et son cerveau de yeksootch auraient d'abord vécu en symbiose, jusqu'à la mort naturelle du cerveau biologique. Le cerveau de yeksootch aurait alors pris le relais, et le mutant serait devenu un cyborg. Il serait donc peut-être toujours vivant, mais pas nécessairement sous forme humaine.
Les cyborgs donnent une autre explication : le yeksootch aurait été inventé par une société secrète de scientifiques américains du 19e siècle. Pour communiquer entre eux, ils auraient utilisé une langue artificielle basée sur le Jargon Chinook que parlait l'un d'entre eux, originaire de la région de Seattle, et sur l'alphabet Deseret que connaissait un membre du groupe, qui aurait été un Mormon. Cette langue artificielle, au départ simple code secret, aurait été perfectionnée par la suite pour devenir une langue à part entière. Avec le temps les scientifiques seraient tous morts de vieillesse, en laissant derrière eux quelques cyborgs et intelligences artificielles, dont l'existence n'était connue de personne d'autre que de leurs créateurs.
Selon une autre hypothèse, le yeksootch serait une invention extraterrestre, et les "vrais" cyborgs ressembleraient aux klelwaks. Le Niémélaga serait donc la tête de pont d'une invasion extraterrestre.
Citons enfin une dernière hypothèse, peut-être moins sérieuse mais à laquelle croient beaucoup de gens : les cyborgs sont des démons et le yeksootch est à la fois l'âme et le sang des démons. Les démons ont été lâchés sur Terre par le Dieu Suprême pour châtier les humains, coupables d'avoir souillé et mutilé le corps de leur mère, la Terre. Après des siècles de souffrances, les humains, créatures divines, se rachèteront aux yeux de leur Créateur en exterminant les démons et les humains qui les servent. Alors le Dieu Suprême pardonnera aux humains, et les récompensera en ressuscitant la Terre dans sa beauté originelle, pour qu'ils puissent y vivre pour l'éternité dans la sagesse et le bonheur.
Les cyborgs essaient de contrer les croyances absurdes les concernant en mettant en avant quand ils le peuvent des humains en train de devenir des cyborgs : des vieillards en fauteuils roulants, maintenus en vie par des appareils compliqués. Ils défendent l'idée selon laquelle ils sont des êtres humains dont le corps et le cerveau ont été remplacés par des équivalents cybernétiques, les klelwaks sont simplement des robots humanoïdes, etc.
Cette idée est défendue jusque dans Eikanem ye Tlatayetgo ("le récit du voyageur") le seul livre que tous les humains parlant le dibadien ont lu : les uns parce qu'il leur a servi de manuel, les autres parce qu'ils l'ont étudié à l'école primaire.
Dans Eikanem ye Tlatayetgo, le voyageur rencontre un vieillard, maintenu en vie dans un fauteuil roulant par divers appareils. Sa voix sort d'un haut-parleur placé devant sa bouche. Le vieillard est sage et bienveillant, et il fait profiter le voyageur de son expérience :
Le voyageur : Ainsi donc, vieil homme, tu vas échapper à la mort malgré ton grand âge. Est-ce que tous les hommes ne pourraient pas y échapper aussi ? Le vieillard : Non. C'est une opération extrêmement longue et complexe, et qui coûte extrêmement cher. Seuls quelques privilégiés comme moi peuvent en profiter. Le voyageur : Mais alors, seuls les riches ont la vie éternelle ? Le vieillard : Oui, bien sûr. À quoi t'attendais-tu ?
EDIT La blague ci-dessus sur la vie éternelle réservée aux riches n'est pas de moi, je l'ai lue dans mon adolescence dans un roman de science-fiction américain, dont hélas j'ai oublié à la fois le titre et le nom de l'auteur ! J'espère que ça me reviendra. Mais rien n'empêche les cyborgs de piocher dans des livres déjà existants pour écrire Eikanem ye Tlatayetgo, l'ouvrage ne prétendant pas être autre chose que de la fiction, écrite à des fins pédagogiques.
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 24 Mai 2012 - 12:36
Pas mal, non ? Ce sont des drones comme celui-là qui patrouillent en permanence au-dessus du Niémélaga. Celui-là, dans sa version niémélagane, est armé d'un fusil orientable à grande capacité de chargeur, non visible sur la photo car dissimulé à l'intérieur de l'appareil. Il peut aussi larguer divers types de grenades, par exemple sur tout ce qui ressemblerait à un campement illicite. Grâce à sa vision infra-rouge, il peut opérer même la nuit. Il va sans dire que le camping sauvage est fortement déconseillé au Niémélaga.
