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 Le þaumen (moderne)

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Agathtarin

Agathtarin


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Le þaumen (moderne) Empty
MessageSujet: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 6:11

Þaumen :


Les noms :

Le paradigme des noms est flexionnel par excellence. Il y a des affixes qui marquent plusieurs catégories sémantiques à la fois : le nombre (singulier, pluriel, collectif), le genre (masculin, féminin, neutre), la fonction syntaxique (sujet, CD, CI, CN, CP) et le rôle sémantique (agent, patient, possesseur, bénéficiaire…).

Les différentes configurations de type « fonction syntaxique + rôle sémantique » sont regroupées dans de plus vastes paradigmes morphologiques : les cas. Il en existe quatre :

Le þaumen (moderne) Valeur10

Ainsi, les affixes qui vont marquer toutes ces catégories sémantiques vont légèrement varier, en fonction du modèle de déclinaison du nom :

1. Modèle vocalique, pour les noms dont la base finit par une voyelle.
ex : mari- (la mer)

2. Modèle consonantique, pour les noms dont la base finit par une consonne.
ex : amor- (l’amour)
Attention ! Les noms de ce type connaissent toujours au moins deux bases : une longue et une courte.
ex : amor, amô-

Ci-après, le tableau des affixes tant attendu :

Le þaumen (moderne) Affixe10

Chez les noms de base consonantique, la base courte n’est utilisée qu’au nominatif et à l’oblique singuliers.
Chez les noms de base vocalique, certains affixes (surlignés en orange) provoquent un allongement de la voyelle finale de cette base.
ex : mari, marî, marîs (nominatif singulier, oblique singulier, accusatif pluriel)

Voici quelques exemples concrets de déclinaison des noms :

Le þaumen (moderne) Dzocli12

Le þaumen (moderne) Dzocli13

Dans un état antérieur de la langue, il existait un affixe -t marquant l’oblique singulier. Chez les noms vocaliques, il s’est amuï progressivement en provoquant un allongement de la voyelle finale : -at, ot, it sont devenus -â, -ô, -î.

Chez les noms consonantiques, cet affixe -t a très vite fini par se géminer, en « fusionnant » avec la consonne finale. Puis une métathèse de quantité s’est produite chez la majeure partie de ces noms : on est passé d’une séquence « voyelle brève + consonne double » à « voyelle longue + consonne simple », la quantité est passée de la consonne finale à la pénultième voyelle.
ex : rig-t → rict → ritt → riit
La base courte des noms consonantiques est apparue !
Enfin, l’affixe -t restant a disparu, après une réfection analogique des obliques singuliers sur le modèle des noms vocaliques.
ex : riit → rii (écrit )

L’affixe -s du nominatif singulier a connu une évolution similaire, mais il ne s’est jamais amuï quant à lui.
ex : rig-s → rics → riss → riis (écrit rîs)
On retrouve une nouvelle fois notre base courte. Ainsi l’évolution phonétique naturelle aura-t-elle permis à une nouvelle base d’émerger chez les noms consonantiques : une base courte, par opposition à l’autre base longue. Par la suite, cette nouvelle dichotomie entre bases longue et courte s’est étendue à presque l’ensemble de la classe des noms consonantiques, même à ceux dont la consonne finale n’avait jamais fusionné avec les affixes -t ou -s, ou chez qui l’évolution phonétique naturelle avait donné un résultat différent.

Les noms collectifs :

Il n’est pas rare que des noms collectifs soient formés à partir du pluriel de noms neutres.
ex : capillo, capillói (le cheveu), capilla, capillóon (les cheveux)
→ capilla, capillái (la chevelure)


Pour former des collectifs à partir de noms animés, on a le suffixe -tora qui est particulièrement productif.
ex : vorâs, vorarri (le frère)
→ vorarritora, vorarritorái (la fratrie)


Tous ces noms collectifs sont de type vocalique (en -a) et de genre neutre : il se déclinent comme tutai, tutáon, f. au singulier. Au pluriel, ils se déclinent tantôt comme saga, sagóon, n. tantôt dans un mélange entre saga, sagóon, n. (au nominatif et à l’accusatif) et tutai, tutáon, f. (au génitif et à l’oblique) ; cela dépend des variétés.

Les adjectifs :

Les adjectifs peuvent avoir quatre fonctions syntaxiques : épithète, attribut du sujet, attribut du CD et apposition. Toutefois, ces fonctions ne sont jamais marquées par aucun affixe.
Les adjectifs connaissent effectivement des flexions, mais seulement pour illustrer leur dépendance syntaxique (ou leur lien sémantique) vis-à-vis d’un nom. Ainsi, ils vont avoir des affixes en fonction du nombre, du genre et du cas du nom dont ils dépendent.

Il existe trois modèles de déclinaison des adjectifs :

1. Le modèle non épicène.
Les adjectifs se déclinent comme ardos, ardói au masculin, tuta, tutái au féminin, et sago, sagói au neutre.
Toutefois, on observe que l’accord de ces adjectifs avec les noms vocaliques tend à ne plus se faire en fonction de leur genre en lui-même, mais en fonction de leur voyelle finale.
ex : pardinos cailosa → pardinos cailosos (une femme angélique)

2. Le modèle épicène.
Les adjectifs se déclinent comme des noms consonantiques, à tous les genres.

3. Le modèle mixte.
Les adjectifs se déclinent comme innis, inníi au masculin, tuta, tutái au féminin et mari, maríi au neutre, mais avec une base spéciale pour le féminin.
ex : nomi-s (au masculin), nomi- (au neutre)
→ nomij-a (au féminin)
Ils sont assez rares, mais il ne faut pas les oublier.

Les adjectifs ont également des affixes marquant la gradation : un pour le comparatif de supériorité (que j’appelle mélioratif), et un autre à la fois pour le superlatif positif (que j’appelle optimatif) et pour l’intensif.

Le þaumen (moderne) Dzocli14

Il est fréquent que les adjectifs aient une base spéciale pour la gradation, créée après la fusion de la consonne finale avec l’affixe -jos, jói.

Formes supplétives :

Le þaumen (moderne) Adject11

Les autres degrés sont formés de manière analytique, à l’aide d’adverbes.

Les verbes :

Les affixes verbaux marquent de nombreuses catégories sémantiques :

1. La personne, soit le premier actant du verbe, le sujet (P1, P2, P4, P5 et P3 singulier ou pluriel).
2. Le temps de référence (présent, passé, futur).
3. L’aspect, soit la manière dont on situe le procès par rapport au temps de référence (sécant, global, inaccompli, accompli, semelfactif, itératif).
4. Le mode, soit la marque formelle de la modalité (ontique, logique, affective, injonctive).
5. La voix, dans une moindre mesure, soit la marque formelle de la diathèse (actif, passif).

On va procéder comme dans les grammaires traditionnelles, en regroupant toutes ces catégories sémantiques dans des tiroirs verbaux, tous à l’exception de la personne.

Le þaumen (moderne) Tiroir11

Comme chez les noms, les affixes varient légèrement en fonction du modèle de conjugaison des verbes. Il en existe deux :
1. Le modèle vocalique, celui des verbes dont la base finit par une voyelle.
D’ailleurs cette voyelle est toujours -a-.
2. Le modèle consonantique, celui des verbes dont la base finit par une consonne.

Par souci d’économie typographique, et aussi parce que c’est plus stylé, je vais appeler l’aspect inaccompli infectum et l’aspect accompli perfectum.

Les affixes marquant la personne sont très variables, selon notamment le temps et la voix :

Le þaumen (moderne) Affixe11

Les affixes thématiques se rencontrent uniquement chez les verbes consonantiques. Ils sont utilisés pour construire le présent, le futur et l’impératif, sans oublier le passif qui possède ses propres affixes thématiques.

Affixes temporels, aspectuels et modaux :

Le þaumen (moderne) Autres10

Les affixes personnels viennent toujours en dernier dans les formes verbales.

Tiroirs verbaux de l’infectum :

Le þaumen (moderne) Infect10

L’ancien affixe marquant la P5 était -tis, comme en latin. Après être devenu -tsi, par métathèse, puis -si après la disparition des consonnes affriquées du système phonologique de la langue, la consonne -s- s’est élidée. Ainsi, il ne reste plus de la P5 qu’un affixe monophonémique -i et, même après que celui-ci a cessé d’être prononcé comme une syllabe à part entière, une accentuation sur la syllabe précédant l’ancien -s- : une accentuation oxytonique donc.

