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 Sonnera bas

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Kotave
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Kotave

Kotave


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MessageSujet: Re: Sonnera bas   Sonnera bas - Page 3 EmptyDim 10 Mar 2019 - 2:00

AT ELLUS VISSA

Vecví nob mꜵnä, æb dullufsí mentém suṅeh.
Bünsí ef Kriṡna, yeübs hud o yev lub utres, hai cel andu, nob de nù senod votrost.
Lintent chicer ann íu ert, lintent thrisç, kem jænt eg yesobbelilt kufla ; this sücce jem dul selxto, æb kiglebne vuzibes süçusto.
Bünsí ef ei andus omvovma æb vesbondsí o lub sur hai cel andu.
Enk ateí men rana dul.
Æb rana dul ero andus, eb ellai andus, æb of ei rana ert keiveh nuidä, æb ecth umsaɯeí : jekel jé ont ert raut hem of de Ellu lilson sai loxto.
Vissa dul andai æb andajug, bont o sai deik o nites cel a lidtes uis ez. Hemér orthtynsto, emér belufsto. Hemér ruk, emér kyar.
Yeefraskust veí mentém a vissa dul. Enk uṡeys íu müdd andu veí. Vissa men vissa veí, æb koṡod atví. Krais opnabifütb' Etta. A ġinta, vaütjüna, skupartha. Elk nuidaç medṙa. Jeüeh koṡaṙ ; jenysseh yézaṡe ; yejesskepte men sœg juda. Menelfüton lynnyz ert.
Koṡys væt tys vüngisai ert. Koṡaṅ veí, æb yejeskaurirt itr' elk sœckau. Janví, rerth rerthbe, erudṙaith, uvestetton. Elkys janvet' æb jeklaṙ bünsto, yeduvvungt teth a nuidaç sadei.
Koṡys leilusto. Beàtar' uis yeadelvit vetto, lader koṡaṅaç medṙam duhhizto, æb Kriṡna rervederet u vissas uis visçtu. Yebetrert, rerthysvexí tem mꜵnä.




LE VISAGE DE DIEU

Je me suis réveillé de la réalité, et j'ai basculé en plein rêve.
J'étais devant Krishna, en position de lui adresser la parole, comme à un homme à qui on réclame quelque chose.
Il était un peu plus petit que moi, un peu maigre, les cheveux longs et entremêlés ; un habit mince lui couvrait le corps, et il portait des chaussures simples.
J'étais devant cette enveloppe d'homme et je m'apprêtais à lui parler comme à un homme.
Alors je l'ai regardé dans les yeux.
Et ses yeux étaient ceux d'un homme, mais d'un homme divin, et derrière ces yeux il y avait l'univers tout entier, et j'eus le vertige : ce corps n'était qu'un arbre grossier derrière lequel Dieu se cachait, par jeu.
Son regard était humain et plein d'humanité, prêt à se laisser être un moyen pour ma fin. Plus il servait et plus il s'élevait. Plus il était bas et plus il était haut.
Je fus précipité dans son regard. Alors je n'étais plus un homme non plus. J'étais un regard dans un regard, et je vis tout. Le cosmos froid et démesuré. Les étoiles, les nébuleuses et les trous noirs. Chaque instant de l'univers. La vie partout ; le foisonnement des êtres ; les esprits disséminés dans le monde. C'était merveilleusement beau.
Tout était pourtant si douloureux. J'étais partout, et écartelé entre chaque chose du monde. Je mourais, encore et encore, constamment, sans arrêt. Chaque chose mourait et j'étais là, suspendu aux branches de l'univers.
Tout disparut. Mon attention fut divertie, égrena un nouvel instant du temps, et Krishna était redevenu l'objet de mon regard. Troublé, j'ai à nouveau sombré dans la réalité.
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Kotave

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MessageSujet: Re: Sonnera bas   Sonnera bas - Page 3 EmptyMar 4 Juin 2019 - 17:15

Vesuträ

Nat kailum uis tymsto æb aixto : « Rukrondu de neynod besons nieb eyds. Uito bun æb sulm yeb unithnartas tajav. » Lu osabví.

Ui endeyrsto tem ċerk. Laü nylb' ert. Ui deyrsto eftém muintan æb uib aixto : « Dussujüb. » Lub així : « Neí baptizét ved. » Aixto : « Hevaske sujevég ef thei ɯm ais haṙ sedseh esettat. » Nitheċí.

Ui deyrsto estym æb vorfo orthtym, nob haṙ veyv at aifran yeatne veùro keiveh urɯm, sen hobuṡ' orthtrügila, a miz haṙ eisila redvecklüte veùro. Ui pudübmaisto.

Mülem onk' ero. Sursto. Senaṅ senu entymsto, sai blilsto mentém a tossurre, jen ꜵhvusto.

Hülær müdd ombünsto. Plortær mitt ombüsto. Hemsadei navd' ero, plortmanade, men klil intiċünbe ha.

