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| Les langages de Pao | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Les langages de Pao Dim 10 Mai 2009 - 22:31 | |
| Bonjour. Dans un roman, Jack Vance décrit la planète Pao dont les habitants parlent un langage dépourvu de verbes et d'adjectif (je ne sais pas si une langue construite présente cette particularité...) Ce langage, selon l'auteur, rend les Paonais conservateurs, introvertis, fatalistes, passifs et soumis. (dans la suite du roman, le nouveau roi, sur les conseils d'un socio-linguiste, enseignera diftérentes langues à son peuple pour en faire des guerriers, des savants ou des commerçants)Je me suis demandé s'il était possible de reconstituer les mécanismes de la langue Paonaise d'après les indices donné par Jack Vance... ou si le travail avait déjà été entrepris. Les langages de Pao édition Denoël Présence du futur n°83 Page 10 - Citation :
- Le langage de Pao était un dérivé du Waydalique fondu dans un moule particulier. La phrase paonaise présentait un tableau d'une situation plutôt qu'elle ne décrivait un acte. Il n'y avait ni verbes ni adjectifs, ni formes comparatives définies, telles que bon et meilleur, mauvais et pire.
L'idée que le Paonais moyen se faisait de lui-même - à supposer qu'il se considérât comme une personnalité distincte - était celle d'un bouchon flottant sur un océan de vagues innombrables, soulevé, attiré, bousculé par des forces incompréhensibles. I1 éprouvait pour son souverain un respect mêlé de crainte, se soumettait à lui avec une obéissance aveugle, ne lui demandant en retour que la continuité dynastique car, sur Pao, rien ne devait jamais varier, rien ne devait jamais changer. page 17 (Le Panarque (roi de la planète) négocie avec un Mercantile, représentant d’un peuple de commerçants.)pied de note : - Citation :
- La langue Paonaise et la langue Mercantile étaient aussi différente que le mode de vie de ces deux peuples. Le Panarque, en disant « j’ai deux affaires à discuter avec vous » employait des termes qui, traduit littéralement, signifiaient « Déclaration-d’importance (un seul mot en Paonais) – sur le point d’être faite – deux; oreille – du Mercantile – en état d’alerte; bouche – de cette personne-ci – en état de volition. » Les mots en italiques représentent les suffixes de condition. (…) la phrase paonaise [est] Rhomel-en-shrai bogal-Mercantile-nli-en mous-es-nli-ro…
Plus loin (p. 81) - Citation :
- Le fermier abat un arbre : traduction littérale : « Fermier employant la force, hache agent, arbre en état de soumission à l’attaque. »
Conclusion provisoire La particule nli revient 2 fois, elle semble signer un possessif post-posé Bogal-Mercantile- nli -> oreille(s) du Mercantile Mous-es- nli la bouche de cette personne. Nous avons la liste des huit continents: (page 9) - Citation :
- Aimand, Shraimand, Vidamand, Minamand, Nonamand, Dronamand, Hivand et Impland, ainsi nommés d'après les huit chiffres du système numératif paonais
| et les huit premiers cardinaux (page 87)
Ai | 1 | Shrai | 2 | Vida | 3 | Mina
| 4 | Nona | 5 | Drona | 6 | Hivan | 7 | Imple | 10 (en base octale) |
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En tout, environ 20 mots et particules) de Paonais dans l'ouvrage... il faudrait inventer beaucoup! |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les langages de Pao Lun 11 Mai 2009 - 0:16 | |