Ce drone ne compte pas comme matériel militaire, car il est sensé servir à protéger le bétail contre les meutes de chiens sauvages.
Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Drones Jeu 24 Mai 2012 - 13:34
Les drones aneuviens (flobor, pluriel de flobo, mot-valise formé de flog et robo : le premier O sert deux fois) sont certes plus pacifiques (car non armés), mais ce sont également des outils de sécurité. Ils sont utilisé entre autre pour la protection des forêts (pandaises, notamment) contre l'incendie.
Ils ont deux appareils de prise de vue :
-un équipé d'un objectif à œil de poisson (180°) dirigé vers le bas, qui surveille toute l'étendue, jusqu'à la limite de la visibilité. Cet appareil est donc une caméra de surveillance qui envoie en continu ce qu'il voit au centre de surveillance. -Le deuxième est un appareil photo télécommandé (y compris la focale du zoom) depuis ce même centre et qui prend des photos précises d'un endroit (un départ de feu, par exemple).
La localisation du flobo est connue à tout instant, ce qui permet à celui qui le commande d'envoyer les brigades (pompiers pour éteindre le feu ; gendarmerie, au besoin, pour appréhender celui qui l'a allumé*).
Ces flobos* ont été également dépêchés pour permettre de secourir des naufragés de l'inondation du delta (Skovaan-Elpatt) de 2010.
°Ces photos pouvant servir d'indices pour l'enquête à venir.
*Pluriel francisé, comme le demande la règle de 1990.
Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 24 Mai 2012 - 19:27
Une video avec des passages en vision subjective d'un quad rotor avec caméra embarquée: https://www.youtube.com/watch?v=b1GJ13wLnJk Et une démonstration de maniabilité exceptionnelle: https://www.youtube.com/watch?v=JTWmOHedrXw
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 24 Mai 2012 - 21:22
Anoev a écrit:
Ils ont deux appareils de prise de vue :
-un équipé d'un objectif à œil de poisson (180°) dirigé vers le bas, qui surveille toute l'étendue, jusqu'à la limite de la visibilité. Cet appareil est donc une caméra de surveillance qui envoie en continu ce qu'il voit au centre de surveillance. -Le deuxième est un appareil photo télécommandé (y compris la focale du zoom) depuis ce même centre et qui prend des photos précises d'un endroit (un départ de feu, par exemple).
Le drone niémélagan représenté sur l'image est équipé de plusieurs objectifs à infra-rouge, qui lui permettent d'observer non seulement le sol mais aussi le ciel. Il dispose d'une intelligence artificielle embarquée mais aussi d'un système de communication radio crypté avec la station de contrôle.
Le fusil dissimulé à l'intérieur du drone utilise des munitions du type 7mm Remington Magnum, que les Niémélagans fabriquent sous un autre nom, et bien sûr sans licence. C'est une munition qui, à l'époque du Niémélaga, existe depuis plus de 150 ans, c'est dire à quel point le progrès technologique a été gelé par l'effondrement économique, politique et démographique de la plupart des États. C'est d'ailleurs cet effondrement qui a permis aux cyborgs de sortir de la clandestinité.
Le fusil est suffisamment précis jusqu'à plus d'un kilomètre, ce qui est largement suffisant. Du fait du recul important de la munition, et des quantités forcément limitées de cartouches qu'un drone peut emmener, le tir se fait au coup par coup.
Les munitions sont chemisées de métal dur, pour favoriser la pénétration au détriment de la force d'impact. Il est en effet jugé préférable de blesser en profondeur le prédateur (qui sera plus souvent un bipède qu'un quadrupède) même s'il met ensuite plusieurs heures à mourir d'hémorragie, plutôt que de le mettre hors de combat immédiatement par effet de choc (destruction des organes internes).
En effet les munitions à fort pouvoir de pénétration ont aussi l'intérêt de pouvoir être utilisées contre des véhicules et de traverser plus facilement casques et cuirasses. Les cyborgs ont jugé plus important de pouvoir stopper un véhicule automobile à l'aide d'un drone, en tirant une balle perforante dans le moteur, plutôt que de tuer avec plus de sûreté un prédateur sans protection.
Le drone est aussi conçu pour pouvoir détruire d'autres drones, d'où l'intérêt des balles perforantes. C'est aussi ce souci de pouvoir détruire des drones ennemis qui a orienté le choix de la munition vers le 7mm Magnum à tête perforante.