A yan orthvusto, jesjælsto, liurusto, jen ġinta eg ilki entymsuro veyv a hufran. Jen reder at orthora értheto.

Senaṅ mümsto, vroto esthirbsto nob adelhob, æb mülem at kaɯirsuro. Ei vrot sazt sovete ġe vrot. Neynaṅ reder ei sodeltho medvexí.
Uib eg saib somero duísto, sothés ġ'inti dṙartbe haṙ ei prium kefransto.

Senaṅ mülem duckailvuro nath a vorfs hoppoler, æb sumnes sçordes duvvusto natém ui. Jen vekví æb intiċyano pevidsí.

Uib taftam hetvozsto, ebbok uib neynod tajafsto. Mülem tôsuro ġe koṡee ġexa, vungnexurke, hud dalee kulysui.

Eyyemer uib aixto : « Ast ꜵhvù. » Sujevexí, a presles dul medvypsí, lub dussují o ui nei esuster. Ebbok ui duyyedsto yad hobença. Apací neynod eydson, haubscixeton. Quangruí emmœüæ. Jen beyanví o nisç eyd haṅ ei dɯm bünt.

Neynaṅ thrisí o at relluin. Besonsí dek ungrak' ui eibunseret. At ibbün uis suint bünseh men ei vorf. Haṙfora bünseh sto, men parogteter, men kig migim eie sçꜵise galanga jeei ġe pindra roibe flüsç, men vonɯm trebɯms. Haṙfora, eb nett men ei vorf.

Senaṅ usonfüm, færson æb aldason, o uib linç' od dem així reraig. Hɯd o eyd nemt citaith esmeynir ? Neyt bün süv o uib at aig. Seym eyd dek ui neyt hevas. Hɯd füsulto o ui hevas ? Eb isvong errukɯm uis senys, citta ul uis suis, usonfüt o hærquebson raz da müsud, vong koṡys, ul ui hevast.



Prologue

Il entra dans ma chambre et dit : « Misérable qui ne comprends rien, qui ne sais rien. Viens avec moi et je t'enseignerai des choses dont tu ne te doutes pas. » Je le suivis.

Il m'emmena dans une église. Elle était neuve et laide. Il me conduisit en face de l'autel et me dit : « Agenouille-toi. » Je lui dis : « Je n'ai pas été baptisé. » Il dit : « Tombe a genoux devant ce lieu avec amour comme devant le lieu où existe la vérité. » J'obéis.

Il me fit sortir et monter jusqu'à une mansarde d'où l'on voyait par la fenêtre ouverte toute la ville, quelques échafaudages de bois, le fleuve où l'on déchargeait des bateaux. Il me fit asseoir.

Nous étions seuls. Il parla. Parfois quelqu'un entrait, se mêlait à la conversation, puis partait.

Ce n'était plus l'hiver. Ce n'était pas encore le printemps. Les branches des arbres étaient nues, sans bourgeons, dans un air froid et plein de soleil.

La lumière montait, resplendissait, diminuait, puis les étoiles et la lune entraient par la fenêtre. Puis de nouveau l'aurore montait.

Parfois il se taisait, tirait d'un placard un pain, et nous le partagions. Ce pain avait vraiment le goût du pain. Je n'ai jamais plus retrouvé ce goût.

Il me versait et se versait du vin qui avait le goût du soleil et de la terre où était bâtie cette cité.

Parfois nous nous étendions sur le plancher de la mansarde, et la douceur du sommeil descendait sur moi. Puis je me réveillais et je buvais la lumière du soleil.

Il m'avait promis un enseignement, mais il ne m'enseigna rien. Nous causions de toutes sortes de choses, à bâtons rompus, comme font de vieux amis.

Un jour il me dit : « Maintenant va-t’en. » Je tombai à genoux, j'embrassai ses jambes, je le suppliai de ne pas me chasser. Mais il me jeta dans l'escalier. Je le descendis sans rien savoir, le cœur comme en morceaux. Je marchai dans les rues. Puis je m'aperçus que je ne savais pas du tout où se trouvait cette maison.

Je n'ai jamais essayé de la retrouver. Je comprenais qu'il était venu me chercher par erreur. Ma place n'est pas dans cette mansarde. Elle est n'importe où, dans un cachot de prison, dans un de ces salons bourgeois pleins de bibelots et de peluche rouge, dans une salle d'attente de gare. N'importe où, mais non dans cette mansarde.

Je ne peux pas m'empêcher quelquefois, avec crainte et remords, de me répéter un peu de ce qu'il m’a dit. Comment savoir si je me rappelle exactement ? Il n'est pas là pour me le dire. Je sais bien qu'il ne m'aime pas. Comment pourrait-il m'aimer ? Et pourtant au fond de moi quelque chose, un point de moi-même, ne peut pas s'empêcher de penser en tremblant de peur que peut-être, malgré tout, il m'aime.
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