On remarquera que certains verbes consonantiques ont deux bases, chacune employée toujours dans les mêmes formes verbales : l’une précède les affixes en -o-, l’autre précède les affixes en -i-.
ex : oj-o, od-is (j’entends, tu entends)

Les tiroirs verbaux du perfectum :

Le þaumen (moderne) Perfec10

Le parfait, le subjonctif parfait et l’optatif parfait se forment sur la base dite du perfectum.
Parfois (et même assez souvent) elle est distincte de celle de l’infectum.
ex : dona → donav
Parfois, les deux sont identiques.
ex : cird → cird

On retrouve les mêmes affixes temporels, aspectuels et modaux qu’à l’infectum. Certains tiroirs verbaux, toutefois, sont analytiques : ils sont formés par l’auxiliaire isa, conjugué aux tiroirs verbaux de l’infectum équivalents, devant un participe parfait actif.

Le passif :

Le présent de l’indicatif passif se forme de manière tantôt flexionnelle, tantôt isolante. Les autres temps et modes du passif, eux, se forment toujours avec l’auxiliaire isa et un participe présent ou parfait.

Le þaumen (moderne) Passif11

Si la forme flexionnelle du présent passif s’est aussi bien maintenue, et plus que celle des autres tiroirs verbaux du passif, c’est parce que pendant toute une période de l’histoire de la langue, les catégories sémantiques temporelles, aspectuelles ou modales étaient marquées par des grammèmes libres. Ainsi, il était tout à fait possible d’employer une forme passive de temps, d’aspect et de mode non spécifiés. Toutefois, ça restait une tournure très littéraire : le passif isolant existe déjà depuis un bon millénaire et est plus productif, bien-sûr.

Formes substantives du verbe (infinitif) :

Le þaumen (moderne) Infini10

L’infinitif est invariable, ou du moins, la partie à l’accent oxyton.
Si l’infinitif est composé de l’auxiliaire isa ou jo à l’infinitif et d’un participe, ce dernier s’accordera en nombre, en genre et en cas à son actant premier.

Formes adjectives du verbe (participe) :

Le þaumen (moderne) Partic10

Tous les participes en -âs, -ôs, -îs au nominatif singulier, deviennent -anti, -onti, -inti au génitif singulier.
Toutes les parties du participe s’accordent en cas, en nombre et en genre au nom.

Valeur des modes :

Voici, enfin, les modalités correspondant aux modes. Cas unique : les correspondances mises en évidence dans ce tableau sont très peu flexibles.
On notera tout de même l’existence d’un futur à valeur strictement modale, et aucunement temporelle.

Le þaumen (moderne) Modes10

Pour les subordonnées de fonction COD, c’est la forme infinitive qui est utilisée systématiquement, et non pas l’indicatif ou le subjonctif (comme en latin ou en français). Même après les verbes modaux.
En clair : un seul indicateur de modalité suffit, qu’il soit lexical ou grammatical.

Les pronoms personnels :

Ils sont la marque libre des P1, P2, P3, P4 et P5. Leur référence est donc déictique : à partir de la situation d’énonciation.

Le þaumen (moderne) Pronom14

Les pronoms locatifs ont divers rôles sémantiques : celui de siège, de lieu ou encore de destination. Ils ne peuvent occuper que la fonction CP.
Les pronoms P3 réfléchis, comme leur nom l’indique, ne peuvent être employés que lorsque le sujet est en coréférence avec un autre actant du verbe.
Les pronoms nominatifs, eux, à la fonction de sujet, sont d’usage purement emphatique (le sujet est déjà marqué, en effet, par les affixes verbaux).

Les possessifs :

Dans un état antérieur de la langue, le paradigme des pronoms personnels existait aussi au génitif. Puis avec le temps, ces pronoms placés sous la dépendance syntaxique de noms ont commencé à prendre des affixes : à la manière des autres paradigmes de déterminants, ils en sont venus à s’accorder en nombre, en genre et en cas avec le nom.
Encore un peu plus tard, ces déterminants possessifs déjà bien formés ont commencé à être employés pour marquer des fonctions syntaxiques propres au nom : sujet, CD, CI, attribut du sujet et cætera. Ainsi émergea le paradigme de pronoms-déterminants possessifs actuel.

Le þaumen (moderne) Posses10

En tant que déterminants, on l’a vu, les possessifs s’accordent en nombre, en genre et en cas au nom qui constitue la tête du SN. De plus, ils y sont directement postposés.
En tant que pronoms, leur référence est à la fois déictique (quand le possesseur est P1, P2, P4 ou P5) et anaphorique (quand le possesseur est P3, et aussi pour retrouver la substance nominale qui est possédée). L’anaphore a recours au cotexte pour référer : on retourne en arrière dans le discours, on cherche dans tout ce qui vient d’être dit, pour retrouver le nom avec lequel le pronom est en coréférence (= son antécédent).
ex : Us tova montjama, i non atin mija.
Ta voix est très cristalline, mais pas la mienne.
L’antécédent du pronom mija est le nom us, signifiant voix, et que l’on peut retrouver dans le cotexte. Pour référer à la voix qui est celle du locuteur, ainsi, ce pronom utilise à la fois l’anaphore et la déixis (= la situation d’énonciation).

Les démonstratifs :

Les pronoms-déterminants démonstratifs ont une référence tantôt déictique tantôt anaphorique. Tout dépend des indications que donne le locuteur : s’il joue sur sa gestuelle, son regard ou sa posture, il nous aide à directement identifier le référent grâce au contexte, et la référence est donc déictique.
S’il estime que son interlocuteur sera capable d’identifier le référent tout seul, simplement à l’aide de ses connaissances préalables et du cotexte, alors la référence est anaphorique.

En þaumen, contrairement a beaucoup d’autres langues, le critère de distance n’a pas une importance cruciale chez les paradigmes de démonstratifs. Il en existe deux de distance non spécifiée : un non accentué, et un emphatique.

Le þaumen (moderne) Dzomon11

Toutefois, il existe également un troisième paradigme de démonstratifs qui est issu d’un ancien paradigme distal : on ne l’utilise que par opposition à jis, en tant que pronom, quand il a un antécédent distinct de celui-ci.
ex : Caijo inti tínicas du, ossantjamo. Mavis quanorran, jan oi ollan ?
J’hésite entre deux pulls, ça m’emmerde. Tu préfères lequel, lui ou lui ?


Le þaumen (moderne) Dzomon10

Les pronoms relatifs :

Les pronoms relatifs sont des subordonnants. Ils n’expriment pas une interrogation, au contraire des interrogatifs que nous verrons juste après, et ont une fonction syntaxique au sein de la subordonnée.
Ils s’accordent en nombre et en genre à leur antécédent nominal, mais les affixes de cas marquent leur fonction syntaxique propre.

Le þaumen (moderne) Relati10

Les relatifs féminins sont de moins en moins utilisés. Pour ce paradigme, seule l’opposition animé-inanimé semble importer désormais, rendue par l’opposition morphologique masculin-neutre.

Autre pronom relatif :

tisorros, taorra, tiorro : dont l’un des deux (relative avec antécédent)
celui des deux qui (relative sans antécédent)
Attention : c’est un singularia tantum, il ne se décline qu'au singulier !

Les interrogatifs :

Les pronoms et les déterminants interrogatifs ont deux utilités :
1. Celle de marqueurs du type de phrase interrogatif.
2. Celle de subordonnants exprimant une interrogation.

Contrairement au français, que ce soit au type interrogatif ou en subordonnée, les paradigmes d’interrogatifs sont les mêmes :

Le þaumen (moderne) Interr10

On remarquera que les paradigmes de relatifs et d’interrogatifs ont des formes très similaires. En fait, les premiers sont issus d’une réfection analogique, sur le modèle des paires de paradigmes indéfinis-interrogatifs, commençant respectivement par t- et qu-.
ex : tantos, tántolos, tis (beaucoup de, assez peu de, qui)
quantos, quántolos, quis (combien de, « combien peu de », quel ?)


Parallèlement à celles des relatifs, les formes féminines des interrogatifs se rencontrent rarement en tant que pronoms.

Autres interrogatives :

Le þaumen (moderne) Autres11

Particules marquant le type interrogatif, à défaut de tous autres indicateurs :

-ni ? (est-ce que ?)
-noni ? (est-ce que… ne…pas ?)

Les indéfinis quantificateurs :

Pronoms et déterminants ne donnant aucune indication particulière pour identifier le référent, sinon sa quantité.

Le þaumen (moderne) Pronom15

Ci-dessus en orange, les paradigmes qui s’accordent en nombre, en genre et en cas à leur antécédent nominal.
En gris, les paradigmes qui n’ont pas d’antécédents. Ils ne se déclinent qu’au neutre (pour l’inanimé) ou au masculin (pour l’animé) ; en l’occurrence, je n’ai cité que la forme neutre – manque de place.
Et en jaune, les invariables.

Le þaumen (moderne) Dzoter12

Il va de soi que les paradigmes dont la base finit par un -o- se déclinent comme des adjectifs non épicènes. Parallèlement, les paradigmes dont la base finit par un -i- se déclinent comme des adjectifs mixtes.
Font exception :

i. Les pronoms nimôs et timôs, dont les génitifs respectifs sont nimoni et timoni, se déclinent comme amâs, amanti.

ii. Les déterminants tis, nitis et tisqui, formés sur la base du pronom relatif tis, se déclinent comme ce dernier.