| Nous avons aussi des noms de personne et de lieux: Beran Panasper, Aiello, l'isthme Khoroi Sherifte, Gitan Netsko, la ville d'Eiljanre (je cite de mémoire). Etc. Vance semble s'être inspiré de l'italien, parfois : un étudiant s'appelle Ercole Paraio... Ou de l'espagnol : le méchant s'appelle Bustamonte (à comparer avec le patronyme espagnol Bustamante). Il est comparé dans le livre à un "bereglo" c'est-à-dire un boucher maladroit en paonais. Tous ces mots, si on en faisait la liste, permettraient au moins de définir la phonologie du paonais. J'avais 16 ans et je venais de lire "Les langages de Pao" lorsque j'ai eu mon premier magnétophone (un vieux magnétophone à bande magnétique, comme dans les films !) et la première phrase que j'ai enregistrée était : Rhomel-en-shrai bogal-Mercantile-nli-en mous-es-nli-ro Je ne connaissais pas grand chose en linguistique à l'époque. Je m'étais demandé si "nl" n'était pas un l nasalisé, obtenu en prononçant un l et un n en même temps Vance (bientôt 93 ans - il est né en août 1916) est polyglotte mais ce n'est pas un linguiste. Ses livres (je les ai tous lus et relus, sauf les romans policiers) sont une source inépuisable d'inspiration, à la fois pour la diégèse et les langues construites. Les livres de Vance, qui se passent souvent dans le même univers interplanétaire, m'ont fait rêver à une langue universelle, parlée sur différentes planètes, donc à la fois souple, facile à prononcer, avec une grammaire plutôt simple et régulière, un vocabulaire de base défini une fois pour toutes et une orthographe phonétique. Un peu comme du latin avec une morphologie très simplifiée et régularisée. Dans l'un des derniers livres de Vance le héros achète le cahier d'exercices d'un écolier d'il y a 4000 ans. Une langue qui ne varierait pas en 4000 ans devrait être une langue - ou plutôt le noyau central d'une langue - que les gens auraient besoin de conserver intacte, parce que ce serait : 1. La clé du savoir accumulé pendant les millénaires précédents. 2. Le seul moyen de converser avec des étrangers, oralement ou par écrit. Les habitants des univers vancéens sont souvent polyglottes. Ainsi, les habitants de Romarth, ville isolée sur une planète isolée, parlent trois langues : la langue universelle, le dialecte de Romarth, et une version ancienne, classique, du dialecte de Romarth. - Terrano a écrit:
- la planète Pao dont les habitants parlent un langage dépourvu de verbes et d'adjectif
Les nombres sont des adjectifs (numéraux), donc le paonais a au moins des adjectifs mous-es-nli-ro = ma bouche est en état de volition = je parle bogal-Mercantil-nli-en = l'oreille du Mercantile est en état d'alerte = le Mercantile écoute Le paonais crée des verbes à partir de noms avec les suffixes ro et en (et sans doute beaucoup d'autres...) et infixe les compléments directs et indirects à l'intérieur du verbe. On peut imaginer que les suffixes verbaux permettent de créer des verbes différents : main + en état de volition = prendre main + en état d'alerte = recevoir Allons un peu plus loin dans l'imagination : "bereglo" = boucher maladroit bere = charcutage bere-ro = charcutage+volition = charcuter bere-glo = charcutage + agent = charcuteur, boucher maladroit bere-es-nli-ro = cette personne-ci charcute, je charcute (bereesnliro --> beresliro ?) La paonais n'a pas de racines verbales, les anciennes racines verbales du waydalique sont devenus des noms d'action en paonais. Donc, pas de verbes proprement dits. Les adjectifs sont eux assi devenus des noms : rhomel-en-shrai = déclaration d'importance + sur le point d'être faite + paire = Une paire/deux déclarations d'importances sont sur le point d'être faites une grande maison = maison + grandeur la maison est grande = grandeur + maison + en état stable Le paonais n'a donc ni verbes ni adjectifs | |
| | | Invité Invité
| Sujet: adjectifs paonais Lun 11 Mai 2009 - 10:13 | |
| Pour ce qui concerne les adjectif, j'avais plutôt pensé à des nom carractéristique d'une qualité
Par exemple : une grande maison --> une maison (grande) comme une montagne un homme fort --> un homme (fort) comme un boeuf [ou animal équivalent] un fruit sucré --> un fruit comme du sucre
pour les couleurs, pas de problème : sang, sable, feuille, ciel, neige, charbon... |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les langages de Pao Lun 11 Mai 2009 - 13:29 | |
| - Terano a écrit:
- Pour ce qui concerne les adjectif, j'avais plutôt pensé à des nom carractéristique d'une qualité
