Anoev Modérateur
Messages : 37622 Date d'inscription : 16/10/2008 Localisation : Île-de-France
| Sujet: Re: Marqueurs de fonction : morphologie, clitique ou syntaxe ? Jeu 9 Juin 2011 - 15:08 | |
| - Leo a écrit:
- C'est peut-être pour ça qu'on a des expressions du type "Voilà le bus!"
J'ai ramé comme un malade pour traduire ce type d'expression en aneuvien. Tout ça parce que j'm'étais souv'nu que "voici" et "voilà" venaient, respectivement de "vois ici" (et on annonce ce qui vient) et "vois là" (et on désigne ce qui est arrivé). Comme j'avais un mal fou à essayer de compacter vedit hiyr et vedit dær (peut-être vediyr & vedær), derrière lesquels aurait bien fallu que j'colle le nom à l'accusatif, ce que j'avais pas envie de faire, comme dans "nous voici" (La Fayette), "la voilà"*; j'ai carrément opté pour deux verbes sortis de nulle part (ou presque: certains pourraient dire que j'ai chopé le verbe "faire" anglais, respectivement à l'infinitif et au participe passé: make/ made; mais y n'y a guère de rapport): à savoir, respectivement mak & mad. Et comme la syntaxe aneuvienne est SVO, le sujet est évidemment devant: àt bus mad. Le simple "Voilà!" se traduit par æt mad!Les formes mad\ka & mad\kéa existent-elles? J'vais vous avouer un truc: j'me suis jamais posé la question! * Er make, ka mad. On tâchera de ne pas traduire le dernier en anglais en "she is mad"! | |
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| Sujet: Re: Marqueurs de fonction : morphologie, clitique ou syntaxe ? Jeu 9 Juin 2011 - 17:28 | |
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Dernière édition par lsd le Ven 5 Juil 2013 - 23:10, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Marqueurs de fonction : morphologie, clitique ou syntaxe ? Ven 7 Sep 2012 - 21:59 | |
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Dernière édition par lsd le Ven 5 Juil 2013 - 23:11, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Marqueurs de fonction : morphologie, clitique ou syntaxe ? Ven 12 Oct 2012 - 12:38 | |
| - Silvano a écrit:
- lsd a écrit:
- Qui est le penseur qui a dit que la pensée allemande est LOURDE parce qu'on ne peut pas commencer à parler avant de savoir ce qu'on va dire, alors que le français permet d'improviser au fur et à mesure que l'on parle
Intéressant comme réflexion. Est-ce que la manière de structurer les phrases influence la pensée ? Pense-t-on de la même manière en kotava qu'en français? J'ai le sentiment que la plupart des langues permettent, d'une façon ou d'une autre, sauf peut-être celles à structure syntaxique hyper-rigide, de jouer et thématiser de différentes manières. Simplement, des habitudes et de normes expressives s'imposent, lesquelles figent plus ou moins le mode d'expression et la verbalisation de la pensée. Est-ce que ces habitudes témoignent d'un modèle culturel et psychologique ou l'inverse ? Bien malin celui qui peut y répondre sans a priori ni biais. Toutefois, je pense que certaines langues, certaines architectures linguistiques, ont plus de faculté d'imprégnation que d'autres, tatouent en quelque sorte davantage que d'autres leurs locuteurs. Concernant le Kotava, ce dont je me rends compte au fil des années de pratique, c'est le caractère très fort des postulats de base quant aux principes généraux (les notions implicites). Ainsi le caractère absolument central de l'énonciateur (c'est vraiment une langue du "je"), le rejet assez général des formes impersonnelles, le caractère actif et de volonté sous-jacente des verbes, la position temporelle (on n'est jamais dans les limbes intemporels, sauf à le spécifier expressément). Mais aussi la liberté syntaxique. Quant au mode "classique" OV, ~ [et tout à l'opposé de l'antienne reprise supra sur la lourdeur prêtée à l'Allemand et au génie improvisateur du Français]~, avec positionnement final du verbe et l'objet en premier (SOV si le sujet n'est pas un pronom personnel, puisque sinon la forme conjuguée du verbe l'omet), je me rends compte qu'il offre une appréciable liberté "expressive". En effet, quand une idée se forme dans la tête juste avant de l'exprimer, j'ai l'impression, et cela quelle que soit la langue en vérité, que c'est l'élément thématisé qui arrive en premier, qui s'impose le plus et qui s'inscrit dans le cerveau de façon "visuelle" avec un seul mot possible en face. Ce qui est assez logique, car bien souvent il s'agit d'un objet physique (ou assimilable), quelque chose relevant du lexique des substantifs (celui justement où les mots sont les moins "synonymisables"), qu'il s'agisse d'ailleurs de l'objet au sens strict ou d'un élément plutôt de type complément circonstanciel (comme l'exemple "du bois sortit ..." donné par Leo). Tandis que ce qui relève du verbe (en laissant de côté les notions temporelles ou aspectuelles) est, de nature, beaucoup plus susceptible de variations et de nuances. Et en l'occurrence les éléments thématiques étant livrés, le cerveau dispose d'une micro-seconde supplémentaire pour choisir le verbe qui va donner corps et polir le thème. En d'autres termes, avec le verbe à la fin, j'ai le sentiment d'avoir plus de maîtrise et de finesse dans l'information livrée, mais surtout, de pouvoir changer de pied au dernier moment et d'aiguiser ma faculté à faire surgir la juste nuance verbale. C'est un peu confus à expliquer, mais j'ai le sentiment qu'avec le verbe à la fin (en Kotava tout au moins) j'ai davantage de liberté dans le registre des nuances mais aussi "esthétique". |
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| Sujet: Re: Marqueurs de fonction : morphologie, clitique ou syntaxe ? | |
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