Les indéfinis identificateurs :

Pronoms et déterminants ne donnant aucune indication particulière pour identifier le référent, autrement qu’en l’assimilant à un autre référent, ou en l’y opposant... Le paradigme talis, lui, se contente de ne pas spécifier davantage la référence.

Le þaumen (moderne) Pronom16

Le þaumen (moderne) Dzoter11

Les adverbes :

Ce sont des modificateurs du verbe et de l’adjectif. En tout cas, ils dépendent souvent directement d’un verbe ou d’un adjectif, et apportent du sens tantôt lexical tantôt grammatical.

1. Les marqueurs libres de catégories sémantiques.

i. De gradation.
ex : moins, aussi… que, plutôt
ii. De modalité.
ex : peut-être, certainement, heureusement
iii. De négation.
ex : ne… pas, plus, jamais

2. Les adverbes de manière.
ex : bien, mal, ainsi, autrement, comme ça, facilement

3. Les adverbes de lieu.
ex : ici, là, là-bas, par-là, par ici, à droite, devant, partout, ailleurs, nulle part

4. Les adverbes de temps.
ex : maintenant, avant, après, pendant, soudain, alors, hier, demain, jamais

5. Les adverbes conjonctifs.
ex : donc, puis, alors, aussi

6. Les marqueurs d’énonciation.
ex : franchement, si tu veux, sérieux, wesh (dans une certaine mesure ?)

Les adverbes de manière, de lieu et de temps ont souvent la fonction modificateur du verbe, modificateur de l’adjectif ou complément de phrase.
Les adverbes conjonctifs se comportent tantôt comme les autres adverbes, tantôt comme des conjonctions de coordination. En tant que tels, dans le cadre d’une coordination de deux propositions, ils viennent souvent se placer en deuxième position.
ex : Us tova montjama, i non atin mija.
Ta voix est très cristalline, mais pas la mienne.


Les marqueurs d’énonciation, eux, ont une « liberté syntaxique » quasi totale.

Enfin, les adverbes de manière, de lieu et de temps sont gradables pour la plupart.
ex : vôs (fort) → vorritir, vorritirjo, vorritirjamo (fort, plus fort, très fort/le plus fort possible)
antis, antijo, antijamo (avant, encore avant, le plus tôt possible)

Toutefois, ce sont là les seules flexions qu’ils peuvent connaître.

Les prépositions :

Ce sont des mots conférant aux noms des rôles sémantiques particuliers (spatiaux, temporels, de moyen, de manière et cætera) ainsi que des fonctions syntaxiques précises : CI, CP ou modificateur du verbe en général.

Dans les syntagmes prépositionnels (ou prépositifs), la préposition est considérée comme régissante et son SN comme régi. Aussi, le nom à la tête dudit SN portera des affixes qui illustreront son lien de dépendance vis-à-vis de la préposition : soit les affixes de l’accusatif, soit ceux de l’oblique, soit tantôt les uns tantôt les autres.
Le nombre ne dépend que du nom lui-même.

Le þaumen (moderne) Przopo11

Ci-dessus en jaune, les prépositions suivies d’un nom à l’oblique. En gris, les prépositions suivies d’un nom à l’accusatif. Et en orange, celles qui sont suivies tantôt par un accusatif (quand elles impliquent un mouvement) tantôt par un oblique (quand elles n’en impliquent pas).

Tout ceci n’est, bien entendu, qu’une liste non exhaustive des prépositions les plus souvent rencontrées dans la langue. Ainsi, il faut bien garder à l’esprit qu’il existe nombre d’autres prépositions et locutions prépositives, qui quant à elles, sont toujours suivies d’un nom à l’oblique.

Les conjonctions de coordination :

Elles sont l’outil par excellence de coordination.
La coordination consiste à associer deux éléments linguistiques :

1. Qui ont la même fonction syntaxique.
L’un ne régit pas l’autre, comme c’est le cas en subordination.

2. Qui ont la même fonction sémantique, également.
Si cette condition n’est pas respectée, la phrase devient complètement incohérente, ou alors elle constitue un zeugme.

3. Qui n’ont pas nécessairement la même nature.
Il peut s’agir de deux noms, deux adjectifs, deux propositions même… mais aussi d’un nom et d’un adjectif, pourquoi pas ?

Les différentes conjonctions font le pont entre ces deux éléments, mais pas seulement. Elles permettent aussi d’enchaîner sur une addition, une succession, une cause, une conséquence, une disjonction (inclusive ou exclusive), une paraphrase, sur une argumentation ou sur une contre-argumentation.
Cette relation entre les deux éléments est extrêmement importante, parce qu’elle les soude pour former un tout sémantique cohérent… et par conséquent, l’ordre d’arrivée desdits éléments dans la phrase est très difficilement modifiable.

Le þaumen (moderne) Conjon10

Comme on l’a vu, toutes les conjonctions n’ont pas des propriétés distributionnelles identiques.
D’un côté, on a les conjonctions de coordination « pures », qui se placent soit directement avant, soit directement après le second élément de la coordination. De l’autre, on a les adverbes conjonctifs qui peuvent occuper la même position syntaxique que les autres… mais pas seulement. En fait, ils ne sont pas tous aussi mobiles les uns que les autres ; quoique dans une phrase complexe, on ait tendance à les placer en deuxième position dans la seconde proposition.

Les conjonctions de subordination :

Ce sont des subordonnants par excellence. Elles vont être utilisées dans certains types de proposition subordonnée uniquement, dits conjonctifs :

1. Les conjonctives circonstancielles.
Elles ont bien souvent la fonction de complément de phrase ou de modificateur du verbe, et ont des propriétés distributionnelles similaires à celles d’adverbes.
Le verbe est à l’indicatif, au subjonctif ou à l’optatif, en fonction de la conjonction qui introduit la subordonnée.

2. Les conjonctives interrogatives totales.
Elles ont des propriétés distributionnelles similaires à celles de noms, et peuvent occuper toutes les fonctions syntaxiques nominales ou presque.
Elles sont introduites par la conjonction vúsini, vusin (formée par la P3 du futur modal de l’auxiliaire isa, et le marqueur du type interrogatif ni).
Le verbe est au futur de l’indicatif ou bien à l’optatif (s’il y a une part de sentiment).

Seules peuvent être subordonnées des propositions, soit des verbes avec leurs actants.
On a une proposition principale qui est régissante, et une proposition subordonnée qui est régie : elles n’ont donc ni la même fonction syntaxique, ni la même fonction sémantique (en tout cas, pas l’une par rapport à l’autre).

Les autres types de proposition subordonnée :

3. Les infinitives.
Elles ont des propriétés distributionnelles similaires à celles de noms, comme les conjonctives interrogatives totales. Mais au contraire des interrogatives, elles n’impliquent aucune notion d’interrogation.
Comme leur nom l’indique, leur verbe est un infinitif. Le sujet de la subordonnée, lui, s’accordera en cas à la fonction syntaxique de la subordonnée : nominatif si la subordonnée est sujet ou attribut du sujet, génitif si elle est CN, accusatif ou oblique si elle est complément essentiel de verbe, attribut du CD ou encore complément de l’adjectif.
Petite particularité : le double-accusatif. Quand la subordonnée a la fonction CD et qu’elle contient un verbe transitif direct, son sujet sera décliné à l’accusatif mais son CD (son propre CD) à l’oblique.

4. Les participiales.
Elles ont des propriétés distributionnelles similaires à celles d’adjectifs, et peuvent avoir les fonctions épithète, attribut du CD ou apposition. Elles peuvent être déterminatives, et ainsi contribuer à identifier la référence (fonctions épithète, attribut du CD, complément du présentatif…), ou explicatives (fonction apposition). Comme leur nom l’indique, leur verbe est un participe et s’accorde en cas, en genre et en nombre au nom duquel elles sont l’épithète, ou bien au CD duquel elles sont l’attribut.
Petite particularité : l’ablatif absolu. Les propositions participiales de fonction CP ont un sujet, et celui-ci se décline nécessairement au cas oblique (de même que le participe) ; son nombre, quant à lui, reste variable.

5. Les relatives.
Leur subordonnant est un pronom relatif, lequel a une fonction syntaxique au sein même de la subordonnée. Leurs propriétés distributionnelles sont similaires à celles d’adjectifs, la plupart du temps.
La particularité des pronoms relatifs est qu’ils sont en coréférence avec l’un des actants de la proposition principale : ils ont exactement le même référent que ledit actant, et ils constituent ainsi un moyen d’éviter la répétition. Cet actant avec lequel ils sont en coréférence est leur antécédent, et les pronoms relatifs s’accordent en nombre et en genre avec lui (sauf parfois quand le genre est féminin).
Le verbe des relatives est à l’indicatif.
Attention : toutes les subordonnées relatives n’ont pas d’antécédent. Certaines n’en ont pas et occupent des fonctions syntaxiques de nom : sujet, CD, attribut du sujet… Elles correspondent, en français, aux relatives situées derrière un démonstratif.

