manifeste de construction linguistique...

pourquoi construire des langues...
quand il est évidents qu'elles ne seront pas parlées, alors que par nature elles sont faites pour ça...
mettez vos motivations à plats ici, si le cœur vous en dit...
peut-être pourrions nous voir plusieurs mouvements à l'oeuvre dans notre activité préférée...

mon approche de la construction linguistique... je ne comprend pas un mot de vos langues construites, comme probablement tous les participants ici, mais leurs approches m’intéressent, leurs aspects, les particularités que vous mettez en relief quand vous en parlez...

le détail, leur grammaire, leur dictionnaire, me ferait perdre leur charme, pour un mélange laborieux entre indiscrétion et exhibitionnisme...

je fais mien le vers du poëte qui dit, qu'Il faut être académicien, — plus mort qu'un fossile, — pour parfaire un dictionnaire, de quelque langue que ce soit, plutôt que d'en apprécier les charmes que l'on voit  que l'on entend ou que l'on nous raconte...

et même pour moi même, mes propres constructions se doivent de conserver leur aspect étranger, ce qui m’intéresse après avoir le plus rapidement possible bâti une expression, c'est l'aspect nouveau du mot écrit, du son qui m'est étranger, et de la retraduction qui m'ouvre une vision décalée du monde...

c'est pourquoi dans l'idéal, il me faudrait l'effacer quelque temps après m'en être nourri, pour en garder le caractère innovant et instantané, exclusif de toutes routines...

comme toutes vraies langues d'abord orale où les paroles s'effacent au fur et à mesure qu'on les comprend, détournées par l'écriture en une sédimentation de sens toujours plus routiniers toujours plus contraignants...

j'imagine la construction linguistique comme une libération, un échappatoire à cette sclérose...

ce n'est pas pour construire une autre prison de sens mais pour ouvrir des échappées instantanées de visions sur le monde...

Spoiler:

Pourquoi, parce que je crée, j'ai toujours créé et je suis créatif.
Qu'ayant assez jeune été confronté à d'autres langues, notamment IE, dont la proximité, laisse une zone libre créative interlinguistique.

Enfin d'autre part parce qu'une langue naturelle est un prêt, elle est acquise, c'est comme un vêtement. Peut être que 99.99% des gens achètent leur vêtement, mais quelques rares personnes préfèrent peut être se créer les leurs ou au moins quelques uns dans leurs collections.
Est ce que si j'avais été parfaitement libre d'évoluer (utopie irréalisable), j'aurais choisi le français ou une quelconque langue naturelle...ou bien est-ce au croisement avec d'autres tel.e.s que moi, des tentatives de contact et signaux, des bribes de sons (dont les onomatopées entendues) que peu à peu, un langage, certes qui serait bien frustre, ne se serait-il pas créé ?
Et en supposant que ce ne fut moi seul, mais un groupe dès le départ d'une même génération, non locuteur, qui aurait été libre d'évoluer n'aurait-il pas créer son propre langage ?

Du coup face à la déception de n'avoir qu'une ou des langues que je porte non miennes, je cherche à m'en créer et porter quelques unes, certes la plus immense probabilité est que ces dernières restent ma malheureusement jalouse (non de mon fait) propriété, mais si ce faisant je m'éclate à le faire.

Ceci étant dit, non parlées, non apprises, cela dépend :
- les LAI, ce n'est pas le cas, elles sont apprises et parfois parlées et dispose d'une communauté certes plus ou moins vaste, mais elles en disposent et du coup ne sont pas moins des langues que les langues naturelles, nous en avons ici deux exemples vivants : le sambahsa et l'uropi, ainsi que le kotava assez présent (mais Staren Fetcey ne participe pas directement sur le forum).
- d'autres, notamment l'elko sont apprises, je m'étais aussi intéressé à d'autres et notamment au niveau apprentissage deyryck (et sambahsa, uropi ci-dessus) et je n'étais pas le seul. Faut dire qu'à une époque certains fils d'exercice étaient vivants aussi.
Et je ne suis pas certains que si d'autres idéolinguistes le faisaient, qu'elle ne fonctionneraient pas, je pense entre autre à l'algardien.

Tout comme Ziecken qui a indiqué vouloir apprendre l'uropi, je souhaitais au nouvel an, m'engager dans un apprentissage sérieux des sambahsa/uropi, ainsi que le kotava, me semble-t-il.

Et, de toute manière, si ce n'était dans le domaine des langues, je créerai (écrits, poèmes, dessins, etc. sans doute plus pour moi qu'autres choses, mais cette fibre chez moi a besoin de s'exprimer).

Enfin l'une de mes rare peur est de moi même, ainsi aussi que de ma capacité à être mon pire ennemi et à scier la branche même où je suis, donc plus j'agis vainement, plus quoi que je fasse je me réduis la dimension (portée, envergure) de me nuire à moi même.
Quelque part c'est une philosophie fataliste dépressive, puisqu'être réellement et vraiment utile est impossible (sinon auprès de ses proches), pour éviter d'être nuisible (à soi même, aux autres et socialement), autant essayer d'être le plus inutile possible.

Spoiler:

j'ai jamais vraiment compris le principe d'apprendre des langues artificielles alors qu'il y a tellement de langue naturelles...

Mais qu'est-ce que tu fous ici en fait ?

pourquoi, qui vient ici pour apprendre une langue construite...
(pour le reste qu'il te suffise de me lire, si tu passes par là quelquefois...)