Un linguiste américain s'est enregistré entrain de lire deux textes (1 - 2) écrits en proto-indo-européen (PIE), langue hypothétique et reconstituée à partir des langues indo-européennes dont nous possédons une trace.
En 1868, le linguiste allemand August Schleicher, sur base d'un vocabulaire et d'une grammaire reconstituée, écrit une fable en PIE, "Le Mouton et les Chevaux", dans le but de donner une idée de ce à quoi cette langue ancienne aurait pu ressembler.
Se fondant sur des travaux plus récents, notamment ceux de H. Craig Melchert, le linguiste Andrew Byrd, de l'université du Kentucky, s'est enregistré entrain de lire à voix haute ce texte avec une prononciation qu'il tente de soigner. Il lit également un autre texte conçu à partir d'anciens hymnes sanskrits. Après leur publication dans le magazine
Archaeology, l'histoire a été relayée par les médias du monde. Le magazine soutient cependant qu'il s'agit d'une "approximation" et qu' "aucune version ne peut être considérée comme définitive".
Les médias ont pointé du doigt le côté rugueux et "guttural" de cette langue, nettement moins fluide qu'une langue comme l'anglais. On remarque de grosses différences, non seulement dans la prononciation mais aussi les mots eux-mêmes, entre la version de Schleicher et celle lue par Byrd. Malgré l'enthousiasme du linguiste, on peut déplorer une pointe d'accent anglophone notamment dans son intonation et sa prononciation du son /u/ et des consonnes "d" et "t". S'inspirer de l'accent persan ou hindi aurait été une idée intéressante pour donner un exotisme supplémentaire à cette langue (notez que la version de Schleicher paraissait beaucoup plus sanskrite !).
Les textes :1) H2óu̯is h1éḱu̯ōs-kwe
h2áu̯ei̯ h1i̯osméi̯ h2u̯l̥h1náh2 né h1ést, só h1éḱu̯oms derḱt. só gwr̥hxúm u̯óǵhom u̯eǵhed; só méǵh2m̥ bhórom; só dhǵhémonm̥ h2ṓḱu bhered. h2óu̯is h1ékwoi̯bhi̯os u̯eu̯ked: “dhǵhémonm̥ spéḱi̯oh2 h1éḱu̯oms-kwe h2áǵeti, ḱḗr moi̯ aghnutor”. h1éḱu̯ōs tu u̯eu̯kond: “ḱludhí, h2ou̯ei̯! tód spéḱi̯omes, n̥sméi̯ aghnutór ḱḗr: dhǵhémō, pótis, sē h2áu̯i̯es h2u̯l̥h1náh2 gwhérmom u̯éstrom u̯ept, h2áu̯ibhi̯os tu h2u̯l̥h1náh2 né h1esti. tód ḱeḱluu̯ṓs h2óu̯is h2aǵróm bhuged.
Le Mouton et les Chevaux
Un mouton qui n'avait pas de laine aperçut des chevaux, le premier tirant un lourd chariot, le second transportant un gros chargement et le troisième portant rapidement un homme. Le mouton dit aux chevaux: "Mon coeur se bouleverse quand je vois un homme conduisant des chevaux". Les chevaux dirent: "Écoute, mouton, nos coeurs se bouleversent quand nous voyons ceci: un homme, le seigneur, se fabrique un vêtement chaud à partir de la laine du mouton. Et le mouton n'a pas de laine". Ayant entendu cela, le mouton s'enfuit dans la plaine.
2) H3rḗḱs dei̯u̯ós-kwe
H3rḗḱs h1est; só n̥putlós. H3rḗḱs súhxnum u̯l̥nh1to. Tósi̯o ǵʰéu̯torm̥ prēḱst: "Súhxnus moi̯ ǵn̥h1i̯etōd!" Ǵʰéu̯tōr tom h3rḗǵm̥ u̯eu̯ked: "h1i̯áǵesu̯o dei̯u̯óm U̯érunom". Úpo h3rḗḱs dei̯u̯óm U̯érunom sesole nú dei̯u̯óm h1i̯aǵeto. "ḱludʰí moi, pter U̯erune!" Dei̯u̯ós U̯érunos diu̯és km̥tá gʷah2t. "Kʷíd u̯ēlh1si?" "Súhxnum u̯ēlh1mi." "Tód h1estu", u̯éu̯ked leu̯kós dei̯u̯ós U̯érunos. Nu h3réḱs pótnih2 súhxnum ǵeǵonh1e.
Le Roi et le Dieu
Il était une fois un roi. Il n'avait pas d'enfant. Ce roi voulait un fils. Il demanda à son prêtre: "Puisse un fils naître de moi !" Le prêtre dit au roi: "Prie le dieu Werunos". Le roi saillit vers le dieu Weruno pour prier maintenant ce dieu. "Entends-moi, père Werunos !" Le dieu Werunos descendit du ciel. "Que veux-tu ?" "Je veux un fils." "Qu'il en soit ainsi", dit le dieu lumineux Werunos. La dame du roi engendra un fils.
Source
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Le grand maître admin-fondateur est de retour. - Bedal
Original, bien justifié, et différent du sambahsa et de l'uropi. - Velonzio Noeudefée
Nemszev m'a fait une remarque l'autre jour, et j'y ai beaucoup réfléchi depuis. - Djino
J'ai beaucoup de tendresse pour ta flexion verbale. - Doj-Pater
Pourquoi t'essaies de réinventer le sambahsa ? - Olivier Simon
Oupses ! - Anoev
Dim 6 Oct 2013 - 1:36 Kotave