6. Les interrogatives partielles.
Leur subordonnant est un pronom ou un déterminant interrogatif, lequel a une fonction syntaxique au sein même de la subordonnée et implique une notion d’interrogation.
Au contraire des pronoms relatifs, il n’a jamais d’antécédent. Quand le subordonnant est pronom, il ne se décline que rarement au féminin ou au pluriel, et ses affixes de cas marquent toujours sa propre fonction syntaxique. Quand il est déterminant, il se contente de s’accorder en nombre, en genre et en cas au nom.
Le verbe des interrogatives partielles est au futur modal ou à l’optatif, exactement comme chez les interrogatives totales.

La syntaxe du SN :

Ordre par défaut : nom + déterminant + adjectif + complément + relative

La syntaxe du SV :

Ordre par défaut : verbe + auxiliaire + sujet + CD + CI

Le þaumen est une langue qui vérifie particulièrement bien les universaux typologiques syntaxiques. En tant que langue VSO, aussi, le régissant arrive toujours en première position dans le syntagme et ses actants le suivent. Seuls les modificateurs (adverbes ou syntagmes prépositionnels) peuvent éventuellement précéder le régissant.
La syntaxe du þaumen est loin d’être aussi flexible que celle du latin, par exemple.

Phonologie :

Le système phonologique du þaumen est assez proche de celui de l’inuktitut : langue dont la quinzaine de dialectes est parlée dans tout le nord du Canada ainsi qu’au Groënland.

1. Son système vocalique contient entre trois et sept voyelles, ainsi que deux diphtongues.
[ɪ], [ä], [o̞], [ɪ:], [ä:], [o̞:], [u:]
[äɪ], [o̞ɪ]

2. Son système consonantique entre treize et quinze consonnes.

Comme en inuktitut, la gémination des consonnes et la quantité vocalique peuvent servir à distinguer des paires minimales : lexicales et même grammaticales. On dit qu’elles sont phonologiquement pertinentes.

Il existe très peu de groupes de consonnes, et ceux-ci ne peuvent apparaître qu’en milieu de mot, jamais au début ni à la fin : à moins, bien-sûr, qu’un mot commençant par une consonne ne suive un mot terminant par une autre consonne.
Les groupes de consonnes les plus fréquents sont : rd, rv, lv, nt, lj, tj, nj, ntj.

Le þaumen (moderne) Conson10

Ci-dessus en jaune, par paires, les différentes réalisations possibles (= les allophones) de quatre phonèmes.
Et en orange, les phonèmes qui connaissent un allophone affriqué : [ɲ͡ɟ], [c͡ç], [ɟ͡ʝ], rendus respectivement par les graphèmes nj, tj, j ou ñ, ch, y (ou ll).

Prosodie segmentale :

Le þaumen connaît un accent tonique : il distingue les syllabes sur le critère d’intensité.
Il y a une syllabe accentuée par mot, en général soit la pénultième soit l’antépénultième.

Systèmes d'écriture :

Le þaumen a deux systèmes d’écriture principaux :

1. L’alphabet sollocan.

Il y a plusieurs scripta différents qui sont basés sur cet alphabet. On va donc se concentrer sur l’un d’entre eux, le plus prestigieux : celui qui est utilisé par les institutions du Royaume parlementaire des Sollocans du Canada et celle du Temple du Soleil le Père-Dieu.
Cette version de l’alphabet sollocan comprend vingt-deux lettres et est un système d’écriture qui s’écrit en colonne : de haut en bas, puis de gauche à droite.

Elle comprend un seul signe diacritique : le géminant. C’est un point qu’on trace à droite des consonnes pour marquer leur gémination.
Elle comprend également trois signes de ponctuation :

i. Le point médiant.
Il fait office à la fois de virgule, de point final, de point-virgule, de double-point et de points de suspension.

ii. Le point d’interrogation et le point d’exclamation.
Ils marquent respectivement le type interrogatif, le type injonctif et l’exclamation en général. Ce sont des emprunts faits à l’anglais.

Le þaumen (moderne) Alphab10

2. La transcription « à la canadienne » en alphabet latin.

Elle est utilisée par les institutions royales et religieuses sollocanes du Canada, parallèlement à l’alphabet sollocan traditionnel. Elle a également cours à l’UCHN, à la CPE et au Casane pour traduire les textes légaux et administratifs en þaumen, et les diffuser auprès des populations sollocanes européennes.

C’est aussi le système de transcription que j’ai utilisé dans ce document :

Le þaumen (moderne) Transc10

Les signes de ponctuation sont plus ou moins les mêmes qu’en français ou en italien.
Il y a deux signes diacritiques :

i. L’accent circonflexe, utilisé pour marquer les voyelles longues.

ii. L’accent aigu, utilisé chez les mots dont l’accent d’intensité n’est pas situé sur la pénultième syllabe.
Seules exceptions :
a. Les mots avec un clitique postposé (-qui, ni, noni… ) ne prennent pas d’accent. En effet, ces clitiques sont facilement repérables et la position de la syllabe accentuée, ainsi, facilement déductible.
b. Les mots dont l’accent est effectivement situé sur la pénultième syllabe, mais qui sont susceptibles de connaître des flexions qui feront passer cet accent sur l’antépénultième.
ex : lávis, láviti (le caillou, au nominatif et au génitif singuliers)

Mais depuis le début de la décennie passée, en Europe, un troisième système semble s’être démocratisé.

3. La transcription « à l’espagnole », aussi en alphabet latin.

La majeure partie de la diaspora sollocane européenne réside en Espagne, loin des institutions royales et religieuses du Canada, et a été scolarisée intégralement en espagnol.
Mais le þaumen, bien qu’on n’apprenne plus à l’écrire, continue néanmoins d’être parlé dans les communautés sollocanes. Il est pratiqué à l’oral, évidemment, mais aussi par textos. A défaut d’autres moyens, les jeunes sollocans espagnols ont dû adapter le système orthographique de l’espagnol à leur propre langue maternelle.
Avec l’essor exceptionnel d’Internet et des technologies de télécommunication portables, ce système d’écriture a continué de se développer. Bien qu’il soit toujours sujet à une importante variation, une ébauche de norme semble s’être constituée :

Le þaumen (moderne) Transc11

Les signes de ponctuation sont bien-sûr les mêmes qu’en espagnol.
Ce système connaît une seule diacritique : l’accent aigu, qui a presque le même fonctionnement qu’en espagnol. Portent la diacritique :

1. Les mots dont la syllabe finale est accentuée et se terminée soit par les voyelles a, i, o, soit par les consonnes s, n.

2. Les mots dont l’accent tombe sur la pénultième syllabe, et dont la syllabe finale se termine par une consonne autre que s ou n.

3. Les mots dont l’accent tombe sur la pénultième syllabe.

4. Les mots dont l’accent tombe sur l’avant antépénultième syllabe.

Une petite histoire du þaumen :

En 2009, un beau jour, un jour comme tous les autres, une immense vague migratoire s’abat sur le Canada sans que personne ne l’ait vue venir. Ce sont des ouvriers agricoles, dans le Nunavut, qui offrent les premiers témoignages vidéo de ce soudain et impressionnant mouvement de population : des milliers d’Inuits descendent, tous en même temps, du pôle Nord pour se diriger vers les provinces du sud du pays et vers les Etats-Unis. Très vite, des images satellites sont révélées et rendent compte de toute l’ampleur du phénomène : ces hommes, dont le nombre est estimé entre trente et quarante mille, avancent dans un froid polaire à la seule force de leurs jambes, et progressent à une vitesse presque inhumaine.

Alors qu’ils viennent d’atteindre la frontière du Manitoba, le gouvernement canadien envoie à leur rencontre plusieurs convois d’aide humanitaire, fournissant conserves, eau potable, manteaux, produits d’hygiène et médicaments. L’armée, elle, dans un premier temps, assure la protection des Inuits et les accompagne dans leur marche effrénée vers le sud, en tentant au mieux de les faire contourner les zones habitées.
Mais qui étaient-ils, ces hommes, et d’où sortaient-ils ? Ils ne communiquaient entre eux que dans un dialecte inuit inconnu, ne parlant pas un mot d’anglais ni de français, et au vu de leur nombre, ils auraient pu remplir toute une ville moyenne canadienne. Cela représentait plus de la moitié de la population autochtone canadienne qui parlait des langues inuites, or aucun mouvement particulier n’avait été relevé chez cette population. Le mystère de leur provenance planait d’autant plus, que toujours personne ne parvenait à communiquer avec eux. Des interprètes les accompagnaient dans leur marche et tentaient, jour après jour, de comprendre ce qu’ils disaient, ou au moins, de déterminer quelle langue ils parlaient : en tout cas, leur idiome sonnait comme de l’inuit mais il n’en était pas du tout.

