Temenia, un tuto pour créer une auxlang, et une langue pour illustrer le tuto

http://temenia.org/

J'aime bien l'alphabet d'inspiration grec, les sonorités et l'ambiance des vidéos.

Il y a 4 ans, Jeffrey m'avait demandé d'examiner sa création. Voici quelques-uns de nos échanges par courriel (Jeffrey est en italique). J'avais critiqué le choix de l'alphabet grec pour un motif pratique (claviers); avec les écrans tactiles qui deviennent de plus en plus courants, cet ennui s'estompe un peu.
(en prime, vous aurez une courte traduction en temenia)


And I think that the biggest error is not the choice of Greek alphabet per se, but the attribution of different values to the letters. Even the happy few who know (Old) Greek (like I a little) don't draw any advantage from that option.


As for the (CV(V))(CV(V))... structure of Temenia words, I do not think that this makes it difficult for a listener to separate the words. Japanese has a similar structure, and it doesn't often lead to confusion. As to "parsing" the derivational suffixes, that is difficult to learn.
OK.


I admit that the Temenia lexicon is limited. Sambahsa has one of the largest lexicons of any auxlang (excepting Esperanto). I did not put as much effort into Temenia's lexicon as you obviously did for Sambahsa.
That's why I wrote that I understand you can have a real life outside Temenia :-). However, the vocabulary you've provided is already good for basic matters.

There is no secret about how to increase a conlang's vocabulary : translation. I did a lot, and the "officially released" translations are only the visible part of the iceberg (other texts were less interesting, or are simply outdated).
As Sambahsa is based on PIE and words common to two linguistic families, I used a lot resources from data banks and etymological dictionaries.
(...)



I applaud your first translation into Temenia. Choosing a bit of legal writing was challenging. I noticed a few minor errors, so I have corrected it below:

Peut-on emprunter à deux, que l'on soit marié ou non ? : Absolument, vous aurez droit aux mêmes dispositifs de protection et d'assurances : décès, chômage ou invalidité.



θα ηυ φαυχιυ ξαιφε κοθοφα, θα ζιψιφυλε θο ηα? : ψα, ροιρα, ρυξυξυζι ωε ηυτειμαηαζι θιηιθυζοαζι ψουθυ ζεψο μεο τυ : χεκε, ηαμυεξιηε, θο ηαφαυχιυηε ζιηιρακι.

(As you pointed out, there is no word for "invalidité"; for "dispositifs" I used the word for method.)

Thanks, that reassures me about my capacities as a "professional conlanger"....

Merci pour ces infos, je viens de rédiger une ébauche de présentation du Temenia sur Idéopédia. Connaissez vous la date de création de cette idéolangue ?

Non, mais comme toi il est membre du groupe Sambahsa sur Facebook, sous le nom de Jeffrey Zenith. Je te suggère de le contacter, il est très sympa et tu pourras lui poser toutes les questions que tu souhaites sur le Temenia.

Choisir l'alphabet grec, pourquoi pas.

Utiliser ψ pour [j], ω pour [w], θ pour [h], et ξ πουρ [ʃ], c'est déjà un peu plus gênant, mais pourquoi pas, créer un alphabet phonétique exige ce genre d'entorses si on ne veut pas surcharger l'alphabet de diacritiques (même si là ça fait beaucoup de modifications). Utiliser η pour [n] lors que la lettre ν existe, ζ pour [s] alors que σ/ς existe, ce sont vraiment des choix discutables.

Et finalement on se retrouve avec un alphabet grec dont la moitié des lettres a changé de phonème : c'est le nombre qui pose problème. Pourquoi dans ce cas avoir choisi l'alphabet grec ?

C'est justement le reproche que je lui avais fait.

Olivier Simon a écrit:

Non, mais comme toi il est membre du groupe Sambahsa sur Facebook, sous le nom de Jeffrey Zenith. Je te suggère de le contacter, il est très sympa et tu pourras lui poser toutes les questions que tu souhaites sur le Temenia.

Merci beaucoup pour cette info. Je pense que je vais le contacter prochainement.

Olivier Simon a écrit:

C'est justement le reproche que je lui avais fait.

C'est vrai .

Disons, +1 alors .

Emanuelo a écrit:

Olivier Simon a écrit:

C'est justement le reproche que je lui avais fait.

C'est vrai .

Disons, +1 alors .

Oui, je ne suis pas pour ce genre de choix non plus, cela rend l'apprentissage de cette langue et donc de ce système d'écriture plus difficile à acquérir. Ce projet n'a donc aucune chance de devenir une langue auxiliaire. Et pourtant l'auteur prétend de montrer et d'expliquer à d'autre comment faire pour créer une langue auxiliaire. J'avoues que je ne comprends pas tout à fiat ce raisonnement.

Toutefois le choix, n'est contestable que dans l'optique d'une langue auxiliaire, sinon après tout pourquoi pas s'il s'agit d'une langue expérimentale.

Tolkien a bien fait de même en changeant la valeur des runes et ses langues ont connus un succès planétaire. Comme quoi...
Quoi qu'il en soit, pour l'elko (qui utilise aussi les runes), j'ai préféré opté pour le respect de la valeur graphique et phonétique des runes.

Tolkien a changé la valeur des runes ? Il a plutôt inventé sa propre écriture (le Tengwar) pour l'elfique.

Olivier Simon a écrit:

Tolkien a changé la valeur des runes ? Il a plutôt inventé sa propre écriture (le Tengwar) pour l'elfique.

Certains systèmes runiques utilisés par Tolkien ne sont que très légèrement modifiés par l'auteur, mais les cirths ne sont pas conformes à la réalité. Elles ont été réinterprétées.

Wikipédia a écrit:

Plusieurs lettres sont inspirées du futhark, un alphabet runique ayant réellement existé, mais à aucun moment leurs sons ne coïncident. En fait, le système qui attribue un son aux runes est bien plus strict dans les cirth que dans les runes historiques (du moins dans l’Angerthas Daeron) : par exemple, les lettres voisées sont marquées d'un trait vertical. Lien wikipédia

Olivier Simon a écrit:

Tolkien a changé la valeur des runes ? Il a plutôt inventé sa propre écriture (le Tengwar) pour l'elfique.

Ziecken a écrit:

Certains systèmes runiques utilisés par Tolkien ne sont que très légèrement modifiés par l'auteur, mais les cirths ne sont pas conformes à la réalité. Elles ont été réinterprétées.

Pendant longtemps, j'ai considéré que les runes, c'était essentiellement le futhark et ses dérivés (dont le rundar) ; raison pour laquelle je n'ai jamais osé présenter l'akrig comme système runique. Je le présente plutôt comme "système d'écriture" : appellation suffisamment vague pour ne pas être erronnée.