Quelques remarques en passant pour expliquer en quoi certaines de ces images ne me convainquent pas :
- Greenheart a écrit:
- Le son F est émis grâce à l'air envoyé sous la langue en direction de la fente étroite des lèvres.
La barre horizontale représente donc le plancher, le trait de gauche vertical indique que la langue doit être portée haute, sans quoi le son devient un S (testez vous même en prononçant un F long et en abaissant progressivement la langue). Le trait vertical médian est la position des dents.
Notez la disparition de la troisième barre verticale du E, qui indique que les lèvres sont quasiment fermées.
La langue n'est pas censée intervenir dans la prononciation du /f/, l'air que j'expire peut passer sous, sur, à côté de la langue et j'aurai toujours sensiblement le même son. Testé et non-concluant.
Il y a deux façons de prononcer un /f/ en français, qui sont allophoniques, le [f] labio-dental où les incisives supérieures touchent la lèvre inférieure, et le [ɸ] bilabiale pour lequel les lèvres font un O et où les dents n'interviennent pas. Ce dernier son me semblait plus courant en japonais que dans les prononciations françaises.
Je n'arrive pas à voir clairement si les dents touchent les lèvres dans l'image, en tous cas la description n'en fait pas mention.
- Greenheart a écrit:
- (une seule valeur par consonne et voyelle ? le C et le G tout le temps prononcé K et Gu alors que ce n'est jamais le cas dans aucune langue romane descendant du latin ?)
Aucune... sauf dans certaines variétés de sarde, un dialecte séparé assez tôt des autres et ayant donc conservés des archaïsmes comme la prononciation de "cent" en
chentu /kentu/, comparez fr.
cent, esp.
ciento /θiento/ et it.
cento /t‿ʃento/ (Source, mais il y en a d'autre si l'on ne me croit pas).
La palatalisation des consonnes vélaires (et dans une moindre mesure, laminales comme /t/, /d/ et /n/) devant voyelles d'avant /e i y/ et la semi-voyelle /j/, est un phénomène articulatoire menant à des changements phonétiques bien connu, que l'on retrouve dans presque toutes les familles linguistiques : dans les langues slaves qui en font grand usage dans la grammaire (les alternances k/č et g/ž entre autres dans les verbes russes
plakat' "pleurer" >
ty plačeš' "tu pleures") ; dans les langues germaniques (différence entre l'allemand
Käse et l'anglais
cheese "fromage"), en français canadien (prononciation [tsy] de
tu et bien d'autres).
La langue latine a été parlée sur une longue période de temps après que son orthographe a été fixée, d'où la non-notation des nouveaux sons apparus plus tard (l'empereur Claude créa trois nouvelles lettres, mais elles ne furent guère utilisées après sa mort).
Il y a bien un point où tu tombes juste, c'est sur la valeur des voyelles. On sait, par le témoignage de la poésie, des langues contemporaines et de la reconstruction à partir des langues romanes, que les cinq voyelles latines avaient chacune une contrepartie longue que l'orthographe notait très rarement (par un accent aigu ou le dédoublement).
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- Greenheart a écrit:
- La cédille du C est la représentation d'un petit S et indique un C prononcé avec le souffle du S, soit une espèce de Ci espagnol, qui se réduit en français à un son "ss."
Plus exactement, la cédille est d'origine espagnole et provient du Z (écrit ʒ dans l'écriture wisigothique en usage au haut Moyen-Âge), comme l'indique son nom
cedilla "petit zède".
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On constate acoustiquement que le /t/ et le /d/ ne se distinguent que par l'application du
voisement sur le dernier, visible sous la forme de la fréquence F0 sur les logiciels d'analyse de son, et articulatoirement par les vibrations des cordes vocales ; pourquoi alors si peu de ressemblances graphiques entre T et D (ressemblances qui, je le concède, sont présentes pour P/B et S/Z) ?