C’est alors que plusieurs journalistes, et quelques scientifiques, se rendent au Manitoba afin de déterminer l’origine de ces émigrants et de mettre en lumière, enfin, les causes de leur mouvement migratoire massif. Parmi eux, il se trouvait un ethnologue de l’Université de la Culture et de l’Histoire Néatthées : Antonin Eeþïl.
En voyant ce peuple surprenant, qui ne savait pas lui-même d’où il venait ni où il allait, ce peuple que l’on prenait pour une petite folke misérable, arriérée et dont personne ne comprenait la langue, Eeþïl ne put s’empêcher d’effectuer un rapprochement avec son propre peuple, celui des Néatthés.
Il invita donc son frère, Théo Eeþïl, linguiste, à venir enquêter avec lui sur ce peuple inconnu, comme surgi de nulle part.
Or celui-ci, qui s’était documenté au préalable sur les langues inuites, relève tout de suite, en côtoyant ces drôles d’Eskimos, quelques particularités saillantes de leur idiome : notamment les consonnes apico-dentales et apico-post-alévolaire, qui seront baptisées plus tard « consonnes d’Eeþïl ». Ce sera le point de départ de son analyse linguistique du parler des Helphaëþ : littéralement, ceux qui recherchent la lumière du soleil (les Helphes en français).
Mais le travail d’Antonin et Théodore Eeþïl ne sera pas des plus aisés : sous la pression exercée par les Etats-Unis, qui craignent voir déferler sur leur pays un nouveau flux migratoire par le nord, le Canada place les Helphes dans des camps de détention de fortune, en attendant de légiférer sur leur sort. Les deux frères plaideront la cause des Helphes auprès des Nations transparentes néatthées, au Conseil Rotond, auprès du Baþarü Selmaïan, et après des années de collecte de fonds et de négociation avec les instances de pouvoir humaines et néatthées, ils obtiennent l’autorisation d’approcher les Helphes pour découvrir leur langue et leur histoire.

En février 2012, ils retournent enfin au Manitoba !
En l’espace de quelques mois, ils ont appris leur langue et commencent à faire de fabuleuses découvertes sur leurs origines : de plus en plus de scientifiques néatthés rejoignent l’aventure, c’est une véritable ruée vers l’or ! Les Néatthés du monde entier apprennent bientôt la nouvelle : ils n’étaient plus le seul peuple, désormais, qui avait voyagé d’un univers à l’autre, ils n’étaient plus seuls au monde à se demander éternellement quel était leur véritable passé ! Dans toute la presse blanche eurasienne, l’engouement est à son comble, tout le monde veut en savoir plus sur les Helphes, « anïn utro-ommirjanïn adelphïliþ » : « les cousins d’outre-monde ».
Début 2013, les frères Eeþïl en obtiennent la preuve scientifique : les Helphes et les Néatthés ont bel et bien voyagé d’un univers à l’autre, leurs aptitudes physiques exceptionnelles le confirmant. Sous la pression médiatique, le Baþarü Selmaïan reconnaît le lien fraternel et éternel unissant les peuples des Helphes et des Néatthés. Aussi, il négocie avec le Canada et les Etats-Unis durant plusieurs mois : de nouvelles réserves autochtones, réservées aux Helphes, seront créées, et la Première Nation des Helphes est fondée.
Appelée RSC (Royaume parlementaire des Sollocans du Canada), leur nation possède en principe autant d’autonomie que les autres Premières Nations, mais elle n’acquerra jamais le statut d’Etat transparent « au sens européen du terme » : le pouvoir fédéral canadien, ainsi que les provinces sur lesquelles sont situées les réserves, restent souveraines sur ces territoires.

Traduction :

Le þaumen (moderne) 110
Le þaumen (moderne) 210
Le þaumen (moderne) 310
Le þaumen (moderne) 410
Le þaumen (moderne) 510

Dites-moi si vous voulez d'autres traductions, j'en ai encore en stock ! Il faut juste que je les numérise – et c'est long.

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 11:25

Y a des choses que j'ai beaucoup appréciées, comme par exemple la déclinaison à quatre cas. Le choix du nom "oblique" m'a paru judicieux pour le quatrième cas, pour l'usage qui (sauf erreur de ma part) en est fait. Mais y va falloir que je me replonge dans ton article. Sinon, le choix des noms de genres : M F N me paraît être de l'arbitraire le plus total. À la limite, t'aurais presque pu les appeler "genre A, B, C", ç'aurait pas lui à la compréhension de la grammaire. L'article était tellement fourni que j'ai pas fait attention, s'y avait le système phonétique ou phonologique (en général, on met ça au début).

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 12:05

Beau boulot, assurément Smile

Une chose m'amuse : cette langue possède une déclinaison mais un ordre très fixe/figé. À se demander à quoi sert finalement la déclinaison, même réduite à 4 cas.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 15:40

PatrikGC a écrit:
Beau boulot, assurément :)

Une chose m'amuse : cette langue possède une déclinaison mais un ordre très fixe/figé. À se demander à quoi sert finalement la déclinaison, même réduite à 4 cas.

Bon, l'ordre syntaxique n'est pas non plus aussi figé que celui de l'anglais ; en fait, il tend à se rigidifier parce que les différences entre les cas, dans les déclinaisons, sont minimes. En attendant encore quelques années, elles deviendront même caduques (à mon avis).

Et que penses-tu du passif synthétique ? J'avais envie d'en créer un, un peu sur le modèle du japonais.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 15:51

Anoev a écrit:
Y a des choses que j'ai beaucoup appréciées, comme par exemple la déclinaison à quatre cas. Le choix du nom "oblique" m'a paru judicieux pour le quatrième cas, pour l'usage qui (sauf erreur de ma part) en est fait.

Oui, j'avais hésité à l'appeler prépositionnel au début. Mais comme toutes les prépositions ne sont pas suivies par ce cas, et comme il peut encore être rencontré en syntagme nominal, ça ne m'a pas semblé pertinent.

Anoev a écrit:
Sinon, le choix des noms de genres : M F N me paraît être de l'arbitraire le plus total. À la limite, t'aurais presque pu les appeler "genre A, B, C", ç'aurait pas lui à la compréhension de la grammaire.

En effet, on ne peut pas faire plus arbitraire. C'est ça qui est drôle ! Et oui, on aurait pu les appeler A, B ou C (j'avais même pensé les appeler ocique, ardique et ignique). Ils sont d'autant plus arbitraires, que les pronoms eux-mêmes commencent à ne plus utiliser le genre féminin quand leur référent est un être humain femelle, lui préférant un masculin "animé".

Anoev a écrit:
L'article était tellement fourni que j'ai pas fait attention, s'y avait le système phonétique ou phonologique (en général, on met ça au début).

Si tu savais le nombre d'heures que j'ai passées dessus ! Bien-sûr, il y a un système phonologique. Je le mets à la fin, en général, parce que c'est la partie sur laquelle j'aime le moins bosser.
D'ailleurs, quel système d'écriture préfères-tu ?

Et qu'as-tu pensé de la petite histoire du þaumen ? C'est toujours bien d'avoir un contexte culturel à la langue, ça permet de la rendre un peu plus vivante, monstre de Frankenstein qu'elle est !
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 15:58

Agathtarin a écrit:
PatrikGC a écrit:
Beau boulot, assurément Smile

Une chose m'amuse : cette langue possède une déclinaison mais un ordre très fixe/figé. À se demander à quoi sert finalement la déclinaison, même réduite à 4 cas.

Bon, l'ordre syntaxique n'est pas non plus aussi figé que celui de l'anglais ; en fait, il tend à se rigidifier parce que les différences entre les cas, dans les déclinaisons, sont minimes. En attendant encore quelques années, elles deviendront même caduques (à mon avis).

Et que penses-tu du passif synthétique ? J'avais envie d'en créer un, un peu sur le modèle du japonais.

C'était une réflexion entre déclinaison et ordre fixe Smile
Je n'ai rien contre le passif synthétique...
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 16:08

Que préférez-vous ?
A la canadienne ?

