Que vous évoque le russe ?

J'ai toujours été très attiré par cette langue et les langues slaves, plus généralement.
J'avais commencé à l'apprendre, mais ait cessé et ne m'y suis jamais tenu.

Juste hier j'ai écouté des vidéos en russe et là une étrange idée m'est venue.
Je me suis dit on dirait un coisement ou mélange d'italien et de japonais (pour avoir aussi écouté des vidéos en japonais).
Culturellement le russe étant sur les deux "faux continents" de l'Europe et de l'Asie (il est plus judicieux de parler d'Eurasie où la russie est centrale), c'est peut être moins absurde qu'il n'y parait.

Que pensez vous de cette idée ?
En avez-vous eu une similaire ou est-ce si saugrenu ?
Que vous évoque à vous cette langue lorsque vous l'entendez ?
(J'ai cherché, mais n'est pas trouvé de sujet déjà existant de ce type).

Le plus simple est de se rafraîchir la mémoire

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Spoiler:

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Pour répondre plus sérieusement à la question, certainement pas du japonais.
Je dirais pour l'instant du grec avec un très fort accent celtico-nordique mais très musical.

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Le russe est pour moi des souvenir de lycée (c'était avant la réforme Haby : en troisième, aujourd'hui : le collège). J'ai perdu un assez grand nombre de notions et ne pourrais pas le parler couramment. Je me rappelle l'alphabet°, des termes de civilités, deux~trois termes ferroviaires et quelques flexions de déclinaison*. Je me rappelle aussi mes cauchemars : les verbes perfectifs et les verbes imperfectifs, ce qui m'a fait entre autre, me souvenir de la conjugaison de быть. Un certain nombres de mots russes ont été invités dans la  langue aneuvienne, plutôt déformés, pour certains. Y a notamment moct, tetjærd (тeтpaдь), kneg (книгa), rud (руда), slov (cлoвo^#) et quelques autres.

°Ça m'a bien servi pour les alphabets thub & vadora, même s'y a des contremplois par-ci par là.
*Trois déclinaisons de six cas chacune, l'(avantage, si j'me souviens bien, c'est que le pluriel est commun à la première à la première et la deuxièmle, tout du moins, pour la plupart des cas. Mais pour la troisième (noms féminins en -ь et noms neutres en -мя, c'est d'venu le brouillard total.
#J'ai même un mot-tartine et mot-valise autoréférent formé d'un élément anglais et d'un élément russe : toslov.

Il y a beaucoup d'influences des langues finno-ougriennes sur l'histoire des langues (balto)-slaves, et encore plus en russe qui est resté longtemps en contact avec elles. Grammaticalement bien sûr, avec l'usage du génitif (partitif) après les nombres et les verbes négatifs, la structure "chez moi est" pour dire "j'ai", usage d'un cas instrumental pour l'attribut du sujet, mais phonétiquement aussi avec la palatalisation (disparue en finnois, mais bien présente dans des langues comme le mordve, le veps, le mari, etc.) et l'absence d'aspiration dans les consonnes (par opposition au germanique et au grec).

Dans mon cours de littérature russe en licence, je me souviens qu'il fut mentionné un poète russe du XIXᵉ qui construisait ses vers de façon à se rapprocher des sonorités de l'italien. Mais je n'ai pas le cours sous les yeux pour l'instant. Peut-être était-ce Bat'uškov (lien) ?

Donc l'italien oui, mais pas le japonais. Pas les mêmes syllabes (CVN maximal en japonais, face à des mots comme mgnovenije "moment" en russe), ni le même rythme (les mots japonais ont une mélodie tonale et chaque syllabe a la même durée que les autres, le russe réduit les voyelles non-accentuées et a une tendance à réaliser la voyelle accentuée comme diphtongue).

En fait, je verrais plus d'influence du finnique sur le balte, ce qui expliquerait certains archaïsmes. Il existe/ait d'ailleurs une langue, le live, finno-ougrienne mais très proche du balte sur la phonétique qui est à présent presqu'entièrement disparue.

La construction "être" + pronom pour "avoir" est bien attestée en PIE. En fait, le finno-ougrien est le groupe existant le plus proche du PIE pour ce qui est des influences réciproques.

Le russe m'évoque ... la fac où je l'ai étudié pendant 3 ans.

Le russe est une langue qui m'a, en premier lieu, attiré par son alphabet. Ensuite, à l'oral j'ai été tout aussi séduit par sa musicalité. Mais sa déclinaison m'a un peu rebuté.

C'est vrai qu'y a des bizarreries dans la déclinaison russe, mais c'est (un peu) moins compliqué que les six (au moins) déclinaisons latines, sans compter la troisième déclinaison, avec toutes ses sous-déclinaisons (parisyllabiques, imparisyllabiques, faux imparisyllabiques, faux parisyllabiques, !!!), sans compter les déclinaisons "à part" (et  DOMVS n'est qu'un biscuit apéro dans celles-ci). Les trois déclinaisons russes s'en sortent à peu près bien, mais c'est vrai, c'est pas ce dont on peut rêver pour une langue construite°.

