Je crois que le définition d'une auxilangue idéale est un terrain miné, car il y aura forcément des avis différents...
Il est évident que lorsqu'on commence une LAI on a en tête quelques principes. Mais ces principes peuvent être remis en cause au cours de l'élaboration de la langue...
Je suis partisan de l'expérimentation, c'est-à-dire la pratique avant ou en même temps que la théorie. Car finalement, le résultat final sera beaucoup plus déterminant que les principes de bases...
En general, je commence une LAI sur une idée (conjugaison, phonétique, langues sources) et je dresse l'édifice de base en quelques heures, parfois mentalement quand je ne suis pas pas à mon ordi...
J'ai composé le Yolik après un retour au Volapük et des tentatives diverses de langues du même genre... L'InterRoman, après une participation à la LFN, de même que l'Elefanto, qui avait surtout valeur de démonstration davantage que l'ambition d'une LAI et ne s'adressait qu'à un public éléféniste, voire espérantiste (sans espoir aucun)...
Mon dernier né, la Lingue Simple (LS) est à rapprocher de la famille d'interlingue/occidental/mondial et pourrait correspondre à l'idée que je me fais d'une LAI:
- vocabulaire reconnaissable car commun aux principales langues internationales (grec-latin-français-anglais),
- écriture "fonetik" (la quasi-totalité des langues de la planète), prononciation facile
- grammaire simplifiée, syntaxe SVO dominante, regularité des formes, réduction des sufixes
Évidemment on est loin des langues artistiques et persolangues, fictions etc... Mais j'avoue que personnellement cette catégorie ne m'interesse guère... et ce n'est pas le sujet du fil...
Ce qui m'interesse, c'est qu'on arrive à proposer une langue dont les qualités seront telles qu'on l'adoptera sans broncher... Évidemment, il faut pour cela que l'on en revienne de l'usage illusoire d'une langue comme l'anglais, voir l'espéranto...
L'espéranto est le seul exemple d'une langue auxiliaire qui ait réussi. Mais à quel prix? Il est devenu la langue d'une communauté sur la défensive, en butte à l'indifférence du plus grand nombre et l'hostilité de certains... cette dérive sectaire et prosélytiste, parfois manichéiste, s'explique selon moi par le fossé existant entre la théorie et la pratique, ce qui nous renvoie à ce que j'ai dit plus haut sur la LAI idéale...
L'interlingua a certes simplifié sa grammaire sur le modèle de l'anglais, mais c'est tout. pour le reste, il reste très irrégulier et sans saveur... Je lui préfère Romanica (conjugaisons et flexions complétes)...
La LFN était certes très prometteuse et séduisante, mais à mon avis l'option créole/língua franca/pidgin a été une erreur... Le bon accueil de l'éléfanto par les éléfénistes en est en quelque sorte l'avoeu... Le fait est que la communauté n'a jamais atteint dix personnes actives (et il s'agit d'une pratique écrite, la pratique orale, elle, étant inexistante)...
En guise de conclusion, je dirais qu'il n'existe pas de public pour une LAI, le public s'accordant pour considérer à l'unanimité l'anglais comme langue universelle, y compris (surtout?) ceux qui ne le parlent pas, bien entendu...