Par exemple : une grande maison --> une maison (grande) comme une montagne un homme fort --> un homme (fort) comme un boeuf [ou animal équivalent] un fruit sucré --> un fruit comme du sucre
pour les couleurs, pas de problème : sang, sable, feuille, ciel, neige, charbon... montagne + maison + "en état de similitude" = grande maison sang + maison + "en état de similitude" = maison rouge maison + "en état de similitude"; montagne + "en état de virtualité" = la maison est grande Pour un paonais, le suffixe "en état de similitude" indique une comparaison. Le suffixe "en état de virtualité" indique que la montagne n'est pas réellement présente dans le tableau que décrit la phrase paonaise (les phrases paonaises sont descriptives) mais qu'elle précise la description d'un des éléments du tableau. Petit problème : d'où viennent les suffixes, a priori inconnus en waydalique ? D'anciens adverbes, verbes et adjectifs, fortement usés et abrégés par l'usage : "sur le point d'être fait" = bientôt "en état d'alerte" = présent "en état de volition" = en haut (penser aux multiples sens de "up" en anglais) "en état stable" = tranquille "en état de similitude" = de même, pareillement, comme "en état de virtualité" = supposer Etc (il y a au moins une centaine de suffixes) Le paonais n'est pas nécessairement une langue simple. Plus la phrase est précise, plus le nombre d'éléments du tableau est élevé. Par exemple : "Ercole aurait aimé que Béran vienne plus tôt"Préférence + d'Ercole + dans le passé; venue + de Béran; antériorité + en état de virtualité. Pour un Paonais, le tableau que décrit cette phrase est composé de trois éléments : 1. Un élément passé, la préférence d'Ercole. 2. Un élément central, la venue de Beran. Le fait que la "venue de Beran" suive la "préférence passée d'Ercole" indique qu'il y a une relation entre ces deux éléments. 3. Un élément virtuel, l'antériorité. Le fait que ce membre de phrase soit placé juste après l'élément "venue de Beran" indique une relation entre ces deux éléments. Donc : Ercole préférait / la venue de Beran / antériorité, mais cette antériorité est virtuelle, donc elle n'existe pas vraiment : il n'y a pas eu d'antériorité ("plus tôt") dans la venue de Beran. Cela pourrait donner : Maloesercolepa goinoesberan antisu Cette phrase ne me paraît pas plus bizarre que celles du Piraha, une langue particulièrement étrange parlée par 300 personnes en Amazonie. En paonais les trois éléments de la phrase sont les mêmes qu'en français : Ercole aurait aimé / que Beran vienne / plus tôt En paonais, le premier élément, étant dans le passé, est dans une sorte de brume. Le deuxième élément, sans suffixe, est clair et central. Il est dans l'ici et le maintenant, en position centrale dans le tableau. Le troisième complète les deux autres, comme un détail à coté du sujet principal d'un tableau. Jack Vance, bien que musicien (c'est, paraît-il, un excellent joueur de banjo) est un écrivain très visuel. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les langages de Pao Mar 12 Mai 2009 - 17:33 | |
| - Vilko a écrit:
- ...
Le paonais n'est pas nécessairement une langue simple. Plus la phrase est précise, plus le nombre d'éléments du tableau est élevé. Par exemple :
"Ercole aurait aimé que Béran vienne plus tôt" Préférence + d'Ercole + dans le passé; venue + de Béran; antériorité + en état de virtualité.
Pour un Paonais, le tableau que décrit cette phrase est composé de trois éléments : 1. Un élément passé, la préférence d'Ercole. 2. Un élément central, la venue de Beran. Le fait que la "venue de Beran" suive la "préférence passée d'Ercole" indique qu'il y a une relation entre ces deux éléments. 3. Un élément virtuel, l'antériorité. Le fait que ce membre de phrase soit placé juste après l'élément "venue de Beran" indique une relation entre ces deux éléments.
Donc :
Ercole préférait / la venue de Beran / antériorité, mais cette antériorité est virtuelle, donc elle n'existe pas vraiment : il n'y a pas eu d'antériorité ("plus tôt") dans la venue de Beran.