Quand j'ai fait entrer les déclinaisons pour l'aneuvien, je ne voulais pas de ces trucs compliqués. J'ai fait connaissance avec la déclinaison en quatre cas de l'allemand, ainsi que celle en deux cas de l'espéranto. Je m'suis dit : deux, c'est pas assez, six, c'est trop, quatre, c'est une bonne moyenne (t'as dû te dire la même chose, puisque l'elko décline aussi en 4 cas). Mais les déclinaisons "glissantes" allemandes (soit sur le nom, soit sur l'article, soit sur l'adjectif) me paraissait encore pas mal alambiquées. C'est alors que j'ai fait connaissance avec le volapük (je ne connaissais pas encore l'elko). J'me suis dit : j'm'approche de la soluce.

Je n'en dirai pas plus, la suite étant complètement hors-sujet (d'jà qu'là...).


°Et pourtant !

Ce sujet tombe bien.

Moi, ça fait depuis fin janvier que j'ai commencé le russe plus intensément. J'avais un livre qui traînait depuis 10 ans chez moi et que j'avais abandonné par dégoût de la complexité du russe.

Finalement, c'est le fait d'avoir plusieurs amis russophones qui m'a redonné l'envie. Le russe est très déroutant. C'est une langue qui peut sembler à la fois agressive et douce. Une langue très précise et complexe. Egalement très "droit au but" car on n'emploie pas des mots inutiles et des paraphrases. Chaque mot a sa valeur et la place choisie dans la phrase détermine sa fonction.

Les principales difficultés du russe :
- la prononciation et surtout l'accent tonique, parfois imprévisible, qui peut changer d'un cas à l'autre. Cet accent détermine la prononciation qu'on va donner aux voyelles (atones, les o se prononcent a/eu, les ya/ye/e se prononcent i, etc.)
- les déclinaisons et les cas, qui diffèrent selon le type de mot (adjectif, nom, déterminant, pronom), son genre, son nombre... avec de nombreuses exceptions et des situations qu'il faut bien connaître à l'avance (après le verbe "être", l'attribut prend l'instrumental… après 2-3-4, le nom prend le génitif singulier, après 5-6-7-etc. il prend le génitif pluriel, etc.…)
- le système verbal avec des verbes perfectifs (servant au passé simple et au futur) et imperfectif (imparfait et présent), qu'il faut connaître par cœur.
- la compréhension orale: le russe parlé vite est très difficile pour beaucoup d'apprenant, surtout que son intonation a tendance à être un peu monotone (pas comme en italien par exemple).

Bref, je l'étudie chaque jour (la pandémie aide, parce que ça occupe mon temps !), j'écoute énormément de chansons actuelles en russe (elles sont souvent du même niveau que la musique internationale en anglais) et je regarde une série en russe (sous-titrée car je ne suis pas encore au point).

Je te recommande la méthode Living Language en anglais pour apprendre le russe : la progression est rapide, mieux ficelé que tout ce que j'ai vu, et j'en ai vu des méthodes de langue (pour apprendre le russe ou autre).

C'est aussi le meilleur rapport qualité prix, surtout si tu achètes une promo à 25 ou 30 euro quand le coffret des trois niveaux est habituellement en vente à plus de 60 euros.

Deux reproches seulement pour l'édition pour apprendre le russe :

1°) Les étuis éjectent les CD dans toutes les directions, donc attention aux accidents et aux rayures. Mieux vaut ranger les CD dans de vrais étuis.

2°) Contrairement aux éditions pour l'espagnol, l'italien, l'allemand etc. il n'y a pas de commentaire en anglais pour expliquer à quoi servent les extraits sonores des CD, ou comment (donc pourquoi) on va les pratiquer dans cet ordre.

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Ca fait plaisir de te revoir Nemszev !

Oui, le russe est d'un abord extrêmement difficile et les règles de l'accent tonique sont pour ainsi dire impossibles à maîtriser sauf en apprenant par cœur (comme les paires de verbes perfectifs/imperfectifs).

J'ai un niveau plus que basique, c'est à dire qu'avec un dico, sur Facebook , je fais illusion.

Et ça me fait plaisir de vous revoir !
Je pense que le confinement joue beaucoup sur mon retour…
Par hasard, je suis revenu sur le forum et j'ai lu quelques discussions intéressantes. Ca m'a incité.
J'ai aussi plusieurs projets de langues en tête…

Oui, l'accent tonique en russe, ce n'est vraiment pas du gâteau.
J'essaie de ne pas trop me bourrer le crâne de règles inutiles et d'écouter beaucoup de russe, de répéter des phrases…
Au bout d'un moment, on parle "au feeling", comme en anglais, et certains accents toniques viennent tous seuls.

J'avais le même problème avec le pluriel (très irrégulier) en arabe...

Trouver l'accent tonique dans un mot russe relève d'une partie de cache-cache assez épique.

Dommage que je ne puisse pas "liker" ton message, Anoev.

Ah et Greenheart, je connais bien Otava Yo, chouette groupe !

C'est vrai que cela fait vraiment plaisir de te revoir ici Nemszev !

Nemszev a écrit:

Dommage que je ne puisse pas "liker" ton message, Anoev.

Ah et Greenheart, je connais bien Otava Yo, chouette groupe !

Moi aussi, à force de traîner sur les réseaux sociaux, c'est une habitude qui frustre beaucoup ici de ne pas pouvoir liker les publications !