Pour info, la munition standard de l'armée et de la milice niémélaganes est le 5,56mm, d'abord utilisé par l'OTAN au 20e siècle et devenu, avec des variantes, quasiment universel. Cette munition est utilisée avec un fusil d'assaut qui est une copie de l'AK-101 russe, lui-même conçu pour le calibre 5,56mm mais dérivé de la légendaire AK-47 Kalachnikov. La police niémélagane n'a pas d'armes longues, mais elle est dotée d'armes de poing de calibre 9mm, comme l'armée et la milice. Toutes ces armes et leurs munitions datent de 150 ou 200 ans, ont été testées dans toutes les conditions possibles, et les secrets de fabrication ne sont plus secrets pour personne depuis le milieu du 21e siècle.
Les grenades embarquées à l'intérieur du drone ont aussi été l'objet d'une attention particulière. Elles sont de plusieurs types :
1. Explosives à éclats vulnérants. Les cibles se retrouvent criblées d'éclats de métal, conçus pour s'enfoncer profondément dans la chair et être très difficiles à retirer.
2. À gaz de combat. En pratique, elles ne sont utilisées que pour disperser un groupe, ou pour attaquer de nuit un campement de gens endormis. Les gaz se dispersent en effet assez rapidement dans l'air. C'est pourquoi les cyborgs ont mis au point des gaz dont l'effet, quoique rarement mortel, est débilitant et prolongé, les molécules actives de ces gaz se fixant de façon quasi-définitive dans les poumons.
Les klelwaks, les mischimada et les cyborgs ne respirant pas, les grenades à gaz de combat sont aussi utilisées pour affaiblir et désorganiser l'ennemi avant un assaut de troupes au sol.
3. Lacrymogènes. Celles-là sont utilisées dans les régions où les cyborgs préfèrent agir avec modération, par exemple le long de la frontière avec le Padzaland.
4. Incendiaires. Rarement utilisées au Niémélaga, pour des raisons évidentes. Les grenades incendiaires sont plutôt utilisées pour des actions de représailles au-delà des frontières.
Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 24 Mai 2012 - 22:31
On est VRAIMENT dans une dystopie !
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Ven 25 Mai 2012 - 12:19
Anoev a écrit:
On est VRAIMENT dans une dystopie !
Sur certains points le Niémélaga est plutôt moins dystopique que notre monde, puisque contrairement aux Américains, et sauf exceptions, les Niémélagans n'utilisent les drones de combat que sur leur propre territoire. Contrairement aux Américains également, ils n'utilisent pas de mines anti-personnel. Pas par vertu, mais par esprit pratique : ce n'est pas le fait qu'elles tuent ou mutilent surtout des civils (cette distinction a toujours paru assez théorique aux Niémélagans) mais c'est parce que les mines anti-personnel rendent dangereux à cultiver les endroits où l'on en a disséminé.
Pour en revenir au Niémélaga :
Pendant la longue guerre qui a précédé la naissance du Niémélaga, les cyborgs utilisaient surtout de l'ypérite (sulfure de 2,2'‑dichlorodiéthyle) comme gaz de combat, ce produit étant assez facile à produire même dans le cadre d'une économie de guerre, c'est à dire totalement désorganisée. Ils utilisaient aussi du chlore, encore plus facile à produire. Les bombes au chlore et à l'ypérite, larguées par des avions ou des hélicoptères sur les villes, provoquaient des mouvements de panique parmi les populations.
Le général cyborg Pupong, le vainqueur légendaire de Dibadi, est l'auteur d'un traité sur l'usage tactique des bombes au gaz qui fait encore autorité. Pupong était conscient du fait que, même s'il n'étaient ni mortels ni incapacitants pour les cyborgs et les klelwaks, l'ypérite et le chlore abîmaient les peaux artificielles et les organes bioniques. On ne pouvait donc les utiliser en toute sécurité que dans les zones ou les combattants étaient des robots arachnoïdes, ce qui posait souvent des problèmes sur le terrain.
Sous l'impulsion de Pupong les cyborgs se mirent alors à produire du gaz sarin, beaucoup plus efficace que l'ypérite à poids et à volume égal. Surtout, le sarin est un neurotoxique, absolument sans effet sur les créatures à cerveau cybernétique comme les cyborgs, les klelwaks et les robots arachnoïdes. Une gouttelette de sarin de la taille d'une tête d'épingle peut tuer un humain adulte.