Cela pourrait donner :
Maloesercolepa goinoesberan antisu
Cette phrase ne me paraît pas plus bizarre que celles du Piraha, une langue particulièrement étrange parlée par 300 personnes en Amazonie. En paonais les trois éléments de la phrase sont les mêmes qu'en français :
Ercole aurait aimé / que Beran vienne / plus tôt ... Mais l'auteur parle plutôt de suffixes que de préfixes (ou d'affixes), l'élément circonstanciel est donc après le substantif Préférence d'Ercole : Ercole-malo-nliPréférence d'Ercole dans-le-passé : Ercole-malo-nli-pala venue de Beran : Beran-goino-nlila venue de Beran antériorité-virtualité : Beran-goino-nli-anti-suRemarque : la langue de Pao ne comporte pas de comparatif, donc pas de notion de "préférer"; tournons la phrase autrement Ercole était contrarié parce que Beran ne venait toujours pas Ercole attendait avec impatience Béran Ercole en-état-de-contrariété + dans-le-passé, venue de Beran en-état-de-virtualité + attendueErcole- arg-pa, Beran-goino-nli- su-woa[/b] Corrigez-moi si vous trouvez des formules inexactes... |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les langages de Pao Mar 12 Mai 2009 - 22:09 | |
| - Terano a écrit:
- Mais l'auteur parle plutôt de suffixes que de préfixes (ou d'affixes), l'élément circonstanciel est donc après le substantif
Préférence d'Ercole : Ercole-malo-nli Préférence d'Ercole dans-le-passé : Ercole-malo-nli-pa Souvenons-nous de l'exemple donné par Vance : Bogal-Mercantil-nliOreille-Mercantile-du Donc : Goino-Beran-nliVenue-Beran-de La venue de BeranDailleurs : - Terano a écrit:
- La particule nli revient 2 fois, elle semble signer un possessif post-posé
Bogal-Mercantile-nli -> oreille(s) du Mercantile Mous-es-nli la bouche de cette personne. - Terano a écrit:
- Remarque : la langue de Pao ne comporte pas de comparatif, donc pas de notion de "préférer";
J'ai utilisé le mot "préférence" parce que le mot "prédilection" m'a paru trop pédant, et "affection" pour "le fait d'aimer bien" trop polysémique. Le français n'a pas, me semble-t-il, de mot pour "le fait d'aimer bien", à part le mot "affection", qui a aussi d'autres sens. - Terano a écrit:
- Ercole en-état-de-contrariété + dans-le-passé, venue de Beran en-état-de-virtualité + attendue
"En état de contrariété" ? A mon avis le nombre de suffixes ne doit pas dépasser la centaine, ils doivent donc être courts, et "contrariété" est un mot trop spécialisé. C'est plutôt une racine qu'un suffixe. Je reste sur mes positions conlinguistiques Ercole était contrarié parce que Beran ne venait toujours pasContrariété-Ercole-de- dans le passé; venue-Beran-de- en état de virtualité; causalité Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-su kora("arga" plutôt que "arg", parce qu'à mon avis le paonais évite les accumulations de consonnes, qui font trop "guerrier" pour ce peuple) Explications : La venue de Beran est virtuelle (donc non réelle ici et maintenant, mais possible à un autre moment), donc il ne venait "toujours pas". "Beran ne venait pas" se dirait, à mon avis : goino-Beran-nli-mluvenue-Beran-de- négationLe mot "causalité" - kora - placé derrière un mot indique que ce mot est la cause du mot précédent : X Y kora = X à cause de Y (comme en latin avec "causa", si je me souviens bien). Dans la phrase Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-su kora, la contrariété d'Ercole ( arga-Ercole-nli) est causée par la non-réalité de la venue de Beran ( goino-Beran-nli-su). Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-mlu koraContrariété-Ercole-de-[i ]dans-le-passé[/i] venue-Beran-de- négation causalité Ercole était contrarié parce que Beran ne venait pas.Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-mlu-pa koraErcole était contrarié parce que Beran n'était pas venu.(La non-venue de Beran a eu lieu dans le passé : -pa) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Substantif abstaits en Paonais ? Mer 13 Mai 2009 - 15:29 | |
| - Vilko a écrit:
"En état de contrariété" ? A mon avis le nombre de suffixes ne doit pas dépasser la centaine, ils doivent donc être courts, et "contrariété" est un mot trop spécialisé. C'est plutôt une racine qu'un suffixe. Je reste sur mes positions conlinguistiques
Ercole était contrarié parce que Beran ne venait toujours pas Contrariété-Ercole-de-dans le passé; venue-Beran-de-en état de virtualité; causalité Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-su kora
("arga" plutôt que "arg", parce qu'à mon avis le paonais évite les accumulations de consonnes, qui font trop "guerrier" pour ce peuple)
Explications : La venue de Beran est virtuelle (donc non réelle ici et maintenant, mais possible à un autre moment), donc il ne venait "toujours pas". "Beran ne venait pas" se dirait, à mon avis :
goino-Beran-nli-mlu venue-Beran-de-négation
À la réflexion, des substantifs abstrait comme "venue", "contrariété" ressemblent à des adjectifs ou verbes déguisés. Ils ne doivent pas exister en paonais, qui préfère des images plus concrètes. Beran est venu --> Beran changement d'état + état de présence, la présence de Beran resulte d'un changement, Beran est désormais présent Beran n'est pas encore venu --> Beran changement d'état + négation + état de présence + négationles deux négations montrent que 1) le changement ne s'est pas produit et 2) Beran n'est pas présent (mais on peut aussi supposer qu'il existe un suffixe signifiant " en-état-d'absence" ou " faisant-défaut" La contrariété d'Ercole peut être vue come une volition se heurtant à un obstacle Ercole est contrarié (Ercole est comme si quelque chose faisait obstacle à sa volonté) --> Ercole en-état-de-volition, chose en-état-de-résistance "comme" (nous avons vu que les adjectifs peuvent être traduit par un nom suivi d'une particule traduite ici par "comme") Ercole en-état-de-volition, chose en-état-de-résistance "comme", Beran changement d'état + état de présence + |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les langages de Pao Mer 13 Mai 2009 - 17:07 | |
| - Terano a écrit:
- À la réflexion, des substantifs abstrait comme "venue", "contrariété" ressemblent à des adjectifs ou verbes déguisés. Ils ne doivent pas exister en paonais, qui préfère des images plus concrètes.