Anamai ardocitati Solqui, pâs divosqui nossos, sollocanóon, coppliti sojjata sincara mija o ridonámana isi ja tan amavi amoqui amasoqui sippir. Nô sovo Allactia, us sova monta cailosaqui, i su ojjama tai oda dono siji, ti donavissis us jaivo. Capilla sova arrintja, pilla amîl i lanta sigussi tispotô. Micavan côs voraroiqui sovoi, tiiqui rri, vidali, cardoi sigussi tirrâ, ot a mî aqqui ajovos tantovos.
Missiri, oditi sopplicas mijôs oiditiqui marasiona, assippir pirdator sija miji, vija Soli, sudôs cara mija !
Ricipa ava ja copposita av opora Onairî, con odâ lionti, minta sova quijô irritô tai capivi jan. I lávitos miros, toon ogisi polvîs ridotta onjâ pillan sovan, ivina ja oira apirí sovo oca ítiro. Ijjica lôs solas, tan adico i manovos, oirva jâ ítiro !
A cajjô tan odo igo, sintir, virrî, ridonámana isi oita jâ !


Ou à l'espagnole ?

Anámay ardoquitati Sólcuy, paz díboscuy noxos, solocanón, copliti sollata sincara milla o ridonámana izi ya tan amavi, ámocuy, amásocuy sípir. No sovo Alactia, uz sova monta cailósacuy, y su ollama tay oda dono silli, ti donavixis uz llaivo. Capila sova arrincha, pila ámil y lanta siguxi tizpoto. Micaban coz borároicuy sóvoy, tícuy rri, vidali, cárdoy siguxi tirra, ot a mí ácuy allovos tantovos.
¡Mixiri, oditi soplicas millos oidíticuy maraziona, axípir pirdátor silla milli, villa Soli, sudos cara milla!
Riquipa ava ya coposita ab opora Onairi, con oda lionti, minta sova cuillo irrito tay capivi yan. I lávitos miros, ton polbis ridocta oña pilan sovan, ibina ya oira apirí sovo oca ítiro. ¡Illica loz solas, tan adico y manovos, oirba ya ítiro!
¡A callo tan odo igo, síntir, virri, ridonámana izi oita ya!

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 18:47

Intéressant on dirait un roman (/grec) tendant, se déclinant comme du grec plutôt ancien que moderne.
J'ai bien aimé la partie à la fin explication.
Oui pour d'autres trad, toujours.

Pour l'orthographe, je préfère la canadienne.

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyDim 19 Fév 2023 - 23:20

J'suis tombé sur le tableau phonologique du þaumen. Petite déception (qui ne regarde que moi) : le C (transcr. es*). Heureusement, le G, lui, est stable.


Chose assez étrange, le nom de ta langue commence par un Þ, or je n'ai vu de Þ nulle part dans le tableau.

T'es-tu inspirée de Georges Perec (la Disparition) ? Pas un seul E dans ta langue.


J'vais main'nant consulter l'autre alphabet.


*Pour la transcription cdn, j'aurais carrément viré le C et l'aurais remplacé par un K, ou bien par un ᚲ (rune). Ben, évidemment, y aurait toujours le fait de faire du C un [s] exclusiv'ment (influence russe, serbe ...), mais bon, c'est aussi ma soluce, et j'voudrais pas qu'on dise que j'essaie d'aneuviser le þaumen.

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyLun 20 Fév 2023 - 13:57

Anoev a écrit:
J'suis tombé sur le tableau phonologique du þaumen. Petite déception (qui ne regarde que moi) : le C (transcr. es*). Heureusement, le G, lui, est stable.


Chose assez étrange, le nom de ta langue commence par un Þ, or je n'ai vu de Þ nulle part dans le tableau.

T'es-tu inspirée de Georges Perec (la Disparition) ? Pas un seul E dans ta langue.


J'vais main'nant consulter l'autre alphabet.


*Pour la transcription cdn, j'aurais carrément viré le C et l'aurais remplacé par un K, ou bien par un ᚲ (rune). Ben, évidemment, y aurait toujours le fait de faire du C un [s] exclusiv'ment (influence russe, serbe ...), mais bon, c'est aussi ma soluce, et j'voudrais pas qu'on dise que j'essaie d'aneuviser le þaumen.

Ah, tu parles du c dans la transcription à l'espagnole !
Comme je l'ai expliqué, ce n'est pas le système d'écriture préféré par les institutions thaumanisantes (= celles dont le þaumen est la langue de travail, ou au moins l'une des langues officielles). Elle a été mise au point par des adolescents scolarisés uniquement en espagnol et elle n'est pas figée, elle est sujette à la variation. Mais tu as raison, j'aurais dû inclure le k à ce système, au moins pour transcrire les emprunts à l'espagnol qui contiennent déjà cette lettre.
ex : kilómitro, kilomitrói, n. (de kilómetro en espagnol)

Le nom que j'ai donné à la langue dans ce document n'est pas son autonyme endogène : c'est celui que lui ont donné les Néatthés quand ils l'ont découverte. C'est une attitude un peu... même carrément néocolonialiste.

Je ne connaissais pas Georges Perec ni son livre, mais je dois avouer que je n'aime pas beaucoup les voyelles moyennes antérieures comme le e ; appréciation purement esthétique et subjective.

Libre à toi "d'aneuviser" le þaumen et de l'écrire avec un système de ta propre invention. Ce n'est jamais que de l'écriture, ça n'impacte pas (ou presque pas) la réalité de la langue à l'oral.
D'autant que, chez les communautés imaginaires qui parlent le þaumen, l'écriture n'a longtemps été qu'un privilège réservé à l'élite intellectuelle ; la population sollocane, historiquement, n'a jamais été très lettrée et n'accorde donc que peu d'importance à l'écriture (pas autant que les Français).

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyLun 20 Fév 2023 - 14:04

Velonzio Noeudefée a écrit:
Intéressant on dirait un roman (/grec) tendant, se déclinant comme du grec plutôt ancien que moderne.
J'ai bien aimé la partie à la fin explication.
Oui pour d'autres trad, toujours.

En effet, les principales inspirations sont le grec ancien (pour la conjugaison et les relatifs), le grec moderne (pour la déclinaison) et le latin (pour les indéfinis, un peu aussi pour la conjugaison). Il y a aussi un peu d'inuktitut, même si ça se voit peu (dans la phonologie).

La partie explication, ah ça ! J'ai adoré l'écrire. Et encore, je n'ai raconté qu'une partie de toute l'histoire.

Velonzio Noeudefée a écrit:
Pour l'orthographe, je préfère la canadienne.

Est-elle plus agréable à lire ? As-tu essayé de prononcer quelques phrases ? Juste comme ça, pour essayer.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyLun 20 Fév 2023 - 16:27

Agathtarin a écrit:

Velonzio Noeudefée a écrit:
Pour l'orthographe, je préfère la canadienne.

Est-elle plus agréable à lire ? As-tu essayé de prononcer quelques phrases ? Juste comme ça, pour essayer.

Sur le coup, oui. Elle m'avait semblée ainsi car, moins d'accent et l'alternance de simple et double consonne semble assez régulière et donne un rythme (calligraphique un peu façon finnoise).

Oui j'ai essayé, après ta demande, mais c'est vrai qu'en regardant de plus près, celle espagnole n'est pas mal non plus. Elle m'avait paru plus imposante, mais en même temps elle semble plus condensée.
Je pense que ça dépend de la manière dont ça se prononce exactement, moi j'essaie de le lire un peu comme je le sens selon l'écriture.
Ma prononciation doit être un mélange italo-français, voici à peu près phonémiquement ce que ça donne :

Canada : /a.na.maj.ar.do.tʃi.ta.ti.sɔl.kwi.’pas.di.vɔs.kwi.no.sos, so.lo.ka.’no.ɔn.ko(p).pli.ti.so(j).ja.ta.sin.ka.ra.mi.ja.o.ri.do.'na.ma.na.i.si.ja.tan/
Ou
Espagnole : /a.na.maj.ar.do.tʃi.ta.ti.sɔl.kwi.’pas.di.vɔs.kwi.no.ksos, so.ljo.ka.’no:.n.ko.pli.ti.so.lja.ta.sin.ka.ra.mi.lja.o.ri.do.'na.ma.na.i.zi.ja.tan/

Le lj pouvant être réalisé /ʎ/.
Le r peut être réalisé à la française /ʁ/.
Les accentuations ' n'étant pas vraiment marquées, sinon au 2ème ou 3ème ré-essai.

Dans la première le s de isi, siffle un peu à l'espagnole, est un peu plus long ou encore peut chuinter légèrement.

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyLun 20 Fév 2023 - 18:16

Agathtarin a écrit:
Libre à toi "d'aneuviser" le þaumen et de l'écrire avec un système de ta propre invention. Ce n'est jamais que de l'écriture, ça n'impacte pas (ou presque pas) la réalité de la langue à l'oral..
Pas évident à prime abord, car il y a des phonèmes comme le /ɣ/ qui n'existent pas en aneuvien, le plus proche, mais rarissime et ne coïncidant pas vraiment étant le /ɢ/, qui s'écrirait gh chez moi. Bref : un charcutage assez éhonté d'ma part.