Une autre caractéristique du sarin est qu'il se dégrade très rapidement dans l'environnement : il est très peu polluant, contrairement à l'ypérite.
Le territoire actuel du Niémélaga était habité par une centaine de millions d'êtres humains au début de la guerre. À la fin de la guerre, il n'en restait plus que quelques millions, prisonniers des cyborgs. Il est possible que plusieurs dizaines de millions de personnes se soient enfuies dans le reste du continent, mais il est néanmoins certains que les morts se sont comptés par dizaines de millions. Combien de ces morts sont dus aux divers gaz de combat utilisés par les cyborgs reste un mystère, les données chiffrées restant couvertes par le secret militaire.
Les grenades à gaz de combat larguées par les drones renferment en général du sarin. Le modèle le plus courant est conçu pour éliminer toute vie humaine ou animale dans un rayon de dix mètres autour du point d'impact dans des conditions optimales (absence d'obstacles tels qu'arbres, carrosseries de véhicules, vent modéré ou nul, etc). Il est possible d'être atteint par une molécule de sarin jusque dans un rayon de cinquante mètres.
Le traité de protectorat signé entre le Niémélaga et le Padzaland a interdit la production et le stockage de tous les gaz de combat. Toutefois, suite aux tensions récentes entre ces deux pays, les Niémélagans ont recommencé à équiper leurs forces de combat de grenades, d'obus et de bombes au sarin, qu'ils n'avaient jamais cessé de produire clandestinement dans des usines souterraines robotisées, dissimulées sous des installations civiles.
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mar 25 Déc 2012 - 13:33
Ah que super !!!
Cette vidéo a déjà été visionnée plus de quinze millions de fois dans le monde, certains d'entre vous la connaissant déjà peut-être.
Impressionnant, non ? Les mannequins explosent pour le côté spectaculaire, mais il n'empêche qu'à leur place des êtres humains auraient été tués. Il est intéressant de voir, aussi, comment le drone peut passer par une fenêtre ouverte pour tuer les occupants d'une maison.
On attend le prochain Adam Lanza, qui sera non seulement autiste et psychopathe, mais BRICOLEUR !
Au Niémélaga, des drones semblables sont dirigés à distance par des intelligences artificielles pour tuer les réfugiés de la faim qui s'infiltrent dans le pays (pour ceux qui n'ont pas encore lu les aventures de Vincent à Dibadi).
Je me demande parfois d'où me viennent ces idées bizarres qui n'ont strictement rien à voir avec l'avenir de la notre planète...
Anoev Modérateur
Messages : 37585 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mer 26 Déc 2012 - 13:11
Vilko a écrit:
Je me demande parfois d'où (...) viennent ces idées bizarres qui n'ont strictement rien à voir avec l'avenir de la notre planète...
C'est c'que j'pense aussi !
D'autant plus que dans la vidéo, les mannequins sont absosument sans armes !
Donc, équipé de cette manière, avec un tel dessein, ce n'est plus une arme de guerre, mais une arme de crime.
Y a quand même d'autres utilisations pour les drones (protection civile, notamment).
Invité Invité
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mer 26 Déc 2012 - 21:15
Dernière édition par lsd le Mar 9 Juil 2013 - 23:15, édité 1 fois
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mar 1 Jan 2013 - 12:46
Il est possible, si on est un peu bricoleur, de fixer une webcam sur un drone et de visionner sur son smartphone ce que filme la webcam. Un exemple :
Apparemment, la scène a été filmée dans le nord de Paris.
Allez, pour Noël 2013 je vais demander à mon fils l'ingénieur de me bricoler un drone avec webcam et pistolet automatique, pour jouer à "US Air Force contre les Talibans" ou à "Guerre au Niémélaga" dans ma banlieue !
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Jeu 3 Jan 2013 - 11:59
Les guerriers du futur :
Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
Sujet: Re: C'est (presque) mon idéomonde ! Mer 18 Sep 2013 - 14:25
Les uniformes des policiers ne sont pas les mêmes qu'à Dibadi (les policiers dibadiens portent des uniformes gris) et en fait, ce genre d'opération est plutôt du ressort de la milice (uniformes marron), mais à part ça, on se croirait à Dibadi un jour d'émeute !
Les prisonniers vont être extraits des cages mobiles par petits groupes, pour être emmenés dans différentes casernes de la milice et commissariats de police. Certains vont rentrer chez eux dès le lendemain, d'autres ne rentreront que beaucoup plus tard. Voire même jamais, pour certains de ceux qui seront confiés aux bons soins de la milice.