Comme "oreille" pour "écouter" (avec le suffixe adéquat) ou "bouche" pour "parler", comme dans l'example donné par Vance. Je sais qu'en chinois, "yeux rouges" signifie "envieux". Le paonais a peut-être généralisé ce système. "Venir" et "aller" = "jambe"; "contrariété" = "bile" (ou "foie"). Ercole était contrarié parce que Beran ne venait toujours pasBile-Ercole-de-dans le passé; jambe-Beran-de-en état de virtualité; causalité Arga-Ercole-nli-pa goino-Beran-nli-su koraComment dire "yeux rouges" (envieux) ou "foie jaune" (lâche) dans une langue sans adjectif ? Peut-être "sang-oeil" et "safran-foie". Ercole enviait Beran. Sang-oeil-Ercole-de, Beran Pil-mata-Ercole-nli BeranLe waydalique n'a peut-être donné au paonais que quelques milliers de mots représentant tous quelque chose de concret, de perceptible : oreille, bouche, un, deux, trois, foie, safran, etc. Le paonais a créé une centaine de suffixes, et sans doute des milliers d'expressions idiomatiques, comme "sang-oeil" pour "envieux". | |
| | | Leo
Messages : 2324 Date d'inscription : 26/03/2009 Localisation : Peut-être
| Sujet: Re: Les langages de Pao Mer 13 Mai 2009 - 21:27 | |
| C'est des hypothèses amusantes, mais je crois que Vance et Orwell ont largement sous-estimé la capacité de l'esprit humain à contourner les limitations de l'expression. Les notions d'adjectif, verbe, etc sont superficielles, alors que dans la sémantique les concepts d'action ou de qualité, etc, peuvent s'exprimer par des moyens détournés. Il existait un projet, AllNoun, qui n'utilisait que des substantifs et une seule relation syntaxique (si je me souviens bien), il faut googler pour voir s'il existe toujours. | |
| | | Vilko
Messages : 3561 Date d'inscription : 10/07/2008 Localisation : Neuf-trois
| Sujet: Re: Les langages de Pao Jeu 14 Mai 2009 - 10:21 | |
| - Leo a écrit:
- C'est des hypothèses amusantes, mais je crois que Vance et Orwell ont largement sous-estimé la capacité de l'esprit humain à contourner les limitations de l'expression. Les notions d'adjectif, verbe, etc sont superficielles, alors que dans la sémantique les concepts d'action ou de qualité, etc, peuvent s'exprimer par des moyens détournés.
Bien sûr. Dire "sang-oeil" pour "yeux rouges", c'est donner à "sang" la valeur d'un adjectif. Disons que le paonais n'a pas de morphologie spécifique pour l'adjectif, contrairement au français : sang / sanguin, oeil / oculaire, etc). Dire "la venue de Beran" au lieu de "Beran est venu", c'est dire exactement la même chose de deux façons différentes. Même les examples donnés par Jack Vance peuvent s'analyser de plusieurs façons : mous-es-nli-robouche-cettepersonneci-de- en état de volitionJe veux parlerOn peut analyser la même phrase de la façon suivante : bouche-cettepersonneci- nominatif- volitif(le volitif étant l'un des nombreux modes verbaux du paonais) En paonais, le groupe-sujet est infixé à l'intérieur du groupe verbal. On pourrait aussi bien avoir : Es-nli mous-roJe + veux parler Ce qui fait aussi le charme du paonais, à mon avis, c'est son côté sensoriel : Rhomel-en-shrai bogal-Mercantil-nli-en mous-es-nli-rorhomel = déclaration d'importance (élément auditif) bogal = oreille (élément visuel) mous = bouche (élement visuel) | |
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