Sinon, j'ai remarqué qu'en þaumen, le A standard était le [ä] central, quasiment allophone du [ɐ] aneuvien ; ce qui nous rapproche, même si l'absence de E (lettre très importante chez moi) nous éloigne. J'ai même vu aussi que tu avais un [o̞] d'aperture intermédiaire. En fait, c'est presque le choix que j'aurais pu prendre pour le O non diacrité. Chez moi, le O non diacrité est, en gros, assez flottant, j'dois ben dire. Par contre, [ɟ͡ʝ] est strictement inexistant chez moi. Le [ɟ] donnerait quelque chose comme dj comme dans vedj (voir) et le [ʝ] n'est utilisé que pour le S devant une consonne voisée (D, G, V...). Mis ensemble, j'sais vraiment pas c'que ça donnerait ! Çui-là : [ɲ͡ɟ] (qui donnerait njdj chez moi, et qui donne Ñ chez toi), c'est pareil, j'l'ai pas.

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMar 21 Fév 2023 - 23:34

Anoev a écrit:
Agathtarin a écrit:
Libre à toi "d'aneuviser" le þaumen et de l'écrire avec un système de ta propre invention. Ce n'est jamais que de l'écriture, ça n'impacte pas (ou presque pas) la réalité de la langue à l'oral..
Pas évident à prime abord, car il y a des phonèmes comme le /ɣ/ qui n'existent pas en aneuvien, le plus proche, mais rarissime et ne coïncidant pas vraiment étant le /ɢ/, qui s'écrirait gh chez moi. Bref : un charcutage assez éhonté d'ma part.


Sinon, j'ai remarqué qu'en þaumen, le A standard était le [ä] central, quasiment allophone du [ɐ] aneuvien ; ce qui nous rapproche, même si l'absence de E (lettre très importante chez moi) nous éloigne. J'ai même vu aussi que tu avais un [o̞] d'aperture intermédiaire. En fait, c'est presque le choix que j'aurais pu prendre pour le O non diacrité. Chez moi, le O non diacrité est, en gros, assez flottant, j'dois ben dire. Par contre, [ɟ͡ʝ] est strictement inexistant chez moi. Le [ɟ] donnerait quelque chose comme dj comme dans vedj (voir) et le [ʝ] n'est utilisé que pour le S devant une consonne voisée (D, G, V...). Mis ensemble, j'sais vraiment pas c'que ça donnerait ! Çui-là : [ɲ͡ɟ] (qui donnerait njdj chez moi, et qui donne Ñ chez toi), c'est pareil, j'l'ai pas.

Les graphèmes ne sont pas obligés de garder exactement la même prononciation qu'ils ont en aneuvien. A l'écrit, on peut créer absolument tout ce qu'on veut et comme on veut ! On peut écrire en rébus, avec un alphabet, avec des idéogrammes, un syllabaire, un mélange de deux, trois systèmes différents... des dessins extrêmement riches en détails, ou bien des caractères très simplistes. On peut créer des polices, ou écrire sur de nouveaux supports : papier, pierre, ciseaux, argile, peau de bison, bâton de chêne sacré, crâne humain... qui sommes-nous pour juger ?
Pour écrire une même langue orale, on a plein de solutions possibles.
Bien-sûr, dans la réalité, les systèmes d'écritures ont chacun des connotations culturelles qu'il est important de prendre en compte. Mais quand on écrit une idéolangue dont, par définition, au moins 99% de la population mondiale se fout royalement, on peut bien faire ce qu'on veut. Alors pourquoi se priver ?

Si tu voulais créer un système d'écriture pour le þaumen qui soit similaire à celui de l'aneuvien, eh bien tu n'aurais qu'à le faire, sans te poser plus de questions.
Une langue n'appartient à personne. Un œuvre d'art matérielle peut appartenir à quelqu'un, un texte peut appartenir à quelqu'un... la façon dont j'ai expliqué la grammaire du þaumen dans mon article, les propos exacts que j'ai tenus, m'appartiennent. Mais la langue en soi, celle que je m'efforce de décrire, je ne la possède pas. N'importe qui est libre de la pratiquer comme il l'entend ! Tant qu'il ou elle fait preuve d'un minimum de respect intellectuel, en n'allant pas raconter à tout le monde qu'ils l'ont créée eux-mêmes.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMar 21 Fév 2023 - 23:36

Velonzio Noeudefée a écrit:
Agathtarin a écrit:

Velonzio Noeudefée a écrit:
Pour l'orthographe, je préfère la canadienne.

Est-elle plus agréable à lire ? As-tu essayé de prononcer quelques phrases ? Juste comme ça, pour essayer.

Sur le coup, oui. Elle m'avait semblée ainsi car, moins d'accent et l'alternance de simple et double consonne semble assez régulière et donne un rythme (calligraphique un peu façon finnoise).

Oui j'ai essayé, après ta demande, mais c'est vrai qu'en regardant de plus près, celle espagnole n'est pas mal non plus. Elle m'avait paru plus imposante, mais en même temps elle semble plus condensée.
Je pense que ça dépend de la manière dont ça se prononce exactement, moi j'essaie de le lire un peu comme je le sens selon l'écriture.
Ma prononciation doit être un mélange italo-français, voici à peu près phonémiquement ce que ça donne :

Canada : /a.na.maj.ar.do.tʃi.ta.ti.sɔl.kwi.’pas.di.vɔs.kwi.no.sos, so.lo.ka.’no.ɔn.ko(p).pli.ti.so(j).ja.ta.sin.ka.ra.mi.ja.o.ri.do.'na.ma.na.i.si.ja.tan/
Ou
Espagnole : /a.na.maj.ar.do.tʃi.ta.ti.sɔl.kwi.’pas.di.vɔs.kwi.no.ksos, so.ljo.ka.’no:.n.ko.pli.ti.so.lja.ta.sin.ka.ra.mi.lja.o.ri.do.'na.ma.na.i.zi.ja.tan/

Le lj pouvant être réalisé /ʎ/.
Le r peut être réalisé à la française /ʁ/.
Les accentuations ' n'étant pas vraiment marquées, sinon au 2ème ou 3ème ré-essai.

Dans la première le s de isi, siffle un peu à l'espagnole, est un peu plus long ou encore peut chuinter légèrement.

Je me suis enregistrée en train de lire le texte. J'ai essayé de faire mon meilleur accent sollocan, ne me juge pas.

https://www.youtube.com/shorts/_vIIjlCQYlI

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 9:44

C'est joli (la langue, hein _ la voix aussi, mais je parle bien de la langue, le reste n'est pas le sujet ici), j'aime bien, l'enregistrement est un peu rapide, dommage que je ne puisse le ralentir.

Je pensais que tu aurais halluciné de ma libre prononciation, lol

PS : va donc voir sur le diarrza, je m'y étais enregistré sur un long texte, en essayant aussi d'y mettre une intention afin que ça soit crédible, j'suis pas sûr que ça soit génial.

https://aphil.1fr1.net/t4558p25-diarrza-traductions-en-cours?highlight=diarrza
Le post du 05 avril 2020 à 15h14.

Puis il y a ça, auquel je n'ai pas participé :
- https://www.youtube.com/watch?v=4zKDhto28oQ
- https://www.youtube.com/watch?v=VTRI9_BdcAI

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En pause : ditaiska köojame, llîua, diònith, frenkvëss, thialim, (monurpilf), yadios, Epçune !, endietc
Aboutie : suok et lignée pré-mihia-thialim, thianshi, diarrza, uosmigjar (essai : ortogrévsinte, sinywila, SESI, KISSI)
langues parlées: allemand - italien - elko - baragouin de globish

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Je rêve que les humains deviennent les jardiniers de la vie dans le système solaire.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 11:51

Agathtarin a écrit:
Une langue n'appartient à personne. Un œuvre d'art matérielle peut appartenir à quelqu'un, un texte peut appartenir à quelqu'un... la façon dont j'ai expliqué la grammaire du þaumen dans mon article, les propos exacts que j'ai tenus, m'appartiennent. Mais la langue en soi, celle que je m'efforce de décrire, je ne la possède pas. N'importe qui est libre de la pratiquer comme il l'entend ! Tant qu'il ou elle fait preuve d'un minimum de respect intellectuel, en n'allant pas raconter à tout le monde qu'ils l'ont créée eux-mêmes.
En fait, une langue qu'on destine à une carrière internationale (LAI), c'est vrai qu'elle n'appartient à personne (ce fut une erreur de Schleyer (Volapük) de s'être persuadé du contraire). Pour une langue artistique ou une persolangue, c'est plutôt différent.

J'aurais vraiment mauvaise grâce à charcuter le þaumen à la sauce aneuvienne, ce serait malvenu de ma part. Toutefois, avec ton aimable autorisation, je pourrais éventuellement créer des mots aneuviens issu du vocabulaire þaumen, en citant mes sources évidemment, comme je l'ai fait quand j'ai pompé des termes algardiens, elko, kotava etc et en les adaptant.

Un exemple, parmi d'autres ; zàw est un nom aneuvien signifiant "atome", lequel est pris de la clé elkanne ZAW, pour la même acception. du coup, j'ai zàwig pour "atomique", etc.

J'ai aussi naxàre, pris de l'algardien, pour "naviguer", du coup, j'ai naxàrtyn pour "navigation".

Alors, bientôt peut-être une poignée de racines d'origine þaumene ?

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 16:18

Velonzio Noeudefée a écrit:
C'est joli (la langue, hein _ la voix aussi, mais je parle bien de la langue, le reste n'est pas le sujet ici), j'aime bien, l'enregistrement est un peu rapide, dommage que je ne puisse le ralentir.

Je pensais que tu aurais halluciné de ma libre prononciation, lol

PS : va donc voir sur le diarrza, je m'y étais enregistré sur un long texte, en essayant aussi d'y mettre une intention afin que ça soit crédible, j'suis pas sûr que ça soit génial.

https://aphil.1fr1.net/t4558p25-diarrza-traductions-en-cours?highlight=diarrza
Le post du 05 avril 2020 à 15h14.

Puis il y a ça, auquel je n'ai pas participé :
- https://www.youtube.com/watch?v=4zKDhto28oQ
- https://www.youtube.com/watch?v=VTRI9_BdcAI

C'est tellement plus satisfaisant d'avoir accès aux langues à l'oral aussi !
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 16:19

Anoev a écrit:
Agathtarin a écrit:
Une langue n'appartient à personne. Un œuvre d'art matérielle peut appartenir à quelqu'un, un texte peut appartenir à quelqu'un... la façon dont j'ai expliqué la grammaire du þaumen dans mon article, les propos exacts que j'ai tenus, m'appartiennent. Mais la langue en soi, celle que je m'efforce de décrire, je ne la possède pas. N'importe qui est libre de la pratiquer comme il l'entend ! Tant qu'il ou elle fait preuve d'un minimum de respect intellectuel, en n'allant pas raconter à tout le monde qu'ils l'ont créée eux-mêmes.
En fait, une langue qu'on destine à une carrière internationale (LAI), c'est vrai qu'elle n'appartient à personne (ce fut une erreur de Schleyer (Volapük) de s'être persuadé du contraire). Pour une langue artistique ou une persolangue, c'est plutôt différent.

J'aurais vraiment mauvaise grâce à charcuter le þaumen à la sauce aneuvienne, ce serait malvenu de ma part. Toutefois, avec ton aimable autorisation, je pourrais éventuellement créer des mots aneuviens issu du vocabulaire þaumen, en citant mes sources évidemment, comme je l'ai fait quand j'ai pompé des termes algardiens, elko, kotava etc et en les adaptant.

Un exemple, parmi d'autres ; zàw est un nom aneuvien signifiant "atome", lequel est pris de la clé elkanne ZAW, pour la même acception. du coup, j'ai zàwig pour "atomique", etc.

J'ai aussi naxàre, pris de l'algardien, pour  "naviguer", du coup, j'ai naxàrtyn pour "navigation".

Alors, bientôt peut-être une poignée de racines d'origine þaumene ?

Mais je t'en prie, j'estime que tu n'as même pas besoin de ma permission.
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 17:33

Agathtarin a écrit:
Le þaumen (moderne) 210
Le þaumen (moderne) 310
Le þaumen (moderne) 410
Le þaumen (moderne) 510
Pour cette liste, j'ai, je crois, à peu près c'qui faut, sauf les variantes, peut-être. J'ai même des ressemblances (mots à-postériori, comme div pour "dieu", par exemple).

Y en a que j'ai pas, comme "arborique", et je m'suis même rendu compte qu'y me manquait "arborescent", alors que je croyais l'avoir !

Pour "helphe", j'ai des doutes, quelle différence avec "elfe" ?

Par contre, pour les locutions (désirer de tout son cœur, tous les trois, par les soins de etc.) là, j'ai des locutions moi aussi.

J'essaierai de faire un tableau (je garantis pas de mettre toutes les traduques de ton tableau), mais je ne le mettrai pas ici, histoire de ne pas troller le þaumen. Soi je te l'enverrai en messagerie privée, soit je le mettrai dans le fil de l'aneuvien.


Y en a pour lesquels j'ai des doutes. Par exemple, pour "don", est-ce que dono, -ói correspond à
-quelque chose (bien matériel) qu'on donne généreusement (gef chez moi)
-une capacité hors du commun (thaṅ chez moi) ? et y en a d'autres... comme "voix" (son produit par la bouche . ou scrutin ?)... Pour l'argent, dois-je supposer que arrinto a plutôt rapport au métal (silàber chez moi) qu'à la monnaie (diner, chez moi) ?

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 18:23

Anoev a écrit:
Pour cette liste, j'ai, je crois, à peu près c'qui faut, sauf les variantes, peut-être. J'ai même des ressemblances (mots à-postériori, comme div pour "dieu", par exemple).

Y en a que j'ai pas, comme "arborique", et je m'suis même rendu compte qu'y me manquait "arborescent", alors que je croyais l'avoir !

Pour "helphe", j'ai des doutes, quelle différence avec "elfe" ?

Par contre, pour les locutions (désirer de tout son cœur, tous les trois, par les soins de etc.) là, j'ai des locutions moi aussi.

J'essaierai de faire un tableau (je garantis pas de mettre toutes les traduques de ton tableau), mais je ne le mettrai pas ici, histoire de ne pas troller le þaumen. Soi je te l'enverrai en messagerie privée, soit je le mettrai dans le fil de l'aneuvien.


Y en a pour lesquels j'ai des doutes. Par exemple, pour "don", est-ce que dono, -ói correspond à
-quelque chose (bien matériel) qu'on donne généreusement (gef chez moi)
-une capacité hors du commun (thaṅ chez moi) ? et y en a d'autres... comme "voix" (son produit par la bouche . ou scrutin ?)... Pour l'argent, dois-je supposer que arrinto a plutôt rapport au métal (silàber chez moi) qu'à la monnaie (diner, chez moi) ?

Les Helphes, en fait, c'est l'autre nom qu'on donne aux Sollocans.
Ce sont les Néatthés qui ont créé ce terme quand ils ont découvert leur existence : ça vient de helë (soleil) et phaë (lumière), et ça signifie littéralement "ceux qui révèrent la lumière du soleil". Chez les Sollocans européens, il a une connotation péjorative, parce que c'est ainsi que les appellent les Néatthés qui les ont mis sous tutelle.
Comme ils restent éloignés des villes et se débrouillent pour subsister dans leurs propres communautés, les Français et les Espagnols les prennent pour des gens du voyage. Ils ne leur donnent donc aucun nom particulier.
Enfin tu l'auras compris, helphe n'a rien à voir avec elfe.

Concernant dono, ça désigne tout simplement quelque chose qui a été donné. Un bien matériel, quand c'est donné par un être humain, voire une particularité hors du commun, en effet, quand c'est donné par les dieux.
Et us, enfin, désigne uniquement la voix humaine, les bruits produits par les humains.

Je découvrirai tes nouveaux mots d'aneuvien avec plaisir !
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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyMer 22 Fév 2023 - 19:48

Agathtarin a écrit:
Les Helphes, en fait, c'est l'autre nom qu'on donne aux Sollocans.
Ce sont les Néatthés qui ont créé ce terme quand ils ont découvert leur existence : ça vient de helë (soleil) et phaë (lumière), et ça signifie littéralement "ceux qui révèrent la lumière du soleil". Chez les Sollocans européens, il a une connotation péjorative, parce que c'est ainsi que les appellent les Néatthés qui les ont mis sous tutelle.
Comme ils restent éloignés des villes et se débrouillent pour subsister dans leurs propres communautés, les Français et les Espagnols les prennent pour des gens du voyage. Ils ne leur donnent donc aucun nom particulier.
Enfin tu l'auras compris, helphe n'a rien à voir avec elfe.
Fectiv'ment, c'est un terme purement intra-diégétique, donc intraduisible en aneuvien, c'est un peu comme les Thubs, les Akrigs et les Ptahx, qui sont des ethnies (imaginaires, 'videmment) internes à l'île qui plus tard allait s'appeler l'Aneuf.

Comme tes tableaux sont des fichiers-images, ça m'a pris un peu (euphémisme) de temps pour les recopier. J'ai mis deux colonnes, soit ÞMN-ANV. La perte a été minime.

Yn lomir (à bientôt) ...  dær (là).

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MessageSujet: Re: Le þaumen (moderne)   Le þaumen (moderne) EmptyJeu 23 Fév 2023 - 18:48

Tiens en parlant de grec et langues romanes et de ce que ça peut inspirer, j'avais ça aussi : https://aphil.1fr1.net/t5068-le-dionith-un-greco-allemand-libre?highlight=dionith

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